Bateausur l'eau. Une poule sur un mur. Prom'nons-nous dans les bois. J'ai du bon tabac. Pomme de reinette. A la claire fontaine. Berceuse de Brahms. Un éléphant qui se balançait. L'empereur, sa femme et le petit prince.

Biblioth. pub. et univ w&mmm ^=^=ssssi. Ll!'ii 3ĂąJ'U POLIKOUCHKfl. HQLSTOMIER. MmMM g-M tep 'W- ÂŁTÛ€ü\ Ă©diteur cte lĂ©on tolstoĂŻ OEUVRES COMPLÈTES VI TROIS MORTS 1859 POLIKOU GHKA 1860 KHOLSTOMIER 1861 LES DÉGEMBRISTES Il 863 - 1878 Le traducteur et l’éditeur dĂ©clarent rĂ©server leurs droits de traduction et de reproduction pour tous pays, y compris la SuĂšde et la NorvĂšge. Cet ouvrage a Ă©tĂ© dĂ©posĂ© au MinistĂšre de l’IntĂ©rieur section de la librairie en Avril 1903. Cette Ă©dition dĂ©finitive des ƒuvres ComplĂštes du C TE LÉON TOLSTOÏ est traduite du russe par Bien stock. Cette traduction littĂ©rale et intĂ©grale est revisĂ©e et annotĂ©e par M. P. Birukov, d'aprĂšs les manuscrits originaux de l'auteur, conservĂ©s dans les archives deM. V. Tchertkov. Ce sixiĂšme volume est ornĂ© d'un portrait reproduction d'une daguerrĂ©otypie du C TE LÉON TOLSTOÏ, pris en i 860 . ? CMILE COLIN, IMPRIMERIE DE LAGNY M c te LĂ©on TOLSTOÏ w A 1800 STOCK. Éditeur, PARIS. ÉDITION LITTÉRALE ET INTÉGRALE D’APRÈS LES MANUSCRITS ORIGINAUX C TE LÉON TOLSTOÏ VI TROIS MORTS, rĂ©cit 1859 POLIKOUCHKA, nouvelle 1860 KHOLSTOMIER, histoire d’un cheval 1861 LES DÉCEMBRISTES, fragments d’un roman projetĂ© 1863-1878 PARIS — 1 er ARR. STOCK, ÉDITEUR 27 , RUE DE RICHELIEU, 27 1903 r- Sf r.' i ĂŻe. i f*,/' -, * Ăź,T De cet ouvrage il a Ă©tĂ© tirĂ© Ă  part dix exemplaires sur papier de Hollande, numĂ©rotĂ©s et paraphĂ©s par VĂ©diteur. TROIS MORTS RÉCIT 1859 1 C’était l’automne. Deux Ă©quipages trottaient rapidement sur la grande route. Deux femmes Ă©taient assises dans la premiĂšre voiture. L’une, la maĂźtresse, Ă©tait maigre et pĂąle, l’autre, la femme de chambre, rouge, luisante et grosse. Des cheveux courts, secs, sortaient en dessous de son chapeau fanĂ© ; de sa main rouge, au gant dĂ©chirĂ©, elle les rĂ©parait prestement. Sa forte poitrine, couverte d’un plaid, respirait la santĂ©. Les yeux mobiles, noirs, suivaient, Ă  travers les vitres, les champs qui fuyaient, ouregardaienttimidementla maĂźtresse, ou bien jetaient un regard inquiet dans le coin de la voiture. Devant le nez de la femme de chambre, se balançait le chapeau de la maĂźtresse attachĂ© au TolstoĂŻ. — vi — Trois Morts. 1 2 TROIS MORTS filet ; sur ses genoux, elle tenait un petit caniche ; ses jambes, soulevĂ©es par les caisses qui encombraient le vĂ©hicule, les frappaient Ă  peu prĂšs en mesure, selon le balancement bruyant des ressorts et le tremblement des vitres. Les mains croisĂ©es sur les genoux, les yeux clos, la maĂźtresse se balançait faiblement sur les coussins placĂ©s derriĂšre son dos ; elle fronçait un peu les sourcils, toussait d’une toux contenue. Elle avait sur la tĂȘte un bonnet de nuit blanc, et un fichu bleu s’attachait sous son cou dĂ©licat et blanc. Une raie droite, qui se perdait sous le bonnet, divisait ses cheveux blonds trĂšs plats et pommadĂ©s, et la blancheur de cette large raie avait quelque chose de sec et de mort. La peau fanĂ©e, un peu jaunĂątre, ne serrait pas trop les traits fins et jolis de son visage et prenait un reflet rouge sur les pommettes des joues. Les lĂšvres Ă©taient sĂšches et agitĂ©es, les cils rares et droits. Le manteau de voyage, en drap, faisait des plis raides sur la poitrine creusĂ©e. Bien que les yeux fussent fermĂ©s, le visage de la malade exprimait la fatigue, l’irritation et la souffrance continue. Le valet, appuyĂ© sur son siĂšge, sommeillait. Le postillon criait et fatiguait bravement ses quatre grands chevaux en sueur et se retournait quelquefois vers le postillon qui conduisait l’autre voiture. Les traces larges et parallĂšles des roues s’allongeaient rĂ©guliĂšrement sur la boue de terre glaise CoJLc X TROIS MORTS 3 de la chaussĂ©e. Le ciel Ă©tait gris et froid. Le brouillard humide tombait sur les champs et sur la route. Dans la voiture l’air Ă©tait suffocant, imprĂ©gnĂ© d’une odeur d’eau de Cologne et de poussiĂšre. La malade tourna la tĂȘte et, lentement, ouvrit les yeux. Ses yeux Ă©taient grands, brillants et d’une belle couleur foncĂ©e. — Encore, — dit-elle en repoussant nerveusement de sa main maigre, jolie, le pan du manteau de la femme de chambre qui frĂŽlait Ă  peine sa jambe ; et sa bouche s’arqua maladivement. Ma- triocha prit Ă  deux mains le manteau, se souleva sur ses fortes jambes et s’assit plus loin. Son visage frais se couvrit d’une rougeur claire. Les beaux yeux sombres de la malade suivaient hĂątivement les mouvements de la femme de chambre. La maĂźtresse s’appuya des deux mains sur le siĂšge et voulut se soulever pour s’asseoir plus haut, mais ses forces la trahirent. Sa bouche se courba et tout son visage prit une expression d’ironie mĂ©chante et impuissante Si encore tu m’aidais... » — Ah! ce n’est pas la peine ! Je peux m’en passer, seulement ne mets pas sur moi tous ces sacs, je t’en prie !... Ne me touche pas plutĂŽt si tu ne comprends pas ! » La maĂźtresse ferma les yeux, et de nouveau, relevant rapidement les paupiĂšres, regarda la femme de chambre. Matriocha la regardait en 4 TROIS MORTS mordant sa lĂšvre rouge. Un gros soupir s’échappa de la poitrine de la malade, mais le soupir, sans se terminer, se transforma en toux. Elle se dĂ©tourna, se c rispa, et se prit la poitrine Ă  deux mains. Quand la toux cessa, elle referma les yeux et derechef se tint immobile. Le coupĂ© et la calĂšche arrivĂšrent au village. Matriocha dĂ©gagea sa grosse main de son fichu et se signa. — Qu’est-ce ? demanda la maĂźtresse. — Le relais, madame. — Pourquoi te signes-tu, je te le demande ? — L’église, madame. La malade se tourna vers la portiĂšre et lentement se signa en regardant, avec de grands yeux, la haute Ă©glise du village que contournait la voiture. Les Ă©quipages s’arrĂȘtĂšrent ensemble prĂšs du relais. De la calĂšche, sortirent le mari de la dame et le docteur. Ils s’approchĂšrent du coupĂ©. — Comment vous sentez-vous ? — demanda le docteur en lui tĂątant le pouls. — Eh bien, mon amie, comment vas-tu? Tu n’es pas fatiguĂ©e ? — demanda en français le mari. — Ne veux-tu pas sortir? Matriocha arrangeait les paquets et se serrait dans le coin pour ne pas gĂȘner la conversation. — Rien... toujours de mĂȘme, — rĂ©pondit la malade, — je ne sortirai pas. TROIS MORTS 5 Le mari resta un instant prĂšs du coupĂ© qui rentra au relais. Matriocha, bondissant de la voiture, courut dans la boue sur la pointe des pieds, jusqu’à la porte cochĂšre. — Si je me sens mal, ce n’est pas une raison pour que vous ne dĂ©jeuniez pas, dit la malade, avec un faible sourire, au docteur qui se tenait prĂšs de la portiĂšre. Aucun d’eux ne s’intĂ©resse Ă  moi,» — se dit- elle pendant que le docteur qui s’éloignait, gravissait rapidement les marches du relais. Ils vont bien, alors tout leur est Ă©gal ; oh ! mon Dieu! » — Eh bien! Édouard Ivanovitch, dit le mari en allant au-devant du docteur et se, frottant les mains avec un sourire gai. — J’ai ordonnĂ© d’apporter la cantine, qu’en pensez-vous? — Ça ira, —rĂ©pondit le docteur. — Eh bien! comment va-t-elle? — demanda le mari en soupirant, baissant la voix et soulevant les sourcils. — J’ai dit qu’elle ne pourrait supporter le voyage jusqu’en Italie, mais Dieu veuille qu’elle aille jusqu’à Moscou, surtout par un pareil temps ! — Que faut-il donc faire? Ah mon Dieu, mon Dieu! — Le mari se cacha les yeux avec la main. — Donne ! — fit-il au valet qui apportait la cantine. — Il fallait rester, — prononça le docteur en haussant les Ă©paules. 6 TROIS MORTS — Mais que pouvais-je faire ? reprit le mari. — J’ai fait tout pour la retenir. J’ai tout objectĂ© nos moyens, les enfants que nous devons laisser Ă  la maison, nos affaires, elle n’a rien voulu entendre. Elle fait des plans pour la vie Ă  l’étranger comme si elle se portait bien ; et lui rĂ©vĂ©ler sa situation, ce serait la tuer ! — Mais elle est dĂ©jĂ  perdue, vous devez le savoir, Vassili DmitriĂ©vitch. L/homme ne peut vivre sans poumons, et les poumons ne repoussent pas. C’est triste, c’est pĂ©nible, mais qu’y faire? Mon affaire et la vĂŽtre, c’est seulement d’adoucir le plus possible ses derniers jours. Un confesseur serait nĂ©cessaire. — Ah, mon Dieu ! Mais comprenez donc ma situation, si je lui rappelle les suprĂȘmes devoirs. Il en arrivera ce qui pourra, mais je ne lui en parlerai pas. Vous savez comme elle est bonne. iMr ‱ tv'A CM- — Cependant, essayez de 1'cxfrorter Ă  rester jus- qu’au temps d’hiver, autrement, un malheur peut arriver en route... — dit le docteur d’un ton impor- tant, en hochant la tete. — Axucha ! Axucha? criait d’une voix perçante la fille du maĂźtre de poste en jetant un fichu sur sa tĂȘte et en courant sur le perron malpropre de l’escalier de service. — Allons regarder la dame de Chirkino, on dit qu’on l’emmĂšne Ă  l’étranger pour guĂ©rir la poitrine. Je n’ai jamais vu de poitrinaire! TROIS MORTS 7 Axucha bondit sur le seuil, et toutes deux, se tenant par la main, coururent derriĂšre la porte cochĂšre. Elles passĂšrent devant la voiture en ralentissant le pas et regardĂšrent par la vitre baissĂ©e. La malade avait le visage tournĂ© de leur cĂŽtĂ©, mais en remarquant les curieuses, elle'fronça les sourcils et se dĂ©tourna. — Mes petites mĂšres! dit la fille du maĂźtre de relais en tournant rapidement la tĂȘte. Quelle beautĂ© c’était et qu’est-elle devenue maintenant?... C’est affreux. As-tu vu? As-tu vu, Axucha? — Oui, qu’elle est maigre ! — affirma celle-ci. — Allons encore regarder une fois, comme si nous allions vers le puits. Tu vois, elle se dĂ©tourne, mais j’ai quand mĂȘme pu la voir. Comme c’est triste, Macha ! — Quelle boue ! — fit Macha; et toutes deux franchirent en courant la porte cochĂšre. Je suis sans doute devenue effrayante, — se dit la malade. — Vite, oh ! le plus vite Ă  l’étranger ! LĂ -bas je me remettrai bientĂŽt. » — Eh bien! Comment vas-tu, mon amie? — demanda le mari en s’approchant de la voiture, tout en mĂąchant quelque chose. Toujours la mĂȘme question, pensa la malade, et il mange ! » — Bien, — dit-elle les dents serrĂ©es. — Sais-tu, mon amie, je crains que la route ne te fatigue davantage, et Édouard Ivanovitch est du 8 TROIS MORTS mĂȘme avis. —Ne faudrait-il pas mieux retourner ? Elle se tut, irritĂ©e. — Le temps se remettra, la route sera peut-ĂȘtre meilleure, tu iras mieux et nous partirons tous ensemble. — Excuse-moi. Si je ne t’avais pas Ă©coutĂ©, depuis longtemps je serais Ă  Berlin et tout Ă  fait guĂ©rie. — Mais que veux-tu, mon ange?... C’était impossible, tu le sais, et si maintenant tu attendais un mois, tu te reposerais bien, je terminerais mes affaires et nous emmĂšnerions les enfants. — Les enfants se portent bien, moi pas. — Mais mon amie, comprends donc, si par le temps qu’il fait tu te sens plus mal en route... Ă  la maison du moins. — Quoi ! quoi ! Ă  la maison !... Mourir Ă  la maison! rĂ©pondit aigrement la malade. Mais le mot mourir l’effrayait visiblement. Elle regarda son mari d’un air suppliant et interrogateur. Lui baissa les yeux et se tut. La bouche de la malade se courba tout Ă  coup comme chez les enfants et des larmes coulĂšrent de ses yeux. Le mari s’enfouit le visage dans son mouchoir et, silencieux, s’éloigna de la voiture. — Non, je partirai, — dit la malade en levant les yeux au ciel. Elle joignit les mains et se mit Ă  murmurer des paroles incomprĂ©hensibles. TROIS MORTS 9 Mon Dieu! Pourquoi? » disait-elle, et ses larmes coulaient plus abondantes. Elle pria longtemps, ardemment, mais dans sa poitrine, quelque chose de douloureux l’oppressait encore. Le ciel, les champs, la route Ă©taient Ă©galement gris et sombres ; le mĂȘme brouillard d’automne tombait toujours Ă©galement sur la boue de la route, sur les toits, sur la voiture, sur les tou- loupes 1 des postillons qui, s’interpellant gaiement Ă  haute voix, graissaient et astiquaient la voiture... 1 Pelisse courte en peau de mouton. II L’équipage Ă©tait prĂȘt, mais le postillon tardait encore. Il Ă©tait dans l’izba des postillons. L’izba Ă©tait sombre, la chaleur y Ă©tait Ă©touffante, l’air trĂšs lourd, on y sentait l’odeur d'habitation, de pain frais, de choux et de peau de mouton. Quelques postillons Ă©taient lĂ . La cuisiniĂšre Ă©tait prĂšs du poĂȘle, sur lequel Ă©tait couchĂ© un malade couvert de peaux de mouton. — Oncle FĂ©dor ! Eh ! oncle FĂ©dor ! dit un jeune garçon, le postillon en touloupe, le fouet Ă  la ceinture, en entrant dans la chambre et s’adressant au malade. — Que veux-tu de Fedka, bavard ? — fit l’un des postillons. — Tu vois, on t’attend Ă  la voiture. — Je veux lui demander ses bottes, j’ai usĂ© les miennes, — rĂ©pondit le garçon en secouant sa chevelure et en rattachant ses moufles Ă  sa cein- TROIS MORTS 11 ture. — Est-ce qu’il dort ? Eh ! l’oncle FĂ©dor ? rĂ©pĂ©ta-t-il en s’approchant du poĂȘle. — Quoi ? prononça une voix faible. Et un visage roux et maigre se souleva du poĂȘle. La main large, dĂ©charnĂ©e, dĂ©colorĂ©e, remonta Yar- miak 1 sur l’épaule pointue couverte d’une chemise sale — A boire, frĂšre! Que veux-tu? Le garçon tendit un petit gobelet avec de beau. — Mais quoi, FĂ©dia ! dit-il en hĂ©sitant, je pense que maintenant tu n’as plus besoin de bottes neuves; donne-les moi. Je crois que tu ne marcheras plus guĂšre. Le malade, penchant sa tĂȘte fatiguĂ©e vers le gobelet et mouillant dans l’eau trouble ses moustaches rares, pendantes, buvait Ă  petits coups, mais avec aviditĂ©. Sa barbe Ă©tait embroussaillĂ©e, malpropre, ses yeux enfoncĂ©s, vitreux se levaient avec difficultĂ© vers le visage du garçon. Quand il eut fini de boire, il voulut lever la main pour essuyer ses lĂšvres mouillĂ©es, mais il n’y parvint pas et s’essuya sur la manche de Yarmiak. Sans rien dire, en respirant lourdement du nez, il regardait droit dans les yeux du garçon, et rassemblait ses forces. — Tu les as peut-ĂȘtre dĂ©jĂ  promises Ă  quelqu’un. Alors, tant pis, — prononça le garçon. — Le principal, pour moi, c’est que la route est mouillĂ©e et 1 Camelot de poils de chameaux. 12 TROIS MORTS qu'il me faut aller au travail, alors, j’ai pensĂ© Ă  demander les bottes de Fedka, j’ai pensĂ© qu’elles ne lui Ă©taient point nĂ©cessaires. Si tu en as besoin, dis-le... Quelque chose se mit Ă  rouler, Ă  ronfler dans la poitrine du malade ; il se pencha, Ă©touffĂ© par une toux gutturale qu’il ne pouvait vaincre. — En quoi lui sont-elles nĂ©cessaires? v’iĂ  le deuxiĂšme mois qu’il ne descend pas du poĂȘle, — s’écria spontanĂ©ment la cuisiniĂšre, d’une voix colĂ©reuse qui emplit l’izba. — Tu vois, il rĂąle. J’en’ ai mĂȘme mal lĂ -dedans, quand je l’entends. Que diable lui faut-il des bottes ! On ne l’ensevelira pas dans des bottes neuves, et il est temps enfin qu’il s’en aille, que Dieu me pardonne ! Tu vois comme il souffre ; il faut le transporter dans une autre izba ou n’importe oĂč ? On dit qu il y a en ville des hĂŽpitaux ; et puis, n’est-ce pas insupportable? Il occupe tout le coin, il n’y a plus de place, et avec ça, on exige de la propretĂ© ! — Eh ! SĂ©rioja ! Va, les maĂźtres t’attendent ! cria du dehors le chef du relais. SĂ©rioja allait partir sans attendre la rĂ©ponse, mais le malade qui toussait, lui fĂźt signe des yeux qu’il voulait rĂ©pondre. — SĂ©rioja, prends les bottes, — dit-il en suffoquant; puis se reposant un peu — seulement, Ă©coute, achĂšte une pierre, quand je mourrai, — ajouta-t-il en grommelant. TROIS MORTS 13 — Merci, l’oncle, alors je les prendrai, et la pierre, je te jure que je l’achĂšterai. — VoilĂ , les gas, vous avez entendu ! —prononça encore le malade; et, de nouveau, il se pencha et commença Ă  rĂąler. — Bon, nous avons entendu, dit l’un des postillons. — Va vite, SĂ©rioja, voilĂ  le chef qui court de nouveau. C’est la maĂźtresse de Chirkino qui attend. SĂ©rioja ĂŽtait vivement ses immenses souliers dĂ©chirĂ©s, et les jetait sous le banc. Les bottes neuves de l’oncle Fedor Ă©taient justes Ă  ses pieds, et SĂ©rioja, en le regardant, se dirigea vers la voiture. — Quelles belles bottes ! Donne, je les graisserai, dit le postillon qui tenait la graisse Ă  la main, pendant que SĂ©rioja montait sur le siĂšge et prenait les guides. — T’en a-t-il fait cadeau? — En es-tu jaloux? fit SĂ©rioja en se levant et en enveloppant ses jambes des pans de son armiak. — Laisse! Eh, vous, les amis! —cria-t-il aux chevaux. Il leva son fouet et les voitures, avec les voyageurs, les valises, les paquets, disparurent dans le brouillard gris d’automne, en roulant rapidement sur la route mouillĂ©e. Le postillon malade restait dansl’izba Ă©touffante, sur le poĂȘle, et, ne pouvant pas cracher, se retournait avec efforts de l’autre cĂŽtĂ©, puis se calmait. 14 TROIS MORTS Dans l’izba, jusqu’au soir, ce furent des allĂ©es et venues on parlait, on mangeait, on n’entendait pas le malade. Avant la nuit, la cuisiniĂšre monta sur le poĂȘle et lui tira le touloupe sur les jambes. — Ne te fĂąche pas contre moi, Nastassia, — prononça le malade, — bientĂŽt ton coin sera dĂ©barrassĂ©. — Bon, bon, ça ne fait rien — murmura Nastassia. — Mais l’oncle, dis donc ce qui te fait mal. — Tout l’intĂ©rieur est malade. Dieu sait ce qu’il y a - — La gorge aussi doit te faire mal quand tu tousses ? — J’ai mal partout, c’est la mort qui est rendue, voilĂ  ! Oh ! Oh ! Oh ! — gĂ©mit le malade. — Couvre tes pieds... tiens... comme ça, —dit Nastassia en le couvrant de l'armiak et descendant du poĂȘle. Pendant la nuit, une veilleuse Ă©clairait faiblement l’izba. Nastassia et une dizaine de postillons, qui ronflaient haut, dormaient sur le sol et sur les bancs. Le malade seul geignait faiblement, toussotait et s’agitait sur le poĂȘle. Vers le matin il se calma tout Ă  fait. — J’ai fait un drĂŽle de rĂȘve oette nuit, — dit la cuisiniĂšre, en s’étirant dans le demi-jour du matin — j’ai vu l’oncle Fedor qui descendait du poĂȘle, il allait fendre du bois. — Donne, disait-il, Nastia, je t’aiderai et moi je lui rĂ©pondais. Mais tu ne TROIS MORTS 15 pourras pas fendre le bois ; mais lui, il prend la hache et les copeaux volent, volent... — Assez, dis-je, t’es malade! — Non, dit-il, je vais bien. Et quand il se lĂšve, la peur me saisit, je crie et je m'Ă©veille. Il est peut-ĂȘtre mort... Oncle Fedor! Eh! l’oncle Fedor! Fedor ne rĂ©pondait pas. — En effet, il est peut-ĂȘtre mort. Faut regarder, dit l’un des postillons en se levant. Sa main maigre couverte de poils roux pendait du poĂȘle, elle Ă©tait froide et dĂ©colorĂ©e. — Faut aller prĂ©venir le chef. On dirait qu’il est mort, — dit un postillon. FĂ©dor n’avait pas de parents ; il Ă©tait de loin. Le lendemain on l’enterra au nouveau cimetiĂšre, derriĂšre le bois, et Nastassia, pendant plusieurs jours, racontait Ă  chacun son rĂȘve et disait s’ĂȘtre aperçue la premiĂšre de la mort de l’oncle Fedor. III C’était le printemps. En ville, sur les rues mouillĂ©es, des ruisselets rapides murmuraient entre les petits glaçons couverts de fumier. Les habits Ă©taient clairs et les voix des gens qui circulaient sonnaient gaĂźment. Dans les jardins, derriĂšre les haies, se gonflaient les premiers bourgeons, et les branches, Ă  peine visibles, se balançaient sous un vent frais. Partout coulaient et tombaient des gouttes transparentes... Les moineaux pĂ©piaient et voltigeaient sur leurs petites ailes. Du cĂŽtĂ© du soleil, sur les haies, les maisons, les arbres tout s’agitait et brillait. Dans le ciel, sur la terre et dans le cƓur de l’homme tout Ă©tait jeune et joyeux. Dans l’une des principales rues, de la paille fraĂźche Ă©tait rĂ©pandue devant une grande maison de maĂźtres. Dans la maison se trouvait cette mĂȘme malade, cette mourante, qui se hĂątait pour aller Ă  l'Ă©tranger. TROIS MORTS 17 PrĂšs de la porte fermĂ©e de la chambre se tenaient le mari et une femme ĂągĂ©e. Le prĂȘtre assis sur un divan, les yeux baissĂ©s, tenait un objet recouvert de l’étole. Dans le coin, une vieille femme, la mĂšre de la malade, Ă©tait allongĂ©e dans un voltaire et pleurait amĂšrement. PrĂšs d’elle, une femme de chambre tenait Ă  la main un mouchoir propre en attendant qu’elle le demandĂąt. Une autre frottait les tempes de la vieille et, par-dessous un bonnet, soufflait sur sa tĂšte grise — Que le Christ vous aide, mon amie ! disait le mari Ă  la femme ĂągĂ©e qui Ă©tait debout avec lui, prĂšs de la porte. Elle a en vous une telle confiance, et vous savez si bien lui parler. Exhortez-la bien, ma colombe, allez. 11 voulait dĂ©jĂ  lui ouvrir la porte, mais la cousine le retint, porta plusieurs fois son mouchoir Ă  ses yeux et secoua la tĂšte. — Maintenant on ne dirait pas que j’ai pleurĂ© ? Et ouvrant la porte, elle entra. Le mari Ă©tait trĂšs Ă©mu et semblait brisĂ©. Il se dirigea vers la vieille, mais Ă  quelques pas d’elle, il se dĂ©tourna, marcha dans la chambre et s’approcha du prĂȘtre. Le prĂȘtre le regarda, souleva les yeux au ciel et soupira. Sa petite barbiche Ă©paisse, grise, se souleva aussi puis s’abaissa. — Mon Dieu ! mon Dieu ! dit le mari. — Que faire ? dit en soupirant le prĂȘtre ; et de TolstoĂŻ. — v . — Trois Morts. 2 18 TROIS MORTS nouveau ses sourcils et sa petite barbiche se soulevĂšrent et s’abaissĂšrent. — Et la mĂšre est ici, elle ne le supportera pas ! — dit le mari presque dĂ©sespĂ©rĂ©. — L’aimer comme elle l’aimait! Oh! je ne sais pas... Peut-ĂȘtre essaierez-vous de la calmer, mon pĂšre, de la prier de ne pas rester ici. Le prĂȘtre se leva et s’approcha de la vieille dame. — C’est vrai, personne ne peut apprĂ©cier le cƓur de la mĂšre, dit-il. Cependant, Dieu est misĂ©ricordieux. Le visage de la vieille, tout Ă  coup, commençait Ă  se secouer dans des hoquets hystĂ©riques. —Dieu est misĂ©ricordieux, —continua le prĂȘtre, quand elle se calma un peu. — Je vous dirai que dans une paroisse il y avait un malade, pire que Maria Dmitrievna. Eh bien ! un simple boutiquier l’a guĂ©rie en un rien de temps avec des herbes. Et mĂȘme cet homme est maintenant Ă  Moscou. Je le disais Ă  Yassili Dmitrievitch,on pourrait au moins essayer, ce serait une consolation pour la malade. Tout est possible au bon Dieu. — Non, elle est perdue ! prononça la vieille. Au lieu de moi, c’est elle que Dieu prend. Et les hoquets hystĂ©riques devenant plus frĂ©quents, elle perdit connaissance. Le mari cacha son visage dans ses mains et sortit de la chambre. TROIS MORTS 19 La premiĂšre personne qu’il rencontra dans le couloir fut le garçon de six ans, qui, tout en courant, tĂąchait d’attraper la fille cadette. — Eh bien ! Vous n’ordonnez pas de mener les enfants prĂšs de leur maman ? demanda la vieille bonne. — Non, elle ne veut pas les voir. Ça la dĂ©range. Le garçon s’arrĂȘta un moment et fixa le visage de son pĂšre ; et aussitĂŽt, en gambadant et poussant des cris joyeux, il courut plus loin. — C’est le cheval noir, papa, — cria-t-il, en montrant sa sƓur. Cependant, dans l’autre chambre, la cousine Ă©tait assise prĂšs de la moribonde, et, par une conversation habilement conduite s’efforcait de la prĂ©parer Ă  l’idĂ©e de la mort. Le docteur, prĂšs de l’autre fenĂȘtre, prĂ©parait une potion. La malade, en camisole blanche, tout entourĂ©e de coussins, Ă©tait assise sur le lit et, silencieuse, regardait sa cousine. — Eh ! mon amie, dit-elle en l’interrompant, ne me prĂ©parez pas. Ne me considĂ©rez pas comme une enfant. Je suis chrĂ©tienne. Je sais tout. Je sais que je ne vivrai plus longtemps. Je sais que si mon mari m’avait Ă©coutĂ©e plus tĂŽt, je serais en Italie, et que peut-ĂȘtre, sĂ»rement mĂȘme je serais guĂ©rie. Tout le monde le lui disait. Mais que faire, c’est Ă©videmment la volontĂ© de Dieu. Nous sommes 20 TROIS MORTS tous des pĂ©cheurs, je sais cela, mais j’espĂšre qu’avec la grĂące de Dieu, tout sera pardonnĂ©, tout doit ĂȘtre pardonnĂ©. J’essaye de me comprendre, et moi aussi j’ai des pĂ©chĂ©s sur la conscience, mon amie ; mais aussi, combien ai-je souffert ; j’ai essayĂ© de supporter patiemment mes souffrances. — Alors faut-il appeler le prĂȘtre, mon amie ? AprĂšs la communion vous vous sentiriez mieux. La malade inclina la tĂȘte en signe de consentement. — Dieu, pardonnez- moi mes pĂ©chĂ©s, murmura- t-elle. La cousine sortit et fit signe au prĂšlre. — C’est un ange, — dit-elle au mari, les larmes aux yeux. Le mari se mit Ă  pleurer. Le prĂȘtre entra dans la chambre; la vieille Ă©tait encore sans connaissance ; la premiĂšre chambre Ă©tait toute silencieuse. Cinq minutes aprĂšs le prĂȘtre franchit la porte, ĂŽta son Ă©tole et remit en ordre ses cheveux . — GrĂące Ă  Dieu elle est maintenant plus calme et dĂ©sire vous voir, dit-il. La cousine et le mari entrĂšrent. La malade pleurait doucement en regardant l’icĂŽne. — Je te fĂ©licite, mon amie, dit le mari. — Merci ! Comme je me sens bien, maintenant. Quelle douceur incomparable j’éprouve. — Et TROIS MORTS 21 un sourire lĂ©ger jouait sur les lĂšvres de la malade. Comme Dieu est misĂ©ricordieux ! N’est-ce pas? Il est misĂ©ricordieux et tout-puissant ! Et de nouveau, avec une piĂ©tĂ© avide, les yeux pleins de larmes, elle regarda l’icĂŽne. Ensuite, tout Ă  coup, elle parut se rappeler quelque chose et d’un signe elle appela son mari. — Tu ne veux jamais faire ce que je te demande.— dit-elle d’une voix faible et mĂ©contente. Le mari allongeait le cou et l'Ă©coutait docilement. — Quoi, mon amie? — Combien de fois t’ai-je dit que ces docteurs ne savent rien ; il y a des remĂšdes simples qui guĂ©rissent... VoilĂ ... le prĂȘtre disait... un homme du peuple, envoie... — Qui chercher, mon amie? — Mon Dieu ! il ne veut rien comprendre. Et la malade se crispa et ferma les yeux. Le docteur s’approcha d’elle et lui prit la main. Le pouls Ă©tait de plus en plus faible. Il cligna des yeux vers le mari. La malade remarqua ce signe et se retourna effrayĂ©e. La cousine se dĂ©tournait et pleurait. — Ne pleure pas, tu nous tourmentes, et toi et moi, — dit la malade — et cela m’îte la suprĂȘme tranquillitĂ©. 22 TROIS MORTS . — Tu es un ange ! — dit la cousine en lui baisant la main. — Non, embrasse-moi ici. On ne baise Ă  la main que les morts. Mon Dieu ! Mon Dieu I Le mĂȘme soir, la malade n’était plus qu’un cadavre, et le cadavre Ă©tait mis en un cercueil placĂ© dans la salle de la grande maison. Dans la grande chambre aux portes fermĂ©es, un diacre, assis, nasillait monotonement les psaumes de David. La lumiĂšre claire des cierges dans de hauts chandeliers d’argent tombait sur le front pĂąle de la morte, sur ses mains inertes, cireuses et sur les plis pĂ©trifiĂ©s du linceul qui se soulevait lugubre sur les genoux et les doigts de pieds. Le diacre, sans comprendre les paroles, les rĂ©citait de sa voix monotone, et dans la chambre les sons rĂ©sonnaient Ă©trangement et s’étouffaient. De temps en temps, d’une chambre Ă©loignĂ©e, arrivaient les voix des enfants et leurs piĂ©tinements. » Caches-tu ta face elles sont troublĂ©es. Retires-tu leur souffle elles dĂ©faillent et retournent en leur poudre. » Mais si tu renvoies ton Esprit, elles sont créées, de nouveau, et tu renouvelles la face de la terre. » Que la gloire de l’Ëternel soit cĂ©lĂ©brĂ©e Ă  toujours. » Psaume 103 , versets 29-30-31. Version Oslerwald. Le visage de la morte Ă©tait sĂ©vĂšre et majestueux. TROIS MORTS 23 Ni sur le frontpur, glacĂ©, ni surles lĂšvres serrĂ©es pas un mouvement. Elle Ă©tait tout attention ! Comprenait-elle au moins, maintenant, ces grandes paroles? IV Un mois plus tard, une chapelle de pierre s’élevait sur la tombe de la dĂ©funte. Sur celle du postillon il n’y avait pas encore de pierre, et l’herbe verte poussait sur le petit tertre, seul indice d’une existence humaine disparue. — Ce sera un pĂ©chĂ©, SĂ©rioja, si tu n’achĂštes pas la pierre pour Fedor, — dit un jour la cuisiniĂšre. — Autrefois tu disais A l’hiver; l’hiver est passĂ© et maintenant, pourquoi ne tiens-tu pas ta parole? C’était devant moi. Il est dĂ©jĂ  venu une fois te la demander ; si tu ne l'achĂštes pas, il reviendra et se mettra Ă  t’étouffer. — Mais je ne refuse pas, —rĂ©pondit SĂ©rioja. J’achĂšterai la pierre, c’est sĂčr, je l’achĂšterai pour un rouble et demi. Je ne l’ai pas oubliĂ© ; mais il faut la porter. Quand il y aura une occasion d’aller en ville, je l’achĂšterai. — Au moins si tu mettais une croix, voilĂ  ce qui TROIS MORTS 25 serait bien, autrement c’est mal, — dit un vieux postillon... Enfin, tu portes ses bottes !... — Mais oĂč prendre une croix ? On ne peut pas la faire avec des bĂ»ches. — Que dis-tu ! On n’en fera pas avec desbĂ»ches, mais prends une hache et va dans le bois, de bon matin, et tu en feras une. Tu couperas un frĂȘne et ça fera une croix ; autrement il faut encore donner de l’eau-de-vie au gardien ; si l’on voulait donner de l’eau-de-vie Ă  chaque canaille, on n’en finirait pas. Tiens, rĂ©cemment, j’ai cassĂ© une volige, alors j’en ai coupĂ© une nouvelle, superbe. Personne n’a dit mot. Le matin, Ă  l’aube, SĂ©rioja prit une hache et alla au bois. Tout Ă©tait couvert d’une froide rosĂ©e qui tombait encore et n’était pas Ă©clairĂ©e par le soleil. L'orient s’éclairait peu Ă  peu et reflĂ©tait sa lumiĂšre faible sur la voĂ»te du ciel couvert de nuages lĂ©gers. Pas une petite herbe, en bas, pas une feuille de la plus haute branche des arbres ne remuait. Seuls les bruits d’ailes, qu’on entendait parfois dans l’épaisseur du bois, ou leur frottement sur le sol, rompaient le silence de la forĂȘt. Tout-Ă -coup, un son Ă©trange... et la nature Ă©clata et s’embrasaĂ  la lisiĂšre de la forĂȘt. Mais de nouveau les bruits retentirent et se rĂ©pĂ©tĂšrent en bas prĂšs des troncs immobiles. La cime d’un arbre tremblait extraordinairement , ses feuilles semblaient murmurer 26 TROIS MORTS quelque chose, et la fauvette perchĂ©e sur l’une des branches, voleta deux fois en sifflant, et, en agitant sa petite queue, s’installa sur un autre arbre. En bas, la hache craquait de plus en plus sourdement. De gros copeaux blancs tombaient sur l’herbe humide de rosĂ©e ; un craquement lĂ©ger accompagnait le coup. L’arbre vacillant tout entier se penchait vivement, se redressait en Ă©branlant profondĂ©ment ses racines. Pour un moment, tout Ă©tait calme, mais de nouveau l’arbre se courbait, sa tige craquait, et, brisant ses branches et ses feuilles, son sommet touchait le sol humide. Les sons de la hache et des pas se turent. La fauvette, en sifflant, sauta plus haut, la petite branche qu'elle accrocha avec ses ailes se balança un moment et s’arrĂȘta, comme les autres, avec toutes ses feuilles. Les arbres avec leurs branches immobiles se dressaient encore plus joyeux sur l’espace Ă©largi. Les premiers rayons du soleil, en perçant les nuages transparents, brillaient sur le ciel et se dispersaient sur la terre et le ciel. Le brouillard, par ondes, commençait Ă  glisser dans les ravins. La rosĂ©e brillait en se jouant dans la verdure ; de petits nuages blancs, transparents, blanchissaient et couraient sur la voĂ»te bleue. Les oiseaux s’ébattaient dans le fourrĂ© et comme Ă©perdus gazouillaient quelque chose d’heureux. Les feuilles lui- TROIS MORTS 27 santĂ©s, calmes murmuraient dans les cimes, et les branches des arbres vivants s agitaient lentement, majestueusement au-dessus de l’arbre tombĂ©, mort. É'IH ‱ f ’ SS -y *;;‱.' POLIKOUCHKA NOUVELLE 1860 ES' i=]r*ĂŻĂŻ?Ăź mm vK-Ɠ^M' POLIKOUCHKA NOUVELLE 18 6 0 I — Gomme madame l’ordonnera! Seulement, ils sont bien Ă  plaindre les Doutlov. Tous, ce sont de braves garçons!... Si maintenant nous n’envoyons pas Ă  l’enrĂŽlement un des dvorovoĂŻ 1, alors, c’est pour sĂ»r quelqu’un d’entre eux qui devra partir, — disait l’intendant. — MĂȘme tout le monde les dĂ©signe dĂ©jĂ . Cependant, puisque c’est votre volontĂ©... Et il remit sa main droite sur sa main gauche, les posa toutes les deux sur son ventre, puis, pen- 1 On appelait dvorovoĂŻ, tous les serfs qui n’avaient pas de terre, habitaient dans la cour du seigneur et dans les dĂ©pendances, et qui s’occupaient de divers travaux domestiques ; certains seigneurs en avaient quelques centaines et plus. 32 POLIKOUCHKA chant la tĂȘte de cĂŽtĂ©, il aspira ses lĂšvres minces en les faisant presque claquer, leva les yeux et se tut avec l’intention Ă©vidente de se taire longtemps et d’écouter, sans contredire, toutes les bĂȘtises que madame ne manquerait pas de lui dire. C’était l’intendant, choisi parmi les dvorovoĂŻ. RasĂ©, en longue redingote d’une coupe particuliĂšre, adoptĂ©e par les intendants, ce soir d’automne, il faisait son rapport devant la maĂźtresse. Selon les conceptions de madame, le rapport consistait Ă  Ă©couter les comptes rendus de ce qui s’était passĂ© Ă  l’exploitation, et Ă  donner des ordres pour les affaires Ă  venir. Selon les conceptions de l’intendant Égor MikhaĂŻlovitch, le rapport, c’était l’obligation d’ĂȘtre debout sur ses deux jambes, dans un coin, le visage tournĂ© vers le divan, d’écouter un bavardage dĂ©pourvu de tout rapport avec les affaires, et, par divers moyens, d’amener madame Ă  rĂ©pondre bientĂŽt avec impatience Bon, bon » Ă  toutes les propositions de Égor MikhaĂŻlovitch. A prĂ©sent, il s’agissait du recrutement. Du domaine PokrovskoĂŻe il fallait envoyer trois recrues. Deux Ă©taient nettement dĂ©signĂ©es par le sort mĂȘme, par la coĂŻncidence des conditions familiales, morales et Ă©conomiques. Sur ces deux recrues il ne pouvait y avoir d’hĂ©sitation ni de discussion soit de la part du mir 1, 1 AssemblĂ©e des chefs de famille des paysans du village qui gĂšre les affaires intĂ©rieures du village. POLIKOUCHKA 33 soit de la part de la maĂźtresse, soit du cĂŽtĂ© de l’opinion publique. Le choix de la troisiĂšme recrue Ă©tait discutable. L’intendant voulait protĂ©ger les trois Doutlov et envoyer un serf, Polikouchka, pĂšre de famille, qui avait une trĂšs mauvaise rĂ©putation et qu’on avait surpris, plusieurs fois, Ă  voler des sacs, des guides, du foin. La propriĂ©taire, qui caressait souvent les enfants dĂ©guenillĂ©s de Polikouchka, et, par des citations de l’évangile, essayait de le remettre dans la bonne voie, ne voulait pas le faire enrĂŽler. D’autre part, elle ne voulait pas de mal aux Doutlov, qu’elle ne connaissait pas et qu’elle n’avait jamais vus; mais on ne sait pourquoi, elle ne pouvait rien comprendre, et l’intendant ne se dĂ©cidait pas Ă  lui expliquer carrĂ©ment qu’à dĂ©faut de Polikouchka un Doutlov serait enrĂŽlĂ©. Mais, je ne veux pas le malheur des Doutlov »,— disait-elle avec Ăąme. — Alors, payez trois cents roubles pour un homme ». VoilĂ  ce qu’il fallait lui rĂ©pondre. Mais la politique ne l’admettait pas. Ainsi Égor MikhaĂŻlovitch s’installait tranquillement, mĂȘme s’appuyait au mur de façon visible, et gardant sur son visage une expression obsĂ©quieuse, commençait Ă  observer le tremblement des lĂšvres de madame, le mouvement de la ruche de son bonnet dans l’ombre projetĂ©e sur le mur et sur les tableaux. Mais il ne trouvait pas du tout — vi. — Polikouchka . 3 TolstoĂŻ 34 POLIKOUCHKA nĂ©cessaire de pĂ©nĂ©trer le sens de ses paroles. Madame parlait beaucoup et lentement. Chez lui, les contractions d’un bĂąillement nerveux se dessinaient derriĂšre les oreilles, mais, il le dissimula habilement, et, portant la main Ă  sa bouche, feignit de tousser. J’ai vu rĂ©cemment, lord Palmerston, demeurer assis, coiffĂ© de son chapeau, pendant que les membres de l’opposition Ă©crasaient le ministĂšre, et, tout Ă  coup, se lever et rĂ©pondre par un discours de trois heures Ă  toutes les objections de ses adversaires. J’ai vu cela et ne m’en Ă©tonnai pas, car j’avais vu des milliers de fois quelque chose de semblable entre Egor MikhaĂŻlovitch et sa propriĂ©taire. Avait-il peur de s’endormir, ou lui semblait-il qu’elle s’emportait dĂ©jĂ  trop, il transportait le poids de son corps du pied gauche au pied droit et commençait, comme toujours, par sa phrase sacramentelle — Comme vous voudrez, madame, seulement... seulement l’assemblĂ©e est maintenant chez moi, devant le bureau, et il faut en finir. Dans l’ordre, on dit qu’il faut amener les recrues Ă  la ville avant l’Assomption et les paysans dĂ©signent les Doutlov, il n’y en a pas d’autres. Le mir ne garde pas vos intĂ©rĂȘts ; ça leur est bien Ă©gal que nous ruinions les Doutlov, je sais donc quelle peine ils se sont donnĂ©e. Ainsi, depuis que je suis gĂ©rant, ils vivent toujours pauvrement. Le POLIKOUCHKÀ 35 vieux, Ă  grand peine, a attendu son neveu, le cadet, et maintenant, il faut de nouveau le ruiner. Et moi, veuillez considĂ©rer que je me soucie de vos propres intĂ©rĂȘts comme des miens. C’est dommage,, madame, comme il vous plaira. Ce ne sont ni mes parents ni mes frĂšres et je n’ai rien reçu d’eux... — Mais je n’en doute pas, Egor — interrompit la maĂźtresse; et aussitĂŽt elle pensa qu’il Ă©tait achetĂ© par les Doutlov. — ... Mais ils ont la meilleure cour de Pokrovs- koiĂ©; ce sont des paysans craignant Dieu, travailleurs, le vieux, pendant trente ans, a Ă©tĂ© mar- guillier; il ne boit pas de vin, ne jure jamais et va aux offices l’intendant connaissait le point sensible; et le principal, c’est qu’il n’a que deux fils, les autres sont des neveux. Le mir les dĂ©signe, et, Ă  vrai dire, ceux qui ont deux travailleurs devraient tirer au sort. Les autres, mĂȘme ceux qui ont trois fils, se sont sĂ©parĂ©s, et maintenant ils ont raison ; et ceux-ci doivent souffrir Ă  cause de leur vertu. Ici, madame ne comprit dĂ©jĂ  plus rien. Elle ne comprenait pas ce que signifiait le sort de deux travailleurs », la vertu » ; elle n’entendait que des sons et observait les boutons de nankin de la redingote de l’intendant. Le bouton supĂ©rieur, qu’il boutonnait sans doute moins souvent, Ă©tait solidement attachĂ©, ceux du milieu pendaient dĂ©jĂ  tout-Ă -fait et demandaient depuis longtemps Ă  36 POLIKOUCHKA ĂȘtre recousus. Mais, comme chacun sait, pour les conversations, surtout pour les conversations d’affaires, il n’est pas nĂ©cessaire de comprendre tout ce qu’on vous dit, il suffĂźt de se rappeler ce qu’on veut dire soi-mĂȘme. Ainsi faisait madame. — Pourquoi ne pas vouloir comprendre, Egor MikhaĂŻlovitch? — dit-elle. — Je ne dĂ©sire pas du tout qu’un Doutlov soit soldat. Tu me connais assez, il me semble, pour savoir que je fais tout ce que je peux pour aider mes paysans et que je ne veux point leur malheur. Tu sais que je suis prĂȘte Ă  tout sacrifier pour me dĂ©barrasser de cette triste nĂ©cessitĂ© et ne donner ni Doutlov, ni Khoruchkine. Je ne sais pas s’il vint en tĂȘte Ă  l’intendant que pour se dĂ©barrasser de cette triste nĂ©cessitĂ© il ne fallait pas sacrifier tout, mais seulement trois cents roubles, en tout cas, il pouvait facilement y penser. Je te dirai simplement une chose Ă  aucun prix je n’enverrai PolikeĂŻ. Lorsqu’aprĂšs cette affaire de la pendule, qu’il m’avoua lui-mĂȘme, il me jura en pleurant qu’il se corrigerait, j’ai causĂ© longtemps avec lui, et j’ai vu qu’il Ă©tait touchĂ© et se repentait sincĂšrement. Ah! elle commence sa chanson », pensa Egor MikhaĂŻlovitch ; et il se mit Ă  regarder la confiture, qui Ă©tait mise dans un verre d’eau est-elle Ă  l’orange ou au citron?... probablement amĂšre » pensa-t-il. Depuis sept mois il ne s’est pas enivrĂ© une seule fois et s’est conduit fort bien. Sa POLIKOUCHKA 37 femme m’a dit qu’il Ă©tait devenu un tout autre homme. Et comment veux-tu que je le punisse maintenant qu’il s’est amendĂ©? N’est-ce pas affreux d’enrĂŽler un homme qui a cinq enfants et qui est seul Ă  les faire vivre? Non, ne m’en parle pas, cela vaudra mieux. Et la dame but quelques gorgĂ©es. Egor MikhaĂŻlovitch suivit le passage du liquide dans la gorge, et ensuite objecta briĂšvement et froidement — Alors vous ordonnez d’envoyer Doutlov ! La dame frappa des mains. — Mais pourquoi ne peux-tu pas me comprendre ? Est-ce que je dĂ©sire le malheur des Doutlov? Ai-je quelque chose contre eux? Dieu m’est tĂ©moin que je suis prĂȘte Ă  faire tout pour eux. Elle regardait le tableau dans le coin mais se souvint que ce n’était pas l’image de Dieu. Ça ne fait rien, il ne s'agit pas de cela » pensa-t-elle. C’était Ă©trange que cette fois encore elle ne songeĂąt pas aux trois cents roubles. Mais qu’y puis-je faire? Sais-je quoi? comment? Je ne puis le savoir. Eh bien, je m’en rapporte Ă  toi, tu sais ce que je veux. Fais en sorte que tous soient satisfaits; que ce soit Ă©quitable. Que faire? Ils ne sont pas les seuls, tous ont des moments pĂ©nibles. Mais on ne peut envoyer PolikeĂŻ. Comprends donc que ce serait affreux de ma part ! Elle eĂ»t parlĂ© encore longtemps, tant elle Ă©tait 38 POLIKOUCHKA animĂ©e, mais Ă  ce moment la bonne entra dans la chambre. — Qu’as-tu, Douniacha? — Un paysan vient d’arriver, il veut demander Ă  Egor MikhaĂŻlovitch s’il ordonne que l’assemblĂ©e attende, — dit Douniacha, et elle regarda avec colĂšre Egor MikhaĂŻlovitch. Quel diable d’intendant! pensait-elle. Il a troublĂ© la maĂźtresse, et maintenant elle ne me laissera pas dormir avant deux heures du matin. — Alors, va Egor, et fais pour le mieux. — J’obĂ©is. DĂ©jĂ  il ne parlait plus de Doutlov. Et qui ordonnez-vous d’envoyer pour chercher l’argent du jardinier? — PĂ©troucha n’est-il pas de retour de la ville? — Non — Et Nicolas, ne peut-il y aller? — Mon pĂšre est couchĂ©, il a mal aux reins, — dit Douniacha. — Ne voulez-vous pas m’ordonner de partir moi-mĂȘme demain? demanda l’intendant. — Non, on a besoin de toi ici, Egor. La dame rĂ©flĂ©chit. Combien d’argent? — Quatre cent soixante-deux roubles. — Envoie PolikeĂŻ, dit la maĂźtresse, en regardant rĂ©solument le visage d’Egor MikhaĂŻlovitch. Egor MikhaĂŻlovitch, sans desserrer les dents, POLIKOUCHKA 39 Ă©largit sa bouche comme en un sourire, et son visage ne broncha pas. — J’obĂ©is. — Envoie-le chez moi. Egor MikhaĂŻlovitch partit Ă  son bureau. II PolikeĂŻ, homme infime, tarĂ©, et, qui pis est, venu d’un autre village, ne trouvait de protection ni chez la sommeliĂšre, ni chez le sommelier, ni chez l’intendant, ni chez la femme de chambre, et son coin Ă©tait le pire, bien qu’avec sa femme et ses enfants, ils fussent sept. Les coins avaient Ă©tĂ© construits, au temps du feu seigneur, de la façon suivante. Au centre d’une izba de pierre de dix archines 1 se trouvait un poĂȘle, autour duquel Ă©tait mĂ©nagĂ© le colidor comme disaient les domestiques, et chaque angle Ă©tait sĂ©parĂ© par des planches; de sorte qu’il n’y avait pas beaucoup de place, surtout dans l’angle de PolikeĂŻ, voisin de la porte. Le lit nuptial avec une mince couverture et des oreillers de calicot, un berceau d’enfant, une petite table Ă  trois pieds, sur laquelle on prĂ©- 1 L’archine vaut 0 m 711. POLIKOUCHKA 41 parait, lavait et posait tous les objets de la famille et oĂč travaillait PolikeĂŻ lui-mĂȘme il s’occupait des chevaux, les seaux, les habits, les poules, un petit veau et les sept membres de la famille remplissaient l’angle, et l’on n’aurait pu s’y mouvoir si le poĂȘle commun ne leur eĂ»t donnĂ© sa quatriĂšme partie oĂč l’on mettait choses et gens, et s’ils n’avaient eu le perron pour sortir. À vrai dire, on ne pouvait pas sortir en octobre il faisait froid, et en fait de vĂȘtement chaud il n’y avait qu’un touloupe pour sept; mais en revanche on pouvait se rĂ©chauffer, les enfants en courant, les grands ‱en travaillant; et les uns et les autres grimpaient sur le poĂȘle chauffĂ© parfois Ă  quarante degrĂ©s. Il semble terrible qu’on puisse vivre dans de telles conditions, mais pour eux ce n’était rien ; ils y Ă©taient accoutumĂ©s. Akoulina lavait, cousait, pour ses enfants et son mari ; elle travaillait au mĂ©tier et blanchissait la toile ; elle prĂ©parait les aliments, dans le poĂȘle commun, s'invectivait et potinait avec les voisines. La provision du mois Ă©tait suffisante non seulement pour les enfants mais encore pour la vache ; le bois et la nourriture du bĂ©tail venaient de chez les maĂźtres. Parfois on donnait du foin de l’écurie. Ils avaient un petit morceau de potager ; la vache avait donnĂ© un veau ; ils Ă©levaient des poules. PolikeĂŻ soignait les chevaux de l’écurie, il saignait les chevaux et le bĂ©tail, nettoyait leurs sabots, leur donnait des mixtures de 42 POLIKOÜCHKA sa propre invention et, parfois, recevait en rĂ©compense, de l’argent et des vivres. Parfois aussi, il lui restait de l’avoine des maĂźtres. Dans le village il y avait un paysan qui, rĂ©guliĂšrement, chaque mois, pour deux mesures d’avoine, lui donnait vingt livres de mouton. La vie eĂ»t Ă©tĂ© supportable s’il n’y avait eu un ennui, et il y en avait un grand qui pesait sur toute la famille. PolikeĂŻ, dans sa jeunesse, vivait dans un autre village et s’occupait dans un haras. Le palefrenier avec qui il travaillait, Ă©tait le plus grand voleur du pays ; il finit par la dĂ©portation. PolikeĂŻ avait fait son apprentissage chez ce palefrenier, et dĂšs l’enfance, il s’était tellement habituĂ© Ă  ces bĂȘtises, que, par la suite, malgrĂ© la louable intention de se mieux conduire, il en fut incapable. Il Ă©tait jeune, faible, sans pĂšre ni mĂšre, sans personne pour le corriger. PolikeĂŻ aimait Ă  boire, et ne supportait pas, en quelque endroit que ce fĂ»t, qu’un objet quelconque fĂ»t mal gardĂ© la grosse corde, la sellette, la serrure, la cheville, ou autre chose de plus de valeur trouvaient place chez PolikeĂŻ Ilitch. Partout il y avait des gens qui recĂ©laient ces objets et les payaient, par consentement mutuel, avec du vin ou de l’argent. Ces gains sont les plus faciles, dit le peuple ils n’exigent ni Ă©tudes, ni travail, rien, et quand on en a essayĂ© une fois, on ne veut pas d’autre mĂ©tier. Il n’y a qu’un seul inconvĂ©nient Ă  cette sorte de gain on trouve tout Ă  bon marchĂ© POLIKOUCHli A -43 et facilement, la vie est agrĂ©able, mais, tout Ă  coup, Ă  cause de mĂ©chantes gens, l’industrie ne marche plus, il faut payer pour tout Ă  la fois, et l’on ne sera plus heureux de toute sa vie. C’est ce qui Ă©tait arrivĂ© Ă  PolikeĂŻ. PolikeĂŻ se maria; Dieu lui envoyait le bonheur sa femme, la fille du bouvier, Ă©tait forte, intelligente, travailleuse, et lui donna des enfants tous plus beaux les uns que les autres. PolikeĂŻ continuait son commerce et tout allait bien. Mais, tout Ă  coup, la dĂ©veine s’abattit sur lui ; il fut pincĂ©. Il fut pincĂ© pour une bagatelle il avait dĂ©robĂ© des guides Ă  un paysan. On le prit ; il fut battu, dĂ©noncĂ© Ă  la propriĂ©taire, et on se mit Ă  le surveiller. Il fut repris une deuxiĂšme fois, une troisiĂšme fois. Les gens commençaient Ă  l’injurier ; l’intendant le menaçait du service militaire, la maĂźtresse lui faisait des rĂ©primandes. Sa femme se mit Ă  pleurer, devint triste ; tout allait mal. C’était un homme bon, pas mĂ©chant, mais faible, buveur, et il ne pouvait rĂ©frĂ©ner son mauvais penchant. Parfois sa femme l’injuriait, le battait mĂȘme quand il rentrait ivre ; et lui, il pleurait. — Malheureux que je suis, — disait-il, — que puis-je faire ? Que mes yeux se crĂšvent ! Je cesserai, je ne le ferai plus. » Bast ! un mois aprĂšs, il quitte la maison, s’enivre et disparaĂźt pendant deux jours. Mais il prend de l’argent quelque part, pour faire la noce », ra- 44 POLIKOUCHKA tiocinaient les gens. Sa derniĂšre affaire Ă©tait celle de la pendule du bureau, une vieille pendule qui ne marchait plus depuis longtemps. Une fois, par hasard, il entra seul dans le bureau ouvert. Cette pendule le tenta, il la prit et la vendit en ville. Par un fait exprĂšs, le marchand qui acheta la pendule Ă©tait parent d’une domestique, et, pendant les fĂȘtes, il vint au village et parla de la pendule. On commença Ă  chercher, comme si c’était nĂ©cessaire Ă  quelqu’un. L’intendant, surtout, n’aimait pas PolikeĂŻ, et l’on trouva. Madame fut informĂ©e de l’affaire ; elle appela PolikeĂŻ. Il tomba Ă  genoux aussitĂŽt, et avoua tout d’une façon touchante, comme sa femme lui avait appris Ă  le faire. Ce fut trĂšs bien. Madame se mit Ă  le sermonner puis parla, parla, admonesta, invoqua Dieu, la vertu, la vie future, la femme, les enfants, et l’amena jusqu’aux larmes. Madame lui dit — Je te pardonne, mais promets-moi que tu ne le feras plus jamais. — Je ne le ferai jamais! Que je disparaisse! Qu’on m’arrache les entrailles ! dit PolikeĂŻ. Et il pleurait pitoyablement. PolikeĂŻ, revenu Ă  la maison, brailla toute la journĂ©e comme un petit veau, et resta sur le poĂȘle. Depuis, on n’eut rien Ă  lui reprocher. Mais sa vie n’était plus gaie. Les gens le regardaient comme un voleur, et, quand vint l’époque de l’enrĂŽlement, tout le monde le dĂ©signa. POLIKOUCHKA 45 PolikeĂŻ, comme on l’a dĂ©jĂ  dit, s’occupait des chevaux. Gomment Ă©tait-il devenu tout Ă  coup vĂ©tĂ©rinaire, personne ne le savait, et encore moins lui-mĂȘme. Quand il travaillait au haras, chez le palefrenier dĂ©portĂ©, il n’avait pas d’autre fonction que de nettoyer le fumier des Ă©curies, parfois, de panser les chevaux, et d’apporter de l’eau. Ce n’était donc pas lĂ  qu’il avait pu apprendre. Ensuite il avait Ă©tĂ© tisserand, puis jardinier, il ratissait les allĂ©es; aprĂšs, par punition, il avait dĂ» faire des briques, ensuite, Ă  la corvĂ©e, il remplissait les fonctions de portier chez un marchand. LĂ  non plus, il n’avait donc pas eu de pratique. Mais dans les derniers temps, le bruit de son habiletĂ© merveilleuse en mĂ©decine vĂ©tĂ©rinaire commençait Ă  se rĂ©pandre. Il fit une saignĂ©e, puis une autre, ensuite il fit Ă©tendre Ă  terre un cheval et lui gratta quelque chose dans la cuisse; aprĂšs quoi, il exigea qu’on mĂźt le cheval dans un travail et lui coupa le jarret jusqu’au sang, malgrĂ© que l’animal se dĂ©battĂźt et poussĂąt mĂȘme des cris ; il expliqua que cela signifiait verser le sang de dessous le sabot. » Ensuite, il expliqua Ă  un moujik qu’il Ă©tait nĂ©cessaire de saigner deux veines pour la plus grande facilitĂ©. » et il se mit Ă  frapper Ă  coups de maillet sur la lancette Ă©moussĂ©e, aprĂšs quoi il passa sous le ventre du cheval une bande faite du fichu de sa femme. Enfin, il continua Ă  soigner toutes les maladies avec du sel de vitriol mouillĂ© du con- 46 POLIKOUCHKA tenu d’une fiole, et Ă  donner pour l’usage interne ce qui lui venait en tĂȘte. Et plus il faisait souffrir les chevaux, plus il en tuait, plus on croyait en lui, plus on venait le chercher. Je sens qu’il n’est pas tout Ă  fait convenable pour nous, les seigneurs, de nous moquer de PolikeĂŻ. Le procĂ©dĂ© qu’il employait pour inspirer la confiance Ă©tait le mĂȘme que celui qui influençait nos pĂšres, le mĂȘme que celui qui agit sur nous et agira sur nos enfants. Le paysan qui appuie son ventre sur la tĂȘte de sa jument, son unique richesse, presque un membre de la famille, et qui, avec un sentiment mĂȘlĂ© de foi et de terreur, regarde le visage de PolikeĂŻ gravement froncĂ© et ses mains fines, aux manches retroussĂ©es, avec lesquelles il presse prĂ©cisĂ©ment exprĂšs le point douloureux-et coupe hardiment la chair vivante, alors qu’il se dit Ă  part lui Bah ! ça passera peut- ĂȘtre », et feint de savoir oĂč est le sang, oĂč est la matiĂšre, oĂč la veine sĂšche, oĂč la veine pleine, et tient entre les dents le torchon guĂ©risseur ou la fiole au vitriol, — ce paysan, dis-je, ne peut pas croire que PolikeĂŻ lĂšve la main pour couper au hasard. Lui-mĂȘme ne pourrait le faire. Une fois l’entaille pratiquĂ©e, il ne se reprochera pas d’avoir fait couper en vain. Je ne sais si vous avez Ă©prouvĂ© ce sentiment, mais moi je l’ai ressenti devant le docteur qui, sur ma demande, a tourmentĂ© des gens chers Ă  mon cƓur. La lancette et la mystĂ©- P0LIK0UC1IKA 47 rieuse fiole blanche avec le sublimĂ©, et les paroles foulure, hĂ©morrhoĂŻdes, saignĂ©e , matiĂšre , etc., ne sont-ce pas les mĂȘmes que nerfs % rhumatismes , organismes, etc.? Le vers Wage du zu irren und zu traĂŒmenl se rapporte moins aux poĂštes qu’aux mĂ©decins et aux vĂ©tĂ©rinaires. 1 Aie le courage de te tromper et de rĂȘver. » III Le mĂȘme soir, alors que l’assemblĂ©e qui choisissait la recrue criait prĂšs du bureau, dans le brouillard froid d’une nuit d’octobre, PolikeĂŻ Ă©tait assis au bord du lit, prĂšs de la table, et Ă©crasait avec une bouteille un ingrĂ©dient inconnu de lui- mĂȘme, destinĂ© Ă  un cheval. Il y avait du sublimĂ©, du soufre, du sel de Glauber, et de l’herbe que PolikeĂŻ cueillait. Une fois il s’était imaginĂ© que cette herbe Ă©tait bonne pour la pousse, et il ne trouvait pas inutile de la donner aussi dans d’autres cas. Les enfants Ă©taient dĂ©jĂ  couchĂ©s deux sur le poĂȘle, deux dans le lit, un dans le berceau, prĂšs duquel Ă©tait assise Akoulina devant son mĂ©tier. Un bout de bougie, du bougeoir de maĂźtre, mal gardĂ©, Ă©tait sur le bord de la fenĂȘtre dans un chandelier de bois ; et, pour que son mari ne se dĂ©tachĂąt pas de ses occupations graves, Akoulika se levait pour moucher la mĂšche avec ses doigts. POLIkOL'CHlvA 49 Quelques esprits forts considĂ©raient PolikeĂŻ comme un vĂ©tĂ©rinaire ignorant et une cervelle vide. D’autres, la majoritĂ©, le regardaient comme un mauvais sujet, mais un grand maĂźtre en son art, et Akoulina, bien qu’elle injuriĂąt souvent son mari et au besoin le battit, le considĂ©rait indubitablement comme le meilleur vĂ©tĂ©rinaire et l’homme le plus capable » au monde. PolikeĂŻ versa dans le creux de sa main un ingrĂ©dient quelconque il n’employait pas de balances et parlait ironiquement des pharmaciens allemands qui s’en servaient, — Ça, disait-il, ce n’est pas une pharmacie. » PolikeĂŻ secoua son ingrĂ©dient, il n’en trouva pas assez et en versa dix fois plus. Je mettrai tout, ça le relĂšvera mieux », se dit-il. Akoulina se retourna rapidement Ă  la voix de son maĂźtre, en attendant des ordres. Mais, en s’apercevant qu’il ne s’adressait pas Ă  elle, elle haussa les Ă©paules. Tout de mĂȘme, quel esprit!... Et oĂč prend-il ça! » pensa-t-elle ; et elle se remit au mĂ©tier. Le papier qui avait enveloppĂ© l’ingrĂ©dient tomba sous la table. Akoulina ne l’y laissa pas. — Anutka ! ton pĂšre a laissĂ© tomber quelque chose, ramasse. Anutka sortit ses petites jambes maigres, nues, du manteau qui la couvrait ; elle passa sous la table comme un petit chat, et prit le papier. — Voici, petit pĂšre — Et ses petites jambes gelĂ©es disparurent de nouveau dans le lit. TolstoĂŻ. — vi. — Polikouchka 4 50 POLIKOUCHKA — Pourquoi tu pousses? glapit la sƓur cadette d’une voix zĂ©zĂ©yante et endormie. — Je vous... ! — fĂźt Akoulina, et les deux tĂȘtes disparurent sous le manteau. — S’il donne trois roubles, dit PolikeĂŻ en bouchant la bouteille, je guĂ©rirai le cheval. C’est en core bon marchĂ©, ajouta-t-il. Va, casse-toi la tĂȘte ! Akoulina, va demander un peu de tabac chez Nikita. Je le rendrai demain. Et PolikeĂŻ tira de la poche de son pantalon une pipe en tilleul, jadis peinte, avec de la cire en guise de tuyau, et se mit Ă  la prĂ©parer. Akoulina quitta son mĂ©tier et sortit, sans s’accrocher nulle part, ce qui Ă©tait trĂšs difficile. PolikeĂŻ ouvrit une petite armoire, y mit le flacon, et prit un litre vide qu’il porta Ă  sa bouche, il n’y avait plus d’eau-de-vie. Il fronça les sourcils, mais lorsqu’avec le tabac que sa femme lui apporta, il eĂ»t bourrĂ© sa pipe, et qu’il la fuma assis au bord du lit, son visage brillait de la fiertĂ© joyeuse d’un homme qui a terminĂ© son travail quotidien. Peut-ĂȘtre songeait- il comment il s’y prendrait'le lendemain pour saisir la langue du cheval et lui verser dans la bouche la mixture Ă©tonnante, ou se disait-il qu’on trouve un homme toujours bien, quand on a besoin de lui, et que somme toute Nikita avait quand mĂȘme donnĂ© du tabac ». Il se sentait bien. Mais soudain, la porte, qui Ă©tait suspendue sur un seul gond, s’ouvrit et dans le coin apparut une jeune fille d’en haut, POLIKOUCHKA 51 pas la deuxiĂšme, mais la troisiĂšme, la petite qu’on gardait pour les courses; en haut , chacun le sait, signifiait la maison des maĂźtres, mĂȘme quand elle Ă©tait en bas. Axutka, c’était le nom de la fillette, courait toujours avec la rapiditĂ© d’une flĂšche, elle ne pliait pas les bras mais les remuait comme un balancier, non pas le long des cĂŽtes, mais devant le corps, dans une cadence qui suivait la rapiditĂ© de ses mouvements. Ses joues Ă©taient toujours plus roses que sa robe rose ; sa langue remuait toujours avec la mĂȘme vĂ©locitĂ© que les jambes. Elle bondit dans la chambre, et s’accrochant au poĂȘle, elle se mit Ă  se balancer, puis comme si elle avait le dĂ©sir de ne pas dire plus de trois paroles Ă  la fois, elle prononça d’une voix suffocante, en s’adressant Ă  Akoulina — Madame ordonne Ă  PolikeĂŻ Ilitch de venir tout de suite en haut, ordonne... elle s'arrĂȘta et respira profondĂ©ment. Egor MikhaĂŻlovitch Ă©tait chez madame, on a parlĂ© des recrues, on a nommĂ© PolikeĂŻ Ilitch... Avdotia MikhaĂŻlovna a ordonnĂ© qu’il vienne tout de suite. Madame a ordonnĂ©... elle respira de nouveau’» qu’il vienne tout de suite. Pendant une demi-minute, Axutka regarda PolikeĂŻ, Akoulina et les enfants qui se montraient sous la couverture, prit une coquille de noisette qui Ă©tait sur le poĂȘle, la jeta Ă  Anutka, prononça encore une fois Venir tout de suite », puis, comme le vent, bondit hors de la chambre, et les balanciers. POLIKOUCIIKA 52 avec leur rapiditĂ© habituelle, s’agitĂšrent en travers de la ligne de sa course. Akoulina se leva et donna les bottes Ă  son mari. Lesbottes, des bottes de soldat, Ă©taient mauvaises, dĂ©chirĂ©es. Elle prit le cafetan qui Ă©tait sur le poĂȘle et le lui tendit sans le regarder. — Ilitch, tu ne changes pas de chemise? — Non, — dit PolikeĂŻ. Akoulina ne regarda pas une seule fois son visage pendant, qu’en silence, il se' chaussait et s’habillait. Et elle fĂźt bien. Le visage de PolikeĂŻ Ă©tait pĂąle, sa mĂąchoire infĂ©rieure tremblait, et ses yeux avaient cette expression geignarde, timide, profondĂ©ment malheureuse qui ne se rencontre que chez les hommes bons, faibles et coupables. Il se peigna puis voulut partir. Sa femme l’arrĂȘta, lui arrangea le pan de la chemise qui Ă©tait sur Varmiak et lui mit son bonnet. — Quoi ! PolikeĂŻ Ilitch ! est-ce que madame vous demande ? fĂźt entendre Ă  travers la cloison, la voix de la femme du menuisier. La femme du menuisier, le matin mĂȘme, avait eu une grosse dispute avec Akoulina, Ă  cause d’un pot de lessive que les enfants de PolikeĂŻ avaient renversĂ© chez elle, et, au premier moment, il lui Ă©tait agrĂ©able de comprendre que PolikeĂŻ Ă©tait appelĂ© chez madame probablement ce n’était pas pour Son bien. En outre c’était une fine mouche, mĂ©^ POLIKOUCHKA 53 chante, personne mieux qu’elle savait vous mortifier d’un mot, c’est du moins ce qu’elle pensait d’elle mĂȘme. — On veut sans doute l’envoyer Ă  la ville pour les achats, — continua-t-elle. — Je pense qu’on veut un homme sĂ»r, alors on vous envoie. Dans ce cas, achetez-moi un quart de thĂ©, PolikeĂŻ Ilitch. Akoulina retenait ses larmes et ses lĂšvres se crispaient mĂ©chamment. Elle aurait voulu crĂȘper le chignon de cette mĂ©gĂšre. Mais quand elle regarda ses enfants, Ă  l’idĂ©e qu’ils allaient rester orphelins et elle, femme de soldat, elle oublia les railleries de la femme du menuisier, cacha son visage dans ses mains, s’assit sur le lit et sa tĂȘte tomba sur l’oreiller. — Petite maman, tu m’aplatis, — balbutia la fillette zĂ©zĂ©yante, en tirant son manteau, qui Ă©tait pris sous le coude de sa mĂšre. — Au moins fussiez-vous tous morts ! C’est pour le malheur que je vous ai mis au monde ! — cria Akoulina. Et ses sanglots emplirent la chambre, Ă  la grande joie de la femme du menuisier qui n’avait pas encore oubliĂ© la lessive du matin. Une demi-heure se passa. L’enfant criait. Akou- linaselevaet lui donna le sein. Elle ne pleurait dĂ©jĂ  plus, mais, de la main soutenant son visage maigre et encore joli, elle regardait fixement la chandelle qui touchait Ă  sa fin. Elle pensait pourquoi me suis-je mariĂ©e ; pourquoi faut-il tant de soldats? et comment puis-je me venger de la femme du menuisier? » Elle entendit les pas de son mari. Elle essuya ses larmes et se leva pour le laisser passer. PolikeĂŻ entra bravement. Il jeta son bonnet sur son lit, respira, et se mit Ă  enlever sa ceinture, — Eh bien quoi? Pourquoi t’a-t-elle fait appeler ? — Hum ! C’est connu ! Polikouchka c’est le dernier des hommes, et quand il y a quelque affaire c’est lui qu’on appelle ! C’est Polikouchka. — Quelle affaire ? POLIKOUCHKA 55 Polikouchka ne se hĂątait pas de rĂ©pondre. Il alluma sa pipe et cracha. — Elle m’a ordonnĂ© d’aller chez un marchand pour toucher de l’argent. — Apporter de l’argent? demanda Akoulina. Polikouchka sourit et hocha la tĂȘte. — Ah ! comme elle parle bien ! Toi, dit-elle, tu Ă©tais notĂ© comme un homme peu sĂ»r, seulement j’ai plus confiance en toi qu’en aucun autre. PolikeĂŻ parlait haut pour ĂȘtre entendu des voisins. Tu m’as promis de te corriger, alors, voici la premiĂšre des Ă©preuves nĂ©cessaires pour que je te croie. Va chez le marchand, — dit-elle, — prends l’argent, et rapporte-le moi. — Moi, dis-je, madame, tous vos serfs doivent vous servir comme Dieu. C’est pourquoi je sens que je peux faire tout pour votre santĂ© et ne refuse aucun travail; je remplirai tout ce que vous ordonnerez, parce que je suis votre esclave de nouveau il sourit, de ce sourire particulier d’un homme faible, bon et coupable. — Alors, dit- elle, ce sera sĂčr? Comprends donc que ton sort en dĂ©pend.— Comment, dis-je, pourrais-je ne pas comprendre que je puis faire tout? Si on vous a dit du mal de moi, on peut en dire autant de chacun, et moi, je crois n’avoir jamais pensĂ© rien contre votre bonheur. En un mot je l’ai enchantĂ©e si bien que madame est devenue tout Ă  fait souple. — Toi, dit-elle, tu seras mon homme de confiance. 56 POLIKOUCHKA Il se tut et de nouveau le mĂȘme sourire s’arrĂȘta sur son visage. Je sais bien comment il faut causer avec eux, quand j’étais Ă  la corvĂ©e... LemaĂźtre arrive, bondit, mais je n’avais qu’à lui parler, il se calmait tant, qu’il devenait comme du velours. — C’est beaucoup d’argent? — demanda Akou- lina. — Trois fois un demi-millier de roubles, — rĂ©pondit nĂ©gligemment PolikeĂŻ. Elle hocha la tĂȘte, — Quand faut-il partir ? — Elle a dit demain; Prends, dit-elle, le cheval que tu veux, va au bureau, et que Dieu t’accompagne. » — Dieu soit louĂ© ! — prononça Akoulina en se levant et se signant. — Que Dieu t’aide, Ilitch, — murmura-t-elle pour ne pas ĂȘtre entendue derriĂšre le cloison. Et le retenant par la manche de sa chemise — Ilitch, Ă©coute-moi ; je te supplie, au nom du Christ, quand tu partiras, baise la croix en jurant que tu ne boiras une seule goutte. — Tu crois que je boirai avec tant d’argent ! LĂ - bas, comme il y a quelqu’un qui joue du piano. C’est chic! ajouta-t-il aprĂšs un court silence et en souriant. — C’est sans doute la demoiselle. J’étais debout devant elle, devant madame, sur le seuil, et la demoiselle de l’autre cĂŽtĂ© de la porte. Elle se mit Ă  jouer, elle se mit Ă  jouer; c’est si beau! Je POLIKOUCHKA 57 jouerais, ma foi, j’arriverais, j’arriverais juste, je serais habile pour cela. Donne-moi pour demain une chemise propre. Et ils allĂšrent se coucher heureux. Pendant ce temps l’assemblĂ©e s’échauffait devant le bureau. L’affaire devenait sĂ©rieuse. Presque tous les paysans Ă©taient rĂ©unis et pendant qu’Egor MikhaĂŻlovitch Ă©tait chez la dame, les tĂȘtes Ă©taient couvertes, un plus grand nombre de voix prenaient part Ă  la discussion et ces voix devenaient plus bruyantes. Le bruit des voix Ă©paisses, interrompu de temps en temps par des paroles entrecoupĂ©es, rauques,'emplissait l’air, et ce vacarme parvenait, comme celui d’une mer houleuse, jusqu’aux fenĂȘtres de la maĂźtresse, qui en Ă©prouvait de l’inquiĂ©tude nerveuse, semblable Ă  celle qu’excite un fort orage. Elle Ă©tait tantĂŽt effrayĂ©e, tantĂŽt agacĂ©e. Il lui semblait toujours que les voix allaient devenir plus hautes et plus frĂ©quentes, que quelque chose allait arriver. Comme si l’on ne pouvait s’arranger doucement, avec calme, sans cris, selon la loi chrĂ©tienne, fraternelle et douce, » pensait-elle. POLIKOUCHKA 59 Beaucoup de voix parlaient ensemble, la plus haute Ă©tait celle de Fedor RiĂ©zoune, le charpentier. Il y avait dans sa famille deux travailleurs, et il tombait sur les Doutlov. Le vieux Doutlov se dĂ©fendait. Il vint devant la foule, derriĂšre laquelle il se tenait auparavant, et, tout suffocant, les bras largement Ă©cartĂ©s, ou tirant sa petite barbiche, il s’engouait si souvent qu’il lui Ă©tait difficile de comprendre lui-mĂȘme ce qu’il disait. Ses enfants et ses neveux, tous de beaux garçons, se serraient prĂšs de lui et le vieux Doutlov rappelait la poule dans le jeu du milan et des poussins. Le milan c’était RiĂ©zoune, et non RiĂ©zoune seul mais tous ceux qui ne comptaient que deux travailleurs ou un seul par famille presque toute l’assemblĂ©e tombait sur Doutlov. Il s’agissait de ceci le frĂšre de Doutlov, trente ans avant, avait Ă©tĂ© enrĂŽlĂ©, c’est pourquoi, Doutlov ne voulait pas ĂȘtre compris parmi les familles de trois travailleurs ; il voulait qu’on tĂźnt compte du service de son frĂšre et qu’on le rangeĂąt dans le sort commun parmi les familles de deux travailleurs, et qu’on choisĂźt parmi celles-ci la troisiĂšme recrue. Outre Doutlov, il y avait encore quatre familles de trois travailleurs ; mais l’un deux Ă©tait Ă©tait starosla 1. et la maĂźtresse l’avait dispensĂ© ; une autre famille, lors du dernier enrĂŽlement, avaitfourni une recrue, 1 L’ancien du village. f>0 POLIKOUCHKA chacune des deux autres avait donnĂ© un homme, si bien que l’un d’eux n’était mĂȘme pas venu Ă  l’as - semblĂ©e, seule sa femme attristĂ©e Ă©tait derriĂšre tout le monde, espĂ©rant vaguement que la roue tournerait peut-ĂȘtre pour son bonheur ; l’autre le roux Romane, en armiak dĂ©chirĂ©, bien qu’il ne fĂ»t pas pauvre, Ă©tait appuyĂ© au perron, et, la tĂȘte inclinĂ©, se taisait tout le temps ; parfois il regardait celui qui Ă©levait la voix, et de nouveau il baissait la tĂȘte. Toute sa personne respirait le malheur. Le vieux Semion Doutlov Ă©tait un homme tel, que'quiconque le connaissait un peu, lui eĂ»t donnĂ© Ă  garder des centaines et des milliers de roubles. C’était un homme modĂ©rĂ©, craignant Dieu, aisĂ©, en outre, il Ă©tait marguillier, aussi son acharnement Ă©tait-il d’autant plus Ă©tonnant. RiĂ©zoune, le charpentier, Ă©tait au contraire un gaillard de haute taille, brun, tapageur, ivrogne, hardi et particuliĂšrement habile dans les discussions et les querelles, dans les assemblĂ©es, aux marchĂ©s, avec les ouvriers, les marchands, les paysans ou les maĂźtres. Maintenant il Ă©tait calme, mordant, et de toute la hauteur de sa taille, de toute la force de sa voix sonore et de son talent oratoire, il Ă©crasait le marguillier qui suffoquait etperdait pied. A la discussion prenaient part aussi Garasska, Kopilov, encore jeune, le visage rond, la tĂȘte POLIKOUCIIKA 61 carrĂ©e, la barbe frisĂ©e, l’un des parleurs de la gĂ©nĂ©ration postĂ©rieure Ă  RiĂ©zoune, qui se distinguait par sa parole raide, et avait dĂ©jĂ  une certaine autoritĂ© dans l’assemblĂ©e. Ensuite, Feodor MelnitchnĂŻ, un paysan jaune, maigre, long, voĂ»tĂ©, jeune encore, la barbe rare, les yeux toujours rageurs et sombres. Il prenait tout en mauvaise part, et troublait souvent l’assemblĂ©e par ses questions et ses observations inattendues et saccadĂ©es. Ces deux parleurs Ă©taient du cĂŽtĂ© de RiĂ©zoune. En outre, deux bavards se mĂȘlaient de temps en temps Ă  la discussion l’un, au visage plein de bonhomie, la barbe longue, large, Krapkov, qui ajoutait Ă  chaque mot mon cher ami » ; l’autre, un petit, au bec d’oiseau, Gidkov, qui lui aussi disait sans cesse VoilĂąmes frĂšres, rĂ©sulte donc... », et qui s’adressait Ă  tout le monde et parlait bien, mais mal Ă  propos. Ils Ă©taient tantĂŽt d’un cĂŽtĂ©, tantĂŽt de l’autre, mais personne ne les Ă©coutait. Il y en avait encore d’autres du mĂȘme genre, mais ces deux-lĂ  se glissaient dans la foule, criaient davantage, et effrayaient la maĂźtresse ; ils Ă©taient les moins Ă©coutĂ©s, et, Ă©tourdis par tous les cris, ils se livraient au plaisir de faire marcher leur langue. Il y avait encore beaucoup de diverses catĂ©gories de gens des taciturnes, des convenables, des indiffĂ©rents, des opprimĂ©s, et aussi des femmes qui, avec leurs bĂątons, se tenaient derriĂšre les paysans. Mais de tous ces gens, si Dieu me le per- 62 POLIKOUCHKA met, je parlerai une autre fois. En gĂ©nĂ©ral, la foule Ă©tait composĂ©e de paysans qui se tenaient dans l’assemblĂ©e comme Ă  l’église, et causaient en chuchotant, de leurs affaires de famille, du moment d’aller dans la forĂȘt couper du bois, ou attendaient en silence qu’on eĂ»t fini de hurler. Il y en avait aussi de riches auxquels l’assemblĂ©e ne pouvait rien ajouter ni diminuer de leur bien-ĂȘtre. Tel Ă©tait Ermil avec son visage large, luisant, que les paysans appelaient le gros ventre, parce qu’il Ă©tait riche. Tel Ă©tait encore Staros- tine, dont la face suait l’assurance Vous aurez beau dire, personne ne me touchera. J’ai quatre fils, mais chez moi on ne prendra personne. » Les fortes tĂštes comme Kopilov et RiĂ©- zoune l’attaquaient rarement et il leur rĂ©pondait avec calme et fermetĂ©, avec la conscience de son inviolabilitĂ©. Si Doutlov ressemblait Ă  la poule dans le jeu du milan, ses garçons ne ressemblaient guĂšre aux poussins. Ils ne s’agitaient pas, ne criaient pas, mais se tenaient calmes derriĂšre lui. L’aĂźnĂ©, Ignate, avait dĂ©jĂ  trente ans ; le second, Vassili, Ă©tait aussi mariĂ©, mais pas bon pour l’enrĂŽlement ; le troisiĂšme, Iluchka, le neveu, qui venait de se marier, Ă©tait blanc, rose, portait un Ă©lĂ©gant louloujje il Ă©tait postillon. Il regardait la foule en se grattant parfois la nuque, sous le bonnet, comme s’il n’était pas en jeu ; et c’est lui, prĂ©cisĂ©ment, que les malins voulaient dĂ©signer; POLIKOUCHKA 63 — C’est comme ça ! mon grand-pĂšre aussi Ă©tait soldat, — disait l’un ; — alors Ă  cause de cela, je refuse de me soumettre au sort ! — Il n’existe pas de pareille loi, mon cher. Au dernier enrĂŽlement on a pris le fils de MikheĂŻtch et pourtant son oncle n’est pas encore revenu Ă  la maison. — Chez toi, ni ton pĂšre, ni ton oncle n’ont servi le tzar, — disait en mĂȘme temps Doutlov ; — et toi non plus tu ne sers ni le maĂźtre, ni le mir. Tu n’as fait que boire, et tes enfants t’ont quittĂ© parce qu’on ne peut vivre avec toi. Alors tu veux nuire aux autres, tandis que moi, pendant dix ans, j’ai Ă©tĂ© starosta. Deux fois j’ai eu l’incendie et personne ne m’a aidĂ©, et parce que chez nous, dans la maison, tout est calme, honnĂȘte, alors, on veut me ruiner. Rendez-moi donc mon frĂšre. N’est-il pas mort lĂ -bas au service? Jugez la vĂ©ritĂ© selon la volontĂ© de Dieu, mir orthodoxe, et n’obĂ©issez pas Ă  un ivrogne menteur! En mĂȘme temps, GuĂ©rassime disait Ă  Doutlov. — Tu nous cites l’exemple de ton frĂšre, mais c’est pas le mir qui l’a enrĂŽlĂ©, c’est Ă  cause de sa dĂ©bauche que les maĂźtres l’ont fait soldat; ce n’est donc pas une raison en ta faveur. GuĂ©rassime n’avait pas encore achevĂ©, que le long et jaune Feodor MelnitchnĂŻ s’avançait, sombre, et disait — C’est ça, les seigneurs envoient qui ils veulent 64 POLIKOUCHKA et c’est ensuite le mir qui doit se dĂ©brouiller. Le mir a dĂ©cidĂ© que ton fils doit partir, et si tu ne le veux pas, demande Ă  madame, elle ordonnera peut-ĂȘtre qu’on m’enrĂŽle, moi, fils unique, voilĂ  la loi ! — fit-il avec rage. Et de nouveau, avec un geste de la main, il regagna sa place. Romane le roux, dont le fils Ă©tait dĂ©signĂ©, leva la tĂȘte et prononça — VoilĂ , c’est ça, c’est ça! » et mĂȘme, de dĂ©pit, s’assit sur une marche. Mais ce n’était pas tout ; outre les voix qui parlaient toutes Ă  la fois et ceux qui, par derriĂšre, causaient de leurs affaires, les bavards non plus n’oubliaient pas leur rĂŽle. — Oui, en effet, mir orthodoxe, dit le petit Gidkov, en rĂ©pĂ©tant les paroles de Doutlov, — il faut juger en chrĂ©tien, c’est-Ă -dire, mes frĂšres, il est nĂ©cessaire de juger en chrĂ©tien. — Il faut juger en conscience, mon cher ami, dit le bon Khrapkov, en rĂ©pĂ©tant les paroles de Kopilov et tirant Doutlov par son louloupe. C’était la volontĂ© des seigneurs et non la dĂ©cision du mir. — C’est juste ! VoilĂ  ! disaient les autres. — Quel est cet ivrogne, ce menteur? clamait RiĂ©zoune. — Est-ce toi qui m’as donnĂ© Ă  boire, hein? hein? Ou bien est-ce ton fils, lui qu’on ramasse dans la rue, qui me reproche de boire ? Quoi ! mes frĂšres, il faut prendre une rĂ©solution. Si vous voulez Ă©pargner Doutlov, alors choisissez non seulement parmi les familles de deux tra- POLIKOUCHKA 65 vailleurs, mais parmi les fils uniques, et lui, il se moquera de nous ! — C’est Ă  Doutlov de partir ! 11 n’y a pas Ă  dire. — C’est connu!... Ceux qui ont trois garçons doivent d’abord tirer au sort, — dirent des voix. — Ça dĂ©pend de ce que Madame ordonnera. Egor MikhaĂŻlovitch a dit qu’on allait donner un des dvorovoĂŻ , dit une voix. Cette objection arrĂȘta un peu la discussion, mais bientĂŽt elle s’enflamma de nouveau et devint personnelle. Ignate, de qui RiĂ©zoune avait dit qu’on le ramassait dans la rue, se mit Ă  prouver Ă  RiĂ©zoune, qu’il avait volĂ© la scie du charpentier de passage, et qu’étant ivre, il avait manquĂ© de tuer sa femme sous les coups. RiĂ©zoune rĂ©pondit qu’il battait sa femme quand il Ă©tait ivre ou Ă  jeun et que ce n’était pas encore assez ; et il fit rire tout le monde. Mais pour la scie, il Ă©tait offensĂ©, il se rapprocha d’Ignate et se mit Ă  l’interpeller. — Qui l’a volĂ©e ? — Toi, —rĂ©pondit hardiment le vigoureux Ignate, en se mettant encore plus prĂšs de lui. — Qui l'a volĂ©e ? C’est peut-ĂȘtre toi! — Non ! c’est toi ! — cria Ignate. AprĂšs la scie, ce fut le tour d’un cheval volĂ©, puis d’un sac d’avoine, d’un carrĂ© de potager, d’un TolstoĂŻ. — vi. — Polikouchka. Ăź; 66 POLIKOUCHKA cadavre quelconque. Et les deux paysans se dirent des choses si horribles, que si la centiĂšme partie eĂ»t Ă©tĂ© vraie, selon les lois, tous deux eussent Ă©tĂ©, pour le moins, dĂ©portĂ©s en SibĂ©rie. Pendant ce temps, le vieux Doutlov avait choisi un autre moyen de dĂ©fense. Les cris de son fils lui dĂ©plaisaient. Il l’arrĂȘta et lui dit C’est un pĂ©chĂ©, laisse I » Et lui-mĂȘme prouvait que les familles de trois travailleurs n’étaient pas seulement celles qui avaient trois fils ensemble, mais aussi celles dont les fils vivaient sĂ©parĂ©s, et il dĂ©signa encore Sta- rostine. Starostine sourit un peu, toussota, et, en caressant sa barbe, Ă  la maniĂšre d’un riche paysan, il rĂ©pondit que c’était la volontĂ© du maĂźtre, et que si son fils Ă©tait libĂ©rĂ©, c’est sans doute qu’il l’avait mĂ©ritĂ©. Quant aux familles partagĂ©es, GruĂ©rassime anĂ©antit, aussi le raisonnement de Doutlov, en faisant observer qu’il fallait leur dĂ©fendre de se sĂ©parer, comme du temps des vieux seigneurs aprĂšs l’étĂ©, on ne va pas chercher la framboise, et en tout cas, on ne peut maintenant enrĂŽler les fils uniques. — Est-ce par plaisir qu’on se sĂ©pare? Pourquoi donc nous ruiner tout Ă  fait maintenant ! — disaient les voix des travailleurs sĂ©parĂ©s !... Et les bavards se joignaient Ă  eux. — Eh ! rachĂšte un homme si ça ne te plaĂźt pas ! Tes moyens te le permettent! — dit RiĂ©zoune Ă  Doutlov. POLIKOĂŒCHKA 67 Doutlov croisa dĂ©sespĂ©rĂ©ment son cafetan et se plaça derriĂšre les autres paysans. — Tu as sans doute comptĂ© mon argent ! fit-il avec colĂšre. VoilĂ , nous verrons encore ce que dira Egor MikhaĂŻlovitch de la part de Madame. VI En effet, Egor MikhaĂŻlovitch sortait Ă  ce moment de la maison. Les bonnets, l’un aprĂšs l’autre, se soulevaient, et Ă  mesure que l’intendant s’approchait, l’une aprĂšs l’autre, apparaissaient des tĂštes chauves au milieu, devant, des tĂštes blanches, grises, rousses, brunes, blondes ; peu Ă  peu les voix se calmaient, et enfin, le silence s’établit tout Ă  fait. Egor MikhaĂŻlovitch Ă©tait debout sur le perron ; il fit signe qu’il voulait parler. Egor MikhaĂŻlovitch, dans sa longue redingote, ses mains enfoncĂ©es dans les poches de devant, sa casquette rabattue, se tenait les jambes Ă©cartĂ©es, sur la hauteur, oĂč se levaient les tĂštes tournĂ©es vers lui les unes vieilles, les autres, jolies, et barbues. Il avait un tout autre air qu’en prĂ©sence de la dame. Il Ă©tait majestueux. _ Les enfants ! voici la dĂ©cision de Madame elle ne veut envoyer aucun des dvorovoĂŻ, et celui POLIKOUCHKA 69 que vous choisirez vous-mĂȘmes parmi vous, celui- lĂ  partira. Maintenant il nous en faut trois. A vrai dire deux et demi, l’autre moitiĂ© comptera comme avance. C’est la mĂȘme chose, si ce n’est maintenant, ce sera une autre fois. — C’est connu ! C’est vrai ! disaient les voix. — Selon moi, continua Egor MikhaĂŻlovitch, tant qu’à Khorochkine et Vaska Mitukhine, c’est Dieu lui-mĂȘme qui les a choisis pour ĂȘtre soldats. — Oui ! C’est sĂ»r! dirent des voix. — Le troisiĂšme doit ĂȘtre un Doutlov ou quelqu’un parmi les familles de deux travailleurs. Qu’en dites-vous ? — A Doutlov ! — criĂšrent les voix. — Les Doutlov sont trois. Et de nouveau, peu Ă  peu, les cris recommencĂšrent, et, l’on en revint au carrĂ© de potager, au rouet volĂ© dans la cour des maĂźtres. Egor MikhaĂŻlovitch, qui gĂ©raitle domaine'depuis vingt ans, Ă©tait un homme intelligent et expert. 11 resta debout, Ă©coutant pendant un quart d’heure, et tout Ă  coup, il ordonna Ă  tout le monde de se taire et aux Doutlov de tirer au sort lequel des trois partirait. On coupa des papiers; Khrapkov, les mit dans un bonnet, les secoua et tira le billet d’Iluchka. Tous se taisaient. — C’est Ă  moi, hein ? Montre ça — dit Ilia d’une voix entrecoupĂ©e. 70 POLIKOUCHKA Tous se taisaient. Egor MikhaĂŻlovitch ordonna d’apporter le lendemain l’argent destinĂ© aux recrues sept kopeks par cour ; puis il dĂ©clara l’affaire finie, et il dispersa l’assemblĂ©e. Les bonnets s’enfoncaient sur les nuques ; la foule se mouvait dans un brouhaha de conversations et de pas. L’intendant, restĂ© sur le perron, regardait s’éloigner la foule. Quand les jeunes Doutlov eurent tournĂ© le coin, il appela le vieux qui s’arrĂȘtait de lui-mĂȘme, et entra avec lui au bureau. — Je te plains, vieillard, — dit Egor MikhaĂŻlovitch, en s’asseyant devant la table. — C’est ton tour. Ne rachĂšteras-tu pas ton neveu ? Le vieux, sans rĂ©pondre, regarda avec importance Egor MikhaĂŻlovitch. — Il n’y a rien Ă  faire ! — rĂ©pondit Ă  son regard Egor MikhaĂŻlovitch. — Nous serions heureux de le racheter, mais nous n’avons pas de quoi, Egor MikhaĂŻlovitch. Nous avons perdu deux chevaux cet Ă©tĂ©. J’ai mariĂ© mon neveu. Evidemment notre sort est tel parce que nous vivons honnĂȘtement. A lui, c’est bon Ă  dire Il pensait Ă  RiĂ©zoune. Egor MikhaĂŻlovitch se frotta le visage avec la main et bĂąilla. Évidemment ça l’ennuyait dĂ©jĂ  et il Ă©tait temps de prendre le thĂ© ! — Éh ! vieux, ne pĂšche pas, dit-il. Cherche bien Ă  lacave, peut-ĂȘtre trouveras-tu quatre cents roubles ; POLIKOUCHKA 71 je t’achĂšterais un amateur, une merveille. RĂ©cemment, un homme m’a demandĂ©. — En province? demanda Doutlov. 11 comprenait la ville. — Eh bien, tu rachĂšteras ? — Je serais heureux devant Dieu, mais... Egor MikhaĂŻlovitch l’interrompit sĂ©vĂšrement. — Eh bien, Ă©coute donc, vieux qu'Iluchka ne tente rien contre lui ; quand j’enverrai, aujourd’hui ou demain, qu'il soit prĂȘt sur-le-champ. Tu le conduiras et tu en seras responsable et si, Dieu l’en garde, il lui arrivait quelque chose, j’enverrais ton aĂźnĂ©, tu comprends? — Mais on ne peut envoyer un homme pris parmi deux travailleurs, Egor MikhaĂŻlovitch. C’est pas de chance, — dit-il aprĂšs un silence ; — mon frĂšre est mort soldat et l’on prend encore le fils. Pourquoi m’arrive-t-il un tel malheur? — fit-il, pleurant presque et prĂȘt Ă  tomber Ă  genoux. — Eh bien! va; on n’y peut rien; c’est l’ordre. Surveille bien Iluchka; tu en es responsable, — dit Egor MikhaĂŻlovitch. Doutlov se rendit chez lui en frappant, songeur, les cailloux de la route. Le lendemain malin, de bonne heure, une charrette de voyage, celle dont le gĂ©rant se servait pour ses courses, stationnait devant le pavillon » des domestiques. Elle Ă©tait attelĂ©e d’un grand hongre bai appelĂ©, on ne sait pourquoi, Tambour. Annutka, la fille aĂźnĂ©e de PolikeĂŻ, malgrĂ© la pluie aux larges gouttes et le vent froid, Ă©tait pieds nus Ă  la tĂȘte du hongre. Se tenant Ă  distance avec une peur Ă©vidente, d’une main elle tenait la bride et, de l’autre, soutenait sur sa tĂȘte une camisole d’un jaune verdĂątre qui, dans la famille, servait de couverture, de pelisse, de bonnet, de tapis, de pardessus pour PolikeĂŻ et encore Ă  beaucoup d’autres usages. Dans Le coin , il y avait grand branle-bas. Il faisait encore sombre ; la lumiĂšre matinale traversait Ă  peine la fenĂȘtre collĂ©e, par ci par lĂ , de papier. Akoulina nĂ©gligeait, pour'le moment, provisions, cuisine, enfants. Lespetits, pas encore levĂ©s, grelot - POLIKOUCHKA 73 taient, puisque leur couverture, redevenue habit, Ă©tait remplacĂ©e par le fichu de la mĂšre. Akoulina Ă©tait occupĂ©e Ă  prĂ©parer le dĂ©part de son mari. La chemise Ă©tait propre, les bottes, qui comme on dit demandaient Ă  manger, Ă©taient de ce fait l’objet d’un soin particulier. D’abord elle ĂŽta de ses pieds ses gros chaussons de laine, les seuls qu’il y eĂ»t Ă  la maison, et les donnaĂ  son mari; ensuite, avec une couverture de cheval, mal gardĂ©e Ă  l’écurie et qu’I- litch avait apportĂ©e l’avant-veille dans l'izba, elle rĂ©ussit Ă  faire des petites piĂšces pour boucher les trous des chaussures et garantir de l’humiditĂ© les pieds d’Ilitch. Ilitch lui-mĂȘme, assis et les pieds sur le lit, arrangeait sa ceinture de façon qu’elle n’eĂ»t plus l’air d’une corde sale. Et la gamine maligne, bĂ©gayante, dans une pelisse qui mĂȘme mise sur sa tĂȘte s’empĂȘtrait dans ses jambes, Ă©tait envoyĂ©e chez Nikita pour lui emprunter son bonnet. Les gens de la cour augmentaient le tohu-bohu en venant demander Ă  Ilitch d’acheter Ă  la ville, pour l’un des aiguilles, pour l’autre, un peu de thĂ©, pour le troisiĂšme, de l’huile de ricin, un autre un peu de tabac, la femme du menuisier du sucre ; celle-ci avait dĂ©jĂ  rĂ©ussi Ă  allumer le samovar et, pour enjĂŽler Ilitch, elle lui apporta, dans un bol, la boisson qu’elle appelait du thĂ© ! Nikita ayant refusĂ© de donner son bonnet, il fallait rĂ©parer le sien, c’est-Ă -dire fourrer dedans les petits morceaux 74 POLIKOUCHKA d’ouate qui sortaient et pendaient et coudre les trous avec une aiguille de vĂ©tĂ©rinaire; les bottes, avec une piĂšce au mollet ne couvraient pas toute la jambe. Anutka, gelĂ©e, laissa Ă©chapper Tambour, et Machka, couverte de la pelisse, alla Ă  sa place, puis dut laisser la pelisse, et Akoulina sortit elle- mĂȘme pour tenir Tambour. MalgrĂ© tout cela, Ilitch mit enfin sur son dos tous les vĂȘtements de la famille, ne laissant que la camisole et les savates , puis il s’installa dans la charrette, se serra, arrangea le foin , s’enveloppa une fois de plus, ramena les guides, se serra encore davantage, comme le font les gens sĂ©rieux, et partit. Son gamin, Michka, qui Ă©tait sur le perron exigeait qu’on le mĂźt en voiture ; la bĂ©gayante Machka demanda aussi qu’on la voitule et qu’elle a chaud sans pelisse ». PolikeĂŻ, retenant Tambour, sourit d’un sourire paisible, Akoulina fit monter les enfants, et, en s’inclinant vers lui, tout bas, elle lui rappela son serment de ne rien boire en route. PolikeĂŻ emmena les enfants jusque chez le forgeron, lĂ , il les fĂźt descendre, se serra de nouveau, renfonça son bonnet et partit seul, d’un petit trot rĂ©gulier. Les cahots faisaient trembler ses joues et heurter ses pieds contre le garde-crotte. Machka et Michka coururent pieds nus Ă  la maison sur la montĂ©e glissante, avec une telle rapiditĂ© et des cris si aigus qu’un chien, venu de la campagne dans la cour, les regarda, et tout Ă  coup, POLIKOUCHKA 75 la queue rabattue, se mit Ă  courir vers la maison en aboyant, et les hĂ©ritiers de PolikeĂŻ en criĂšrent dix fois plus fort. Le temps Ă©tait mauvais, le vent coupait le visage, et tantĂŽt la neige, tantĂŽt la pluie, tantĂŽt le givre commençaient Ă  fouetter la face d’Ilitch, ses mains nues, froides, qu’il cachait avec les guides sous les manches de son armiak , les courroies de l’arc et la vieille tĂȘte de Tambour qui rabattait les oreilles et fermait les yeux. Puis, tout Ă  coup, le ciel s’éclaircit momentanĂ©ment, on voyait nettementles nuages blanchĂątres de neige, et le soleil semblait percer, mais en hĂ©sitant et sans joie, comme le sourire de PolikeĂŻ lui- mĂȘme. MalgrĂ© cela Ilitch Ă©tait plongĂ© en d'agrĂ©ables pensĂ©es. Lui qu’on avait voulu dĂ©porter, lui qu’on avait menacĂ© du service militaire, lui que-le paresseux seul n’injuriait ni ne battait, lui Ă  qui l’on donnait toujours les pires corvĂ©es, il Ă©tait envoyĂ© pour toucher une somme d’argent, beaucoup d’argent, et Madame avait confiance en lui; il Ă©tait dans la charrette du gĂ©rant, attelĂ©e de Tambour, que prenait Madame elle-mĂȘme ; il allait comme un postier avec deux guides de cuir... Et PolikeĂŻ se redressait, rentrait l’ouate qui sortait de son bonnet et se serrait encore davantage. Cependant si Ilitch pensait avoir l’air d’un riche postier, il se trompait. Chacun sait, il est vrai, que mĂȘme les marchands 76 POLIKOUCHKA qui ont dix mille roubles, vont dans des charrettes avec des guides de cuir ; mais quand mĂȘme ce n'est pas la mĂȘme chose. On voit un homme, avec une barbe, en caftan bleu ou noir, seul assis dans sa charrette que conduit un cheval bien nourri; seulement dĂšs qu’on regarde si le cheval est bien soignĂ©, si le conducteur lui-mĂȘme est nourri, Ă  sa faconde s’asseoir, d’atteler le cheval, aux ferrures delacbarrette, Ă  sa ceinture, on voit tout de suite si le marchand fait le commerce pour des milliers ou pour des centaines de roubles. Tout homme expĂ©rimentĂ©, au premier regard jetĂ© sur PolikeĂŻ, sur ses mains, sur son visage, sa barbe qu’il laissait pousser depuis peu, sa ceinture, le foin jetĂ© par ci par lĂ  dans le caisson, Tambour maigre, les bandes de fer usĂ©es, reconnaĂźtrait aussitĂŽt que c’était un vil serf et non pas un marchand, non un marchand de bestiaux, ni un fermier, ni un homme nanti de milliers, de centaines ou de dizaines de roubles. Mais Ilitch ne pensait pas Ă  cela et se leurrait agrĂ©ablement. C’était trois demi-milliers de roubles, qu’il rapporterait dans son gousset. S’il voulait, au lieu de ramener Tambour Ă  la maison, il le tournerait vers Odessa, et irait oĂč Dieu le permettrait. Mais il ne fera pas cela. Il rapportera l’argent intact, et dira Ă  Madame qu’il en a dĂ©jĂ  portĂ© beaucoup plus. En passant devant le cabaret,Tambour, tendit ses guides Ă  gauche, s’arrĂȘta et se tourna. Mais bien qu’il eĂ»t l’argent qu’on lui avait remis pour lesachats, PolikeĂŻ POLIKOĂŒCHlvA 77 fouetta Tambour et continua son chemin. Il fit de mĂȘme Ă  l’autre cabaret et vers midi il descendit de charrette, ouvrit la porte cochĂšre de la maison du marchand oĂč s’arrĂȘtaient tous les serfs de la maĂźtresse, fit entrer son vĂ©hicule, dĂ©tela le cheval et le mit au rĂątelier, puis il dĂźna avec les ouvriers du marchand, sans oublier de raconter le but de son voyage, et, avec la lettre dans le fond de son bonnet, il partit chez le jardinier. Le jardinier, qui connaissait PolikeĂŻ, aprĂšs avoir lu la missive, l’interrogea, non sans un certain air de doute, afin d’ĂȘtre bien sĂ»r qu’il avait l’ordre de rapporter l’argent. Ilitch voulait se fĂącher, mais il ne le pouvait pas et sourit seulement. Le jardinier relut encore une fois la lettre et lui remit la somme. DĂšs que PolikeĂŻ eut reçu l’argent, il le mit dans son gousset et revint au logis du marchand. Ni les dĂ©bits, ni les cabarets, rien ne le sĂ©duisait. Il Ă©prouvait dans tout son ĂȘtre une nervositĂ© agrĂ©able, il s’arrĂȘtait plusieurs fois devant les boutiques de marchandises tentantes bottes, armiak, bonnets, indienne et victuailles; puis aprĂšs une station, il s’éloignait avec un sentiment agrĂ©able Je pourrais tout acheter, mais voilĂ , je ne le ferai pas ». Il entra au bazar pour faire les emplettes dont on l’avait chargĂ©. Il acheta tout et marchanda une pelisse de peau d’agneau pour laquelle on demandait vingt-cinq roubles. Le marchand, on ne sait pourquoi, sur la mine ne jugeaitpas PolikeĂŻ Ă  mĂȘme d’acheter la pelisse, 78 POLIKOUCHKA mais PolikeĂŻ lui montra son gousset et lui dit qu’il pourrait acheter toute sa boutique s’il le voulait, et il exigea qu’on lui essayĂąt la pelisse. Il la secoua la frotta, souffla sur la fourrure, mĂȘme s’en imprĂ©gna et enfin, avec un soupir, il l’îta. Le prix ne me va pas. Si tu veux pour quinze roubles? » dit-il. Le marchand, furieux, jeta la pelisse sur le comptoir et PolikeĂŻ sortit. Tout joyeux il alla Ă  son logis. AprĂšs avoir soupe, puis donnĂ© l’avoine Ă  Tambour, il grimpa sur le poĂȘle, tira l’enveloppe, l’examina longuement et demanda Ă  un postillon lettrĂ© de lire ce qu’elle portait Ci inclus mille six cent dix-sept roubles en billets de banque. » L’enveloppe Ă©tait faite de papier ordinaire, les cachets Ă©taient en cire grise ; l’effigie reprĂ©sentait des ancres une grande au milieu et quatre petites, une Ă  chaque coin. Sur le cĂŽtĂ©, il y avait une goutte de cire. Ilitch examina tout, apprit la suscription et mĂȘme toucha le bout des billets de banque. Il Ă©prouvait un plaisir enfantin Ă  l’idĂ©e qu’une si grosse somme Ă©tait entre ses mains. Il fourra l’enveloppe dans la doublure de son bonnet, l’enfonça sur sa tĂȘte et se coucha. Mais mĂȘme pendant la nuit il se rĂ©veilla plusieurs fois et tĂąta l’enveloppe, et chaque fois en la sentant Ă  sa place il lui Ă©tait infiniment agrĂ©able de se dire que lui, PolikeĂŻ, l’humiliĂ©, l’offensĂ©, dĂ©tenait tant d’argent et qu’il le remettrait exactement, aussi exactement que pourrait le faire le gĂ©rant lui-mĂȘme. Vers minuit, les ouvriers du marchand et PolikeĂŻ Ă©taient Ă©veillĂ©s par un coup dans la porte cochĂšre et par des voixde paysans. C’étaient les recrues qu’on envoyait de PokrovskoĂŻĂ©. Ils Ă©taient dix Kho- ruschkine, Mituchkine et Ilia neveu de Doutlov ; deux remplaçants, le starosla , le vieux Doutlov et les paysans qui conduisaient lĂ©s charrettes. La veilleuse Ă©tait allumĂ©e dans l’izba ; la cuisiniĂšre dormait sur le banc, sous les icĂŽnes. Elle bondit et alluma la chandelle. PolikeĂŻ s’éveilla aussi et, se penchant hors du poĂȘle, se mit Ă  regarder les paysans qui entraient. Tous se signĂšrent et s’assirent sur les bancs. Tous Ă©taient tout Ă  fait calmes, si bien qu’on ne pouvait reconnaĂźtre les recrues. Ils saluĂšrent, causĂšrent et demandĂšrent Ă  manger. Quelques-uns, il est vrai, Ă©taient silencieux et tristes, mais les autres Ă©taient d’une gaĂźtĂ© exubĂ©- 80 POLIKOUC11KA rante ; Ă©videmment ils Ă©taient ivres. Parmi ceux-ci Ilia, qui jusqu’alors n’avait jamais bu. — Quoi,les enfants! Voulez-vous souper ou dormir ? demanda le starosia. — Souper, rĂ©pondit Ilia en secouant sa pelisse et s’asseyant sur le banc. — Envoie chercher de l’eau-de-vie. — Non, pas d’eau-de-vie, fit nĂ©gligemment le starosta ; et de nouveau, s’adressant aux autres — Alors, mes enfants, mangeons du pain, que diable Ă©veiller les gens! — Donne de l’eau-de-vie, rĂ©pĂ©ta Ilia sans regarder personne et d’un ton qui montrait qu’il n’était pas prĂšs de se calmer. Les paysans, suivant le conseil du starosta, prirent du pain dans le chariot, mangĂšrent, demandĂšrent du kvass et se couchĂšrent les uns sur le sol, les autres sur le poĂȘle. Ilia rĂ©pĂ©tait de temps en temps — Donne de l’eau-de-vie, te dis-je, donne. » Tout Ă  coup il aperçut PolikeĂŻ. — Ilitch ! Eh Ilitch ! Te voilĂ , cher ami ! Moi je pars comme soldat, j’ai dit adieu Ă  ma mĂšre et Ă  ma femme.... Comme elle a hurlĂ© ! On m’a pris comme recrue ! Paie donc l’eau-de-vie. — Je n’ai pas d’argent, ditPolikeĂŻ. Dieu t’aidera, tu peux encore ĂȘtre exemptĂ©, — ajouta-t-il pour le consoler. — Non, mon cher solide comme un bouleau ; POLIKOUCHKA 81 jamais une maladie ; comment serais-je exemptĂ© ? Est-ce qu’il faut au tzar les meilleurs soldats ! Polikei se mit Ă  raconter qu’un paysan avait donnĂ© au docteur un billet bleu et, par ce moyen, s T Ă©tait fait exempter. Ilia se rapprocha du poĂȘle et devint bavard. — Non, Ilitch, maintenant tout est fini, et moi- mĂȘme je ne veux pas rester. C’est l’oncle qui en est cause. N’aurait-il pas pu acheter un remplaçant? Non il n’aime que son fils et son argent. Et voilĂ , on m’envoie... Maintenant, moi-mĂȘme je ne veuxpas. Ilparlait doucement, confidentiellement, sous l’influence d’une tristesse douce. La seule personne que je regrette, c’est ma mĂšre. Comme elle avait du chagrin, la malheureuse ! Et ma femme aussi. Comme ça, pour rien, on a perdu une femme, maintenant elle sera perdue ; une femme de soldat, en un mot. Valait mieux ne pas me marier. Pourquoi m’ont-ils mariĂ©? Demain elles viendront... — Mais pourquoi vous a-t-on amenĂ©s si tĂŽt ? — demanda PolikeĂŻ. — Ce tantĂŽt on n’entendait parler de rien et tout d’un coup... — On a peur que je me fasse du mal, rĂ©pondit Ilia en souriant. Pas de danger, je ne me ferai rien, je ne serai pas perdu d’ĂȘtre soldat, seulement je plains ma mĂšre. Pourquoi m’ont-ils mariĂ©? — disait-il doucement et tristement. Laporte s’ouvrit brusquement et laissa passer le TolstoĂŻ-. — vi — Polikouchka. 6 82 POLTKOUCHKA vieux Doutlov, en laptĂŻ 1 toujours immenses ; ses pieds avaient l’air de bateaux, il secouait son bonnet. — AfanassĂŻ ! — dit-il au postillon, tout en se signant, — n’avez-vous pas une lanterne, je veux donner de l’avoine aux chevaux. Doutlov ne regardait pas Ilia, et tranquillement allumait un bout de chandelle. Ses moufles et son fouet Ă©taient attachĂ©s derriĂšre sa ceinture, son cirmiak Ă©tait ceint trĂšs^soigneusement, comme s’il venait avec des marchandises; il Ă©tait tranquille comme d’habitude, calme un visage de travailleur tout prĂ©occupĂ© de ce qu’il faisait. Ilia, en apercevant son oncle, se tut, baissa sombrement les yeux quelque part, vers le banc, et se mit Ă  parler en s’adressant au starosta. — Donne de l’eau-de-vie, Ermil! Je veux boire du vin. Sa voix Ă©tait mauvaise et sombre. — Quel vin, maintenant, rĂ©pondit le starosta en buvant dans la tasse. — Tu vois, les hommes ont mangĂ© et sont couchĂ©s. Et toi, pourquoi fais-tu du tapage ? Les mots fais-tu du tapage, » l’incitĂšrent visiblement Ă  en faire. — Starosta, je ferai un malheur si tu ne me donnes pas d’eau-de-vie. _ Fais-lui entendre raison, dit le starosta au vieux Doutlov qui avait dĂ©jĂ  allumĂ© sa lanterne, 1 LaptĂŻ, chaussures faites d’écorce tressĂ©e. POLIKOUCHKA 83 mais s’arrĂȘtaitpourĂ©couter ce qui allait se passer; et il regardait son neveu avec compassion, semblant Ă©tonnĂ© de son enfantillage. Ilia, en baissant la tĂȘte, prononça de nouveau — Donne du vin, autrement je ferai un malheur. — Assez, Ilia, fit doucement le starosta; cesse, ça vaudra mieux. Mais il n’achevait pas ces paroles qu’Ilia bondissait, donnait un coup de poing dans la fenĂȘtre et criait Ăą pleine voix — Vous ne voulez pas m’écouter ?. VoilĂ  pour vous! Et il se jeta vers l’autre fenĂȘtre pour la briser. Ilitch, en un clin d’Ɠil, fĂźt deux tours sur lui- mĂȘme et s’enfonça dans le coin du poĂȘle, en effrayant les cafards. Le starosta laissa sa cuiller et accourut vers Ilia. Doutlov posa lentement la lanterne, ĂŽta sa ceinture, fĂźt claquer sa langue, hocha la tĂȘte et s’approcha d’ilia, luttant avec le starosta et le portier qui l’empĂȘchaient de s’approcher de la fenĂȘtre. Ils le saisirent par les mainsetle maintinrent fortement. Mais aussitĂŽt qu’Ilia aperçut son oncle avec sa ceinture, ses forces dĂ©cuplĂšrent, il se dĂ©gagea, et les yeux levĂ©s, les poings serrĂ©s, il s’avança vers Doutlov. — Je te tuerai; n’approche pas, barbare! C’est toi qui m’as perdu avec tes brigands de fils! Pour- 84 polikouchka quoi m’avez-vous mariĂ©? N'approche pas, je te tuerais ! lluchka Ă©tait terrible. Son visage Ă©tait cramoisi, ses yeux hagards, tout son jeune corps Ă©tait secouĂ© d’un tremblement de fiĂšvre. Il semblait vouloir et pouvoir tuer les trois paysans qui l’entouraient. — Tu bois le sang de ton frĂšre, vampire! Quelque chose brilla sur le visage toujours calme de Doutlov. Il fit un pas en avant. — Tu n'as pas voulu de bon grĂ©, — prononça-t-il tout Ă  coup. On ne sait oĂč il prenait des forces; d’un mouvement rapide il empoigna son neveu, tomba Ă  terre avec lui, et, aidĂ© du starosta, se mit Ă  lui ligotter les mains. Ils luttĂšrent pendant cinq minutes. Enfin Doutlov, se releva avec l’aide des autres paysans, dĂ©tacha les mains d’ilia de sa pelisse Ă  laquelle il s’accrochait. Ensuite il releva Ilia,.les mains liĂ©es derriĂšre le dos, et le mit sur un banc dans un coin. — J’ai dit que ce serait pire ! fit-il essoufflĂ© de la lutte et reprenant la ceinture de sa blouse. — Pourquoi pĂ©cher? Nous mourrons tous. Mets-lui l 'armiak sous la tĂšte, — ajouta-t-il en s’adressant auportier, — autrementilattrapera unecongestion. Et lui-mĂȘme, une corde en guise de ceinture, prit la lanterne et sortit pour visiter les chevaux. Ilia, les cheveux Ă©bouriffĂ©s, le visage pĂąle, la chemise en dĂ©sordre, regardait la chambre comme s’il cherchait Ă  se rappeler oĂč il Ă©tait. Le portier POLIKOUCHKA 85 ramassait les dĂ©bris des vitres et bouchait la fenĂȘtre avec une pelisse pour empĂȘcher le vent .d’entrer. Le starosta s’assit de nouveau devant sa tasse. — Eh ! lluchka, Iluchka! je te plains vraiment. Que veux-tu y faire? Khoruchkine aussi est mariĂ©... C’est le sort Ă©videmment. — C’est la faute de mon* oncle, de ce malfaiteur — rĂ©pĂ©ta Ilia avec colĂšre. — Il regrette son argent... Ma mĂšre a dit que le gĂ©rant avait ordonnĂ© d'acheter un remplaçant. Il ne veut pas. Il dit qu’il n’a pas d’argent. Est-ce que moi et mon frĂšre n’avons rien apportĂ© Ă  la maison ? C’est un malfaiteur! Doutlov revint dans l’izba, puis se dĂ©shabilla et s’assit prĂšs du starosta. La servante lui donna de nouveau du kvass et une cuiller. Ilia se tut, ferma les yeux et s’allongea sur Varmiak. Le starosta le lui montra en silence et hocha la tĂȘte. Doutlov fĂźt un geste de la main. — Est-ce que je ne le plains pas ? Le fils de mon propre frĂšre. Non seulement je le plains, mais encore on m’a noirci Ă  ses yeux. Sa femme lui a mis en tĂšte, je ne sais comment, — elle est rusĂ©e, malgrĂ© sa jeunesse, — que nous avons tant d’argent que nous pouvons acheter un remplaçant. Et voilĂ  qu’il me fait des reproches. Et comme c’est dommage... un tel garçon ! — Oui, c’est un brave garçon, dit le starosta. — Mais, je n’ai pas de forces avec lui. Demain j’enverrai Ignate, et sa femme aussi veut venir. 86 POLIKOUCHKA — Bon, envoie-les, dit le starosta qui se leva et grimpa sur le poĂȘle — Qu’est-ce que c’est que l’argent? L’argent c’est de la poussiĂšre ! — Si on en avait, est-ce qu’on le regretterait? — prononça l’un des ouvriers du marchand en levant la tĂȘte. — Eh l’argent! l’argent! Il est cause de bien des pĂ©chĂ©s, —fit Doutlov.— Il n’y arien au monde qui cause tant de pĂ©chĂ©s que l’argent. C’est mĂȘme dit dans l’Écriture. — Tout est dit — rĂ©pĂ©ta le portier. — ĂŒn homme m’a racontĂ© qu’il y avait un marchand qui avait ramassĂ© beaucoup beaucoup d’argent et ne voulait rien laisser. Il aimait tant l’argent qu’il l’aemportĂ© dans son cercueil. Avant la mort, il demanda qu’on lui mĂźt dans le cercueil un petit coussin. On n’a pas compris. On le lui a mis. Ensuite les fils se hĂątĂšrent de chercher l’argent on ne le trouva nulle part. L’un des fils pensa qu’il Ă©tait sans doute dans le petit oreiller. L’affaire est venue jusqu’à l’empereur, qui permit d’ouvrir le cercueil. Et que penses- tu?... On ouvre, il n’y a rien dans l’oreiller, mais le cercueil est plein de vermine, et on l’a enfoui de nouveau voilĂ  ce que fait l’argent. — C’est, connu, beaucoup de pĂ©chĂ©s! Doutlov se leva et se mit Ă  prier. AprĂšs avoir priĂ© il regarda son neveu. 11 dormait. Doutlov s’approcha, desserra un peu ses liens et se coucha. L’autre paysan partit se coucher dans l’écurie. Quand tout redevint calme, PolikeĂŻ, comme un coupable, descendit doucement du poĂȘle et s’habilla. Il ne savait pourquoi il avait peur de passer la nuit avec les recrues. DĂ©jĂ  les coqs se rĂ©pondaient plus souvent. Tambour avait mangĂ© toute l’avoine et cherchait Ă  boire. Ilitch l’attela et l’amena devant le chariot des paysans. Le bonnet et son contenu Ă©taient intacts et les roues de la petite charrette rĂ©sonnaient de nouveau sur la route gelĂ©e de PokrovskoiĂ©. PolikeĂŻ se sentit plus Ă l’aise quand il eut franchi la ville. Avant il lui semblait toujours qu’on essayait de le poursuivre, qu’on l’arrĂȘtait et qu’au lieu d’ilia les mains ligottĂ©es'derriĂšre le dos, c’était lui qu’on emmenait au bureau de recrutement. TantĂŽt de froid, tantĂŽt de peur, un frisson parcourait son dos, et il stimulait Tambour. La premiĂšre personne qu’il rencontra Ă©tait un prĂȘtre dans un haut bonnet d’hiver, avec un ouvrier 88 POLIKOUCHKA louche. PolikeĂŻ se sentit encore plus mal Ă  l’aise. Mais aprĂšs la ville sa peur se dissipa peu Ă  peu. Tambour marchait au pas ; la route devenait plus distincte. Il ĂŽta son bonnet et tĂąta l’argent. Le mettre dans mon gousset? » pensa-t-il Mais il faut enlever ma ceinture; voilĂ , je descendrai lĂ -bas et je m’arrangerai. La doublure du bonnet est bien cousue en haut et en bas, il ne glissera pas. MĂȘme jusqu’à la maison, je ne l’îterai pas du bonnet. » Dans la descente, Tambour, de son propre grĂ©, galopait, et PolikeĂŻ, qui voulait autant que Tambour arriver au plus vite Ă  la maison, ne le retenait pas. Tout Ă©tait en ordre, du moins il se l’imaginait, et il se lança dans des rĂȘves la reconnaissance de sa maĂźtresse qui lui donnera cinq roubles, et la joie de sa famille. Il ĂŽta son bonnet, tĂąta encore une fois la lettre, enfonça le bonnet encore plus profondĂ©ment sur sa tĂȘte, et sourit. La peluche de son bonnet Ă©tait moisie, et prĂ©cisĂ©ment parce que, la veille, Akoulina l’avait cousu avec soin Ă l’endroit dĂ©chirĂ©, il se dĂ©chira d’un autre cĂŽtĂ©, et au mouvement par lequel PolikeĂŻ en ĂŽtant son bonnet, dans l’obscuritĂ©, pensait enfoncer plus profondĂ©ment l’argent dans l’ouate, le bonnet se dĂ©chira, et un bout de l’enveloppe sortit Ă  l’extĂ©rieur. Le jour venu, PolikeĂŻ qui n’avait pas fermĂ© l’Ɠil de la nuit, s’endormit. Il enfonça son bonnet, POLIKOUCHKA 89 l’enveloppe sortit encore davantage. Pendant son sommeil, PolikeĂŻ se frappait la tĂȘte sur le bord de la charrette. Il s’éveilla prĂšs de la maison, son premier mouvement fut d’attraper son bonnet. Il Ă©tait solidement enfoncĂ© sur sa tĂšte et il ne l’îta pas, convaincu que l’argent s’y trouvait. Il stimula Tambour, arrangea le foin, reprit son air important, et, en regardant avec gravitĂ©, il se dirigea vers la maison. VoilĂ  la cuisine, le pavillon, » la femme du menuisier, qui porte de la toile ; voici le bureau, la maison des maĂźtres oĂč PolikeĂŻ prouvera tout Ă  l’heure qu’il est un homme sĂčr et honnĂȘte que chacun peut bien calomnier, » et Madame dira Eh bien, merci. PolikeĂŻ, prends pour toi... trois...peut-ĂȘtre cinq... peut-ĂȘtre mĂȘme dix roubles. Elle ordonnera peut-ĂȘtre de lui donner du thĂ©, peut-ĂȘtre de l’eau-de-vie. Par le froid, ça ne ferait pas de mal. Pour dix roubles nous nous amuserions Ă  la fĂȘte, j’achĂšterais des bottes et rendrais quatre roubles et demi Ă  Aikita qui me cramponne beaucoup... » A cent pas de la maison. PolikeĂŻ fouetta encore une fois le cheval, arrangea sa ceinture, le collier, ĂŽta son bonnet, lissa ses cheveux et, sans hĂąte, passa la main sous la doublure. La main s’agita dans le bonnet de plus en plus vite, l’autre s’enfonça dedans, son visage pĂąlit, pĂąlit... une main traversa le bonnet... PolikeĂŻ se jeta Ă  genoux, arrĂȘta le cheval et se mit Ă  exami- 90 POLIKOUCHKA ner la charrette, le foin, les achats, Ă  tĂąter son gousset, son pantalon. L’argent n’était nulle part. — Mes aĂŻeux! qu’est-ce que c’est que ça? que va-t-il arriver? hurla-t-il en s’empoignant par les cheveux. Mais se rappelant soudain qu’on pouvait l’apercevoir, il obligea Tambour Ă  retourner sur ses pas, enfonça son bonnet, etpoussasur la route le cheval Ă©tonnĂ© et mĂ©content. Je dĂ©teste aller avec PolikeĂŻ, devait penser Tambour, pour une fois dans sa vie il m’a pansĂ© Ă  temps et c’est seulement pour mejouer un mauvais tour. J’ai couru le plus vite possible Ă  la maison. Je suis las, et Ă  peine ai-je senti l’odeur de notre foin, qu’il m’éloigne du retour. » — Eh toi, rosse du diable ! criait, Ă  travers ses larmes, PolikeĂŻ, debout dans la charrette, en tirant sur le mors de Tambour et le frappant Ă  coups de fouet. X Tout ce jour, personne Ă  PokrovskoiĂ© ne vit PolikeĂŻ. Madame s’informa de lui plusieurs fois aprĂšs le dĂźner, et Axutka courait chez Àkoulina. Mais Akoulina disait qu’il n’était pas de retour, qu’évidemment le marchand l’avait retenu ou qu’il Ă©tait arrivĂ© quelque chose au cheval. Il s’est peut-ĂȘtre mis Ă  boiter, disait-elle; la derniĂšre fois c’était comme ça. Maxime a mis toute une journĂ©e et il a fait toute la route Ă  pied » Et Axutka dirigeait de nouveau ses balanciers dans la direction de la maison, et Akoulina se forgeait des causes au retard de son mari, essayait, mais en vain, de se rassurer. Son cƓur Ă©tait triste, et aucun prĂ©paratif pour la fĂȘte du lendemain ne lui souriait. Elle se tourmentait d’autant plus que la femme du menuisier affirmait avoir vu de ses yeux un homme tout Ă  fait comme Ilitch, qui s’approchait de l’avenue et ensuite tournait bride. » 92 POLIKOUCHKA Les enfants Ă©taient aussi impatients du retour de leur pĂšre, mais pour une autre cause, Anutka et Machka n’avaient plus la pelisse et Varmiak qui leur donnaient la possibilitĂ© de sortir dans la rue, au moins Ă  tour de rĂŽle, et ainsi Ă©taient forcĂ©es de rester Ă  la maison, en chemise, Ă  tourner avec une rapiditĂ© doublĂ©e, de sorte quelles dĂ©rangeaient passablement les habitants du pavillon qui entraient et sortaient. Une fois Machka tomba sur les jambes de la femme du menuisier qui portait de l’eau, et bien qu’elle se mĂźt Ă  hurler d’avance, en tombant Ă  genoux, elle reçut cependant une volĂ©e et pleura encore plus fort. Quand elle ne se heurtait contre personne, alors, Ă  l’aide du baquet, elle grimpait sur le poĂȘle. Seules, Madame et Akoulina s’inquiĂ©taient sĂ©rieusement pour PolikeĂŻ lui-mĂȘme, et les enfants ne songeaient qu’à ce qu’il portait sur lui. Pendant le rapport d’Egor MikhaĂŻlovitch, quand Madame lui demanda si PolikeĂŻ n’était pas de retour et oĂč il pouvait ĂȘtre, il sourit et rĂ©pondit Je ne puis le savoir»;mais on voyait qu’il Ă©tait content de voir se justifier ses suppositions. Il viendra probablement pour dĂźner », dit-il avec importance. De toute la journĂ©e, personne Ă  PokrovskoĂŻe ne savait rien de PolikeĂŻ. AprĂšs seulement on apprit que des paysans voisins l’avaient vu qui trottait sur la route, sans bonnet, et demandait Ă  tous les passants s’ils n’avaient pas trouvĂ© la lettre? » Un autre l’avait vu endormi au bord de la route, POLlIvOUCHK A 93 prĂšs du cheval attachĂ© avec la charrette J’ai cru qu’il Ă©tait ivre, et que le cheval n’avait ni bu ni mangĂ© de deux jours, telles cĂŽtes il avait! dit cet homme. Akoulina ne dormit pas de toute la nuit ; elle Ă©coutait sans cesse. Mais de la nuit PolikeĂŻ ne revint point. Si elle avait Ă©tĂ© seule, si elle avait eu cuisiniĂšre et femme de chambre, elle eĂ»t Ă©tĂ© encore plus malheureuse, mais dĂšs le troisiĂšme chant du coq, quand la femme du menuisier se leva, Akoulina dut se lever et se mettre devant le poĂȘle. C’était fĂȘte, et il fallait sortir le pain avant le jour, prĂ©parer le levain, la galette, traire la vache, re- .passer les robes et les chemises, lever les enfants, apporter de l’eau et ne pas permettre Ă  la voisine d’occuper tout le poĂȘle. Akoulina, sans cesser d’écouter se mit Ă  sa besogne. Le jour Ă©tait dĂ©jĂ  venu ; les cloches des Ă©glises sonnaient. Les enfants Ă©taient dĂ©jĂ  levĂ©s, et PolikeĂŻ n’arrivait toujours pas. La veille il avait gelĂ©, la neige couvrait inĂ©galement les champs, la route, les toits et ce jour-lĂ , comme exprĂšs pour la fĂȘte, la journĂ©e Ă©tait belle, ensoleillĂ©e et froide, de sorte qu’on pouvait voir et entendre de loin. Mais Akoulina, prĂšs du poĂȘle, la tĂšte entrĂ©e dans le four, Ă©tait si occupĂ©e Ă  prĂ©parer la galette qu elle n’entendit pas venir PolikeĂŻ, et ce fut seulement aux cris des enfants, qu'elle reconnut que son mari Ă©tait revenu. Anutka, l’ainĂ©e, se graissait la tĂšte et s’habil- 94 POLIKOUCHKA lait seule. Elle avait une nouvelle robe de coton rose un peu usĂ©e, cadeau de Madame, qui Ă©tait sur elle comme une chĂąsse, et excitait l’envie des voisines. Ses cheveux Ă©tait lissĂ©s, elle avait usĂ© la moitiĂ© du bout de chandelle, les souliers n’étaient pas neufs, mais fins. Machka Ă©tait encore en camisole, et sale, et Anutka ne la laissait pas s’approcher trop prĂšs pour ne pas se salir. Machka Ă©tait dans la cour quand le pĂšre s’approcha avec un paquet. Petit pĂšle est alivĂ© », cria-t-elle ; et elle se jeta dans la porte, devant Anutka qu’elle salit. Anutka, qui n’avait dĂ©jĂ  plus peur de se salir, se mit Ă . battre Machka. Mais Akoulina ne pouvait quitter son travail. Elle criait seulement aux enfants Assez ! Je vous fouetterai tous ! » et elle regardait la porte. Ilitch, un paquet Ă  la main, entra dans le vestibule et aussitĂŽt passa dans son coin. Il sembla Ă  Akoulina qu’il Ă©tait pĂąle et que son visage Ă©tait comme s’il avait pleurĂ© ou comme s’il souriait ; mais elle n’avait pas le temps d’y faire attention. — Quoi, Ilitch, tout va bien ? demanda-t-elle, toujours prĂšs du poĂȘle. Ilitch murmura quelque chose qu’elle ne comprit pas. — Hein? cria-t-elle. As-tu Ă©tĂ© chez madame? Ilitch s’était assis sur le lit ; il regardait autour de lui et souriait de son sourire coupable, profon- POLIKOUCHKA 95 dĂ©ment malheureux. Pendant un moment il ne rĂ©pondit rien. — Eh bien, Ilitch, pourquoi as-tu Ă©tĂ© si longtemps? interrogea de nouvau Akoulina. — Moi, Akoulina, j’ai donnĂ© l’argent Ă  madame, comme elle m’a remerciĂ© ! dit-il tout Ă  coup. Et, encore plus inquiet, il regardait autour de lui et souriait. Deux objets attiraient particuliĂšrement ses yeux inquiets, agrandis de fiĂšvre les cordes attachĂ©es au berceau et l’enfant. Il s’approcha du berceau et de ses doigts maigres, en se hĂątant, il se mit Ă  dĂ©nouer la corde. Ensuite ses yeux s’arrĂȘtĂšrent sur l’enfant. Mais Ă  ce moment, Akoulina, la galette sur une planche, entrait dans le coin. Ilitch cacha rapidement la corde dans son gousset et se rassit sur le lit. — Quoi, Ilitch, tu n’as pas l’air bien? dit Akoulina. — Je n’ai pas dormi, — rĂ©pondit-il. Tout Ă  coup quelque chose passa devant la fenĂȘtre et un moment aprĂšs, accourut comme une flĂšche, la fillette d’en haut, Axutka. — Madame ordonne Ă  PolikeĂŻ Ilitch de venir immĂ©diatement, — dit-elle — Avdotia Nikolaievna a ordonnĂ© immĂ©diatement... PolikeĂŻ regarda Akoulina et ensuite la fillette. — Tout de suite.» Qu’y a-t-il encore? — prononça-t-il si simplement qu’Akoulina fut rassurĂ©e. 96 POLIKOUCHKA — Peut-ĂȘtre veut-elle le rĂ©compenser. » — Dis que j’y vais tout de suite. Il se leva et sortit. Akoulina prit un baquet posĂ© sur un banc, versa l’eau du seau, ajouta une marmite d’eau chauffĂ©e sur le poĂȘle, retroussa ses manches et essaya l’eau. — Viens, Machka, je vais te laver. La mĂ©chante et zĂ©zeyante fillette se mit Ă  crier. — Viens, braillarde, je te mettrai une chemise propre. Allons, pas tant d’histoires I Viens, il faut encore que je lave ta sƓur. Pendant ce temps, PolikeĂŻ ne suivait pas la fillette d’en haut pour aller prĂšs de Madame, mais il se dirigeait vers un tout autre endroit. Dans le vestibule, il y avait prĂšs du mur une Ă©chelle droite qui conduisait au grenier. PolikeĂŻ, une fois dans le vestibule, regarda tout autour de lui, et, ne voyant personne, courbĂ©, presqu’en courant, avec agilitĂ©, il grimpa l’échelle. — Que signifie? PolikeĂŻ ne vient pas... — se disait avec inquiĂ©tude la maĂźtresse en s’adressant Ă  Douniacha qui la coiffait. — OĂč est PolikeĂŻ ? Pourquoi ne vient-il pas? Axutka courut de nouveau au logis des domestiques et de nouveau, entra comme une bombe dans le vestibule et demanda Ilitch chez Madame. — Mais il y a longtemps qu’il est parti,—rĂ©pondit Akoulina qui, aprĂšs avoir lavĂ© Machka, venait de plonger dans le baquet son nourrisson et malgrĂ© POLIKOUCHKA 97 ses cris lui lavait ses rares petits cheveux. L'enfant criait, faisait des grimaces, tĂąchait d’attraper quelque chose avec ses petites mains faibles. D’une main Akoulina soulevait ses petits reins grassouillets, pleins de fossettes, et de l’autre le lavait. — Ya, regarde s’il ne s'est pas endormi quelque part, dit-elle en regardant autour d’elle avec inquiĂ©tude. A ce moment, la femme du menuisier pas encore peignĂ©e, le corsage ouvert, en retroussant ses jupes, montait au grenier pour y prendre sa robe qui sĂ©chait. Tout Ă  coup, un cri d’horreur Ă©clatait au grenier, et la femme du menuisier, comme une folle, les yeux fermĂ©s, Ă  reculons, plutĂŽt roulant, que courant, tombait de l’escalier. — Ilitch! s’écria-t-elle. Akoulina lĂącha l’enfant. — Il s’est pendu ! cria la femme du menuisier. Akoulina, sans remarquer que le bĂ©bĂ© roulait comme un peloton et tombait dans l’eau la tĂȘte en bas, courut dans le vestibule. — Pendu Ă  la poutre ! — prononça la femme du menuisier en apercevant Akoulina. Akoulina s’élança sur l’échelle et avant qu’on n'eĂ»t pu la retenir, avec un cri horrible, comme un cadavre, elle roulait dans l’escalier et se serait tuĂ©e si des gens accourus de tous cĂŽtĂ©s, n’avaient rĂ©ussi Ă  la rattraper. TolstoĂŻ. — vi. — Polikouchka. 7 XI Pendant quelques minutes, il fut impossible de rien distinguer dans le tohu-bohu gĂ©nĂ©ral. Les gens Ă©taient lĂ  en foule. Tous parlaient et criaient Ă  la fois, les enfants et les vieilles pleuraient. Akoulina Ă©tait sans connaissance. Enfin des hommes, le menuisier et l'intendant qui Ă©taient accourus, montĂšrent au grenier. La femme du menuisier racontait pour la vingtiĂšme fois comment, sans penser Ă  rien », elle Ă©tait allĂ©e chercher sa pĂšlerine, avait regardĂ© comme ça et vu un homme. Je regarde, le bonnet de cĂŽtĂ©, renversĂ©. Je regarde les pieds, ils se balancent. Le froid me saisit. Est-ce possible ?... un homme s’est pendu et je dois voir cela ! Quand je suis tombĂ©e en bas, je ne me rappelais plus moi-mĂȘme. Et c’est un miracle que Dieu m’ait sauvĂ©e ! Vraiment Dieu m’a protĂ©gĂ©e. On peut le dire Quelle pente et quelle hauteur! J’aurais pu me tuer net! » Les hommes POLIKOUCHKA 99 qui montaient racontaient la mĂȘme chose. Ilitch, en chemise et en caleçon, Ă©tait pendu Ă  une poutre, avec la corde qu’il avait retirĂ©e du berceau. Son bonnet Ă©tait tombĂ© de cĂŽtĂ©. Il avait ĂŽtĂ© la pelisse et l'armiack, les avait pliĂ©s et mis Ă  cĂŽtĂ©; ses jambes frĂŽlaient le sol et il ne donnait plus signe de vie. Akoulina, revenue Ă  elle, voulait gravir de nouveau l’escalier, mais on la retint. — Petite mĂšre, Siomka s’est noyĂ© ! cria tout Ă  coup du coin, la fillette zĂ©zeyante. Akoulina s’élança dans le coin. Le bĂ©bĂ©, immobile, Ă©tait couchĂ© sur le dos, au fond du baquet, les jambes inertes. Akoulina l’enleva vivement; mais l’enfant ne respirait plus, ne remuait pas. Akoulina le jeta sur le lit, et s’appuyant sur les mains, elle Ă©clata d’un rire si fort et si effrayant que Machka, qui s’était d’abord mise Ă  rire, se boucha les oreilles et s’enfuit en pleurant dans le vestibule. Des gens, criant, pleurant, entraient dans le coin. On sortit l’enfant dehors, on se mit Ă  le frotter; mais tout Ă©tait inutile. Akoulina, Ă©tendue sur le lit, poussait de tels Ă©clats de rire que tous ceux qui 1 entendaient en Ă©taient effrayĂ©s. Maintenant seulement, en voyant cette foule mĂ©langĂ©e d’hommes, de femmes, de vieillards, d enfants, qui se tenait dans le vestibule, on pouvait se rendre compte quelle masse de gens et de quelle sorte vivaient dans le pavillon de la cour. Tous se remuaient, parlaient beaucoup, pieu- 100 POLIKOÜCHKA raient, et personne ne faisait rien. La femme du menuisier trouvait toujours quelqu’un qui n’avait pas entendu son histoire et racontait de nouveau comment sa sensibilitĂ© avait Ă©tĂ© frappĂ©e de ce spectacle inattendu et comment Dieu l’avait sauvĂ©e d’une chute dans l’escalier. Le vieux sommelier, en camisole de femme, racontait que du temps du feu maĂźtre, une femme s’était noyĂ©e dans l’étang. Le gĂ©rant envoya chercher le policier, le prĂȘtre, et dĂ©signa une garde. La fillette d’en haut, Axutka, les yeux grands ouverts, regardait tout le temps le trou du grenier, et bien qu’elle n’y vit rien, elle ne pouvait en dĂ©tacher ses regards et partir chez la maĂźtresse. Agafia MikhaĂŻlovna, l’ancienne femme de chambre de la vieille dame, demandait du thĂ© pour calmer ses nerfs et sanglotait. La vieille Anna, de ses mains expertes, grasses, imprĂ©gnĂ©es d’huile d’olive, arrangeait le bĂ©bĂ© sur la petite table. Des femmes se tenaient autour d’Akoulina et la regardaient en silence. Les enfants, serrĂ©s dans le coin, regardaient leur mĂšre ; d’abord ils criĂšrent puis se turent et se rencoignĂšrent encore plus. Des gamins et des paysans se heurtaient prĂšs du perron et, le visage effrayĂ©, regardaient par la porte et la fenĂȘtre, ne voyant et ne comprenant rien, et se demandant ce qu’il y avait. L’un disait que le menuisier avait, d’un coup de hache, coupĂ© la jambe de sa femme ; l’autre, que la blanchisseuse venait POLIKOUCHKA 101 d’accoucher de trois enfants ; un troisiĂšme disait que la chatte du cuisinier, devenue enragĂ©e, avait mordu des gens. Mais enfin, la vĂ©ritĂ© se rĂ©pandit peu Ă  peu et arriva jusqu’aux oreilles de la maĂźtresse. 11 semble mĂȘme qu’on ne l’avait pas prĂ©parĂ©e. Le grossier Egor, lui raconta nettement toute l’histoire, et Madame en eut les nerfs si troublĂ©s que de longtemps elle ne put se remettre. La foule commençait Ă  se calmer. La femme du menuisier avait allumĂ© le samovar et donnait le thĂ©, mais les Ă©trangers, Ă  qui il n’en Ă©tait pas offert, trouvĂšrent inconvenant de rester plus longtemps. Les gamins commençaient Ă  se battre prĂšs du perron. Tous savaient dĂ©jĂ  ce qui Ă©tait arrivĂ© et, en se signant, se dispersaient, quand, tout Ă  coup, on entendit Madame! Madame!» et tous, en se taisant, se rangĂšrent de nouveau, pour lui livrer passage. Mais tous aussi voulaient voir ce qu’elle allait faire. Madame, pĂąle, en larmes, pĂ©nĂ©tra dans le vestibule, puis sur le seuil du logis d’Akoulina. Des dizaines de tĂȘtes se serraient et regardaient dans la porte. Une femme enceinte Ă©tait tellement serrĂ©e qu’elle cria, mais aussitĂŽt, profitant de cette circonstance, elle se faufila devant. Et comment ne pas regarder Madame dans le coin d’Akoulina? Pour les serfs c’était la mĂȘme chose que le feu d’artifice Ă  la fin de la reprĂ©sentation. C’était bien quand on allumait le feu d’artifice alors c’était bien que Madame* en soie et en dentelles, entrĂąt 102 POLIKOUCHKA dans le coin d’Akoulina. Madame s’approcha d’Akoulina et lui prit la main. Akoulina la retira brusquement. Les vieux domestiques hochaientla tĂȘte d’un air peu approbateur. — Akoulina, tu as des enfants, aie pitiĂ© d’eux, — dit madame. Akoulina Ă©clata de rire et se leva. — Mes enfants sont tout d’argent, tout d’argent... Je ne tiens pas de papiers, — murmurait-elle trĂšs vite. — Je disais Ă  Ilitch, ne prends pas de papiers, et voilĂ  on l’a graissĂ©, on l’a graissĂ© de goudron. Du goudron et du savon, madame, et tous les poux, tant qu’il y en aura, s’en iront tout de suite. — Et de nouveau, elle Ă©clatait de rire. Madame se tourna, et demanda qu’on allĂąt chercher l’infirmier et de la moutarde, a Donnez de l’eau froide » ; et elle mĂȘme se mit Ă  chercher de l’eau. Mais en apercevant le cadavre de l’enfant devant qui Ă©tait la vieille Anna, Madame se dĂ©tourna, et tous la virent se couvrir de son fichu et pleurer. Et la vieille Anna c’est dommage que la maĂźtresse ne l’ait pas vue, elle l’eĂčt apprĂ©ciĂ©e, et du reste c’était fait dans cette intention couvrit l’enfant d’un morceau de toile ; de sa main grossiĂšre, habile, elle rangea les petites mains, et hocha la tĂȘte, pinça les lĂšvres, cligna les yeux et soupira d’une telle façon que chacun pouvait voir son bon cƓur. Mais POLIKOUCHKA 103 Madame ne le vit pas et ne pouvait rien voir. Elle sanglotait, prise d’une crise nerveuse ; on la fit sortir sous le bras et on l’emmena de la maison. Elle ne pouvait faire plus », pensĂšrent plusieurs, et ils se dispersĂšrent chez eux. Akoulina riait toujours davantage et divaguait. On la conduisit dans une autre chambre ; on lui fit une saignĂ©e, on lui mit des sinapismes et de la glace sur la tĂȘte ; mais elle ne comprenait toujours rien ; elle ne pleurait pas ; elle riait, disait et faisait de telles choses que les braves gens qui la soignaient ne pouvaient s’empĂȘcher de rire. XII La fĂȘte n’était pas trĂšs gaie dans la cour de PokrosvkoĂŻe. Bien que la journĂ©e fĂ»t trĂšs belle, les gens ne sortaient pas s’amuser ; les jeunes filles ne se rĂ©unissaient pas pour chanter leurs chansons ; les garçons, les ouvriers de fabrique venus de la ville, ne jouaient ni de l’accordĂ©on, ni de la balalaĂŻka et ne s’amusaient pas avec les jeunes filles. Tous Ă©taient assis dans leurs coins, et s’ils causaient, c’était bas, comme si quelque esprit malveillant, ici prĂ©sent, pouvait les entendre. Dans la journĂ©e ce n’était encore rien, mais le soir, quand la nuit fut venue, les chiens se mirent Ă  hurler, et, comme exprĂšs, le vent s’éleva et hurla dans les cheminĂ©es. Tous les habitants de la cour Ă©taient pris d’une telle frayeur, que tous ceux qui possĂ©daient des cierges les allumĂšrent devant les icĂŽnes. Celui qui Ă©tait seul dans son coin allait demander asile pour la nuit chez un voisin oĂč il y avait plus de monde ; POLIKOUCHKA 105 celui qui avait besoin d’aller dans l’étable n’y allait pas, prĂ©fĂ©rant laisser les bĂȘtes sans nourriture pour cette nuit; et l’eau bĂ©nite, conservĂ©e chez chacun, dans une fiole, Ă©tait usĂ©e durant cette nuit. Plusieurs mĂȘme, pendant la nuit, entendirent marcher dans le grenier, Ă  pas lourds, et le forge,- ron vit un serpent voler droit sur le grenier. Dans le coin dePolikeĂŻ il n’y ayait personne. Les enfants et la folle avaient Ă©tĂ© emmenĂ©s ailleurs ; il n’y restait que l’enfant mort et deux vieilles femmes, ainsi qu’une pĂšlerine qui, par zĂšle, lisait les psaumes, non sur la mort du bĂ©bĂ©, mais pour lacause de tous ces malheurs. C’était le dĂ©sir de Madame. Cette pĂšlerine et les vieilles femmes entendirent elles-mĂȘmes, aprĂšs la lecture de l’une des vingtpar- ties des psaumes, qu’en haut, la poutre tremblait, et une voix gĂ©missait; et ayant lu Dieu ressuscitera », le calme s’était rĂ©tabli. La femme du menuisier fit venir chez elle une parente, et cette nuit-lĂ , sans s’en douter, elle but avec elle tout le thĂ© qu’elle avait achetĂ© pour une semaine. Elle aussi avait entendu, en haut, la poutre craquer et trembler, comme si des sacs tombaient. Les paysans de garde remontaient le courage des dvorovoĂŻ , autrement, tous seraient morts de peur cette nuit-lĂ . Les paysans Ă©taient dans le vestibule, sur le foin, ensuite ils affirmĂšrent qu’ils avaient aussi entendu des prodiges dans le grenier; en rĂ©alitĂ© pendant la 106 POLIKOUCHKÀ nuit, tous calmes, ils avaient causĂ© entre eux de l’enrĂŽlement, mangĂ© du pain, s’étaient grattĂ©s, et, principalement avaient empli tout le vestibule de leur odeur; si bien que la femme du menuisier, en passant devant eux, cracha et les appela espĂšce de moujiks ». Quoi qu’il en soit, le pendu Ă©tait toujours au grenier, et l’esprit mĂ©chant semblait, pour cette nuit, entourer le pavillon de son aile gigantesque et montrer son pouvoir, en se plaçant plus prĂšs que jamais de ces hommes. Du moins tous sentirent cela. Je ne sais si c’était juste; je pense mĂȘme que non. Je pense que si quelqu’un de h ardi, cette nuit-lĂ , eĂ»t pris une chandelle ou une lanterne et, se signant, ou mĂȘme sans cela, fĂ»t allĂ© au grenier, et lentement, eĂ»t Ă©cartĂ©, par Ja lumiĂšre de la chandelle, l’horreur de la nuit, s’il eĂ»t Ă©clairĂ© la poutre, le sol, le mur couvert de toiles d’araignĂ©es, la pĂšlerine oubliĂ©e par la femme du menuisier, s’il se fĂ»t avancĂ© jusqu’à Ilitch, si, ne s’abandonnant pas Ă  la peur, il eĂ»t soulevĂ© la lanterne Ă  la hauteur du visage, il aurait aperçu le corps connu, maigre, les pieds touchant le sol la corde s’était lĂąchĂ©e, penchĂ© de cĂŽtĂ©, sans signe de vie, avec le col de la chemise dĂ©boutonnĂ©, sous laquelle on ne voyait plus de croix, la tĂȘte baissĂ©e sur la poitrine, et le bon visage avec des yeux ouverts sans voir, le sourire, doux, coupable, le calme sĂ©vĂšre, et le silence absolu. Vraiment la femme du menuisier qui s’enfoncait sous sa cou- Éifriaatt P0L1K0UCHKA 107 verture, les cheveux dĂ©faits, les yeux effrayĂ©s, qui racontait qu’elle avait entendu tomber les sacs, Ă©tait beaucoup plus terrible et effrayante qu’Ilitch, bien que sa croix enlevĂ©e eĂ»t Ă©tĂ© mise sur la poutre. En haut , c’est-Ă -dire chez la maĂźtresse, rĂ©gnait la mĂȘme terreur qu’au pavillon. La chambre de Madame Ă©tait remplie de l’odeur d’eau de Cologne et d’onguents. Douniacba faisait fondre de la cire et prĂ©parait un Pourquoi fallait-il du cĂ©rat, je l’ignore, mais je sais qu’on en prĂ©parait toujours quand Madame Ă©tait malade. Et maintenant, elle Ă©tait troublĂ©e au point d’ĂȘtre malade. La tante de Douniacha Ă©tait venue passer la nuit avec elle pour lui donner courage. Toutes les quatre Ă©taient assises dans la chambre des bonnes avec la fillette et causaient Ă  voix basse. — Qui ira chercher l’huile? demanda Douniacha. — Je n’irai pour rien, pour rien, Àvdotia. Mikolawna, — rĂ©pondit rĂ©solument la deuxiĂšme bonne. — Que dis-tu, va avec Axutka. — J’irai seule, je n’ai peur de rien, — dit Axutka ; mais elle commençait Ă  avoir peur. — Eh bien ! va, la plus sage ; demande Ă  la vieille Anna un verre d’huile, mais en l’apportant fais attention de ne pas en verser, dit Douniacha. Axutka releva sa jupe d’une main, et ne pou- 108 POLIliOUCniiA vant ainsi remuer les deux, elle agita l’autre deux fois plus fort, Ă  travers son corps, et courut rapidement. Elle avait peur, et sentait que si elle apercevait ou entendait n’importe quoi, mĂȘme samĂšre vivante, elle mourrait de peur. Les yeux fermĂ©s, elle courait par le chemin qu’elle connaissait. XIII — Madame dort-elle ou non? demanda tout Ă  coup, prĂšsd’Àxutka, la voix basse d’un paysan... Elle ouvrit les yeux et aperçut un homme qui lui sembla plus grand que le pavillon. Elle poussa un cri et revint sur ses pas, si vite, que son jupon volait derriĂšre elle. En un bond, elle Ă©tait sur le perron. Elle courut dans la chambre des bonnes, et, avec un cri sauvage, se jeta sur le lit. Douniacha, sa tante et l’autre femme, mouraient de peur. Elles n’avaient pas eu le temps de se remettre que des pas lents et lourds s’entendaient dans le vestibule, et enfin prĂšs de la porte. Douniacha courut vers Madame en laissant tomber le cĂ©rat. La deuxiĂšme femme de chambre se cacha dans les jupes accrochĂ©es au mur. La tante, plus courageuse, voulait tenir la porte, mais la porte s’ouvrit et le paysan entra dans la chambre. C’était Doutlov dans ses bateaux. Sans faire attention Ă  110 POLIKOUCHKA la peur des jeunes filles, il chercha des yeux les icĂŽnes, et, ne trouvant pas la petite image suspendue au coin gauche, il se signa dans la direction d’un buffet oĂč Ă©taient des tasses, mit son chapeau sur le rebord de la fenĂȘtre, puis enfonçant sa main dans sa demi-pelisse, comme s’il voulait se gratter l’aisselle, il en tira la lettre aux cinq cachets gris portant des ancres. La tante de Douniacha se tenait la poitrine... A peine put-elle prononcer — Ah ! c’est toi, tu m’as fait peur, Naoumitch ! Je ne puis prononcer un mot. Je croyais que c’était la fin. — Peut-on faire ainsi, — prononça la deuxiĂšme femme de chambre qui sortit d’entre les jupes. — Vous avez mĂȘme troublĂ© Madame, — dit Douniacha en se montrant Ă  la porte. — Pourquoi viens-tu dans les chambres des bonnes sans te faire annoncer? Un vrai moujik ! Doutlov, sans s’excuser, rĂ©pĂ©ta qu’il lui Ă©tait nĂ©cessaire de voir Madame. — Elle est souffrante, —dit Douniacha. ~ A ce moment, Axutka Ă©clata d’un rire si sonore et si inconvenant qu’elledut, de nouveau, s’enfouir la tĂȘte dans les jupes, d’oĂč, malgrĂ© toutes les menaces de Douniacha et de la tante, elle ne pouvait sortir sans pouffer, comme si quelque chose se dĂ©chirait dans sa poitrine rose et ses joues rouges. Il lui semblait si drĂŽle qu’ils se fussent tous POLIKOUCHKA 111 effrayĂ©s que, de nouveau, elle se cacha la tĂȘte, et comme prise de convulsions, frappait des pieds et sursautait de tout son corps. Doutlov s’arrĂȘta, la regarda attentivement, comme s’il dĂ©sirait se rendre compte de ce qu’elle avait, mais, ne comprenant pas de quoi il s’agissait, il se dĂ©tourna et continua son discours. — C’est-Ă -dire, il s’agit d’une affaire trĂšs importante. Annoncez seulement que le paysan a trouvĂ© la lettre avec l'argent. — Quel argent ? Douniacha, avant d’annoncer, lut l’adresse et demanda Ă  Doutlov oĂč et comment il avait trouvĂ© cet argent qu’Ilitch devait rapporter de la ville. Ayant appris tous les dĂ©tails, Douniacha, en chassant dans le vestibule la fillette qui ne cessait de rire, alla chez Madame. Mais, Ă  l’étonnement de Doutlov, Madame ne le reçut pas et n’en donna aucune explication Ă  Douniacha. — Je ne sais et ne veux rien savoir, — disait Ja dame. — Quel paysan, quel argent, je ne puis ni ne veux voir personne. Qu’ils me laissent en paix. — Que ferai-je donc, — dit Doutlov, en tournant et retournant l'enveloppe, — ce n’est pas rien. — Qu'y a t-il d’écrit dessus? — demanda-t-il Ă  Douniacha, qui de nouveau lut l’adresse. Doutlov n’y pouvait croire. Il espĂ©rait que cet argent n’était pas celui de Madame, qu’on avait mal 112 POLIKOUCUKA lu l’adresse. Mais, Douniacha la lui rĂ©pĂ©ta encore une fois. Il soupira, mit l’enveloppe dans son gousset, et se prĂ©para Ă  sortir — Il faut Ă©videmment le porter Ă  la police, — dit-il. — Attends, j’essaierai encore une fois ; donne ici la lettre, — fit en l’arrĂȘtant Douniacha, qui suivait attentivement la disparition de l’enveloppe dans le gousset du paysan. Doutlov la sortit de nouveau, cependant il ne la mettait pas tout de suite dans la main tendue de Douniacha. — Dites que c’est Doutlov qui l’a trouvĂ©e sur la route. — Oui, donne. — Je pensais que c’était une lettre ordinaire, mais un soldat m’a dit que c’était de l’argent. — Mais, donne, donne. — Je n’oserais pas aller Ă  la maison pour... — prononça de nouveau Doutlov, sans se sĂ©parer de la prĂ©cieuse enveloppe... — Annoncez ainsi. Douniacha prit l’enveloppe et, de nouveau, alla chez madame. — Ah! mon Dieu, Douniacha! —dit madame d’un ton de reproche, — ne me parle pas de cet argent ! Quand je me rappelle cet enfant... — Madame, le paysan ne sait pas Ă  qui vous ordonnez de le remettre, — dit encore Douniacha. POLIKOUCUKA 113 Madame dĂ©cacheta l’enveloppe, tressaillit en apercevant l’argent, et devint pensive. — Maudit argent! que de malheurs il cause! — C’est Doutlov, Madame. Ordonnez-vous qu’on l’amĂšne ici, ou daignez-vous sortir vers lui? Je ne sais pas si cet argent est intact, — fit Douniacha. — Je ne veux pas de cet argent. C’est un argent maudit qu’a-t-il fait? Dis-lui qu’il le garde s’il veut, — dit tout Ă  coup Madame, en cherchant la main de Douniacha. — Oui, oui, oui, — rĂ©pĂ©ta Madame Ă  Douniacha Ă©tonnĂ©e, — qu’il garde tout et qu’il en fasse ce qu’il voudra — Quinze cents roubles, — objecta Douniacha, en souriant doucement comme Ă  un enfant. — Qu’il prenne tout, — rĂ©pĂ©ta Madame impatiemment. — Quoi ! Ne me comprends-tu pas ! C’est de l’argent maudit ; ne m’en parle jamais. Que le paysan garde ce qu’il a trouvĂ©. Va, va donc ! Douniacha revint dans la chambre des bonnes. — C’est tout l’argent? — demanda Doutlov. — Compte toi-mĂȘme. Elle a ordonnĂ© de te le donner, — dit Douniacha en lui tendant l’enveloppe. Doutlov mit son bonnet sous son bras, et en se penchant se mit Ă  compter. — Il n’y a pas de boulier? Doutlov avait compris que Madame, trop sotte pour compter, lui ordonnait de le faire. — Tu compteras chez toi! C’est Ă  toi ! C’est ton TolstoĂŻ. — vt. — Volikouchka. 8 114 POLIKOUCHKA argent i — dit Douniacha, irritĂ©e. — Je ne veux pas le voir, » — a-t-elle dit — donne-le Ă  celui qui l’a apportĂ©. Doutlov, sans se dresser, fixait ses yeux sur Douniacha. La tante de Douniacha frappa des mains. — Mes aĂŻeux! En voilĂ  une chance! Mes aĂŻeux! La deuxiĂšme femme de chambre ne pouvait y croire. — Que dites-vous, Advotia MikhaĂŻlovna, vous plaisantez ! — Quelle plaisanterie? Elle a ordonnĂ© de le donner au paysan... Eh bien, prends l’argent et va, — dit Douniacha, sans cacher son dĂ©pit. — Le malheur des uns fait le bonheur des autres ! — C’est facile Ă  dire. Quinze cents roubles ! — fit la tante. — Et plus, — dit Douniacha. — Eh bien! Tu mettras un cierge de dix kopeks Ă  saint Nicolas, — ajouta-t-elle d’un ton moqueur. — Quoi ! tu n’en reviens pas? Si encore ça tombait Ă  un pauvre, mais lui, il a dĂ©jĂ  assez d’argent. Doutlov comprit enfin que ce n’était pas une plaisanterie ; il rassembla l’argent Ă©talĂ© sur la table pour le compter, puis le mit dans sa poche. Mais ses mains tremblaient pendant qu’il regardait les filles pour se convaincre que c’était sĂ©rieux. — VoilĂ , il n’en revient pas; il est heureux, — dit Douniacha, tout en montrant son mĂ©pris pour POLIKOUCHKA 145 le paysan et l’argent. — Laisse, je te le mettrai. Elle voulut ramasser l'argent. Doutlov ne la laissa point faire. Il empoigna l’argent, l’enferma encore plus profondĂ©ment, et prit son bonnet. — Es-tu content? — Je ne sais que dire! VoilĂ  comme... Il n’acheva pas; il ricana, faillit pleurer et sortit. La clochette sonna dans la chambre de Madame. — Eh bien, tu le lui as donnĂ©? o — Oui. Ăź! " — Est-il content ? — Il en est comme fou. — Ah ! appelle-le ici. Je lui demanderai comment il l’a trouvĂ©. Appelle-le, je ne puis pas sortir. Douniacha courut et rejoignit le paysan dans le vestibule. Il avait tirĂ© sa bourse et la tĂȘte nue, en s’inclinant, il dĂ©liait la bourse et tenait l’argent entre ses dents. Il lui semblait peut-ĂȘtre, que tant que l’argent n’était pas dans sa bourse, il n’était pas Ă  lui. Quand Douniacha l’appela, il eut peur. — Quoi, Avdotia... Avdotia MikhaĂŻlovna, veut- elle reprendre l’argent ? Au moins, vous intercĂ©derez, et je jure que je vous apporterai du miel. — Le voyez-vous, il apportera ! La porte s’ouvrait de nouveau et le paysan Ă©tait introduit prĂšs de Madame. Il n’était pas gai. . Elle reprendra l’argent, » pensait-il; et, Dieu sait pourquoi, quand il entra dans la chambre, il souleva toute la jambe, comme s’il marchait dans une i 16 P0L1K0UCHKA herbe haute, et tĂącha de ne pas faire de bruit avec ses lapti. Il ne comprenait rien et ne voyait rien de ce qui Ă©tait autour de lui. En passant devant un miroir il voyait des fleurs, un paysan en lapti qui soulevait les jambes, le portrait d’un seigneur, une caisse verte, quelque chose de blanc... Tout Ă  coup cette chose blanche se mit Ă  parler ; c’était Madame... Il ne comprenait rien ; il ouvrait seulement de grands yeux. Il ne savait oĂč il Ă©tait, et tout lui paraissait plongĂ© dans un brouillard. — C’est toi, Doutlov? — Moi, madame. C’est tel que c’était, je n’y ai pas touchĂ©, — dit-il. — Je ne suis point heureux de cette affaire. Je le jure devant Dieu ! Comme je fouettais mon cheval... — Eh bien, c’est ta chance ! dit Madame avec un sourire mĂ©prisant et bon. Garde pour toi. Il ouvrit de grands yeux. — Je suis contente que cela te soit tombĂ© ! Dieu. fasse que cet argent te porte bonheur ! Es-tu content ? — Comment ne pas ĂȘtre content ! Si content, petite mĂšre ! Je prierai toujours Dieu pour vous. Je suis si heureux que Madame vive, grĂące Ă  Dieu. — Comment l’as-tu trouvĂ© ? — C’est-Ă -dire, pour madame, nous tĂąchions, comme toujours, sur l’honneur et non... — Il est dĂ©jĂ  tout Ă  fait embrouillĂ©, Madame, — dit Douniacha. POLIKOUCHKA 117 — J’avais amenĂ© Ă  la ville une recrue, mon neveu. Je revenais, et sur la route, j’ai trouvĂ©... Probablement que PolikeĂŻ, par hasard, l’aura laissĂ© tomber. — Eh bien, va, va, mon cher, je suis contente. — Si heureux! petite mĂšre! — prononçait le moujik. Ensuite il se rappela qu’il n'avait pas remerciĂ© et n’avait pas dit ce qu’il fallait. Madame et Dou- miacha souriaient, et lui, de nouveau, comme s’il enjambait de l’herbe, se retenait Ă  peine pour ne pas courir. Il lui semblait que sans cela on l’arrĂȘterait pour lui reprendre l’argent. XIV Une fois dehors, Doutlov s’éloigna de la route, vers les tilleuls, puis il enleva sa ceinture pour prendre plus aisĂ©ment sa bourse, et, il y mit son argent. Ses lĂšvres se remuaient, s’allongeaient et s’élargissaient, bien qu’il ne prononçùt pas un son. AprĂšs avoir rangĂ© l’argent et remis sa ceinture, il se signa, et s’en alla, comme un homme ivre, en faisant des zigzags sur la route, tellement il Ă©tait occupĂ© par les idĂ©es qui emplissaient sa tĂšte. Tout Ă  coup, il aperçut devant lui un paysan qui venait Ă  sa rencontre. Il appela c’était Efime qui; un bĂąton Ă  la main, gardait le pavillon. — Eh! l’oncle SĂ©mion ! — prononça joyeusement Efime en s’approchant de lui. Efime avait peur d’ĂȘtre seul. — Eh bien ! Avez-vous conduit les recrues, l’oncle ! — Oui. Que fais-tu? POLIKOUCHKA 119 — Mais on m’a mis ici, pour garder Ilitch, le pendu. — OĂč est-il? — VoilĂ , dans le grenier. On dit qu’il est pendu, — rĂ©pondit Efime, en montrant avec son bĂąton, le toit sombre du pavillon. Doutlov regarda dans la direction delĂ  main, et bien qu’il n’y vit rien, il fronça les sourcils, cligna des yeux et hocha la tĂȘte. — L’inspecteur de police est arrivĂ©, — dit Efime, — le cocher me l’a dit. On le retirera tout Ă  l’heure. C’est terrible la nuit, l’oncle. A aucun prix* je n’irais lĂ -haut, la nuit, si l’on m’ordonnait d’y monter. Egor MikhaĂŻlovitch me battrait Ă  mort, que je n’y monterais pas. — Quel pĂ©chĂ©! Quel pĂ©chĂ© ! — prononça Dout- tlov, Ă©videmment, par convenance ; mais il ne pensait pas du tout Ă  ce qu’il disait et voulait continuer son chemin. Mais la voix d’Egor MikhaĂŻlovitch l’arrĂȘta — Eh! gardien, viens ici ! — criait du perron, Egor MikhaĂŻlovitch. » Efime rĂ©pondit. — Eh ! quel paysan cause lĂ -bas avec toi ? — Doutlov. — Viens, toi aussi SĂ©mion, viens. En s’approchant, Doutlov aperçut, dansla lumiĂšre de la lanterne que portait le cocher, Egor MikhaĂŻlovitch et un fonctionnaire de petite taille, avec un 120 POLIKOUCHKA chapeau Ă  cocarde et un manteau. C’était l’inspecteur de police. — VoilĂ , le vieux ira aussi avec nous, —dit Egor MikhaĂŻlovitch en l’apercevant. Le vieux avait peur, mais il n’y avait pas Ă  reculer. — Eh toi, Efimka, toi un jeune garçon, cours au grenier oĂč il s’est pendu, arrange l’escalier pour que sa seigneurie puisse passer. Efimka, qui ne voulait Ă  aucun prix s’approcher du pavillon, y courut en faisant autant de bruit avec ses lapti que s’il eĂ»t traĂźnĂ© des poutres. Le policier frappa le briquet et alluma sa pipe. Il habitait Ă  deux verstes, et venait d’ĂȘtre sĂ©vĂšrement rĂ©primandĂ© par son chef pour ivrognerie, c’est pourquoi, il se trouvait dans un accĂšs de zĂšle. ArrivĂ© Ă  dix heures du soir, il voulait examiner aussitĂŽt le pendu. Egor MikhaĂŻlovitch demanda Ă  Doutlov pourquoi il se trouvait ici. En montant, Doutlov raconta au gĂ©rant l’histoire de l’argent trouvĂ© et la dĂ©cision de Madame. Doutlov ajouta qu’il Ă©tait venu demander la permission d’Egor MikhaĂŻlovitch. Le gĂ©rant, Ă  l’horreur de Doutlov, demanda l’enveloppe et l’examina. Le policier prit aussi l’enveloppe et, sĂšchement, briĂšvement, demanda des dĂ©tails. — L’argent est perdu, » pensait dĂ©jĂ  Doutlov. Mais le policier le lui remit. — Il en a de la veine, ce gaillard! — dit-il. POLIKOUCHKA 121 — Ça lui tombe Ă  pic — dit Egor MikhaĂŻlovitch. Il devait enrĂŽler son neveu, maintenant il le rachĂštera. — Ah ! fit l’inspecteur de police en s’avançant. — Tu rachĂšteras Ilia? demanda Egor MikhaĂŻlovitch. — Comment le racheter? Y aura-t-il assez d’argent? Et puis, il est peut-ĂȘtre trop tard? — Comme tu voudras, — dit le gĂ©rant. Et tous deux suivirent le policier. Ils s’approchĂšrent du pavillon. Dans le vestibule les gardes puanteux attendaient avec une lanterne. Doutlov les suivit. Les gardes avaient un air confus qui devait se rapporter Ă  l’odeur qu’ils venaient de produire car ils n’avaient rien fait de mal. Tousse turent. — OĂč? demanda le policier. — Ici, — chuchota Egor MikhaĂŻlovitch ; — Efimka, tu vas passer devant avec la lanterne. Efimka, en haut, arrangeait dĂ©jĂ  les planches et semblait avoir perdu toute peur. Et enjambant deux ou trois marches Ă  la fois, le visage gai, il grimpa devant, se retournant seulement pour Ă©clairer le policier qui suivait Egor MikhaĂŻlovitch. Quand ils disparurent, Doutlov, qui avait dĂ©jĂ  le pied sur la marche, soupira et s’arrĂȘta. Deux minutes aprĂšs, les pas s’arrĂȘtaient dans le grenier; Ă©videmment ils s’approchaient du cadavre. — Oncle ! Ils t’appellent, — cria Efime par le 122 POLIKOUCHKÀ trou. Doutlov monta. A la lumiĂšre de la lanterne on ne voyait du policier et d'Egor MikaĂŻlovitch que le haut du corps. DerriĂšre eux se trouvait encore quelqu’un qui tournait le dos, c’était PolikeĂŻ. Doutlov enjamba la poutre, et, en se signant, s’arrĂȘta. — Tournez-le, — dit le policier. Personne ne bougea. — Efimka, tu es jeune, — dit Egor MikhaĂŻlo- vitch. Le jeune garçon enjamba la poutre ; il tourna Ilitch, se mit Ă  cĂŽtĂ© de lui, regardant de l’air le plus gai, tantĂŽt Ilitch, tantĂŽt le chef de police, de mĂȘme que celui qui montre un albinos ou Julie PastranĂ©, regarde tantĂŽt le public, tantĂŽt le sujet exposĂ©, prĂȘt Ă  remplir tous les dĂ©sirs des spectateurs. — Retourne encore. Ilitch fut retournĂ© encore ; son bras se balançait faiblement ; les pieds traĂźnaient sur le sol. — DĂ©tachez-le. — Voulez-vous ordonner de couper la corde, Vassili Borissovitch? dit Egor MikgaĂŻlovitch. Mes enfants, donnez une hache. Il fallut rĂ©pĂ©ter deux fois cet ordre Ă  Doutlov et aux gardiens, et le jeune garçon se comporta avec Ilitch comme avec le corps d’un mouton. Enfin on coupa la corde; on ĂŽta le cadavre, on le couvrit. Le policier dĂ©clara que le mĂ©decin viendrait demain et laissa partir les hommes. Doutlov, en remuant les lĂšvres, se dirigea vers son logis. D'abord il avait peur, mais, Ă  mesure qu’il approchait du village, ce sentiment se dissipait et la joie emplissait de plus en plus son Ăąme. Dans le village on entendait des chansons et des voix avinĂ©es. Doutlov ne buvait jamais et maintenant se dirigeait tout droit vers la maison. Il Ă©tait dĂ©jĂ  tard quand il entra dans l'izba. Sa femme dormait. Le fils aĂźnĂ© et les petits-fils dormaient sur le poĂȘle, et le second fils, dans un cabinet noir. Seule la femme d’Iluchkane dormait pas ; en chemise sale, — la chemise de travail, — les cheveux embroussaillĂ©s, elle Ă©tait assise sur un banc et braillait. Elle n’alla pas ouvrir Ă  l’oncle, mais dĂšs qu’il entra dans l’izba, elle se mit Ă  hurler de plus belle et Ă  marmonner. D’aprĂšs l’opinion de la vieille elle marmonnait supĂ©rieurement, bien qu’à cause de sa jeunesse, elle n’en eĂ»t beaucoup de pratique. 124 POLIKOL'CBKA La vieille se leva et prĂ©para la soupe pour son mari. Doutlov chassa la femme d’Iluchka de la table. Assez, assez! » dit-il. Axinia se leva et se coucha sur le banc sans cesser de hurler. La vieille, en silence, disposa la table et se mit ensuite Ă  ranger. Le vieux non plus ne disait pas un mot. AprĂšs avoir fait sa priĂšre, il rota, se lava les mains, et, dĂ©crochant le boulier, il alla vers le cabinet noir. LĂ , d’abord il chuchota quelque chose Ă  sa femme, ensuite la vieille sortit et lui, il se mit Ă  faire claquer le boulier, enfin, soulevant une trappe, il descendit dans la cave. Il y remua longtemps. Quand il remonta, l’izba Ă©tait toute sombre, le copeau ne brillait plus. La vieille, pendant la journĂ©e, ordinairement calme et silencieuse, Ă©tait sur les planches et un ronflement emplissait l’izba. La femme remuante d’Iluchka dormait aussi, et respirait sans bruit. Elle dormait tout habillĂ©e sur le banc, et sans rien sous la tĂȘte. Doutlov fit une priĂšre, puis regarda la femme d’Iluchka, hocha la tĂȘte, Ă©teignit le copeau, rota encore une fois, grimpa sur le poĂȘle et s’allongea Ă  cĂŽtĂ© de son petit-fils. Dans l’obscuritĂ©, il jeta ses lapti et, allongĂ© sur le dos il regarda les planches au-dessus du poĂȘle, qu’il apercevait Ă  peine, il Ă©couta le bruit des cafards qui se remuaient dans les murs, les soupirs, les ronflements et les bruits du bĂ©tail dans la cour. De polikoucĂŒka 125 longtemps il ne put s’endormir. La lune montait; dans l’izba il faisait plus clair. Il apercevait dans le coin Accinia et quelque chose qu’il ne pouvait bien distinguer ; Ă©tait-ce l'armiak oubliĂ© par son fils, un baquet placĂ© lĂ  par sa femme ; Ă©tait-ce quelqu’un debout? Endormi ou non, il continuait Ă  examiner... Evidemment l’esprit sombre qui menait Ilitch Ă  cette tĂ©nĂ©breuse affaire et dont on avait senti l’approche cette nuit, devait Ă©tendre son aile jusqu’au village, jusqu’à l’izba des Dout- lov oĂč Ă©tait cet argent qu’iZ avait employĂ© pour perdre Ilitch. Du moins Doutlov le sentait ici, et il n’était pas Ă  son aise. EveillĂ© ou endormi, il apercevait quelque chose qu’il ne pouvait dĂ©finir. Il se rappelait Iluchka les mains ligottĂ©es, le visage d’Accinia et ses murmures, Ilitch avec ses bras ballants. Tout Ă  coup le vieux crut voir passer quelqu’un devant la fenĂȘtre. Qui est-ce? Peut-ĂȘtre le slarosta! Gomment a-t-il ouvert? » se dit le vieux en entendant des pas dans le vestibule. La vieille a peut-ĂȘtre oubliĂ© de fermer la porte quand elle est allĂ©e dans le vestibule? » Le chien hurlait et lui marchait dans le vestibule, — raconta depuis le vieillard — comme s’il cherchait la porte; il passa devant, se mit Ă  tĂąter le mur, se heurta contre le baquet qui fit grand bruit ; et de nouveau, il se mit Ă  tĂąter comme s’il cherchait le loquet. Il le prit, — un frisson passait par le corps du vieux, — tira le 126 POLIKOUCHKA loquet et rentra ici , sous la forme d’un homme. — Doutlov savait que c’était lui Il avait voulu se signer, mais il ne le pouvait pas. — //s’approcha de la table, tira le tapis, le jeta Ă  terre et grimpa sur le poĂȘle. — Le vieux reconnut les traits d’Ilitch. — Il grinça des dents, ses bras s’agitĂšrent, il sauta sur le poĂȘle et se jeta sur le vieux pour l’étouffer. — Mon argent, — prononçait Ilitch. — Laisse, je ne le ferai plus, — voulait dire SĂ©mion, mais il ne le pouvait articuler. Ilitch l’étouffait de tout le poids d’une montagne de pierre appuyĂ©e sur sa poitrine. Doutlov savait que s’il prononçait une priĂšre il serait dĂ©livrĂ©, et il savait quelle priĂšre dire, mais il ne pouvait la prononcer. Son petit-fils dormait Ă  cĂŽtĂ©. L’enfant poussa un cri perçant et pleura le grand-pĂšre le serrait contre le mur. Le cri de l’enfant desserra les lĂšvres du grand-pĂšre Que Christ ressuscite, » prononça Doutlov. Il pressa moins fort. » Et que ses ennemis se dispersent... » Il descendit du poĂȘle. Doutlov entendit ses deux pieds frapper sur le sol. Doutlov rĂ©citait l’une aprĂšs l’autre toutes les priĂšres qu’il connaissait. Il alla vers la porte, poussa la table et frappa si fort la porte que l’izba en trembla. Tous dormaient cependant, sauf le grand-pĂšre et le petit-fils. Le grand-pĂšre rĂ©citait des priĂšres et tremblait de tout son corps. Le petit- fils pleurait en s’endormant et se serrait contre le grand-pĂšre. De nouveau tout se calmait. Le grand- POLIKOUCHKA 127 pĂšre Ă©tait couchĂ© sans remuer. Le coq chanta derriĂšre le mur, Ă  l’oreille de Doutlov. 11 entendit les Ă©bats des poules ; le jeune coq essayait de chanter aprĂšs le vieux, et ne le pouvait pas ; quelque chose remuait sur les jambes du vieux. — C’était le chat. Il sauta du poĂȘle, ses pattes molles frappĂšrent le sol, et il alla miauler prĂšs de la porte. Le grand-pĂšre se leva, ouvrit la fenĂȘtre. La rue Ă©tait sombre et sale. Pieds nus, en se signant, il sortit dans la cour des chevaux ; lĂ  on sentit que le maĂźtre passait la jument qui Ă©tait sous l’auvent embarrassait ses pattes dans les brides, renversait sa pitance, et, les pattes levĂ©es, tournait attentivement la tĂȘte vers son maĂźtre. Le poulain Ă©tait couchĂ© sur le fumier. Le grand-pĂšre le souleva, arrangea la jument, lui donna Ă  manger et revint Ă  l’izba. La vieille s’était levĂ©e et allumait les copeaux. Eveille les enfants, j’irai en ville ». Ils allumĂšrent le cierge de l’icĂŽne et tous deux descendirent dans la cave. DĂ©jĂ , non seulement chez les Doutlov, mais chez tous les voisins, les feux s’allumaient quand il sortit. Les garçons dĂ©jĂ  levĂ©s se prĂ©paraient. Les femmes entraient et sortaient avec des pots de lait. Ignate attela la charrette. Le deuxiĂšme fils graissait l’autre. La jeune femme ne hurlait plus, mais s’arrangeait ; un fichu sur la tĂšte, elle Ă©tait assise sur un banc, attendant l’heure d’aller en 138 POLIKOUCHKA ville faire ses adieux Ă  son mari ! Le vieux paraissait particuliĂšrement sĂ©vĂšre. Il mit son caftan neuf, sa ceinture, et, avec tout l’argent d’Ilitch dans son gousset, il partit chez Egor MikhaĂŻlovitch. — Plus vite que ça ! cria-t-il Ă  Ignate qui plaçait les roues sur l’axe soulevĂ© et graissĂ©. — Je reviens tout de suite. Que tout soit prĂȘt! Le gĂ©rant, qui venait de se lever, buvait du thĂ© et se prĂ©parait Ă  aller en ville pour enregistrer lui- mĂȘme les recrues. — Que veux-tu? demanda-t-il. — Egor MikhaĂŻlovitch, je veux racheter le garçon. Faites-moi la grĂące. . DerniĂšrement, vous avez dit que vous connaissiez en ville un remplaçant. Conseillez-moi. Moi je ne connais rien. — Quoi ! As-tu rĂ©flĂ©chi ? — J’ai rĂ©flĂ©chi, Egor MikhaĂŻlovitch. Il est Ă  plaindre c’est le fils dĂ©mon frĂšre. Quel qu’il soit, c’est toujours triste. Cet argent est cause de bien des pĂ©chĂ©s! Fais-moi la grĂące, donne-moi un conseil, dit-il en saluant trĂšs bas. Comme toujours en pareil cas, Egor MikhaĂŻlovith, silencieux, se mordit longtemps les lĂšvres, et, aprĂšs avoir rĂ©flĂ©chi, Ă©crivit deux billets et expliqua ce qu’il fallait faire en ville. Doutlov rentra chez lui. La jeune femme Ă©tait dĂ©jĂ  partie avec Ignate, et la jument grise, grosse, Ă©tait attelĂ©e et attendait Ă  la porte cochĂšre. Il arracha une branche de la haie, s’enveloppa dans son POLIKOUCHKA 129 manteau, s’assit dans la charrette et fouetta sa bĂȘte. Doutlov pressait tant la jument que d’un coup elle perdit son ventre 1, et il ne la regardait plus, pour ne pas se laisser attendrir. Il Ă©tait inquiet Ă  la pensĂ©e d’arriver trop tard pour l’enrĂŽlement; il craignait qu’Ilitch ne fĂ»t dĂ©jĂ  enrĂŽlĂ© et que l’argent du diable ne lui restĂąt entre les mains. Je ne dĂ©crirai pas en dĂ©tails toutes les aventures de Doutlov, je dirai seulement qu’il eut une chance particuliĂšre. Chez le propriĂ©taire pour lequel Egor MikhaĂŻlovitch lui avait donnĂ© un billet, il y avait un remplaçant tout prĂȘt, dĂ©biteur de vingt-trois roubles, dĂ©jĂ  acceptĂ© au bureau de l’enrĂŽlement. Le propriĂ©taire voulait pour cet homme quatre cents roubles, et l’acheteur, un petit bourgeois, qui courait dĂ©jĂ  depuis trois semaines, proposait trois cents roubles. Doutlov conclut le marchĂ© en deux mots — a Tu prendras trois cent vingt-cinq roubles? » dit-il en tendant la main, mais avec une telle expression qu’on le voyait prĂȘt Ă  ajouter encore. Le propriĂ©taire ne donnait pas sa main et continuait Ă  demander quatre cents. Avec vingt-cinq de plus, tu prendras?» rĂ©pĂ©ta Doutlov en prenant de sa main gauche la main droite du propriĂ©taire, et menaçant de taper. Tu ne prends pas?» — Non !» — Eh 1; Effet produit sur la bĂȘte par le surmenage d’une course forcĂ©e. Les organes se contractent, et les flancs diminuent, se creusent. Sote de l'Ă©diteur. TolstoĂŻ. — vu — Polikouchka. 9 130 POLIKOUCHKA bien, Dieu soit avec toi I » prononça-t-il tout Ă  coup en frappant la main du propriĂ©taire et se haussant vers lui de tout son corps — Soit! prends avec cinquante. PrĂ©pare le reçu, amĂšne le garçon et maintenant les arrhes? Deux billets rouges, c’est assez ? » Et Doutlov ĂŽta sa ceinture et tira l’argent. Le propriĂ©taire, bien qu'il n’îtĂ t pas sa main, ne paraissait pas tout Ă  fait consentir, et sans prendre les arrhes, il marchandait le pourboire et le rĂ©gal pour le remplaçant. — Ne fais pas de pĂ©chĂ©, — dit Doutlov, en lui fourrant l’argent. — Nous mourrons tous ! — fĂźt-il ,d’un ton si doux et si convaincu que le propriĂ©taire dit — Allons-y ! Il frappa encore une fois dans la main, et se mit Ă  prier Que Dieu soit avec nous ! » prononça-t-il. On Ă©veilla le remplaçant qui dormait depuis la beuverie de la veille, et ne savait pas pourquoi on l’avait examinĂ©. Tous allĂšrent au bureau. Le remplaçant Ă©tait gai ; il demandait du rhum pour se remettre. Doutlov lui donna de l’argent. Il ne ressentit un peu de peur que dans le vestibule de la chancellerie. Ils y restĂšrent longtemps ; le vieux propriĂ©taire, en caftan bleu, et le remplaçant en demi-pelisse courte, les sourcils levĂ©s, les yeux grands ouverts, chuchotĂšrent longtemps, cherchant quelqu’un. Ils ĂŽtaient leur chapeau devant POLIKOUCHKA 131 chaque scribe, saluaient et, d’un air profond, Ă©coutaient la dĂ©cision apportĂ©e par le scribe que le propriĂ©taire connaissait. Tout espoir de terminer l’affaire le jour mĂȘme Ă©tait perdu et le remplaçant commençait Ă  devenir plus gai et plus libre, quand Doutlov aperçut Egor MikhaĂŻlovitch. Aussi tĂ»t il le salua et se cramponna Ă  lui. Egor MikhaĂŻlovich s’arrangeait si bien qu’en- viron trois heures aprĂšs, le remplaçant, Ă  son grand Ă©tonnement et Ă  son grand ennui, Ă©tait introduit dans la chancellerie, et Ă  la gaietĂ© gĂ©nĂ©rale, Ă  commencer par le gardien jusqu’au prĂ©sident, il Ă©tait dĂ©shabillĂ©, rasĂ©, habillĂ©, et on le laissa sortir derriĂšre la porte ; cinq minutes aprĂšs, Doutlov donnait l’argent et en recevait la quittance puis, disant adieu au propriĂ©taire et au remplaçant* il se rendit au logis du marchand oĂč Ă©taient les recrues de PokrovskoiĂ«. Ilia et sa jeune femme Ă©taient assis dans un coin de la cuisine du marchand. AussitĂŽt que le vieux entra, ils cessĂšrent de parler et le fixĂšrent avec une expression docile et malveillante. Comme toujours, le vieux pria Dieu, ĂŽta sa ceinture, puis tira un papier et appela dans l’izba son fds aĂźnĂ© Ignate et la mĂšre d’Uuchka qui Ă©taient dans la cour. — Ne fais pas de pĂ©chĂ©s, Iluchka, — dit-il en s’approchant de son neveu. — Hier soir, tum’asdit de telles paroles!... Est-ce que je ne te plains pas? Je me rappelle comment mon frĂšre t’a confiĂ© Ă  132 POLIKOUCHKA moi. Si j avais ia force, est-ce que je t’enrĂŽlerais? Dieu m’a envoyĂ© un bonheur et je n’ai pas hĂ©sitĂ©. Voici le papier, — dit-il en mettant la quittance sur la table, et 1 Ă©talant soigneusement avec ses doigts courbĂ©s qui ne se redressaient plus. Tous les paysans de PokrovskoiĂ©, les ouvriers du marchand et mĂȘme des Ă©trangers Ă©taient entrĂ©s de la cour dans l’izba. Tous devinĂšrent de quoi il s’agissait, mais personne n’interrompait le discours solennel du vieillard. — Voici le papier. J’ai donnĂ© quatre cents roubles. Ne reproche rien Ă  ton oncle. Iluchka s’était levĂ© mais ne savait que dire. Ses lĂšvres tremblaient d’émotion. La vieille mĂšre s’approchait de lui en sanglotant et voulait se jeter Ă  son cou, mais le vieux, lentement, impĂ©rieusement, l’écarta de la main et continua Ă  parler. — Tu m’as dit hier un mot, ce mot, c’est comme si tu m’avais plongĂ© un couteau dans le cƓur. En mourant, ton pĂšre a ordonnĂ© que tu fusses un fils pour moi, et si je t’ai offensĂ©, nous vivons tous dans le pĂ©chĂ©, n’est-ce pas, frĂšres orthodoxes? — dit-il, s’adressant aux paysans qui Ă©taient autour d’eux ; — voici ta propre mĂšre et ta jeune femme, et voici la quittance. Àu diable soit l’argent! Et pardonnez-moi, au nom du Christ ! Et en levant le pan de son armiak, il se laissa tomber Ă  genoux et salua bas Iluchka et sa femme- Les jeunes gens s’efforcaient en vain de le retenir. POLIKOUCHKA 133 Il ne se leva pas avant d’avoir posĂ© son front sur le sol. Il se secoua et s’assit sur le banc. La mĂšre et la femme d’Iluchka hurlaient de joie. Un murmure d’approbation courait dans la foule. — C’est, selon Dieu, comme ça», —disait l’un. — L’argent qu’est-ce que c’est; pour de l’argent on n’achĂšte pas un garçon», — disait l’antre. — — Quelle joie ! un homme juste en un mot ! » exclamait un troisiĂšme. Seuls les paysans enrĂŽlĂ©s ne disaient rien ; sans faire de bruit ils sortirent dans la cour. Deux heures aprĂšs les deux charrettes des Dout- lov quittaient le faubourg de la ville. Dans la premiĂšre, attelĂ©e d’une jument gris mĂȘlĂ©, au ventre enfoncĂ© et tout en sueur, le vieux et Ignate Ă©taient ‱ assis. Au fond de la charrette, il y avait des paquets de craquelins et des miches. Dans la charrette, sans conducteur, la jeune femme heureuse et tranquille Ă©tait assise avec sa belle-mĂšre enveloppĂ©e d’un chĂąle. La jeune femme tenait dans son tablier une petite bouteille d’eau-de-vie. Iluchka tournait le dos au cheval. Son visage Ă©tait rouge ; il se balançait sur le siĂšge en mangeant du pain et causant sans cesse. Les voix, le bruit des charrettes sur les pavĂ©s, l’ébrouement des chevaux, tout se confondait en un son joyeux. Les chevaux agitaient leurs queues, accĂ©lĂ©raient leur trot en sentant le chemin de la maison. Les piĂ©tons et les gens en voiture re- 134 POLIKOUCHKA marquaient involontairement cette heureuse famille. A la sortie mĂȘme de la ville, les Doutlov dĂ©passĂšrent les recrues. Les recrues se tenaient en cercleautour d’un cabaret. Une recrue, avec cette expression anti-naturelle que donne Ă  un homme le front rasĂ©, enfonçait sur sa nuque son bonnet gris et jouait habilement de la balalaĂŻka. Un autre, sans bonnet, une bouteille d’eau-de-vie Ă  la main, dansait au milieu du cercle. Ignate arrĂȘta le cheval et descendit pour ficeler la guide. Tous les Doutlov se mirent Ă  regarder curieusement l’homme qui dansait et ils l’applaudissaient avec joie. La recrue semblait ne voir personne, mais sentait grossir le public qui ‱l’admirait, et cela augmentait sa force et son adresse. La recrue dansait trĂšs bien. Ses sourcils Ă©taient froncĂ©s, son visage rouge, immobile, sa bouche figĂ©e dans un sourire qui avait perdu depuis longtemps son expression. Il semblait concentrer toutes les forces de son ĂȘtre Ă  poser le plus rapidement possible un pied aprĂšs l’autre, tantĂŽt sur le talon, tantĂŽt sur la pointe. Parfois il s’arrĂȘtait soudain, clignait des yeux au joueur de balalaĂŻka, et celui-ci se mettait Ă  faire trembler encore plus rapidement toutes les cordes de l’instrument, et mĂȘme Ă  frapper des phalanges sur la caisse. La recrue s’arrĂȘtait, mais ne paraissait pas immobile, elle semblait danser. Tout Ă  coup, il commençait Ă  se mouvoir lente-» POLIKOUCHKA 135 ment en secouant les Ă©paules, puis, brusquement, il se soulevait et s’abaissait sur les pointes et se mettait Ă  danser en prissiatka. Les gamins riaient ; les femmes secouaient la tĂȘte ; les hommes souriaient et approuvaient. Un vieux sous-officier se tenait immobile prĂšs du danseur. Il semblait dire Ça vous Ă©tonne, mais moi, il y a longtemps que je connais cela. » Le joueur de balalaĂŻka Ă©tait visiblement fatiguĂ©. 11 regardait nonchalamment autour de lui en prenant un accord faux. D’un coup il frappa la caisse et la danse cessa. — Eh ! Aliocha ! dit le joueur de balalaĂŻkaau danseur, en lui dĂ©signant Doutlov. — VoilĂ  le parrain? — Oui? Eh! mon cher ami! —'cria Aliocha, cette mĂȘme recrue achetĂ©e par Doutlov, et qui, les jambes fatiguĂ©es, s’était assis et, la tĂšte soulevĂ©e, buvait Ă  mĂȘme une bouteille d’eau-de-vie. Il s’avança vers la charrette — Michka, un verre ! Patron, mon cher ami! en voilĂ  une joie ! — s’écria-t-il en jetant sa tĂšte ivre sur le chariot, et il se mit Ă  rĂ©galer d’eau-de-vie et les hommes et les femmes. Les paysans burent, les femmes refusĂšrent. — Mes amis ! quel cadeau je vais vous faire ! — dit Aliocha en embrassant les vieilles. Une marchande Ă©tait dans la foule, Aliocha s’approcha de son Ă©ventaire et jeta tout dans la charrette. 13G POLIKOUCHKA — M’aie pas peur, je paierai, diable ! cria t il d’une voix pleurnicheuse ; et tirant sa bourse de sa poche, il la jeta Ă  Michka. Il Ă©tait debout, appuyĂ© sur la charrette, ses yeux humides regardaient ceux qui Ă©taient assis lĂ . — Laquelle est la mĂšre? — demanda-t-il. — C’est toi, hein? Je donne aussi pour elle. — Il rĂ©flĂ©chit un moment, mit la main dans sa poche, en tira un mouchoir neuf, pliĂ©, prit la serviette qu’il avait en guise de ceinture sous son habit, ĂŽta vivement de son cou son fichu rouge tout chiffonnĂ©, et jeta le tout sur les genoux de la vieille. — Prends, je te le donne, dit-il d'une voix de plus en plus basse. — Pourquoi? Merci mon cher! En voilĂ  un bon garçon sans rancune, — dit la Vieille au vieux Doutlov qui s’approchait de leur charrette. Àliocha se tut, puis, comme s’il s’endormait, sa tĂšte se pencha plus bas. — C’est pour vous que je pars, c’est pour vous que je pĂ©ris ! — prononça-t-il. — C’est pourquoi je vous fais des cadeaux. — Je pense qu’il a aussi une mĂšre, — dit quelqu’un dans la foule. — Quel bon garçon !.. Malheur ! Aliocha leva la tĂȘte. — J’ai une mĂšre, un pĂšre aussi. Tous m’ont abandonnĂ©. Écoute, toi, la vieille, — ajouta-t-il en prenant la main de la mĂšre d’Iluchka.— Je t’ai fait un cadeau. Écoute-moi au nom du Christ. Va POLIKOUCÏÏKA 137 au village VodnoiĂ©, demande lĂ  bas, la vieille Niko- nova, c’est ma mĂšre, tu entends. Dis Ă  cette vieille Nikonova, la troisiĂšme izba du bout, prĂšs du puits neuf... dis-lui que, Aliocha... c’est-Ă -dire son fils... musicien !.. joue ! cria-t-il. — Et il se remit Ă  danser en marmonnant, et jeta Ă  terre la bouteille qui contenait un reste d’eau-de-vie. Ignate monta dans la charrette et voulut s’éloigner. — Adieu ! que Dieu t’aide ! — prononça la vieille en s’enveloppant de sa pelisse. Aliocha s’arrĂȘta tout Ă  coup. — Allez au diable! et ta mĂšre aussi ! cria-t-il, les menaçant des poings fermĂ©s. — Oh mon Dieu! prononça la mĂšre d’Iluchkaen se signant. Ignate fouetta la jument et les charrettes s’éloignĂšrent. Aliocha la recrue, se tenaitau milieu de la route, et, en serrant les poings, avec une expression de rage sur son visage, il injuriait de toutes ses forces les paysans. — Pourquoi vous arrĂȘtez-vous ! Allez au diable, les sauvages. Vous n’échapperez pas Ă  ma main, diables ! criait-il. A ces mots sa voix s’entrecoupa et il tomba lourdement Ă  terre. BientĂŽt les Doutlov Ă©taient en plein champ et n’apercevaient plus la foule des recrues. 4 38 P0LIK0UCI1KA Quand ils eurent fait cinq versles au pas, Ignate descendit de, la charrette oĂč son pĂšre s’était endormi et alla prĂšs d’Iluchka. Tous deux burent la bouteille apportĂ©e de la ville. Peu de temps aprĂšs,' Ilia entonna une chanson que les femmes reprenaient. Ignate accompagnait gaĂźment, en mesure, la chanson. Un chariot de poste courait rapidement Ă  leur rencontre. Le postillon cria aprĂšs ses chevaux, quand il croisa les deux charrettes joyeuses. Le postillon regarda, en clignant des yeux, les visages rouges des paysans et des femmes cahotĂ©s qui chantaient si gaĂźment. KHOLSTOMIER HISTOIRE D’UN CHEVAL 186 1 ĂŻ^PBR" " , -? r '-rr^Tçrv?-» W*ly*hg l&lgĂżt MÜ^ Ăź-sVJi fJ-xÆM, HszS&M rÊ y ffiÂŁĂż KHOLSTOMIER HISTOIRE D’UN CHEVAL 186 1 DÉDIÉ A LA MÉMOIRE DE M. A; STAKnOVITCH t 1 I Le ciel s’élevait de plus en plus ; la rougeur du soleil s’élargissait ; l’argent mat de la rosĂ©e devenait plus blanc; le croissant palissait ; la forĂȘt devenait plus sonore... Les gens commençaient Ă  se lever, et, dans la cour des chevaux des maĂźtres, les Ă©brouements, les piĂ©tinements sur la paille, mĂȘme les hennissements mĂ©chants et aigus des chevaux qui se heurtaient et se querellaient, devenaient plus frĂ©quents. 1 Ce sujet, trouvĂ© par M. A. Stakhovitch, l’auteur de Pendant la Suit et Les Cavaliers, a Ă©tĂ© transmis par lui Ă  TolstoĂŻ. L42 KflOLSTOMIER — Hou ! Tu auras le temps; as-tu dĂ©jĂ  faim? — dit le vieux palefrenier en ouvrant rapidement la large porte grinçante. — OĂč vas-tu? ajouta-t-il en faisant un geste contre une jument qui voulait franchir la porte. Le palefrenier Nester Ă©tait vĂȘtu d’une casaque ceinte avec une courroie Ă  plaques de cuivre ; son fouet pendait derriĂšre son Ă©paule ; du pain, enveloppĂ© dans une serviette Ă©tait attachĂ© derriĂšre sacein- ture. Il tenait dans les mains une selle et un bridon. Les chevaux n’étaient ni effrayĂ©s ni offensĂ©s du ton moqueur du palefrenier ; ils feignirent l’indiffĂ©rence, et, sans se hĂąter, s’éloignĂšrent de lĂ  porte cochĂšre. Seule la vieille j umentbai-foncĂ©, Ă  la longue criniĂšre, aplatit l’oreille et se dĂ©tourna rapidement. À cette occasion, une petite et jeune jument, qui Ă©tait derriĂšre et n’avait rien Ă  faire ici, poussa un cri et lança une ruade au premier cheval qui se trouva sur son chemin. — Hou ' cria le palefrenier d’une voix encore plus haute et plus menaçante; et il se dirigea vers un coin de la cour. De tous leschevaux qui se trouvaient dans la cour d’élevage il y en avait prĂšs de cent, le moins impatient Ă©tait un hongre pie. 11 restait seul dans un coin, sous l’auvent, et les yeux demi-fermĂ©s, il lĂ©chait le chĂȘne du hangar. On ne sait quel goĂ»t y trouvait le hongre pie, mais, en faisant cela, il avait l’air sĂ©rieux et rĂ©flĂ©chi. KHOLSTOMIER 143 — Va! — prononça, du mĂȘme ton, le palefrenier en s’approchant de lui; et il posa sur le fumier, prĂšs de lui, la selle et une couverture crasseuse, Le hongre pie cessa de lĂ©cher, et sans remuer regarda longuement tester. Il n’a pas ri, il ne s'est pas fĂąchĂ©, il n’a pas froncĂ© son front, mais il remua seulement tout son ventre, respira lourdement et se dĂ©tourna. Le palefrenier enlaça son cou et lui mit le bridon. — Qu’as-tu Ă  soupirer? dit-il. Le hongre agita la queue comme s’il voulait dire Comme ça, pour rien, Nester. » Nester mit sur le hongre la couverture et la selle ; celui-ci baissa les oreilles, sans doute pour exprimer son mĂ©contentement, ce qui lui valut d’ùtre appelĂ© vaurien », et Nester attacha la sous-ven- triĂšre. Le hongre se renfrogna, mais on lui mit le doigt dans la bouche et il reçut un coup de genou dans le ventre, si bien qu’il en soupira. MalgrĂ© cela lorsqu’avec les dents on lira la sangle de chabra- que, de nouveau il baissa les oreilles et mĂȘme se retourna. Il savaitbien queça nechangerait rien, mais cependant il croyait nĂ©cessaire d’exprimer que ça lui Ă©tait dĂ©sagrĂ©able, et il le montrait chaque fois. Quand la selle fut mise, il Ă©carta la jambe droite et se mit Ă  mĂącher le mors, et cela aussi par des considĂ©rations Ă  lui personnelles, car il devait savoir qu’un mors ne peut avoir aucun goĂ»t, 144 KHOLSTOMIER Nester, s’aidant d’un court Ă©trier, monta sur le hongre ; il dĂ©roula son fouet, tira sa casaque de dessous sa jambe, et s’installa sur la selle avec cette allure particuliĂšre des cochers, des chasseurs, des palefreniers, et tira la guide. Le hongre re- dressala tĂšte en exprimant la bonne volontĂ© d’aller oĂč on le lui ordonnerait, mais il ne bougea pas. Il savait qu’avant de partir, assis sur son Ă©chine, on crierait encore beaucoup, que l’on donnerait des ordres Ă  l’autre palefrenier Vaska, et aux chevaux. En effet, Nester se mit Ă  crier Vaska ! Eh ! Vaska! tu as laissĂ© Ă©chapper les juments, hein? hein ? OĂč vas tu, diable ? Hou ! Est-ce que tu dors? Ouvre! Que les juments passent devant, etc... » La porte cochĂšre grinça. Vaska, mĂ©content et endormi, tenant un cheval par la bride, Ă©tait prĂšs du jambage de la porte et laissait passer les chevaux. Les chevaux, l’un aprĂšs l’autre, marchant avec prudence sur la paille, en la flairant, passĂšrent devant. Des jeunes juments, des Ă©talons, des poulains, des juments pleines portant lentement leur ventre franchissaient Ă  la file la porte cochĂšre. Les jeunes juments se heurtaient parfois par deux ou trois, la tĂȘte sur le dos des unes des autres, et jouaient des pattes dans la porte cochĂšre, ce qui leur valait chaque fois les injures des palefreniers. Les poulains se jetaient dans les pattes des juments, parfois Ă©trangĂšres, et hennissaient bruyamment en rĂ©pondant aux cris brefs des ju- KHOLSTOMIER 14o ments. Une jeune jument, dĂ©vergondĂ©e, dĂšs qu’elle eut franchi la porte cochĂšre, baissa la tĂȘte de cĂŽtĂ©, souleva son derriĂšre et poussa un cri, mais cependant elle n’osa pas devancer la vieille grise Jouldiba qui, d’un pas calme, lourd, enbalaçant son ventre d’un cĂŽtĂ© sur l’autre, marchait lentement comme toujours devant tous les chevaux. La cour quelques minutes avant si animĂ©e, se vidait tristement. Les poteaux restaient, mornes, sous l’auvent vide et l’on ne voyait que de la paille piĂ©tinĂ©e, couverte de fumier. Ce tableau d’abandon avait beau ĂȘtre coutumier au hongre pie, il lui produisait sans doute une triste impression. Lentement, il inclinait la tĂȘte et la relevait comme en un salut, soupirait autant que le lui permettait la sangle serrĂ©e, et, en traĂźnant ses pattes cagneuses, lourdes, suivait Ă  pas lents le troupeau, en portant sur son dos osseux le vieux Nester. Maintenant je le sais aussitĂŽt que nous serons sur la route, il allumera sa pipe de bois renfermĂ©e dans son Ă©tui de cuir Ă  chaĂźnette. J’en suis mĂȘme content, parce que, le matin de bonne heure, avec la rosĂ©e, cette odeur m’est agrĂ©able et me rappelle de doux souvenirs. L’ennuyeux c’est que, quand il a sa pipe entre les dents, le vieux est toujours gai, il se croit trĂšs fort, et s’assied de cĂŽtĂ©, tout Ă  fait de cĂŽtĂ©, juste du cĂŽtĂ© qui me fait mal. Cependant que Dieu le bĂ©nisse ; ce n’est pas une nouveautĂ© pour moi de souffrir pour le plaisir des TolstoĂŻ. — vi. — Khohtomicr. 10 146 KHOLSTOMIER autres, je commence mĂȘme Ă  y trouver un certain charme. Qu’il monte sur ses ergots, le pauvre homme, il n’y monte que lorsque personne ne le voit; qu’il reste assis de cĂŽtĂ©... » raisonnait le hongre en posant prudemment ses pattes Ă©corchĂ©es, comme s’il marchait au milieu de la route. II tester, ayant conduit le troupeau prĂšs de la riviĂšre, Ă  l’endroit oĂč devaient paĂźtre les chevaux, descendit et dessella. DĂ©jĂ  le troupeau commençait Ă  se disperser peu Ă  peu, dans le prĂ© pas encore piĂ©tinĂ©, couvert de rosĂ©e et d’une buĂ©e qui se soulevait Ă©galement du prĂ© et de la riviĂšre qui le bordait. Nester ĂŽta les guides du hongre pie et le gratta sous le cou, Ă  quoi le hongre, en signe de recon- * naissance et de plaisir, ferma les yeux. — Il aime ça, le vieux chien ! prononça Nester. Le hongre n’aimait nullement ce grattage, mais par dĂ©licatesse seule, il feignait d’en avoir du plaisir. Il remua sa tĂȘte en signe de contentement ; mais, tout Ă  coup, et sans aucune cause, Nester, supposant peut-ĂȘtre qu’une familiaritĂ© trop grande pourrait donner au hongre des idĂ©es fausses sur sa situation, repoussa brusquement la tĂȘte du 148 KUOLSTOMIER cheval, et, soulevant la guide, en frappa un coup vigoureux sur la patte maigre, puis, sans mot dire, alla vers le petit tertre, prĂšs du tronc oĂč il avait l’habitude de se reposer. Bien que cet acte attristĂąt le hongre pie, il n’en laissa rien voir et, en agitant la queue qui perdait son crin et en flairant quelque chose, il se dirigea vers la riviĂšre, sans prĂȘter aucune attention Ă  ce que faisaient autour de lui les jeunes juments, les Ă©talons et les poulains, si gais le matin. Sachant que le plus sain, surtout Ă  son Ăąge, c’était de bien boire et de manger ensuite, il choisit un endroit du bord oĂč la pente Ă©tait plus douce et plus large, et, en mouillant ses sabots et le fanon, il plongea son mufle dans l’eau, se mit Ă  aspirer l’eau Ă  travers ses lĂšvres dĂ©chirĂ©es, en remuant ses cĂŽtes qui se gonflaient, et, de plaisir, agitait sa queue maigre, dĂ©garnie au bout. » La jument grise, la dĂ©vergondĂ©e qui agaçait toujours le vieux et lui faisait toutes sortes de misĂšres, s’approcha de l’eau, prĂšs de lui, comme si elle en avait besoin, mais en rĂ©alitĂ© pour lui salir l’eau devant le nez. Mais le hongre avait dĂ©jĂ  bu ; Comme s’il ne s’apercevait pas des intentions de la jument grise, il tira tranquillement une patte aprĂšs l’autre, secoua la tĂȘte, et, en s’éloignant de la jeunesse, il se mit Ă  manger. Les jambes Ă©cartĂ©es de diverses maniĂšres, sans piĂ©tiner l’herbe inutilement, presque sans se redresser, il mangea 9 KllOLSTOMIE R 1-49 pendant trois heures. AprĂšs avoir tant avalĂ© que son ventre pendait comme un sac sous ses cĂŽtes maigres, il s’installa tout droit sur ses pattes malades, de façon Ă  souffrir le moins possible, surtout de la patte droite de devant, la plus faible, et il s’endormit. * Il y a une vieillesse majestueuse, une vieillesse rĂ©pugnante, une vieillesse misĂ©rable. 11 y a une vieillesse Ă  la fois majestueuse et misĂ©rable. La vieillesse du hongre pie Ă©tait prĂ©cisĂ©ment de cette sorte. Le hongre Ă©tait* d’une grande taille, pas moins de deux archines 1 et trois verschok 2. Il Ă©tait autrefois pie-noir, mais maintenant les taches noires de son pelage Ă©taient d’une couleur gris sale. Son pie formait trois taches l’une sur la tĂȘte avec une calvitie du cĂŽtĂ© du nez jusqu’à la moitiĂ© du cou. Sa criniĂšre longue et pleine de mauvaises herbes Ă©tait blanche par endroits , grise Ă  d’autres. L’autre tache embrassait le cĂŽtĂ© droit jusqu’à la moitiĂ© du ventre ; et la troisiĂšme, sur la croupe, attrapait la partie supĂ©rieure de la queue jusqu’à la moitiĂ© des cuisses. Le reste de la queue Ă©tait blanc, bigarrĂ©. Une large tĂšte osseuse, avec de profondes cavitĂ©s au-dessous des yeux et une lĂšvre noire pendante, autrefois dĂ©chirĂ©e, Ă©tait il J'archine vaut 0 m ,711. 2 Le verschok vaut 0 m ,04i4,o. 150 KHOLSTOM1ER attachĂ©e trĂšs bas sur le cou, voĂ»tĂ© Ă  force de maigreur, et qui semblait ĂȘtre de bois. A travers la lĂšvre pendante, on apercevait la langue noire, mordue de cĂŽtĂ©, et les restes jaunes des dents infĂ©rieures, rongĂ©es. Les oreilles, dont une Ă©tait coupĂ©e, tombaient bas de cĂŽtĂ© et ne s’agitaient que rarement, paresseusement, pour chasser les mouches qui s’accrochaient. - Une mĂšche assez longue du toupet pendait derriĂšre l’oreille. Le front large Ă©tait enfoncĂ© et ridĂ© ; la peau pendait en poches sur les larges creux et, sur le cou et la tĂȘte, s’entrecroisaient des veines qui tremblaient et frissonnaient au moindre contact des mouches. L’expression de la face Ă©tait sĂ©vĂšre et patiente, profonde et souffrante. Les pattes de devant Ă©taient arquĂ©es aux genoux; les deux sabots couverts d’excroissances, et l’une des pattes, pie jusqu’à moitiĂ©, portait prĂšs du genou une tumeur de la grosseur du poing. Les pattes de derriĂšre Ă©taient plus solides , mais visiblement limĂ©es sur les cuisses depuis longtemps, et, Ă  ces endroits, les poils ne poussaient plus. La maigreur du corps faisait paraĂźtre les pattes dĂ©mesurĂ©ment longues. Les cĂŽtes, bien que trĂšs raides, Ă©taient si dĂ©couvertes et si tendues que la peau semblait ĂȘtre collĂ©e entre elles. Le garrot et le dos portaient des traces de coups anciens, et derriĂšre il y avait encore une*tumeur fraĂźche, gonflĂ©e, qui suppurait. Le KHOLSTOMIER 151 tronçon noir de la queue, dont on voyait les vertĂšbres, Ă©tait long et presque nu ; sur la croupe grise, prĂšs de la queue, il y avait une blessure, comme une morsure, de la largeur de la main, couverte de poils blancs ; on voyait une autre blessure cicatrisĂ©e sur le paleron droit. Les genoux de derriĂšre et la queue Ă©taient salis par un dĂ©rangement d’intestins continuel. Les poils, par tout le corps, Ă©taient -courts et raides mais, malgrĂ© sa vieillesse repoussante, chacun, en regardant ce cheval, s’arrĂȘtait malgrĂ© soi et un connaisseur disait tout de suite qu’il avait dĂ» ĂȘtre, dans son temps, une bĂȘte admirable. Les connaisseurs disaient mĂȘme qu’il n’y avait en Russie qu’une race de chevaux capable de donner une ossature si large, de si grandes pattes, de tels sabots, une pareille finesse des os des jambes, une telle attache du cou, et surtout une si belle ossature de la tĂȘte et des yeux grands, noirs, brillants, une telle saillie des veines autour de la tĂȘte et du cou, une peau si fine et de semblables poils. / En effet, il y avait quelque chose de majestueux dans la figure de ce cheval, dans l’union terrible en lui des signes repoussants de la dĂ©crĂ©pitude, aggravĂ©s de la bigarrure du pelage, Ă  l'allure, l’expression d’assurance et de calme, la conscience de la beautĂ© et de la Comme une ruine vivante, il Ă©tait isolĂ© au milieu du prĂ© cou- 152 KHOLSTOMIER vert de rosĂ©e et, non loin de lui, on entendait les piaffements, les Ă©brouements, les hennissements des jeunes, et les cris aigus du troupeau qui se dispersait. III Le soleil, dĂ©jĂ  au-dessus de la forĂȘt, brillait gaĂźment sur l’herbe et sur les mĂ©andres de la riviĂšre. La rosĂ©e diminuait et se condensait en gouttes ; la lĂ©gĂšre vapeur du matin se dispersait comme une fumĂ©e. Les nuages se pommelaient, mais il ne faisait pas encore de vent. DerriĂšre la riviĂšre, s’étendaient les seigles verts, enroulĂ©s, et l’on sentait l’odeur de la verdure fraĂźche et des fleurs ; le coucou chantait dans la forĂȘt, et Nester, allongĂ© sur le dos, calculait combien il avait encore d’annĂ©es Ă  vivre. Les alouettes voletaient sur le seigle et dans la prairie. Le liĂšvre retardataire Ă©garĂ© au milieu du troupeau bondissait dans l’espace, s’arrĂȘtait prĂšs du buisson et Ă©coutait. Yaska dormait, la tĂȘte enfouie dans l’herbe. Les jeunes juments s’écartant de lui encore davantage se perdaient en bas. Les vieilles, en hennissant, faisaient dans la rosĂ©e des taches fraĂźches et choi- 154 KflOLSTOMIER sissaient des places oĂč personne ne les gĂȘnait. Mais dĂ©jĂ  elles ne mangeaient plus et goĂ»taient seulement les petites herbes fines. Tout le troupeau, insensiblement, s’avançait dans la mĂȘme direction. Et de nouveau, la vieille Jouldiba marchait lentement devant les autres, leur montrant la possibilitĂ© d’aller plus loin. La jeune et noire Mouchka, qui avait son premier poulain, hennissait sans cesse et, en levant la queue, s’ébrouait sur son poulain gris. La jeune Atlassnaia, au poil lisse et brillant, la tĂšte tellement baissĂ©e que son toupet, noir comme de la soie, lui couvrait le front et les yeux, jouait avec l’herbe et frappait avec sa patte velue mouillĂ©e de rosĂ©e. Un des poulains plus ĂągĂ©s, imitant sans doute quelqu’un, soulevait pour la vingt-sixiĂšme fois sa petite queue courte, galopait autour de sa mĂšre qui, habituĂ©e dĂ©jĂ  au caractĂšre de son fils, mangeait tranquillement l’herbe et seulement, de temps en temps, lui jetait un regard oblique de son grand Ɠil noir. Un des plus petits poulains, noir, avec une grosse tĂšte, le toupet en avant, entre les vieilles, la petite queue tournĂ©e encore du mĂȘme cĂŽtĂ© que dans le ventre de sa mĂšre, l’oreille dressĂ©e, fixait ses yeux inexpressifs, sans changer de place, sur le poulain qui galopait, et se reculait sans qu’on sĂ»t s'il enviait ou blĂąmait que l’autre fit ainsi. Quelques-uns tĂ©taient en avançant le nez ; d’autres, on ne sait pourquoi, malgrĂ© les appels de leurs lvHOLSTOMIER 155 mĂšres, couraient d’un petit trot gauche, d’un cĂŽtĂ© tout opposĂ©, comme s’ils cherchaient quelque chose, et ensuite, on ne sait encore pourquoi, s’arrĂȘtaient et s’ébrouaient d’une voix dĂ©sespĂ©rĂ©e et perçante. D’autres, par-çi, par-lĂ , Ă©taient allongĂ©s sur le flanc ; d’autres apprenaient Ă  mĂącher l’herbe et quelques-uns se grattaient l’oreille avec la patte de derriĂšre. Deux juments, encore pleines, marchaient Ă  part ; elles dĂ©plaçaient lentement leurs pattes et mangeaient encore. On voyait que leur Ă©tat Ă©tait respectĂ© des autres, et personne, parmi la jeunesse, n’osait venir prĂšs d’elles et les dĂ©ranger. Si une dĂ©vergondĂ©e voulait les approcher, alors un mouvement de l’oreille et de la queue suffisait pour lui montrer toute l’inconvenance de sa conduite. Les Ă©talons, les juments d’un an, jouant dĂ©jĂ  aux personnages sĂ©rieux, sautaient rarement et se rĂ©unissaient en joyeuse compagnie. Ils mangeaient l’herbe lentement, en courbant leur long cou de cygne, et comme s’ils avaient eu des queues, en agitaient le tronçon. Gomme les grands, quelques- uns se couchaient, se roulaient, ou se grattaient l’un l’autre. Lacompagnie la plus gaie Ă©tait formĂ©e de juments de deux et trois ans, des cĂ©libataires. Elles marchaient presque toutes ensemble et formaient une foule joyeuse de vierges. On entendait parmi elleslespiaffements, les cris aigus, les Ă©broue- ments, les hennissements. Elles se rĂ©unissaient, s. 156 KH0LST0M1ER les tĂȘtes des unes sur le dos des autres, se flairaient, sautaient, parfois soulevaientla queue toute droite et, ni trot, ni galop, avĂ«c feinte et coquetterie, couraient devant les camarades. La plus belle de toute cetlejeunesse, Ă©tait une polissonne de jument baie. Tout ce qu’elle faisait, les autres le faisaient aussi. OĂč elle allait, la foule des autres allait aussi. La polissonne Ă©tait, ce matin, d’humeur particuliĂšrement gaie. L’humeur gaie l’avait empoignĂ©e comme elle empoigne les hommes. Encore en buvant, en plaisantant sur le vieux, elle avait couru le long de la riviĂšre ; feignant de s’effrayer de quelque chose, elle reniflait, puis galopait Ă  toutes jambesparlaprairie, si bien que Yaska devaitcourir aprĂšs elle et les autres qui la suivaient. Ensuite, quand elle eut un peu mangĂ© elle se mit Ă  se rouler, Ă  agacer les vieilles en les devançant, puis ayant sĂ©parĂ© un poulain de sa mĂšre, elle se mit Ă  courir aprĂšs lui, comme pour le mordre. La mĂšre, effrayĂ©e, cessa de manger, le poulain cria d’une voix plaintive, mais la polissonne ne le touchait pas, elle l’effrayait seulement et donnait le spectacle Ă  ses compagne^ qui regardaient avec sympathie ces taquineries. Ensuite, elle se mit Ă  tourner la tĂȘte au cheval gris d’un paysan qui, de l’autre cĂŽtĂ© de la riviĂšre, traĂźnait la charrue dans un champ de blĂ©. Elle s’arrĂȘta fiĂšrement, un peu de cĂŽtĂ©, dressa la tĂȘte, se secoua, hennit longuement d’une voix douce et tendre. Dans ce hennissement de la KLIOLSTOMIER 157 polissonne s’exprimaient un sentiment et une certaine tristesse on y sentait le dĂ©sir et la promesse de l’amour, et la tristesse de l’attente. Un rĂąle de genĂȘt, en courant d’un endroit Ă  l’autre dans la rosĂ©e Ă©paisse, appelait sa compagne d’une voix passionnĂ©e; le coucou et la caille cherchaient l’amour, et les fleurs s’envoyaient l’une Ă  l’autre, sur l’aile du vent,leur poussiĂšre parfumĂ©e. Et moi aussi, je suis jeune, belle et forte, disait lehennissement de la polissonne, et jusqu’ici je n’ai pas Ă©prouvĂ© la douceur de ce sentiment; non seulement je ne l’ai pas Ă©prouvĂ©e, mais pas un seul amoureux ne m’a encore vue ». Et le hennissement expressif, triste, jeune, se propageait en bas dans le champ et, de loin, arrivait jusqu’au petit cheval gris. Il dressait les oreilles et s’arrĂȘtait. Le paysan le frappait de son lapot, mais le petit cheval, charmĂ© du son argentin du hennissement lointain, hennissait aussi. Le paysan se fĂącha, le tira par la guide et le frappa d’un tel coup de lapot dans le ventre qu’il n'acheva pas son hennissement et avança. Mais le petit cheval gris ressentait de la douceur et de la tristesse et, des blĂ©s lointains, pendant longtemps encore, arrivait jusqu’au troupeau, avec le son d’un hennissement passionnĂ©, la voix irritĂ©e du paysan. Si le petit cheval avaitpu, au son de cette voix, oublier tout, jusqu’à son service, alors qu’aurait-il 158 KHOLSTOMIER fait s’il avait vu la belle polissonne, quand elle l’appelait, les oreilles dressĂ©es, les naseaux dilatĂ©s, humant l’air, prĂȘte Ă  s’élancer, et tremblant de tout son corps jeune et beau? * Mais la polissonne ne s’attardait pas longtemps Ă  ses impressions. Quand la voix du cheval gris se tut, elle s’ébroua encore et, baissant la tĂȘte, se mit Ă  creuser le sol avec son sabot, ensuite elle partit, pour Ă©veiller et agacer le hongre pie. Le hongre Ă©tait le martyr et le bouffon de cette jeunesse heureuse. Il souffrait plus par elle que par les hommes. Il ne faisait de mal ni aux uns ni aux autres. C’était nĂ©cessaire aux hommes, mais pourquoi les jeunes chevaux le tourmentaient-ils? Il Ă©tait vieux, elles Ă©taient jeunes ; il Ă©tait maigre, elles Ă©taient grasses ; il Ă©tait triste, elles Ă©taient gaies. Alors c’était un ĂȘtre tout Ă  fait Ă©tranger, tout diffĂ©rent, et l’on ne pouvait pas avoir pitiĂ© de lui. Les chevaux n’ont pitiĂ© que d'eux-mĂȘmes, et il n’y en a guĂšre dans ta peau desquels ils puissent entrer. Il n’était pourtant pas coupable, le hongre pie, d’ĂȘtre vieux, maigre et laid!... Il semble bien qu’il n’en Ă©tait pas coupable > mais selon le raisonnement des chevaux, il l’était, et ceux qui Ă©taient forts, jeunes, heureux, ceux pour qui tout Ă©tait l’avenir, ceux de qui l’attente inutile faisait trembler chaque muscle et se soulever la queue comme une barre, ceux-lĂ  avaient raison. Le hongre pie le comprenait peut-ĂȘtre lui- mĂȘme et, Ă  tĂȘte reposĂ©e, pensait comme eux qu’il Ă©tait coupable d’avoir terminĂ© dĂ©jĂ  sa vie, qu’il lui 160 KHOLSTOM1ER fallait payer pour cette vie, mais malgrĂ© tout, c’était un cheval, et souvent il ne pouvait se retenir d’un sentiment d’offense, de tristesse et d’indignation en regardant toute cette jeunesse qui le punissait pour une fatalitĂ© qu’elle subirait aussi plus cause de la cruautĂ© des chevaux venait aussi d’un sentiment aristocratique. Chacun d’eux, par le pĂšre ou la mĂšre, descendait du cĂ©lĂšbre Smetanka, et le hongre Ă©tait d’origine inconnue. C’était un intrus achetĂ© Ă  la foire, trois ans avant, pour quatre-vingts roubles. La jument brune, comme en se promenant, s'approcha jusque sous le nez du hongre et le poussa. Il y Ă©tait habituĂ©, et, sans ouvrir les yeux, les oreilles aplaties, il montra les dents. La jument se tourna de l’arriĂšre et feignit de vouloir le frapper. Il ouvrit les yeux et s’éloigna. Il ne voulait dĂ©jĂ  plus dormir et se mit Ă  manger. De nouveau la polissonne, suivie de ses camarades, s’approcha du hongre. Une jeune jument de deux ans, trĂšs sotte, qui imitait toujours la brune, vint avec elle, et comme tous les imitateurs, se mit Ă  exagĂ©rer ce que faisait l’autre. La jument brune, ordinairement, s’approchait comme si elle allait Ă  son affaire, passait sous le nez du hongre sans le regarder, de sorte qu’il ne savait mĂȘme pas s’il devait se fĂącher ou non. Et en effet c’était drĂŽle. Maintenant elle faisait la mĂȘme chose, mais l’autre qui marchait derriĂšre elle et qui Ă©tait dĂ©jĂ  KHOLSTOMIER 161 particuliĂšrement gaie, frappa le hongre en plein poitrail. De nouveau il montra les dents, poussa un cri, et, avec une vivacitĂ© qu’on ne pouvait attendre de lui, se jeta derriĂšre elle et la mordit Ă  la cuisse. La jument chauve frappa de tout son arriĂšre-train les cĂŽtes maigres et nues du vieux cheval. Celui-ci renifla mĂȘme, voulut se jeter de nouveau sur elle, mais il rĂ©flĂ©chit, et, en soupirant lourdement, s’éloigna. Naturellement toute la jeunesse du troupeau prit comme une offense personnelle l’audace du hongre pie envers la jument chauve, et, tout le reste de la journĂ©e, on l’empĂȘcha absolument de manger, on ne le laissa pas tranquille un moment, si bien que le palefrenier dĂ»t les calmer plusieurs fois, sans pouvoir comprendre ce qui se passait parmi eux. Le hongre Ă©tait si offensĂ© qu’il s’approcha de lui-mĂȘme de Nester, quand le vieux se prĂ©para Ă  ramener le troupeau Ă  la maison, et il se sentit plus heureux et plus tranquille, lorsqu’aprĂšs l’avoir sellĂ© on monta sur lui. Dieu sait Ă  quoi pensait le vieux hongre en portant sur son dos le vieux Nester. Pensait-il avec amertume Ă  la jeunesse ennuyeuse et cruelle ; ou, avec cette fiertĂ©, ce mĂ©pris et ce stoĂŻcisme propres aux vieillards, pardonnait-il ces offenses? Jusqu’à la maison il ne le montrait par aucune rĂ©flexion. Ce soir-lĂ , des amis Ă©taient venus chez Nester, et, en chassant le troupeau devant les izbas des TolstoĂŻ. — vi. — Kholstomier. Il 162 KHOLSTOMIER dvorovoĂŻ , il remarqua un chariot dont le cheval Ă©tait attachĂ© au perron. AprĂšs avoir fait entrer le troupeau, il se hĂąta tant, qu’il ne dessella pas le hongre et cria Ă  Yaska de le faire ; il ferma la porte cochĂšre et alla rejoindre ses amis. Etait-ce Ă  cause de l’injure faite Ă  la jumentchauve, arriĂšre-petite-fille de Smetanka, par le vaurien galeux» achetĂ© Ă  la foire et qui ne connaissait ni pĂšre ni mĂšre — et par suite Ă  cause du sentiment aristocratique froissĂ© chez tout le troupeau, ou parce que le hongre, avec sa haute selle sans cavalier, Ă©tait d’un aspect fantastique pour les chevaux, mais dans la cour quelque chose d’extraordinaire se passa cette nuit-lĂ . Tous les chevaux, jeunes et vieux, en montrant les dents, pourchassaient le hongre dans la cour, et le choc des sabots sur ses cĂŽtes maigres retentissait avec de lourds soupirs. Le hongre n’y pouvait plus tenir ; il ne pouvait plus Ă©viter les coups. Il s’arrĂȘta au milieu de la cour. Son visage exprimait la colĂšre, le dĂ©goĂ»t, la faiblesse sĂ©nile, puis le dĂ©sespoir. Il aplatit ses oreilles, et tout Ă  coup, il se fit quelque chose qui calma soudain tous les chevaux. La plus vieille jument, Viazopourikha, s'approcha, flaira le hongre et soupira. Le hongre soupira aussi... V Au milieu de la cour Ă©clairĂ©e parla lune se dressait la haute et maigre figure du hongre, avec sa grande selle Ă  pommeau. Les chevaux, immobiles et dans un silence profond, l’entouraient, comme s’ils apprenaient de lui quelque chose d’extraordinaire. Et en effet, ils entendaient quelque chose de nouveau et d’inattendu. Voici ce qu’ils apprenaient du hongre... LA PREMIERE NUIT — Je suis le fils de LubeznĂŻ 1 er et de Baba. Mon nom, d’aprĂšs la gĂ©nĂ©alogie, est Moujik I* r . Je suis Moujik I er , d’aprĂšs la gĂ©nĂ©alogie, et mon nom Kholstomier me fut donnĂ© par les gens Ă  cause de mon allure longue et large, inconnue 164 KHOLSTOMIER en Russie. Par l’origine, il n’y a pas au monde de cheval supĂ©rieur Ă  moi. Je ne vous l’ai jamais dit, Ă  quoi bon, vous ne m’auriez jamais reconnu, pas plus que Viazopourikha qui Ă©tait avec moi au haras de Khrienovo et qui .vient seulement de me reconnaĂźtre. Vous ne me croiriez pas n’était le tĂ©moignage de Viazopourikha. Je ne vous l’aurais jamais dit, je n’ai pas besoin de la pitiĂ© d’un cheval. Mais vous l’avez voulu. Oui, je suis ce Kholstomier que les amateurs cherchaient et ne trouvaient pas. Ce Kholstomier que le comte lui-mĂȘme connaissait et qu’il a expĂ©diĂ© du haras parce que je dĂ©passais son favori Cygne. Quand je naquis je ne savais pas ce que signifiait ĂȘtre pie. Je pensais ĂȘtre un cheval. Je me rappelle que la premiĂšre remarque sur mon pelage me frappa profondĂ©ment ainsi que ma mĂšre. Je naquis probablement la nuit. Vers le matin, lĂ©chĂ© dĂ©jĂ  par ma mĂšre, je me tenais sur les pattes. Je me souviens que tout le temps je voulais quelque chose et que tout me semblait Ă  la fois extraordinairement Ă©tonnant et trĂšs simple. Les Ă©curies Ă©taient chez nous dans de longs corridors chauffĂ©s, avec des portes grillĂ©es Ă  travers lesquelles on voyait tout. Ma mĂšre me tendit la mamelle, et moi j’étais encore si innocent que je passais mon nez tantĂŽt sous les pattes de devant, tantĂŽt dans l’auge. Tout K110LST0MIER 165 Ă  coup ma mĂšre se retourna vers la porte grillĂ©e et, soulevant sa patte au-dessus de moi, se recula. Le palefrenier du service de jour regardait dans notre Ă©curie Ă  travers la grille. — En voilĂ ... Babaamisbas, dit-il, et il poussa le verrou. Il passa sur la paille fraĂźche et m’enlaça de ses mains. —Regarde Tarass ! il est pie comme une pie! —cria-t-il. Je me dĂ©gageai et tombai sur les genoux. — En voilĂ  un petit diable ! — prononça-t-il. Ma mĂšre s’inquiĂ©ta, mais n’essaya pas de me dĂ©fendre et seulement, en soupirant lourdement, lourdement, se recula un peu de cĂŽtĂ©. Les palefreniers arrivĂšrent et se mirent Ă  me regarder. L’un d’eux courut annoncer le fait au palefrenier chef. Tous riaient en regardant mes taches pies et me donnaient divers noms Ă©tranges. Non seulement je ne comprenais pas ce que signifiaient ces mots, mais ma mĂšre non plus. Jusqu'ici, parmi tous nos parents il n’y avait pas eu un seul pie ; mais nous ne pensions pas qu’il y eĂ»t Ă  cela quelque chose de mauvais. Et tout le monde louait ma corpulence et ma force. — Ah! comme il est vif, — dit le palefrenier, — on ne peut pas le retenir. BientĂŽt aprĂšs le chef palefrenier Ă©tait lĂ  et examinait mon pelage ; il semblait mĂȘme attristĂ©. — Qu’est-ce qui nous a donnĂ© un tel monstre ! dit-il. Le gĂ©nĂ©ral ne le laissera pas dans le 166 KHOLSTOMIER haras. — Eh ! Baba, tu m’as bien arrangĂ© ! fit-il Ă  ma mĂšre. Valait mieux un chauve qu’une pie. Ma mĂšre ne rĂ©pondit rien et comme toujours en pareil cas, soupira de nouveau. — Et de quel diable est-il nĂ© ? C’est comme un moujik, — continua- t-il. — On ne peut pas le laisser dans le haras, c’est une honte! Et il est beau, trĂšs beau ! — disait-il et disaient tous en me regardant J Quelques jours plus tard le gĂ©nĂ©ral vint en personne. Il m’examina, etde nouveau, tous semblaient terrifiĂ©s de quelque chose et nous insultaient, moi et ma mĂšre, pour la couleur de mon pelage. — Et il est beau, trĂšs beau, — disaient tous ceux qui me voyaient. Jusqu’au printemps nous vĂ©cĂ»mes dans le haras, tous sĂ©parĂ©s, chacun prĂšs de sa mĂšre, seulement, parfois, quand la neige des toits commença Ă  fondre au soleil, on nous laissait sortir avec nos mĂšres dans la large cour couverte de paille fraĂźche. LĂ ,' pour la premiĂšre fois, je connus tous mes parents proches et Ă©loignĂ©s. LĂ  je voyais diverses portes les juments cĂ©lĂšbres de ce temps avec leurs poulains. LĂ  se trouvaient la vieille Hollandaise, Mouchka la fille de Smetanka, Krasnoukha, Dobro- khotikha, le cheval de selle; toutes les cĂ©lĂ©britĂ©s d’alors se rĂ©unissaient ici avec leurs poulains, se promenaient au soleil, se couchaient sur la paille fraĂźche, se flairaient comme de simples chevaux. Je ne puis oublier, jusqu’à prĂ©sent la vue de ce KHOLSTOMIER 167 haras plein des belles de ce temps. Ça vous semble Ă©trange de penser et de croire que j’étais jeune et vif, mais c’était ainsi... LĂ  se trouvait cette mĂȘme Viazopourikha, qui Ă©tait alors une poulaine d’un an, une petite poulaine charmante, gaie, vive, et, soit dit sans l’offenser, bien qu’elle ne soit pas maintenant considĂ©rĂ©e comme une raretĂ©, par le sang, elle Ă©tait alors parmi les pires. Elle meme vous le dira. Mon bariolage, qui dĂ©plaisait tant aux hommes, plaisait beaucoup Ă  tous les chevaux. Tousm’entouraient, m’admiraient etjouaientavec moi. Je commençais Ă  oublier la parole des hommes sur mon tatouage et me sentais heureux. Mais bientĂŽt j’éprouvais une premiĂšre douleur et ma mĂšre en Ă©tait la cause. Quand dĂ©jĂ , la neige commençait Ă  fondre, que les moineaux pĂ©piaient sur les auvents, que dans l’air le printemps commençait Ă  se faire sentir fortement, les relations entre ma mĂšre et moi changĂšrent. Son caractĂšre Ă©tait mĂ©connaissable. TantĂŽt, sans aucune cause, elle se mettait Ă  jouer en courant dans la cour, ce qui n’allait point du tout Ă  son Ăąge respectable ; tantĂŽt elle demeurait pensive, et se mettait Ă  s’ébrouer; tantĂŽt elle battait, mordait ses sƓurs; tantĂŽt elle me flairait en hennissant, mĂ©contente ; tantĂŽt elle allait au soleil, posait sa tĂȘte sur l’épaule de sa cousine germaine Kouptchikha, et longtemps, pensivement, lui grattait le dos et 168 KHOLSTOMIER me repoussait de ses mamelles. Un jour le palefrenier chef vint et ordonna de lui mettre le mors et de l’emmener dans l’enclos. Elle hennit ; je lui rĂ©pondis et me jetai derriĂšre elle, mais elle ne se tourna pas vers moi. Le cocher Tarass me saisit pendant qu’on refermait la porte sur ma mĂšre qui partait. Je m’élançai, je renversai le palefrenier dans la paille, mais la porte Ă©tait fermĂ©e et je n’entendais que le hennissement de plus en plus lointain de ma mĂšre, et dans ce hennissement je ne sentais plus l’appel, mais une autre expression. A sa voix, rĂ©pondit, de loin, la voix puissante que je reconnus aprĂšs, celle de DobrĂŻ premier, que deux palefreniers amenaient au rendez-vous avec ma mĂšre. Je ne me rappelle pas comment Tarass sortit de l’enclos. J’étais trĂšs triste et je sentais que j’avais perdu pour toujours l’amour de ma mĂšre. Et tout cela parce que je suis pie», pensai-je en me rappelant les paroles des gens Ă  propos de mon pelage ; et je fus pris d’une telle colĂšre que je commençai Ă  me frapper la tĂȘte et les genoux contre les murs de l’écurie, et je fis cela jusqu’à ce que, tout en sueur, je succombasse Ă  la fatigue. Quelque temps aprĂšs, ma mĂšre revint prĂšs de moi je l’entendis arriver Ă  l’écurie parle couloir, au trot, et d’une allure pas habituelle. On lui ouvrit la porte ; je ne la reconnus pas tant elle Ă©tait rajeunie et embellie. Elle me flaira, s’ébroua KHOLSTOMIER 169 et se mil Ă  crier. A tout son aspect je compris qu’elle ne m’aimait plus. Elle me parla de la beautĂ© de DobrĂŻ et de son amour pour lui. Leurs rendez-vous continuĂšrent, et mes relations avec ma mĂšre devinrent de plus en plus froides. BientĂŽt on nous lĂącha sur l’herbe. A ce moment je connus de nouvelles joies qui me consolĂšrent de la perte de l’amour de ma mĂšre. J’avais des amis et des camarades. Nous savions maintenant manger de l’herbe, hennir comme les grands et, soulevant la queue, sauter en cercle autour de nos mĂšres. C’était l’heureux temps. On me passait tout ; tous m’aimaient, m’admiraient et regardaient avec indulgence tout ce que je faisais. Ça ne dura pas longtemps. C’est alors qu’il m'arrivera quelque chose d'horrible... » Le hongre soupira lourdement et s’éloigna des chevaux. L'aube montait depuis dĂ©jĂ  longtemps. Les portes grincĂšrent. Xester entra. Les chevaux se sĂ©parĂšrent. Le palefrenier arrangea la selle sur le hongre et emmena le troupeau. VI LA DEUXIEME NUIT DĂšs que les chevaux furent enfermĂ©s, de nouveau ils s’arrĂȘtĂšrent autour du cheval pie. — Au mois d’aoĂ»t, on me sĂ©para de ma mĂšre, — continua le cheval pie — mais je n’en eus point de chagrin particulier, j’avais remarquĂ© que ma mĂšre portait dĂ©jĂ  mon frĂšre cadet, le cĂ©lĂšbre Oussane, et je n’étais plus pour elle ce que j’étais autrefois. Je n’étais pas jaloux, je me sentais devenir plus froid envers elle. En outre, je savais qu’en quittant ma mĂšre, je rentrerais dans la section commune des poulains oĂč nous Ă©tions par deux ou trois, et chaque jour, toute la bande sortait dehors. J'Ă©tais dans le mĂȘme box que MilĂŻ. MilĂŻ Ă©tait un cheval de selle, plus tard l’empereur lui-mĂȘme le monta, et on l’a reprĂ©sentĂ© dans des tableaux et des statues. C’était alors un simple poulain aux poils KHOLSTOMIER 171 brillants, doux, au cou de cygne, aux jambes unies et fines comme des cordes. Il Ă©tait toujours gai, aimable ; il Ă©tait toujours prĂȘt Ă  jouer, Ă  lĂ©cher ou Ă  plaisanter sur les chevaux et les hommes. ForcĂ©ment, en vivant ensemble, nous devĂźnmes amis, et cette amitiĂ© dura toute notre jeunesse. Il Ă©tait gai et frivole. Il commençait dĂ©jĂ  d’aimer Ă  jouer avec les jeunes juments et se moquait de mon innocence. Et pour mon malheur, par amour-propre, je commençai Ă  l imiter, et bientĂŽt je me laissai aller Ă  l’amour. Ce penchant prĂ©coce fut la cause du plus grand Ă©vĂ©nement de ma vie. Il m’arriva de me laisser entraĂźner... Viazopourikha avait un an de plus que moi, nous Ă©tions particuliĂšrement amis, mais Ă  la fin d e l'automne, je remarquai qu’elle commençait Ă  me fuir... Mais je ne raconterai pas toute cette malheureuse histoire de-mon premier amour. Elle se rappelle elle-mĂȘme ma passion folle qui s’est terminĂ©e par le plus grand changement de ma vie. Les palefreniers se mirent Ă  la chasser et Ă  me battre. Le soir on me mit dans un box Ă  part. Je hennis toute la nuit, comme si je pressentais l’évĂ©nement du lendemain. Le matin, dans le couloir de mon box, arrivĂšrent le gĂ©nĂ©ral, le palefrenier chef, le cocher, et ce fut un vacarme effrayant. Le gĂ©nĂ©ral criait f72 KHOLSTOMIER aprĂšs le palefrenier chef, celui-ci se justifiait en disant qu’il n’avait pas ordonnĂ© de me laisser et que les autres palefreniers avaient fait cela de leur plein grĂ©j Le gĂ©nĂ©ral promit de faire fouetter tout le monde, et dit qu’on ne pouvait pas me laisser entier. Le palefrenier jura de faire tout; ils se turent et s’en allĂšrent. Je ne comprenais rien, mais je remarquais qu’il s’agissait de me faire quelque chose... f Le lendemain je cessais de hennir pour toujours. J’étais devenu ce que je suis. Le monde entier se changeait Ăąmes yeux. Rien ne m’était cher. Je me concentrai et me mis Ă  rĂ©flĂ©chir. D’abord j’avais un dĂ©goĂ»t de tout, je cessais de boire, de manger, de marcher, je ne pensais plus Ă  jouer. Parfois il me venait en tĂšte de sauter, de hennir, mais aussitĂŽt se prĂ©sentait la question terrible Pourquoi ? Pourquoi? Et mes derniĂšres forces se perdaient. Une fois on me promena le soir pendant qu’on ramenait le troupeau du champ. Encore de loin, j’aperçus un nuage de poussiĂšre avec les silhouettes vagues, connues, de toutes nos femelles. J’entendais les hennissements joyeux, les piaffements. Je m’arrĂȘtai, bien que la bride par laquelle me tirait le palfrenier me coupĂąt la nuque, et je me mis Ă  observer la troupe qui s’avançait. Je voulais voir ce bonheur perdu pour toujours. Elle s’avançait et je KHOLSTOMIER 173 distinguais l’une aprĂšs l’autre les figures connues, belles, majestueuses, saines, grasses ; quelques-unes mĂȘme se tournĂšrent vers moi. Je m’oubliai, et, malgrĂ© moi, par vieille habitude, je me mis Ă  hennir et Ă  trotter, mais mon hennissement Ă©tait triste, ridicule, insensĂ©. Dans le troupeau, on n’a pas ri, mais je remarquai que plusieurs, par convenance, se dĂ©tournaient de moi. Evidemment ils Ă©prouvaient de la peine, de la honte, et surtout je leur paraissais drĂŽle. Mon cou mince, mon expression, ma grande > tĂšte j’avais maigri pendant ce temps, mes longues jambes gauches et ma sotte allure au trot que, par vieille habitude, j’avais fait autour du palefrenier, tout cela leur paraissait risible. Aucun ne rĂ©pondit Ă  mon hennissement, tous se dĂ©tournĂšrent de moi. Je compris d’un coup Ă  quel point j'Ă©tais devenu pour toujours Ă©tranger Ă  tous, et je ne me rappelle plus comment je revins au logis avec le palefrenier^ Auparavant dĂ©jĂ  j’avais du penchant pour les choses sĂ©rieuses, la rĂ©flexion ; maintenant une transformation se faisait en moi ma couleur pie, qui excitait tant de mĂ©pris de la part des hommes, mon malheur terrible, inattendu, et ma situation particuliĂšre au haras, que je sentais, mais que je ne pouvais encore nullement m’expliquer, me forçaient Ă  rĂ©flĂ©chir. Je rĂ©flĂ©chis Ă  l’injustice des ‱ hommes envers moi parce que j’étais pie ; je rĂ©flĂ©chis Ă  la mobilitĂ© de l'amour maternel et, en 174 KHOLSTOMIER gĂ©nĂ©ral, de l’amour des femmes, Ă  sa dĂ©pendance des conditions physiques et, principalement, je rĂ©flĂ©chis aux qualitĂ©s de cette Ă©trange espĂšce d’animaux auxquels nous sommes si Ă©troitement liĂ©s et que nous appelons des hommes. Les particularitĂ©s qui me faisaient une situation spĂ©ciale au haras, je les sentais mais ne pouvais les comprendre^. La signification de cette particularitĂ© et des qualitĂ©s des hommes sur quoi elle se basait, me * fut donnĂ©e par la circonstance suivante C’était l’hiver, pendant les fĂȘtes; de la journĂ©e on ne m’avait donnĂ© ni Ă  manger ni Ă  boire ; j’ai su depuis que mon palefrenier s’était enivrĂ©. Le mĂȘme jour le palefrenier en chef entra chez moi, vit que je n’avais pas de nourriture, et se mit Ă  injurier le palefrenier qui n’était pas prĂ©sent, puis s’en alla. Le lendemain, le palefrenier vint dans notre box, avec un camarade, pour nous donner du foin. Je remarquai qu’il Ă©tait particuliĂšrement pĂąle et triste, il y avait surtout dans l’expression de son long dos quelque chose d’important qui excitait la compassion. Il jeta, avec colĂšre, le foin dans le rĂątelier ; je poussai ma tĂȘte Ă  travers son Ă©paule, mais il me donna un si fort coup de poing sur le museau que je m’écartai. Il me lança aussi un coup de botte sous le ventre. — Sans ce vilain, dit-il, rien n’arriverait. — Quoi? demanda l’autre palefrenier. KHOLSTOMTER 175 — Il ne s’inquiĂšte pas des chevaux du comte, et le sien, il le voit deux fois par jour. — Lui a-t-il donnĂ© le cheval pie? — demanda l’autre. — Le chien le sait, s’il l’a vendu ou donnĂ©. On peut laisser mourir de faim tous les chevaux du comte, mais voilĂ , comment a-t-on osĂ© ne pas donner Ă  manger Ă  son poulain! Couche-toi, dit- il, et il commence Ă  me battre ! C’est pas un chrĂ©tien ! Il a plus de pitiĂ© pour la bĂȘte que pour l’homme. Il ne porte pas la croix Ă©videmment ! Barbare! Il a comptĂ© lui-mĂȘme! Le gĂ©nĂ©ral n’a pas tant fouettĂ©. Il m’a dessinĂ© tout le dos. Non, il n’apasl’ñme chrĂ©tienne. i J’ai bien compris ce qu’ils ont dit sur la fustigation et le christianisme, mais le sens de ces paroles son poulain, le poulain Ă  lui me restait obscur. De ces paroles je conclus que les hommes supposaient quelque lien entre moi et le palefrenier chef. En quoi consistait ce lien, je ne pouvais absolument le comprendre Seulement beaucoup plus tard, quand on m’a sĂ©parĂ© des autres chevaux, je compris ce que cela voulait dire. Alors je ne pouvais nullement comprendre ce que signifiait qu’on m’appelĂąt la propriĂ©tĂ© d’un homme. Les mots ?non cheval» se rapportaient Ă  moi, un ĂȘtre vivant; cela me semblait aussi Ă©trange que les paroles ma terre », mon air », mon eau. » 176 KHOLSTOMIER Mais ces paroles eurent sur moi une grande influence. J’y pensai sans cesse et, longtemps aprĂšs, par les rapports les plus divers avec les hommes, je compris enfin la signification qu’ils attribuaient Ă  ces expressions Ă©tranges. Voici leur signification les hommes ne se guident pas dans la vie par des actes, mais par des paroles. Ils aiment moins la possibilitĂ© de faire ou de ne pas faire quelque chose, que celle de parler de divers objets avec des paroles convenues entre eux. Les paroles qu’ils regardent comme trĂšs importantes sont mon, mien. Ils les disent de divers objets, de divers ĂȘtres, de diverses choses, mĂȘme de la terre, des hommes, des chevaux. Ils conviennent que pour une certaine chose un seul homme dira ma. Et celui qui, selon ce jeu convenu entre eux, dit mon, sur le plus grand nombre de choses, celui-ci est considĂ©rĂ© comme le plus heureux. Pourquoi cela, je ne sais, mais c’est ainsi. Depuis longtemps j’essayais de me l’expliquerpar des avantages directs mais c’était inexact. Par exemple, beaucoup de ces gens qui m’ont appelĂ© leur cheval n’ont pas montĂ© sur moi, mais d’autres me montaient. Ce n’étaient pas eux non plus qui me nourrissaient, mais d’autres ; ce n’étaient pas ceux qui m’appelaient leur cheval » qui me faisaient du bien, mais le palefrenier, le vĂ©tĂ©rinaire et, en gĂ©nĂ©ral, des Ă©trangers. KHOLSTOMIER 177 Dans la suite, eu Ă©largissant le cercle de mes observations, je me suis convaincu que ce n’est pas seulement envers nous, chevaux, que la conception mon n’a d’autre base que l’instinct bas et grossier appellĂ© par les hommes le sentiment ou le droit de propriĂ©tĂ©. L’homme dit ma maison » et il ne l’habite jamais et se soucie seulement de sa construction et de son entretien. Le marchand dit ma boutique, ma boutique de drap » etil n’a pas l’habit du meilleur drap qui se trouve dans sa boutique. 11 y a des hommes qui appellent la terre la leur, et qui n’ont jamais vu cette terre, qui n’y ont pas marchĂ©. 11 y a des hommes qui appellent miens d’autres hommes et qui n'ont jamais vu ces hommes, et tout leur rapport envers ces hommes, consiste Ă  leur faire du mal. Il y a des hommes qui appellent des femmes, leur femme » ou leur Ă©pouse », et ces femmes vivent avec d’autres hommes. Et les hommes aspirent Ă  la vie non pour faire jugent bon, mais pour appeler sien le plus grand nombre de choses. Je suis convaincu maintenant que c’est lĂ  la diffĂ©rence essentielle entre nous et les hommes. C’est pourquoi, sans parler dĂ©jĂ de nos autres supĂ©rioritĂ©s sur les hommes, par cela seul nous pouvons dire hardiment que dans l’échelle des ĂȘtres vivants nous sommes supĂ©rieurs aux hommes. L’activitĂ© des hommes, au moins de ceux avec qui je fus en TolstoĂŻ — vi. — KholstomĂŻer . 12 178 KHOLSTOMIER rapport, est guidĂ©e par les paroles, et la nĂŽtre par les actes. Et voilĂ  ce droit de dire de moi mon cheval », le palefrenier l’avait reçu du gĂ©nĂ©ral; c’est pourquoi il avait fouettĂ© l’autre palefrenier. Cette dĂ©couverte me frappa profondĂ©ment et, jointe aux idĂ©es et raisonnements que suggĂ©rait aux hommes mon pelage pie, aux rĂ©flexions provoquĂ©es en moi par la trahison de ma mĂšre, elle fit de moi le hongre sĂ©rieux et profond que je suis. J’étais triplement malheureux j’étais pie, j’étais hongre et les hommes s’imaginaient que j’appartenais non Ă  Dieu et Ă  moi-mĂȘme, comme tout ĂȘtre vivant, mais au palefrenier chef. Les consĂ©quences de ce qu’ils avaient imaginĂ© sur moi Ă©taient multiples.. La premiĂšre c’est qu’on me tenait Ă  part, j'Ă©tais mieux nourri, menĂ© plus souvent par la bride et attelĂ© plus tĂŽt. J’avais deux ans quand on m’attela pour la premiĂšre fois. Je me rappelle que la premiĂšre fois, le palefrenier chef, qui s’imaginait que je lui appartenais, avec une foule d’autres palefreniers, se mit Ă  m’atteler. Attendant de ma part rĂ©volte ou rĂ©sistance, ils m’avaient entravĂ© avec une corde pour me pousser dans les brancards. Ils me mirent sur le dos une large croix de cuir et l’attachĂšrent au brancard pour que je ne pusse frapper du derriĂšre. Et moi, je n’attendais que l’occasion pour montrer mon dĂ©sir et mon amour du travail. KIIOLSTOMIER 179 Ils s’étonnaient que je me laissasse atteler comme un vieux cheval. On se mit Ă  me promener et, je m’exerçai Ă  trotter. Mes progrĂšs augmentaient de jour en jour, de sorte que, trois mois aprĂšs, le gĂ©nĂ©ral lui-mĂȘme et beaucoup d’autres louaient mon allure. Mais, chose Ă©trange, prĂ©cisĂ©ment parce qu’ils s’imaginaient que je n Ă©tais pas Ă  moi, mais au palefrenier chef, mon allure prenait pour eux une tout autre importance. Mes frĂšres, les trotteurs, Ă©taient promenĂ©s dans des champs de course. On mesurait combien ils pouvaient porter ; on allait les regarder dans des cabriolets dorĂ©s ; on les couvrait de mantes de prix. Moi j’étais attelĂ© au simple drojki du palefrenier chef, et j’allais, pour ses affaires, Ă  Tchesmenka et autres hameaux. Tout cela parce que j’étais pie, et surtout, parce que, d’aprĂšs leur opinion, je n’étais pas au comte mais au palefrenier chef Demain, si nous sommes de ce monde, je vous raconterai la consĂ©quence principale qu’eut pour moi ce droit de propriĂ©tĂ© que s’attribuait le chef palefrenier. » Tout ce jour les chevaux se montraient respectueux envers Kholstomier, mais la conduite de Nester restait aussi grossiĂšre. Le poulain gris du moujik, en se rapprochant du troupeau, hennissait et la jument grise coquetait de nouveau. YII LA TROISIÈME NUIT La nouvelle lune venait de naĂźtre et son mince croissant Ă©clairait la figure de Kholstomier qui se tenait au milieu de la cour. Les chevaux se pressaient autour de lui. — La principale consĂ©quence, Ă©tonnante pour moi, de ce fait que je n’étais ni au comte, ni Ă  Dieu, mais au palefrenier, — continua le cheval pie, — c’est que mon plus grand mĂ©rite mon allure vive, devint la cause de mon exil. On promenait Cygne sur la piste et le palefrenier en chef, qui venait avec moi de Tchesmenka, s’arrĂȘta avec moi prĂšs de la piste. Cygne passait devant nous. Il trottait bien mais quand mĂȘme il s’en croyait. Il n’avait pas enlui cette vivacitĂ© que j’avais moi dĂšs qu’une patte se posait, l’autre se sou- KHOLSTOMIER 181 levait instantanĂ©ment ; pas trace du moindre effort; chaque effort faisait avancer. Cygne passa devant nous, je m’avançai sur la piste. Le palefrenier ne me retenait pas. — Quoi ! ne faut-il pas mesurer mon cheval pie ? cria-t-il. Et quand Cygne se trouva pour la seconde fois sur la mĂȘme ligne que moi, il me laissa. Cygne avait dĂ©jĂ  de l’entraĂźnement, c’est pourquoi je fus en retard au premier tour. Mais au second, j’avais regagnĂ© de la distance; je m’approchai du drojki , puis le rejoignis et le dĂ©passai. On fĂźt une seconde expĂ©rience la mĂȘme chose. J’étais plus vif. Cette circonstance horrifia tout le monde. Le gĂ©nĂ©ral exigea qu’on me vendĂźt au plus vite et le plus loin possible pour qu’on n’entendĂźt pas parler de moi. Autrement le comte le saura et ce sera un malheur ! » disait-il. Et l’on me vendit Ă  la foire, Ă  un maquignon. Je restai peu de temps chez le maquignon. Un hussard envoyĂ© pour la remonte m’acheta. Tout cela Ă©tait si injuste, si cruel, que j’étais heureux quand on m’emmena du haras de Khrienovo et qu’on me sĂ©para pour toujours de ceux qui m’étaient chers et proches. Je souffrais trop parmi eux. Amour, honneur, libertĂ©, ils avaient tout, et moi travail, humiliation, travail jusqu’à la fin de mes jours. Pourquoi? Parce que j’étais pie et qu’à cause de cela je devais ĂȘtre le cheval de n’importe qui... » Kholstomier ne put en raconter plus long ce 182 KÜOLSTOMIER soir-la. Un Ă©vĂ©nement qui troubla tous les chevaux se produisait dans l’enclos. Kouptchikha, la jument pleine, trĂšs en retard, qui d’abord Ă©coutait le rĂ©cit, se tourna tout Ă  coup, partit lentement vers le hangar et se mit Ă  gĂ©mir si haut que tous les chevaux y firent attention. Ensuite, elle se coucha, se releva et se coucha de nouveau. Les vieilles juments comprenaient ce qu'elle avait, mais les jeunes Ă©taient Ă©mues, s’éloignaient du hangar et entouraient la malade. Le matin un nouveau poulain, chancelant sur ses petites pattes, Ă©tait nĂ©. Nester appela le palefrenier ; la jument et son poulain furent emmenĂ©s Ă  l’écurie, et les chevaux partirent Ă  la prairie, sans eux. VIII LA QUATRIÈME NUIT Le soir quand les portes furent fermĂ©es, que tout devint calme, le cheval pie continua ainsi — En passant ainsi de mains en mains, j’ai rĂ©ussi Ă  beaucoup observer les hommes et les chevaux. OĂč je restai le plus longtemps, ce fut chez deux maĂźtres un prince, officier des hussards, ensuite une vieille femme qui habitait prĂšs de l’église de Saint-Nicolas. Chez l’officier de hussards je passai le meilleur temps de ma vie. Bien qu’il fut la cause de ma perte, bien qu'il n’aimĂąt jamais rien ni personne, je l’aimais, et je l’aimais prĂ©cisĂ©ment pour cela. Ce qui me plaisait en lui c’est qu’il Ă©tait beau, heureux, riche, et n’aimait personne. Vous comprenez, c'est notre sentiment Ă©levĂ© de cheval ! Sa froideur, ma dĂ©pendance de lui, donnaient une forceparticu- liĂšreĂ  mon amour pour lui Tue-moi, — pensais- 184 KHOLSTOMIER je dans nos beaux jours — j’en serai heureux! » Il m’acheta chez le maquignon Ă  qui le palefrenier m’avait vendu huit cents roubles. Il m’acheta parce qu’il n’avait pas de pie Ce fut mon meilleur temps. Il avait une maĂźtresse. Je le savais parce que chaque jour je le menais chez elle et que, parfois, je les promenais ensemble. Sa maĂźtresse Ă©tait une beautĂ© ; lui aussi Ă©tait beau, et son cocher aussi, et Ă  cause de cela je les aimais tous, j’étais enchantĂ© de la vie. Ma vie se passait ainsi le matin, l’aide-palefrenier venait me nettoyer, pas le palefrenier lui-mĂȘme, mais son aide, c’était un jeune garçon pris parmi les paysans. Il ouvrait la porte, faisait sortir la vapeur, ĂŽtaitle fumier, la couverture, et commençait Ă  me gratter le corps avec une brosse, et avec une Ă©trille, il marquait des taches blanches sur les poutres du parquet creusĂ©es par des crampons. En plaisantant, je mordais ses manches et frappais du pied. Ensuite on nous amenait l’un aprĂšs l’autre vers un baquet 'd’eau froide, et le garçon admirait les taches pies, lissĂ©es, rĂ©sultat de son travail, la jambe droite comme une flĂšche avec un large sabot, et la croupe luisante et le dos large au point de s’y coucher. DerriĂšre le haut rĂątelier, on mettait du foin, et dans l’auge de chĂȘne, l’avoine. ThĂ©ophane arrivait, puis le palefrenier en chef. Le maĂźtre et le cocher se ressemblaient. Tous les deux n’avaient peur de rien et n’aimaient personne, KIIOLSTOMIER 185 sauf eux-mĂȘmes, et pour cela tous les aimaient_ ThĂ©ophane Ă©tait vĂȘtu d’une blouse rouge, d’un pantalon de coton et d’une poddiovka 1. Je l’aimais quand, aux jours de fĂȘtes, pommadĂ©, en poddiovka, il entrait dans l’écurie et criait — Eh bien, animal, as-tu oubliĂ© ! » Et il me poussait la jambe avec le manche de la fourche. Il ne poussait jamais fort, mais pour plaisanter. Moi, je comprenais aussitĂŽt la plaisanterie et, en couchant l’oreille, je claquais des dents. Chez nous, il y avait un trotteur noir ; la nuit on m’attelait avec lui. Ce Polkane ne comprenait pas la plaisanterie ; il Ă©tait tout simplement mĂ©chant comme un diable Je me trouvais Ă  cĂŽtĂ© de lui, dans l’écurie, et il lui arrivait de me mordre pour tout de bon. ThĂ©ophane n’avait pas peur de lui II lui arrivait de s’approcher et de pousser un cri ; on aurait dit qu’il voulait le tuer. Non, rien, et ThĂ©ophane lui mettait le licou. Une fois, Ă©tant attelĂ© avec lui, nous nous sommes emballĂ©s au Pont-des-MarĂ©chaux. Ni le maĂźtre, ni le cocher n’étaient effrayĂ©s. Ils riaient, criaient aprĂšs les gens, se retournaient en se retenant, et comme ça, personne n’était Ă©crasĂ©. A leur service j’ai perdu mes meilleures qualitĂ©s et la moitiĂ© de ma vie. C’est lĂ  qu’on m’a gavĂ© de breuvage et abĂźmĂ© les jambes... 1 VĂȘtement long sans manches qu’on met en dessous du caftan. 186 KHOLSTOMIER Mais, malgrĂ© tout, c’était le meilleur temps de ma vie ! A midi on venait, on attelait, graissait les sabots, mouillait le toupet et la criniĂšre et Ton me poussait entre les brancards. Les traĂźneaux Ă©taient en roseaux tressĂ©s recouverts de velours ; les harnais avaient de petits anneaux d’argent; les guides Ă©taient en soie, et, pendant un temps, j’avais un fdet. L’attelage Ă©tait tel que, quand toutes les courroies Ă©taient bouclĂ©es et arrangĂ©es, on ne pouvait distinguer oĂč se terminait l’attelage et oĂč commençait le cheval. On attelait toujours dans le hangar. Il arrivait queTbĂ©o- phane, le derriĂšre plus large que les Ă©paules, une ceinture rouge sous les aisselles, inspectait l’attelage, s’asseyait, rĂ©parait son cafetan, mettait ses pieds sur l’étrier, plaisantait, mettait en travers, comme toujours, le fouet avec lequel il ne me touchait presque jamais et qu’il portait seulement comme ça, par convenance, et disait Va! » Et en jouant Ă  chaque pas je sortais de la porte cochĂšre. Une cuisiniĂšre qui Ă©tait entrĂ©e pour jeter les ordures, s’arrĂȘtait au seuil; un paysan qui apportait dubois s’arrĂȘtait aussi et regardait, les yeux grands ouverts. Il sortait, faisait quelques pas et s’arrĂȘtait ; les valets sortaient, les cochers arrivaient ; les conversations commençaient. On attend, toujours. Parfois nous restions trois heures prĂšs du perron. Nous tournions de temps en temps, puis nous nous arrĂȘtions de nouveau. KHOLSTOMIER 187 Enlin, on entendait du bruit dans le vestibule. En habit, paraissait le gris Tikhone, avec son gros ventre. Approche ! » On n’avait pas encore cette sotte habitude de dire En avant ! » comme si je ne savais pas qu’on ne va pas en arriĂšre mais en avant !... ThĂ©ophane claquait des lĂšvres, s’approchait et le prince sortait rapidement, nĂ©gligemment comme s’il n’y avait rien que de trĂšs naturel Ă  ses traĂźneaux, Ă  son cheval, mĂȘme Ă  ThĂ©ophane qui voĂ»tait son dos et tendait les bras d’une telle façon, qu’il semblait qu’on ne pĂ»t les tenir longtemps ainsi. Le prince sortait en manteau Ă  col de loutre argentĂ©e qui cachait son visage beau etrouge, aux sourcils noirs, qu’il n’eĂ»t jamais fallu cacher. Il sortait en faisant du bruit avec son sabre, ses Ă©perons, avec les quartiers de cuivre de ses galoches. En passant sur le tapis, comme s’il se hĂątait, il ne faisait aucune attention ni Ă  moi, ni Ă  ThĂ©ophane, mais Ă  ce fait que tout le monde, sauf lui-mĂȘme, le regardait et l’admirait. ThĂ©ophane claquait des lĂšvres, moi je m’habituais aux guides, et, honnĂȘtement, nous allions au pas'et nous arrĂȘtions. Je regarde le prince de cĂŽtĂ©, hoche ma belle tĂšte et mon fin toupet... Le prince est de bonne humeur, parfois il plaisante avec ThĂ©ophane. ThĂ©ophane, sa belle tĂȘte tournĂ©e Ă  peine, rĂ©pond et, sans bouger les mains, fait un mouvement des guides Ă  peine visible, mais que je 188 KHOLSTOMIER comprends. Une, deux, trois... mon allure est de plus en plus large ; en tressaillant de chaque muscle, je jette la neige avec la boue sur le devant du traĂźneau. Dans ce temps, on n’avait pas aussi la sotte habitude d’aujourd’hui de crier Oh! » comme si le cocher se trouvait mal, mais le comprĂ©hensible Va ! prends garde ! va ! » — \ a, prends garde ! crie ThĂ©ophane, et les gens s’écartent et s’arrĂȘtent et tournent la tĂȘte pour admirer le beau hongre, le beau cocher et le beau maĂźtre... J’aimais surtout Ă  dĂ©passer un trotteur. Quand de loin, avec ThĂ©ophane, nous apercevions un attelage digne de nos efforts, en courant comme lĂšvent, nous l’approchions de plus en plus. Lançant dĂ©jĂ  la boue derriĂšre le traĂźneau je rejoignais le voyageur. Je m’ébrouais au dessus de sa tĂȘte. J’étais au mĂȘme rang que l’autre, qui disparaissait Ă  ma vue et, derriĂšre, je n’entendais plus que des sons de plus en plus lointains. Et le prince. ThĂ©ophane et moi, nous nous taisions et avions l’air d’aller tout simplement Ă  notre affaire sans remarquer les chevaux lambins que nous rencontrions en chemin. J’aimais dĂ©passer un beau trotteur, mais j’aimais aussi me rencontrer avec lui. Une minute, un son, un regard, nous sommes dĂ©jĂ  sĂ©parĂ©s, et, de nouveau, isolĂ©s chacun de notre cĂŽtĂ©... Les portes grincĂšrent ; les voix de Nester et de Vaska se firent entendre. IX LA CINQUIÈME NUIT Le temps commençait Ă  changer. Il Ă©tait sombre. Le matin il n’v avait pas de rosĂ©e, mais il faisait lourd et les moucherons s’accrochaient. AussitĂŽt que le troupeau fut arrivĂ©, les chevaux se rĂ©unirent autour du cheval pie qui termina ainsi son histoire — Cette vie heureuse cessa bientĂŽt. Je vĂ©cus ainsi ' seulement deux annĂ©es. A la fin du deuxiĂšme hiver, il m’arriva l’évĂ©nement le plus heureux pour moi et, aprĂšs cela, mon plus grand malheur. C’était pendant le carĂȘme, j’avais amenĂ© le prince aux courses. AtlasnĂŻ et Bitchok couraient. Je ne sais pas ce qu ils faisaient lĂ -bas dans le pavillon, mais je sais qu’il sortit et ordonna Ă  ThĂ©ophane de me mettre sur la piste. Je me rappelle qu’on me mit sur la piste, on me plaça et on plaça AtlasnĂŻ. AtlasnĂŻ Ă©tait attelĂ© au petit traĂźneau de course et moi au traĂźneau de ville. Au premier tour je le 190 KHOLSTOMIER dĂ©passai cris et acclamations d’enthousiasme me saluĂšrenUQuand on me promena, la foule me suivit. Cinq personnes proposĂšrent au prince des milliers... Il se contenta de rire ses dents blanches. — Non, dit-il, ce n’est pas un cheval, c’est un ami. Je ne le donnerais pas pour un monceau d’or- Au revoir, messieurs ! Il ouvrit le tablier et s’assit. — A Ostojenka ! C’était la demeure de sa maĂźtresse, et nous volons... C’était notre dernier jour de bonheur. Nous arrivĂąmes chez elle. 111 appelait la sienne, et elle en aimait un autre, elle Ă©tait partie avec lui. Il apprit cela chez elle, dans son appartement. Il Ă©tait cinq heures. Sans me dĂ©teler il partit la chercher. Ce qui n’était jamais arrivĂ©, on me fouetta et l’on me lança au galop. Pour la premiĂšre fois je butai, et, honteux voulus me rattraper. Mais tout Ă  coup j’entends le prince qui crie d’une voix changĂ©e Frappe ! Et le fouet siffle et me cingle... Je galopais et ^_frappais des pattes sur le devant du traĂźneau. Nous l’avons rejointe Ă  vingt-cinq verstes. Je l’amenai, mais tremblai toute la nuit, et ne pus rien manger. Le matin on me donna de l’eau. Je bus, et pour toujours j’avais cessĂ© d’ĂȘtre le cheval que j’étais, j’étais malade. On m’a tourmentĂ©, estropiĂ©, soignĂ©, comme disent les hommes. Mes KH0LST0M1ER 191 sabots ont tombĂ©, j’ai eu des tumeurs, mes jambes se sont courbĂ©es, mon poitrail s’est enfoncĂ©, et tout mon corps est devenu mou et faible. On me vendit Ă  un maquignon. Il me fit manger des carottes et encore quelque autre chose, il me fit mĂ©connaissable afin de pouvoir tromper sur mon compte quelqu’un peu connaisseur. Je n’avais ni force, ni allure. En outre, le maquignon me tourmentait ainsi aussitĂŽt que venaient des acheteurs, il entrait dans ‱ mon Ă©curie et commençait Ă  me frapper avec un grand fouet et Ă  m’effrayer, si bien qu’il m’amenait jusqu’à la fureur. Ensuite, il effaçait les traces du fouet et me faisait sortir. Une vieille femme m’acheta chez le maquignon. Elle allait toujours Ă  l’église Saint-Nicolas et faisait fouetter son cocher. Le cocher pleurait dans ma stalle, et je reconnus que les larmes ont un goĂ»t agrĂ©able, salĂ©. Puis la vieille mourut. Son gĂ©rant me prit Ă  la campagne et me vendit Ă  un marchand du village. Une fois, ayant mangĂ© trop de froment, je tombai malade et devins pire. On me vendit Ă  un paysan. LĂ , je labourais et mangeais Ă  peine ; on me blessa la patte avec une faux. De nouveau, je tombai malade. Un bohĂ©mien m’échangea. Il me fit souffrir horriblement et enfin me vendit au gĂ©rant d’ici. Et maintenant je suis lĂ ... » Tous se turent, la pluie commençait Ă  tomber. X En rentrant Ă  la maison, le lendemain soir, le troupeau rencontra le maĂźtre avec un hĂŽte. Joul- diba, en approchant de la maison, aperçut de cĂŽtĂ©, deux hommes l’un Ă©tait le jeune maĂźtre, en chapeau de paille; l’autre, grand, gros, essoufflĂ©, Ă©tait un militaire. La vieille regarda les hommes de cĂŽtĂ©, et, en s’écartant un peu, passa prĂšs d’eux. Les autres, la jeunesse, s’agitĂšrent surtout quand le maĂźtre et son hĂŽte entrĂšrent exprĂšs au milieu des chevaux en se dĂ©signant quelque chose et causant. - VoilĂ , celle-ci, je l'ai achetĂ©e chez Voiéïkov, la pommelĂ©e, — dit le maĂźtre. — Et celle-ci, laJeune noire, auxpattesblanches, chez qui ? Elle est belle, — dit l'hĂŽte. Ils parlaient de beaucoup de chevaux, s’arrĂȘtant devant certains. Ils remarquĂšrent aussi la jument brune. KIIOLSTOMIER 193 — Elle m’est restĂ©e des chevaux de selle du haras de Khrienovo, — dit le maĂźtre. Ils ne pouvaient regarder tous les chevaux en mouvement. Le maĂźtre appelaNester, et le vieillard, en piquant des talons les cĂŽtes du cheval pie, accourut au trot. Le hongre boitait d’une patte, mais courait de telle façon qu’on voyait, qu’en aucun cas, il ne se rĂ©volterait, mĂȘme si on lui ordonnait de courir de toutes ses forces au bout du monde. Il Ă©tait mĂȘme prĂȘta courir au galop et essayait de le faire de la jambe droite. — VoilĂ , je puis affirmer, qu’il n’y a pas en Russie, une meilleure jument, — dit le maĂźtre en dĂ©signant l’une des juments. L’hĂŽte fit des compliments au maĂźtre qui s’agitait, marchait, courait, montrait, racontait la gĂ©nĂ©alogie de chaque cheval. L’hĂŽte en avait Ă©videmment assez d’écouter le maĂźtre et il inventait des questions pour faire croire qu’il y prenait de l’intĂ©rĂȘt. — Oui, oui ! — disait-il distraitement. — Regardez donc, — disait le maĂźtre, sans rĂ©pondre, — regardez les jambes... ça m’a coĂ»tĂ© cher; et le troisiĂšme Ă©talon qu’elle a produit court dĂ©jĂ  chez moi. — Et il court bien ? — demanda l’hĂŽte. Ils discutaient ainsi sur chaque cheval et il n’y avait plus rien Ă  montrer. Ils se turent. — Eh bien, quoi, allons? TolstoĂŻ — vi. — Iiholstomier. 13 194 KHOLSTOMIER — Allons. Ils se dirigĂšrent vers la porte cochĂšre. L’hĂŽte, content que cette dĂ©monstration fĂ»t terminĂ©e et d’aller Ă  la maison oĂč il pourrait manger, boire, fumer, devenait plus gai. En passant devant Nester qui, montĂ© sur le cheval pie, attendait encore des ordres, l’hĂŽte frappa de sa large main Ă©paisse la croupe du cheval. — En voilĂ  un bigarrĂ©! dit-il. J’ai eu un pareil cheval pie ; tu te rappelles. Je t’en ai parlĂ©. Le maĂźtre, du moment qu’on ne parlait pas de ses chevaux, n’écoutait plus ; il se retournait et continuait Ă  regarder le troupeau. Tout Ă  coup un bruit faible, sĂ©nile Ă©clata Ă  son oreille, C’était le hongre pie qui s’ébrouait. Mais il n’acheva pas et, comme honteux, s’interrompit. Ni le maĂźtre, ni l’hĂŽte ne firent attention Ă  cet Ă©brouement, et ils partirent Ă  la maison. Dans le vieillard dĂ©crĂ©pit, Kholstomier avait reconnu son ancien maĂźtre aimĂ© le brillant, beau etriche Ser- poukhovskoĂŻ. XI La pluie continuait Ă  tomber. Il faisait sombre dans l’enclos, mais dans la maison du maĂźtre, c’était tout autre chose. Chez le maĂźtre, un thĂ© luxueux Ă©tait prĂ©parĂ© dans un luxueux salon. La maĂźtresse Ă©tait assise devant le thĂ© avec le maĂźtre du logis et l’hĂŽte. La maĂźtresse, enceinte, ce qui Ă©tait trĂšs visible Ă  son ventre soulevĂ©, Ă  sa pose maintenue droite par la grossesse et surtout, aux yeux qui regardaient en soi avec douceur et importance, Ă©tait assise devant le samovar. Le maĂźtre tenait Ă  la main une boĂźte de cigares, vieux de dix ans qui, selon son dire, Ă©taient uniques, et il se prĂ©parait Ă  se vanter devant son hĂŽte. LemaĂźtre Ă©tait un bel homme de vingt-cinq ans, frais, dorlotĂ©, bien peignĂ©. Il portait Ă  la maison un habit neuf, ample, Ă©pais, fait Ă  Londres. A sa 196 KHOLSTOMIER chaĂźne de montre pendaient des breloques grandes et chĂšres. Les boutons de manchettes Ă©taient grands aussi, en or, ornĂ©s de turquoises. Il portait la barbe Ă  la NapolĂ©on III, et la pointe de ses moustaches Ă©tait pommadĂ©e et dressĂ©e comme on pouvait le faire seulement Ă  Paris. La maĂźtresse avait une robe de soie Ă  grosses fleurs bariolĂ©es. De grosses Ă©pingles d’or retenaient d’épais cheveux blonds, pas tous Ă  elle ; ses mains Ă©taient chargĂ©es de bracelets et de bagues trĂšs chers. Le samovar Ă©tait en argent; le service trĂšs fin. Le valet, Ă©blouissant, en habit, gilet blanc, cravate neuve, se tenait prĂšs de la porte, comme une statue, en attendant des ordres. Le meuble Ă©tait courbĂ© et clair, le papier foncĂ© Ă  grosses fleurs. Autour de la table, unelevrette excessivement fine, qu’on appelait d’un nom anglais prĂ©tentieux, trĂšs mal prononcĂ© par les maĂźtres qui ne savaient pas l’anglais, faisait du bruit prĂšs de la table, avec son collier en argent. Dans un coin, garni de plantes, Ă©tait placĂ© un piano incrustĂ©. On voyait en tout le luxe neuf et rare. Tout Ă©tait trĂšs bien, mais il y avait sur tout un cachet de superflu, de richesse, et d’absence d’intĂ©rĂȘt intellectuel. Le maĂźtre du logis, un amateur de chevaux de courses, Ă©tait fort et sanguin, un de ces hommes dont l’espĂšce existe toujours, qui portent des pelisses de zibeline ; jettent aux actrices des fleurs KHOLSTOMIER 197 trĂšs chĂšres, boivent le vin le plus renommĂ©, non le meilleur, descendent Ă  l’hĂŽtel le plus cher, font des cadeaux avec leur nom gravĂ© et entretiennent la femme le plus en vue... L’hĂŽte, Nikita SerpoukhovskoĂŻ, Ă©tait un homme de plus de quarante ans, grand, gros, chauve, aux longues moustaches et aux longs favoris. Il avait dĂ» ĂȘtre trĂšs beau, maintenant, ilĂ©taitvisiblement dĂ©crĂ©pit physiquement, moralement et pĂ©cuniairement. Il avait tant de dettes qu’il avait dĂ» servir pour ne pas ĂȘtre enfermĂ©. Il Ă©tait maintenant chef des haras d’Etat dans un chef-lieu de province. Des parents influents lui avaient procurĂ© cette place. Il Ă©tait vĂȘtu d’un veston militaire d’étĂ© et d’un pantalon bleu. Veston et pantalon Ă©taient tels que personne, sauf un richard, ne pouvait se les permettre ; de mĂȘme pour le linge. Il avait aussi une montre anglaise ; ses bottes avaient des semelles extraordinaires, de l’épaisseur d'un doigt. Nikita SerpoukhovskoĂŻ avait dĂ©pensĂ© une fortune de deux millions et devait encore cent vingt- mille roubles. Il reste toujours, de tels morceaux, un certain train de vie qui donne le crĂ©dit et la possibilitĂ© de vivre presque luxueusement encore une dizaine d’annĂ©es. Et ces dix ans touchaient Ă  leur terme, et Nikita commençait Ă  devenir triste. Il commençait Ă  boire, c’est-Ă -dire Ă  s’enivrer de vin, ce qui, auparavant, ne lui arrivait pas, car Ă  proprement parler 198 KHOLSTOMIÈR jamais il ne commença ni ne cessa de boire. On remarquait surtout sa dĂ©chĂ©ance dans l’inquiĂ©tjide du regard, dans la mollesse des intonations et des mouvements. Cette inquiĂ©tude frappait parce qu’elle Ă©tait Ă©videmment rĂ©cente, parce qu’il Ă©tait Ă©vident que, pendant toute sa vie, il n’avait craint rien et personne, et que maintenant, par de pĂ©nibles souffrances, il Ă©tait arrivĂ© Ă  cette peur si incompatible avec sa nature. Les maĂźtres du logis remarquaient cela et se regardaient l’un l’autre en se comprenant; ils ajournaient seulement jusqu’au lit la discussion des dĂ©tails Ă  ce sujet, et supportaient le pauvre Nikita, mĂȘme le flattaient. La vue du bonheur du jeune maĂźtre humiliait Nikita, lui rappelait son passĂ©, perdu Ă  jamais, et le lui faisait envier maladivement. — Quoi I Marie, le cigare ne vous gĂȘne pas ? dit-il en s’adressant Ă  la dame, de ce ton particulier, avec une politesse amicale mais pas trop respectueuse, qu’ont les gens du monde en parlant aux femmes entretenues, et qu’ils n’emploient pas avec les dames ; non qu’il voulĂ»t la blesser, au contraire, maintenant il voulait plutĂŽt la flatter, elle et son amant, bien qu’il ne se le fĂ»t avouĂ© pour rien au monde, mais il Ă©tait habituĂ© Ă  parler ainsi avec ces femmes. Il savait qu’elle-mĂȘme serait surprise et offensĂ©e s’il la traitait en dame. En outre il fallait KHOLSTOMIER 199 garder une distance respectueuse pour la femme lĂ©gitime de son Ă©gal. Il Ă©tait toujours trĂšs respectueux envers ces dames, non qu’il partageĂąt ces convictions propagĂ©es dans les revues il ne lisait jamais ces bĂȘtises, sur le respect envers chacun, sur la nullitĂ© du mariage, etc., mais parce que tous les hommes distinguĂ©s agissent ainsi, et il Ă©tait un homme distinguĂ©, bien que tombĂ©. Il prit un cigare. Mais maladroitement le maĂźtre prit un paquet de cigares et dit — Non, tu verras comme ceux-ci sont bons, prends. Nikita Ă©carta de la main les cigares et dans ses yeux l’offense et la honte brillĂšrent imperceptiblement. — Merci. — Il prit un porte-cigares. —Essaye les miens. La maĂźtresse Ă©tait trĂšs dĂ©licate. Elle remarqua cela et se mit Ă  causer hĂątivement. —* J’aime beaucoup les cigares. Je fumerais moi- mĂȘme si tous ne fumaient autour de moi. Et elle sourit de son sourire joli et bon. Il sourit en rĂ©ponse, mais peu, car deux dents lui manquaient. *=- Non, prends ceux-ci, continua le maĂźtre qui avait peu de flair, les autres sont plus faibles. Fritz, BRINGEN SIE NOCH EESE KASTEN, DORT ZWEI 1, dit-il. 1 /Apportez encore deux boĂźtes de lĂ -bas. 200 KHOLSTOMIER Le valet allemand apporta une autre boĂźte de cigares. — Lesquels aimes-tu? les longs, les forts? Ceux- ci sont trĂšs beaux, prends tout, continua-t-il. On voyait qu’il Ă©tait content de se vanter de ses choses rares, et il ne remarquait rien. Serpou- khovskoĂŻ alluma et se hĂąta de continuer la conversation commencĂ©e. — Alors, combien t’a coĂ»tĂ© AtlasnĂŻ? dit-il. — Cher, pas moins de cinq mille roubles ; mais au moins je suis garanti. Quelle progĂ©niture ! — Courent-ils bien? — TrĂšs bien, son fils vient de remporter trois prix Ă  Toula, Ă  Moscou et Ă  PĂ©tersbourg. Il a couru avec Corbeau deVoĂŻeikov. Cette canaille de jockey a gagnĂ© quatre tours, autrement nous restions derriĂšre. — Il est un peu mou. Sais-tu ce que je te dirai il a beaucoup de hollandais. — Eh bien, et Ă  quoi servent les juments, je te montrerai demain. Pour DobrinĂŻa j’ai payĂ© trois mille roubles, pour Lascovaia deux mille. Et de nouveau le maĂźtre se mit Ă  inventorier ses richesses. La maĂźtresse du logis remarquait combien c’était pĂ©nible pour SerpoukhovskoĂŻ et qu’il feignait d’écouter. — Prendrez-vous encore du thĂ©? — demanda-t- elle. KHOLSTOMIER 201 — Je n’en prendrai plus, — dit le maĂźtre ; et il continua son rĂ©cit. Elle se leva. Le maĂźtre la retint et l’embrassa. SerpoukhovkoĂŻ, en les regardant, se mit Ă  sourire d’une façon peu naturelle. Mais quand le maĂźtre se leva et, en l’enlaçant, l’accompagna jusqu’à la porte, le visage de Nikita changea tout Ă  coup il respira lourdement et sur son visage fanĂ©, le dĂ©sespoir s’exprima soudain. Il y avait mĂȘme de la colĂšre. Le maĂźtre du logis se retourna, et, en souriant, s’assit en face de Nikita. Ils se turent. XII — Oui, tu disais que tu l’as achetĂ© chez Voieikov, — commença SerpoukhovskoĂŻ feignant la nĂ©gligence. — Oui, je lui ai achetĂ© AtlasnĂŻ. Je voulais acheter des juments chez DoubovitzkĂŻ, mais il ne restait que des — Il est fichu — dit SerpoukhovskoĂŻ, et, s’arrĂȘtant soudain, il regarda autour de lui. Il se rappelait qu’il devait vingt mille roubles Ă  ce mĂȘme fichu», et que si l’on pouvait qualifier ainsi quelqu’un c’était Ă©videmment lui ; et il rit. De nouveau tous deux se turent assezlongtemps ; le maĂźtre cherchait par quoi se vanter devant son hĂŽte. SerpoukhovskoĂŻ cherchait par quoi dĂ©montrer qu’il ne se jugeait pas fichu. Mais chez tous deux les pensĂ©es marchaient mal, bien qu’ils s’efforçassent de les stimuler par des cigares. — Quand faut-il bo'ire? » — pensait Serpou- KIIOLSTOMIER 203 khovskoĂŻ* — Il faut absolument boire, aĂŒtre- mentil y a de quoi mourir d’ennui », pensait le maĂźtre. — Eh bien ! Tu es ici pour longtemps ? — demanda SerpoukhovskoĂŻ. — Oui, encoreunmois. Quoi, allons-nous souper? Hein ? Fritz, est-ce prĂȘt ? Ils passĂšrent dans la salle Ă  manger. Dans la salle Ă  manger les choses les plus extraordinaires Ă©taient dressĂ©es sur la table Ă©clairĂ©e. Il y avait des siphons, des petites poupĂ©es Surmontant les bouchons, des vins rares dans les carafes, des hors-d’Ɠuvre extraordinaires, de l’eau-de-vie. Ils burent. Ils mangĂšrent. Ils burent et mangĂšrent encore et la conversation commença. SerpoukhovskoĂŻ devenait rouge et commençait Ă  parler sans timiditĂ©. Ils causĂšrent des femmes. Qui avait telle et telle une tzigane, une danseuse, une Française? — Alors tu as quittĂ© la Matthieu ? demanda le maĂźtre. C’était la femme qui avait ruinĂ© SerpoukhovskoĂŻ. — Ce n’est pas moi, c’est elle qui m’a quittĂ©. Ah, mon cher ! quand on se rappelle ce qu’on a dĂ©pensĂ© dans sa vie 1 Maintenant je suis heureux quand par hasard j’ai mille roubles. Vraiment je serai heureux quand je vous quitterai tous. A Moscou je ne puis pas... Bah 1 que dire ! LemaĂźtre Ă©tait ennuyĂ© d’écouter SerpoukhovskoĂŻ. 204 KHOLSTOMIER Il voulaitparler de soi, se vanter, et SerpoukhovskoĂŻ voulait aussi parler de soi, de son passĂ© brillant. Le maĂźtre lui versa du vin en attendant qu’il eĂ»t fini pour raconter ses propres affaires pour parler de son haras, installĂ© comme on n’avait jamais vu, pour dire que sa maĂźtresse l’aimait non pour l’argent, mais par le cƓur. — J’ai voulu te dire qu’à mon haras, — commença-t-il... mais SerpoukhovskoĂŻ l’interrompit. — Je puis dire qu’il y avait un temps oĂč j’aimais et savais vivre. Tu parles de courses. Eh bien, dis lequel de tes chevaux est le plus vif? Le maĂźtre, content de l’occasion de parler de son haras, commença. Mais SerpoukhovskoĂŻ l’interrompit de nouveau. — Oui, oui, chez vous, propriĂ©taires de haras, il n’y a que l’ambition, ce n’est pas pour le plaisir, pour la vie... Chez moi ce n’était pas cela... Ainsi je t’ai dit aujourd’hui que j’avais un cheval pie, tachĂ© comme celui que montait ton palefrenier. C’étaiCun cheval! Tu ne peux le savoir, c’était en 1842. Je venais d’arriver Ă  Moscou, je me rendis chez le maquignon et vis ce hongre pie. lime plut. Combien? Mille roubles. Il me plaisait, je le pris et je me mis Ă  sortir avec lui. Ni toi ni moi n’avons eu et n’aurons un pareil cheval; je n’ai pas connu de cheval meilleur ni par l’allure, ni par la force, ni par la beautĂ©. Tu Ă©tais alors un gamin, tu n’as pu le connaĂźtre, mais je pense que tu en KHOLSTOMIER 205 as entendu parler. Tout Moscou le connaissait. — Oui, j’en ai entendu parler, dit nonchalamment le maĂźtre ; mais je voulais te parler des miens... — Alors tu en as entendu parler. Je l’avais achetĂ©, au hasard sans connaĂźtre l’origine, sans certificat. C’est seulement aprĂšs que je l’ai apprise moi et Voieikov avons trouvĂ© c’était le fils de LubiesnĂ© 1 er , Kholstomier — mesure de toile. — Au haras de Khrienovo on l’avait donnĂ© au palefrenier parce qu’il Ă©tait pie et l’autre l’a chĂątrĂ© et vendu au maquignon. Il n’y a plus de pareils chevaux mon ami. Et il cita une chanson tzigane Ah, c'Ă©tait le bon temps ! Ah, la jeunesse ! » — Il commençait Ă  ĂȘtre ivre. C’était le beau temps! J’avais vingt-cinq ans, quatre-vingt mille roubles de rente, pas un seul cheveu gris, des dents comme des perles... Quoiqu’on entreprenne tout rĂ©ussit»' et tout est fini ! — 11 n’y avait pas alors cette vivacitĂ©, dit le maĂźtre en profitant de l’arrĂȘt. Je te dirai que mes chevaux sont les premiers qui aient marchĂ© sans... — Tes chevaux ! Mais alors on Ă©tait plus vif... — Comment plus vif? — Plus vif. Je me rappelle comme si c’était aujourd’hui, qu’une fois je suis parti aux courses, Ă  Moscou, avec lui. Je n’avais pas de chevaux lĂ - bas. Je n’aimais pas les chevaux de courses; j’avais des chevaux de race GĂ©nĂ©ral Cholet, Mahomet, le 206 KHOLSTOMIER cheval pie Ă©tait pour l’attelage. Mon cocher Ă©tait un bravegarçon; je l’aimais. Il estdevenu ivrogne fieffĂ©. J’arrive — Serpoukovsko, dit-on, quand donc auras-tu des chevaux de courses ? Mais que le diable emporte vos rosses. J’ai un cheval pie pour l’attelage, qui dĂ©passera tous les vĂŽtres. - Il ne les dĂ©passera pas. — Je parie mille roubles. — Ça va. — Les chevaux courent. Il a dĂ©passĂ© de o" ; j’ai gagnĂ© les mille roubles. Mais la belle affaire ! Moi avec mes chevaux attelĂ©s Ă  la troĂŻka, je fis cent verstes en trois heures. Tout Moscou lĂ©sait. Et SerpoukhovskoĂŻ se mit Ă  mentir si bien et sans cesse que le maĂźtre ne pouvait placer un seul mot, et, l’air navrĂ©, il restait assis en face de lui. Seulement pour se distraire, il emplissait de vin son verre et celui de son hĂŽte. L'aube pointait dĂ©jĂ  et ils Ă©taient toujours assis. Le maĂźtre Ă©tait horriblement ennuyĂ©. Il se leva. — Dormir, c’est bien. Allons, dit SerpoukhovskoĂŻ. Use leva en chancelant et, tout essoufflĂ©, se rendit dans la chambre mise Ă  sa disposition. Lejeune homme Ă©tait couchĂ©avec sa maĂźtresse. — Non, il est assommant. Il s’enivre et il ment sans cesse. — Et il me fait la cour. — J’ai peur qu’il ne me demande de l’argent. SerpoukhovskoĂŻ Ă©tait allongĂ© sur son lit tout habillĂ© , il Ă©tait essoufflĂ©. KUOLSTOMIER 207 Il me semble que j’ai beaucoup menti. Bah ! qu’importe ! Son vin est bon, mais lui est un grand cochon. Il y a quelque chose d’un marchand en lui. Et moi aussi je suis un grand cochon », se dit-il, et il Ă©clata de rire. TantĂŽt j’ai entretenu autrui, tantĂŽt autrui m’entretient. Oui, madame, Yineler m’entretient, je lui emprunte de l’argent. C’est ça. Cependant il faut se dĂ©shabiller. C’est difficile d’îter ses bottes. » — Eh ! Eh ! cria-t-il. » Mais le valet mis Ă  son service, depuis longtemps, Ă©tait allĂ© dormir. Il s’assit, ĂŽta Ă  grandpeine son veston, son gilet et son pantalon ; mais de longtemps il ne put retirer ses bottes, son gros ventre l’en empĂȘchait. Avec beaucoup d’efforts il en tira une ; avec l’autre il lutta, lutta, essoufflĂ© de fatigue. Enfin, un pied encore chaussĂ©, il se mit au lit. Toute la chambre Ă©tait remplie de son ronflement, de l’odeur de tabac, de vin et de vieillesse malpropre. Si Kholstomier se rappelait encore quelque chose cette nuit, Vaska l’en avait distrait. Il jeta une couverture sur lui et galopa. Jusqu’au matin il le tint prĂšs de la porte d’un bouchon, Ă  cotĂ© d’un cheval de paysan. Ils se lĂ©chĂšrent ; le matin, il revint au troupeau et se frottait sans cesse. Quelque chose gratte, et me fait mal, * pensa- t-il. Cinq jours se passĂšrent. On appela le vĂ©tĂ©rinaire. Celui-ci prononça d’un air joyeux — C’est la gale, permettez-moi de le vendre aux tziganes. — Pourquoi ? Il n’y a qu’à le tuer, il faut en finir aujourd’hui mĂȘme. La matinĂ©e Ă©tait calme et, claire. Le troupeau partit au champ. Kholstomier resta. Un Ă©trange KHOLSTOMIER 209 homme noir, maigre, sale, en tablier noir maculĂ©, se prĂ©senta. C’était l’équarrisseur. Il prit sans le regarder la bride de Kholsto- mier et l’emmena. Kholstomier suivait docilement sans le regarder, comme toujours en traĂźnant les pattes et accrochant de la paille derriĂšre soi. En sortant de la cour, il se traĂźna vers le puits, mais l’équarrisseur tira et dit C’est pas la peine». L’équarrisseur et Vaska qui suivait derriĂšre, arrivĂšrent dans un creux, derriĂšre un hangar de briques, et comme s’il y avait quelque chose de particulier Ă  cet endroit trĂšs ordinaire, ils s’arrĂȘtĂšrent. L'Ă©quarrisseur passa les guides Ă  Yaska, * —t— ota son cafetan, retroussa ses manches, de la tige de sa botte tira un couteau, et se mit Ă  Faiguiser. Le hongre se traĂźna pour attraper la bride ; par ennui, il voulait la mĂącher, mais elle Ă©tait trop loin. Il soupira et ferma les yeux. Sa lĂšvre pendante dĂ©couvrait des dents jaunes, rongĂ©es; il commençait Ă  s’endormir au bruit de l’aiguisage du couteau. Seule sa jambe enflĂ©e, Ă©cartĂ©e, tremblait. Tout Ă  coup, il sentit qu’on lui levait la tĂšte. Il ouvrit les yeux. Deux chiens Ă©taient devant lui l’un flairait dans la direction de l’équarrisseur, l’autre Ă©tait assis et regardait le hongre comme s’il attendait quelque chose de lui. Le hongre le regarda et commença Ă  se frotter Ă  la main qui le tenait. TolstoĂŻ. — m. — Les Kholstomier. 14 210 IvHOLSTOMIER — On veut sans doute me soigner, — pensa-t- il. — Soit. » Et en effet, il sentit qu’on lui faisait quelque chose Ă  la gorge. Il sentit une douleur, il tressaillit, fĂźt un mouvement de la patte, mais se retint et attendit ce qui allait se passer... BientĂŽt, quelque chose lui coulait Ă  grand jet sous le sur le poitrail. Il soupira et se sentit mieux, beaucoup mieux. C’était l’allĂ©gement du fardeau de la vie! Il ferma les yeux, baissa la tĂȘte ; personne ne le tenait ; ensuite ses jambes et tout son corps chancelĂšrent. Il Ă©tait moins effrayĂ© qu’étonnĂ©... Tout Ă©tait si nouveau... Il s’étonna, s’élança en avant, se dressa, mais au lieu de cela, ses pattes flĂ©chissaient, il commençait Ă  pencher d’un cĂŽtĂ©, et, voulant faire un pas, il tomba sur le flanc gauche. L’équarrisseur attendit jusqu’à la fin des convulsions; il chassa les chiens qui s’approchaient plus prĂšs, ensuite il prit les pattes, tourna le hongre sur le dos, et, ordonnant Ă  Vaska de tenir la jambe, se mit Ă  le dĂ©pecer. — C’était un cheval ! dit Vaska. — S’il avait Ă©tĂ© plus gras, ça ferait une belle peau, — dit l’équarrisseur. Le soir, le troupeau descendit la colline et ceux qui passaient Ă  gauche voyaient en bas quelque chose de rouge autour de quoi tournaient des KHOLSTOMIER 211 chiens et voletaient des corbeaux et des milans. Un chien, les pattes appuyĂ©es sur les chairs, secouait la tĂȘte en arrachant, avec des craquements, ce qu’il attrapait. La jument brune s’arrĂȘta, tendit la tĂȘte et le cou et soupira longuement. On eut peine Ă  la chasser. A l’aube, dans le ravin delĂ  vieille forĂȘt, dans le bois touffu, de jeunes loups hurlaient joyeusement. Il y en avait cinq. Quatre presque de la mĂȘme grandeur et un petit avec la tĂȘte plus grande que le corps. Une louve maigre, pelĂ©e, traĂźnant son ventre plein et ses mamelles, la tĂȘte pendante, sortit du buisson et s’assit en face des petits loups. Ils s’installĂšrent en demi-cercle en face d’elle. Elle s’approcha du plus petit, et, s’appuyant contre un tronc, la gueule baissĂ©e, par quelques mouvements convulsifs, en ouvrant sa gueule garnie de dents, elle fĂźt des efforts et cracha un gros morceau de viande de cheval; le plus grand s’avança vers elle, mais elle fit un mouvement de menace et laissa tout au plus petit. Le petit gronda avec colĂšre, attrapa la viande et se mit Ă  la dĂ©vorer. La louve vomit de la mĂȘme façon la part du deuxiĂšme, du troisiĂšme, de tous les cinq, puis elle se coucha en face d’eux et se reposa. Une semaine plus tard, prĂšs du [hangar de briques, il ne restait plus qu’un grand crĂąne et des cĂŽtes. Le reste avait Ă©tĂ© emportĂ©... En Ă©tĂ© un 212 KHOLSTOMIER paysan ramassa les cĂŽtes et le crĂąne, les emporta et les utilisa. Le cadavre de SerpoukhovskoĂŻ qui vĂ©cut dans le monde, qui mangea et but, fut mis en terre, beaucoup plus tard. Ni sa peau, ni ses os, ni sa chair n’étaient bons Ă  rien. Et puisque, pendant vingt ans, ce corps Ă©tait un ' grand fardeau pour tout le monde, alors l’enfouissement de ce corps dans la terre Ă©tait une besogne superflue pour les hommes. Il n'Ă©tait nĂ©cessaire Ă  personne et depuis longtemps Ă©tait une charge pour tous. Mais quand mĂȘme, les morts vivants qui ensevelissent les vrais morts avaient trouvĂ© nĂ©cessaire de vĂȘtir d’un bel uniforme et de mettre des bottes Ă  ce corps gonflĂ©, pourri, de le placer dans un beau cercueil avec des glands neufs aux quatre coins, puis de l’enfermer dans un autre cercueil de plomb, de l’emmener Ă  Moscou; lĂ , de dĂ©couvrir d’anciens os humains, etprĂ©cisĂ©ment lĂ , de cacher sous la terre ce corps pourri, plein de vers, en uniforme neuf et bottes cirĂ©es. LES DËCEMBRISTES FRAGMENTS D’UN ROMAN PROJETÉ 1 863 - 1878 - aat - LES DÉCEMBRISTES PREMIER FRAGMENT I C’était rĂ©cemment, sous le rĂšgne d’Alexandre II, Ă  notre Ă©poque de civilisation, de progrĂšs, de questions , de la renaissance de la Russie, etc., etc. Alors que l’armĂ©e russe glorieuse revenait de SĂ©bastopol rendu Ă  l’ennemi, que toute la Russie triomphait pour la destruction de la flotte de la Mer Noire, et que Moscou aux pierres blanches recevait et fĂ©licitait pour cet heureux Ă©vĂ©nement le reste de l’équipage de cette flotte, lui donnait une grande coupe russe d’eau-de-vie et, selon la bonne coutume russe, le pain et le sel, et le saluait bas ; au temps oĂč la Russie, dans la personne des politiciens novices et perspicaces, pieu- 216 LES DÉCEMBRISTES rait l’anĂ©antissement du rĂȘve de chanter le Te Deum dans la cathĂ©drale de Sainte-Sophie et la perte trĂšs sensible pour la patrie de deux grands hommes morts Ă  la guerre l’un, entraĂźnĂ© par le dĂ©sir de servir le plus vite possible la messe dans la cathĂ©drale sus-nommĂ©e, Ă©tait tombĂ© dans le champ de Yalachie, et en outre y avait laissĂ© deux escadrons de hussards ; l’autre, un homme inap- prĂ©ciĂ©, distribuait aux blessĂ©s du thĂ©, l’argent des autres et du drap, et ne volait ni l’un ni l’autre; au temps oĂč, de tous cĂŽtĂ©s, dans toutes les branches de l’activitĂ© humaine, en Russie, paraissaient comme des champignons des grands hommes, des capitaines, des administrateurs, des Ă©conomistes, des Ă©crivains, des orateurs et des grands hommes de toutes conditions sans aucun but ni vocation ; alors qu’au jubilĂ© d’un acteur de Moscou se manifestait l’opinion publique, excitĂ©e par des toasts, qui commençait Ă  chĂątier tous les criminels ; que les terribles commissions partaient de PĂ©tersbourg au sud, pour arrĂȘter, dĂ©noncer et chĂątier des malfaiteurs, des intendants; alors que, dans toutes les villes, on donnait aux hĂ©ros de SĂ©bastopol des dĂźners avec des discours, et des instruments de musique Ă  ces mĂȘmes hommes aux jambes et bras arrachĂ©s, dĂšs qu’on les rencontrait sur le pont etsur les routes ; alors que les talents oratoires se dĂ©veloppaient si rapidement dans le peuple qu’un cabaretier, partout et Ă  chaque occasion, LES DÉCEMBRISTES 217 Ă©crivait, insĂ©rait et rĂ©citait par cƓur, aux dĂźners, des discours si forts que les gardiens de l’ordre devaient, en gĂ©nĂ©ral, prendre des mesures rĂ©pressives contre l’éloquence du cabaretier; dans le temps oĂč, mĂȘme au club anglais, on avait rĂ©servĂ© une chambre spĂ©ciale pour discuter des affaires publiques; oĂč paraissaient des revues sous les drapeaux les plus divers des revues qui propageaient les principes europĂ©ens sur le terrain europĂ©en, mais avec la conception russe du monde, et des revues qui dĂ©veloppaient les principes russes sur le terrain russe mais avec la conception europĂ©enne du monde; oĂč paraissaient tout Ă  coup tant de revues que tous les titres semblaient Ă©puisĂ©s Messager », La Parole », Causeries », L’Observateur », L’Étoile », L’Aigle », etc., et que, malgrĂ© cela, de nouveaux noms paraissaient encore et encore ; oĂč surgissaient des plĂ©iades de penseurs qui prouvaient que la science peut ĂȘtre populaire et ne pas l’ĂȘtre, et d’autres, qu’il y a une science non populaire, etc., et une plĂ©iade de littĂ©rateurs qui dĂ©peignaient des bosquets et des levers de soleil, l’orage et l’amour d’une fille russe, la paresse d’un fonctionnaire et la mauvaise conduite de plusieurs autres ; oĂč de tous cĂŽtĂ©s surgissaient des questions ainsi appelait-on en 1856 tous ces chocs de circonstances dont personne ne pouvait comprendre le sens, les questions du Corps des Cadets, des Uni- 218 LES DÉCEMBRISTES versitĂ©s, de la censure, des tribunaux, des finances, des banques, des polices, de l’émancipation, et plusieurs autres tous essayaient de trouver des questions nouvelles, tous essayaient de les rĂ©soudre. On Ă©crivait, on lisait, on causait, on faisait des projets, on voulait tout corriger, tout dĂ©truire, tout remplacer et tous les Russes, comme un seul homme, Ă©taient dans l’enchantement, Ă©tat qui se trouva rĂ©pĂ©tĂ© deux fois en Russie au dix- neuviĂšme siĂšcle la premiĂšre fois en 1812 quand nous eĂ»mes battu NapolĂ©on I er , et la seconde fois en 1856, quand nous fĂ»mes battus par NapolĂ©on III. Le grand, l’inoubliable la renaissance du peuple russe! Comme ce Français qui disait que celui qui n’a pas vu la grande rĂ©volution, n’a pas vĂ©cu, moi aussi j’ose dire que celui qui n’a pas vĂ©cu, en Russie, en 56, ne sait pas ce que c’est que la vie. Celui qui Ă©crit ces lignes non seulement vĂ©cut alors, mais il fut l’un des acteurs de cette Ă©poque ; non seulement il est restĂ© plusieurs semaines dans l’un des blindages de SĂ©bastopol, mais il Ă©crivit un rĂ©cit de la guerre de CrimĂ©e, qui lui a valu une grande gloire, un rĂ©cit oĂč il dĂ©crivit clairement, en dĂ©tails, comment des soldats tiraient des bastions, comment l’on bandait les blessures Ă  l’ambulance, comment on ensevelissait aux cimetiĂšres. AprĂšs avoir accompli ces exploits, celui qui Ă©crit ces lignes est allĂ© au centre de l’État, dans une fabrique de cartouches, oĂč il a semĂ© les lau- LES DÉCEMBRISTES 219 riers de ses actes. U a vu l’enthousiasme des deux capitales et de tout le peuple et il a constatĂ©, par expĂ©rience, comment la Russie sait rĂ©compenser le vrai mĂ©rite. Tous les grands de ce monde cherchaient Ă  le connaĂźtre, Ă  lui serrer les mains, lui offraient des dĂźners, l’invitaient constamment Ă  venir chez eux, et, pour avoir de lui des dĂ©tails sur la guerre, ils lui racontaient leurs impressions. C’est pourquoi celui qui Ă©crit ces lignes peut apprĂ©cier ce temps mĂ©morable. Mais il ne s’agit pas de cela. A cette mĂȘme Ă©poque, un jour, deux voitures et un traĂźneau stationnaient prĂšs du perron du meilleur hĂŽtel de Moscou. Un jeune homme entrait pour se renseigner au sujet des chambres. Un vieillard Ă©tait assis dans la voiture avec deux dames et racontait ce qu’était le Pont des MarĂ©chaux du temps des Français. C’était la suite d’une conversation commencĂ©e en entrant Ă  Moscou. Et maintenant le vieux Ă  barbe blanche, sa pelisse ouverte, continuait tranquillement sa narration dans la voiture comme s’il avait l’intention d’y passer la nuit. Sa femme et sa fille Ă©coutaient, mais de temps en temps regardaient vers la porte non sans impatience. Le jeune homme sortit avec le portier et un garçon d’hĂŽtel. — Eh bien, quoi, Serge? demanda la mĂšre, en 220 LES DÉCEMBRISTES montrant Ă  la lumiĂšre des lanternes son visage fatiguĂ©. Soit par habitude, soit pour que le portier ne le prĂźt pas, Ă  cause de sa pelisse courte, pour un valet, Serge rĂ©pondit en français qu’il y avait des chambres, et ouvrit la portiĂšre. Le vieux regarda son fils et dit, de nouveau, du fond de la voiture, comme si le reste ne le touchait pas — Il n’y avait pas encore de théùtre !... — Pierre ! — prononça sa femme en soulevant son manteau; mais il continua — Madame Chalmet habitait rue TverskaĂŻa. Un rire sonore , jeune , Ă©clata au fond de la voiture. — Papa, descends, tu te laisses entraĂźner par la conversation. Alors seulement, le vieux parut comprendre qu’ils Ă©taient arrivĂ©s, et il regarda autour de lui. — Alors, descends. Il enfonça son chapeau et, docilement, descendit de voiture. Le portier le prit sous le bras, mais s’étant convaincu que le vieux marchait encore trĂšs bien, il offrit aussitĂŽt ses services Ă  la dame. Natalie Nikolaievna lui parut une personne trĂšs importante, Ă  son manteau de zibeline et au temps qu’elle mit Ă  sortir, Ă  sa façon de s’appuyer lourdement sur son bras, Ă  la fiertĂ© avec laquelle, sans se retourner, en s’appuyant sur le bras de son fils, elle allait vers le perron. La demoiselle, il ne LES DÉCEMBRISTES 221 la remarqua pas mĂȘme parmi les bonnes qui descendaient de l’autre voiture. Comme les bonnes, elle portait des paquets, une jupe, et passait derriĂšre. Il la reconnut seulement par le rire et parce qu’elle appela le vieux pĂšre. » — Par ici, papa, Ă  droite, — dit-elle en l’arrĂȘtant par la manche de son i ou loupe. Sur l’escalier, Ă  travers le bruit des pas, des portes et delĂ  respiration oppressĂ©e de la dame, Ă©clata ce mĂȘme rire, qu’on entendait dans la voiture, un rire tel qu’aprĂšs l’avoir Ă©coutĂ©, on devait se dire comme elle rit bien ; ça fait envie. Le fils Serge s’occupait de tous les dĂ©tails matĂ©riels de la route, et il s’en occupait, bien que sans grand savoir, mais avec l’énergie et l’activitĂ© satisfaite, propres Ă  ses vingt-cinq ans. Vingt fois au moins et, comme il semblait, sans cause grave, en simple pardessus, il courait en bas vers le traĂźneau, puis en haut, en tremblant de froid et enjambant deux ou trois marches Ă  la fois avec ses jambes longues et jeunes. Natalie Nikolaievna le suppliait de ne pas se refroidir, mais il affirmait que ce n’était rien, et sans cesse, donnait des ordres, claquait les portes, marchait, et, quand il semblait n’y avoir affaire que pour les valets et les hommes de peine, il parcourait plusieurs fois toutes les chambres, sortait du salon par une porte, entrait par une autre en cherchant toujours ce qu’il y avait encore Ă  faire. 222 LES DÉCEMBRISTES — Eh bien, papa, iras-tu au bain ? Dois-je me renseigner? — demanda-t-il. Le pĂšre Ă©tait pensif et paraissait ne pas se rendre compte du lieu oĂč il se trouvait. 11 ne rĂ©pondit pas trĂšs vite. Il entendait les paroles mais ne les comprenait pas. Tout Ă  coup, il comprit. — Oui, oui, renseigne-toi, s’il te plaĂźt. C’est prĂšs du Pont de pierre. Le chef- de la famille, Ă  pas pressĂ©s, Ă©mu, parcourut toutes les chambres et s’assit dans une chaise. — Eh bien ! maintenant, il faut dĂ©cider ce qu’on fera, comment on s’arrangera, — dit-il. — Aidez, les enfants, vite, soyez courageux, traĂźnez, arrangez, et demain, nous enverrons Serge avec un billet chez ma sƓur Maria Ivanovna, chez les Nikitine, ou bien nous irons nous-mĂȘmes ; n’est-ce pasNatacha? Et maintenant, installons-nous. — Demain, c’est dimanche; j’espĂšre qu’avant tout, tu iras Ă  la messe, Pierre, — dit sa femme, agenouillĂ©e devant un coffre qu’elle ouvrait. — C’est vrai, dimanche ! Absolument, nous irons tous Ă  la cathĂ©drale de l’Assomption. Notre retour commencera par cela. Mon Dieu ! quand je me rappelle le jour oĂč pour la derniĂšre fois, j’étais dans la cathĂ©drale de l’Assomption. Tu te rappelles, Natalie? Mais il ne s’agit pas de cela. Et le chef de la famille se leva rapidement de la chaise oĂč il venait de s’asseoir. LES DÉCEMBRISTES 223 — Maintenant, il faut mettre en ordre ; et sans rien faire, il marchait d’une chambre Ă  l’autre. — Eh bien, nous prendrons du thĂ© ? Ou peut- ĂȘtre es-tu fatiguĂ©e et veux-tu te reposer ? — Oui, oui, rĂ©pondit la femme en tirant quelque chose du coffre. Mais tu voulais aller au bain. — Oui... De mon temps, les bains Ă©taient prĂšs du Pont de pierre. Serge, va donc te renseigner s’il y a encore les bains prĂšs du Pont de pierre. VoilĂ , j’occuperai cette chambre avec Serge. Serge, tu te trouveras bien ici ? Mais Serge partit se renseigner sur les bains. — Non, ce n’est pas bien, — continua-t-il, — tu n’auras pas l’entrĂ©e directe sur le salon. Qu’en penses-tu, Natacha? — Calme-toi, Pierre, tout s’arrangera, — rĂ©pondit-elle de l’autre chambre oĂč elle faisait dĂ©poser les bagages. Mais Pierre se trouvait dans l'Ă©tat de surexcitation produite par l’arrivĂ©e Ă  destination. — Prends bien garde. Ne mets pas les affaires de SĂ©rioja avec les autres. Ou avait jetĂ© ses skiss au salon ; il les ramassa lui-mĂȘme, et, avec un soin particulier, comme si tout l’ordre futur en dĂ©pendait, il les posa prĂšs de la porte et les y ajusta. Mais ils ne tenaient pas ; dĂšs que Pierre s’éloigna ils tombĂšrent avec bruit. Natalie Niko- laievna fronça les sourcils et tressaillit ; mais apercevant la cause de ce bruit elle dit 224 LES DÉCEMBRISTES — Sonia, relĂšve, mon amie. — RelĂšve, mon amie, — rĂ©pĂ©ta le mari, — et moi, j’irai chez le maĂźtre du logis, autrement, nous ne nous arrangerons pas. Il faut causer de tout avec lui. — Mieux vaut l’envoyer chercher, Pierre. Pourquoi te dĂ©ranger ? Pierre y consentit. — Sonia, appelle-le. Comment? Cavalier, je crois. Dis que nous voulons lui parler. — Chevalier, papa ; — et Sonia se prĂ©para Ă  sortir. Natalie Nikolaievna qui donnait des ordres Ă  voix basse et marchait Ă  pas doux de chambre en chambre, tantĂŽt avec une boite, tantĂŽt avec une pipe ou un oreiller, et qui, sans faire de bruit, mettait tout Ă  sa place, rĂ©ussit Ă  chuchoter Ă  Sonia en passant prĂšs d’elle — N’y va pas toi-mĂȘme, envoie le garçon ! Pendant que le garçon allait chercher le maĂźtre, Pierre employait son loisir, sous prĂ©texte d’aider son Ă©pouse, Ă  frotter un habit, et il se heurta contre une caisse vide. Le retint avec la main contre le mur et se retourna en souriant. Sa femme Ă©tait si occupĂ©e qu’elle ne le remarqua pas. Mais Sonia le regardait avec des yeux si rieurs qu’elle semblait attendre la permission de rire. Ilia lui donna volontiers en Ă©clatant lui-mĂȘme LES DÉCEMBRISTES 225 d’un rire si jovial que toutes les personnes qui Ă©taient dans les chambres, depuis sa femme jusqu’à la servante et un homme de peine Ă©clatĂšrent de rire Ă©galement. Ce rire excita encore plus le vieux. Il trouva que le divan, dans la chambre de sa femme et de sa fille, n’était pas bien installé» bien que toutes deux affirmassent le contraire en le priant de se calmer. Pendant qu’avec l’homme de peine il essayait de dĂ©loger le meuble, le propriĂ©taire de l’hĂŽtel, un Français, entra dans la chambre. — Vous m’avez demandĂ©? — dit-il sĂ©vĂšrement; et, comme preuve de son dĂ©dain ou de son indiffĂ©rence, il tira lentement un mouchoir, lentement le dĂ©plia, et lentement se moucha. — Oui, mon cher ami, — dit Piotr Ivanovitch en allant vers lui. — VoilĂ , voyez-vous, nous ne savons pas combien de temps nous passerons ici, moi et ma femme... — Et Piotr Ivanovitch, qui avait la faiblesse de voir en chaque homme son prochain, se mit Ă  lui raconter les circonstances de sa vie et ses projets. M. Chevalier ne partageait pas cette opinion sur les gens et s’intĂ©ressait peu aux renseignements que lui fournissait Piotr Ivanovitch. Mais la belle langue française que parlait Piotr Ivanovitch comme on le sait, en Russie, la langue française estpresqu’un grade et ses maniĂšres aristocratiques haussaient un peu son opinion sur les nouveaux venus. TolstoĂŻ. - vi — Les DĂ©cembristes. 15 226 LES DÉCEMBRISTES m — Que puis-je pour votre service ? — demanda- t-il. Cette question n’embarrassa pas Piotr Ivano- vitch. Il exprima le dĂ©sir d’avoir des chambres, du thĂ©, un samovar, le souper, le dĂźner, la nourriture pour ses domestiques, en un mot, toutes les choses pour lesquelles il existe prĂ©cisĂ©ment Et quand M. Chevalier, Ă©tonnĂ© de la candeur du vieux, qui se croyait sans doute dans le steppe de Troukhmensk ou qui supposait que tout cela lui serait donnĂ© gratuitement, dĂ©clara que c’était bien facile Ă  avoir, Piotr Ivanovitch exulta d’enthousiasme. — Ah ! ^a, c’est bien ! TrĂšs bien ! Nous nous arrangerons ainsi. Eh bien, s'il vous plaĂźt... Mais il eut honte de toujours parler de lui et se mit Ă  interroger M. Chevalier sur sa famille et ses affaires. Quand SergueĂŻ Petrovitch rentra dans la chambre, il ne parut pas approuver la conduite de son pĂšre ; il remarqua le mĂ©contentement de l’hĂŽtelier et parla du bain. Mais Piotr Ivanovitch s’intĂ©ressait Ă  ce que pouvait donner en 1856 un hĂŽtel Ă  Moscou et aux passe-temps de madame Chevalier. Enfin le patron salua et demanda si l’on n’avait pas d’ordres Ă  lui donner. — Nous prendrons du thĂ©, Aatacha? Oui? Alors du thĂ©, s’il vous plaĂźt. Et nous causerons encore ensemble, mon cher monsieur. Quel brave homme ! — Et le bain, papa? LES DÉCEMBRISTES m — Ah, oui, alors il ne faut pas de thĂ©. Ainsi disparaissait le seul rĂ©sultat que la conversation avec le nouvel hĂŽte avait eu pour le maĂźtre. Mais, en revanche, Piotr Ivanovitch Ă©tait maintenant fier et heureux de son installation. Les cochers, venus pour le pourboire, le dĂ©rangĂšrent parce que Serge n’avait pas de petite monnaie, et Piotr Ivanovitch voulait de nouveau faire appeler le patron. Mais l’idĂ©e qu’il ne devait pas ĂȘtre le seul heureux ce soir, le tira d’embarras. 11 prit deux billets de trois roubles, et, en en glissant un dans la main d’un des postillons VoilĂ  pour vous », dit-il. Piotr Ivanovitch avait l’habitude de dire vous Ă  tous sans exception, sauf aux membres de sa famille. Et voilĂ  pour vous », dit-il en glissant furtivement l’autre billet dans la main de l'autre cocher, comme on fait en payant un docteur pour sa visite. Quand toutes ses affaires furent arrangĂ©es, on l’emmena au bain. Sonia Ă©tait assise sur un divan, la tĂȘte appuyĂ©e sur sa main. Elle se mit Ă  rire — Ah ! on est bien, maman ! Ah 1 comme on est bien l Puis elle allongea ses jambes sur le divan, s’installa bien et s’endormit du sommeil doux et profond d’une robuste fille de dix-huit ans, aprĂšs un mois et demi de voyage. Natalie Nikholaievna, qui rangeait encore sa chambre Ă  coucher, remarqua, de son oreille de 228 LES DÉCEMBRISTES mĂšre, que Sonia ne remuait pas, et elle vint la regarder. Elle prit un oreiller, de sa longue main blanche, souleva la tĂȘte rouge et Ă©bouriffĂ©e de la jeune fille et l’y appuya, Sonia respira profondĂ©ment, fit un mouvement des Ă©paules et posa sa tĂȘte sur l’oreiller sans dire merci, comme si cela s’était fait tout seul. — Pas de ce cĂŽtĂ©, pas de ce cĂŽtĂ©, Gavrilovna! Katiaf — fĂźt Natalia Nikolaievna aux bonnes qui prĂ©paraient le lit ; et, comme en passant, elle rĂ©para les cheveux Ă©bouriffĂ©s de sa fille. Sans s’arrĂȘter et sans se hĂąter, Natalia Nikolaievna rangeait les objets, et, au retour de son mari et de son fils, tout Ă©tait prĂȘt. Il n’y avait plus de coffres dans les chambres ; dans la chambre Ă  coucher de Pierre tout Ă©tait comme pendant des dizaines d’annĂ©es Ă  Irkoutsk robe de chambre, pipes, tabatiĂšre, l’eau sucrĂ©e, l’Évangile qu’il lisait le soir. MĂȘme, la petite icĂŽne Ă©tait accrochĂ©e prĂšs du lit, sur la tapisserie luxueuse des chambres de Chevalier qui n’employait pas cet ornement. Mais ce soir-lĂ , il apparut dans toutes les chambres du troisiĂšme appartement de l’hĂŽtel. Natalia Nikolaievna songea alors Ă  elle-mĂȘme elle rectifia son col et ses manchettes, propres malgrĂ© le voyage, se peigna, puis s’assit devant la table. Ses beaux yeux noirs Ă©taient fixĂ©s quelque part, loin; elle regardait et se reposait. Elle semblait se reposer non seulement de l’installation, LES DÉCEMBRISTES 229 non seulement du voyage, non seulement des dures et longues annĂ©es, mais de toute la vie, et ce lointain qu’elle'regardait et oĂč se prĂ©sentaient Ă  elle des visages vivants, aimĂ©s, Ă©tait ce repos qu’elle dĂ©sirait. Était-ce l’acte d’amour accompli pour son mari, son amourpour les enfants quand ils Ă©taient petits, Ă©tait-ce dĂ» Ă  une perte grave ou Ă  la particularitĂ© de son caractĂšre, mais chacun en voyant cette femme devait comprendre qu’il n’y avait plus rien Ă  attendre d’elle, que depuis longtemps elle avait tout donnĂ© Ă  la vie et qu’il ne lui restait plus rien. Il restait en elle quelque chose de beau, triste, digne de respect, comme un souvenir, comme un clair de lune. On ne pouvait se la reprĂ©senter autrement qu’entourĂ©e du respect et de tout le confort de la vie. Il ne pouvait lui arriver d’avoir faim et de manger gloutonnement, d’avoir du linge sale, de tomber, d’oublier de se moucher. Avec elle, c’était matĂ©riellement impossible. Pourquoi? Je ne sais, mais chacun de ses mouvements Ă©tait, pour qui les pouvait voir, plein de majestĂ©, de grĂące, de charme... Sie pflegen and weben Himmlische Rosen ins irdische Leben 1 . Elle connaissait ces vers et les aimait; mais ils 1 Elles soignent et tissent, pour la vie terrestre, des roses belles comme celles des cieux. Schiller. 230 LES DÉCEKBRÎSTES ne guidaient pas sa vie. Toute sa nature Ă©tait l’expression de cette idĂ©e, toute sa vie Ă©tait en l’apport inconscient de roses invisibles dans la vie de tous ceux qu’elle rencontrait. Elle avait suivi son mari en SibĂ©rie uniquement parce qu’elle l’aimait. Elle ne pensait pas Ă  ce qu’elle pouvait faire pour lui et, sans y penser, elle faisait tout. Elle lui faisait son lit, arrangeait ses affaires, lui prĂ©parait le dĂźner et le thĂ©, et surtout, elle Ă©tait toujours avec lui et aucune femme ne pouvait donner Ă  son mari plus de bonheur. Le samovar Ă©tait sur la table ronde du salon. Na- taliaNikolaievna Ă©tait assise devant. Sonia fronçait les sourcils et souriait sous la main de sa mĂšre qui la chatouillait, quand le pĂšre et le fils entrĂšrent dans la chambre avec le bout des doigts plissĂ©s, les joues et le front luisants surtout le crĂąne blanc du pĂšre, les cheveux blancs et noirs soyeux. — Il fait plus clair depuis que vous ĂȘtes entrĂ©s, dit Natalia Nikolaievna. — Mes aĂŻeux ! Comme tu es blanc! —Elle disait cela chaque samedi, depuis des dizaines d’annĂ©es, et chaque samedi ces mots faisaient Ă©prouver Ă  Pierre de la gĂȘne et du plaisir. Ils s’assirent autour de la table et ce fut l’odeur du thĂ© et de la pipe, les voix des enfants, des parents, des domestiques qui, dans la mĂȘme chambre, recevaient leur tasse. On se rappelait les incidents drĂŽles arrivĂ©s en route, on admirait la coiffure de Sonia, on riait. LES DÉCEMBRISTES 231 GĂ©ographiquement ils Ă©taient transportĂ©s Ă  cinq mille ventes, dans un milieu tout diffĂ©rent, Ă©tranger, mais moralement, ce soir, ils Ă©taient encore chez eux, tels que les avait façonnĂ©s une vie de famille particuliĂšre, longtemps isolĂ©e. Demain ce sera dĂ©jĂ  autrement. Piotr Ivanovitch s’assit prĂšs du samovar et alluma sa pipe. Il n’était pas gai. — Eh bien, nous sommes arrivĂ©s, — dit-il, — et je suis heureux de ne voir personne ce soir, la derniĂšre soirĂ©e que nous passerons encore en famille. AprĂšs ces paroles il avala une grande gorgĂ©e de thĂ©. — Pourquoi la derniĂšre, Pierre? — Pourquoi ? parce que les aiglons ont appris Ă  voler. Ils doivent faire leur nid eux-mĂȘmes, et, d’ici, ils s’envoleront chacun de leur cĂŽtĂ©... — Quel enfantillage, — dit Sonia en lui prenant son verre et souriant de son sourire coutumier. — Le vieux nid est superbe. — Le vieux nid est un triste nid. Le vieux n’a pas pu le construire ; il est tombĂ© en cage. C’est dans la cage qu’il a eu ses petits et on l’a laissĂ© partir seulement quand ses ailes le portaient mal. Non, les aiglons doivent se faire un nid plus haut, meilleur, plus prĂšs du soleil. Ils ont des enfants pour que l’exemple leur serve. Et le vieux, tant qu’il ne sera pas aveugle, regardera et quand il le deviendra, il Ă©coutera... Verse du rhum ; encore, encore, assez. 232 LES DÉCEMBRISTES — Nous verrons lesquels abandonneront les autres, — rĂ©pondit Sonia en jetant un regard rapide sur sa mĂšre, comme si elle avait honte de parler devant elle. — Nous verrons qui abandonnera les autres. Je ne le crains ni pour moi ni pour SĂ©rioja ! Serge marchait dans la chambre et se demandait comment faire pour le costume qu’il devait se commander le lendemain aller chez le tailleur ou le faire venir? La conversation de Sonia avec son pĂšre ne l’intĂ©ressait pas ! Sonia rit. — Qu’as-tu ? Quoi? — demanda le pĂšre. — Tu es plus jeune que nous, papa. Oui, beaucoup plus jeune. — Elle rit de nouveau. — Comment ! — fit le vieux ; et ses rides sĂ©vĂšres se plissaient dans un sourire tendre et Ă  la fois dĂ©daigneux. Natalia NikolaĂŻevna se pencha d’un cĂŽtĂ© du samovar qui l’empĂȘchait de voir son mari. — Sonia a raison. Tu as toujours seize ans, Pierre. SĂ©rioja est plus jeune de sentiments, mais dans l’ñme tu es plus jeune que lui. Je peux prĂ©voir ce qu’il fera, mais toi, tu peux encore m’étonner. Le vieux acquiesçait-il Ă  cette remarque, en Ă©tait-il flattĂ©, mais il ne savait que rĂ©pondre, et, en silence, il fuma, but du thĂ©. Ses yeux seuls brillaient. SĂ©rioja, avec l’égoĂŻsme habituel de la jeunesse, s'intĂ©ressa Ă  la conversation au moment oĂč LES DÉCEMBRISTES 233 il Ă©tait en jeu ; il affirma ĂȘtre en effet plus vieux, et que l’arrivĂ©e Ă  Moscou et la nouvelle vie qui s’ouvrait devant lui ne le rĂ©jouissaient nullement, qu’il rĂ©flĂ©chissait tranquillement et prĂ©voyait l’avenir. — Quand mĂȘme c’est la derniĂšre soirĂ©e — rĂ©pĂ©ta Piotr Ivanovitch, — demain ce ne sera plus pareil. Il se versa encore du rhum et longtemps encore resta assis devant la table Ă  thĂ©, avec l’air de vouloir dire beaucoup, mais de manquer d’auditeurs. Il approcha le rhum, mais sa fille, en cachette, emporta la bouteille. II Quand M. Chevalier, qui Ă©tait montĂ© pour installer ses hĂŽtes, rentra chez lui, il communiqua ses rĂ©flexions sur les nouveaux venus Ă  la compagne de sa vie, qui, en dentelles et en soie, Ă©tait assise, Ă  la mode parisienne, devant le bureau ; quelques assidus de l’établissement Ă©taient dans la mĂȘme piĂšce. Serge, Ă©tant en bas, avait remarquĂ© cette chambre et ses hĂŽtes. Vous aussi l’avez sans doute remarquĂ©e si vous ĂȘtes allĂ© Ă  Moscou. Si vous ĂȘtes un homme modeste ne connaissant pas Moscou, si vous ĂȘtes en retard pour dĂźner, si vous Ă©tant trompĂ© dans vos calculs sur les hospitaliers Moscovites, vous pensiez ĂȘtre invitĂ© Ă  dĂźner et ne l’avez pas Ă©tĂ©, ou tout simplement si vous voulez dĂźner dans le meilleur hĂŽtel, vous entrez dans le vestibule. Trois ou quatre valets s’élancent. L’un d’eux vous ĂŽte votre pelisse et vous fĂ©licite pour la nouvelle annĂ©e, pour le carnaval LES DÉCEMBRISTES 235 ou pour l’arrivĂ©e, ou tout simplement remarque qu’on ne vous a pas vu depuis longtemps, bien que vous n’ayez jamais Ă©tĂ© dans cet Ă©tablissement. Vous entrez, et la premiĂšre chose qui vous saute aux yeux, c’est la table garnie, comme il vous semble, d’une quantitĂ© innombrable de plats appĂ©tissants. Mais ce n’est qu’une illusion d’optique, car la plus grande place est occupĂ©e par les faisans emplumĂ©s, des langoustes vivantes, de -petites boĂźtes de parfums et de pommades, des fioles, des cosmĂ©tiques, des bonbons. Seulement, au bord de la table, aprĂšs avoir bien cherchĂ©, vous trouvez de l’eau-de-vie, un morceau de pain beurrĂ©, avec des petits poissons, sous un garde-mouches tout Ă  fait inutile Ă  Moscou au mois de dĂ©cembre, mais tout Ă  fait semblable Ă  ceux qu’on emploie Ă  Paris. Plus loin, en face de la table, vous voyez une chambre, lĂ  un bureau devant lequel est assise une Française au visage rĂ©pugnant mais avec des manchettes immaculĂ©es et une jolie robe Ă  la mode. PrĂšs de la Française vous verrez un officier en uniforme dĂ©boutonnĂ© qui boit de l’eau-de-vie, un civil qui lit le journal et des jambes quelconques, militaires ou civiles, qui se reposent sur la chaise de velours, et vous entendrez une conversation française et de grands Ă©clats de rire plus ou moins naturels. Si vous dĂ©sirez savoir ce qui se fait dans 236 LES DÉCEMBRISTES cette chambre je tous conseille de n’y pas entrer, mais d'y jeter un regard dĂ©robĂ©, en faisant semblant de prendre une tartine. Autrement vous seriez bien gĂȘnĂ© du silence interrogateur et des regards que fixeraient sur vous les habituĂ©s qui sont dans la chambre, et sans doute que, par gĂȘne, vous iriez bien vite Ă  une des tables de la grande salle ou dans le jardin d’hiver. Personne ne vous empĂȘcherait de faire cela ; les tables sont pour tout le monde, et lĂ -bas, dans la solitude, vous pourriez appeler le garçon et commander autant de truffes qu’il vous plairait. La salle oĂč estla Française existe pour la jeunesse dorĂ©e de Moscou privilĂ©giĂ©e, et il n’est pas si facile qu’il vous semble d’ĂȘtre des Ă©lus. En entrant dans cette chambre, M. Chevalier apprit Ă  sa femme que le monsieur de la SibĂ©rie Ă©tait trĂšs ennuyeux, que son fils et sa fille Ă©taient de braves jeunes gens, tels qu’on peut seulement les Ă©lever en SibĂ©rie. — Si vous voyiez la fille, quelle rose ! — Oh! il aime les petites filles fraĂźches, ce vieux, — dit un des hĂŽtes qui fumait le cigare. Naturellement la conversation Ă©tait en français, mais je la transcris en russe, ce que je ferai toujours au cours de cette histoire. — Oui, je les aime beaucoup ! — rĂ©pondit M. Chevalier. — Les femmes, c’est ma passion. Vous ne le croyez pas? LES DÉCEMBRISTES 237 — Vous entendez, madame Chevalier, — s’écria un gros officier de Cosaques, dĂ©biteur de l’établissement, et qui aimait Ă  causer avec le patron. — Oui, voilĂ , il partage mon goĂ»t, — dit Chevalier en tapant sur l’épaule du gros officier. — Est-elle vraiment belle, cette SibĂ©rienne ? Chevalier rĂ©unit le bout de ses doigts etlesbaisa. Puis entre les hĂŽtes, la conversation prit un tour confidentiel et trĂšs gai. 11 s’agissait du gros. Il Ă©coutait en souriant ce qu’on disait de lui. — Peut-on avoir un goĂ»t aussi pervers ! — s’écria quelqu’un en riant. — Mademoiselle Clarisse!! Vous savez que chez les femmes, Strou- zov prĂ©fĂšre les cuisses. Bien quelle ne comprĂźt pas le sel de cette rĂ©flexion, mademoiselle Clarisse, au bureau, Ă©clata de rire autant que le lui permettaient ses mauvaises dents et son Ăąge respectable. — Est-ce la demoiselle de SibĂ©rie qui lui inspire ce goĂ»t ? — Et tous de rire encore plus. M. Chevalier lui-mĂȘme pouffait de rire. 11 ajouta — Ce vieux coquin ; et il tapa sur la tĂšte et sur l’épaule de l’officier de Cosaques. — Mais qui sont ces SibĂ©riens? Des industriels ou des marchands? — demanda l’un des messieurs quand le rire s’interrompit. — Nikita! demandez le passeport du monsieur qui vient d’arriver, — dit M. Chevalier. Nous, l’empereur Alexandre... » se mit Ă  lire 238 LES DÉCEMBRISTES M. Chevalier quand on lui apporta le passeport. Mais l’officier de Cosaques lui arracha le papier et son visage exprima soudain de l’étonnement. — Eh bien! devinez qui c’est? Vous tous le connaissez au moins de nom. — Mais comment peut-on deviner ? montre. Eh bien ! Abd-el-Kader ! Ah ! ali ! ah ! Cagliostro !... Pierre III ! Ah ! ali ! ah ! — Eh bien, lis donc. L’officier de Cosaques dĂ©plia le papier et lut Ex-prince Piotr Ivanovitch... » et il lut un de ces noms russes que chacun connaĂźt et prononce avec un certain respect mĂȘlĂ© de plaisir, quand on parle delĂ  personne qui porte ce nom comme d’une personne proche ou connue. Nous l’appellerons Labazov. L’officier de Cosaques se rappelait vaguement que ce Pierre Labazov avait Ă©tĂ© cĂ©lĂšbre par quelque chose en 23, qu’il avait Ă©tĂ© condamnĂ© aux travaux forcĂ©s. Mais, par quoi Ă©tait-il cĂ©lĂšbre, ilne le savait pas bien. Parmi les autres, personne ne le savait, et ils rĂ©pondirent — Ah, oui, il est connu ! » comme ils auraient dit Comment donc, connu, oui, connu ! » de Shakespeare, auteur de Y EnĂ©ide. Mais ils Ă©taient mieux renseignĂ©s parce que le gros leur expliqua que c’était le frĂšre du prince Ivan, l’oncle des Tchikine, de la comtesse Prouk; en un mot qu’il Ă©tait connu..» — Il est probablement trĂšs riche s’il est le frĂšre du prince Ivan, et si on lui a rendu sa fortune, — LES DÉCEMBRISTES 239 remarqua l’un des jeunes. — On l’a rendue Ă  quelques-uns. — Combien de ces dĂ©portĂ©s sont dĂ©jĂ  de retour ? remarqua un autre. —11 semble vraiment qu’il en est plus retournĂ© que parti. JikinskĂŻ, raconte-nous cette histoire du 18, demanda-t-il Ă  l’officier du gĂ©nie, qui avait la rĂ©putation d’un narrateur Ă©mĂ©rite. — Eh bien, raconte donc. — Tout d’abord, c’est un fait. Il s’est passĂ© lĂ , chez Chevalier, dans la grande salle. Trois dĂ©cern- bristes viennent pour dĂźner. Ils s’asseoient prĂšs d’une table, mangent, boivent, causent. En face d’eux, s’asseoit un monsieur entre deux Ăąges, Ă  l’air respectable , et il Ă©coute attentivement tout ce qu’ils disent de la SibĂ©rie. Il demande quelque chose; un mot amĂšne l’autre, il se met Ă  causer ; il rĂ©sulte qu’il vient aussi de la SibĂ©rie. — Vous connaissez Nertchinsk? — Comment donc !... j’y ai vĂ©cu. — Vous connaissez Tatiana Ivanovna ? — Gomment ne pas le connaĂźtre! — Permettez-moi de vous demander si vous Ă©tiez aussi dĂ©portĂ©? — Oui, j’ai eu ce malheur. Et vous? — Nous sommes tous dĂ©portĂ©s, pour le 14 dĂ©cembre. C’est Ă©trange que nous ne nous connaissions pas si vous ĂȘtes aussi du 14. Peut-on vous demander votre nom ? — FĂ©odorov, '240 LES DÉCEMBRISTES — Vous ĂȘtes aussi du 14? — Non, du 18. — Comment du 18 ? — Du 18 septembre. Pour une montre d’or ; on m’a accusĂ© de vol et j’ai souffert injustement. Tous Ă©clatĂšrent de rire, sauf le narrateur qui, de l’air le plus sĂ©rieux, regardait ses auditeurs et jurait que c’était une histoire vraie. AussitĂŽt aprĂšs le rĂ©cit, un des hĂŽtes de la jeunesse dorĂ©e se leva et partit au club. 11 traversa les salles pleines de tables de jeu, oĂč des vieillards jouaient au whist, la salle d’enfer, oĂč le cĂ©lĂšbre Poutchine » commençait sa partie contre la compagnie. » Il s’arrĂȘta quelque temps prĂšs de l’un des billards oĂč un petit vieux important avait peine Ă  faire sa bille. Il jeta un regard dans la bibliothĂšque lĂ  un gĂ©nĂ©ral lisait lentement, Ă  travers ses lunettes, un journal qu’il tenait loin ; et un jeune homme, invitĂ© , feuilletait toutes les revues en s'efforçant de ne pas faire de bruit. Le jeune muscadin s’assit sur un divan, dans la salle de billard, prĂšs des joueurs, qui appartenaient comme lui Ă  la jeunesse dorĂ©e. C’était un jour de gala, et il y avait beaucoup de messieurs, qui frĂ©quentaient toujours le club. Parmi eux, se trouvait Ivan Pavlovitch Pakhtine. C’était un homme de quarante ans, de taille moyenne, blanc, gros, de large carrure, la tĂšte chauve, le visage luisant, heureux, bien rasĂ©. Il ne jouait pas mais il LES DÉCEMBRISTES 241 Ă©tait assis prĂšs du prince D. qu’il tutoyait. Il ne refusait pas le verre de champagne qu’on lui offrait. 11 s’était si bien installĂ© aprĂšs le dĂźner, — il avait, sans qu’on l’eĂ»t remarquĂ©, Ă©largi la ceinture de son pantalon, — qu’il semblait pouvoir rester ainsi tout un siĂšcle, Ă  fumer le cigare, boire du champagne, en sentant la prĂ©sence trĂšs proche des princes, des comtes et des fils de ministres. La nouvelle de l’arrivĂ©e de Labazov rompit son calme. — OĂč vas-tu, Pakhtine ! — dit un fils du ministre qui remarqua, tout en jouant, que Pakhtine se levait, rajustait son gilet et, d’un seul trait, buvait son champagne. — Severnikov m’a demandĂ© — dit Pakhtine en sentant quelque faiblesse dans les jambes. — Eh bien, quoi ! tu iras? Anastasie ! Anastasie ! ouvre les portes. C’était une chanson tzigane alors Ă  la mode. — Peut-ĂȘtre, et toi ? — Moi je ne peux pas. Un vieillard mariĂ© ! — Va ! Pakhtine, en souriant, sortit dans la salle des glaces, chez Severnikov. Il aimait finir par une plaisanterie, et maintenant elle venait comme ça. — Eh bien, comment va la santĂ© de la comtesse? demanda-t-il en s’approchant de Severnikov qui ne l’avait pas du tout demandĂ©, mais qui, TolstoĂŻ. — vr. — Les DĂ©cembristes . 16 242 LES DÈCËMBRISTES d’aprĂšs des considĂ©rations propres Ă  Pakhtine, avait le plus grand besoin de connaĂźtre l’arrivĂ©e de Labazov. SevĂȘrnikov avait Ă©tĂ© uripeu mĂȘlĂ© au 14dĂ©cembre ; il Ă©tait l’ami de tous les dĂ©cembristes. La comtesse se portait mieux et Pakhtine s’en montrait trĂšs content. — Vous ne savez pas encore que Labazov est arrivĂ© aujourd’hui? Il s’est arrĂȘtĂ© chez Chevalier. — Que dites vous ! Nous sommes de vieux amis ! Comme je suis heureux ! Comme je suis heureux ! Je pense qu’il a vieilli, le pauvre! Sa femme aĂ©crit Ă  ma femme. Mais Severnikov ne dit pas ce qu’elle avait Ă©crit, car ses partenaires, qui avaient dĂ©clarĂ© le jeu sans atout, faisaient une faute. Tout en causant avec Ivan Pavlovitch, il leur jetait sans cesse des regards obliques. Et soudain, il se jetait vers la table et la frappait, pour prouver qu’il fallait jouer par sept. Ivan Pavlovitch se leva et, s’approchant d’une autre table, en passant, il glissa, dans la conversation, sa nouvelle Ă  un monsieur respectable. Il se leva de nouveau et fit de mĂȘme Ă  la troisiĂšme table. Tous les messieurs respectables Ă©taient enchantĂ©s du retour de Labazov, et quand Ivan Pavlovitch revint dans la salle de billard, lui qui d’abord ne savait pas s’il fallait se rĂ©jouir de retour de Labazov, n’employait dĂ©jĂ  plus son exorde Sur le bal, sur l’article du Mes- LES DÉCEMBRISTES 243 sciger, sur la santĂ© et le temps, mais commençait ex abrupto Ă  annoncer avec enthousiasme l'heureux retour du cĂ©lĂšbre dĂ©cembriste. Le petit vieux, qui essayait toujours en vain de pousser la boule blanche, devait, selon Pakhtine, ĂȘtre particuliĂšrement heureux de la nouvelle. Il s’approcha de lui. — Vous jouez bien, Votre Haute Excellence ! dit-il pendant que le petit vieux lançait sa queue dans le gilet rouge du marqueur, en exprimant par cela son dĂ©sir qu’il y mĂźt de la craie. VotrĂš Haute Excellence » n’était point dit par batterie, comme on pourrait le penser non, ce n’était pas Ă  la mode en 1856; Ivan Pavlovitch appelait le petit vieux simplement par son prĂ©nom et celui de son pĂšre ; mais c’était dit ou pour railler ceux qui s’exprimaient ainsi, ou pour montrer, en plaisantant, que l'on savait Ă  qui l’on parlait. C’était dit un peu au sĂ©rieux, en gĂ©nĂ©ral c’était trĂšs fin. — J’ai appris tout Ă  l’heure. Piotr Labazov est arrivĂ©. Il vient tout droit de SibĂ©rie avec toute sa famille. Pakhtine prononçait ces paroles juste au moment oĂč le petit vieux manquait sa bille. Il n’avait pas de chance. — S’il est revenu aussi fou qu’il est parti, il n’y a pas de quoi s’en rĂ©jouir,—rĂ©pondit le petit vieux d’un air sombre, irritĂ© qu’il Ă©tait par sa malchance 244 LES DÉCEMBRISTES incomprĂ©hensible. Cette rĂ©flexion gĂȘna Ivan Pavlo- vitch. De nouveau il ne savait pas s'il fallait ou non se rĂ©jouir de l’arrivĂ©e deLabazov,et pour rĂ©soudre dĂ©finitivement cette question, il dirigea ses pas dans la salle oĂč les gens sages se rĂ©unissaient pour causer, oĂč l’on connaissait l’importance et le prix de chaque objet, en un mot oĂč l'on savait tout. Ivan Pavlovitch Ă©tait en aussi bonnes relations avec le groupe des sages qu’avec la jeunesse dorĂ©e et les grands personnages. Il est vrai qu'il n’avait pas de place marquĂ©e dans la chambre des sages, mais personne ne s’étonna quand il entra et s’assit sur le divan. . On s’occupait de savoir en quelle annĂ©e et Ă  quel propos avait Ă©clatĂ© une querelle entre deux journalistes russes. Ivan Pavlovitch profita d’un moment de silence pour placer sa nouvelle, non comme un Ă©vĂ©nement joyeux, mais comme une chose sansimportance, dite par hasard. Mais aussitĂŽt, Ă  la façon dont les sages » j’emploie le mot sages comme surnom des habituĂ©s de la chambre des sages accueillirent la nouvelle et se mirent Ă  la discuter, Ivan Pavlovitch comprit aussitĂŽt qu’elle Ă©tait prĂ©cisĂ©ment ici Ă  sa place, qu'ici seulement elle prendrait l’ampleur nĂ©cessaire pour aller plus loin, et qu’ici seulement il pourrait savoir a quoi s'ex tenir. - — Il ne manquait que Labazov, — dit un des sages. — Tous les dĂ©cembristes restĂ©s vivants sont de retour en Russie. LES DÉCEMBRISTES 245 — C’était un des glorieux. — dit Pakhtine encore d’un ton interrogateur, prĂȘt Ă  tourner ces mots en plaisanterie ou au sĂ©rieux. — Comment donc! Labazov Ă©tait un des hommes les plus remarquables de ce temps, — commença un sage » — En 1819, Ă©tant lieutenant du rĂ©giment SĂ©mĂ©novsky, il fut envoyĂ© Ă  l’étranger avec des dĂ©pĂȘches pour le duc Z.... Puis il revint et en vingt-quatre heures Ă©tait reçu dans la premiĂšre loge maçonnique. Tous les maçons de ce temps se rĂ©unissaient chez D... et chez lui. Il Ă©tait trĂšs riche. Le prince G..., Teodor D... et Ivan P... Ă©taient ses plus inlimes amis. Son oncle, le prince Yissarion, pour Ă©loigner le jeune homme de cette sociĂ©tĂ©, l’emmenaĂ  Moscou. — Excusez, NikolaĂŻ Stepanovitch, — interrompit un autre sage », — il me semble que c’était en 23 1823, parce que Yissarion Labazov Ă©tait nommĂ© commandant du 3 e corps d’armĂ©e en 24, et Ă©tait Ă  Yarsovie. Il le fit nommer son aide de camp, et c'est aprĂšs son refus qu’il l’emmena Ă  Moscou. Mais, je vous demande pardon, je vous ai interrompu. — Mais non, continuez, s’il vous plaĂźt. — Non. Je vous en prie. — Non, faites. Yous devez le savoir mieux que moi, et, en outre, vous avez donnĂ© ici des preuves suffisantes de votre mĂ©moire et de votre savoir. 246 LES DÉCEMBRISTES — A Moscou, contre le dĂ©sir de son oncle, il prit sa retraite, — continua celui dont la mĂ©moire et le savoir Ă©taient prouvĂ©s. — LĂ  bas une seconde sociĂ©tĂ© se forma autour de lui ; il en Ă©tait le promoteur, le cƓur si l'on peut s’exprimer ainsi. Il Ă©tait riche-, beau, intelligent, instruit, et, dit-on, tout Ă  fait aimable. Sa tante me disait encore qu’elle ne connaissait pas d’homme plus charmant. Et voilĂ , quelques mois avant la rĂ©volte, il Ă©pousait mademoiselle Krinskaia. — La fille de Nicolas KrinskĂŻ, celui qui Ă©tait Ă  Borodino... En un mot, connu, — interrompit quelqu’un. — Oui, oui. Son Ă©norme fortune lui reste, mais son domaine familial est allĂ© Ă  son frĂšre cadet, au prince Ivan, qui est maintenant Oberhauf Kafer- meister il a prononcĂ© quelque chose en ce genre et qui a Ă©tĂ© ministre. — Le mieux, c’est son acte envers son frĂšre, continua le narrateur. Quand on a perquisitionnĂ© chez lui, la seule chose qu’il ait rĂ©ussi Ă  dĂ©truire ce furent les lettres et les papiers de son frĂšre. — Son frĂšre Ă©tait-il compromis ? Le narrateur ne prononça pas oui, » mais agita les lĂšvres et cligna des yeux avec importance. — Ensuite, pendant tous les interrogatoires, Pierre Labazov nia tout ce qui touchait son frĂšre ; c’est pourquoi il a souffert plus que les autres. Mais le mieux, c’est que le prince Ivan a eu LES DÉCEMBRISTES 247 tous les biens et n’a pas donnĂ© un sou Ă  son frĂšre. — On a dit que Pierre Labazov avait lui-mĂȘme refusĂ© tout — dit quelqu’un. — Oui, mais il refusa parce que le prince Ivan lui Ă©crivit, avant le couronnement, et s’excusa en disant que s'il ne le prenait pas, alors le domaine serait saisi, qu’il avait des enfants et des dettes, et que, maintenant, il ne pouvait rien rendre. Pierre Labazov rĂ©pondit par ces deux lignes Tsi moi, ni mes hĂ©ritiers n’avons ni ne voulons avoir aucun droit sur le domaine que vous a donnĂ© la loi » et rien de plus. Hein ? Le prince a avalĂ© et, enchantĂ©, il enferma ce document avec les billets Ă  ordre dans une cassette et ne les a montrĂ©s Ă  personne. Une des particularitĂ©s de la chambre des sages c’était que ses membres savaient, quand ils le voulaient savoir, tout ce qui se faisait au monde, de quelque secret que ce fĂ»t entourĂ©. — Ça c’est une question, fit un nouvel interlocuteur. Serait-il juste d’enlever aux enfants du prince Ivan une fortune Ă  laquelle ils sont habituĂ©s et qu’ils croient lĂ©gitime ? La conversation Ă©tait ainsi transportĂ©e dans les rĂ©gions abstraites qui n’intĂ©ressaient pas Pakhtine. Il sentait le besoin de communiquer la nouvelle Ă  d’autres gens. Il se leva et traversa lentement les salles en causant Ă  droite et Ă  gauche. Un de ses 248 LES DÉCEMBRISTES camarades l’arrĂȘta pour lui communiquer la nouvelle de l’arrivĂ©e de Labazov. — Qui ne le sait pas! — rĂ©pondit Ivan Pavlo- vitch avec un sourire calme, en se dirigeant vers la sortie. La nouvelle avait dĂ©jĂ  fait son tour et lui revenait. Au club, il n’y avait plus rien Ă  faire. Il partit Ă  une soirĂ©e. Ce n’était pas une soirĂ©e par invitations, mais un salon oĂč l’on recevait chaque jour. Il y avait huit dames et un vieux colonel et tous s’ennuyaient mortellement. Rien que l’allure rĂ©solue et le visage souriant de Pakhtine rĂ©jouirent les dames et les demoiselles. La nouvelle Ă©tait d’autant plus Ă  propos que la vieille comtesse Fuchs et sa fille Ă©taient lĂ . Pendant que Pakhtine rĂ©pĂ©tait presque mot Ă  mot tout ce qu’il avait entendu dans la chambre des sages, madame Fuchs hochait la tĂȘte, s’étonnait de sa vieillesse et commençait Ă  se rappeler ses sorties avec Natalia Krivskaia, maintenant madame Labazov. — Son mariage est un vrai roman, et tout s’est passĂ© sous mes yeux. Natalie Ă©tait presque fiancĂ©e Ă Miatline, plus tard tuĂ© en duel par DĂ©bra. Mais Ă  cette Ă©poque Pierre vint Ă  Moscou, il s’éprit d’elle et la demanda en mariage. Le pĂšre penchait fort pour Miatline, en gĂ©nĂ©ral, on avait peur de Labazov comme d’un franc-maçon ; il refusa. Seule- LES 249 ment le jeune homme continua Ă  la voir au bal, partout; il se lia d’amitiĂ© avec Miatline et lui demanda de renoncer Ă  son mariage. Miatline accepta. Il lui proposa un enlĂšvement Elle y consentit, mais au dernier moment la conversation se passait en français, elle alla trouver son pĂšre, lui dit que tout Ă©tait prĂȘt pour la fuite, qu’elle pourrait le quitter, mais qu’elle espĂ©rait en sa magnanimitĂ©. En effet, le pĂšre lui pardonna; tous intervinrent en sa faveur, et il donna son consentement. VoilĂ  comment s’est fait son mariage. Et c’était un mariage gai ! Qui de nous pouvait penser qu’un an aprĂšs elle le suivrait en SibĂ©rie! Elle, une fille unique, la plus riche, la plus belle de ce temps ! L’empereur Alexandre la remarquait toujours au bal et dansait souvent avec elle. Chez la comtesse G..., il y avait un bal costumĂ©, je me le rappelle comme si c’était d’hier elle Ă©tait en Napolitaine et elle Ă©tait admirablement belle. Chaque fois qu’il venait Ă  Moscou, il demandait Que fait la belle Napolitaine? Et, tout Ă  coup, cette femme, dans sa position elle accoucha en route, n’hĂ©site pas un moment, ne prĂ©pare rien, ne fait pas de malle, et telle quelle, quand on mari, partit avec lui pour cinq mille vers tes. — Oh ! c’est une femme sublime ! — dit la maĂźtresse du logis. — Tous deux Ă©taient des gens rares ! — fit une 250 LES DÉCEMBRISTES autre dame. — On m’a racontĂ©, je ne sais pas si c’est vrai, qu’en SibĂ©rie, partout oĂč ils travaillaient, dans les mines, ou, comme appelle-t-on cela ? les forçats qui Ă©taient avec eux se corrigeaient. . — Mais elle n’a jamais travaillĂ© aux mines, — objecta Pakhtine, — Que se passait-il en 56? Trois ans auparavant personne ne pensait aux Labazov, et se les rappelait-on, c’était avec ce sentiment de peur qu’on Ă©prouve en parlant de ceux qui sont morts rĂ©cemment. Et maintenant, avec quelle vivacitĂ© l’on se rappelait toutes les anciennes relations, toutes les belles qualitĂ©s, et chacune des dames tirait dĂ©jĂ  ses plans pour accaparer les Labazov et en rĂ©galer ses invitĂ©s. — Leurs enfants, un fils et une fille, sont avec eux, — dit Pakhtine. — S’ils sont aussi beaux qu’était leur mĂšre ! — dit la comtesse Fuchs. — Du reste le pĂšre aussi Ă©tait trĂšs beau. — Gomment ont-ils pu Ă©lever leurs enfants lĂ -bas? — dit la maĂźtresse du logis. — On dit qu’ils sont trĂšs bien Ă©levĂ©s. On dit que le jeune homme est aussi bien, aussi aimable, aussi instruit que s’il avait Ă©tĂ© Ă©levĂ© Ă  Paris. — Je prĂ©dis un grand succĂšs Ă  la jeune fille, — fit un jeune laideron, — toutes ces dames de SibĂ©rie ont quelque chose de vulgaire et d’agrĂ©able mais qui plaĂźt beaucoup. LES DÉCEMBRISTES 251 — Oui, oui, — dit une autre jeune fille. — C’est un riche parti de plus, — ajouta une troisiĂšme. Un vieux colonel, d’origine allemande, qui trois ans avant Ă©tait allĂ© Ă  Paris pour Ă©pouser une femme riche, dĂ©cidait de faire au plus vite sa demande avant que les jeunes gens fussent au courant. Les jeunes filles et les dames pensaient la mĂȘme chose au sujet du jeune homme arrivant de SibĂ©rie. C’est probablement mon affaire !» pensait une jeune fille qui allait en vain dans le monde depuis huit ans. C’est sans doute pour le mieux que ce sot cavalier-garde ne m’ait pas demandĂ©e en mariage. J’aurais Ă©tĂ© sĂ»rement malheureuse ! » — Eh bien ! elles seront toutes jaunes de dĂ©pit, quand il s’éprendra de moi », se disait une jeune et belle dame. On parle de la province, des petites villes, la haute sociĂ©tĂ© est bien pire. LĂ -bas il n’y a pas de nouveaux personnages, mais la sociĂ©tĂ© est prĂȘte Ă  recevoir tout nouveau personnage, s’il en parait. Et ici, c’est rarement, comme maintenant les Labazov, qu’on est reconnu appartenir au cercle et qu’on y est admis. Mais la sensation produite par ces nouveaux personnages est plus forte que dans une ville de province. III — Moscou ! Moscou ! ville aux murs blancs ! — s’exclamait Piotr Ivanovitch en se frottant les yeux, le matin, et en Ă©coutant les sons des cloches qui se rĂ©pandaient dans la petite rue GazetnĂŻ. Rien ne ressuscite si fortement le passĂ© que les sons, et ceux des cloches de Moscou, unis Ă  la vue des murailles blanches et au bruit des roues lui rappelaient vivement, non seulement ce Moscou qu’il connaissait trente-cinq ans avant, mais ce Moscou avec le Kremlin, les palais, les Ivan, etc., qu’il portait dans son cƓur. Et il ressentait une joie enfantine d’ĂȘtre Russe, d’ĂȘtre Ă  Moscou. La robe de chambre de Boukhara, dĂ©boutonnĂ©e sur la large poitrine couverte d’une chemise d’indienne, la pipe d'ambre, le valet aux pas Ă©touffĂ©s, le thĂ©, l’odeur du tabac, la voix forte, entrecoupĂ©e dun homme dans la chambre de Chevalier, les baisers du matin, les voix de la fille et du fils parurent LES DÉCEMBRISTES 253 Ă  lui ; le dĂ©cembriste Ă©tait chez lui comme il Ă©tait Ă  Irkoutsk et comme il serait Ă  New-York ou Ă  Paris. Avec quel plaisir je voudrais prĂ©senter au lecteur le hĂ©ros de dĂ©cembre, supĂ©rieur Ă  toutes les faiblesses, mais, pour la vĂ©ritĂ©, je dois avouer que Piotr lvanovitch se rasait, se peignait et se regardait dans le miroir avec un soin particulier. Il Ă©tait mĂ©content de l’habit, mal confectionnĂ© en SibĂ©rie et, par deux fois, il le boutonna et le dĂ©boutonna. Natalia Nikolaievna entra dans le salon avec un froufrou de sa robe de moire noire ; les manches et les rubans de son bonnet n’étaient pas Ă  la derniĂšre mode, mais si bien arrangĂ©s que non seulement ce n’était pas ridicule mais distinguĂ©. Les dames ont pour ces choses un sixiĂšme sens particulier et une perspicacitĂ© incomparable. Sonia Ă©tait aussi habillĂ©e de telle maniĂšre, que malgrĂ© un retard de deux ans sur la mode, on ne pouvait trouver rien Ă  redire. L'ajustement de la mĂšre Ă©tait sombre et simple, celui de la fille, clair et gai- SĂ©rioja venait seulement de s’éveiller. Ils partirent sans lui Ă  la messe. Le pĂšre et la mĂšre s’assirent au fond de la voiture, la fille en face. Yassili monta sur le siĂšge. La voiture de louage les mena au Kremlin. Quand ils descendirent, les dames rajustĂšrent leurs robes, Piotr lvanovitch donna le bras Ă  sa femme et, la tĂšte haute, se dirigea vers les portes de l’cglise. Beaucoup de marchands, 2o4 LES DÉCEMBRISTES d’officiers et des gens de toutes sortes ne pouvaient dĂ©finir leur qualitĂ©. Quel Ă©tait ce vieillard, bruni depuis longtemps, aux rides larges et droites d’un travailleur, rides particuliĂšres qui ne ressemblent pas Ă  celles acquises au club anglais, aux cheveux et Ă  la barbe blancs comme neige, au regard bon et fier, aux mouvements Ă©nergiques? Quelle Ă©tait cette dame, grande, Ă  l’allure imposante, aux yeux fatiguĂ©s, Ă©teints, grands et beaux? Quelle Ă©tait cette jeune fille fraĂźche, gracieuse, forte, mais ni mondaine, ni timide? Des marchands? non ; des Ă©trangers non plus ; des seigneurs ? On n’en connaissait pas de tels. Mais ce Sont des gens importants. Ainsi pensaient ceux qui les voyaient Ă  l’église, et, on ne sait pourquoi, ils leur cĂ©daient plus vite et plus volontiers le chemin qu’aux messieurs Ă  grosses Ă©paulettes. Piotr Ivanovitch se tenait Ă  l’église avec autant de majestĂ© qu’en y entrant ; il priait tranquillement, sans se distraire. Natalie Niko- laievna se mettait Ă  genoux avec grĂące, et, pendant le cantique des chĂ©rubins, elle tira son mouchoir et pleura beaucoup. Sonia semblait faire effort sur elle-mĂȘme pour prier; la priĂšre ne lui venait pas, mais elle ne se retournait pas et faisait respectueusement le signe de croix. Serge Ă©tait restĂ© Ă  la maison, d’une part parce qu’il avait beaucoup dormi, d’autre part parce qu’il ti’aimait pas aller Ă  la messe. Ses jambes se fati- LES DÊCEMBRISTES 255 guaient, et il ne comprenait nullement pourquoi, faire quarante verstes sur ses skiss n’était rien pour lui, tandis que rester debout pendant les douze Ă©vangiles, c’était pour lui le plus grand tourment physique; enfin il Ă©tait restĂ© parce qu’il sentait que le plus nĂ©cessaire pour lui c’était un habit neuf. Il s’habilla et alla au Pont des MarĂ©chaux. Il avait assez d’argent. Depuis qu’il avait vingt et un ans, son pĂšre avait adoptĂ© comme rĂšgle de lui donner tout l’argent qu’il voulait; il dĂ©pendait de lui de laisser son pĂšre et sa mĂšre sans argent. Comme je regrette ces deux cent cinquante roubles dĂ©pensĂ©s en vain dans les magasins de confections de Kountz ! Chacun des messieurs qui se croisĂšrent avec Serge l’eĂ»t renseignĂ© trĂšs volontiers et aurait considĂ©rĂ© comme un bonheur d’aller avec .lui pour commander un costume ; mais, comme il arrive toujours, il Ă©tait seul parmi la foule. En bonnet, il passa le Pont des MarĂ©chaux sans regarder les magasins ; arrivĂ© au bout, il ouvrit une porte et en sortit en frac marron Ă©troit on les portait larges, en pantalon noir large on les portait Ă©troits, dans un gilet de soie pointillĂ©e qu’aucun des messieurs qui frĂ©quentaient les salons particuliers, chez Chevalier, n’aurait laissĂ© porter Ă  son valet, et Serge avait achetĂ© encore beaucoup de choses pareilles. Kountz s’était Ă©tonnĂ© de la taille fine du jeune homme, et il di- 256 LES DÉCEMBRISTES sait Ă  tous n’en avoir jamais vu de pareille. SĂ©rioja savait que sa taille Ă©tait belle, mais les louanges d’un Ă©tranger comme Kountz le flattaient infiniment. Il sortit allĂ©gĂ© de deux cent cinquante roubles mais fort mal habillĂ©, si mal, que deux jours plus tard son habit devenait la propriĂ©tĂ© de Vassili et ne restait pour lui qu’un souvenir dĂ©sagrĂ©able. A l’hĂŽtel il descendit en bas, s’assit dans la grande salle, regarda aussi la chambre des habituĂ©s et commanda pour son dĂ©jeuner un menu si Ă©trange que le garçon mĂȘme en riait dans la cuisine. Puis il demanda une revue qu’il feignit de lire. Quand le valet, encouragĂ© par l’inexpĂ©rience du jeune homme, se mit Ă  l’interroger Va Ă  ta place! » lui rĂ©pondit SĂ©rioja en rougissant. Mais son accent avait tant de fiertĂ© que l’autre obĂ©it. La mĂšre, le pĂšre et la fille, de retour Ă  la maison, trouvĂšrent aussi son costume admirable. Vous rappelez-vous ce sentiment joyeux de l’enfance, quand, pour le jour de votre fĂȘte, on vous a bien habillĂ©, emmenĂ© Ă  la messe, et, qu’au retour, l’habit, le visage et l’ñme en fĂȘte, vous trouvez Ă  la maison des invitĂ©s et des joujoux. Vous savez qu’aujourd’hui vous n’aurez pas de classe, que mĂȘme les grands festoient, qu’aujourd’hui, c’est pour toute la maison, jour de repos et de plaisir. Vous savez que vous seul ĂȘtes cause de cette fĂȘte, et que, quoique vous puissiez faire, LES DÉCEMBRISTES 257 on vous pardonnera tout, et il vous semble Ă©trange que les gens de la rue ne fĂȘtent pas comme vos familiers. Les sons vous paraissent plus sonores, les couleurs plus vives ; en un mot, c’est le sentiment du jour de fĂȘte. C’est ce qu’éprouvait Piotr Ivano- vitch en revenant de l’église. Le colportage d’hier, de Pakhtine, n’était pas perdu. Au lieu de jouets, Piotr Ivanovitch trouvait Ă  la maison quelques cartes de visite de personnes importantes de Moscou qui, en 56, croyaient de leur devoir absolu de montrer le plus d’attention possible au cĂ©lĂšbre exilĂ© qu’ils n’auraient voulu voir pour rien au monde, trois ans avant. Aux yeux de Chevalier, du portier, des garçons d’hĂŽtel, les voitures qui venaient le matin pour Piotr Ivanovitch, dĂ©cuplĂšrent leur respect et leur amabilitĂ©. Tout cela Ă©tait pour Piotr Ivanovitch les cadeaux de fĂȘte. En dĂ©pit de l’expĂ©rience de la vie, en dĂ©pit de l’intelligence, l’expression de respect de la part des gens respectĂ©s par le grand nombre fait toujours plaisir Ă  l’homme. Piotr Ivanovitch avait la joie dans l’àme quand Chevalier, en s’inclinant, lui proposa un autre appartement, lui demanda d’ordonner tout ce qui lui plairait et lui affirma qu’il Ă©tait heureux de possĂ©der un tel hĂŽte que Piotr Ivanovitch, et quand il regarda les cartes de visite et les remettant dans le plateau, prononçait les noms du comte S..., du prince D..., etc. TolstoĂŻ. — vi. — Les DĂ©cembristes. 17 258 LES DÉCEMBRISTES Natalia Nikolaievna dĂ©clara qu’elle ne recevrait personne et qu’elle irait de suite chez Maria Iva- novna. Piotr Ivanovitch y consentit, malgrĂ© son dĂ©sir de causer avec beaucoup de visiteurs. Pakhtine fut le seul visiteur qui parvint Ă  lever la consigne. Si on avait demandĂ© Ă  Pakhtine pourquoi il Ă©tait allĂ© de Pretchistenka Ă  la petite rue GazetnĂ©, il n’aurait pu donner aucun motif, sauf celui d’aimer tout ce qui est nouveau et intĂ©ressant, c’est pourquoi il Ă©tait venu voir Piotr Ivanovitch comme une raretĂ©. On pourrait croire qu’un homme qui vient chez un inconnu avec cette seule raison dĂ»t ĂȘtre intimidĂ©, et, au contraire, c’étaient Piotr Ivanovitch, son fils et sa fille, qui Ă©taient gĂȘnĂ©s. Natalia Nikolaievna Ă©tait trop grande dame pour ĂȘtre gĂȘnĂ©e par quoi que ce fĂ»t. Le regard fatiguĂ© de ses beaux yeux noirs tombait tranquillement sur Pakhtine, et Pakhtine Ă©tait dispos, content de soi, gai, aimable comme toujours. Il Ă©tait un ami de Maria Ivanovna. — Ah! — fit Natalia Nikolaievna. — Pas un ami, il y a trop de diffĂ©rence d Ăąge, mais elle a toujours Ă©tĂ© bonne pour moi. —Depuis longtemps Pakhtine Ă©tait un admirateur de Piotr Ivanovitch, il connaissait ses compagnons. Il espĂ©rait pouvoir ĂȘtre utile aux voyageurs, il serait venu dĂšs hier, il n’en avait pas eu le temps et demandait qu’on l’excusĂąt. Puis il s’assit et parla longuement. LES DÉCEMBRISTES 259 — Oui, j’ai trouvĂ© beaucoup de changement en Russie, — dit Piotr Ivanovitch en rĂ©ponse Ă  sa question. DĂšs que Piotr Ivanovitch parlait, il fallait voir avec quelle attention et quel respect Pakhtine recueillait chacune des paroles du grave vieillard et comment, aprĂšs chaque phrase, parfois mĂȘme aprĂšs un mot, Pakhtine, d’un signe de tĂȘte, d’un sourire, d’un mouvement des yeux, laissait comprendre qu’il avait reçu ou acceptĂ© la phrase ou la parole mĂ©morable pour lui. Le regard fatiguĂ© approuvait cette manƓuvre; SergueĂŻ Petrovitch semblait avoir peur que les paroles de son pĂšre ne fussent pas assez importantespour l’attention de l’auditeur. Sophie PĂ©trovna, au contraire, souriait imperceptiblement, comme sourient les personnes qui ont remarquĂ© le ridicule de quelqu’un. Il lui semblait qu’on ne pouvait rien attendre de celui-ci, que c’était un Chuchka », comme elle et son frĂšre appelaient certaine catĂ©gorie de gens. Piotr Ivanovitch expliquait que pendant son voyage il avait remarquĂ© de grands changements qui le rĂ©jouissaient. On ne peut s’imaginer combien les paysans sont devenus supĂ©rieurs ; il y a en eux plus de conscience et de dignitĂ© », dit-il comme s’il rĂ©citait une vieille phrase. Et je dois vous dire que le peuple m’intĂ©resse surtout. Je suis d’avis que la force de la Russie n’est pas en nous mais dans le peuple », etc. 260 LES DÉCEMBRISTES Piotr Ivanovitch exposa avec son ardeur habituelle des pensĂ©es plus ou moins originales sur diverses questions importantes. Nous aurons encore l’occasion de les entendre avec plus de dĂ©veloppement. Pakhtine fondait de plaisir et tombait d’accord sur tout. — Il vous faut absolument faire connaissance avec les Axatov ; permettez-moi de vous les prĂ©senter, prince? Vous savez que son Ă©dition est maintenant autorisĂ©e. On dit que le premier numĂ©ro paraĂźtra demain. J’ai lu aussi son bel article sur la thĂ©orie de la science dans l’abstrait. C’est excessivement intĂ©ressant. Il y a aussi un article fort curieux 1’ Histoire de la Serbie au xi e siĂšcle », du cĂ©lĂšbre capitaine Karbovanietz. En gĂ©nĂ©ral, c’est un grand pas en avant. — Ah! vraiment ! fĂźt Piotr Ivanovitch ; mais on voyait que ces nouvelles ne l’intĂ©ressaient pas. Il ne connaissait mĂȘme pas les noms que citait Pakhtine pour ceux de personnes connues. Natalia Nikolaievna, sans nier la nĂ©cessitĂ© de connaĂźtre toutes ces personnes et l’état de choses, dĂ©clara, pour justifier son mari, qu’il recevait les revues trĂšs tardivement, mais qu’il lisait beaucoup trop. — Papa, allons-nous chez tante? — dit Sonia en entrant. — Oui, mais il faut dĂ©jeuner. Ne voulez-vous pas quelque chose? LES DÉCEMBRISTES 261 Pakhtine naturellement refusa, mais Piotr Iva- novitch, avec l’hospitalitĂ© propre aux Russes en gĂ©nĂ©ral, et Ă  lui en particulier, insista pour que Pakhtine prĂźt quelque chose, et lui-mĂȘme but un petit verre d’eau-de-vie et un verre de bordeaux. Pakhtine remarqua qu’au moment oĂč il versait le vin, Natalia Nikolaievna se dĂ©tournait comme par hasard, et que le fils regardait d’une façon particuliĂšre la main de son pĂšre. AprĂšs le vin, aux questions de Pakhtine qui lui demandait son opinion sur la nouvelle littĂ©rature, sur le nouveau courant d’opinions, sur la guerre, sur la paix Pakhtine savait, sans lien, unir et user dans une conversation les sujets les plus divers, Piotr Ivanovitch rĂ©pondit d’un coup par une profession de foi gĂ©nĂ©rale. Était-ce dĂ» au vin ou au sujet de conversation, mais il s’enflammait tant que des larmes se montraient dans ses yeux et que Pakhtine, enthousiasmĂ©, pleurait aussi, et, sans se gĂȘner, exprimait sa conviction que Piotr Ivanovitch Ă©tait maintenant beaucoup plus avancĂ© que tous les gens avancĂ©s et devait devenir le chef du parti. Les yeux de Piotr Ivanovitch s’animĂšrent. Il croyait aux paroles de Pakhtine, et il eĂ»t parlĂ© encore longtemps si Sophie PĂ©trovna n’eĂčt pas insistĂ© prĂšs de Aatalia Aikolaievna pour qu’elle prĂźt sa mantille, et n’avait remuĂ© elle-mĂȘme Piotr Ivanovitch. 11 se versa le reste du vin, mais Sophie PĂ©trovna le but. 262 LES DÉCEMBRISTES — Que fais-tu ? Je n’ai pas encore bu, papa, pardon. Il sourit. — Eh bien, allons chez Maria Ivanovna. Vous nous excuserez, monsieur Pakhtine. Piotr Ivanovitch sortit en portant haut la tĂšte. Dans le vestibule, il rencontra encore un gĂ©nĂ©ral qui venait faire visite Ă  son vieux camarade. Ils ne s’étaient pas vus depuis trente-cinq ans. Le gĂ©nĂ©ral Ă©tait dĂ©jĂ  sans dents et chauve. — Et toi tu es encore tout vert, — dit-il. — On voit que la SibĂ©rie est mieux que PĂ©tersbourg. Ce sont les tiens? PrĂ©sente-moi. Quel beau garçon, ton fils. Alors demain, pour dĂźner? — Oui, oui, sans faute. Sur le perron, ils rencontrĂšrent le cĂ©lĂšbre Tchi- khaev, une vieille connaissance aussi. — Comment avez-vous appris mon retour ? — Ce serait une honte pour Moscou de ne pas le savoir. C’est dĂ©jĂ  honteux qu’on ne vous ait pas rencontrĂ© aux remparts. OĂč dinez-vous ? Sans doute chez votre sƓur, Maria Ivanovna? Eh bien, c’est bon, j’irai aussi. Piotr Ivanovitch avait toujours l’air d’un homme orgueilleux pour ceux qui ne pouvaient voir, Ă  travers l’extĂ©rieur, sa bontĂ© incomparable et sa sensibilitĂ©, et maintenant mĂȘme, Natalia Vikolaievna admirait sa majestĂ© inaccoutumĂ©e. Sophie Petrovna souriait des yeux en le regardant. Ils arrivĂšrent LES DÉCEMBRISTES 263 chez Maria Ivanovna. Maria Ivanovna, de dix ans plus ĂągĂ©e que Piotr Ivanovitch, Ă©tait sa marraine. Elle Ă©tait vieille fille. Je raconterai plus tard pourquoi elle ne s’était pas mariĂ©e et comment avait passĂ© sa jeunesse. Depuis quarante ans, elle n’avait pas quittĂ© Moscou. Elle n’avait ni grand esprit, ni grosse fortune. Elle ne tenait pas aux relations, au contraire, et pourtant, il n’y avait personne qui ne l’estimĂąt. Elle Ă©tait si convaincue que tous devaient l’estimer, que tous la respectaient. Parfois quelques jeunes libertins de l’UniversitĂ© ne reconnaissaient pas son autoritĂ©, mais ils ne frondaient qu’en son absence. Elle n’avait qu’à entrer au salon, avec son port de reine, Ă  commencer sa conversation calme, Ă  sourire de son sourire tendre, et ils Ă©taient vaincus. Sa sociĂ©tĂ©, c’était tout'le monde. Elle tenait tout Moscou et se conduisait avec lui comme avec ses familiers. La jeunesse et les hommes intelligents frĂ©quentaient surtout chez elle. Elle n’aimait pas les femmes. Elle hospitalisait aussi des parasites des deux sexes que notre littĂ©rature a, on ne sait trop pourquoi, confondus dans un mĂȘme mĂ©pris avec l’habit hongrois et les gĂ©nĂ©raux. Mais Maria Ivanovna pensait que cela valait mieux pour M. Skopine, ruinĂ© au jeu, pour madame BiĂ©chĂ©va, chassĂ©e par son mari, de vivre chez elle que dans la misĂšre. Et elle les hĂ©bergeait. Les deux grandes passions dans la vie active de 264 LES DÉCEMBRISTES Maria Ivanovna, c’étaient ses deux frĂšres. Piotr Ivanovitch Ă©tait son idole, le prince Ivan sa haine. Elle n’était pas informĂ©e du retour de Piotr Ivanovitch. Elle arrivait de l’église et seulement maintenant prenait son cafĂ©. Le vicaire de Moscou, madame BiĂ©cheva et Skopine Ă©taient Ă  table. Marie Ivanovna leur parlait du jeune comte V..., fils de P... Z... qui Ă©tait revenu de SĂ©bastopol et dont elle Ă©tait amoureuse elle avait sans cesse des passions. Ce jour-lĂ  il devait dĂźner chez elle. Le vicaire se leva et salua. Maria Ivanovna ne le retint pas ; sous ce rapport elle Ă©tait libre-penseuse. Elle Ă©tait pieuse mais n’aimait pas les moines, et se moquait des dames qui courent aprĂšs eux, disant hardiment que, pour elle, les moines sont des pĂ©cheurs comme les autres, et qu’on peut faire son salut dans le monde mieux qu’au couvent. — Donnez l’ordre de ne recevoir personne, mon ami, dit-elle. J’écrirai Ă  Pierre. Je ne sais pourquoi il n’arrive pas. Natalia Nikolaievna est sans doute malade. Maria Ivanovna Ă©tait convaincue que Natalia Nikolaievna ne l’aimait pas et Ă©tait son ennemie. Elle ne pouvait lui pardonner ce fait, que ce n’était pas elle, la sƓur, qui avait donnĂ© sa fortune et Ă©tait partie en SibĂ©rie, mais Natalia Nikolaievna, et que son frĂšre s’était opposĂ© Ă©nergiquement Ă  sa proposition de le suivre. AprĂšs trente-cinq ans, LES DÉCEMBRISTES 265 parfois elle commençait Ă  croire son frĂšre qui affirmait que Natalia Nikolaievna Ă©tait la meilleure des femmes et son ange gardien. Et elle l’enviait, elle lui semblait une mauvaise personne. Elle se leva, passa au salon et s’apprĂȘtait Ă  aller dans son cabinet quand la porte s’ouvrit, et la tĂšte grise, ridĂ©e de madame BiĂ©cheva parut dans la porte avec l’expression d’une horreur joyeuse. — Ah ! prĂ©parez-vous, Maria Ivanovna ! — dit- elle. — Une lettre? — Non, davantage... — Mais avant qu’elle eĂ»t achevĂ© on entendit, dans l’antichambre, une haute voix d’homme. — Mais oĂč est-elle? Va, toi, Natacha. — C’est lui ! — prononça Maria Ivanovna. Et d’un pas large et ferme, elle s’approcha de son frĂšre. Elle les aborda comme si elle les avait vus la veille. — Quand es-tu arrivĂ©, et oĂč vous ĂȘtes-vous arrĂȘtĂ©s? Comment ĂȘtes-vous venus? En voiture? VoilĂ  ce que lui demandait Maria Ivanovna en passant avec lui au salon. Sans Ă©couter ses rĂ©ponses, elle regardait tantĂŽt l’un, tantĂŽt l’autre. Madame BiĂ©cheva Ă©tait Ă©tonnĂ©e de ce calme, de cette indiffĂ©rence et ne l’approuvait pas. Tous souriaient. Les interrogations cessĂšrent. Maria Ivanovna regarda sĂ©rieusement, en silence, son frĂšre. 266 LES DÉCEMBRISTES — Comment allez-vous ? — lui demanda Piotr Ivanovitch en lui serrant la main. Piotr Ivanovitch lui disait vous, et elle le tutoyait. Maria Ivanovitch regarda encore une fois la barbe blanche, la tĂȘte chauve, les dents, les rides, les yeux, le visage hĂ lĂ© et elle reconnaissait tout cela. — Voici ma Sonia. Mais elle ne se retournait"pas. — Comme tu es sot... — Sa voix s’entrecoupait. Elle saisit la tĂȘte chauve dans ses grandes mains blanches. Elle voulait dire Comme tu es sot de ne pas m’avoir prĂ©venue... » Mais ses Ă©paules et sa poitrine tremblaient, son visage de vieille grimaçait, et elle sanglota en serrant sur sa poitrine la tĂȘte chauve et rĂ©pĂ©tant Comme tu es sot de ne pas m’avoir prĂ©venue ». Piotr Ivanovitch ne paraissait pas un si grand homme, il ne paraissait pas si important qu’au perron de Chevalier. Il Ă©tait assis sur une chaise, la tĂȘte entre les mains de sa sƓur; son nez, aplati sur le corset, le chatouillait; ses cheveux Ă©taient Ă©bouriffĂ©s; des larmes emplissaient ses yeux. Mais il se sentait bien. AprĂšs cette premiĂšre effusion de larmes joyeuses, Maria Ivanovna comprit ce qui s’était passĂ© et commença Ă  regarder tout le monde. Cependant, plusieurs fois dans la journĂ©e, quand elle se rappelait ce qu’il Ă©tait autrefois, ce LES DÉCEMBRISTES 267 qu’elle Ă©tait autrefois et ce qu’ils Ă©taient maintenant tous deux, quand tout se dressait vivement Ă  son imagination les malheurs, la joie et l’amour d’autrefois, elle se levait et rĂ©pĂ©tait Comme tu es sot, PĂ©troucha ! Quel sot de ne pas m’avoir prĂ©venue ! » — Pourquoi n’ùtes-vous pas venus tout droit chez moi? Je pourrais vous loger, — dit-elle. — Au moins vous dĂźnerez chez moi. Tu ne t’ennuieras pas chez moi, SergueĂŻ; chez moi dĂźue un brave de SĂ©bastopol ! Et tu connais le fils de Nicolas Mi- khaĂŻlovitch ? C’est un Ă©crivain. 11 a Ă©crit lĂ -bas quelque chose de beau. Je ne l’ai pas lu mais on le loue, et c’est un charmant garçon, je l’inviterai aussi. Tchikhaiev voulait aussi venir. C’est un bavard, je ne l’aime pas. Il est allĂ© dĂ©jĂ  chez toi? Et Nikita, l’as-tu vu? Mais tout cela ne signifie rien. Qu’as-tu l’intention de faire? Qu’avez-vous? Et votre santĂ©, Nathalie? OĂč mettrons-nous ce jeune homme et cette belle ? Mais la conversation ne s’arrangeait pas. Avant le dĂźner, Nathalie Nikolaievna et ses enfants allĂšrent voir une vieille tante. Le frĂšre et la sƓur restĂšrent seuls, et il se mit Ă  exposer ses projets. — Sonia est grande, il faudra la sortir, alors nous vivrons Ă  Moscou, — dit Maria Ivanovna. — Jamais. — SĂ©rioja doit servir. 268 LES DÉCEMBRISTES — Jamais. — Tu es toujours aussi fou. — Mais elle aimait ce fou. — Il faut rester ici, puis aller Ă  la campagne et montrer tout aux enfants. — J’ai pour principe qu’il ne faut pas se mĂȘler aux affaires de famille ni donner de conseils, — dit Maria Ivanovna en calmant son Ă©motion. — J’ai toujours pensĂ© et je pense qu’un jeune homme doit servir; et maintenant plus que jamais. Tu ne sais pas, PĂ©troucha, ce qu’est la jeunesse d’à-prĂ©- sent, je les connais tous. Ainsi le fils du prince DmitrĂŻ il est tout Ă  fait perdu. Il est vrai que c’est de leur faute. Moi je ne crains personne, je suis vieille et je dis que ce n’est pas bien. Elle se mit Ă  parler du gouvernement. Elle Ă©tait mĂ©contente du trop de libertĂ© qu’on donnait Ă  tout le monde. Il n’y a qu’une seule chose de bien, c’est qu’on vous a laissĂ© partir. » Pierre voulait discuter mais avec Maria Ivanovna ce n’était pas comme avec Pakhtine ; ils ne pouvaient s’entendre. Elle s’emportait. — Eh bien ! qu’est-ce que tu dĂ©fends ! Est-ce Ă  toi de dĂ©fendre! Je vois que tu es toujours le mĂȘme fou. Piotr Ivanovitch se taisait avec un sourire qui montrait qu’il ne cĂ©dait- pas mais ne voulait pas discuter avec elle. — Tu souris. Nous savons tu ne veux pas dis- LES DÉCEMBRISTES 269 cuter avec moi, avec une femme, —fit-elle gaiement avec tendresse. Elle embrassait son frĂšre d’un regard fin, spirituel, qu’on ne pouvait attendre de son visage sĂ©nile, aux grands traits. — Et tu ne me persuaderas pas, mon ami ; j’ai dĂ©jĂ  soixante- dix ans, je n’ai pas vĂ©cu comme une simple sotte, j'ai vu et compris bien des choses. Je n’ai pas lu et ne lirai pas vos livres ; dans les livres il n’y a que des bĂȘtises ! — Eh bien! comment trouvez-vous mes enfants, SĂ©rioja? — demanda Pierre avec le mĂȘme sourire. — Bien, bien, — rĂ©pondit la sƓur en le menaçant. — Ne tourne pas la conversation. Nous parlerons des enfants. Mais voilĂ  ce que je voulais te dire tu as Ă©tĂ© fou, et je vois Ă  tes yeux que tu l’es restĂ©. Maintenant on t'exultera, c’est la mode. Vous tous maintenant, vous ĂȘtes Ă  la mode. Oui, oui, je vois Ă  tes yeux que tu es toujours le mĂȘme fou, — ajouta-t-elle en rĂ©ponse Ă  son sourire. — Je te demande au nom de Dieu, de t’éloigner de tous ces libĂ©raux d'aujourd’hui. Dieu sait ce qu’ils sĂšment, mais tout cela finira mal. Notre gouvernement se tait prĂ©sentement, ensuite il devra montrer les ongles. Souviens-loi de mes paroles, je crains que tu ne t’en mĂȘles de nouveau. Laisse, tout cela n’est que sottise. Tu as des enfants. — Évidemment vous ne me connaissez pas, maintenant, Maria Ivanovna, — lui dit son frĂšre. — Eh bien, c’est bon, c’est bon ; on verra si 270 LES DÉCEMBRISTES c’est moi ou toi qui ne te connais pas. Seulement je t’ai dit ce que j’avais sur le cƓur. Si tu m’écoutes tu feras bien. Maintenant causons de SĂ©rioja. Comment est-il avec toi ? Elle voulait dire Il ne me plaĂźt pas beaucoup, » mais elle prononça Il ressemble beaucoup Ă  sa mĂšre ; deux gouttes d’eau. Ta Sonia m’a plu beaucoup, beaucoup. Elle a quelque chose de charmant, d’ouvert. Elle est dĂ©licieuse. OĂč est-elle Sonitchka? Oui, j’ai oubliĂ©. — Mais comment vous dire, Sonia sera une bonne Ă©pouse et une bonne mĂšre, mais SĂ©rioja est intelligent, trĂšs intelligent, personne ne le niera. Il apprend trĂšs bien, un peu paresseux. Il avait une grande passion pour les sciences naturelles. Nous avons eu de la chance. Nous avons eu un bon professeur. Il veut entrer Ă  l’UniversitĂ©, suivre les cours de sciences naturelles et de chimie... Maria Ivanovna n’écouta presque plus dĂšs que son frĂšre parla de sciences naturelles. SpontanĂ©ment elle se sentait triste, surtout quand il mentionna la chimie. Elle poussa un profond soupir, et, rĂ©pondant nettement Ă  la sĂ©rie de pensĂ©es qu’excitaient en elle les sciences naturelles — Si tu savais comme je les plains, Petroucha, — fit-elle avec une tristesse franche, douce, timide, — quel dommage ! quel dommage ! La vie entiĂšre est devant eux, que ne souffriront-ils pas encore ! LES DÉCEMBRISTES 271 — Bah ! il faut espĂ©rer qu’ils seront plus heureux que nous. — Dieu le veuille ! Dieu le veuille ! Mais, la vie est pĂ©nible, Petroucha, Écoute-moi en une seule chose mon cher, ne te mĂȘle de rien ! Gomme tu es sot, Petroucha, ah ! quel sot! Cependant j’ai invitĂ© beaucoup de monde, et que vais-je leur donner Ă  manger? Elle pleura un peu, se dĂ©tourna et sonna. — Appelez Tarass. — Toujours chez vous, le vieux? — demanda Pierre. — Toujours. Mais c’est un gamin auprĂšs de moi. Tarass Ă©tait sĂ©vĂšre et propre ; il se chargeait de faire tout. BientĂŽt, soufflant de froid et de bonheur, Nathalie Nikolaievna et Sonia, entrĂšrent avec un froufrou de robes. SĂ©rioja Ă©tait restĂ© pour des emplettes. — Laisse-moi la regarder. Maria Ivanovna prit dans ses mains le visage de Sonia. Nathalie Nikolaievna se mit Ă  causer. DEUXIÈME FRAGMENT variante du premier chapitre L’affaire de l’usurpation par Ivan Apikh- tine, lieutenant de la garde en retraite, propriĂ©taire du district de Krasnoslobotsk, province de Penza, de quatre mille dĂ©ciatines 1 de terre, aux paysans du TrĂ©sor 2 voisins du village IslĂ©gostchi » en premiĂšre instance du tribunal du district, et sur la demande du dĂ©lĂ©guĂ© des paysans, Ivan Miro- nov, Ă©tait jugĂ©e au profit des paysans ; et un Ă©norme terrain, partie en bois, partie labourĂ©e, dĂ©boisĂ©e par les serfs d’Apikhtine, devenait, en 1815, la propriĂ©tĂ© des paysans, et en 1816, ils ensemencĂšrent ce terrain et recueillirent la rĂ©colte. Cette issue injuste, en faveur des paysans, surprit tous les voisins, mĂȘme les paysans. Ce suc- 1 Une clĂ©ciatine vaut 1 hectare 0 m 92. 2 Les paysans du TrĂ©sor ou de l’Etat, n’appartenaient pas Ă  un propriĂ©taire particulier, mais vivaient sur des terres appartenant Ă  l’Etat, Ă  qui ils payaient directement les impĂŽts. Leur situation Ă©tait de beaucoup meilleure que celle des serfs; ils avaient plus de droits et d’indĂ©pendance. LES DÉCEMBRISTES 273 cĂšs ne pouvait s’expliquer que par ce fait Ivan Petrovitch Apikhtine, homme doux et pacifique par excellence, qui ne voulait pas, pour cette affaire, s’en remettre aux tribunaux, convaincu de son droit, n’avait pris aucune mesure contre les agissements des paysans. Ivan Mironov, le dĂ©lĂ©guĂ© de ceux-ci, un homme sec, au nez aquilin, qui savait lire et Ă©crire, ancien maire et percepteur des impĂŽts, demanda aux paysans cinquante kopeks par Ă me et distribua trĂšs intelligemment cet argent en cadeaux et mena fort habilement cette affaire. AussitĂŽt aprĂšs la dĂ©cision du tribunal du district, Apikhtine vit le danger. Il donna sa procuration Ă  un homme d’affaires habile, un affranchi, Ilia Mitrofanov, qui dĂ©posa en instance supĂ©- , rieure un appel contre la dĂ©cision du tribunal du district. Ilia Mitrofanov arrangea si bien les choses que malgrĂ© toutes les ruses du dĂ©lĂ©guĂ© des paysans, Ivan Mironov, malgrĂ© les cadeaux importants qu’il donna aux membres de la deuxiĂšme instance, le jugement Ă©tait cassĂ© et l’arrĂȘt rendu au profit du propriĂ©taire. La terre devait ĂȘtre reprise aux paysans, ce qui fut dĂ©clarĂ© Ă  leur dĂ©lĂ©guĂ©. Ivan Mironov fit savoir Ă  leur assemblĂ©e que les messieurs de la ville avaient pris parti pour le propriĂ©taire et avaient tellement embrouillĂ© l’affaire qu’on allait leur retirer la terre, mais que la cause du propriĂ©taire n’était pas encore gagnĂ©e, car lui, Mironov avait dĂ©jĂ  Ă©crit une TolstoĂŻ. — vi. — Les DĂ©cembristes. 18 274 LES DÉCEMBRISTES requĂȘte au SĂ©nat, et un homme Ă  lui dĂ©vouĂ©, avait promis de tout y arranger, et qu’alors la terre serait pour toujours aux paysans. Mais pour cela, il leur demanda de donner un rouble par Ăąme. Ils dĂ©cidĂšrent de rĂ©unir l’argent et de remettre de nouveau leur cause Ă  Ivan Mironov. Mironov prit l’argent et partit Ă  PĂ©tersbourg. En 1817, la semaine sainte PĂąques Ă©tait tard, quand le temps fut venu de labourer la terre, l’assemblĂ©e des paysans d’IzlĂ©gostchi, se mit Ă  discuter afin de savoir s’il fallait ou non labourer le terrain en question. Pendant le carĂȘme, l’intendant Ă©tait venu de la part d’Apikhtine avec l’ordre de ne pas labourer la terre et de se mettre d’accord »avec lui sur les seigles ensemencĂ©s dans le terrain enlitige qui, prĂ©sentement, appartenait Ă  Apikhtine. MalgrĂ© cela, les paysans, prĂ©cisĂ©ment parce qu’ils avaient fait, en automne, les semailles sur le terrain en litige et qu’Apikhtine, ne voulant pas les lĂ©ser, dĂ©sirait se mettre d’accord avec eux, prĂ©cisĂ©ment, dis-je, Ă  cause de cela, dĂ©cidĂšrent de labourer la terre en litige avant toute autre. Le jour mĂȘme oĂč les paysans partaient labourer les terres Ă  BerestovskaĂŻa, le jeudi saint, Ivan Petrovitch Apikhtine, qui faisait ses dĂ©votions la semaine sainte et communiait de bonne heure le matin, Ă©tait allĂ© Ă  l’église du village IzlĂ©gostchi sa paroisse. LĂ , ne sachant rien, il causa amicalement avec LES DÉCEMBRISTES 275 le marguillier. Il se confessa l’aprĂšs-midi et entendit les vĂȘpres chez lui. Le matin, aprĂšs avoir lu lui- mĂȘme les commandements, Ă  huit heures, il sortit de la maison. On l’attendait pour la messe. Debout dans le chƓur, Ă  sa place ordinaire, Ivan Petrovitch rĂ©tlĂ©chissait, plus qu’il ne priait, ce qui le rendait mĂ©content de lui-mĂȘme. ’ Comme chez beaucoup de gens de ce temps et de tous les temps, ses idĂ©es religieuses Ă©taient un peu vagues. Il avait dĂ©jĂ  plus de cinquante ans. Il n’omettait jamais les rites, frĂ©quentait l’église, faisait ses dĂ©votions chaque annĂ©e, instruisait sa fille unique dans les rĂšgles de la religion, mais si on lui eĂ»t demandĂ© s’il croyait rĂ©ellement, il n’aurait su que rĂ©pondre. Aujourd’hui surtout il se sentait attiĂ©di, et dans le chƓur, au lieu de prier, il rĂ©flĂ©chissait Ă  l’étrangetĂ© des choses de ce monde. Ainsi lui, presqu’un vieillard, il fait ses dĂ©votions peut-ĂȘtre pour la quarantiĂšme fois, et il sait que tous ses familiers et ceux qui se trouvent Ă  l’église le regardent comme un modĂšle, prennent exemple sur lui, il se croit obligĂ© de montrer l’exemple de la dĂ©votion, et il ne sait rien lui- mĂȘme. Cependant le temps de mourir approche, et il ne sait absolument pas si ce qu’il montre aux autres est vrai. Il trouvait Ă©galement Ă©trange cette croyance gĂ©nĂ©rale — il la voyait — que les vieilles gens sont convaincus et savent ce qu’il faut et ce qu’il ne faut pas. Lui-mĂȘme avait longtemps pensĂ© 276 LES DÉCEMBRISTES cela des vieux. Et maintenant, lui, un vieillard, ilne saitabsolumentrien, il est frivole comme Ă  vingt ans, mais Ă  cet Ăąge il ne s’en cachait pas, —ce qu’il fai ta prĂ©sent. Pendant le service, il lui vient, comme dans son enfance, le dĂ©sir d’imiter le coq, ou de faire quelque autre sottise, mais, lui, vieillard, s'incline respectueusement en touchant les dalles du bout de ses vieux doigts, et le pĂšre Vassili parait timide devant lui pour officier ; son zĂšle l’incite Ă  bien servir. Et s’il savait quelles bĂȘtises me viennent en tĂȘte. C’est un pĂ©chĂ©, un pĂ©chĂ©. Il faut prier, » — se dit-il quand commence le service. Et en se pĂ©nĂ©trant bien du sens de la liturgie, il se met Ă  prier. En effet, bientĂŽt, transportĂ© par la priĂšre, il se rappelle ses pĂ©chĂ©s et tout ce de quoi il se repent. Un vieillard avenant, au crĂąne nu, avec une couronne de cheveux blancs Ă©pais, en lapti , en pelisse, avec une piĂšce blanche, neuve, au milieu du dos, entra Ă  pas rĂ©guliers dans le chƓur. Il le salua bas, secoua ses cheveux et alla dĂ©poser un cierge Ă  l’autel. C’était le marguillier Ivan FĂ©dotov, un des meil- leurspaysans du village Izlegostchi. Ivan PĂ©trovitch le connaissait. La vue de ce visage sĂ©vĂšre, grave, suscita en Ivan PĂ©trovitch une nouvelle sĂ©rie de pensĂ©es. C’était un de ces paysans qui voulaient prendre sa terre, un des meilleurs et des plus riches chefs de famille, Ă  qui la terre Ă©tait si nĂ©ces- LES DECEMBRISTES 277 saire, qui savait si bien s’en arranger, et qui avait des moyens. Son aspect grave, son salut respectueux, son allure Ă©gale, la propretĂ© de ses vĂȘtements , les bandes de toile qui moulaient ses jambes comme des chausses et dont les plis se croisaient rĂ©guliĂšrement, tout son aspect disait le reproche et l’hostilitĂ© Ă  cause de la terre. Oui, j’ai demandĂ© pardon Ă  ma femme, Ă  Mania sa fille, aux vieilles bonnes, au valet de chambre Yolodia, et voilĂ  Ă  qui je devais demander pardon et pardonner » , pensa Ivan Petro- vitch ; et il rĂ©solut de demander pardon Ă  Ivan Fedotov aprĂšs la messe. Il fit ainsi. Il y avait peu de monde Ă  l’église. Toutle peuple, selon la coutume, faisait ses dĂ©votions pendant la premiĂšre et la quatriĂšme semaines. Il n’y avait pas plus d’une quarantaine de personnes qui n’avaient pas rĂ©ussi aies faire quelques vieilles paysannes, les domestiques d’Apikhtine et des riches voisins Tchernichov. Une vieille dame, parente de Tcher- nichov, qui vivait chez eux, et une veuve de diacre, dont le fils avait Ă©tĂ© Ă©levĂ© par bontĂ© par les Tchernichov, et qui, maintenant, Ă©tait fonctionnaire au SĂ©nat, se trouvaient ici. Entre matines et la messe du matin, il y avait encore moins de monde Ă  l’é- 278 LES DÉCEMBRISTES glise. Les paysans et les paysannes Ă©taient sortis dehors. Il ne restait que deux vieilles mendiantes qui, assises dans un coin, causaient entre elles et, de temps en temps, regardaient Ivan Petrovitch, avec le dĂ©sir Ă©vident de le saluer et de lui causer, et deux valets celui d’Ivan Petrovitch, en livrĂ©e, et celui des Tchernichov venu avec la vieille dame. Les deux valets aussi chuchotaient quelque chose avec animation ; quand Ivan Petrovitch sortit du chƓur, en l’apercevant, iis se turent. Il y avait encore une femme en haute coiffure garnie de perles avec une pelisse blanche dont elle couvrait un bĂ©bĂ© malade qui criait et qu’elle essayait d’apaiser, et une vieille femme voĂ»tĂ©e, en haute coiffure aussi, ornĂ©e de passementeries, un fichu blanc nouĂ© Ă  la vieille, en cafetan gris avec des petits coqs dessinĂ©s dans le dos. Elle Ă©tait Ă  genoux au milieu de l’église, tournĂ©e vers une vieille icĂŽne suspendue entre les vitraux et qu’entourait une serviette neuve Ă  franges rouges. Elle priait avec tant dĂ© ferveur, de solennitĂ©, de passion, qu’il Ă©tait impossible de ne le pas remarquer. Avant de s’approcher du marguillier qui, prĂšs d’une petite armoire mĂȘlait les restes des cierges en un tas de cire, Ivan Petrovitch s’arrĂȘta pour regarder cette vieille. La vieille priait de tout cƓur. Elle se tenait Ă  genoux, aussi droite qu’il Ă©tait possible en regardant l’icĂŽne. Tous ses membres Ă©taient mathĂ©matiquement symĂ©triques. Les pieds s’appuyaient sur les dalles, tous deux LES DÉCEMBRISTES 279 sous le mĂȘme angle. Le corps Ă©tait rejetĂ© en arriĂšre autant que le permettait son dos voĂ»tĂ© ; les mains Ă©taient rĂ©guliĂšrement jointes sous le ventre. Sa tĂšte, rejetĂ©e en arriĂšre, et le visage ridĂ©, le regard vitreux, exprimant la piĂ©tĂ©, Ă©tait tournĂ© droit vers l’icĂŽne entourĂ©e de la serviette. Immobile dans cette pose, durant une minute, peut-ĂȘtre moins, mais en tous cas, un temps dĂ©fini, elle respirait pĂ©niblement ; d’un geste large, elle portait la main plus haut que sa coiffure, de ses doigts courbĂ©s touchait le sommet de sa tĂšte et du mĂȘme mouvement large faisait la croix sur son ventre et ses Ă©paules , puis baissait la tĂȘte sur les mains posĂ©es symĂ©triquement sur le sol, de nouveau se relevait, et refaisait la mĂȘme chose. En voilĂ  une qui prie ! pensa Ivan Petrovitch en la regardant. Ce n’est pas comme nous, pĂ©cheurs. VoilĂ  la religion, la foi. Je sais bien qu’elle prie, comme eux tous, ou sur l’icĂŽne, ou sur la serviette et la broderie, mais quand mĂȘme, c’est bien! se dit-il. Chacun a sa religion. Elle prie l’icĂŽne et moi, voilĂ , je crois qu’il est nĂ©cessaire de demander pardon aux paysans ! » Et il se dirigea vers le marguillier en regardant involontairement autour de lui pour savoir qui verrait cet acte dont il avait Ă  la fois de la honte et du plaisir. Il lui Ă©tait dĂ©sagrĂ©able que les vieilles femmes, des mendiantes, comme il les appelait, le vissent, mais ce qui l’ennuyait le plus, c’était 280 LES DÉCEMBRISTES d’ĂȘtre vu par Michka, son valet. Il sentait qu’en prĂ©sence de Michka, dont il connaissait l’esprit effrontĂ© et rusĂ©, il n’aurait pas le courage de s’approcher d’Ivan FĂ©dotov. Du doigt il appela Michka. — Qu’ordonnez-vous? — Je t’en prie, mon cher, va me chercher le petit tapis de la voiture ; c’est trĂšs humide pour les jambes. — J’obĂ©is. DĂšs que Michka partit, Ivan Petrovitch s’approcha d’Ivan Fedotov. Celui-ci, Ă  l’approche du maĂźtre, Ă©tait devenu timide comme un coupable. La timiditĂ© et la hĂąte de ses mouvements faisaient un contraste Ă©trange avec son visage sĂ©vĂšre, ses cheveux d’acier, bouclĂ©s, et sa barbe. — Voulez-vous un cierge de dix kopeks? dit-il ' en soulevant la boite et ne jetant sur le maĂźtre que de rares regards de ses beaux yeux. — Non, ce n’est pas un cierge qu’il me faut, Ivan. Je te demande de me pardonner au nom du Christ, si je t’ai offensĂ©. Pardonne-moi au nom du Christ, — rĂ©pĂ©ta Ivan PĂ©trovitch en saluant bas. Ivan Fedotov, devenu tout Ă  fait timide, s’empressait ; mais enfin, ayant compris, il sourit tendrement — Que Dieu te pardonne, dit-il. Il semble qu’on n’a rien d’injuste Ă  te reprocher. Que Dieu te pardonne. On n’a rien d’injuste...—rĂ©pĂ©ta-t-il hĂątivement. LES DÉCEMBRISTES 281 — Quand mĂȘme... — Que Dieu te pardonne, Ivan Petrovitch. Alors, vous voulez deux cierges de dix kopeks? — Oui, deux. — VoilĂ  un ange, un vrai ange ! Demander pardon Ă  un vil paysan ! Oh, Seigneur ! ce sont des anges! — se mit Ă  dire la veuve du diacre, couverte d’une vieille capote et d’un chĂąle noirs. — Et en effet, nous devons comprendre. — Eh ! Paramonovna ! fais-tu aussi tes dĂ©votions ? Hein ? Pardonne aussi au nom du Christ ! — lui dit Ivan Petrovitch. — Dieu pardonnera, petit pĂšre, mon ange, mon bienfaiteur. Laisse-moi baiser ta main. — Eh bien, assez, assez. Tu sais que je n’aime pas ça, — dit Ivan Petrovitch, en souriant. Et il se dirigea vers le chƓur. Comme toujours Ă  la paroisse IzlegostchĂŻ, le service n’était pas long, d’autant plus qu’il y avait peu de dĂ©vots. Quand, aprĂšs le Pater Noster, les portes du chƓur se refermĂšrent, Ivan Petrovitch jeta un regard vers la porte nord pour appeler Michka et ĂŽter sa pelisse. Le prĂȘtre, apercevant ce mouvement fĂźt, avec colĂšre, des signes au diacre. Celui-ci courut presque pour appeler le valet Mi- khaĂ«l. Ivan Petrovitch Ă©tait d’assez bonne humeur, 282 LES DÉCEMBRISTES mais cette servilitĂ© et l’expression dĂ©fĂ©rente du prĂȘtre qui officiait l’indisposĂšrent. Ses lĂšvres minces, arquĂ©es, rasĂ©es, se courbĂšrent davantage. Ses bons yeux prirent une expresion railleuse. Comme si j’étais son gĂ©nĂ©ral », pensa-t-il ; et aussitĂŽt il se rappela les paroles d’un instituteur allemand qu’il avait amenĂ© une fois avec lui dans le sanctuaire pour voir un service russe. Cet Allemand l’avait fait rire et avait fĂąchĂ© sa femme en disant Der Pop war ganz bose , das ich ihm Ailes nachgesehen batte I. Il se rappela aussi qu’un jeune Turc avait rĂ©pondu qu’il n’y avait pas de Dieu puisqu’il en avait mangĂ© le dernier morceau. >» Et moi je fais la communion, — pensa-t-il, et, en fronçant les sourcils, il salua. DĂ©barrassĂ© de sa pelisse d’ours, en frac bleu aux boutons clairs, une large cravate blanche et gilet blanc, en pantalons Ă©troits, dans des bottes pointues et sans talons, de son allure douce, modeste, lĂ©gĂšre, il s’approcha des icĂŽnes paroissiales. Ici encore il fut l’objet de la mĂȘme dĂ©fĂ©rence des communiants qui lui cĂ©dĂšrent la place. Comme si l’on disait aprĂšs vous s’il en reste, » pensa-t-il, en saluant de cĂŽtĂ© jusqu’à terre avec la mĂȘme gaucherie, qui provenait de ce qu’il lui fallait trouver le juste milieu entre l’ir- 1 Le prĂȘtre Ă©tait tout Ă  fait fĂąchĂ© que j'eusse tout vu. LES DÉCEMBRISTES 283 respect et la bigoterie. Enfin les portes s’ouvrirent. AprĂšs le prĂȘtre, il rĂ©cita la priĂšre en rĂ©pĂ©tant ; Gomme un brigand. » On lui couvrit sa cravate avec la pale et il reçut l’hostie et l’eau tiĂšde dans l’antique coupe et disposa dans le petit plateau des piĂšces neuves de vingt kopecks. 11 Ă©couta les derniĂšres priĂšres, baisa la croix, puis, reprenant sa pelisse, il sortit de l’église et reçut les fĂ©licitations avec le sentiment agrĂ©able d’une cĂ©rĂ©monie finie. En sortant de l’église, il se rencontra de nouveau avec Ivan FĂ©dotov. — Merci ! merci, — rĂ©pondit-il aux fĂ©licitations. — Eh bien quoi ! On laboure bientĂŽt? — Les garçons sont partis. Ils sont partis, les garçons, — prononça Ivan FĂ©dotov avec un air plus craintif qu’ordinairement. Il pensait qu’Ivan Petrovitch savait oĂč les paysans d'Izlegostchi Ă©taient allĂ©s labourer. — Je crois qu’il fait encore trop humide. Il fait encore humide, je crois. Ce n’est pas encore le moment, c’est trop tĂŽt. Ivan PĂ©trovitch alla visiter le monument funĂ©raire de son pĂšre et de sa mĂšre, s'inclina profondĂ©ment et, avec l’aide du valet, s’assit dans la voiture attelĂ©e de six chevaux, avec un conducteur d devant. — Eh bien, Dieu soit louĂ©! — fit-il, balancĂ© sur les ressorts moelleux, ronds, en regardant le ciel printanier et les nuages rapides, la terre 284 LES DÉCEMBRĂŻSTES dĂ©nudĂ©e, les taches blanches de la neige, qui n’était pas encore fondue, la queue nouĂ©e du bricolier ; il respirait l’air frais du printemps particuliĂšrement agrĂ©able aprĂšs l’atmosphĂšre de l’église. Dieu soit louĂ© que j’aie communiĂ©, et Dieu soit louĂ© qu’on puisse priser. » Et il tira sa tabatiĂšre. Pendant longtemps il garda sa prise, en souriant, et de cette main qui tenait la prise, sans la laisser Ă©chapper, il soulevait le chapeau en rĂ©ponse aux saluts profonds des gens qui sortaient Ă  sa rencontre et particuliĂšrement des femmes qui lavaient les tables et les bancs devant leurs portes, pendant que la voiture, au grand trot de ses six chevaux, roulait dans la boue le long de la rue du village IzlĂ©gost- chi ! Ivan Petrovitch tenait sa prise en escomptant le plaisir de la humer non seulement le long du village, mais jusqu’au passage d’un endroit dangereux de la descente, oĂč les cochers ne passaient pas sans une apprĂ©hension Ă©vidente. Le cocher prit solidement les guides, s’installa commodĂ©ment sur son siĂšge et cria au conducteur de devant de tenir dans la direction de la glace. Quand ils eurent dĂ©passĂ© le pont, par le creux, et furent hors de Ja glace rompue et de la boue, Ivan Petrovitch, en regardant voler deux vanneaux quise soulevaient vers les deux, huma sa prise, et sentant la fraĂźcheur, LES DÉCEMBRISTES 285 mit ses gants, s’enveloppa bien, plongea son menton dans sa haute cravate et dit presqu a haute voix Bon ! » C’est ce qu’il se disait furtivement quand il se sentait bien. Durant la nuit il avait neigĂ©, et quand Ivan Petrovitch se dirigeait vers l’église, elle n’était pas encore fondue, mais ramollie. Maintenant bien que le soleil n’eĂčt pas encore paru, toute la neige ĂŽtait dĂ©jĂ  absorbĂ©e par l’humiditĂ© et sur la grand’route, oĂč il fallait parcourir trois verstes jusqu’au tournant de Tchirakovo, la neige blanchissait seulement l’herbe de l’annĂ©e passĂ©e; sur le chemin vicinal les chevaux marchaient dans la boue collante. Mais les bons et gros chevaux de son haras, bien nourris, tiraient trĂšs facilement la voiture et elle paraissait rouler d’elle-mĂšme en laissant une trace noire sur la boue. Ivan Petrovitch s’abandonnait Ă  des pensĂ©es agrĂ©ables. Il pensait Ă  sa maison, Ă  sa femme, Ă  sa fille, Macha, joyeuse m’attendra sur le perron, elle verra en moi tant de saintetĂ© ! Une fille Ă©trange, charmante, seulement elle prend dĂ©jĂ  les choses trop Ă  cƓur, et mon rĂŽle d’homme important qui doit tout savoir, me devient dĂ©jĂ  pĂ©nible et ridicule. Si elle savait que je la crains? » pensait-il, et Catherine sa femme sera probablement de bonne humeur aujourd’hui. Elle sera exprĂšs de bonne humeur et la journĂ©e sera bonne. Ce ne sera pas comme la semaine derniĂšre, Ă  cause des paysannes de 286 i'i ’À&i ' i ‱ Il ÈtiX I -ir’ai'lftl i \ V*i il m I I ,. liĂ©i. LES DÉCEMBRISTES Prochkino. Une crĂ©ature Ă©tonnante! Et comme je la crains, mais que faire, elle n’est jamais contente! Et il se rappelait la fameuse anecdote du petit veau. Un propriĂ©taire qui se querellait avec sa femme, s’assit prĂšs de la fenĂȘtre, et en apercevant un petit veau qui courait il dit Je te marierai ! » Et de nouveau, il sourit, rĂ©solvant par habitude toute querelle, tout malentendu, par une plaisanterie se rapportant en gĂ©nĂ©ral Ă  lui-mĂšme. A la troisiĂšme verste, prĂšs de la chapelle, le conducteur de devant prit Ă  gauche, et le cocher cria aprĂšs lui parce qu’il avait tournĂ© si sec que les chevaux du milieu Ă©taient poussĂ©s par la flĂšche, et la voiture roula tout le reste du chemin toujours en pente. Avant d’arriver Ă  la maison, le conducteur de devant se tourna vers le cocher et lui indiqua quelque chose. Le cocher se tourna vers le valet et le lui montra aussi. Tous regardaient du mĂȘme cĂŽtĂ©. — Que regardez-Ćžous? demanda Ivan Petrovitch. — Des oies, — dit MikhaĂŻlo. — OĂč? Il avait beau cligner des yeux il ne voyait rien. — Mais voilĂ ... Voici la forĂȘt, lĂ -bas, le nuage, alors veuillez regarder entre... Ivan Petrovitch ne voyait rien. — Oui, c’est dĂ©jĂ  le moment. Cette annĂ©e la route deviendra impraticable une ^semaine avant l’Annonciation. LES DÉCEMBRISTES 287 — Parfaitement. — Eh bien ! Va ! En approchant d’un endroit dangereux, Michka descendit de derriĂšre la voiture, et examina le chemin, puis il remonta, et la voiture passa heureusement la digue de l’étang et roula dans l’allĂ©e, passa devant le cellier, la buanderie, d’oĂč l’eau coulait du toit goutte Ă  goutte, et, en roulant, s’arrĂȘta fiĂšrement devant le perron. La calĂšche des Tcher- nichov venait de sortir de la cour. Des domestiques parurent aussitĂŽt le sombre vieillard Ă  favoris, Danilitch, Nicolas, frĂšre de MikhaĂŻlo, un jeune garçon Pavlouchka, derriĂšre, une fillette aux grands yeux noirs, les bras rouges, nus jusqu’au coude, et le cou aussi nu. — Maria Ivanovna! Maria Ivanovna ! OĂč allez- vous? Votre mĂšre sera inquiĂšte. Vous avez le temps. — C’était la voix de la grosse Catherine. Mais la fillette ne l’écoutait pas. Comme le pĂšre s’y attendait, elle le prit par la main et, le regardant d’un air particulier, elle lui demanda, presque craintivement — Eh bien ! Petit pĂšre, as-tu communiĂ© ? — Oui. Me croyais-tu si grand pĂ©cheur qu’on ne pĂ»t me donner la communion ? La jeune fille parut attristĂ©e de la plaisanterie de son pĂšre, en un moment si solennel. Elle soupira et le suivit en lui tenant la main qu’elle baisait. — Qui est venu? “288 LES DÉCEMBRISTES — Le jeune Tchernichov. Il est au salon. — Ta mĂšre est-elle levĂ©e ? Comment va-t-elle ? — Elle va mieux aujourd’hui. Elle est en bas. Dans une chambre Ivan Petrovitch fut rencontrĂ© par la vieille bonne Euphrasie, par l’intendant AndrĂ© Ivanovitch et l’arpenteur, qui habitait lĂ  pour mesurer les terres. Tous fĂ©licitĂšrent Ivan Petrovitch. Il y avait au salon Louise Karlovna Trougoni, une Ă©migrante, institutrice, amie de la maison depuis dix ans, et un jeune homme de seize ans, Tchernichov, avec son prĂ©cepteur français. TROISIÈME FRAGMENT variante du premier chapitre Le 2 aoĂ»t 1817, le litige entre les paysans du TrĂ©sor 1 du village IzlegostchĂŻ et M. Tcherni- chov, au sujet d’un terrain, Ă©tait tranchĂ©, au sixiĂšme dĂ©partement du SĂ©nat 2, au profit des paysans, contre Tchernichov. Cette dĂ©cision Ă©tait pour lui un Ă©vĂ©nement malheureux, grave, inattendu. Cette affaire traĂźnait depuis cinq ans. CommencĂ©e par le dĂ©lĂ©guĂ© du riche village de trois mille habitants, IzlegostchĂŻ, les paysans l’avaient gagnĂ©e au tribunal du district. Mais sur le conseil d’un serf, homme d’affaires, Ilia Mitrofanov, achetĂ© chez le prince Saltikov, le prince Tchernichov porta l’af- 1 Se reporter Ă  la note 2, page 2*2. 2 En Russie, le SĂ©nat joue le rĂŽle d'instance judiciaire suprĂȘme. TolstoĂŻ. — vi. — Les DĂ©cembristes. 19 290 LES DÈCEMBRISTES faire au tribunal de province et la gagna; en outre six des paysans d’IzlegostchĂŻ, qui avaient injuriĂ© l’arpenteur, Ă©taient mis en prison. AprĂšs cela, le prince Tchernichov, avec son insouciance habituelle, ne s’occupa plus de rien, d’au - tant plus qu’il savait pertinemment qu’il n’ usurpait » point de terre aux paysans, comme il Ă©tait dit dans leur requĂȘte. Si la terre Ă©tait usurpĂ©e », c’était par son pĂšre et, depuis, plus de quarante ans s’étaient Ă©coulĂ©s. Il savait que les paysans d’Izle- gostchĂŻ vivaient trĂšs bien sans cette terre, qu’ils n’en avaient pas besoin, qu’ils s’étaient montrĂ©s pour lui de bons voisins et il ne pouvait comprendre pourquoi, maintenant, ils Ă©taient si montĂ©s contre lui. Il Ă©tait persuadĂ© de n’avoir offensĂ© personne ni d’avoir voulu le faire; il avait toujours vĂ©cu en paix avec tous et ne dĂ©sirait que cela, c’est pourquoi il ne pouvait croire qu’on eĂ»t le dĂ©sir de l’offenser. Il abbhorait le dĂ©dale de la procĂ©dure, et ne fit aucune dĂ©marche au SĂ©nat, malgrĂ© les conseils et les exhortations d’ilia Mitrofanov, son homme d’affaires. Il laissa passer le dĂ©lai de l’appel et perdit l’affaire au SĂ©nat ; il la perdit si bien qu’il ne lui restait que la ruine. D’aprĂšs l’arrĂȘt du SĂ©nat, non seulement on lui prenait cinq mille dĂ©ciatines de terre, mais pour la possession illicite de cette terre il devait verser aux paysans cent sept mille roubles. Le prince Tchernichov possĂ©dait huit mille Ăąmes, mais tous ses domaines Ă©taient hypo- LES DÉCEMBRISTES 291 4^ thĂ©quĂ©s, et il avait beaucoup de dettes. Ce jugement le ruinait ainsi que toute sa nombreuse famille. Il avait un fils et cinq filles. Il se ressaisit quand il Ă©tait dĂ©jĂ  tard pour faire des dĂ©marches au SĂ©nat. Selon Ilia Mitrofanov il n’y avait qu’un moyen de salut donner la requĂȘte Ă  l’Empereur et transmettre l’affaire au Conseil d’empire. Pour cela il fallait solliciter personnellement quelques ministres et des membres du Conseil, et, ce qui serait encore mieux, l’Empereur lui-mĂšme. Une fois convaincu, le prince Grigori Ivanovitch quitta en automne 1817, son domaine prĂ©fĂ©rĂ©, Stoudienetz, oĂč il vivait, sans bouger, avec sa famille, et partit Ă  Moscou. Il partit Ă  Moscou et non Ă  PĂ©tersbourg parce que, cet automne, l’Empereur, avec toute sa cour, tous les grands dignitaires et une partie de la garde, oĂč servait le fils de Grigori Ivanovitch, devait venir Ă  Moscou pour poser la premiĂšre pierre de la cathĂ©drale du Saint-Sauveur Ă©rigĂ©e en commĂ©moration de la retraite des Français de la Russie. DĂšs le mois d’aoĂčt, aussitĂŽt aprĂšs la terrible nouvelle de la dĂ©cision du SĂ©nat, le prince Grigori Ivanovitch prĂ©para son dĂ©part pour Moscou. Le majordome fut envoyĂ© Ă  l’avance pour prĂ©parer son hĂŽtel de l’Arbate, avec un convoi de meubles, de domestiques, de chevaux, de voitures, de provisions. 292 LES DÉCEMBRISTES En septembre, le prince avec toute sa famille, dans sept voitures — conduites par ses propres chevaux, arriva Ă  Moscou et s’installa dans son hĂŽtel. Les parents, les connaissances, les amis de province et de PĂ©tersbourg, commençaient Ă  arriver Ă  Moscou. La vie Ă  Moscou avec ses plaisirs, l’arrivĂ©e du fils, les sorties des filles et les succĂšs de l’ainĂ©e Alexandra, la seule blonde parmi toutes les brunes Tcher- nichov, ont tant occupĂ© et distrait le prince, que, tout en dĂ©pensant peut-ĂȘtre le seul argent qui lui resterait aprĂšs avoir tout payĂ© aux paysans, il oubliait son affaire. Il Ă©tait mĂȘme contrariĂ© quand Ilia Mitrofanov lui en parlait, et il n’entreprenait encore rien pour la mener Ă  bien. Ivan Mironovitch Baouchkine, le dĂ©lĂ©guĂ© principal des paysans qui, avec tant d’opiniĂątretĂ©, avait menĂ© l’affaire au SĂ©nat contre le prince, lui qui connaissait tous les tours et dĂ©tours pour arriver aux secrĂ©taires et chefs de bureau, lui qui avait si intelligemment distribuĂ© Ă  PĂ©tersbourg les dix mille roubles rĂ©servĂ©s par les paysans pour les pots de vin, lui aussi cessait ses dĂ©marches et retournait au village, oĂč, avec l’argent reçu en rĂ©compense, joint Ă  celui qui lui restait des pots de vin, il acheta un bois chez le propriĂ©taire voisin et y installa un bureau. L’affaire Ă©tait maintenant dĂ©cidĂ©e par le tribunal supĂ©rieur et devait marcher d’elle-mĂȘme. Parmi toutes les personnes mĂȘlĂ©es Ă  cette affaire, elle n’inquiĂ©tait plus que les six paysans empri- LES DÉCEMBRISTES 293 sonnĂ©s depuis dĂ©jĂ  sept mois, et leurs familles, restĂ©es sans chefs. On ne pouvait rien pour eux. Ils Ă©taient internĂ©s dans la prison de Kraznoslo- botsk et leurs familles tĂąchaient Ă  se tirer d’affaire sans eux. On ne pouvait prier personne. Ivan Miro- novitch lui-mĂȘme, dĂ©clara qu’il ne pouvait se charger de telles dĂ©marches, que ce n’était pas l’affaire de la commune, qu’il ne s’agissait pas d’une affaire civile mais d’une affaire criminelle. Les paysans restĂšrent en prison et personne ne tenta rien en leur faveur. Mais seule la famille de MikhaĂŻl Guerrasi- mitch, surtout la vieille femme Tikhonovna, ne pouvait se faire Ă  l’idĂ©e que son trĂ©sor, son vieux Guerrasimitch Ă©tait en prison, le crĂąne rasĂ©. Elle pria Mironitch d’intervenir. Il refusa. Alors elle rĂ©solut d’aller elle-mĂȘme prier Dieu pour son vieux. Depuis une annĂ©e dĂ©jĂ  elle avait promis d’aller prier les reliques des saints, mais toujours, faute de temps et peu dĂ©sireuse de confier le mĂ©nage Ă  ses jeunes brus, elle remettait Ă  l’annĂ©e prochaine. Mais quand arriva le malheur, quand Guerassi- mitch fut mis en prison, elle se rappela sa promesse, laissa lĂ  le mĂ©nage et, avec la femme du diacre de leur village, se prĂ©para Ă  partir en pĂšlerinage. Elles allĂšrent d’abord Ă  la ville du district, Ă  la prison oĂč Ă©tait le vieux, et lui remirent des chemises ; de lĂ , en traversant le chef-lieu, elles se rendirent Ă  Moscou. 294 LES DÉCEMBRISTES En route Tikhonovna raconta son malheur. La femme du diacre lui conseilla de prier le tzar qui, avait-on dit, serait Ă  Penza, et elle lui raconta plusieurs cas de grĂąces. A Penza les pĂšlerines reconnurent que ee n’était pas le tzar qui venait d’arriver, mais son frĂšre, le grand-duc Nicolas Pavlovitch. À la sortie de la cathĂ©drale de Penza, Tikhonovna se mit en avant, tomba aux genoux du grand-duc et le supplia d’intercĂ©der pour son mari. Le grand-duc fut Ă©tonnĂ© ; le gouverneur de la province se fĂącha et la vieille fut emmenĂ©e au poste. Le lendemain Tikhonovna fut remise en libertĂ©, et partit plus loin, au couvent de la TrinitĂ©. Tikhonovna fit ses dĂ©votions Ă  l’église et communia chez le pĂšre PaĂŻssi. A confesse, elle lui raconta son malheur et avoua qu’elle avait remis une supplique au frĂšre du tzar. Le pĂšre PaĂŻssi lui dit que ce n’était point un pĂ©chĂ©, qu’il n’est pas pĂ©chĂ© de supplier le tzar pour une affaire juste et lui donna l’absolution. A Khotkov, elle alla visiter une innocente qui lui conseilla d’implorer le tzar lui-mĂȘme. - Au retour, Tikhonovna, avec la femme du diacre, passa Ă  Moscou, pour visiter les reliques. Elle apprit que le tzar Ă©tait Ă  Moscou, et elle pensa que c’était Dieu lui-mĂȘme qui lui ordonnait de le supplier. 11 fallait seulement Ă©crire lasupplique. A Moscou, les pĂšlerines s’arrĂȘtĂšrent dans une auberge. Elles demandĂšrent Ă  passer la nuit, on les LES DÉCEMBRISTES 295 laissa. AprĂšs le souper, la femme du diacre se coucha sur le poĂȘle, et Tikhonovna, mettant son sac sous sa tĂȘte, s’allongea sur le banc et s’endormit. Le matin, Ă  l’aube, Tikhonovna se leva et Ă©veilla la femme du diacre. Dans la cour le portier l’interpella — Tu t’es levĂ©e matin, grand’mĂšre ! — Avant que nous soyons rendues, mon cher, le service commencera, — rĂ©pondit Tikhonovna. — Dieu te bĂ©nisse, grand’mĂšre. — Que Christ te sauve ! dit-elle. Et les pĂšlerines se dirigĂšrent vers le Kremlin. AprĂšs avoir entendu les matines et la messe et baisĂ© la sainte icĂŽne, les vieilles, en trouvant Ă  grand peine le chemin, arrivĂšrent Ă  la maison des Tchernichov. La femme du diacre disait que la vieille dame lui avait ordonnĂ© de venir absolument et qu’elle recevait toutes les pĂšlerines. — Et lĂ -bas nous trouverons un brave homme qui Ă©crira la supplique, avait-elle ajoutĂ©. Les pĂšlerines s’étaient mises Ă  errer dans les rues, en demandant leur chemin ; la femme du diacre y Ă©tait allĂ©e une fois, mais elle l’avait oubliĂ©. Deux fois on faillit les Ă©craser ; on criait aprĂšs elles, on les invectivait ; une fois le gardien prit la femme du diacre par l’épaule et la poussa en lui dĂ©fen- 296 LES DECEMBRISTES dant de passer dans cette rue et la dirigea dans des ruelles. Tikhonovna ne soupçonnait pas qu’on les avait chassĂ©es de Vozdvijenka parce que, dans cette rue mĂȘme, devait passer le tzar objet de ses pensĂ©es, Ă  qui elle voulait Ă©crire et remettre la supplique. La femme du diacre marchait comme toujours d’un pas lourd et fatiguĂ©. Tikhonovna avait, comme Ă  l’ordinaire, l’allure rapide et lĂ©gĂšre d’une jeune femme. Les pĂšlerines s’arrĂȘtĂšrent prĂšs de la porte cochĂšre. La femme du diacre ne reconnaissait pas la cour. Il y avait une izba neuve qui ne s’y trouvait pas autrefois. Mais quand la femme du diacre aperçut le puits avec la pompe, dans le coin de la cour, elle la reconnut. Les chiens se mirent Ă  aboyer et Ă  se jeter sur les vieilles qui tenaient un bĂąton. — C’est rien, petite tante, ils ne mordent pas. IIou ! les canailles ! cria le portier aux chiens qu’il menaça d’un balai. VoilĂ , eux-mĂȘmes sont du village et ils se jettent sur les campagnardes. Venez par ici, autrement vous allez vous tremper. Dieu n’envoie pas de gelĂ©e. La femme du diacre, effrayĂ©e par le chien, pour provoquer la pitiĂ©, en geignant, s’assit sur un petit banc, prĂšs de la porte, et demanda au portier de la conduire. Tikhonovna salua le portier, et s’appuyant sur son bĂąton, les pieds Ă©cartĂ©s, elle s’arrĂȘta prĂšs d’elle, comme toujours regardant tran- LES DECEMBRISTES 297 quillement devant elle en attendant le portier qui s’approchait. — Que voulez-vous ? — demanda-t-il. — Ne m’as-tu pas reconnue, mon cher ! Tu es Egor, n’est ce pas ? — dit la femme du diacre. — Nous avons Ă©tĂ© voir les reliques et maintenant nous venons chez Son Excellence. — D'Izlegostchi?— demandale portier. —Vous ĂȘtes la femme du vieux diacre ? Gomment donc. Bien, bien. Entrez dans l’izba. Chez nous on reçoit, on ne refuse personne. Et celle-ci qui est-ce ?— 11 dĂ©signait Tikhonovna. — Aussi d’Izlegostchi, la femme de Guerassime, FadĂ©iĂ©va. — Tu connais, je pense? rĂ©pondit Tikhonovna. Je viens aussi d’izlegostchi. — Ah oui ! Mais quoi, on dit qu’on a mis le vĂŽtre en prison ! Tikhonovna ne rĂ©ponditrien, elle soupira seulement, et d'un mouvement brusque ajusta sur son dos son sac et sa pelisse. La femme du diacre demanda si la vieille dame Ă©tait Ă  la maison. Sur la rĂ©ponse affirmative elle pria de les annoncer. Puis elle s’informa de son fils qui, par la bontĂ© du prince, Ă©tait fonctionnaire Ă  PĂ©tersbourg. Le portier ne savait rien. Il les conduisit dansl’izba des domestiques, en passant sur les planches placĂ©es dans la cour. Les vieilles entrĂšrent dans l’izba pleine de gens, de femmes, 298 LES DÉCEMBRISTES d’enfants, de vieux et de jeunes domestiques, et priĂšrent en tournant leurs regards vers le coin saint. La blanchisseuse et la femme de chambre de la vieille dame reconnurent aussitĂŽt la femme du diacre. ElĂźes l’entourĂšrent en l’accablant de questions. On lui prit son sac, on l’installa devant la table et on lui offrit Ă  manger. Cependant, Tikhonovna, se signant devant les icĂŽnes et saluant tout le monde, Ă©tait debout prĂšs de la porte et attendait l’invitation. PrĂšs de la porte et de la premiĂšre fenĂȘtre, un vieillard, assis, cousait des bottes. — Assieds-toi, grand’mĂšre. Pourquoi restes-tu debout ? Assieds-toi. Ote ton sac, — dit-il. — On ne peut pas se retourner comme ça ; oĂč s’asseoir? Conduis-la dans l’izba des ouvriers, — dit quelqu’un. — En voilĂ  une dame de Chalmet, — fit un jeune valet en montrant les petits coqs dans le dos du touloupe de Tikhonovna. — Et quels bas ! quels souliers ! Il montrait les lapti , une nouveautĂ© pour Moscou. — Tu en auras de pareils, Paracha. — Eh bien I s’il faut y aller, allons. Viens, je te conduirai. — Et le vieux, posant son alĂȘne, se leva. Mais apercevant une fillette, illui cria de conduire la vieille dans l’autre izba. LES DÉCEMBRISTES 299 Non seulement Tikhonovna ne faisait pas attention Ă  ce qu’on disait et faisait autour d’elle, elle ne voyait et n’entendait rien. Depuis quelle avait quittĂ© sa maison, elle Ă©tait pĂ©nĂ©trĂ©e de la nĂ©cessitĂ© de travailler pour Dieu et d’une autre nĂ©cessitĂ©, venue en son Ăąme elle ne savait elle-mĂȘme quand la nĂ©cessitĂ© de transmettre la supplique. En sortant de l’izba des domestiques, elle s’approcha de la femme du diacre et lui dit — N’oublie pas mon affaire, au nom du Christ, mĂšre Paramonovna. Demande s’il n’y a pas quelqu’un. —. Que veut-elle, la vieille ? — VoilĂ , on lui a fait une injustice et les gens lui ont conseillĂ© de remettre une supplique au tzar. —- Alors il faut la conduire tout droit au tzar, — dit le valet en plaisantant. — Àh! quel imbĂ©cile ! fit le vieux cordonnier. Si je prends une forme, je ne regarderai pas Ă  ton habit. Alors tu apprendras Ă  te moquer des vieillards ! Le valet commença Ă  murmurer ; mais sans l’écouter, le vieux emmena Tikhonovna. Tikhonovna Ă©tait contente de n’ĂȘtre plus dans l’izba des domestiques, elle prĂ©fĂ©rait celle des cochers. Dans l’izba des domestiques, tout Ă©tait trop 300 LES DÉCEMBRISTES propre, tout le monde Ă©tait propre et Tikhonovua se sentait mal Ă  l’aise. L’izba des cochers Ă©tait plus semblable Ă  celles des paysans. Tikhonovna s’y trouvait mieux. Cette izba, construite en sapin, avait huit archines avec un grand poĂȘle, des bancs, un plancher neuf tachĂ© de boue. Quand Tikhonovna entra dans l’izba, une cuisiniĂšre, une serve, blanche, rouge, grasse, les manches de sa robe de coton retroussĂ©es, Ă  grand peine remuait avec des pincettes le pot dans le four. Il y avait aussi un jeune cocher qui apprenait Ă  jouer de la balalaĂŻka, un vieux Ă  barbe blanche, assis sur la planche, pieds nus et qui, tenant de la soie entre ses lĂšvres, cousait quelque chose de fin et de joli ; un jeune homme Ă©bouriffĂ©, brun, en chemise et pantalon bleu, le visage grossier, Ă©tait assis sur un banc, prĂšs du poĂȘle, et, la tĂȘte appuyĂ©e sur ses mains, accoudĂ© sur les genoux, il mĂąchait du pain. La petite Nastia, pieds nus, les yeux brillants, accourut Ă  pas lĂ©gers devant la vieille, poussa la porte collĂ©e par la vapeur et grinça de sa voix aiguĂ« — Tante, Marina! Simonitcht a envoyĂ© cette vieille. Elle ordonne de lui donner Ă  manger. Elle est de notre pays. Avec la vieille Para- monovna, elle est allĂ©e aux saintes reliques. Pa- ramonovna boit du thĂ©. Vlasslievna en a envoyĂ© chercher... LES DÉCEMBRISTES 301 La petite bavarde ne s’arrĂȘta pas de sitĂŽt. Les paroles coulaient d’elles-mĂȘmes. On voyait qu’elle Ă©prouvait du plaisir Ă  entendre sa voix. Mais Marina tout en sueur prĂšs du poĂȘle et qui n’avait pu dĂ©placer le pot de stchi 1, cria aprĂšs elle ! — Ah ! diable ! Assez bavarder. Quelle vieille faut-il encore nourrir? On peut Ă  peine rassasier les siens. Que le diable l’emporte ! cria-t-elle au pot, qui faillit tomber en le remuant d’oĂč il Ă©tait. Mais se calmant pour le pot, elle se retourna et aperçut Tikhonovna proprette, avec son sac et son habit de campagnarde, qui se signait et saluait du cĂŽtĂ© des icĂŽnes. AussitĂŽt elle eut honte de ses paroles, et comme remise de ses prĂ©occupations, elle toucha sur sa poitrine les boutons de son corsage, et vĂ©rifia s’ils Ă©taient bien boutonnĂ©s. Puis elle tira en arriĂšre le nƓud du fichu qui couvrait sa tĂȘte pommadĂ©e et s’arrĂȘta, appuyĂ©e sur les pincettes, en attendant le salut de la proprette vieille. Ayant saluĂ© trĂšs bas pour la derniĂšre fois, Tikhonovna se tourna et salua de trois cĂŽtĂ©s. — Que Dieu vous aide 1 Bonjour, — dit-elle. — S’il vous plaĂźt, petite tante, — fit le tailleur. — Merci, grand’mĂšre, ĂŽte ton sac. Tiens ici, ici, dit la cuisiniĂšre en dĂ©signant le banc oĂč Ă©tait assis 1 Stchi sorte de soupe aux choux, 302 LES DÉCEMBRISTES l’homme Ă©bouriffĂ©. — Ecarte-toi un peu, hein ! On dirait qu’il est clouĂ© ! Le garçon Ă©bouriffĂ© fronça les sourcils encore plus mĂ©chamment et se leva. Il s’éloigna sans quitter des yeux la vieille et en continuant Ă  mĂącher. Lejeune cocher salua, cessa de jouer et se mit Ă  accorder sa balalaĂŻka, en regardant, tantĂŽt le vieux, tantĂŽt le tailleur, ne sachant quelle attitude prendre envers la vieille. Il se demandait s’il fallait ĂȘtre respectueux parce que la vieille Ă©tait habillĂ©e comme sa mĂšre et sa grand’mĂšre c’était un postillon pris parmi les paysans, ou moqueur, ce qui lui semblait conforme Ă  sa situation actuelle, son cafetan bleu et ses bottes. Le tailleur, clignant un Ɠil, semblait sourire en tirant l’aiguillĂ©e de soie de sa bouche il regardait aussi. Marina prĂ©parait un autre pot; malgrĂ© cette occupation elle observait la vieille, son habiletĂ© pour ĂŽter le sac en ne touchant personne et le mettre sous le banc. Nastenka accourut prĂšs d’elle et l’aida elle tira de dessous le banc les bottes qui empĂȘchaient le sac de s’y loger. — Oncle Pancrate, fit-elle Ă  l’homme Ă  l’air sombre, je mettrai les bottes ici. Ça ne fait rien ? — Le diable les emporte ! Jette-les mĂȘme dans le poĂȘle ! — fit-il en les lançant dans un coin. — C’est bien, Nastka, tu es sage, — dit le tailleur. Il faut toujours soigner un voyageur. — Que Christ te sauve, ma fille. C’est bien, LES DÉCEMBRISTES 303 dit Tikhonovna. Seulement on te dĂ©range, mon cher, — s’adressa-t-elle Ă  Pancrate. — Ce n’est rien. Tikhonovna s’assit sur le banc, ĂŽta son pardessus, le plia soigneusement, et commença Ă  se dĂ©chausser. D’abord elle dĂ©noua les cordes, qu’elle- mĂšme avait soigneusement prĂ©parĂ©es pour le pĂšlerinage ; ensuite, avec prĂ©caution, elle enleva ses chaussons de feutre blanc, les plia et les mit dans le sac. Au moment oĂč elle dĂ©chaussait le second pied, la maladroite Marina accrocha de nouveau le pot qui se renversa, et de nouveau elle se mit Ă  injurier quelqu’un en essayant de le rattraper avec les pincettes. — Evidemment le fond est brĂ»lĂ©, ma fille. Il faudrait le rĂ©parer, — dit Tikhonovna. — En ai-je le temps ! On prĂ©pare deux fois le pain par jour. On tire l’un, on met l’autre. A propos de la plainte de Marina sur le pain et le fond du pot brĂ»lĂ©, le tailleur se mit Ă  dĂ©fendre les habitudes de la maison de Tchernichov et raconta qu’on Ă©tait arrivĂ© Ă  l’improviste Ă  Moscou, que toute l’izbaet le poĂȘle avaient Ă©tĂ© construits en trois semaines, qu’il y avait une centaine de domestiques et qu’il fallait prĂ©parer Ă  manger pour tous. — C’est connu. Beaucoup de soucis. Une grande maison ! confirma Tikhonovna. — D’oĂč Dieu vous amĂšne-t-il, grand’mĂšre ? — demanda le tailleur. 301 LES DECEMBRISTES Tikhonovna, tout en finissant de se dĂ©chausser, raconta d’oĂč elle venait, et comment elle retournait chez elle. Elle ne parlapas delĂ  supplique. La conversation ne cessait pas. Le tailleur apprit tout ce qui concernait la vieille, et celle-ci apprit tout de la maladroite et belle Marina elle apprit que c’était la cuisiniĂšre, femme d’un soldat, que le tailleur confectionnait des cafetans pour les cochers; que la fillette, une orpheline, faisait les commissions; que le sombre Pancrate Ă©tait domestique de l’intendant Ivan Vassilievitch. Pancrate sortit de l’izba en claquant la porte. Le tailleur expliqua que c’était un homme grossier, mais qu’aujourd’hui il Ă©tait pire, parce que chez l’intendant il avait cassĂ© quelque objet sur la fenĂȘtre et que, pour ce fait, on allait le fouetter Ă  l’écurie. VoilĂ  Ivan Vassilievitch va venir et on le fera fouetter. Elle sut enfin que le petit cocher a vait Ă©tĂ© pris chez les paysans pour ĂȘtre postillon, mais qu’étant devenu grand, il n’avait plus qu’à nettoyer les chevaux et jouer de la balalaĂŻka, et qu’il n’était pas trĂšs fort. APPENDICE ToestoĂŻ. — vu — Appendice. s„v ÈBA c y&vUi ‱.; ‱‱' y-Zsr&r. 4 ^* v $ , ki*vf . APPENDICE i Les Ɠuvres comprises dans ce volume terminent cette pĂ©riode prĂ©paratoire de l’activitĂ© littĂ©raire de TolstoĂŻ, cette pĂ©riode de calme aprĂšs laquelle Ă©clate la tempĂȘte produite dans le monde littĂ©raire par le roman Guerre et Paix. Trois Morts. — On sait peu de choses du premier rĂ©cit, Trois Morts. Les meilleurs critiques de l'Ă©poque ne le mentionnent qu’en passant. Il fut Ă©crit en 1859 et insĂ©rĂ© dans la BibliothĂšque de lecture», Ă©ditĂ©e par Droujinine. Polikouchka. — Sur le rĂ©cit Polikouchka » on trouve l’opinion ci-dessous de Tourgueniev, dans une lettre adressĂ©e Ă  Feten 1864 J’ai lu Poli- 308 APPENDICE kouchka de TolstoĂŻ. Je suis Ă©tonnĂ© de la force de ce grand talent. Seulement il y a mis trop de matĂ©riel. Il a noyĂ© inutilement le nourrisson. C’est dĂ©jĂ  trop horrible. Mais il y a des pages vraiment admirables! MĂȘme jusqu’au frisson dans la moelle Ă©piniĂšre qui chez nous est dĂ©jĂ  assez grossiĂšre et rude. Un maĂźtre, un vrai maĂźtre ! » Kholslomier. — Kholslomier , Ă©crit en 1861, ne parut qu’en 1886 dans la nouvelle Ă©dition 5 e des Ɠuvres complĂštes de TolstoĂŻ ; ainsi il resta un quart de siĂšcle dans le portefeuille de l’auteur. Les DĂ©cembristes. — Le roman commencĂ©, Les DĂ©cembristes, a une histoire dont nous croyons utile de dire quelques mots. Dans l’édition russe des Ɠuvres complĂštes de TolstoĂŻ, les fragments de ce roman sont accompagnĂ©s de la note suivante de l’éditeur Ces trois fragments du roman Les DĂ©cembristes furent Ă©crits avant que l’auteur eĂ»t commencĂ© Guerre et Paix. 11 pensait alors Ă©crire un roman dont les personnages principaux devaient ĂȘtre les DĂ©cembristes. Mais en essayant de reconstituer l’époque des DĂ©cembristes, il se transporta en pensĂ©e Ă  l’époque prĂ©cĂ©dente, au passĂ© de ses hĂ©ros. Peu Ă  peu l’auteur Ă©largissait de plus en plus les sources des Ă©vĂ©nements qu’il pensait dĂ©crire la famille, l’éducation, les conditions sociales, et celles des APPENDICE 309 personnages qu’il avait choisis. Enfin il s’arrĂȘta Ă  l’époque de la guerre contre NapolĂ©on qu’il a dĂ©peinte dans Guerre et Paix. A la fin de ce roman, on voit dĂ©jĂ  les indices du mouvement qui aboutit aux Ă©vĂ©nements du 14 dĂ©cembre 1825. Plus tard l’auteur reprit Les DĂ©cembristes et refit deux autres commencements insĂ©rĂ©s ici. Telle est l’origine des fragments de ce roman qui ne sera sans doute jamais terminĂ© 1. » Dans les Souvenirs » de M. S. Bers, frĂšre de la comtesse TolstoĂŻ, nous trouvons Ă  propos de ce roman les renseignements suivants, fort intĂ©ressants LĂ©on Nikolaievitch avait Ă  sa disposition non seulement ce qui Ă©tait Ă©crit sur l’histoire de la rĂ©volte de DĂ©cembre, mais quantitĂ© de documents de famille mĂ©moires, lettres qu’on lui avait confiĂ©s sous condition de garder les secrets de famille. Pendant l’hiver 1877-1878, il allaĂ  PĂ©tersbourg pour voir la forteresse de Pierre et Paul. 11 raconta Ă  ses amis que l’alphabet des sons, employĂ© par les pri-. sonniers, avait Ă©tĂ© créé par les DĂ©cembristes Quand dĂ©fense leur fut faite de communiquer entre eux de telle maniĂšre, ils Ă©taient arrivĂ©s Ă  une telle habiletĂ© qu’ils causaient en promenade en frappant sur la haie avec une petite baguette, sans que les gar- 1 Édition russe. ƒuvres ComplĂštes , tome III, page 53o. 310 APPENDICE diens s’en aperçussent. LĂ©on Nikolaievitch racontait aussi, avec les larmes aux yeux, qu’un dĂ©cem- briste enfermĂ© dans la forteresse avait une fois appelĂ© un soldat de garde et, lui donnant le reste de son argent, lui avait demandĂ© d’aller lui acheter une pomme. Le garde rapporta une belle corbeille de fruits et l’argent. Le marchand avait fait ce prĂ©sent quand il avait su qui Ă©tait le dĂ©tenu. Le dĂ©cembriste, Lounine, colonel du rĂ©giment de la garde, Ă©tonnait LĂ©on Nikolaievitch par son Ă©nergie inĂ©branlable et ses sarcasmes. Dans une lettre envoyĂ©e du bagne Ă  sa sƓur qui se trouvait Ă  PĂ©tersbourg, il se moquait de la nomination du comte Kissiliov comme ministre. Cette lettre devait passer par le chef des travaux et fut connue Ă  PĂ©tersbourg. Lounine fut, pour ce fait, attachĂ© aune brouette. NĂ©anmoins le directeur du bagne, un lieutenant- colonel, d’origine allemande, chaque jour, aprĂšs l’inspection des travaux, sortait et riait longtemps en s’en allant. C’était Lounine qui savait le faire si bien rire, — attachĂ© Ă  sa brouette, — en travaillant sous la terre. Mais tout Ă  coup, TolstoĂŻ perdit son enthousiasme pour cette Ă©poque. Il jugea que la rĂ©volte de DĂ©cembre Ă©tait le rĂ©sultat de l’influence des Ă©migrants français installĂ©s en Russie lors de la RĂ©volution. Des Ă©migrants, en qualitĂ© de prĂ©cepteurs, Ă©levĂšrent ensuite toute l’aristocratie russe, APPENDICE 311 ce qui explique ce fait que beaucoup des DĂ©cem- bristes Ă©taient catholiques. Si tout cela Ă©tait importĂ©, si ce n’était pas nĂ© sur un terrain purement russe, LĂ©on Nikolaievitch n’y pouvait sympathiser 1. » SerguĂ©ienko, dans son livre sur TolstoĂŻ, constate la mĂȘme chose L’une des personnes prĂ©sentes ayant entendu dire que TolstoĂŻ allait reprendre les DĂ©cembristes, l’interrogea Ă  ce sujet. — Non, j’ai laissĂ© ce travail pour toujours, — rĂ©pondit sans empressement TolstoĂŻ. Et aprĂšs un silence — ... Parce que je n’y trouve pas ce que j’y cherchais, c’est-Ă  dire l’intĂ©rĂȘt humain. Toute cette affaire n’avait pas de racines, — ajouta-t-il avec une nuance d’effort dans la voix et pour effacer la gĂȘne du silence. Il n’aime pas qu’on l’interroge sur ses plans 2. » Sur l’étude que fit TolstoĂŻ de cette Ă©poque, nous avons aussi les donnĂ©es d’un dĂ©cembriste, M. I. Mouraviev-Apostol, Ă  qui LĂ©on Nikolaievitch s’adressa pour se renseigner. Le biographe de Mouraviev dit Quand, il y a quelques annĂ©es, le comte TolstoĂŻ se proposait d’écrire un roman sur les dĂ©cern- 1 S. Bers. Sonvenh's sur TolstoĂŻ, page 47. 2 Sergueienko. Comment vit et travaille TolstoĂŻ, page 12. 312 APPENDICE bristes, il venait chez Matthieu Ivanovitch pour l’interroger, prendre des notes et causer avec lui de ses camarades, et Matthieu Ivanovitch exprima plusieurs fois l’assurance que TolstoĂŻ ne pourrait dĂ©peindre l’époque et les gens qu’il avait choisis Pour comprendre notre temps, nos aspirations, il est nĂ©cessaire d’avoir pĂ©nĂ©trĂ© la vraie situation de la Russie de ce temps. Pour prĂ©senter sous son vrai jour le mouvement social d’alors, il serait nĂ©cessaire de dĂ©peindre exactement tous les maux terribles qui l’ont provoquĂ©. Et le comte L. TolstoĂŻ ne pourra le faire, car le voulĂ»t-il on ne le lui permettrait pas. Je le lui ai dit 1 ». 1 L'AntiquitĂ© russe , numĂ©ro du 10 juillet 1896, II Le rĂ©cit Trois Morts a deux traductions françaises l’une dans le recueil Ă©ditĂ© chez Dentu Paysans et Soldats », oĂč ce rĂ©cit est intitulĂ© Trois façons de mourir » ; l’autre traduction de MM. Ilalperine et Jaubert se trouve dans le volume intitulĂ© La Mort, Ă©ditĂ© chez Perrin en 1900. Polikouchka a Ă©tĂ© traduit par M. Halperine et Ă©ditĂ© chez Perrin, en 1886, dans un volume intitulĂ© Polikouchka et oĂč se trouve aussi Une Tourmente de neige». Le mĂȘme rĂ©cit a paru chez M. Albert Savine, traduit par madame ElĂ©onore Tsakny, mais sous le titre Un pauvre Diable , dans un volume intitulĂ© DerniĂšres Nouvelles. Kholstomier. — Ce rĂ©cit a deux traductions françaises l’une sous le titre Le Roman d’un Cheval », faite par madame ÉlĂ©onore Tsakny, se trouve dans le volume DerniĂšres nouvelles , Ă©ditĂ© en 1887 par Albert Savine ; la seconde, celle de M. Halpe- rine-Kaminsky, sous le titre Histoire d'un che- 314 APPENDICE val , » se trouve dans le volume intitulĂ©, on ne sait pourquoi Le Chant du Cygne, Ă©ditĂ© chez Perrin en 1889. Le roman commencĂ©, Les DĂ©cembristes , a aussi deux traductions, l’une incomplĂšte seulement le premier fragment de M. Halperine-Kaminsky, dans le volume prĂ©citĂ© Le Chant du Cygne ?. L’autre traduction, faite par MM. Tseytline et E. Jaubert, a paru chez Savine en 1889, dans le volume Les DĂ©cembristes , accompagnĂ© du rĂ©cit Albert ». p..S.—Dans l’appendice du volume IV nous avons constatĂ© une petite omission au sujet du rĂ©cit Une rencontre au dĂ©tachement avec une connaissance de Moscou ; outre la traduction signalĂ©e, il y en a une autre due Ă  M. Halperine-Kaminsky. Cette traduction, intitulĂ©e Une Rencontre au Caucase », se trouve dans le volume les Imitations ? Paul Ollendorf, 1900. Nous remercions M. F. FĂ©nĂ©on qui nous signale aussi une petite omission dans les notes bibliographiques parmi les traductions de l'Incursion tome III et du Journal d'un Marqueur tome V, nous avons omis de mentionner celles de M. Henry Olivier qui a traduit ces deux nouvelles sous les titres Le Joueur et RĂ©cit d'un Voloiitaire, et les a publiĂ©es dans cet ordre en un volume Ă©ditĂ© en 1887, par A. Dupret. P. Birukov. TABLE DES MATIÈRES /.TROIS MORTS, rĂ©cit 1859. 1 POL1KOUCHKA, nouvelle 1860. 29 X KHOLSTOMIER, histoire d’un cheval 186$'.139 3 LES DÉCEMBRISTES. Fragments d’un roman projetĂ© 1863-1878. 213-304 Premier fragment. 215 DeuxiĂšme fragment variante du premier chapitre .272 TroisiĂšme fragment variante du premier chapitre. 289 Appendice .305 FIN DU TOME SIXIÈME DES OEUVRES COMPLÈTES DU C te LÉON TOLSTOÏ ÉMILE COLIN IMPRIMERIE DK LAGNY .i * i riV-Ăż-ÎW Sg^Ü ÂŁ&ÂŁ& A LA MEME LIBRAIRIE Ouvrage en cours de publication ƒUVRES COMPLÈTES - i* C TE LÉON TOLSTOÏ TRADUCTION LITTÉRALE ET IXTÉGR \LE DE BIENSTOCK d'aprĂšs les manuscrits originaux de TOLSTOÏ Ont dĂ©jĂ  pu ru Tome I cp . — L’Enfance. — L’Adolescence Nouvelles'. Un fort volume in-16, sous couverture illustrĂ©e, et ornĂ© de deux illustrations. — 50 Tome 11. — La Jeunesse, nouvelle 1855-1857. — La MatinĂ©e d’un Seigneur, nouvelle 1852. Un fort volume in-16, sous couverture illustrĂ©e et ornĂ© d'un portrait de TolstoĂŻ pris en 1848. — Prix. 2 50 Tome IU. — Les Cosaques, nouvelle du Caucase 1852. — L’Incursion, rĂ©cit d’un volontaire 1852'. — La Coupe en ForĂȘt, rĂ©cit d'un Junker 1854-1855'. Un fort vol. in-10, sous couverture illustrĂ©e, ornĂ© d'un portrait de TolstoĂŻ pris en 1851. — Prix. 2 50 Tome IV. — SĂ©bastopol, nouvelle 1854-1856. — Une Rencontre au DĂ©tachement, nouvelle 1856. — Deux Hussards, nouvelle 1856. — PrĂ©face inĂ©dite 1889. Un fort volume in-16, sous couverture illustrĂ©e, ornĂ© d’un portrait de TolstoĂŻ pris en 1855 et d'un plan de SĂ©bastopol en 1855. — 50 Tome V. — Le Journal d’un Marqueur, nouvelle 1856. — Une Tourmente de neige, rĂ©cit 1856;. — Albert, rĂ©cit 185/'. Du Journal du Prince Nekhludov, Lucerne 1857. — Le Bonheur conjugal, roman 1859. Un fort volume in-16, sous couverture illustrĂ©e. ornĂ© d’un portrait de TolstoĂŻ pris en 1857. — Prix. . . 2 50 Il paraĂźt une Ɠuvre tous les deux mois. iris. — lmp. ĂŒemmerĂźc ;l C* f . P;i artisan <,enÂŁvf mm

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Commej'étais parti le petit prince a dit Puisque c'est ainsi nous reviendrons mardi. Mardi matin L'empereur sa femme et le petit prince Sont venus chez moi pour me serrer la pince Comme j'étais parti le petit prince a dit Puisque c'est ainsi nous reviendrons mercredi. Mercredi matin L'empereur sa femme et le petit prince
Les paroles de la comptine Lundi matin Lundi matin, l'emp'reur, sa femme et le p'tit prince Sont venus chez moi pour me serrer la pince Comme j'étais parti Le p'tit prince a dit "Puisque c'est ainsi nous reviendrons Mardi!" Mardi matin, l'emp'reur, sa femme et le p'tit prince Sont venus chez moi pour me serrer la pince Comme j'étais parti Le p'tit prince a dit "Puisque c'est ainsi nous reviendrons Mercredi!" Mercredi matin... Jeudi matin... Vendredi matin... Samedi matin... Dimanche matin, l'emp'reur, sa femme et le p'tit prince Sont venus chez moi pour me serrer la pince Comme j'n'étais pas là Le p'tit prince se vexa "Puisque c'est comme ça nous ne reviendrons pas!" Samedimatin, le roi, sa femme et son p'tit prince Sont venus chez moi pour me serrer la pince, Mais comm' j'n'étais pas là, le petit prince a dit: Puisque c'est comme ça, nous reviendrons dimanche. Dimanche matin, le roi, sa femme et son p'tit prince Sont venus chez moi pour me serrer la pince, Mais comm' j'n'étais pas là, le petit prince

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Lesfemmes et la chanson Joni Mitchell est une fĂ©ministe des annĂ©es 1960.-----NDLR : j’ai corrigĂ© quelques faiblesses de traduction de l’article: La raison pour laquelle Joni Mitchell dĂ©testait Madonna. () Mitchell n’a jamais dĂ©libĂ©rĂ©ment jouĂ© sur sa sexualitĂ© dans le but de vendre plus de disques, ce n’était pas une marque pour la pionniĂšre de la musique folk et,
* 1 U* - v v? K 1' Ps^4*?+- -'Û * , l ‱ ,r T . ^ i . * w - * 'V ’v *."'* V^-»* j^xr^Sr-^ W -é£ ^ ' - Ăź.;* ÙC"-** * £» J&'r > t*ÂŁ ... ÂB8tĂ«*-; Â’* ;f ‱' - *'&.-+ ! J&jftö!* , &ߣ&S?lw$- .' '^*^5%» ' 1Ä ' mm- ‱ jĂąwM '4s,f *mv, * ‱v'Ăżj -’ 5 w 00 $t'- imĂ©tk-, ‱Â%i '‱ f 5* ' ' , * , ; ^ * ‱Æ 1 - ., *.- !.' . ^-' . ÆV r^É2Â*, mm^t >3P8fe Itflift mtm *8Ă€? ; CÂŁ* 'Vs- m&L SĂ€ ĂąĂŒ ,n&.. ...'*> *L > i. ' vr- ĂŻ HÎÆ ‱' fit'iUf, ÂY/,Ï W>/* '.’ ; . ‱‱‱.‱-’ ’ ’ /. '‱ SK5*fi» 1 r DONNER Par Le R O P [cir^ 1847 . -u v ~-^, Gatnuel J/, Û&zztz zt g- 'Z g, ZZ^d*J zz? ZZ'ZdZZZdZf ZZZ -, zzzr-zdzt- Z>UZ , Z'ZZx ,S-Cs y/ C4?’ * t]P Msnz ' a^ZenZe-rst- - // ? Z / ZdJzZZZzZ 'J Jz^ĂŻTZ' -z ylzzy^/tzJ ^-f? r/d z* / ? 0 J Z- /zz^iyC^zd^t €?tz?s?**zdz-'tt^yz y**,.,- 'G ^ ^^ CZ ^ z> ZZd^ Z/ZzZ Z^J^yyZ’ yjzz Yd V" '' J/Z CZ 3 3 LES i? dn HOTEI AE. -s»- des » Eine Sammlung aiiserwĂŒhlter Verzierungen und Profile byzantinischer und deutscher Architektur gezeichnet und herausgegeben j von CARL HEIDELOFF, Architect und Königl. der Baukunst an der polytechnischen Schule und Königl. Conservator der Kunst - und Baudenkmale des Mittelaltes in NĂŒrnberg, Ritter des Königl. bayer. Verdienst-Ordens vom heiligen Michael, des Königl. portugiesischen von MariĂ€ EmpfĂ€ngnifs von Villa Viçosa, des Herzogi. sĂ€chs. Ernestinischen Hans-Ordens, des Königl. belgischen LeopoIdOrdens und des Königl. schwedischen Wasa-Ordens, Inhaber der Königl. französischen grofsen gold- nen Medaille fĂŒr Kunst und Wissenschaft, Mitglied des historischen Vereins von Mittel- und Unterfranken und Ehrenmitglied des wirtembergischen Altertium - Vereins; der deutschen Gesellschaft zur Erforschung vaterlĂ€ndischer Sprache und AlterthĂŒmer in Leipzig, des böhmischen Vereins zur Ermunterung des Gewerbsfleisses in Prag und des Hcnnebergischen Altherthuin-Vereins in Meiningen wirklicies Mitglied, und Correspondent du MinistĂšre de l'instruction publique pour les travaux 4 historiques Ă  Paris etc. etc. I. Band oder I. — VI. Heft. Mit 48 Stahltafeln und Text in deutscher und französischer Sprache. Zweite Ausgabe vom Texte. I t I NĂŒrnberg, Verlag von Conrad Geiger. 1847 . . »>> a i»! J K* S4* Ăż W- .»» - i.» »,?IiĂŻ5 I 'Ăźt 4 HM»* 'i ,r [ I ». uh ' jp. Stint frtfl r r r,i ' t-~ f? f vri ,1- - .. ;?i I. Cahier. Explication des planches. . .f , Style byzantin. PI. 1. Fig. a, b, c, et d. Quatre chapiteaux de l’église de Saint - Sebalde de Nuremberg, datant du XII e siĂšcle. Le diamĂštre des colonnes qui les supportent est de huit pouces du Rhin ou On., 21. g. Profil de l’astragale de ces quatre chapiteaux. /. Plan; et h. coupe de lear tailloir. PI. 2. Fig. a, b, d et e. Quatre chapiteaux du XHe siĂšcle. Le diamĂštre de leurs colonnes est de treize ponces du Rhin ou Om 34. c, f, h. Consoles. g. Face latĂ©rale du chapiteau f. i. Profil'de l’astragale k. TirĂ©s de l’église de Saint-SĂ©balde de Nuremberg. PI. 3. >ii if , Fig. a. Frise peinte Ă  fresque, tirĂ©e des ruines du con- vent de Heiligen-Kreuz, .prĂšs Neissen, en Saxe. On ignore la date de cet ornement Ă  en juger par le style, il appar- tiendrait^au XI e siĂšcle. Cette espĂšce d’ornement ne ce trouve que trĂšs - rarement en Allemagne. La manie du badigeon et l’amour de la destruction en sont probablement la principale cause. En fait de badigeon, le dĂŽme de Bamberg en offre un exemple. Voy. pl. IV. Nous publierons encore plus tard plusieurs de ces ornements, non-seulement Ă  cause de leur raretĂ©, mais encore pour le puissant intĂ©rĂȘt qu’ils offrent. Nous sommes redevable de cet ornement, ainsi qne de la figure c, Ă  la bontĂ© de M. Durst, architecte. I. lieft. ErklĂ€rung der Platten. Byzantinischer Styl. Pl. 1. Fig. a, 6, c u. d. Vier Kapitale von der St. Sebaldskirche zu NĂŒrnberg, aus dem 12. Jahrhundert. Ihr SĂ€ulendurchmesser betrĂ€gt 8 Zoll. g. Profil des Ringes. /. Grundrifs und k. Profil des KapitĂ€lgesimses. Dieses Gesims wiederholt sich auch bei den andern Kapitalem b, e, d. Siehe VII. Heft. Pl. I. u. II. Fig. a, b, d, u. e. Vier Kapitale ans dem 12. Jahrhundert Ihr SĂ€ulendurchmesser betrĂ€gt 13 Zoll, c, /, n. h. Konsolen f g. Seitenansicht von f. — t. Profil des Ringes k. SĂ€mmtlich der Sebaldskirche zu NĂŒrnberg entnommen. Siehe VII. Heft. Pl. I. u. II. I ein geschmackloses Zeitalter sich nicht scheute. Wie viele dieser SchĂ€tze wĂŒrden sich finden lassen, wenn man die by- ! zantinisclien Kirchen in solcher Art restaurirte; es wĂ€re nicht nur Gewinn fĂŒr die Kunst, sondern die Andacht der Gemeinde wird in solchem Tempel auch erhöht. Der Dom zu Bamberg gibt hievon redendes Zeugnifs, der mit seinen reinen, edlen und großartigen Massen einen unnennbaren Zauber auf Jeden ausĂŒbt. Style gothique. PI. 5. Fig. a. Feuille rampante tirĂ©e d’une Ă©glise de Rouen, du XVe siĂšcle. u- ii. i n i Deutscher gothlscher Styl. Pl. 5. lKiĂźijrĂŻ nu r Fig. a. Blume an einer Kirche zu Rouen aus dem 15.. Jahrhundert. .r> ö tim! ul i'i ,‱> oi 5 5 Fig. b. Feuille rampante de Notre-Dame de Paris. Fig. c et d. Feuilles rampantes plus simples, qu’on retrouve aux XIV et XV' siĂšcles , et frĂ©quemment encore plus tard. Fig. e et g. Feuilles Ă©galement employĂ©es frĂ©quemment. Fig. /. Ornement d’une gorge ou cavet Ă  Notre - Dame de Paris. Fig. h et i. Deux feuilles rampantes tirĂ©es des stalles de l'Ă©glise de Saint-Laurent de Nuremberg. Elles sont en bois et datent du XY'e siĂšcle. .H' me » ;....»l uii' Ăźi jii]i; ut uii'i ;m MiilasĂŒTnliiĂŒi! Fig. b. Blume von Notre-Dame zu Paris; beide und die Hohlkehlverzierung vom Verfasser im J. 1826 an Ort und Stelle gezeichnet. Fig. c. u. d. Einfachere Blumen aus dem 14. und 15. Jahrhundert, von der St. Lorenz-Kirche. Fig. e. u. g. Blumen, von der Orgel der St. Sebaldus- Kirche. Fig. f. Verzierung einer Hohlkehle von Notre - Dame zu Paris. Fig. h n. t. Zwei Blumen an ChorstĂŒhlen in der Lorenzkirche zu NĂŒrnberg. Sie sind aus dem 15. Jahrhundert und von Holz. ‱ 1, ° nl omiit" nln/1 -tb sJnjB'jiusi sjliirvf .il .;V ‱il ‹‹»*** ,* . 'inii;. . iif> i »lia >,M!in solliu i'l ..» i-> . .^i'I .Ăź-i la'iinmtiiii'nl ! » , »MU >// 4» »VI/ >!ii; 011101I fi hvX = r . titĂźH “r wl^ Ăźrr " .Imtl ‱iÂŁ ! , ii x t *» in» .Ăź? nor T -'*1 bX '' "‱ i ’i a “,*V»ß»i .jni'j *f>Jiii»VÎ „ ;‱.> & nil .‱vliH 3'iJot'. -ri. ;! inu;; ... iO , 1 »iui*! ob ^rc ' sVĂŻ c .; r nr' ' . . pi v ! II. Cahier. ‱ " ℱ ‱;.' ĂŻ r . , T 1 Oit >!!!.; '-'il .»!>‹»; -“>qmii »‹. U»I itl! »0 . 1 f - JJÎ'Î i.,il u" I' .'. J JJ - ĂźnijiK >lt osi’gVi >iniĂźs -//' nb IiioIbĂźi !‱> 1 un ' .1 -. s-, Ăźii7 H/n» Explication des planches. ErklĂ€rung der Platten. l! ' - Style byzantin. M -b laiiqwi ‱>!.*‱> oli -ir- '> .' .d ,0 i;'"! nb tumiMf .. ;f . Byzantlnlscltftr Styl. 1 val fc ,.I T. ,b !> >r’ïi ĂŻ'j iPI. 1' ' * u - - fj - .1 - ‱ Fig. a, b, c. Frises extĂ©rieures de l’ancienne cathĂ©drale d’Ellwangen, dans le royaume de YVirtemberg, de l’époque des abbĂ©s Berengaire et Odonberte Xle siĂšcle, d Chapiteau de l’abbaye de Saint-Germain de Paris, e. Chapiteau de la chapelle d’Ottmar Ă  Nuremberg. Ces deux monuments sont du Xle siĂšcle. Ifi PI. 2. Fig. a, b, c. _ Priese am Aeussern der ehemaligen Dom- probstei-Kirche zu Ellwangen in Wirtemberg aus der Zeit der Aebte Berengarius oder Odonbertus lltes Jahrhundert. d. Capital aus der Abtei St. Germain in Paris, und e. Kapital aus der Ottmars - Kapelle in NĂŒrnberg; beide aus dem Ilten Jahrhundert. III PI. 2. Fig. a. Chapiteau d’un pilier, tirĂ© des ruines du couvent des BĂ©nĂ©dictins de Hirschau dans le royaume de Wirtemberg. Ce monastĂšre date du temps du saint abbĂ© Guillaume , et fut dĂ©truit en 1692 par les Français, pendant les guerres de Louis XIV. 6. Chapiteau du XHe siĂšcle, trouvĂ© dans l’abbaye des bĂ©nĂ©dictins de Murrhard, fondĂ©e en 816. c. Chapiteau de Saint- SĂ©balde de Nuremberg XHe siĂšcle. d. Chapiteau de l’ancienne Ă©glise collĂ©giale du Saint-SĂ©pulcre de Denkendorf en BaviĂšre, et du XlIIe siĂšcle. Fig. a. Pfeiler - Kapital, in den Ruinen des Benedicti- ner-Klosters Hirschau in Wirtemberg gefunden. Dieses Kloster stammt aus der Zeit des heiligen Abtes Wilhelm 1 Und ward im Jahre 1692 von den Franzosen im Kriege zerstört. b. Kapital aus dein 12ten Jahrhundert, gefunden in der im Jahre 816 gestifteten Benedictiner-Abtei Murrhard. c. Kapital aus der St. Sebaldus-Kirche in NĂŒrnberg 12tes Jahrhundert. d. Kapital aus der alten Chorherrn-Kloster-Kirche zum heiligen Grab zu Denkendorf in Wirtemberg aus dem 13ten Jahrhundert. Style gothique. , . ... Deutwelier gotliiseher Styl. PI. 3. PI. 3. Fig. a. Ornement de la reliure d’un ancien missel de l’église de Markt -Erlbach impression de cuir, b. Ornement courant de mĂ©tal d’un rĂ©table de l'Ă©glise conventuelle des CarmĂ©lites de Nuremberg, c. Ornement d'une serrue de la maison dite Unschlitthaus, Ă  Nuremberg, d. EntrĂ©e de serrure d’une ancienne maison de Nuremberg, e, g, h, 1 . Rosaces en Fig. a. Verzierung auf dem Einband einer alten Missale in der Kirche zu Markt Erlbach in Bayern Lederdruck. 6. Fortlaufende Verzierung von Metall von den Rahmen der FlĂŒgelgemĂ€lde am St. Marienaltar in Rottweil im Schwarzwald, c. Verzierung eines Schlofsbleches am ehemaligen Unschlitthause in NĂŒrnberg, d. Schlofsschild an einem alten BĂŒrger- >♩* 0 - +C C » -—-,- — -‱*»*> 7 fer d’anciennes maisons de Nuremberg, f. Clef de voĂ»te de l’église de Saint- Jobst, prĂšs Nuremberg. PL 4. Fig. o, a. Bordure tissĂ©e ou encadrement d’une nappe d’autel de l’ancienne Ă©glise cathĂ©drale de Saint-Laurent de Nuremberg. fr. Couronne en Ă©tain d’une statue de Vierge de l’ancienne Ă©glise des pĂšlerins hospitaliers de Sainte-Marthe de Nuremberg. c, d. DĂ©tails de la mĂȘme. e. Plaque, sur laquelle trappe le marteau de la porte de la sacristie de l’église de Saint-Laurent de Nuremberg. Le fond est de drap rouge. PL 5. Fig. a, b. Feuilles rampantes d’une tourelle de Rouen, 1 ‱ formĂ©es de feuilles de vigne, c, d et e. Feuilles rampantes des stalles de l’église de Saint-Laurent de Nuremberg, formĂ©es de chardon, de feuilles d’orme et de chĂȘne. -jili. PL 6. Fig. a, a. Ornements en bois de la cour d’une maison dite FĂŒnferhaus, Ă  Nuremberg, b. Console de l'autel de l’église conventuelle des pĂšlerins hospitaliers de Sainte-Croix de Nuremberg. Le fond est bleu et les ornements dorĂ©s, d. La partie infĂ©rieure de l’autel, formant une sorte de niche, dans laquelle sont placĂ©es des reliques, c. Blason de la famille Haller de Hallerstein, Ă  l'Ă©glise de Sainte-Croix de Nuremberg, du XlVe siĂšcle. PubliĂ© Ă  cause des'lambrequins et de l’écusson. VOIIOIBI PL 7. Fig. a, b, c, d , e, /, g, h et i. Rosaces en bois des stalles de l’église du couvent de femmes de Sainte - Claire Ă  Nuremberg, du temps de l’abbesse Caritas Pirkheimer annĂ©e 1&15. I. Coupe des rosaces, k. Soubassement ou piĂ©destal d’une armoire en vĂ©tustĂ© destinĂ©e Ă  serrer des vĂȘtements sacrĂ©s, et qui se trouvait dans l’église conventuelle des Cordeliers, aujourd’hui magasin de meubles de Bestelmeyer, Ă  Nuremberg. , PL S. Fig. a. Pilastre-console, formant le pied du tabernacle de l’église Saint-Michel Ă  Fuerth prĂšs Nuremberg. Ce tabernacle est l’ouvrage d’Adam Kraft, b. Coupe et profil du pilastre. hause in NĂŒrnberg, e. g. h. i. Rosetten von Eisen an alten HĂ€usern in NĂŒrnberg. /. Schlufsstein aus der Kirche zu St. Jobst bei NĂŒrnberg. PL 4. Fig. aa. GewĂŒrkte BordĂŒre oder Einfassung eines Altar- tuclies aus der ehemaligen Probsteikirche St. Lorenz in NĂŒrnberg. fr. Krone von Zinn eines Marienbildes aus der ehemaligen Pilgram-Spitalkirche St. Martha in NĂŒrnberg von dem Altar, welche die Reformirten mit andern im Jahr 1826 hinausgeworfen haben, die Geistlichen von St. Lorenzen aber stellten diese in ihre Kirche auf, wo sie sich jetzt befindet c. d. Details hiezu, e. Schutzblech eines ThĂŒrklopfers an der Sacri- steithĂŒre in der St. Lorenzkirche zu NĂŒrnberg. Der Grund ist rothes Tuch. PL 5. Fig. a, fr. Krappen-Vialen an den ThĂŒrmchen Wimpergen in Rouen, nach Weinlaub gebildet, c, d und e. Krappen-Vialen von Holz an den ChorstĂŒhlen in der St Lorenzkirche in NĂŒrnberg ; sie sind nach Disteln, Limen und Eichenlaub gebildet. PL 6. . Fig. aa. Holzverzierungen in dem Hofe des ehemaligen FĂŒnferhauses hinter dem Rathhaus in NĂŒrnberg, fr. Console am Altar der Pilgrim-Spital-Klosterkirche zum heiligen Kreuz in NĂŒrnberg; die Verzierungen vergoldet auf blauem Grund. d. Der untere Theil hiezu, eine Nische bildend, worin Reliquien befindlich, c. Wappen der Familie Haller von Hallerstein an der heiligen Kreuzkirche zu NĂŒrnberg aus dem 14ten Jahrhundert wegen des SchildcsundderHelmdeckemitgetheilt. PL 7. Fig. a, fr, c, d, e, f, g, h und i. Rosetten von Holz an den ChorstĂŒhlen der eingegangenen Frauenklosterkirche zu St. Clara in NĂŒrnberg, aus der Zeit der Aebtissin Caritas Pirkheimer Jahr 1515. 1. Profil der Rosetten, Je. Fufs- gestell eines ruinirten Mefsgewandschrankes aus der BarfĂŒfser Klosterkirche, jetzt Bestelmeyer’s Möbelmagaziu in NĂŒrnberg. PL 8. Fig. a. SĂ€ulenconsole des Adam Kraft’schcn Sacrament- hĂ€uschens in der St. Michaelskirche zu FĂŒrth bei NĂŒrnberg, fr. Profil der SĂ€ule. »**»i3 r.~ v- naJi*. ‱ ,A .$, ‱a u*J* ']ul >'‱!' ‱\ ni-iio/ r . 1 ni ,Jtdo ‱ noKiem 'Onoi-iimb tiĂź eb eiil^YI .1 er .. . 1 " ÎÀ “Iii> M XIItM. .*' f li - . II “‱ * 'Ï !» jtl U r-MÎMl] ..i *8 ?» -iiß T - n . . ui n * h ' J*l*llin III. Cahier. -»i. - ' nli ii if-in......' 5 ib Aj - r-fr U ‱ “»il. T'ilmf -’ . . J 1 Explication des planches! ' ' ; J i ĂŻptftlll' - - iK II - , if li» J*‱ . i' Fig. a, b, c et d. Consoles de la tour dite faussement des PaĂŻens, et dont la tradition a cherchĂ© Ă  faire un temple de Diane. C’est ce que contredisent nĂ©anmoins les figures qu’on voit Ă  cette tour; c’est ce que dĂ©truit plus puissamment encore l’architecture de toute la construction. Car si, selon toutes les apparences, Conrad I fonda le chĂąteau en 913, cette tour cependant, qui appartenait Ă  l’église de Sainte-Marguerite et Ă  la chapelle impĂ©riale Ă©levĂ©e prĂ©cisĂ©ment au-dessus de ses voĂ»tes cette tour, disons-nous, est sans aucun doute du rĂšgne de Henri II le Saint et de sa femme CunĂ©gonde. C’est ce qui est prouvĂ© suffisamment par le caractĂšre des ornements, qui ressemblent d'une maniĂšre complĂšte Ă  ceux du dĂŽme de Bamberg, que Conrad 1er Ă©leva au commencement du onziĂšme siĂšcle. Les statues assises de l’empereur et de sa femme sont pratiquĂ©es sur les faces de cette tour, dite des PaĂŻens, et malgrĂ© l’injure du temps on les reconnaĂźt encore distinctement. La similitude du caractĂšre de ces figures et des ornements de la tour dite des PaĂŻens avec les figures et les ornements du dĂŽme de Bamberg, est tellement incontestable, qu’il ne peut plus y avoir de donte sur l'Ă©poque de sa fondation. On aperçoit Ă  cette tour de fortes traces de vandalisme et de destruction. D’aprĂšs Murr , dans sa Description des curiositĂ©s de la ville de Nuremberg, on en enleva, en 1520, plusieurs statues et des sculptures reprĂ©sentant des oiseaux et des tĂȘtes d’animaux. En l'annĂ©e 1560 la tour elle-mĂȘme fut diminuĂ©e de hauteur et restaurĂ©e, e. Fleuron ou pompon byzantin placĂ© au-dessus d’un pilier du chƓur de l’église abbatiale de Ileil- bronn; cet ornement n’est cependant pas Ă  sa place dans cette Ă©glise. Il a appartenu Ă  la chapelle sĂ©pulcrale de la maison de Prusse, bĂątie en style byzantin, et qui, en 1712, fut convertie d'une maniĂšre barbare en barbare en brasserie. A cette iqqĂŒu ‱!.!-' V .,fc lĂŻ -»lĂź ‱>fl >up> *»fl . ' ; t„ nfl/Ăźin » UO !* ‱ -"hofi . ,n flN oii»^ ‱ !».= il;*'- cnoiscH'l Y IsJnc'f- III Heft. q "I > MÎT il -j II *IiJ'»l ib U OIIIDIO .’jj-iOlfni’IT ‱ jjji 'j »um ErklĂ€rung der Platten. 11 i “ ; Byzantlnlsrher Styl. PI. 1. .'»i io '»Hin. Fig. a, b, c und d. Kragsteine, an dem irriger Weise, sogenannten Heidenthurme in NĂŒrnberg, den die Sage zu einem Dianen- il I Tempel machen wollte , was jedoch schon durch die an diesem Thurm angebrachten Figuren, so wie durch die ganze Bauart ĂŒberzeugend widerlegt ist; denn obschon aller Wahrscheinlichkeit nach, Conrad I. im Jahre 913 der Erbauer der Burg gewesen seyn kann, so ist doch dieser Thurm, der zur St. Margarethen-Kirche und zu der ĂŒber ihrem Gewölbe erbauten Kaiser-Kapelle gehört, ohnstreitig aus der Zeit Heinrichs II., des Heiligen und seiner Gemahlin, der heil. Kunigunde, was schon der Charakter derVerzierungen, welche mit jenen dcsBamberger Doms, den erstgedachter Kaiser Anfangs des eilften Jahrhunderts erbaute, vollkommen ĂŒbereinstimmen, genĂŒgend - erweist. 1 * Die sitzenden Steinbilder des Kaisers und seiner Gemahlin sind an diesem sogenannten Heidenthurme angebracht und trotz der Verwitterung deutlich zu erkennen; ĂŒberhaupt ist Charakter und Aehnlichkeit der 'Figuren und Verzierungen am Bamber- ger Dom, und an diesem Thurm so unverkennbar, dafs ĂŒber die Zeit der Erbauung wohl kein Zweifel stattfinden kann; man sieht an diesem Thurm auch noch deutliche Spuren frĂŒherer ĂŒber ihn ergangener Zerstörungslust, besonders sollen nach Murr in seiner Beschreibung » der DenkwĂŒrdigkeiten a NĂŒrnbergs, — mehrere Bilder, Vögel und Thierköpfe daran ,> im Jahre 1520 abgebrochen, der Thurm selbst im Jahre 1506 niedriger gemacht und ausgcbcssert worden seyn, e. Byzantinische Blume ĂŒber einen Pfeiler am Chor der Klosterkirche zu Heilbronn; diese,, Verzierung gehört jedoch nicht hieher, sondern,; an die, den hohen Ahnherrn „des königl. preußischen Hauses, im byzantinischen Style erbaute BegrĂ€b- nifs-Kapelle, welche im Jahr 1712 auf vandalische Weise in ein Brauhaus verwandelt, die herrliche Klosterkirche wurde Mt +Mt 9 occasion la belle Ă©glise conventuelle fut mutilĂ©e, dĂ©pouillĂ©e d’une quantitĂ© de ses richesses, et son magnifique cloĂźtre'*fut entiĂšrement dĂ©moli. Voyez l’ouvrage intitulĂ© ,,Der kleine Byzantiner le petit Byzantin de Heideloff, Nuremberg, chez Kiegel et Wiessner, 1837. /. Couronnement de porte du temps de l’abbĂ© Herbot, placĂ© en 1180 dans une chapelle des r T* I ,, pĂšlerins auprĂšs du couvent des BĂ©nĂ©dictins de Mannliard. Ce couronnement 1 n’est pas non plus Ă  sa place primitivb mais il Ă©tait placĂ© anciennement au-dessus de la porte de la chapelle de Waltheric, qui existe dans le 1 cimetiĂšre, auprĂšs de l’église ‱ f abbatiale. Le buste royal Ă ' la droite de l’Agnus Dei reprĂ©sente l’empereur Louis le Pieux, qui, selon la tradition, aurait fondĂ© le couvent en 817. Autour de l’Agnus Dei et au bas de la bordure horizontale, l’on voit des inscriptions effacĂ©es et qui sont malheureusement illisibles. n am> q. Ijlt'iĂź " . T ... i. ; -1-.. n-iĂŻ-!i c iu V - aias ii*i " ifi PI. 2. ,r Bd Fig. a. Frise de la chapelle conventuelle dite Walthers O ĂŻ 3 1 - Zelle de Murrhard, avec profil. Cette frise est du temps de l’abbĂ© Herbot et de l’annĂ©e 1180. b. Kosace du dĂŽme de Bamberg, communiquĂ©e par M. Machold, sculpteur, c. Rosace du chƓur bĂąti dans le style byzantin de l’église conventuelle de Sainte-Claire de Nuremberg. Cette Ă©glise sert aujourd’hui de douane, d. Rosace de l'Ă©glise conventuelle de Heilsbronn. e, /. Chapiteaux de l’ancienne chapelle castrale de Cobourg, restaurĂ©e par M. GƓrgel, architecte et notre collaborateur. Cet artiste dirige la construction du chĂąteau depuis deux ans 1838, 1830, et l’on peut se rĂ©jouir de la quantitĂ© de monuments historiques, de vestiges de l’art ancien, qu’on a retrouvĂ©s pendant cette restauration, .vestiges rendus au public par un protecteur aussi Ă©clairĂ© des arts que le duc rĂ©gnant Ernest de Saxe-Gotha et Cobourg, qui lui-mĂ©me a fait exĂ©cuter un grand nombre d’Ɠuvres remarquables en fait d’art, g. Chapiteau de Saiot-SĂ©balde de Nuremberg. , i. -illti'!' -il» ;;-ill- .i ir r - P] 5 ‱ ! * ilnomin i.'K t. ' .' * * ' Fig.'a, Ăšp'c'et rf. Frises de la chapelle Waltheric, dans le couvent de Murrhard ^'et qui contournent le portail, e. Six consoles diverses du onziĂšme siĂšcle de l’église Saint-SĂ©balde de Nuremberg. in ‱no i' r - ntiiti'i . Style gothique. -Viiif- iH-iot slili . ... PI. 4. . . , - oiĂŒĂŒĂźll emi i - . ir ’ Ăč Fig. 1 a. Forte console du chƓur de l’église de Saint-Laurent de Nuremberg, b, o. Ornement et feuille rampante des verbaut, vieler KunstschĂ€tze beraubt,’und der wunderschöne Kreugzang hinweggerissen. — Siehe" den kleinen Byzantiner von Heideloff. NĂŒrnberg bei Riegel und Wiefsner. f. ThĂŒr- Aufsatz aus der Zeit Abt Herbots im Jahr 1180 an einer Wallfahrt8 - Kapelle, jetzt Gottes - Ackerkirche des Orts; auf einer Anhöhe bei dem Bcnedictiner - Kloster Murrhard eingemauert; auch dieser ThĂŒr-Aufsatz ist, 'seiner"gegenwĂ€rtigen Stellung nach, nicht am rechten Platze, sondern gehörte bestimmt frĂŒher einer jetzt zugemauerten oder verĂ€nderten „i. TliĂŒre der Walderichs - Kapelle an, welche auf dem Kirchhofe der Klosterkirche steht. Das Königbrustbild zur rechten des Agnus Dei, 'stellt Kaiser Ludwig den Frommen vor, welcher, der Sage nach, das Kloster im Jahr 817 gestiftet haben'soll; um das Agnus Dei, und unten am Rande sieht man verwitterte Inschriften, welche leider nicht mehr zu lesen sind. ,F - ’ ißßï n .7; >ii>f-i’*r .dii- »‹ . 'il; ’’ o PI. 2. 7 - h ob - O II 'I 'I Fig. a. Fries an der Kloster - Kapelle Walderichs - Zelle zu Murrhard, nebst Profil aus der Zeit Abts Herbot, im Jahr 1180. b. Rosette aus dem Dom zu Bamberg, mitge- theilt vom Bildhauer Machold. c. Rosette aus dem byzantinischen Chor der St. Clara-Klosterkirche, jetzt Mauthhalle in NĂŒrnberg, d. Rosette aus der Klosterkirche zu Heilsbronn in Bayern, e, /. Capitale aus der alten Burg-Kapelle der Veste Coburg, welche vom Herausgeber dieses, durch den Architekt Görgel wieder hergestellt wird; derselbe leitet den Burgbau bereits drei Jahre, und es ist erfreulich, welche herrliche Ucberreste der Vergangenheit daselbst jetzt durch den kunstsinnigen regierenden Herzog Ernst van Sachsen - Coburg - Gotha, dem Schöpfer, so .vieles Schönen, und Grossen, der Kunstwelt i wieder gegeben werden., ,j Capital aus der St. Sebaldus-Kirche zu NĂŒrnberg, n, n->nnpnVil'ir - "il In 1 1 . io so i 'iiie . sl nah noit -I i!i i;. - " -i> . .1 ailoi-si ,! so! onnp lo .iii. -i. v inj i '. d tn »Ino jniii PI. 3. , , â–ș n um >ss iqos .-o> Fig. o, b, c et d. Friese der Walderichs-Kapelle im Kloster Murrhard, welche um das Portal herumlaufen. e. Sechs verschiedene Arten Kragstein - Capitale der St. Sebaldus-Kirche zu NĂŒrnberg aus dein eilften Jahrhundert. Deutscher gatlilseher Styl. . .,. r -im ' i iii n - nt - . .. ' oiii PI. 4. . i. > me - Ol , Sil .fit - - I J I - u ifiFig. a. Grofser Kragstein "am >Chor dder St. Lerens- Kirche zu NĂŒrnberg. 6, c. Verzierungen'und Krappen Vialea 2 â–ș♩XJS- >‱ v -a »Ol % - 10 stalles de la mĂȘme Ă©glise, en bois de chĂȘne, d, e, f et g. Ornements pris des mĂȘmes monuments. ’'IV PI. 5. u Fig. a. PoignĂ©e d’une armoire destinĂ©e Ă  contenir des chasubles dans l’église du bourg Erlbach, en Franconie. b. Platine d’une serrure Ă  l’hĂŽpital dit de Bebcnhaus Ă  Tubingue. c. Ornement d’une serrure du presbytĂšre Saint-Laurent de Nuremberg. d. Plaque ou Ă©cusson du heurtoir ou marteau de la porte de l’église de la chapelle de l’hĂŽpital Sainte - Croix des pĂšlerins de Haller, dans le faubourg Saint-Jean de Nuremberg e. Plaque ornĂ©e de serrure d’une maison de Nuremberg. /. Feuille rampante prise des stalles de l’église Saint-Georges de Tubingue. g. Feuille rampante et enroulĂ©e d’une stalle ayant appartenu autrefois Ă  l’église conventuelle des FrĂšres-PrĂȘcheurs Ă©glise de l’hĂŽpital Ă  Stuttgard. Cette Ă©glise a Ă©tĂ© dĂ©molie. h. Ornements sculptĂ©s en bois du dortoir du couvent de Bebenhausen. G PI. 6. Fig. a, b et c. Ornements aux stalles de l’église de Saint- Georges de Tubingue. n '!> i PL 7. Fonts baptismaux et dĂ©tails de l’église Sainte-Marie de Rentlingen, sauvĂ©s d’un incendie avec plusieurs autres beaux monuments, parmi lesquels s’est trouvĂ© un saint sĂ©pulcre, merveilleusement travaillĂ©, dont nous comptons donner la description dans la suite de cet ouvrage. Ces fonts forment un octogone; les bas-reliefs, qui sont d’une composition ingĂ©nieuse, reprĂ©sentent le baptĂȘme de JĂ©sus-Christ par saint Jean, et les sept sacrements. PL 8. an den ChorstĂŒhlen daselbst —- von Eichenholz. d, e, f u. g. Verzierungen von ebendaselbst. ,, , i iiw il ln 1 PL 5. ‱ - V "i’- ' n. Fig. a. Handgriff an einem Mefsgewand -Schrank Kasten in der Kirche des Marktfleckens Markt Erlbach in Franken. b. Schlofsblecli am BebenbĂ€ufser Pfleghofe zu TĂŒbingen. c. Scblofsverzierung am Lorenz - P fairlief zu NĂŒrnberg. d. Schild am Anklopfer der KirclithĂŒre der Kapelle des v. Haller’schen Pilgrim - Spitals zum heiligen Kreuz in der St. Johannis - Vorstadt zu NĂŒrnberg. e. an einem Privathause zu NĂŒrnberg. f, Krappe Viale an einem Chorstuhle in der St. Georgen - Kirche zu TĂŒbingen. g. Krappe Viale an einem noch Vorgefundenen Chorstuhle der abgebrochenen vormaligen Prediger-Klosterkirche Spital- Kirche zu Stuttgart, welche jetzt durch seine ĂŒble Restauration viel verloren hat. h. Verzierungen in Holz geschnitten, aus dem Dorment des Klosters Bebenhausen. . 1 PL 6. liiinĂŒ, i ‱ Fig. a, b u. c. Verzierungen an ChorstĂŒhlen aus der St Georgen - Kirche zu TĂŒbingen. 1 ' PL 7. Taufstein nebst Details aus der Haupt- oder Marien- Kirche zu Reutlingen, welcher aus einem verheerenden Brande nebst noch vielen schönen Denkmalen und namentlich einem kunstreich ausgearbeiteten heiligen Grab erhalten worden ist, dessen Beschreibung in Folge dieses Werkes aufgenommen werden soll. Dieser Taufstein bildet ein Achteck, die Basreliefs sind sinnreich componirt, und stellen die Taufe Christi durch St. Johannes Baptista, und die sieben Sab ĂŻ>tn>";!'i - - - ^ " — -. . " - gen, und im falsch verstandenen Eifer alle Kunstwerke van- dalisch zerstört, das Kloster selbst aber, wegen seiner fetten Weiden, zu einer Stuterei eingerichtet. Die 'Rettung des oben genannten Gegenstandes verdanken wir dem, um die Erhaltung der Kunstdenkmale Wirtcmbergs so hoch verdienten Grafen Wilhelm von Wirtemberg, Erlaucht, welcher nun auch dieses Tabernakel den ĂŒbrigen KunstdenkmĂ€lern des Mittelalters beigesellt hat, womit die RĂ€ume seines erst kĂŒrzlich durch den Verfasser hergestellten Felsen - Schlosses Lichtenstein, bei Pfullingen, geschmĂŒckt sind. .‱iliDGfllM 8'ID ,lrtĂŒ isibsiri'-rrf-rtl »"Ăźnj if- id slt .r !f ‱ m, ^ >' - ' ij -, ? »i "!‹». h i fit ‱'.vx Ăź*u ' I. / * 1 i,ii - ^ ‱ ‱ 'i-j!* Tt ! . i / 1 ’ ' . i .. i t . .. ' >. it> - ‱ ui\\ / ‱ ii’M-».. ’».‱ ‱ft*! ‱ H i{. ' »I h \ } r'b *! 5 ‱*> t»*. » ;lßv ‱ .VirwTt T J . "k> '» fflil m*>;T v!;ii, .i - > ‱ ‱ ’if i’A *fĂź l.'Ki. *>!. k . r ci i» » ‱ *i* -‱i\ nKÎ>Ăźl . t . ;* ‱ ' !‱! .»» ‱ m/. \t - i! —».iti*.. 1 ’-Vf -Ht ipii . ‱- , f ĂŒwhI ' ‱ ..» *‱ t J ijV Bonne 1 .! f ...I t ^ "Mbl*./? - *Kfiiӟ?Sh . '. ‱ ; tirtid fĂźi'Ăź-ii.'Ăź "th a»!;i b bit.,- >1 >» ’J ' ! -T 1 “"... P * I . ‱ Î ‱ '‱. t, 6 iX y' ’ ' 1 / f Ä**-. *t ‱ ’ Ui ; ‱ .lh»c 1 ? ‱ /. I ! iCFlf^ ui ‱ di,i U ;fJ04 J'0 *» ti’v^ * ‹». ‱ nfi ’*»‹‹ ’;r. VtVf ?'*, i >riyin ‱’/ ’l», V" ’ i-> 1 ;* M il'\ T > ». .rSiĂźtjii 'V j r» ne ^ 41 > ^. f y ' *.. M * u l r iĂŻ i . it - ,;!‱ ‱Hli. »iiJ I- >f» fio , 11 if Dkirin A '.».ni IV. Cahier. Explication des Planches. Style byzantin. PL 1. Fig. a, b. Chapiteaux byzantins, ayant de l’analogie avec le style arabe, tirĂ©s de l’ancienne Ă©glise conventuelle de l’o rdre de Citeaux et Ă©glise collĂ©giale de Lilienfeld , dans la basse Autriche, du rĂšgne de LĂ©opold - le - Glorieux , duc d’Autriche et de Styrie. Ces chapiteaux sont de l’annĂ©e 1232. Le duc et sa femme Alexie, parente de l’empereur de Byzance, sont enterrĂ©s dans cette Ă©glise. En l’annĂ©e 1597, ce couvent eut Ă  souffrir cruellement de la rĂ©volte des paysans, et plusieurs de ses curiositĂ©s et objets d’art furent entiĂšrement dĂ©truits, ainsi que certaines parties de son architecture, c, d. Base et chapiteau byzantins du couvent des BĂ©nĂ©dictins de Lorch, dans le royaume de Wirtemberg, et fondĂ© par les puissants princes de la maison de Hohenstaufen. Ce chapiteau faisait partie d’une fenĂȘtre gĂ©minĂ©e d’une cellule au-dessus du cloitre. A cette baie appartenait aussi la base d. Ce couvent, et plus particuliĂšrement son Ă©glise, dans laquelle se trouvait le caveau des empereurs de la maison de Souabe, est dans un Ă©tat de ruine, malgrĂ© les restaurations qu’on y a entreprises, et il offre encore les traces du vandalisme stupide des paysans rĂ©voltĂ©s en 1525. On y voit aussi les marques de la brutalitĂ© d’une autre Ă©poque, de celle de la rĂ©formation ; brutalitĂ© qui n’eĂŒt pas existĂ© si les vandales du seiziĂšme siĂšcle eussent Ă©tĂ© instruits de ce que les grands princes de la maison de Souabe avaient fait pour la patrie, et auxquels on en doit encore aujourd’hui une Ă©ternelle reconnaissance. Le couvent et l’église de Lorch sont les seuls monuments d’architecture du royaume de Wirtemberg du rĂšgne de ces grands et superbes princes, qui surent amener pour l’Allemagne un siĂšcle semblable Ă  celui d’Auguste quant aux arts. L’Allemagne doit voir restaurer ces monuments, elle en a l’obligation Ă  une Ă©poque oĂč les monuments commĂ©moratifs et les statues sont si fort Ă  la mode. ";il i l'.v' ins' IV. Heft. .1, ‱ ErklĂ€rung der Platten. Byzantinischer Styl. PL 1. Fig. a, b. Byzantinische Capitale im annĂ€hernden arabischen Style aus der alten Kirche des Cisterzienser-Klosters und Stifts Lilienfeld in Unterösterreich, und zwar aus der Zeit Leopolds des Glorwiirdigen, Herzogs von Oesterreich und Steiermark, vom J. 1232; er liegt daselbst nebst seiner Gemahlin Alexia, einer Anverwandten des griechischen Kaisers. begraben. Im Jahre 1597 wurde dieses Kloster von den aufrĂŒhrerischen Bauern hart mitgenommen und mancher interessante Bautheil desselben zerstört, c, d. Byzantinisches Capital und SĂ€ulenfuß aus dem von den grofsen Hohenstaufen gestifteten Benedictiner - Kloster Lorch in Wirtemberg; dieses Capital gehörte einem kleinen gekuppelten Fenster in einer der Mönchszellen ĂŒber dem Kreuzgang an, woselbst auch der SĂ€ulenfufs Fig. d. gefunden wurde. — Dieses Kloster , namentlich die Kirche, in welcher die Familiengruft der schwĂ€bischen Kaiser war, ist, trotz einiger Keparaturen, noch immer in bufswĂŒrdigem Zustande, und zeigt noch jetzt die traurigen Spuren, welche im Jahre 1525 die rebellischen Bauern, durch dummen Vandalismus, und fanatische Zerstörungslust Anderer daran hinterlassen haben, was ge- wifs nicht geschehen wĂ€re, wenn die VerwĂŒster gewufst hĂ€tten, was die grofsen Kaiser aus schwĂ€bischem Stamme dem deutschen Vaterlande waren, was dieses ihnen heute noch schuldet. Kloster und Kirche Lorch ist noch das einzige Baudenkmal Wirtembergs aus der Zeit jener herrlichen Regenten, die ĂŒber Deutschland das Kunst - Zeitalter eines Augusts herauf fĂŒhrten, und ihr Vaterland hat die Verbindlichkeit, jene Bauwerke wieder möglichst herzustcllcn, soll es nicht — in einer Zeit der DenkmĂ€ler und Standbilder — den Vorwurf des gesummten deutschen Volkes hören, fĂŒr seine grofsen MĂ€nner, fĂŒr die berĂŒhmten SĂŒhne seines Vaterlandes - ; 3 - 0 -VCTf - 'kmmm P- cc . . -a 14 ? sieurs ordres religieux et comme seigneur souverain, U avait le droits d’aprĂšs les lois ecclĂ©siastiques, d’avoir son prie-Dieu en face du trĂŽne Ă©piscopal, et par consĂ©quent Ă  la gauche de l’autel. juillet,1474, le comte Evrard Ă©pousa la princesse Barbe, fille du margrave L nu > s de Mantoue, de la maison de Gonzague; elle Ă©tait petite-fille du margrave Albert-Achille de Brandebourg. ll;est probable qu’Evrard la princesse Barbe Ă  la cour de son pĂšre, ce qui a pu arriver pendant ses frĂ©quents voyages Ă  ltome; et c’est encore pour cette raison qu’il Oit facile de deviner pourquoi il fit reprĂ©senter, sur son prie-Dieu les figures de sainte Barbe et de saint Pierre, la premiĂšre comme la patronne de sa femme, le second comme souvenir de Saint-Pierre de Home. Le motif du bas-relief placĂ© sur la face principale et extĂ©rieure est singuliĂšrement choisi il reprĂ©sente NoĂ© ivre, couchĂ© dans une cabane ombragĂ©e de feuillages et de pampres. Ses deux fils aĂźnĂ©s viennent de le couvrir d’un manteau mais le plus jeune j ne respecte pas son pĂšre, et NoĂ© donne sa malĂ©diction Ă  Cliam qui s’est moquĂ© de lui, tandis qu’il bĂ©nit Sem et Japhet GenĂšse, chap. V, v. 21 Ă  25. On ne peut donner que des conjectures trĂšsliasardĂ©es sur l’idĂ©e que le comte Evrard ou les artistes eurent en choisissant ce sujet; aurait-on voulu symboliser l’ivrognerie et ses consĂ©quences, montrer de quelle maniĂšre elle peut donner lieu Ă  un fils de se moquer de son pĂšre et au pĂšre de maudire son fils? Dans quelque intention que ce choix, en apparence si baroque , ait Ă©tĂ© fait, il est certain qu’on sait par beaucoup d’exempels analogues combien on se plaisait alors Ă  reproduire de tels sujets, pour obtenir par les moyens les plus curieux des rĂ©sultats sĂ©rieux. Toute cette chaire a le mĂȘme ton; le chĂȘne a conservĂ© sa couleur naturelle, sans la moindre polychromie; Ă  l’exception cependant de la clef de voĂ»te ou sorte de panneau central, et encore de la devise du comte „Attempo“ je hasarde, oĂč l’on remarque de la dorure; on en voit aussi aux deux petites rosaces. L’ensemble est un chef d’Ɠuvre de sculpture en bois on y remarque une grande variĂ©tĂ©, comme le font voir nos planches. Il est Ă  regretter que ce siĂšge ait Ă©tĂ© aussi endommagĂ©, dans sa partie supĂ©rieure surtout, dans son couronnement, oĂč il manque des clochetons ainsi qu’une partie des beaux ornements accompagnant les armes du prince. Les supports du blason, sous la forme d’anges, sont Ă©galement trĂšs-mutilĂ©s. Il parait que le conseil de fabrique d’Lracli a l’intention de faire restaurer ce prie-Dieu par un artiste habile Ăč imiter le style du moyen Ăąge; l’histoire et les patriotes vĂ©ritables lui en devront de la reconnaissance. Il est Ă  regretter que, dans les anciennes Ă©glises du YVirtem- berg, le chƓur reste sans destination, quoique l’Eglise protestante ait reconnu la nĂ©cessitĂ© de conserver ce chƓur pour y placer l'autel avec toute sa signification sacrĂ©e et relative Ă  la partie liturgique du culte, et posĂ© ce principe comme apparte- j! kostbareu thronartigen Stuhl im Jahre 1472 machen, nachdem lj er 4 Jahre vorbei;,aus dem heiligen Lande heimgekehrt war. I Als Mitglied vieler geistlichen Orden und als Landesherr stund j! ihm. nach der kirchlichen Observanz, jener Zeiten das Hecht zu, seinen Betstuhl d,qm Kirchensitze des Frohstes gegenĂŒber aufzustelleu, und folglich auf der linkcu,Seite des Altars.,,, Am 4. July 1474 vermĂ€hlte., sich Graf Eberhard mit Barba- ra , Tochter des Markgrafen Ludwig von Mantua, aus dem Hause Gonzaga; sie war eine Enkelin des Markgra- ! fen Albrecht Achilles von Brandenburg; wahrscheinlich !! hat Eberhard seine nachherige Gemahlin am Hofe ihres Vaters kennen gelernt, was bei seinen, öfteren lieisen nach Horn wohl möglich war, und aus diesem lĂ€fst sich auch erklĂ€ren, warum er an gedachtem Betstuhl das Bild der heiligen Barbara und St.,Feters anbringen liefs, ersteres als das der Namens - Patronin seiner Gattin und das zweite als Erinnerung an St. Peter in Hom. Sonderbar gewĂ€hlt erscheint der Gegenstand des Basreliefs an der BrĂŒstung des Belschcmels, welches nach Genesis cap. 9, v. 21—27 den Noah verstellt, wie er vom YVeine trunken in einer mitWcinlaub umschatteten HĂŒtte schlĂ€ft, von seinen beiden Ă€lteren Söhnen mit einem Kleid bedeckt, von dem jĂŒngsten Sohne aber verspottet wird Noah spricht den Fluch ĂŒber Ham, den Spötter, aus, wĂ€hrend er Sem und Japhet als gute Söhne segnet. Ueber den Sinn , der dein Stifter dieses Betstuhls, dem Grafen Eberhard, oder den KĂŒnstlern bei dieser Wahl vorschwebte, lassen sich nur gewagte Vermuthungen aufstellen; sollte vielleicht das Laster der Trunkenheit in seinen Folgen hier versinnlicht werden, wie es einerseits dem Sohn zur Verspottung seines Vaters An- lafs gibt und diesen wieder zur VerwĂŒnschung seines Sohnes verleitet? — Welche Absicht aber auch diese so ganz barok scheinende Wahl geleitet haben mag, so weifs man aus un- zĂ€hlichen Beispielen, wie sehr sich jene Zeit in Ă€hnlichen Vorstellungen gefiel, und wirklich gute Absichten durch die wunderlichsten Mittel zu erreichen suchte. Der ganze Stuhl ist einfarbig, Eichenholz in seiner natĂŒrlichen Farbe, ohne alle Polychromie, mit Ausnahme einiger Vergoldung an dem Schlufsknopf des Plafonds, dann an dem Wahlspruch des Grafen „Attempo“ ich wag’s! und den beiden Höschen. Das ganze ist ein Meisterwerk altdeutscher Schnitzkunst und in grofser Mannigfaltigkeit vorgetragen, wie an den folgenden Details-Zeichnungen zu ersehen seyn wird ; zu beklagen ist, dafs dieser Stuhl so bedeutend beschĂ€digt ist, vorzĂŒglich der Aufsatz, wo ganze thurmartige Parthien nebst den wunderschönen Verzierungen an dem grĂ€flichen Wappen und an den beiden Engeln als Schildhalter fehlen. Dein Vernehmen nach will jetzt der Stiftungsrath von Urach diesen herrlichen Betstuhl durch einen in dem altdeutschen Styl erfahrenen KĂŒnstler wiederherstellen lassen, wofĂŒr ihm die Kunstgeschichte und jeder C» l Ocei 15 liant essentiellement Ă  l’église chrĂ©tienne. Autrement l’auteur aurait proposĂ© de replacer ce monument curieux du fondateur de la maison de Wirtemlierg Ă  sa place primitive, aprĂšs qu’il aurait Ă©tĂ© restaurĂ©, d bru. lo-rl-j Ui. 1U U’ PI. 3. Fig. a. DĂ©coration du cĂŽtĂ© droit extĂ©rieur du siĂšge. Voy. la pl. prĂ©cĂ©dente. Le travail en est merveilleusement exĂ©cutĂ©, et la figure du saint Pierre est surtout belle, b. Feuille rampante , sur une plus grande Ă©chelle; elle se rĂ©pĂšte souvent et se diversifie dans cette chaire, c. Fragment et profil de la base du montant ou chambranle qui supporte la naissance de l’arc principal, d. Chapiteaux de ce montant ou chambranle, e. Ornement supĂ©rieur du cĂŽtĂ© droit des arcades, prenant naissance sous le couronnement du baldaquin, f. Ornement latĂ©ral du dessus des ogives eu accolade, ornant le cĂŽtĂ© droit du siĂšge, au-dessus de la Madone. Voy pl. VII. g. Profil des petits chapiteaux d’angle, sur lesquels s’élĂšvent les ogives en accolade au cĂŽtĂ© droit du siĂšge, h. Feuille tirĂ©e du panneau ornĂ© de feuilles de vigne, de pampres et d’oiseaux au-dessous de la figure de saint Pierre. Voy pl. II. PI. 4. Fig. a, b. Feuillages sculptĂ©s en relief sur les deux panneaux immĂ©diatement en-dessous de la figure de saint Pierre. Voy. pl. II. c. Partie d’une frise courante dans l’église de Saint-Amand d’Urach. PI. 5. Fig. a, b. Ornements en relief et a jour de l’arc du baldaquin en dessous du couronnement; a Ă  la gauche, et 6 Ă  la droite de la chaire, c, d, e, /. Plusieurs feuilles rampantes du couronnement du panneau de la figure de suinte Barbe. Voy. pl. VIII. Pl. 6. a, b, d, e. Feullcs rampantes aux ogives du couron- c. Chapiteau - console supportant la figure de saint Fig, nement. Pierre. Voy. pl. II et III. /, g. Ornements des panneaux latĂ©raux du prie-Dieu. Voy. la vue gĂ©nĂ©rale , pl. II â–ș»X3» Patriot dankbar seyn wĂŒrde. Schade ist es, dafs in den wir- tembergiseben alten Kirchen der Chor nicht benĂŒtzt wird, obgleich die protestantische Kirche die Beibehaltung eines Chors als die StĂ€tte des Altars mit all seiner tiefen Bedeutung fĂŒr den liturgischen Theil des Kultus als unerlĂ€fslich fĂŒr das Wesen seiner christlichen Kirche angenommen hat; sonst wĂŒrde der Verfasser dieses in Vorschlag bringen, diesen herrlichen Betstuhl Eberhards, als das interessanteste Denkmal des GrĂŒnders des königl. wirtembergisclien FĂŒrstenhauses, wieder hergestellt an seinen ursprĂŒnglichen Platz zu stellen. Pl. 3. Fig. a. Dekoration der Ă€ussern rechten Seite des Stuhles siehe die vorhergehende Platte. Die Arbeit ist vortrefflich ausgefĂŒhrt, und die Figur des heil. Petrus ganz vorzĂŒglich, b. Krappe Viale in gröfserein Maafsstabc, welche oft und verschieden an dem Stuhl vorkomint. c. Fragment der Ansicht und Profil des untersten Theils der Cambrale des Hauptbogen8, am EingĂ€nge zuin Stuhl, d. Capitale an obiger Cambrale. e. Obere Verzierung an der rechten Seite der Bögen unter der Krönung am Baldachin entspringend. /. Obere Bogenverzierung an der inneren rechten Wand ĂŒber der Madonna siehe PI. VII. g. Profil des kleinen eckigten CapitĂ€lchens dieser Verzierung. h. GrĂ¶ĂŸere Form eines Traubenhlattes an der mit Weinlaub - Gerankc und Vögeln verzierten untern FĂŒllung der St. Peters-Figur siehe Pl. II. PI. 4. Fig. a, b. Durchbrochenes Laubgewinde in beiden FĂŒllungen unter St Peters - Figur siehe PI. II e. Fragment eines fortlaufenden Ornaments an der innern BrĂŒstung dieses Betstuhls. Pl. 5. Fig. a, b. Durchbrochene Verzierungen an den Bogen des Baldachins unter der Krönung, a. auf der linken und b. auf der rechten Seite des Stuhls, c, d, e, f. Verschiedene Krappen Vialen an den Bögen in einem Theil ĂŒber der Figur der St. Barbara siehe PL VIII. Pl. 6. Fig. a, b, c, d, e. Krappen Vialen an den Bögen der Krönung, c. Capital - Console, auf welcher St Peter steht siehe PI. IL und III. /, g. Verzierungen, welche unten in der SeitenfĂŒllung des Betschemels angebracht sind, bei der Hauptansicht des Betstuhls siche Pl. II. M* 16 n il il~ j PI. .7. . - ' ' Ml' Fig. a. Vue perspective du plafond et des cĂŽtĂ©s latĂ©raux de la chaire; Ă  la droite se trouve la Vierge ayant Ă  ses genoux le comte Evrard, Ă  la gauche on voit sainte Barbe. La rosace centrale du plafond porte le blason de Wirteraberg et de MontbĂ©liard il a pour support deux anges qui sont dorĂ©s, ainsi que le mot Attempo, et les deux rosaces de la banderole. b. Ornement des accotoirs de l’escabeau. Voy. pl. II. e. Console ou misĂ©ricorde du siĂšge. Pl. 8. Fig. a. Face gauche latĂ©rale intĂ©rieure, avec la statue de sainte Barbe, b. Profil des ogives, c. Profil des meneaux > ° du panneau, d. Profil de 1 a 2. Le cĂŽtĂ© gauche extĂ©rieur de ce prie-Dieu est entiĂšrement lisse, parce qu’il s’appuie contre un pilier. I* .uni; Pl. 7. m uni II ''-sir; ;iy Hoir _ , ' Fig. a. Perspectivische Ansicht des Plafonds und der II' q beiden SeitenwĂ€nde; auf der rechten Seite ist die Mutter Gottes, ‱ Oll vor der der Graf Eberhard knieet, auf der linken Seite steht St. Barbara. Die Schluß- Rosette am Plafond trĂ€gt das grĂ€fliche Wappen VVĂŒrtembergs und Mömpelgarts; zwei Engel sind die Schildhalter, sie sind nebst dem Wort „Attempo“ und den beiden Röschen im Bande vergoldet, b. Verzierung an der Wange des Betschemels siehe Pl. II. c. Console als Stehsitz am Sitzbrett, welches man aufschlagen kann. Pl. 8. v i .1. Fig. a. Linke Wand, im Innern des Stuhles mit der ‱ j. I Statue der heiligen Barbara, b. Profil der Bögen, c. Profil der Verzierungen an der FĂŒllung, d. Profil von 1 zu 2. Die & D f j linke Seite der Ă€usseren Wand ist glatt, weil sich^der Stuhl auf dieser Seite an einen Pfeiler lehnte. i ilr» * IĂźmjIIĂŒii ob i i If h ' Uiiii r J ; r Î - / ' ' I I» .llil , ‱ i; . T T 1 K;; Ăź ; *i ‱’*»; *io i i;ii .'jiil- iolf m i, , , j u m ‱ X. - ' rh ‱> J»*lb Il IfloV- 'I "* lu*. ; \ fjrili’ ^'Â»Ăœ-’UOi hr!** ;i!*l - Iii * ^ I *! ' i \ 8 CfH 1 - I ! ti . 1 ‱’*' ; / '' I iĂźi; iĂźi I fl »li V. Cahier V, Heft. ijp > ir Explication des planches. ErklĂ€rung der Platten. Style byzantin. PI. 1. Fig. a, b, c, d. Chapiteaux, et e,/, bases tirĂ©es de la chapelle de Saint-Walderic, de l’ancienne Ă©glise bĂ©nĂ©dictine et conventuelle de Murrhard. Cette chnpellc est si riche en ornements divers, que l’auteur n’a pu s’empĂȘcher d’en recueillir bon nombre, parmi lesquels se trouvent des chapiteaux et des frises qui se distinguent par leur composition merveilleuse et originale. Cette chapelle remarquable est du temps de l’abbĂ© Herhorde, de l’an 1180. Son ornementation est dans un Ă©tat de conservation si parfaite qu’elle semble avoir Ă©tĂ© faite rĂ©cemment. On voit dans cette chapelle la statue de saint VVal- deric, placĂ©e sur un autel en pierre. Il est Ă©tonnant que, mĂȘme depuis la rĂ©formation, les pĂšlerinages au tombeau de ce saint n aient point cessĂ©, et que les protestants eux-mĂȘmes y vont en pĂšlerinage et y offrent des dons d’argent et de cierges. Cette circonstance concourt Ă  la conservation de ce curieux monumeut. Byzantinischer Styl. PI. 1. Fig. a, b, c, d. Capitale und e, /. SĂ€ulenfĂŒfse aus der St. Walderiehs-Kapelle, an der ehemaligen Benedictiner- Klosterkirche Murrhard. Diese Kapelle ist so reich an mannich- faltigen Verzierungen, dafs der Verfasser nicht unterlassen konnte, noch mehrere derselben aufzunehmen, besonders Kapitale und Friese, welche sich durch originelle Motive auszeichnen. Die ganze Ă€usserst merkwĂŒrdige Kapelle ist aus der Zeit des Abtes Herbordus I 180. Sie ist in ihrer Ornamentik noch so gut erhalten, dafs selbst die ganze SchĂ€rfe der Plastik, wie eben gemeisselt, hervortritt; in dieser Kapelle steht die Statue des heilig. Walderich auf einem Altar von Stein. MerkwĂŒrdig ist es, dafs die Wallfahrt zu dem Grabe dieses Heiligen seit der Reformation nicht aufgehört hat, und dafs Protestanten jetzt die Wallfahrten dahin fortsetzen und viel Geld und Wachs opfern, aus diesem UmstĂ€nde ist auch die Erhaltung dieser merkwĂŒrdigen Kapelle abzuleiten. PI. 2. » Fig. a,b, c. Frise intĂ©rieure de la chapelle de Saint- Walderic de Murrhard ; la fig. b reprĂ©sente la frise supĂ©rieure de cette chnpelle. d. Frise, d’une rare beautĂ© et bien conservĂ©e, de l’ancienne Ă©glise cathĂ©drale de Faurndau sur le Fils, dans le grand bailliage de Goeppingcn, royaume de Wirtem- berg. Faurndau passe pour ĂȘtre plus ancien que Murrhard; il a Ă©tĂ© fondĂ© vers la fin du rĂšgne de Charlemagne, dit-on. Dans l’origine ce couvent Ă©tait de l’ordre des BĂ©nĂ©dictins. En 875, Louis-le-Gcrmanique en fit prĂ©scut Ă  son aumĂŽnier, nommĂ© Luitprand. L’empereur Arnolphe le racheta de C»-t Wc l 18 Ot ce dernier en 888, et en fit hommage, avec le consentement du pape Formose, au couvent de Saint-Gall, pour lequel il avait une grande prĂ©dilection. L’auteur n'a pu dĂ©couvrir comment cette mignature de couvent c’est ainsi qu’on lappelait alors fut dĂ©tachĂ©e de nouveau de Saint - Gall pour ĂȘtre convertie en cathĂ©drale; on sait seulement que les Hohenstaufen en furent les bienfaiteurs et qu'ils lui accordĂšrent leur haute protection. 11 est probable que c’est de leur temps que ce couvent devint le siĂšge d’un Ă©vĂȘque; qu’il le resta jusqu’à la rĂ©formation, et que ce n’est que le duc Ulric, qui le supprima, au mariage duquel parut, en 1511, le dernier Ă©vĂȘque de Faurndau, avec les autres Ă©vĂȘques de YVirtemberg, pour offrir de riches et de nombreux prĂ©sents au prince. Cette Ă©glise cathĂ©drale avait la forme d’une basilique, elle avait en outre un grand et deux petits chƓurs en hĂ©micycle, qui Ă©taient ornĂ©s de peintures dont on retrouve encore des traces non Ă©quivoques. Le petit chƓur de gauche est dĂ©moli Ă  sa place s’élĂšve une sacristie. Ainsi qu’à Murrhard, ses ornements sont parfaitement conservĂ©s, et, quoique moins variĂ©s et moins riches, exĂ©cutĂ©s dans un style plus pur. Nous croyons devoir mettre la construction de cette Ă©glise dans les temps des Hohenstaufen. Nous donnerons plus tard quatre chapiteaux remarquables de cette Ă©glise. Fig. e. Frise de huit pouces Om 21 de hauteur de l’église conventuelle de Alpirsbach, dans la ForĂȘt-Noire, sur la Kinzig, Ă©levĂ©e par les Hohenzollern, dont descendait le premier abbĂ© de ce monastĂšre. Cet ornement si beau et si original Ă©tait autrefois enrichi de peintures; il date du temps de cet abbĂ©, car il en porte tont Ă  fait le caractĂšre et le type. Fig./. Frise du couvent d’ Anhausen, sur la Brenz, fondĂ© en 1125 par les comtes palatins de Tnebingue, Mangold, Albert, Ulric et Gaultier. D’aprĂšs cette belle frise, de l’époque de Siegfried, premier abbĂ© d’Anhausen, ou peut juger du mĂ©rite des autres ornements de l’église et des bĂątiments claustraux. Aujourd'hui tout est dĂ©truit, et aucun vestige ne rappelle la magnificence du couvent; rien ne rappelle mĂȘme qu’il exista jamais. PI. 3. Fig. a, b, c. Ornements perpendiculaires du portail de la chapelle de Saint -Walderic de Murrhard. d. Ornement vertical grossiĂšrement rehaussĂ© de couleurs de l’antique cha- ser Arnulph ein, und schenkte dieses, mit Erlaubnis des Papstes Formosus, dem ihm sehr ergebenen Kloster St. Gallen. Die Art und Weise, wie das Klösterlein — wie es damals geheissen wurde, — wieder von St. Gallen gekommen, und wie es eine Probstei wurde, konnte vom Verfasser nicht ermittelt werden, nur so viel weifs man, dafs die grossen Hohenstaufen dieses Klosters besondere WohlthĂ€ter und BeschĂŒtzer waren, und wahrscheinlich wurde es auch zu ihrer Zeit zu einer Probstei erhoben, welche bis zur Reformation fortbestand und erst vom Herzog Ulrich aufgehoben wurde, auf dessen Hochzeit noch im Jahre 1511 der letzte Probst mit den ĂŒbrigen Pröbsten Wirtembergs erschien, und den Herzog reich beschenkte. Die Probstei - Kirche war eine vollkommene Basilika mit einem grofsen uud zwei kleinen halbrunden Chören, welche bemalt waren, wovon man noch deutliche Spuren findet. Der linke kleine Chor ist abgebrochen und eine Sakristei daraus gemacht worden. Die Verzierungen sind wie in Murrhard vortrefflich erhalten — und — obschon nicht so mannigfach und reich — in einem reinem Styl ausgefĂŒhrt. Ich glaube die Erbauung dieser Kirche in die Zeiten der Hohenstaufen setzen zn mĂŒssen; in einem der folgenden Hefte werde ich 4 Capitale aus dieser interessanten Kirche beigeben. Fig. e. Ein 8 Zoll hoher Fries, aus der erst kĂŒrzlich zerstörten wunderschönen Kapelle der vortrefflichen noch ziemlich gut erhaltenen Klosterkirche Alpirsbach im Schwarz- wald an der Kinzig von den Hohenzollern erbaut, aus deren Geschlecht der erste Abt dieses Klosters abstammte. Dieses originelle und schöne Ornament, welches ursprĂŒnglich bemalt war, stammt ganz gewifs aus jener Kunstzeit, deren ganzen Typus es an sich trĂ€gt. Fig./. Aufgefundenes Fries-Ornament, aus dem sonst so merkwĂŒrdigen, an KunstschĂ€tzon reichen, aber nun fast ganz zerstörten Kloster Anhausen an der Brenz, welches von den Pfalzgrafen von TĂŒbingen, Mangold, AI- brecht, Ulrich und Walther im Jahre 1125 gestiftet wurde. Von diesem schönen, aus der Zeit Siegfrieds, des ersten Abtes von Anhausen herstammenden Ornament kann man auf die ĂŒbrigen Schönheiten der Art schliefsen, welche Kloster und Kirche einst aufzuweisen haben mochten ; jetzt ist nichts mehr vorhanden, was an jene alte Herrlichkeit erinnert oder auch nur einem Kloster gleich sieht. PI. 3. Fig. a, b, c, Verticale Ornamente, welche sich an dem Portale der St. W ald er ich s-Kapelle in Murrhard befinden. Fig. d. Ein roh gemaltes vertikales Ornament aus M HM - — —-— - - 19 > ; ... ... p-elle castrale 1 du chĂąteau de la maison de Wirtemberg, prĂšs Stuttgart. En 1813, le roi FrĂ©dĂ©ric 1er de Wirtemberg ordonna Ă» M. de Seele, directeur de la galerie des tableaux et maĂźtre de l’auteur, de faire dessiner le chĂąteau de ses pĂšres l’auteur de cet ouvrage en fut chargĂ©. Il lut fut enjoint de relever l’ensemble du chĂąteau, d’en faire les plans, d’en dessiner les diffĂ©rentes parties sur vingt feuilles pour en composer un album. L’exĂ©cution de ce projet fut interrompue par lamort de M. de Seele ; mais les dessins sont restĂ©s la propriĂ©tĂ© de l’auteur. Cet ornement remarquable est certainement du onziĂšme siĂšcle. 11 Ă©tait coloriĂ© sur une impression blanche Ă  la chaux. Les chiffres que nous y avons placĂ©s indiquent les couleurs* 1, brun-foncĂ©; 2, bleu - verdĂątre ; 3, rouge de brique ; 4, jaune et nuancĂ© de jaune-foncĂ©; 5, vert. Nous n’avons retrouvĂ© ce reste prĂ©cieux d’art qu’aprĂ©s avoir gratte avec beaucoup de peine les diffĂ©rents badigeons qui le couvraient. Nous n’avons pu en retrouver qu’une longueur de 8 pouces ’/i tout prĂšs du sol, et seulement quelques lĂ©gĂšres traces de la peinture primitive La chapelle n’était que petite et selonĂ© le goĂ»t de l’époque, et lorsque le vandalisme atteignit le chĂąteau, cette chapelle j eut beaucoup Ă  souffrir. Le chƓur fut dĂ©moli; l’auteur a pu E en retrouver des traces; il fut converti en Ă©curie En 1802, p nous dĂ©couvrĂźmes une inscription au-dessus de la porte, qui j] nous donna l’ñge de cette chapelle. Cette inscription a Ă©tĂ© dĂ©truite par le docteur Kcuss, administrateur du grand bailliage deSchorndorf En voici le texte ANNO. DOMINICAL. INCARÎV. MILL. LXXXIII INDIC VI. 111. FEB. DEI. HEC. CAP. AB. ADELB. WORMENS EC. EPO. INST. Ce qui prouve que notre ornement en question est positivement de l’époque que nous avons indiquĂ©e. Nous espĂ©rons que cette inscription a Ă©tĂ© conservĂ©e. Elle est peut ĂȘtre le seul document certain constatant l’ñge de la chapelle et de ses ouvrages d’art. 11 est vraiment Ă©tonnant que le chĂąteau antique des princes de la maison rĂ©gnante de Wirtemberg, un des plus beaux ornements de ses environs, n’ait pas Ă©tĂ© dĂ©truit de fond en romhle dans la suite des temps, pendant les grandes rĂ©volutions qu’il eut Ă  traverser, et qu’au- jonrd’hui encore ses fondations existent intactes. Cette circonstance est un heureux prĂ©sage pour cette royale maison, dont les princes habitaient encore le chĂąteau jusqu’en 1321. c. Chapiteau, et/, g, rosaces aux voĂ»tes du dĂšme de Bamberg restaurĂ© par l’auteur. Ces trois fragments sont actuellement dĂ©livrĂ©s de leurs badigeons successifs, et on peut les apercevoir dans leur puretĂ© primitive. Selon la volontĂ© du roi Louis de BaviĂšre, de cet amateur distingue des arts, l’intĂ©rieur du dĂŽme recevra de nouveau son ancienne dĂ©coration polychrĂŽme. 6 der leider zerstörten Burg - Kapelle der gleichfalls verschwundenen, einst höchst ehrwĂŒrdigen uralten Stammburg Wirtemberg bei Stuttgart. Im Jahre 1813 erhielt der damalige Gallerie-Director von Seele, der Lehrer des Verfassers, von Sr. MajestĂ€t dem höchstseligen König Friedrich I. von Wirtemberg den Auftrag, die Stammburg seines Hauses zeichnen zu lassen ; dem Verfasser wurde nun dieses GeschĂ€ft, von Seiten seines Lehrers G. D. v. Seele ĂŒbertragen , und zwar in der Ausdehnung, die ganze Aufnahme der Burg sammt Grund-Plan mit 20 Abbildungen aller Seiten fĂŒr ein Album auszufĂŒhren, welcher Plan jedoch durch den Tod Seele’s unterbrochen wurde; doch sind die jetzt unschĂ€tzbaren , Zeichnungen in dem Besitz des Verfassers geblieben. Dieses merkwĂŒrdige Ornament ist bestimmt aus dem Ilten Jahrhundert, und war bunt auf weissem Kalkgrund bemalt; die eingeschriebenen Zahlen bezeichnen die Farben, als 1 dunkelbraun; 2 grĂŒnlicht blau; 3 ziegelroth ; 4 gelb und dunkelgelb schattirt; 5 grĂŒn. Ich habe diesen kostbaren Kunst - Ucberre8t nach mĂŒhevollem Abkratzen der öftern Ue- hertĂŒnchung nur noch !% Zoll lang nahe am Boden gefunden und hie und da noch mehrere Spuren ursprĂŒnglicher Bemalung entdeckt. Die Kapelle war im Geschmack damaliger Zeit nur klein, und als die Zerstörungswuth ĂŒber die Burg hereinbrach, musste auch diese Kapelle darunter leiden; ihr Chor wurde abgebrochen — wovon der Verfasser noch Spuren gefunden hat — und zuletzt in einen Stall verwandelt; auch bezeichnete eine im Jahre 1802 von mir entdeckte Inschrift ĂŒber der ThĂŒre das Alter dieser Kapelle. Die Inschrift wurde nachmals durch den damaligen Oberamtsverweser Dr. Reufs zu Schorndorf beschrieben und lautet also Anno. Dominicae. Inrarn. Mill. LXXX11I. Indic. VI. III. Feb. Ded. IIec. Cap. Ab. Adelb Wormens. Ec. Epo. I. N. S. T.; somit wĂ€re also dies Ornament mit völliger Bestimmtheit in die hier angegebene Zeit zu setzen. Ich hoffe, dafs diese Inschrift erhalten worden sei. Sie ist vielleicht das einzige glaubwĂŒrdige Dokument ĂŒber das Alter der Kapelle und ihrer einstigen KunstschĂ€tze; und zu verwundern ist cs, dafs die, ihre Umgebung so herrlich zierende Stammburg des wirtemhergischen Krgentenhauses, unter den gewaltigen VerwĂŒstungen, welche im Lauf der Zeiten ĂŒber sie ergangen sind, nicht vom Grund aus zerstört wurde, dafs noch bis zum letzten Augenblick ihrer Existenz die Grund- Mauern vorhanden waren ; eine glĂŒckliche Bedeutung dem Rcgemenhause Wirtembergs, dessen Herrscher noch bis 1321 in der alten Stammburg residirten. Fig. e. Capital und /, g. Gewölbs - Rosetten aus dem vom Verfasser restaurirten Dom zu Bamberg, welche nun von dem öftern Anstrich befrelti 3 * 20 f Les fenĂȘtres en seront ornĂ©es de -vitraux de couleur. Les trois » fragments que nous venons de nommer sont du rĂšgne d’Othon- ! le-Saint. Y . ‱' PI. 4. Fig. a. Chapiteau du grand pilier au centre du porche du dĂŽme de Saint-Michel de Halle, en Souabe, du temps de l'Ă©vĂȘque Gebhard de Wurzbourg, comte de Henneberg, de l’annĂ©e 1150. C’est aussi de cette Ă©poque que datent le pignon ou fronton et en partie le clocher. Cette Ă©glise, qui avait autrefois la forme d’une petite basilique byzantine, fut agrandie en 1427 et terminĂ©e seulement en 1525. Jusqu’en 1836, son intĂ©rieur Ă©tait si bien conservĂ© qu’on aurait pu croire qu’il venait d’ĂȘtre achevĂ©. Mais depuis, cet intĂ©rieur a Ă©tĂ© badigeonnĂ© par l’ordre d’un architecte incapable, qui a dĂ©shonorĂ© ce beau monument. Fig. b. reprĂ©sente le plan du pilier, et fig. c. le piĂ©destal, qui semble ne pas ĂȘtre de la mĂȘme Ă©poque que le chapiteau. ii mu m~ sich wieder in ursprĂŒnglicher Reinheit darstellen ; nach dem j Wunsch des kunstsinnigen Königs Ludwig von Bayern soll 9 nun auch das ganze Innere des Doms, seine erste alte poly- !! chromische AusschmĂŒckung wieder erhalten, und die Fenster mit GlasgemĂ€lden versehen werden; die hier beigegebenen Beispiele sind aus der Zeit Otto des Heiligen entnommen. PI. '4. Fig. a. Capital des grofsen Pfeilers in Mitte der Vorhalle des merkwĂŒrdigen St. Michael-MĂŒnsters zu SchwĂ€bisch- llall aus der Zeit Bischof Gebhards von WĂŒrzburg, eines Grafen von Henneberg, vom J. 1156; aus dieser Zeit ist auch der vordere Giebel und theilweise der Thurm. Diese Kirche, welche frĂŒher in kleinerem Mafsstabe die Form einer byzantinischen Basilika hatte, wurde im Jahr 1427 zu vergrĂ¶ĂŸern angefangen und im Jahr 1525 vollendet. Sie war noch im Innern bis zum Jahr 1836 so gut erhalten, als ob ihr Bau erst vollendet worden wĂ€re, bis sie endlich in der neuesten Zeit durch einen unverstĂ€ndigen Bau-Meister angestrichen und somit entwĂŒrdigt wurde. Fig. b. ist der Grundplan und Fig. c. das Postament, welches aber nicht so alt scheint als das CapitĂ€l. PI. 5. Fig. a. Chapiteau du pilier central de la chapelle supĂ©rieure du chĂąteau neuf de Fribourg, sur la Unstrut, non loin de Naumbourg. Le fĂ»t de chacune de ces quatre colonnes jde 7 pouces Vs, ou Oℱ 192, de diamĂštre sur 6 pieds 4 pou- ÇWic/s du Rhin de hauteur, ou 2m 22 , est taillĂ© dans un blnnlde marbre noir poli; le pilier central carrĂ© est en grĂšs qridiftairft Les astragales tiennent aux chapiteaux qui ont un ^ commun. L’ensemble est sculptĂ© dans un bloc de grĂšs fin de 1 pied 10 pouces ’/i du Rhin de hauteur, QH^Omi-58. ii J/’OMicmentation en est dorĂ©e et hien conservĂ©e, A'Mnec'bĂŽUflu composition et d’une exĂ©cution pleine de goĂ»t Ejl& »Ö dĂ©tache, iCt* .relief de son fond blanchĂątre et semble ĂȘtwrĂąxĂ©ĂŒutĂ©ei eh ihronae dorĂ©. Au-dessus de ces chapiteaux SiĂ©iÔYicnt, quatre ares-ctaubleaux et autant de nervures dentelĂ©es Laus, le.»ytyĂźe-,arabe,]qui aboutissent aux angles de la chapelle OÜ. Us retombent -surs des colonnes dĂ©corĂ©es Ă©galement de cha- d’une magnificence princiĂšre, prouva,-que. l'artiste avait beaucoup de gĂ©nie. L’époque de son eRpeptioa ,cĂ ,en juger pftr rkbetylaz documents Ă©crits manquent totalement , sertit encore .le douziĂšme siĂšcle, Ă©poque rle^TJiutingc, habitĂšrent avec leur chĂąteau oramewĂ©een 1Q62 jpar leur ancĂȘtre ’ ÂŁ ee sc o »i — —*— . 1 * — —... . PI. 5. Fig. a. CapitĂ€l des Mittelpfeilers aus der obern Schlofs- Knpelle auf der sogenannten Neuen-Burg zu Freiburg an der Unstrut, unweit Naumburg. Der Stamm jeder der hier sichtbaren vier SĂ€ulen Ă  7 l / 3 u dick und 6' 4 3 /*" rh. hoch besteht aus einem StĂŒck schwarzen polirten Marmor-Schiefers ; der ĂŒber Eck gestellte Pfeiler dazwischen, aber nur aus Sandstein. Die Astragalen hangen mit den CapitĂ€lern zusammen, welche einen gemeinsehaftlichen Abacus haben, und diefs Ganze ist aus einem StĂŒck feinkörigen weifsen Sandsteins gearbeitet U IO 1 /," rh. hoch. Die Ornamcntirung daran ist vergoldet und wohl erhalten, von schöner Erfindung und geschmackvoller AusfĂŒhrung; sie hebt sich meist frei von dem weifsen Grunde jb, und erscheint wie aus vergoldeter Bronze gearbeitet. Uebcr diesem CapitĂ€l erheben sich vier Gratbögen, und eben so viele auf arabische Weise ausgezackte Gurtbögen, welche nach den Winkeln und Wandmittcln der Kapelle gehen und dort von WandsĂ€ulen mit Ă€hnlich reichen, aber stets verĂ€nderten KapitĂ€lern unterstĂŒtzt werden. Alles zeugt von vielem Kunstsinn und wahrhaft fĂŒrstlicher Pracht. Die Zeit der Entstehung fĂ€llt, dem Style nach zu urtheilcn, denn Dokumente fehlen höchst wahrscheinlich noch ins 12te Jahrhundert, wo die mĂ€chtigen Landgrafen von ThĂŒringen auf dieser, 21 Liouis-Ie-Salique. Fig. 6, c, reprĂ©sentent les chapiteaux du cĂŽtĂ© gauche de la porte Ă  fronton de l’ouest de l’église Saint- Jean-de-Gmuend, en Souahe. Les chapiteaux, d’une composition si simple, et toute l’ornementation, en gĂ©nĂ©ral, de cette Ă©glise vĂ©nĂ©rable par son antiquitĂ©, forment un contraste frappant avec le luxe et la magnificence architecturales des premiers Hohenstaufen. La tradition rapporte que l'Ă©glise de Saint- Jean-de-Gmucnd, en Souahe, bĂątie dans une forĂȘt obscure, avant l’existence de la ville, Ă©tait un lieu de pĂšlerinage, ce qui prouve que jusqu’à l’époque de la rĂ©formation et de la suppression des couvents du Wirtemberg, les BĂ©nĂ©dictins de Lorch ont administrĂ© et desservi cette Ă©glise. Son style est semblable Ă  celui du couvent des Ecossais de Katisbonne. L’auteur fournira par consĂ©quent encore d’autres preuves de l’ñge de cette Ă©glise, qui, sans aucun doute, a Ă©tĂ© Ă©levĂ©e pendant le IXe ou le X e siĂšcle, d. L’aigle des, Hohenstaufen , placĂ©e dans le fronton de couronnement d’une porte situĂ©e Ă  la droite de la façade Ă  pignon, vers l’occident. Cette aigle a la mĂȘme forme que celle trouvĂ©e par l’auteur sur un chapiteau du chĂąteau de Nuremberg, et qui est Ă©galement de l’époque des Hohenstaufen. Voyez l’ouvrage intitulĂ© Le petit byzantin de Heideloff, Nuremberg, 1837, I’I. 36. PL 6. Fig. a. Ornement en relief, encastrĂ© aujourd’hui 1836 sur la paroi extĂ©rieure et Ă  l’est du mur de l’église du cimetiĂšre de Mersebourg. Ce charmant travail rapelle au premier coup d’Ɠil les beaux acrotĂšres et antifixes antiques. Mais, aprĂšs un examen lĂ©ger, les dĂ©tails en relief de 2 pouces x /i du Khin, ou Om 05!, sur le fond, vous montrent aussitĂŽt l’ornementation mĂąle du XIII e siĂšcle. Cet ornement de 4 pieds 5 pouces" ou lm 38, de largeur sur 3 pieds 2 pouces '/*, ou Ira 00, de hauteur, est exĂ©cutĂ© avec beaucoup d’habiletĂ© en grĂšs d'une teinte grise; on y a mĂ©nagĂ© d’une maniĂšre heureuse les ombres et les clilairs. Il a sans doute servi autrefois de couronnement de porte d’un monument dĂ©truit aujourd’hui. La figure / de la planche premiĂšre de la troisiĂšme livraison offre un fragment pareil, tirĂ© de l’église de Murrhard, d’une date plus reculĂ©e et d’un travail moins en relief, fr. Chapiteau de Notre-Dame de Paris, de l’époque de la plus ancienne restauration de cette Ă©glise, faite probablement sous l’épiscopat de Maurice de Sully, en 1161. Ce chapiteau est remarquable Ă  cause des rĂ©miniscences antiques du style corinthien. Sa composition est harmonieuse, seulement elle manque de relief, d’autant plus qu’elle est recouverte d’un badigeon Ă©pais qui en ĂŽte les finesses. Le dessin de ce beau chapiteau nous fut donnĂ© Ă  Paris, en 1826, par notre cousin Alfred Heideloff, von ihrem Ahnherrn Ludwig dem Salier mit dem Jahre 1062 begonnenen Burg, so oft glĂ€nzenden Hof hielten. Zeichnung und Beschreibung verdanke ich Herrn Professor Ritter Mauch in Stuttgart. Fig. b. und c. Capitule von der linken Seite des Giebel - Portals auf der Abendseite der St. Johannis Kirche in Schw. GmĂŒnd. Ein merkwĂŒrdiger Abstand einfacher Capitale aus der Zeit der ersten Hohenstaufen bleibt die ganze Ornamentik dieser altehrwĂŒrdigen Kirche — welche der Sage nach eine Wallfahrts-Kirche im finstern Walde gewesen sein soll, che die Stadt entstanden war — ein Beweis, dafs bis zur Reformation und Aufhebung der wirtemhergischen Klöster die Bcnedictiner von Lorch diese Kirche versehen haben; sie ist ganz in dem Style gehalten, wie das Schottenkloster in Regensburg, und der Verfasser will daher noch manche Beweise ĂŒber das Alter dieser Kirche, die bestimmt im 9. bis lOten Jahrhundert erbaut wurde, liefern. Fig. d. Ilohenstau- Ü8cher Adler in der FĂŒllung des Portals an der rechten Seite der Giebel-Façade gegen Abend ; es ist dieselbe Form der Adler, welche der Verfasser an einem Capital auf der Burg zu NĂŒrnberg gefunden hat, und der gleichfalls aus der HohenstauP- sclien Zeit herstammt; siehe den kleinen Byzantiner von Heide- lofT bei Riegel und Wiefsner in NĂŒrnberg, Platte 36. .n . ‱‱ „ PI’ 0* Fig. a. Eine Relief - Verzierung, welche gegenwĂ€rtig 1836 an der östlichen Aussenseite der Gottesackerkirche zu Merseburg eingemauert ist; diese ĂŒberaus gefĂ€llige Arbeit erinnert auf den ersten Blick an die schönen Akroterien der antiken Stolen ; doch zeigt das Detail mit bedeutender Erhebung ĂŒber dem Grund 2 l / 4 " rh. selbst mit frei abstehenden unterarbeiteten Ranken , bald den kraftvollen feinen Verzierungsstyl des 13. Jahrhunderts. Das Ganze ist mit vieler Ge- wandheit und RĂŒcksicht auf effektvolle Beleuchtung in grauem Sandstein ansgefĂŒhrt 4' 5" breit, und 3' 2' t “ rh. hoch und hat sicherlich einst als Bogenfnllung ĂŒber der ThĂŒre eines jetzt verschwundenen GebĂ€udes gedient. Fig. /. in der I. Platte des III. Heftes 2 eigt einen Stein von der Gottesackerkirche in Murrhard von Ă€hnlicher Bestimmung, aber aus frĂŒherer Zeit und mit flacherer Behandlung ebenfalls von Herrn Professor Ritter Mauch mitgctlicilt. Fig. fr. Capitale aus der Basilika von Notre-Dame in Paris aus der Ă€ltesten Zeit der Wiederherstellung dieser Kirche, wahrscheinlich unter dein Bischof Moriz v. Sully im J. 1161, und merkwĂŒrdig durch die Motive eines korinthischen CapitĂ€ls; die Erfindung und Zusammenstellung ist geschmackvoll, nur wĂ€re zu wĂŒnschen, dafs diese krĂ€ftiger hervor treten möchte, um so mehr, als der leidige Anstrich viel von der ursprĂŒnglichen 3 * »Ol 2a M **S> que nous avons eu le malhenr d’y perdre dans la mĂȘme annĂ©e. Style gothique. PL 7. Fig. a. Partie du couronnement d’un poĂȘle Ă  carreaux vernissĂ©, de couleur verte, du couvent des FrĂšres PrĂȘcheurs de Nuremberg, dĂ©couvert en 1842 pendant la restauration des bĂątiments claustraux. Anciennement, l’on fabriquait les plus beaux poĂȘles Ă  Nuremberg. Ils Ă©taient en terre cuite, vernissĂ©s de couleurs diverses et rehaussĂ©s d’or. 11 y en a qui datent de la renaissance et du style Ă  ogive. Nuremberg se distingua par ses terres cuites ; ses artistes dans ce genre d’industrie sont cĂ©lĂšb- bres on cite parmi eux les Glockenthon, lesPrunner, les Renz, les Proebes, les Leygebe et, plus tard, AndrĂ© Leupold, qui s’occupaient d’ouvrages en poterie, et qui se distinguĂšrent surtout dans la fabricatiou des poĂȘles. Il est fĂącheux qu’il n’existe plus qu’un petit nombre de ces ouvrages. Ce qui n’aura pas Ă©tĂ© dĂ©truit par l’insouciance et la mode a sans doute Ă©tĂ© brocantĂ© et vendu Ă  l’étranger. Afin de conserver ce que nous avons pu en dĂ©couvrir dans ce genre, nous avons achetĂ© de plusieurs particuliers bon nombre de cette espĂšce de poĂȘles pour les placer dans le chĂąteau royal de Nuremberg et dans celui de Cobourg, appartenant aux ducs de Saxe-Cobourg et Saxe -Meiningen, grands amateurs d’antiquitĂ©s. Dans la salle dite Rosenzimmer du dernier de ces chĂąteaux nous avons fait monter un des plus beaux ouvrages de Glockenthon. Nous en avons fait poser un autre dans le chĂąteau de Hohenlandsberg, prĂšs Meiningen. Le couronnement reproduit dans notre septiĂšme planche, figure a ., a 6 pouces, ou O m 151 de largeur, et 17 pouces '/j, ou O m 453, de hauteur ; sa profondeur est de 2 pouces, ou O m 052. La figure b. reprĂ©sente la niche, et c. la coupe. Deux des potiers les plus habiles de Nuremberg, Gruber et Mezger, ont imitĂ©, Ă  notre sollicitation , plusieurs de ces anciens poĂȘles, imitation qui ne laisse rien Ăą dĂ©sirer. Gruber a fourni des poĂȘles ornĂ©s des armes de Wirtemberg pour le chĂąteau de Lichtenstein, appartenant au prince Guillaume de Wirtemberg, et dont l’exĂ©cution est parfaite. Il se propose d’imiter le modĂšle que nous livrons dans cette planche, d. Feuille rampante de l’abbaye de Saint Remi de Rheims, prise au portail donnant sur le jardin, et datant de 1480, dessinĂ© d’aprĂšs nature par l’auteur en 1826. c. Feuille rampante de l’église de Saint-Julien de Heilbronn, sur le Neckar, et de la mĂȘme Ă©popue. - - - SchĂ€rfe benommen hat; dieses schöne Capital wurde mir im J. 1826 zu Paris von meinem daselbst noch in demselben Jahre verstorbenen Vetter Alfred Heideloff mitgetheilt. Deutscher gothlscher Styl. PL 7. Fig. a. Ein Theil der Krönung eines irdenen grĂŒn gla- sirten Ofens im Prediger-Kloster in NĂŒrnberg, aufgefunden im Jahre 1842 und zwar bei Gelegenheit der Wiederherstellung eines Theils der GebĂ€ude zu einer Hauptpredigers- und Dekanats - Wohnung. Nirgends wurden schönere Oefen ans gebranntem Thon, mit farbiger Glasur, und Gold aufgehöht, auch im altdeutschen und Renaissance-Styl gefertigt, als in NĂŒrnberg, wo sich bedeutende KĂŒnstler, wie Glockenthon, Prunner, Renz, Pröbes, Leygebe und spĂ€ter Andreas Leupold mit Kunst Hafnerarbeit beschĂ€ftigten und sich in Verfertigung prachtvoller Oefen auszeichneten. Nur Schade, dafs so wenige dieser Kunstwerke mehr vorhanden sind. Was Nichtachtung und Mode nicht zerstört hat, ist von Alterthums-Trödlern aufgespĂŒrt worden und ausgewandert; daher habe ich — um das noch IJebrige zu erhalten — von Privaten viele solcher Oefen theils fĂŒr die Königliche Burg zu NĂŒrnberg, theils fĂŒr die kunstliebendcn Herzoge von Sachsen-Coburg und Sachsen - Meiningen angekauft; auf der Burg Coburg im sogenannten Rosenzimmer befindet sich ein vorzĂŒgliches Exemplar von Glockenthon; ebenso auf der neu hergestellten Burg Hohenlandsberg bei Meiningen ; das hier in fig. a. abgebildete Exemplar eines Theils der Krönung mifst 6" in der Breite und 17%" Höhe, in der Tiefe 2". Fig. 6. ist die Nische und c. das Profil. Zwey vorzĂŒgliche Hafnermeister zu NĂŒrnberg, Gruber und Mezger, haben auf meine Veranlassung mehrere der alten Oefen nachgebildet, welche nichts zu wĂŒnschen ĂŒbrig lassen; fĂŒr die Felsenburg Lichtenstein, welche dem Grafen Wilhelm von Wirtemberg gehört, hat Gruber Oefen mit dem Wirtem- bergischen Wappen geziert, geliefert, welche vorzĂŒglich ausgefallen sind. Dieses Muster wird er jetzt auch nachformen. Fig. d. Krappe Viale aus der Abtei St. Remi zu Rheims, am Portal gegen den Garten, aus der Zeit 1480 von hĂŒbscher Erfindung vom Verfasser im J. 1826 an Ort und Stelle gezeichnet. Fig. e. Krappe von der St. Kilians - Kirche zu Heilbronn am Neckar aus derselben Zeit. 23 Pi. s. Fig. a. jusqu'Ă  o. Panneaux en bois du plafond du rĂ©fectoire d’étĂ© du presbytĂšre de Saint - Laurent Ă  Nuremberg. Ces panneaux se trouvent Ă  l’extrĂ©mitĂ© des solives. On restaure en ce moment ce curieux presbytĂšre, ce qui causera malheureusement la destruction de plus d’un objet curieux; on aurait mĂȘme dĂ©truit ces panneaux, la belle porte et ses chambranles, etc., etc., si des ordres formels du roi de BaviĂšre n’étaient pas venus arrĂȘter cette destruction. La charpente de ce plafond est d’un beau travail et d’une bonne conservation. On y trouve des traces d’anciennes peintures. PI. 8. Fig. a bis o. Holz -Plafonds -Verzierungen am Kopf der Lagerhölzer im Sommer-Refectorium des ehemaligen Prob- stei-Hofes von St. Lorenz. GegenwĂ€rtig wird dieser archi- tectonUch interessante Pfarrhof in bewohnbaren Stand gesetzt, wodurch aber leider viel Erhaltungswerthes zerstört wird, selbst das schöne GetĂ€fel, die reichgeschnitzte ThĂŒr, Einfassungen etc. hĂ€tten dieses Schicksal gehabt, hĂ€tte nicht der ausdrĂŒckliche Befehl Sr. Maj. des Königs die zerstörende Hand zurĂŒckgehalten. Dieses GebĂ€lke ist vortrefflich gearbeitet und vorzĂŒglich erhalten; an dem GetĂ€fel finden sich Spuren ehemaliger Bemalung. SH».' III » ♩^1 VT Cahier Heft Explication des Planches. Style byzantin. ,i. PL 1. Fig. a . Vue de la façade du bignon du Domus principale, aujourd’hui la Monnaie, situĂ© auprĂšs de la grosse tour du remarquable et antique chĂąteau impĂ©rial de Saalhourg castel- lum Seize, Salzbourg, dans l’ancien Salzgau Salageve, au delĂ  de Neustadt, sur la Saale de Franconie, dans lancien Ă©vĂȘchĂ© de WĂŒrzbourg, royaume de BaviĂšre. Ce chĂąteau impĂ©rial, construit entiĂšrement dans le style byzantin, et dont il ne reste que des parties en ruines, surpasse , sous le rapport historique et architectural, tous les autres chĂąteaux - forts de l’Allemagne, en n’en exceptant pas mĂȘme l’antique Warthourg. Il importe d’observer que, sous le rapport historique , ce chĂąteau-fort a Ă©tĂ© un Falatium regiuin des rois Francs, et que le roi Pharamond y octroya, en 420, en prĂ©sence des quatre princes des provinces de Salageve, de Bodogeve, de VVindoge- ve et de Yirogeve, la cĂ©lĂšbre loi salique; que Charles Martel, mort en 741, grand-pĂšre de Charlemagne, y demeura frĂ©quemment, et qu’il nommait habituellement ce chĂąteau-fort son palais de Selz, Seize, Sels. L’empereur Charles y cĂ©lĂ©bra les fĂȘtes de PĂąques en l’annĂ©e 768 , aprĂšs la victoire remportĂ©e, encore du vivant de son pĂšre PĂ©pin, sur le duc Waifar d’Aquitaine. L’histoire rapporte encore beaucoup de faits mĂ©morables qui se sont passĂ©s dans ce chĂąteau-fort; elle nomme aussi une foule d’empereurs qui l’habitĂšrent souvent et long-temps. Saint Boniface lui-mĂȘme, l’apĂŽtre de l’Allemagne, vint souvent Ă  Saalbourg *, en 741, par exemple; il y tint plusieurs synodes, consacra mĂȘme la chapelle castrale de ce lien et sacra les Ă©vĂȘques Burkhard de Wurzbourg, Waltram de Bu- rabourg dans la Hesse et Willibald de EichstĂ€dt. * Huit ans auparavant il fut nomme' Ă©vĂ©que par le pape Gre'goire III. et reçut la mission de prĂȘcher l’Evangelie aux Germains. VI ErklĂ€rung der Platten. Byzantinischer Styl. PL 1. Fig. a. Vordere Ansicht der Giebelseite des Domus prin- cipalis, jetzt die MĂŒnze genannt, nĂ€chst dem grossen Thurm der höchstmerkwĂŒrdigen uralten Kaiserburg Saalburg Castel- lum Seize, Salzburg im alten Salzgau Salageve, oberhalb Neustadt an der frĂ€nkischen Saale, im ehemaligen Stift W'ĂŒrz- burg im Königreich Bayern. Diese Kaiserburg, welche durchaus im byzantinischen Style durchgefĂŒhrt, und nur noch in tlieilweise erhaltenen Ruinen vorhanden ist, ĂŒhertrifTt in historischer wie in artistischer Beziehung vielleicht alle Burgen Deutschlands, selbst die alte Wartburg steht ihr hierin nach. In historischer Beziehung verdient bemerkt zu werden, dafs diese Kaiserburg ein Palatium regum der frĂ€nkischen Könige war, und dafs König Pharamund hier im Jahre 420 von den vier FĂŒrsten der Provinzen Salageve, Bodogeve, Win- dogeve, Virogeve, das berĂŒhmte salische Gesetz geben liefs; dafs Carl Martel! -j- 741, Grofsvater Carls des Grofsen, sehr oft hier wohnte und diese Burg seinen Palast Selz, Telze, Sels gewöhnlich nannte; auch feierte Carl daselbst das Osterfest im Jahre 768 nach einem Siege, der noch unter seinem Vater Pi- pin ĂŒber den Herzog Waifar von Aquitanien errungen worden war. Die Geschichte fĂŒhrt viele wichtige Akte auf, die auf dieser Kaiserburg stattgefunden haben, und nennt viele Kaiser die oft und lange hier weilten. Selbst der heilige Bonifacius, Deutschlands Apostel*, war oft auf der Saalburg z. B. im Jahre 741, hielt öfters kirchliche Versammlungen auf der Saalburg, weihte selbst die Burgkapelle ein und ertheilte in ihr den Bischöfen Burkhard zu WĂŒrzburg, Waltram zu Buraburg in Hessen und Willibald zu EichstĂ€dt die bischöfliche Weihe. ‱ Er hatte neun Jahre frĂŒher vom Pabst Gregor III. die Ernennung zum Bischof und die Anweisung erhalten, den Deutschen das Evangelium zu predigen. ♩6 - »>> 0f- 27 ? A - Le plug long sĂ©jour de Charlemagne au chĂąteau de Saal- hourg, tomba dans les annĂ©es 780 et 700. Il y passa plusieurs hivers et plusieurs automnes et s’occupait de la chasse. C’est lĂ  que l'empereur reçut l’évĂȘque JessĂ© d’Amiens , et le comte Helingaudus, ainsi que les ambassadeurs de l’empereur grec Niccphore, l’évĂȘque Michel, l’abbĂ© Pierre et le secrĂ©taire Calliste. Fortunat, patriarche de Garde Patriarcha Gradensis, c’est- Ă -dire d’Istrie, de Venise, etc., vint aussi vers cette Ă©poque Ă  Salzbourg, afin d’implorer le secours de l’empereur contre les ducs de Venise, Jean et Mauritien. Il accompagna sa requĂȘte de riches prĂ©sents, d’objets prĂ©cieux et de reliques d’une quantitĂ© de saints, que Charlemagne fit transporter Ă  son dĂŽme d’Aix-la-Chapelle. C’est encore au chĂąteau de Salzbourg que l’empereur fit la paix en 803 avec les Saxons, aprĂšs leur avoir fait la guerre pendant trente-trois ans. C’est pendant cette mĂȘme anĂ©e encore qu’il publia dans ce chĂąteau les additions Ă  la loi salique, appelĂ©es Capitularia Caroli Magni , aprĂšs avoir consultĂ© beaucoup de seigneurs ecclĂ©siastiques et sĂ©culiers. Dans l’automne de l’annĂ©e 82i, Louis - le-Pieux , fils de Charlemagne, arriva nu chĂąteau de Sanlbourg avec une suite nombreuse. Il se divertit Ă  la chasse dans les grandes forĂȘts du voisinage. AprĂšs avoir forcĂ© son fils Louis de BaviĂšre Ă  faire la paix en 833, il revint encore une fois au chĂąteau de Saalbourg, oĂč il fut reçu par sa femme Judith, et oĂč il admit en sa prĂ©sence l'ambassadeur de Naples. En 841, aprĂšs la bataille de Fontenay, Louis-le-Germani- que sĂ©journa pendant quelque temps au chĂąteau de Saalbourg, d’oĂč il se rendit en Souahe ; l’annĂ©e suivante il revint encore Ă  son chĂąteau de Saalbourg, et il y tint une diĂšte impĂ©riale. De l’annĂ©e 877 Ă  878, le roi Louis III habita Saalbourg. En 887, l’empereur Arntilphe y arriva il y reçut les envoyĂ©s des Sorbes, qui lui offrirent des prĂ©sents et qui se soumirent. En 940, l’empereur Othon 1er octroya Ă  Saalbourg plusieurs donations Ă  l’évĂȘchĂ© de Freisingen. C’est ainsi que ce cĂ©lĂšbre chĂąteau impĂ©rial fut occupĂ© constamment par les empereurs et les rois d’Allemagne et de la maison de Franconie, jusqu’à ce que l’empereur Henri-l’Oiseleur fonda des villes, que les souverains ses successeurs trouvĂšrent plus commodes et plus sĂ»res. L’antique chĂąteau de Salz fut peu Ă  peu abandonnĂ©, et remis enfin, avec tout son territoire, Ă  l’évĂȘchĂ© de WĂŒrzbourg. L’empereur Othon III, qui affectionnait ce chĂąteau d’une »Ml Carls des Grofsen lĂ€ngere Anwesenheit auf der Saalburg fĂ€llt in die Jahre 780 — 90; hier brachte er mehrere Winter und Herbste zu und unterhielt sich mit dem Waidwerk; hier empfing dieser Kaiser den Bischof Jesse von Amiens und den Grafen Helingaudus, nebst den Gesandten des griechischen Kaisers Nicephorus, nĂ€mlich den Bischof Michael, den Abt Petrus, und den Geheimschreiber Callistus. Auch Fortunntus, Patriarch von Grade, Patriarcha Gradensis i. e. von Istrien, Venedig etc. kam um diese Zeit auf die Salzburg, um von dem Kaiser HĂŒlfe zu erflehen gegen die Herzoge von Venedig, Johann und Mauritius; er begleitete seine Bitten mit vielen Geschenken an Kostbarkeiten und licliqiiien vieler Heiligen, welche Carl nach seinem Dom in Aachen bringen liess und hier, auf dieser berĂŒhmten Burg schlofs der Kaiser, nach drei und dreißigjĂ€hrigen Kriegen, im Jahre 803 einen Frieden mit Sachsen. ln demselben Jahre erließ er von hier aus, nachdem er viele angesehene geistliche und weltliche Herren auf die Saalburg zur Berathung berufen hatte, jene ZusĂ€tze zum salischcn Gesetze, welche unter dem Namen Capitularia Caroli Magni linperatori8 bekannt sind. Im Herbst 820 kam Carl des Großen Sohn, Ludwig der Fromme, mit grossem Gefolge auf die Saalburg, und belustigte sich mit der Jagd in den nahen, damals bedeutenden Forsten, und nachdem er im Jahre 833 seinen Sohn, Ludwig von Bayern, zum Frieden gezwungen hatte, kam er abermals auf die Saalburg, wo ihn seine Gemahlin Juttu Judith empfing, und wo er den neapolitanischen Gesandten Audienz er- theilte. Kaiser Ludwig der Deutsche hielt sich 841 nach der Schlacht von Fontenai eine Zeitlang auf der Saalburg auf, von wo er sich nach Schwaben begali, aber schon im folgenden Jahre kam er wieder nach seiner Saalburg und hielt einen Reichstag daselbst. König Ludwig HI. wohnte von 877 bis 878 auf dieser Saalburg. Im Jahr 887 kam Kaiser Arnulph hieher und empfing daselbst die Gesandten der Sorben, die ihm Geschenke brachten, und sich unterwarfen. Otto 1. bestĂ€tigte auf der Saalburg dem Bisthum Freising einige Schenkungen im Jahre 940. So wurde bis in das zehnte Jahrhundert diese berĂŒhmte Kaiserburg von frĂ€nkischen und deutschen Kaisern und Königen bestĂ€ndig bewohnt, und besucht, bis K. Heinrich der logier StĂ€dle grĂŒndete, welche die nachfolgenden Herrscher bequemer und sicherer fĂŒr ihren Aufenthalt fanden; so wurde denn auch das ehrwĂŒrdige Kastellum Salz nach und nach verlassen und endlich mit dem ganzen Salzgau an WĂŒrzburg verschenkt, Kaiser Otto 111., der diese Burg ungemein schĂ€tzte und 4 26 maniĂšre toute particuliĂšre, qu’il n’appelait que son chĂąteau et que sa rĂ©sidence, fit hommage Ă  son beau-frĂšre Ezzon de Lorraine, de plusieurs des domaines appartenant Ă  ce chĂąteau; il y comprit mĂȘme la ville d’Obersalza aujourd’hui Neustadt, sur la Saale. CĂ©dant enfin, en l’an 1000, aux priĂšres d’HĂ©ribert, archevĂȘque de Cologne, de Henri, Ă©vĂȘque de WĂŒrzbourg, des deux frĂšres et comtes de Rottenbourg, ensuite du duc Bernard de Saxe, il donna Obersaal Neustadt, avec toutes ses dĂ©pendances, Ă  l’évĂȘque Henri de Wurzbourg Ă  cause de ses grnnds mĂ©rites et pour le salut de son pĂšre, de sa mĂšre, l’impĂ©ratrice douairiĂšre ThĂ©ophanie, en en exceptant toutefois le chĂąteau de Saalbourg; car les empereurs le conservĂšrent encore long-temps pour y garder un pied Ă  terre. Henri H et Conrad II habitĂšrent aussi souvent ce chĂąteau, et en dotĂšrent richement la chapelle de saint Boniface. Ce monument remarquable devint par l’évĂȘque Adalbert , comte de Laimbach et de Scherdingen, prĂ©dĂ©cesseur de saint Bruno, propriĂ©tĂ© de l'archevĂȘchĂ© de Wurzbourg, sous l’administration de Gebfredus, comte de Henneberg. Les Ă©vĂȘques ses successeurs emportĂšrent avec l'autel de saint Boniface les plus beaux ornements du chĂąteau et de sa chapelle, qu’ils firent transporter Ă  leur rĂ©sidence de Marienberg, prĂšs de Wurzbourg. DĂšs cet instant, le chĂąteau et l’église furent administrĂ©s par des intendants, dont est descendue la famille des baillis de Salz- bourg. Le magnifique chĂąteau de Salzbourg a appartenu Ă  plusieurs gentilshommes, soit par vente, soit par Ă©change, jusqu’en 1586. Il fut dĂ©truit par un incendie le 18 aoĂ»t; Ă  la suite de cet Ă©vĂ©nement il devint, avec ses dĂ©pendances, la propriĂ©tĂ© des comtes de Reuss, de la branche cadette, qui en firent l’acquisition. Le chĂąteau et la chapelle de saint Boni- face ont considĂ©rablement souffert par les flammes. Plus tard encore le chĂąteau eut plusieurs propriĂ©taires divers. Les baillis de Salzbourg vendirent leur part en 1796 au baron de Lochner-Huettenbach. Celui-ci le revendit au comte de Harxthausen, qui est malheureusement mort depuis, et qui habitait sa campagne de Ncuhauss, situĂ©e au pied de la montagne. Cet homme, animĂ© d’un sentiment profond et patriotique pour les beaux-arts de son pays, avait l’intention de faire de grands sacrifices pour la conservation de cette ruine importante, et, Ă  cet effet, il vint voir l’auteur pendant l’automne de l’annĂ©e 1842, afin de s’entendre avec lui sur la restauration du chĂąteau dont nous donnons dans cette planche la vue de la façade Ă  pignon. Les belles ruines de cet ancien chĂąteau impĂ©rial, imposantes mĂȘme dans leur Ă©tat d’anĂ©antissement, sont situĂ©es sur le penchant d’une montagne plantĂ©e de vignes et au sud de la Saale. Au pied de la montagne se trouve la petite ville de Neustadt Ober-Saal, d’oĂč l’on peut gravir commodĂ©ment la hauteur qui la couronne. sie nur sein Kastell und Sitz nannte, verehrte mehrere zur Burg gehörige Doraainen summt Obersalza das heutige Neustadt an der Saale seinem Schwager Ezzo von Lotharingen, bis er endlich im J. 1000 auf FĂŒrbitte Heriberts, Erzbischofs von Cöln und Bischofs Heinrich von WĂŒrzbĂŒrg, beide BrĂŒder und Grafen von Rottenburg, dann des Herzogs Bernhard von Sachsen, Obersaal Neustadt mit allem dazu gehörigen Lande, dem ganzen Saalgau dem Bischof Heinrich von WĂŒrzburg seiner vielen Verdienste wegen und zum Seelenheil des verstorbenen Kaisers, seines Vaters, und seiner Mutter, der ver- wittweten Kaiserin Theophania, schenkte, jedoch mit Ausnahme der Burg Saalburg; denn diese behielten die Kaiser noch lange zu ihrem Absteigquartier. Heinrich der II. und Conrad II., der Salier, besuchten sie noch oft und beschenkten die ßonifuciuskapclle reichlich. Durch Bischof Adalbert, einem Grafen von Laimbach und Scherdingen , den Vorfahrer des heil. Bruno, kam diese berĂŒhmte Kai- ! serburg in Besitz des Hochstifts WĂŒrzburg, unter Gebfredus, ! Grafen von Henneberg. Die spĂ€tem Bischöfe liefsen, nebst dem Altar des heil Bonifacius auch noch die schönsten Sachen aus der Burg und Kapelle nach ihrer Residenz Marienberg bei WĂŒrzburg bringen. Die Burg und Kirche wurde nun von Vögten verwaltet, wovon das Geschlecht der Vögte von Salzburg herstammt. Durch Tausch und Verkauf kam diese herrliche Burg endlich an mehrere Edclleute, bis sie im Jahr 1586 den 18. August gröfstentlicils abbrannte und dadurch die umliegenden GĂŒter an die Grafen ReuTs jĂŒngerer Linie kamen, welche sie durch Kauf an sich brachten ; durch den Brand hat der Kaiserbau und die Bonifaciuskapelle ausserordentlich gelitten. Weiterhin kam diese Burg in mehrere HĂ€nde; denn auch die Vögte von Salzburg verkauften im Jahre 1796 ihren An- theil an den Freiherrn Lochner von HĂŒttenbach und dieser wieder an den, leider jetzt verstorbenen Grafen von Harxthausen , der am Fusse des Berges auf seinem Gute Ncuhaufs wohnte. Dieser kunstsinnige und um die deutsche Sache hochverdiente Mann wollte viel fĂŒr die Erhaltung dieser wichtigen Ruine thun, und zu diesem Zweck den Autor noch im SpĂ€tsommer des Jahres 1812 zu NĂŒrnberg besuchen um mit ihm ĂŒber diesen Gegenstand RĂŒcksprache nehmen zu können und den Frachtbau, dessen Giebelseite in Flatte I. gegeben ist, sofort herzustellen. Die herrlichen Ruinen der alten Kaiserburg liegen, noch in ihrem Verfall imponirend, auf dem Anhang eines mit Wein bepflanzten Berges, sĂŒdlich von der Saale. Am Fufs des Berges liegt das StĂ€dtchen Neustadt, Ober-Saal, von wo aus man den Berg ganz bequem besteigen kann. 4XK-^- - -. » fr 27 9 Dans le lointain dĂ©jĂ  ce chĂąteau produit un coup d Ɠil imposant par scs colossales murailles et ses grosses tours ; mais l’intĂ©rĂȘt augmente puissamment lorsqu’on arrive au pied du monument mĂȘme, dont la construction antique semble sortir et s’élever du sein de la terre. Au milieu de cette architecture byzantine, la grande porte d’entrĂ©e produit surtout une forte impression sur le spectateur a cause de sa forme fantastique et pittoresque. En entrant par cette porte dans l’intĂ©rieur du chĂąteau, on aperçoit aussitĂŽt la partie que nous donnons dans cette planche. Cette partie constitue, Ă  proprement dire, le Domus principalis, les appartements d’honneur nommĂ© dans le pays la Monnaie. Ce bĂątiment, le plus beau de tous ceux que contient le chĂąteau, attire une attention particuliĂšre. Construit en grĂšs verdĂątre et d’une helle qualitĂ©, il doit Ă  son exposition orientale sa belle conservation; l’ornemontation mĂȘme offre encore toute sa puretĂ© et son expression primitives. L’architecture et ses dĂ©tails se dĂ©tachent vigoureusement sur le ciel , ce qui produit un efTct des plus pittoresques. La fenĂȘtre que nous donnons dans cette planche est composĂ©e de deux divisions principales. Chacune d'elles est subdivisĂ©e en deux haies, couronnĂ©es d'une corniche, dont la gorge est enrichie d’un ornement courant, composĂ© de feuilles de lierre. Trois colonnes forment cette subdivision. Elles sont soutenues par trois consoles engagĂ©es et ornĂ©es de feuillages, qui complĂštent cet ensemble d’un goĂ»t parfait. Les trois ouvertures couronnĂ©es d’ogives, ornĂ©es de moulures fort simples et en retraite, sont formĂ©es par deux colonnes isolĂ©es adossĂ©es contre un montant de peu d’épaisseur. Les chapiteaux de ces colonnes n'ont point de tailloir; ils sont variĂ©s, et chaque motif est aussi beau qu’original. Les rosaces Ă  jour, placĂ©es dans le haut sur l’axe des colonnes, sont Ă©galement dans le style byzantin. A une composition ingĂ©nieuse et agrĂ©able tous les ornements joignent encore l’exĂ©cution la plus ferme et la plus durable. lis sont certainement capables d’inspirer de nouveaux motifs Ă  un architecte de goĂ»t et de gĂ©nie. PI. 2. F, g. “> c, d, e, /. Chapiteaux reprĂ©sentĂ©s dans la planche prĂ©cĂ©dente, mais sur une plus grande Ă©chelle. On voit par ce style et surtout par les ogives que ces constructions et particuliĂšrement la porte appartiennent au IX* siĂšcle, quelles ont Ă©tĂ© Ă©levĂ©es pendant le rĂšgne de Charlemagne, et que dans la suite le souvenir de leur puissant fondateur a fortement contribuĂ© Ă  leur conservation, jusqu’à ce qu’enfin le feu vint les dĂ©truire. DieseBurg gewĂ€hrt aelinn ans der Ferne durch ihre großartigen Mauermassen und ThĂŒrme einen iinpossanten Anblick, aber noch mehr wird das Interesse gesteigert, wenn man vor dem Bauwerk selbst steht, und die Bau - Constructionen einer lĂ€ngst vergangenen Zeit, gleichsam dein Schoos der Erde entstiegen, erblickt. Enter der durchgehende byzantinischen Architectur macht vor Allein das grosse Burgthor durch seine phantasiereiche, malerische Form einen gewaltigen Eindruck. Tritt man durch dasselbe in das Innere der Burg, so wird nan bald die Partieen gewahr, welche die Abbildung hier zeigt es ist das eigentliche Domus principalis, allgemein die MĂŒnze am Orte Geldiniinze genannt. Dieses GebĂ€ude, das schönste von den noch vorhandenen, zieht die Aufmerksamkeit besonders auf sich ; es ist von feinem grĂŒnlichen Sandstein, und durch seine östliche Lage gegen die Unbilden der Witterung so geschĂŒtzt, dafs selbst die ganze Ornamentik noch alle ihre SchĂ€rfe und Reinheit hat. Einen besonders malerischen Effect macht das Durchblicken der Luft durch die Ruinen und durch die zierlich durchbrochene Arbeit. Das Fenster besteht aus zwei Hauptabteilungen , wovon jede wieder in zwei Oeffnungen getlieilt ist, einem Gesims, in dessen schrĂ€ger Einziehung ein zierliches Ornament aufliegt, welches dein immergrĂŒnen Eplieu narhgebildet ist; dann drei SĂ€ulen mit zierlich dekorirten Consolen, die halbrund hervorspringen und das geschmackvolle Ganze vollenden. Die OefTnungen mit Spitzbogen construirt und mit einfachen rĂŒckwĂ€rts springenden Profilen, enthalten eine SĂ€ule, die ganz rund und frei steht, und nur durch eine KĂŒckwnnd geschĂŒtzt wird. Die CapitĂŒle treten ohne Platten hervor und haben durchaus verschiedene Motiven, deren jedes gleich schön und originell ist. Die oberhalb der Fenster befindlichen Kreise sind ebenfalls im byzantinischen Style gehalten. SĂ€inmtliche Ornamente verbinden mit einer geistreichen gefĂ€lligen Composition , die solideste und krĂ€ftigste AusfĂŒhrung und geben gewifs dem geistreichen BaukĂŒnstler reichen Stoff zu Motiven seiner Bauwerke. PI. 2. Fig. a, b, c, d, e, /. CapitĂ€le im vorgrösserten Maafs- stabe von der vorigen Platte; man sieht hier in diesem Styl besonders an den Spitzbögen sehr deutlich, dafs die Bauwerke, namentlich das Thor, in das 9. Jahrhundert gehören und unter Kaiser Karl erbaut worden sind, dafs selbst in der Folgezeit die hohe Achtung vor ihrem grossen Erbauer zu ihrer Erhaltung beitrug, bis das Element des Feuer sie zerstörte. 9 4 26 »M» Style gothique. PI. 3. Fig. a. Le magnifique tombeau de saint SĂ©balde c’est ainsi qu’on nommait ce tombeau Ă  la fin du X\'e siĂšcle, copiĂ© d'aprĂšs un dessin sur parchemin de Veit Stoss, et de 5 pieds ou l m 56 de hauteur. Ce dessin appartient actuellement Ă  l'auteur. Il offre un document curieux pour la biographie de Pierre Vischer, comme artiste, et pour sa participation comme tel Ă  la composition et Ă  l'exĂ©cution du tombeau de saint SĂ©balde. Les diffĂ©rents styles et caractĂšres qu’on remarque dans les Ɠuvres de Pierre Vischer et dans ses ouvrages en bronze ont induit des artistes et des critiques en erreur; on lui a attribuĂ© une quantitĂ© de crĂ©ations qui ne lui appartiennent pas. Mais aussi on lui en a contestĂ© beaucoup qui portent d’une maniĂšre certaine son nom ou son chiffre. MalgrĂ© qu’on ait beaucoup Ă©crit et beaucoup disputĂ© sur ce sujet, il n'est pas Ă  notre connaissance qu’aucun des partis ait rĂ©ussi Ă  embrasser ce sujet sous son vĂ©ritable point de vue. Nous nous permettrons donc d’exposernos propres motifs, que nous basons sur l’histoire, sur l’expĂ©rience et sur notre propre critique, motifs qui, nous l'espĂ©rons, lĂšveront tous les doutes et qui accorderont entre eux tous les partis. Comme Pierre Vischer n'a eu que cinq fils connus, dont Hermann, Jean, Paul et Jacob seuls ont travaillĂ© avec lui dans son atelier, il est facile de comprendre que dans leurs ouvrages il rĂšgne un gĂ©nie et un style diffĂ©rents, quoique ce gĂ©nie et ce style diffĂ©rassent peu entre eux. Mais cette circonstance est insuffisante, et il faut considĂ©rer encore que du temps de Pierre Vischer, ainsi que dans le nĂŽtre aujourd'hui, on employait dans les fonderies des modĂšles en bois, et que la sculpture sur bois formait une branche d’art particuliĂšre. Mais Pierre Vischer n’était pas lui-mĂȘme un artiste sculptant le bois, il ne modelait qu’en cire; pour de grands sujets qui ne pouvaient pas ĂȘtre modelĂ©s en cire, et peur lesquels on ne peut employer que des modĂšles en bois, on avait besoin d’un sculpteur trĂšs-habile dans l’art de sculpter le bois. On se demande Ă  quel autre artiste cĂ©lĂšbre de ses contemporains que Veit Stoss, il aurait pu s’adresser, Veit Stoss qui n’était pas seulement un excellent peintre et dessinateur, mais aussi un architecte et un statuaire distinguĂ©, qui avait alors l’atelier le plus considĂ©rable de Nuremberg, d'oĂč sortirent les plus excellentes sculptures en bois, telles que autels, rĂ©tables, chapiteaux, stalles, statues de saints, candĂ©labres, etc., envoyĂ©s en tous lieux Ă  la ronde. Nous reconnĂ»mes de suite, lors d’une visite que nous fĂźmes Ă  Magdebourg en 1825, le gĂ©nie et le style de Veit Stoss dans le magnifique tombeau de l’archevĂ©- Deutscher gothlseher Styl. PI. 3. Fig. a. St. Sebalds Prachtgrab damals so genannt nach einer 5 Fufs hohen Zeichnung auf Pergament von Veit Stoss — im Besitz des Verfassers, ein interessanter Beitrag zu seiner Geschichte als KĂŒnstler und zu seinem kĂŒnstlerischen Antlieil an erwĂ€hntem Sebaldus Grabmal. Durch die verschiedenen Style und Manieren in Peter Vi- schers zahlreichen Kunst- und Gufswerken sind selbst KĂŒnstler und Kenner irre geleitet worden, und es ist ihm vieles zugeschrieben worden, was nicht von ihm ist, aber auch vieles abgesprochen worden, an dem doch bestimmt sein Name oder Monogramm vorkommt. So viel ilun darĂŒber geschrieben und gestritten worden ist, so ist es doch meines Wissens noch keiner Partei gelungen die wahre Ansicht der Sache zu erfassen. Ich erlaube mir daher meine, auf Geschichte , Erfahrung und SelbstprĂŒfung gestĂŒtzten GrĂŒnde vorzutragen, die, wie ich hoffe, alle Zweifel heben, und alle Parteien in einer Ansicht vereinigen sollen. Da Peter Vischer, so viel bekannt, fĂŒnf Söhne hatte, von welchen aber nur Hermann, Hans, Paul und Jacob bei ihm, in seiner VVcrkstĂ€tte, beschĂ€ftigt waren so ist zwar leicht einzusehen, dafs ihre verschiedenen Arbeiten in Geist und Manier von einander, wenn auch nur unmerklich verschieden waren; allein der Umstand ist noch nicht genĂŒgend, es mure vielmehr in Betracht gezogen werden, dass zu P. Vischers Zeiten wie jetzt noch in den unsrigen in den Gicfscreien hölzerne Modelle angewendet wurden und Holzschnitzerei ein besonderes Kunstfach bildete. P. Vischer aber selbst war kein solcher KĂŒnstler; er modellirte blos in Wachs, zu gröfsern GegenstĂ€nden aber, wo Wachs nicht ausreicht, und blos Holz- Modelle angewandt werden können, bedurfte er eines Bildhauers, eines Meisters in Holzschnitzerei, und an wen konnte er sich damals anders wenden, als an seinen kunstberĂŒhmten Zeitgenossen, Veit Stoss, der nicht allein vortrefflicher Maler und Zeichner, sondern auch ausgezeichneter Architekt und Figurist war, der damals die bedeutendste KunktwcrkstĂ€tte in NĂŒrnberg hatte, aus der die vortrefflichsten Holzschnitzarbeiten an AltĂ€ren, AufsĂ€tzen, ChorstĂŒhlen, Heiligenbildern, Leuchtern etc. hervorgingen, welche weit und breit versendet wurden. Ich erkannte bei meiner Anwesenheit zu Magdeburg im Jahre 1825 an dem herrlichen Grabmal des Erzbischofs Ernst von Magdeburg in dem dortigen Dom, welches Peter -»0*-»—-——-. IWM» 31 9 que Ernest de Magdebourg, qui se trouve dans le dĂŽme de cette ville, et que Pierre Vischer avait fondu en l’annĂ©e 1497. Le tombeau du comte Hermann VIII et de sa femme Elisabeth, fille du margrave Albert-Achille de Brandebourg, placĂ© dans l’ancienne Ă©glise collĂ©giale de Roemhild, ensuite le tombeau du comte Othon IV de Henneberg, dans la mĂȘme Ă©glise, sont des ouvrages sortis des fonderies de Pierre Vischer. Lorsque nous les visitĂąmes en 1828, nous reconnĂ»mes immĂ©diatement dans ces fontes, le gĂ©nie et le style de Veit Stoss, et d’une maniĂšre d’autant plus certaine que les attributs des Ă©vangĂ©listes avaient prĂ©cisĂ©ment les mĂȘmes dimensions que ceux du monument de Magdebourg, citĂ© plus haut, et qu’ils semblaient avoir Ă©tĂ© coulĂ©s sur le mĂȘme modĂšle. Les deux monuments ont de plus les mĂȘmes motifs, quoique celui du dĂŽme de Magdebourg offre plus de richesse, et que la figure de l’évĂȘque soit en ronde bosse et reprĂ©sentĂ©e couronnĂ©e d’un baldaquin appelĂ© tabernacle du temps de Pierre Vischer, tandis que les figures du comte Hermann et de sa femme ne sont exĂ©cutĂ©es qu’en bas-relief. Ces monuments, vrais trĂ©sors d’art, sont restĂ©s inconnus jusqu’à prĂ©sent, parce que lloerahild n’est point frĂ quentĂ© ni par des artistes ni par des critiques. Nous les signalons comme les Ɠuvres de Pierre Vischer au public qui s’intĂ©resse aux arts, et qui recevra, nous l’espĂ©rons, notre communication avec une juste reconnaissance. Les fonts baptismaux du dĂŽme de Wittenberg et plusieurs autres ouvrages du mĂȘme genre ont Ă©tĂ© fondus sur des modĂšles de Veit Stoss ; c’est ce que prouvent tous les dĂ©tails des moulures, les feuilles rampantes, les fleurs, etc. Il ne faut pas croire qu’on veuille rabaisser la cĂ©lĂšbre famille d’artistes de P. Vischer, dont le talent comme modeleur et comme fondeur est incontestablement Ă©tabli. Mais, comme nous l’avons dit plus haut, ce n’est que lorsqu’il est question de modĂšles qui ne pouvaient ĂȘtre exĂ©cutĂ©s qu’en bois que nous voyons paraĂźtre partout la conception et l’exĂ©cution de Veit Stoss ; il est prouvĂ© que ces modĂšles, ainsi que beaucoup d'autres qui ont servi aux ouvrages de fonte de Visclier, sont de Veit Stoss, parce que pendant l’époque si riche en crĂ©ations d’objets d art de Pierre Vischer, 1 il n’y avait pas d’autre statuaire ni d’autre modeleur distinguĂ© Ă  Nuremberg, et que Vischer se sera adressĂ© Ă  coup sĂ»r au maĂźtre le plus renommĂ© do la ville. C est ainsi, par exemple , que la belle statue du comte Othon IV a Ă©tĂ© sculptĂ©e en bois par Veit Stoss et fondue et ciselĂ©e par Pierre Visclier *. -l- // ’ "’d il .ni H ’1 Beaucoup d’autres ouvrages renommĂ©s sont encore sortis des ateliers de Pierre Vischer de Nuremberg, le monument de l’évĂ©que Jean, dans le dĂŽme de Breslau , par exemple, celui de l’électeur Vischer im J. 1497 gegossen hatte, sogleich den Geist und V Styl von Veit Stofs. Die Grabmale Graf Hermann VIII. und seiner Gemahlin Elisabeth, Tochter des Markgrafen Albrecht Achilles von Brandenburg, in der ehemaligen Stiftskirche zu Römhild, dann das Grabmal des Grafen Otto IV. von Henneberg in derselben Kirche sind Arbeiten, aus Peter Vischers GiefshĂŒtte hervorgegangen. Bei meiner dortigen Anwesenheit im J. 1828 erkannte ich gleichfalls in diesen Gufswerken Veit Stofs’s Geist und Manier, um so gewisser, da sogar die Attribute der Evangelisten, mit jenen an dem obenerwĂ€hnten Magdeburger Grabdenkmal nicht nur einerlei Gröfse haben und aus einer Form gegossen zu seyn scheinen, und ĂŒberdies beide DenkmĂ€ler einerlei Motive haben, obschon das Magdeburger bedeutend reicher gehalten und die Figur des Bischofs erhaben, und unter einem Bilderdach zu P. Vischers Zeit Tabernakel genannt dargestellt ist, wĂ€hrend die Bildnisse Graf Hermanns und seiner Gemahlin nur en basrclief ausgefĂŒhrt sind. Diese DenkmĂ€ler, wahre KunstschĂ€tze, sind bisher, da Römhild ausser allem Kunstverkehr liegt, der Beachtung entgangen; ich habe solche als Vischer’sche Kunstwerke der Kunstwelt wiedergegeben, in der sie gewifs gerechte Anerkennung finden werden. Auch das Taufbecken in der Domkirche zu Wittenberg und mehrere Ă€hnliche Arbeiten sind nach Modellen von V. Stofs gegossen, was alle Details der Gliederungen, der Krappen, Blumen etc. beweisen. Damit soll aber keineswegs der wĂŒrdigen KĂŒnstlerfamilie P. Vischers zu nahe getreten seyn, deren Talent in Formen und Giefsen unbestritten dasteht. Nur, wie Oben gesagt, wo von Modellen die Rede ist, dio nur in Holz ausgefĂŒhrt werden konnten, tritt ĂŒberall V. Stofs’s Geist in Auffassung und AusfĂŒhrung hervor; und dafs diese und so viele andere Modelle zu Vischers GuTsarbeiten, wo nĂ€mlich Wachsmodelle nicht ausreichten, von V. Stofs sind, geht schon aus der Thatsachc hervor, daTs in der Vischer’- schen Kunstperiode weiter kein ausgezeichneter Bildhauer und Modellist in NĂŒrnberg war, und Vischer sich zu seinen Arbeiten auch gewifs nn den ausgezeichnetsten Meister gewendet haben wird. So ist z. B. die herrliche Statue des Grafen Otto IV. von V. Stofs in Holz geschnitzt und von P. Vischer * gegossen und ciselirt. * Von der Vischerschen Werkst&tte in NĂŒrnberg sind noch viele bekannte Werke ausgegangen, wie i. B. du Grabmal Bischofs Johann na Dom in Breslau, des KurfĂŒrsten Joachim in Berlin, die Grab- -M»dt Ml 30 mm 'MmĂŒ Mais la riche dĂ©coration entrelacĂ©e et si variĂ©e dn tombeau de saint SĂ©balde, les petites figures, les chapiteaux, les bas- reliefs, les candĂ©labres, ensuite les apĂŽtres, tout cela est de Yischer ou de son fils aĂźnĂ© Hermann, qui, dit-on, surpassait de beaucoup son pĂšre en talent. Tous ces accessoires ont Ă©tĂ© modelĂ©s en cire; cela est certain, parce qu’ils ne portent pas trace de ciselure. 11 en est de mĂȘme du bas-relief de l’évĂȘque Antoine Kress, mort en 1513, qui est un vrai chef-d’Ɠuvre; du beau monument de M. TĂŒcher, dans l'ancienne paroisse de Saint-Ulrich Ă  Ratisbnnne, et du magnifique tombeau de Gautier de Cronberg, grand-maitre de l'ordre des chevaliers teu- toniques, successeur d’Albert de Brandebourg, tombeau qui se trouvait autrefois dans la chapelle de l’ordre Ă  Mergentheim, r et commandĂ© dans le style de l’époque Ă  Pierre Yischer, du vivant du grandmaitre. Nous dĂ©couvrĂźmes ce charmant monument dans l'ile dite de la chapelle Ă  Monrepos, prĂšs Ludwigsburg. Il avait Ă©tĂ© placĂ© en plein air. Ce tombeau doit ĂȘtre apportĂ© Ă  Stuttgart, et placĂ© dans un musĂ©e. !i Yeit Stoss Ă©tait plus connu de ses contemporains que Pierre ! Yischer, car ses ouvrages Ă©taient connus et recherchĂ©s dans ij toute la chrĂ©tientĂ©. Les beaux autels qu’il exĂ©cutait n’avaient Jj pas leurs pareils. Ses meilleurs ouvrages, qui se trouvaient Ă  Nuremberg dans l’église Sainte-Marie, dans celles des Augu- stius et des CarmĂ©lites, n’existent malheureusment plus. Mais ! son magnifique devant d’autel Ă  Schwabach, un christ de l’ancienne ville impĂ©riale de Rottweil dans le royaume de YVir- temberg, son beau christ de l’église de Saint - SĂ©balde de Nuremberg, sa madonne dans l’acadĂ©mie de cette ville, son chapelet de la chapelle du chĂąteau de Nuremberg, sont encore existants comme de vĂ©nĂ©rables tĂ©moins de l’art ancien. Un sort fatal poursuivit sa Salutation angĂ©lique, placĂ©e dans le choeur de l’église de Saint-Laurent Ă  Nuremberg, et qui tomba en morceaux il y a plusieurs annĂ©es. Cet ouvrage fut rĂ©parĂ© d’aprĂšs notre conseil par M. Rottermund, statuaire. L’adresse et le talent de Yeit Stoss ne purent Ă©chapper au cĂ©lĂšbre SĂ©balde Schreier. Il fit faire par le cĂ©lĂšbre artiste dessins pour un tombeau projetĂ© pour les exĂ©cuter ensuite en bronze. Un dessin de la main de Yeit Stoss se trouve, comme nous l’avons dit plus haut, dans la possession de l’auteur. Joachim, Ă  Berlin; les tombeaux des deux Ă©lecteurs de Saxe, FrĂ©dĂ©ric le Sage et Jean le Constant, dans l'Ă©glise castrale de Wittenberg; celui de l’électeur Albert de Mayence, b Ascbaffenbourg, et beaucoup d'autres b Bamberg, b Wurzbourg, Eicbstaedt, b El 1- wangea, etc. -——- Aber die reich verschlungenen Decorationen aller Art am Sebaldsgrabmal, die kleinen Figuren, Capitale, Basreliefs, LichtertrĂ€ger, dann die Apostel sind von Yischer, oder von seinem altern Sohne Hermann, der seinen Yater weit ĂŒbertroffen haben soll, in Wachs modellirt, was schon an der un- ciselirten Arbeit zu erkennen ist; dies ist auch der Fall bei dem Basrelief des Probstes Antonius Krefs gest. 1513, einem wahren MeisterstĂŒck, dann bei der vortrefflichen Tu- clier'schen Tafel in der alten Pfarrkirche zu St. Ulrich in Regensburg, und an dem ausgezeichnet schönen Grabmal des Deutsch - Ordens - Grofsmeisters Walther von Cronberg, Nachfolgers des auf den Orden verzichtenden Grofsmeisters Albert von Brandenburg, welches sich ehemals in der Or- densknpelle zu Mergentheim befand, und von dem Grolsmei- ster, im Geiste seiner Zeit, noch bei Lebzeiten bei P. Yischer bestellt wurde; dieses herrliche Denkmal entdeckte ich auf der Kapellen-Insel in Monrepos bei Ludwigsburg, als Spielerei im Freien aufgcstellt. Es soll jetzt, wie mir versichert wurde, in einem Kunstmuseum in Stuttgart aufgestellt werden. V. Stofs war zu seiner Zeit fast weiter bekannt, als es P. Yischer war, denn seine Arbeiten waren in der ganzen Christenheit bekannt und gesucht; seine herrlichen AltĂ€re hatten nicht ihresgleichen; leider sind seine besten Werke, welche sich zu NĂŒrnberg in der St. Marien-, in der Augustiner - und Karmeliterkirche befanden, nicht mehr vorhanden ; aber sein herrlicher Altarschrein in Schwabach, sein Christus in der ehemaligen Reichsstadt Rottweil im Wirtembergischen, sein trefflicher Christus in der St. Sebalduskirche in NĂŒrnberg, seine Madonna in der dasigen Kunstschule, sein Rosenkranz in der Kaiserkapelle auf der Burg sind erhalten worden , als ehrwĂŒrdige Zeichen alter Kunst. Ein eigenes Schicksal traf seinen englischen Grufs, der im Chor der St. Lorenzkirche aufgehangen, vor mehreren Jalireu herabstĂŒrzte und in viele StĂŒcke zerbrach. Dieses Werk V. Stofs’s wurde auf meine Y’eranlassung durch den Bildhauer Rottermund wieder hergestellt. V. Stofsens Kunstgeschick und Talent konnte dem berĂŒhmten Sebald Schreier nicht entgehen er liefe sich von dem berĂŒhmten Meister Zeichnungen zu seinem projectirten Prachtgrab entwerfen, um dieselben sodann in Bronze auszufĂŒhren ; und eine solche Zeichnung von V. Stofsens eigner Hand befindet sich, wie schon oben erwĂ€hnt, im Besitz des Yerfassers. male der beiden sĂ€chsischen KurfĂŒrsten Friedrich des Weisen und Johanns des BestĂ€ndigen in der Schlosskirche In Wittenberg, KurfĂŒrsten Albreeht von Mainz ln AschalTenburg, eben so viele in Bamberg, WĂŒrzburg, EichstĂ€dt, Ellwangen etc. 31 Mais comme, d’aprĂšs le projet de Veit Stoss, l’élĂ©vation du monument eĂ»t Ă©tĂ© de prĂšs de soixante pieds, et nous en donnerons des dĂ©tails dans Les livraisons suivantes, qu’en outre, par sa grande complication, il serait revenu trop cher, on conserva Ă  la vĂ©ritĂ© la composition de la partie infĂ©rieure du tompeau, et Vischer la dĂ©cora dans le style de la renaissance, nommĂ© aussi style italien, et qui, vers cette Ă©poque, remplaça le vĂ©nĂ©rable style germanique ou gothique. Mais le sommet, si dĂ©licieusement composĂ© par feit Stoss, tel qu on le voit dans ses dessins, ne rĂ©ussit pas Ă  Pierre Vischer. Car le couronnement du tombeau de saint SĂ©baldc est la partie la moins bien conçue de cette Ɠuvre cĂ©lĂšbre. Ce couronnement tabernacle ne signifie et ne dit rien, et prouve que Vischer Ă©tait Ă©tranger Ă  l'architecture du style Ă  ogive. 11 rĂ©sulte de tout ce que nous venous de dire que les Vischer ne pouvaient pas faire euxmĂšincs modĂšles en bois. On ne peut par consĂ©quent leur attribuer ni la composition, ni le dessin, ni le modelage. L’ensemble de l’idĂ©e sortit de la tĂȘte du sculpteur, qui n’était autre, dans les diffĂ©rents cas et pour les ouvrages les plus importants que nous venons de citer, que Veit Stoss. C’est ce qui eut Ă©galement lieu pour les fondeurs des fameuses statues colossales en bronze du mausolĂ©e de l’empereur Maximilien 1er de l’église Sainte-Croix d’Inspruck, nommĂ©s Etienne et Melchior Godl et François Lendenstreich ou Lendenstrauch. Les memes circonstances se prĂ©sentĂšrent aussi pour Pierre Leeffler, appelĂ© Layminger, qui, ainsi que ses fils, n’étaient que fondeurs de dĂ©tail et fondeurs de cloches, et qu’on a pris faussement pour les fondeurs du monument de Maximilien *. Mais il est certain que les Vischer resteront infiniment supĂ©rieurs aux fondeurs que nous venons de nommer, ainsi que le prouvent les ornements, les apĂŽtres et mĂȘme les petites figures du tombeau de saint SĂ©balde, ainsi que le prouvent encore leurs autres ouvrages, qui certifient d’habiles modeleurs en cire et fondeurs en mĂ©taux. On doit encore remarquer dans le dessin de Veit Stoss, pour le tombeau de saint SĂ©balde, trois bas-reliefs d’une grande beautĂ© 1 Celui qui reprĂ©sente saint SĂ©balde allant Ă  Rome et rencontrant saint Willibald et saint Wunibald, qu'il admet dans sa sociĂ©tĂ© ; 2 Celui qui reprĂ©sente saint SĂ©balde et ses compagnons de voyage Ă©garĂ©s dans une montagne dĂ©serte, accablĂ©s de faim 1 presque tente d’attribuer des modĂšles de ces belles figures a Veit Stoss; car, si l’on compare leur caractĂšre avec celui de la statue d’Othon IV de Henneberg, dans l’eglise de Rocmhild, on sera Ă©tonnĂ© de la similitude de style qui existe entre eux. Da nun aber nach V. Stofsens Zeichnung und Projection das Monument beinahe 60 Fufs hoch , — in folgenden Heften das KĂ€ltere darĂŒber — und bei seiner grossen ComplicitĂ€t zu kostspielig geworden wĂ€re, so behielt man zwar die Motive der untern Abtheilung des Grabmals bei, und Vischer deko- rirte selbige im Renaissance-Styl auch welsche Manier genannt, welche um diese Zeit den ehrwĂŒrdigen deutschen Styl verdrĂ€ngt hatte, aber der Schlufs, welchen V. Stof» in seinen Zeichnungen so herrlich gelöst hat, wollte Vischer nicht gelingen; denn wirklich ist der Aufsatz am Sebaldsgrabmal der schwĂ€chste Theil des ĂŒbrigens mit Recht so berĂŒhmten Kunstwerkes. Dieser Grabhimmel Tabernakel ist nichtssagend und beweist, dafs Vischer in deutscher Architectur ein Fremdling war. Aus alle dem erhellet nun deutlich , dafs die Vischer ihre Modelle, sobald solche von Holz seyn niufsten, nicht selbst fertigen konnten ; weder Entwurf, Zeichnung, noch Form kann I ihnen in solchem Falle zugeschrieben werden. Die ganze Idee ging aus dem Kopfe des Bildhauers hervor, der in den hier angefĂŒhrten speziellen FĂ€llen und bei den wichtigsten Werken V. Stofs war ; und dies war auch der Fall bei den Giefsern der berĂŒhmten colossalen Erzstatuen ain Mausoleum des Kaisers Maximilian I. in der heil. Kreuz - oder Ilofkirche zu Insbruck , Stephan und Melchior Godl und Hans Lendenstreich oder Lendenstrauch ; noch mehr war es bei Peter Löffler, auch Layminger genannt, der nebst seinen Söhnen nur StĂŒck- und Glockengiefser war, und die man sĂ€nuntlich fĂ€lschlich als Giefser des kaiserlichen Monuments angegeben hat *. Aber immer stehen die \ iseber als KĂŒnstler weit ĂŒber den ebengenannten Giefsern, wie die Ornamente, Apostel und die kleinern Figuren am Sebaldsgrab und an andern ihrer Kunstwerke bezeugen, wo sie sich als gewandte Modellisten in Wachs und als tĂŒchtige Giefser erwiessen haben. Koch sind in V. Stofsens herrlicher Zeichnung zu dem Sebaldsgrab 3 ausgezeichnete Basreliefs zu bemerken, uls 1 wie St. Sebald die heiligen Willibald und Wunibald auf seiner Reise nach Rom findet und in seine Gesellschaft aufnimmt; 2 wie St. Sebald mit seiner Reisegesellschaft in ein wildes wĂŒstes Gebirge gerathen ist, und nebst derselben von Mn- * Fast möchte man zu der Meinung versucht werden, dass auch diese herrlichen Bilder im Modell Veil Stofs xuzuschreihen wĂ€ren, denn wenn man den Charakter Ottos IV. von Henneberg in der Stiftskirche in Römhild mit diesem vergleicht, sn mufs man aber die Aeha- lichkeit des Geistes in der AusfĂŒhrung staunen MI 30 I , i i ! ii * i, et de fatigue, et comment il console sa compagnie aprĂšs avoir fait une priĂšre Ă  la suite de laquelle un ange leur apporte des vivres ; 3 Celui qui reprĂ©sente saint Sebalde Ă  table avec saint Willibald et saint Wunibald. Dans le dessin, les apĂŽtres sont reprĂ©sentĂ©s sans attributs, circonstance frĂ©quente Ă  cette Ă©poque; peut-ĂȘtre V. Stoss ne voulut-il pas dĂ©terminer la hiĂ©rarchie des apĂŽtres d’une maniĂšre formelle, n’indiquer que vaguement ou hypothĂ©tiquement leur ordre. Les groupes d'enfants et d’animaux placĂ©s sur le sommet du soubassement ont une signification symbolique les petits chiens, par exemple, occupĂ©s Ă  jouer, signifient ici la fidĂ©litĂ© rĂ©ciproque; la lutte avec le dragon, le combat du bon avec le mauvais principe, le combat du christianisme avec ses adversaires; le petit garçon cherchant Ă  s’asseoir sur une boule, mais qui semble en ĂȘtre empĂȘchĂ© par un chien qui le caresse, reprĂ©sente l'homme qui se laisse dĂ©tourner de son vrai bonheur par les sens et la flatterie. Tous ces dĂ©tails, aussi bien que l’ensemble gĂ©nĂ©ral, sont dessinĂ©s d’une maniĂšre ravissante dans le style germanique du xve siĂšcle. L'exĂ©cution de ce dessin serait devenue un chef-d’Ɠuvre inestimable, comme on pourra le voir par les quatre planches qui paraĂźtront dans les livraisons suivantes. PI. 4. Fig. a. Chapiteau curieux, trouvĂ© en 1841 dans les ruines de Hohen-Urach, l’ancienne FĂčrstenburg ou de son fils, Evrard- le-Barbu, premier duc de Wirtemberg. Hohen-Urach, ce majestueux chĂąteau-fort des comtes de Hohen-Urach, fut achetĂ© par le Wirtemberg en 1265. 11 tomba en partage en 1442 au comte Louis, qui y fit faire beaucoup de constructions et y fixa son siĂšge. Le comte Evrard-le-Barbu choisit dans la suite Hohen-Urach pour son sĂ©jour favori; il Ă©tait nĂ© dans ce chĂąteau; on Ă©tait venu l’y chercher en grande pompe pour le baptiser dans l’église collĂ©giale de Saint-Amand de la ville d’Urach, situĂ©e au pied de la montagne sur laquelle est bĂąti le chĂąteau. C'est de Hohen-Urach qu’il donna dans j la suite plusieurs ordonnances pour le bien de son pays ; il embellit encore la ville et le chĂąteau et y cĂ©lĂ©bra magnifiquement son mariage. C’est dans ce chĂąteau qu’il conçut l’idĂ©e de fonder une universitĂ© Ă  Tubingue Ce chĂąteau , si cĂ©lĂšbre dans l’histoire, est maintenant en ruines. Cet Ă©tat est dĂ» aux hommes et non au temps. Dans le xviii e siĂšcle il Ă©tait encore debout et intact. Il fut enfin abattu, et les matĂ©riaux employĂ©s Ă  bĂątir le pavillon de chasse de Grafeneck et les Ă©curies de Rutschenhof. digkeit und Hunger geplagt wird , wie er seine Begleiter tröstet und nach einem Gebete von einem Engel mit Speise versehen wird ; 3 St. Sebald mit S. S. Willibald und Wunibald speisend dargestellt. Die Apostel sind in der Zeichnung ohne Attribute dargestellt, eine Eigenheit, die zur damaligen Zeit öfters vorkam; vielleicht wollte er den Rang der Apostel nicht bestimmt, sondern nur unmassgeblich andeuten. o- Die Thier- und Kindergruppen auf dem Simse des Postaments sind symbolischer Bedeutung z. B. spielende Hunde bedeuten hier gegenseitige Treue — der Kampf mit dem Drachen den Streit des guten mit dem bösen Princip, Kampf des Christenthums mit seinen Gegnern, — ein Knabe, der bemĂŒht ist, sich auf eine Kugel zu setzen, aber durch einen schmeichelnden Hund daran verhindert wird, den Menschen, der durch nichtige Sinnenlust oder Schmeichelei sich abhalten lĂ€fst, sein wahres GlĂŒck zu erfassen. Alles dies, so wie das Ganze, ist vortrefflich gezeichnet und im altdeutschen Style des 15. Jahrhunderts gehalten, und wĂŒrde, im Gufs ausgefĂŒhrt, ein unschĂ€tzbares Meister-Werk geworden seyn, wie aus den vier folgenden BlĂ€ttern in den nĂ€chsten Heften zu ersehen ist. PL 4. Fig. a. Interessantes CapitĂ€l, gefunden im Jahre 1841 auf der ehemaligen FĂŒrstenburg, nun Ruine Hohen-Urach, aus der Zeit des Grafen Ludwig von Wirtemberg oder seines Sohnes, des ersten Herzogs von Wirtemberg, Eberhard im Barte. Hohen-Uroch, diese ehemals grandiose Burg der Grafen gleichen Namens, erwarb Wirtemberg im Jahre 1265. Sie fiel im Jahre 1442 dem Grafen Ludwig zu, welcher auf ihr viele Bauten vornehmen liefs, und seinen festen, fĂŒrstlichen Sitz auf dieser Burg einrichtete. Graf Eberhard im Barte er- kohr in der Folge Hohen-Urach zu seinem Lieblingsaufenthalt; er war daselbst geboren und wurde von da mit grofsem Pomp abgeholt, um in dem St, Amandus-Stift der unten am Berg liegenden Stadt Urach getauft zu werden. Nun liegt diese historisch-merkwĂŒrdige Burg in Ruinen, nicht von der Zeit, sondern durch MenschenhĂ€nde dazu gemacht. Noch im 18. Jahrhundert stand sic vollkommen erhalten da. Sie wurde abgebrochen, und aus dein Material das Jagdschlofs Grafeneck und der Marstall auf dem Rutschenhof erbaut. '-» »n a +CK-V - - -SM-VJ 33 OC-**- ' L’original de ce chapiteau, que M. Eberlein a dessinĂ©, se trouve actuellement dans les bureaux de l’administration des forĂȘts d’Urach. Ce chapiteau est taillĂ© Ă  jour dans une pierre blanche et dure; la composition en est belle, les reliefs en sont dorĂ©s, ce qui prouve qu’on prĂ©fĂ©ra habiter plutĂŽt le chĂąteau que la ville; car cette derniĂšre est presque entiĂšrement bĂątie en bois et sans ornements aucuns il est probable que ce chapiteau appartenait Ă  la salle de cĂ©rĂ©monie ou d’honneur ou Ă  la chapelle de ce chĂąteau. Les arts furent accueillis au moyen Ăąge dans les chĂąteaux et les chĂąteaux-forts avec autant d’amour que dans les cloĂźtres et dans les villes impĂ©riales; c'est ce que prouve la Saalbourg, le chĂąteau de Nuremberg, de Holientubingue, d’Amhras, de Carlstein, de la Wartbourg et beaucoup d'autres. Dans la plupart de chĂąteaux des gentilshommes on trouve le contraire, quoique leurs propriĂ©taires fussent trĂšs-riches. Les ligures 6 et c appartiennent plutĂŽt au style byzantin. La seconde, c, qui n'existe plus, est tirĂ©e du chĂąteau des ducs de Wirtemberg. Voyez la cinquiĂšme livraison, pi. III, fi g. d. , de cet ouvrage. La premiĂšre reprĂ©sente le combat du lion avec le dragon, et se trouvait placĂ©e au-dessus de la chapelle Ă  l'occident. La rosace Ă©tait incrustĂ©e au-dessous de l’escalier principal en bois, qui conduissait aux salles d'honneur. Ces deux fragments, Ă  en juger par leur style et leur travail, sont plus anciens que ne le fait connaĂźtre l’inscription. 11 faut donc les placer bien antĂ©rieurement au xe siĂšcle, ce qui prouverait aussi l’antiquitĂ© de la maison de Wirtemberg. Fig. d. Frise courante de l’annĂ©e 1480, tirĂ©e du passage de la chapelle Saint-Nicolas dans l'Ă©glise cathĂ©drale d'Aix-la- Chapelle, du temps du landgrave Hermann de Hesse, archevĂȘque de Cologne, doyen d’Aix-la-Chapelle et de Saint-GĂ©rĂ©on de Cologne. Ce curieux ornement est complĂštement dans le i mĂȘme style que le chapiteau d’Uracli, dont nous avons donnĂ© plus haut la description. Il a Ă©tĂ© dessinĂ© par l’auteur, sur place, le 26 septembre 1826. PI. 5. Bas-relief ornant le tympan au-dessus de la petite porte d’une tour dite de la chapelle de Notre-Dame, actuellement paroisse succursale et Ă©glise du Gymnase de Rottweil, dans le cercle de la ForĂȘt-Noire, royaume de Wirtemberg. Ce beau bas-relief, reprĂ©sentant un chevalier et sa fiancĂ©e, est donnĂ© ici tel qu’il a Ă©tĂ© restaurĂ© ; car il Ă©tait fortement mutilĂ© eu quelques endroits. Il est d’une belle conception. La composition nous a tant plu que nous nous sommes proposĂ© de la donner dans ce recueil sur une Ă©chelle plus grande. Afin que Das Original dieses CapitĂ€ls, welches Eberlein gezeichnet hat, befindet sich jetzt im Forstaint Urach verwahrt; es ist von hartem weiTscm Stein Ă  jour, sehr geschmackvoll geinei- selt, und die Erhabenheiten reich vergoldet, ein Beweis, dafs die Residenz auf der Burg der in derStadt vorgezogen wurde; denn letztere ist gröfstentheils von Holz ohne besondere AusschmĂŒckung erbaut; wahrscheinlich gehörte dieses Capital dem Ritter-Saal oder der Burg-Kapelle an. In den Schlössern und Burgen jener Zeit fand die Kunst eben so leicht Eingang und freundliche UnterstĂŒtzung als in den Klöstern und ReichsstĂ€dten; das beweist die Saalburg, die Kaiserburg NĂŒrnberg, HohentĂŒbingen, Ambras, Carlstein, Wartburg u. a. in. ; bei den meisten Burgen der Edelleute kommt das Gegentheil hĂ€ufig vor, auch wenn die Besitzer sehr reich waren. Fig. b. und c. gehören eigentlich zur Abtheilung des byzantinischen StyU, aber analog obiger Beschreibung „wirtem- bergischer DenkwĂŒrdigkeiten“ habe ich mir erlaubt, solche hier anzufĂŒhren. Die erste der beiden, welche leider nicht mehr existirt, ist die Stammburg Wirtemberg siehe diese 5. Heft. Platte 3. Fig. 70, de longueur. Cette tour de Sainte-Croix est un vrai ornement pour la ville et d’autant plus prĂ©cieux que Rottweil a vu se perdre dans le cours des siĂšcles la plupart et les plus belles de ses tours, genre de monuments qui donnent Ă  toutes les villes anciennes un aspect vĂ©nĂ©rable. Fig. b. Frise courante tirĂ© du portail principal de la mĂȘme tour donnant sur le grand marchĂ©. Ce portail est fort riche en beaux motifs. PI. 6. Fig. a. Ornement d’un pupitre sacrĂ©, appartenants au maĂźtre-autel de l’église paroissiale de Notre-Dame Ă  Pappenheim. Cet ornement curieux, sculptĂ© en bois, appartenait autrefois Ă  l’église conventuelle des Ermites -Augustins. Ce couvent, fondĂ© en 1348 par le marĂ©chal Henri de Pappenheim, possĂšde encore de magnifiques stalles portant le millĂ©sime de 1496, et que nous comptons donner dans les livraisons suivantes. Il est certain que notre pupitre est de la mĂȘme date. Les documents historiques publiĂ©s par Doederlein sur l’antique maison des marĂ©chaux de Calatin et des seigneurs et comtes de Pappenheim qui en descendent, ne donnent que peu de renseignements sur l’histoire et l’état de l’architecture ainsi que sur les beaux-arts en gĂ©nĂ©ral de cette Ă©poque reculĂ©e; il a imitĂ© l’exemple de la plupart des auteurs de son Ă©poque, qui ne font pas mention non plus de ce sujet. Cet ornement, exĂ©cutĂ© en bois d’érable, a trĂšs-peu de saillie. L’ensemble en est assez bien conservĂ©, sauf quelques cassures de la rosace centrale et Ă  jour, qui contient l’écusson des comtes de Pappenheim. Des ornements du mĂȘme genre sont placĂ©s sur les cĂŽtĂ©s du pupitre. L’ornement a 16 pouces dem Kunstwerk angemessene, wĂŒrdige Weise geschehe, hat mein Freund, Herr Kupferstecher Friedr. Wagner, den Stich ĂŒbernommen. Die Kirche, an welcher dieser merkwĂŒrdige Thurm steht, wurde im Jahr 1364 zu bauen angefangen und im Jahr 1473 vollendet, wie solches die Jahrzahl an einem Stein anzeigt. Eine Zeitlang gehörte sie dem Jesuiten-Orden. Im Jahr 1759 wurde diese Kirche durch unwissende, ungeschickte Baumeister renovirt, und erhielt eine wahrhaft schauderhafte barocke AusschmĂŒckung, am schĂ€ndlichsten aber wurde sie 1820 und 1836 verstĂŒmmelt, so dafs von Seiten der Stadt Rottweil der allgemeine Wunsch ausgesprochen wurde, diese Kirche durchgĂ€ngig wieder im reinen altdeutschen Style hersteilen zu lassen, und zwar durch den Verfasser, welcher in den Jahren 1839, 40, 4l u. 42 bereits die heilige Kreuzkirche zu Rottweil in diesem Style restaurirte Auf Veranlassung des verdienstvollen und kunstsinnigen Herrn Stadtschultheifs und Landtags-Abgeordneten Teufel, wurde vom Verfasser bereits die Zeichnung von dem Thurm in 15 Fufs Höhe, mit dem zu restaurirenden Theile auf das genaueste ausgefĂŒhrt. Fig. b. Ein fortlaufendes Ornament vom vordem grofsen Portal gegen den Hauptmarkt zu erwĂ€hnten Thurmes; dieses Portal ist sehr reich an den schönsten Motiven. PI. 6. Fig. a. Ornament auf einem Mefspulte des Hochaltars in der Stadtpfarrkirche zu unserer lieben Frauen in Pappenheim. Diese originelle Verzierung in Holz geschnitten, ist aus der ehemaligen Klosterkirche der Eremiten-Augustiner- Ordens-Gesellschaft dahin gekommen. Dieses Kloster, welches vom Marschall Heinrich von Pappenheim im Jahre 1348 gestiftet worden, besitzt noch vortreffliche ChorstĂŒhle mit der Jahrzahl 1496, welche in spĂ€tem Heften auch aufgenommen werden sollen. Ganz gewifs ist das angefĂŒhrte Mefspult auch aus dieser Zeit. Döderleins historische Nachrichten von dem uralten Geschlechte der Marschalle von Calatin und der davon abstammenden Herrn und Grafen zu Pappenheim giebt wenig ĂŒber die Geschichte und den Zustand des Bauwesens und der Kunst jener Zeit, wie die meisten Schriftsteller seiner Periode diesen Gegenstand unberĂŒhrt lassen. Dieses Ornament ist in Ahornholz sehr seicht geschnitten. Die Formen des Ganzen sind, ausser einigen BeschĂ€digungen der durchbrochenen Mittelvcrzierung, 'welche das Wappen der Grafen von Pappenheim enthĂ€lt, und es umgibt, noch sehr gut erhalten. Aehnliche Verzierungen finden sich an den Sei- ‹» cet» -—-—-—— - -»woi O 35 fOni 38 di Oℱ 38 de longueur et 1 pied 3 pouces 0 m 36 de BaviĂšre de largeur. Fig. b. Ornement de grandeur naturelle d’une boĂźte Ă  bijoux en bois d’érable, d’un travail trĂšs-dĂ©licat et ornĂ©e de marqueterie. Le fond de cet ornement est en bleu de roi. Cette petite boĂźte a 11 pouces Om 26 de longueur sur 6 pouces 0“ 14 de BaviĂšre de largeur. Elle servait sans doute Ă  conserver les insignes de l’ordre du Cygne, Ă  en juger par un vieux tableuu qui se trouvait dans le couvent et qui reprĂ©sente l’adoration des rois Mages. IJn d’eux prĂ©sente une cassette Ă  l’enfant JĂ©sus, qui en sort la croix de l’ordre du Cygne. A l’intĂ©rieur de cette boĂźte est placĂ© une cache pour mettre les aumĂ©nes ou offrandes des chevaliers. Cette cassette appartient actuellement Ă  l’auteur. Elle sert aujourd’hui Ă  conserver quelques reliques d’Albert Durer, telles que ses cartes Ă  jouer, ses plumes Ă  dessin et quelques piĂšces d’or et d’argent trouvĂ©s dans la maison de ce grand artiste lorsqu’on en entreprit la restauration. PI. 7. Fig. a. Porte dĂ©corĂ©e de l’église de l’hĂŽpital de Sainte- Catherine de l’ancienne ville impĂ©riale d’Esslingue, royaume de Wirtemberg. Cette porte est un clief-d’Ɠuvre dĂ» au talent du cĂ©lĂšbre architecte Matthieu Boeblinger, qui s’est Ă©rigĂ© lui- mĂȘme un monument Ă©ternel de gloire dans l’église de Notre- Dame de cette ville. Par la destruction brutale de cette Ă©glise de Sainte-Catherine et de plusieurs autres monuments remarquables du moyen Ăąge, la ville d’Esslinguc s’est fait une triste renommĂ©e dans le monde artiste. DĂšs les temps de la rĂ©formation, l’iconoclaste Blarer *, stupide calviniste, ravagea l’intĂ©rieur de l'Ă©glise, qui Ă©tait un des beaux monuments de l’architecture germanique, curieux sous tous les rapports pour un artiste et non-seulement par l’harmonie de son extĂ©rieur, mais aussi par la richesse et l’élĂ©gance de son intĂ©rieur. Cette Ă©glise formait l’encoignure de l’hĂŽpital de Sainte-Catherine, qui n’existe plus de nos jours', elle Ă©tait situĂ©e vis-Ă -vis de l’église principale, dĂ©diĂ©e Ă  saint Denis, qui avait Ă©tĂ© Ă©levĂ©e primitivement en 1247 par les religieux et religieuses de l’ordre de Saint-Augustin en l’honneur de sainte Catherine. Lorsque cette chapelle menaçait de tomber en ruines et que l’ancienne existait dĂ©jĂ  depuis deux cent trente-cinq ans, elle fut dĂ©molie avec la permission de l'Ă©vĂ©que de Constance et ensuite rebĂątie. On employa Ă  sa réédification les matĂ©riaux d’une * C’est le mĂȘme qui dĂ©truisit les chefs-dƓuvre d’art du dĂŽme d’Ulm. -—.. . .. ten des Pultes. Das Ornament ist 16 Zoll lang und 1 Fuis und 3 Zoll breit nach bayerischem Maafae. Fig. b. Ornament in natĂŒrlicher Gröfse, an einem SchmuckkĂ€stchen von Ahornholz, ausserordentlich fein geschnitten , und mit vieler eingelegter Arbeit versehen. Der Grund der Verzierung ist königsblau. Das KĂ€stchen ist 11 Zoll lang und 6 Zoll breit bayerisch Maafs und diente wahrscheinlich zur Aufbewahrung des Schwanen- Ordens , nach einem alten GemĂ€lde zu urtheilen, welches sich [im Kloster Heilsbronn befand, und welches die Anbetung der heiligen drei Könige vorstellt, deren einer dem Jesuskinde ein KĂ€stchen ĂŒberreicht, aus welchem das Kind den Schwanen-Orden herausnimmt. Inwendig ist ein eingelegtes BchĂ€ltnifs, um die Almosen oder Geldspenden der Ritter aufzunehmen. Der Verfasser ist jetzt im Besitz dieses KĂ€stchens, und nun dient es zur Aufbewahrung einiger Reliquien von DĂŒrer z. B. seiner Spielkarten, Reifsfedern und einiger Gold- und SilberstĂŒcke, welche derselbe in dein Wohnhause Alb. DĂŒrers fand und zwar bei Gelegenheit der Wiederherstellung dieses Hauses. PI. 7. Fig. a. Portal-Dekoration der ausgezeichnet schönen , im Jahr 1815 vandalisch zerstörten Hospitalkirche zu St. Catharina in der ehemals berĂŒhmten Reichsstadt Efslin- gen, Königreichs Wirtemberg, eines MeisterstĂŒcks des berĂŒhmten Kirchen-Baumeisters Matthias Böblinger, welcher sich schon durch Erbauung der Frauenkirche in genannter Siadt ein bleibendes Denkmal gesetzt hat. Efslingen hat sich durch die heillose Zerstörung dieser Catharinenkirche und noch anderer ausgezeichneter Denkmale aus dem Mittelalter einen bösen Namen in der Kunstwelt gemacht. Schon bei der Reformation hauste der wahnsinnige zwinglianische BilderstĂŒrmer Blarer* vandalisch im Innern der Kirche, die ein vortreffliches Denkmal altdeutscher Baukunst war, und jeden gebildeten KĂŒnstler gewifs ansprechen mufste, nicht allein durch ihr geschmackvolles Aeussere, sondern auch durch innere Zierlichkeit und Pracht. Diese kleine Kirche war ein KckgebĂ€u- de des grofsen nunmehr auch abgebrochenen St Calharinen- Hospitals, der St. Dionysius- oder llauptkirche gegenĂŒber gelegen, welche ursprĂŒnglich im Jahre 1247 von den in den Orden des heil. Augustin aufgenoinmenen BrĂŒdern und Schwestern zur Ehre der heil. Catharina erbaut wurde. Nachdem diese Kapelle baufĂ€llig geworden und die alte schon 235 Jahre gestanden hatte wurde sie mit Erlaubnifs des Bischofs * Derselbe, welcher auch die kostbarsten Kunstwerke im herrlichen MĂŒnster in Ulm serstĂŒrte. 5 » -, > >>o!j Jdafiiusöthav ^suuiajaw mnX, lolobtoH IidiluiĂźlf- bno hĂź> i ‱‱' .aiuw» iwY aĂ€lfaolcj^' TalquĂą ai ‱ iioillte'lf .1 ii 1*1 bmf mii^bW . ib»h'i ..nos at ĂŒ,»a j»-x j. ->.wh . ^ .rtO'.iĂ©iiv». i’mJH Ô£ lofeo M . G Jvioftf' J .nĂźC 4fljÄuA .h5 .Mirsi't /lirfjĂŻĂź 0r ĂŻĂą{n> .ni 06 .01 B' iaiqe'I- .>aidj Iwj. JĂźtiiloĂŒ .t»ij,.ioy rfambdA .U .i/ .i%8 ĂȘt .iĂźd46 S ia}*»id .ft Miqtt'f''J wĂź- alambd J9I .i'A . Tg2 Ut .ilrij8 S isbo -t .6 nsiqT .-uan. r B „ „ „ .Yi .-l’/ĂŻ *? * ig* fi»*** ’ ' a»-***-. ft çt tt jflii fioz stĂźcsnA ^n' 10 . 1301311 , JH/u, w^alo^Iftanii m^h ni Tj/mtiiS- frfĂ¶ĂŸi*! loh zwh JßM JtlJtefmAA . S'Illdo 9 t 9 Î l l , ll luit II 8 lffl»ll!!lilI - o o y a a a y isadaisiax /' m r ‱ . ; *> , - , . TÂAflHTQĂą. 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Aa'v '-yJjSut* +% -. 9l5&;sr v- -vmv^ ' ‱ ‱ t 'vlpA f I .-.' v? .-, .0 ;; ;v y ‱‱v...r ! .-*‱'‱‱ ‹‹».‱ _y- .. ' t-. ,., ' .‱ ;£‱& Ă€SHfriiSiL'- f- > ffjy*,-. -VirV * ‱ ’ , '‱ SÜK v2 &/r*i mmi »'MM Heft r a ,»,â–ș .y- 1 >- > _‱ j* *? ‱/ r >. Ăź DIE ORNAMENTIK DES MITTELALTERS Heft F * â–ș> „ tfCrr-j i"T". '‱m -i t >o >'/ r ^ ' ' 14 V N> , .ÏJtWj ;,' ÄV" ^ ‱' 5 j [ W . -ii- a ÂŁÂŁ>5». &3$ft *$&*‱&! Mr i*-vrf-. Ă€s- .***$ ...y* **, . . ' -V 1, '“ \f 7 "i V.*, * kjT i*\4^ v! ‱ J-V*; ; T *- vĂż-^ .'‱.* .*- ‱ ** ... 'Tr / V /** ->^ * *Tii ?-TA \ V’ ~rv,,\ ..X ^ ? .5v,''^ ĂźrW, -»- ‱* * iv/'- i ^ s&'.'-iiZL;**’? 1&v.'V ., J^'5y.. ‱ -. -'>** x*-k*M^ - v * a A xT ' * ' '+$ÂŁ'* i> '''*' -\ Jv % -r 1 * >- -. ‱’ "'i'Jf ,*V , . _'- , ’ -‱?* ‱ ;- ^;v > ' ^ T ’. ’ït . 4 ^ tef-* .%'..? r ‱ it ' '{Ä, ,^'U* U Vj^Av - *- " ‱ 3 . 4 'v* ^ ”*?*‱*ÂŁ , . -^>v ' X . »&.- VjT* H'v * s». r ÂŁ.viV -‱ .. >'?& V *, >^'Ä ' V, * ‱ ^  4À V ... ; fe^ ^ 4 - - > 4 . >*, -/^Vvw . - - 4_ '.'‱.pW . * V Ă Ăży.'. 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'‱h mmim mun nimm II P'* K DIE ORNAMENTIK DES MITTELALTERS VONT HEIDELOFF. Heft. "VI i jr a BP g ARA, ?*5&U i;ĂŠ*H=p SSSliiBB» SiSiKi'ÆÈH mtsnu Äteliaill Kifiiwiisin d Carl Ai*u/*r sÄuJisf Anstalt Fr* 'Z 'f rÜf*' . ; . Îs-jh * H* *.!ÂŁ,' ji{; " ** ‱ t/., ' ‱' VW;, *. ; -, .- -ni. ' y *i, , V. ; — -a&v ’ir.*. - V .' 1 ‱> 2 $-'c- ‱/ V'’V^ ‱../. . 1 ', . A-^V- y ' '. j . * * ‱ ; >!‱ ',*» *‱ .-‱‱ **->‱ >' .sA-i*- = if ti?. O du LES % » , MOYEN ACE. OOQ jQj OOO» Eine Sammlung auserwĂ€lilter Verzierungen und Profile byzanti- nisclier und deutscher Architektur gezeichnet und herausgegeben von CARL HEIDELOFF, Architect und Königl. Professor der Baukunst an der polytechnischen Schule und König. Conservator der Kunst- und Baudenkmale des Mittelalters in NĂŒrnberg, Ritter des Königl. bayer. Verdienst-Ordens vom heiligen Michael, des Königl. portugiesischen Militair - Ordens von MariĂ€ EmpfĂ€ngnis von Villa Viçosa, des Ilerzngl. sĂ€chs. Ernestinischen Haus-Ordens, des Königl. belgischen Leopold-Ordens und des königl. schwedischen Wasa-Ordens, Mitglied des historischen V'ercins von Mittel- und Vnterfranken und Ehrenmitglied des wĂŒrtemhergisclien Altcrthum-Vereins. Der deutschen Gesellschaft zur Erforschung vaterlĂ€ndischer Sprache und AltertliĂŒmcr in Leipzig, des böhmischen Vereins zur Ermunterung des Gewerbsfleisses in Prag und des ! Hennebergischen Altherthuin-Vereins in Meiningen wirkliches Mitglied, und Correspondent du MinistĂšre de l'instruction publique pour les travaux historiques Ă  Paris etc. etc. j II. Band oder VII. — XII. Heft. Mit 48 Stahltafeln und 7 1 /, Bogen Text in deutscher und französischer Sprache. 1 * l NĂŒrnberg, Verlag von Johann Adam Stein. 18 4 6 . & I free- Ti * j 1 ; f ' ~Ăź .ĂŻrf PrĂ©face. Vorwort. lËepuis nombre d’annĂ©es nous jouissons des bienfaits de la paix; favorisĂ©s par elle, l’industrie et les beaux arts ont pris un essor prodigieux, l’architecture n’est point restĂ©e en arriĂ©re, les styles gothiques et byzantins se perfectionnant de plus en plus cherchent et produisent journellement de nouveaux motifs ; il faut donc tĂącher de fournir sans cesse Ă  l’architecture de nouveaux dessins qui satisfassent le bon goĂ»t tout en restant parfaitement d’accord avec le genre et le style auxquels ils doivent appartenir. C’est avec une vive satisfaction que l’auteur a remarquĂ© l’accueil favorable fait Ă  son livre, le voeu assez gĂ©nĂ©ralement expliquĂ© de voir continuer cet ouvrage n’a pu que le flatter; mais, quoiqu’il soit prĂȘt Ă  essayer de satisfaire ce dĂ©sir, il ne se dissimule nullement la difficultĂ© de la tĂąche qu’il s’impose. D’aprĂšs le plan de l’ouvrage, il ne doit y pa- I pose. In der neuesten Zeit, wo in Folge des wohlthĂ€ti- gen Friedens Kunst und Industrie sich ungehindert aasbreiten können, kann auch die Baukunst nicht ZurĂŒckbleiben, und bei ihrer Hauptrichtung, den byzantinischen und den altdeutschen Styl allseitig auszubilden, wird ein stetes Streben nach neuen Motiven der Kunst diese Geschmacksrichtung scharf bezeichnen; aber in diesem Streben liegt auch die Weisung, der Baukunst, durch ihre Berufenen, immer mehr und mehr Neues zuzufĂŒhren, was den Geschmack befriedigt, ohne den reinen Styl und Cha- rackter zu beeintrĂ€chtigen. Es war dem Verfasser sehr erfreulich, seine Ornamentik mit Anerkennung aufgenommen zu sehen ; es war ihm sehr schmeichelhaft, den Wunsch nach einer Fortsetzung seines Werkes ausgesprochen zu hören, und so bereitwillig er solcher Aufmunterung entgegenkommen möchte, so schwierig stellt sich eine solche Aufgabe heraus; denn, dem ur- S IV f raĂźtre aucun dessin qui ait dĂ©jĂ  Ă©tĂ© publiĂ©, mais seulemeut des dessins nouveaux; or si l'on considĂšre que d’un cĂŽtĂ© depuis plusieurs annĂ©es les administrations publiques, chambres des finances etc., ainsi que les innombrales lĂ©gions de brocanteurs juifs ou chrĂ©tiens ne font que dĂ©molir, dĂ©vaster et fouiller les ruines d’anciens monumens, de l’autre, que l’auteur, retenu par ses nombreuses occupations, est dans l’impossibilitĂ© de mettre des bornes Ă  ce Vandalisme, on concevra qu’il existe des grandes difficultĂ©s Ă  se procurer sans cesse de nouveaux matĂ©riaux. De plus il faut beaucoup de goĂ»t et encore plus d’habitude pour savoir reconnaĂźtre la beautĂ© des dĂ©tails d’architecture souvent mutilĂ©s au point, qu’ils ne sont reconnaissables que pour l’oeil exercĂ© du connaisseur. Et pourtant, grĂące au zĂšle assidu des artistes du moyen Ăąge qui nous ont laissĂ© un si riche hĂ©ritage, grĂące aussi Ă  l’amour des beaux arts qui paraĂźt s’ĂȘtre rĂ©veillĂ© depuis quelques annĂ©es, qui s’oppose de plus en plus Ă  la detsruction de ces chef d’oeuvres prĂ©cieux et cherche Ă  les protĂ©ger et conserver, l’auteur, pendant ses courses archĂ©ologiques dans sa patrie, si riche en souvenirs artistiques du moyen Ăąge, en Suisse et dans le grand duchĂ© de Baden , a rĂ©ussi Ă  rĂ©colter une ample moisson de matĂ©riaux. Sa collection s’est aussi considĂ©rablement augmentĂ©e par les envois de ses Ă©lĂšves et de ses amis; de maniĂšre qu’il se trouve en Ă©tat de prĂ©senter au public une suite de dessins du plus grand intĂ©rĂȘt. Ce second volume donnera, comme le premier, beaucoup d’objets entiers ou composĂ©s, mais outre cela l’auteur se rendra au voeu exprimĂ© par plusieurs architectes et autres artistes et fera paraĂźtre plus de profils et de dĂ©tails d’architecture que jusqu’à prĂ©sent. Sa premiĂšre intention Ă©tait de rĂ©server tous ces dĂ©tails pour un futur ouvrage, intitulĂ© Principes de l’architecture gothique, dans lequel tout ce qui a rapport Ă  ce sujet sera traitĂ© minutieusement; maintenant il s’est dĂ©cidĂ© Ă  retrancher de l’ou- -»XJ -*ÂŁ3 sprĂŒnglichen Plane gemĂ€ss, soll nicht schon einmal da gewesenes, sondern nur immer Neues und Neues aufgenommen werden, wĂ€hrend cammeralistisches Treiben und Trödeljuden eifrigst bemĂŒht sind, vorhandene Ueberreste alter Kunstdenkmale rastlos zu zerstören, oder zu verschleppen, und der Verfasser durch Amts- und praktische BaugeschĂ€fte abgehalten ist, ĂŒberall zu sein, um gedachtem Treiben zu steuern; auch ist es nur dem ausgebildetsten GeschmacksgefĂŒhl möglich, an oft halb zerstörten KunstgegenstĂ€nden die oft herrlichen Motive zu erkennen; doch, Dank sei es dem reichen Schaffen einer kĂŒnstlerischen Vorwelt, das uns noch immer ein so reiches Erbtheil hinterlassen hat, und Dank einer humanem Gegenwart, die immer mehr, und krĂ€ftiger der Zerstörungswuth steuert, und jene kĂŒnstlerischen Ueberreste schĂŒtzt und zu erhalten sucht; so ist es denn auch dem Verfasser gelungen, auf seinen archĂ€ologischen Kunstwanderungen durch sein, an KunstschĂ€tzen der Vorzeit so reiches Vaterland WĂŒrtemberg, so wie in Baden und in der Schweiz eine reiche Kunsternte zu halten ; viele BeitrĂ€ge erhielt er auch von seinen ehemaligen SchĂŒlern und Freunden, was nun als ein Gesammtgut betrachtet und als solches in ergĂ€nzenden Abbildungen dem Publikum durch diese BlĂ€tter mitgetheilt werden soll. In diesem zweiten Bande, der hiemit dem Publikum nun ĂŒbergeben wird, sind schon viele zusammengestellte interessante GegenstĂ€nde aufgenommen, aber der Wunsch vieler Architeckten und plastischen KĂŒnstler geht dahin, dass in diesem Werke mehr Profile Schablonen der Bau - und Ornamenten- Glieder angegeben und sie darĂŒber belehrt werden möchten; der Verfasser wollte zwar diesem besonderen Wunsch in seinen „GrundzĂŒgen altdeutscher Baukunst“ entgegen kommen, in denen alles nur Erdenkliche dieser Kunst aufgenommen werden soll, doch soll nun, da er den byzantinischen Baustyl nicht besonders behandeln will, derselbe allein der Orna- v ! vrage projettĂ© l’architecture byzantine et de la traiter ici. Tous les traits caractĂ©ristiques de ce style intĂ©ressant seront prĂ©sentĂ©s successivement et fourniront ainsi de prĂ©cieux matĂ©riaux aux artistes et aux amateurs de cette Ă©cole. D’aprĂšs les progrĂšs que l’architecture gothique allemande a fait dans le monde entier, d’aprĂšs la maniĂšre dont elle est cultivĂ©e depuis plusieurs annĂ©es en Allemagne, en France et en Angleterre, les adeptes et amateurs de cette Ă©cole, parmi les- quels se range l’auteur, qui depuis quarante ans s’y est complettement vouĂ©, sont autorisĂ©s Ă  espĂ©rer que ce style d’architecture reprendra bientĂŽt le rang qu’il occupait autrefois et qu’il remportera une victoire complette sur les formes froides et rudes de l’architecture moderne, qui ne parle ni au coeur ni Ă  l’imagination ! L’auteur s’efforcera de faire un bon choix de dessins soit dans le style byzantin, soit dans le style gothique afin de montrer l’esprit et le caractĂšre des deux Ă©coles dans toute leur variĂ©tĂ© et leurs formes, ornemens, ustensiles, meubles, etc. etc. Enfin l’auteur annonce Ă  ses lecteurs que, selon la promesse qu’il leur a faite dans la sixiĂšme livraison du premier volume, il a fait faire par son frĂšre, le professeur Manfred Heideloff, le dessin du magnifique autel du couvent de Blaubeuren. Cette copie, qui a dĂ©jĂ  effrayĂ© plus d’un dessinateur, Ă©tait effectivement un traveil fort difficile et fort compliquĂ©, car l’autel en question, chargĂ© des dĂ©tails d’architecture les plus riches, a prĂšs de quarante pieds de hauteur-, pour rendre les proportions dans toute leur justesse, il a fallu en mesurer exactement chaque partie; par consĂ©quent y consacrer beaucoup de temps et faire un ?en J mentik ĂŒberlassen bleiben, und mit ihr vorgetragen werden, so zw-ar, dass alle Glieder nach und nach darinnen Vorkommen und dargestellt werden, und somit dĂŒrften diese Materialien dem Architekten, wie dem Liebhaber byzantinischer Baukunst eine willkommne Gabe sein. Die erfreulichen Fortschritte, welche die deutsche Baukunst durch die ganze civilisirte Welt macht, die Art und W'eise wie sie, — namentlich in Deutschland, Frankreich und England gepflegt wird, gewĂ€hrt ihren Verehrern — worunter der Verfasser, der sich bald 40 Jahre, mit Liebe und Eifer diesem Baustyle widmet — die frohe Aussicht, dass dieselbe wieder bald ihren alten Rang behaupten und die kalten, steifen und langweiligen Formen einer modernen Kunst, ohne Halt und Regel, nur in einem sinnlos aufgefassten, neugeschaffenen Style prunkend, und eine nichts sagende Ornamentik zur Schau tragend, wieder in den ihnen gebĂŒhrenden Hintergrund treten werden, denn die allgemein höchste Richtung, welche jetzt die Baukunst verfolgt, ist, Anwendung des byzantinischen und altdeutschen Styles. Daher wird der Verfasser alles aufbieten, um in Beiden die schönste Auswahl zu treffen, um Geist und Charakter Beider, in allen ihren VarietĂ€ten und Formen, in Bauverzierungen, GerĂ€thschaften, Möbels u. s. w. vorzufĂŒhren und bemerkt noch zum Schluss, dass er den im VI. Heft des I. Bandes versprochenen herrlichen Altar des Klosters Blaubeuren von seinem Bruder, dem Professor Manffred Heideloff, hat zeichnen lassen, eine Arbeit, die in Betracht ihres Umfanges schon manchen Zeichner abgeschreckt hat, denn der mit vielen und complicirten architektonischen Formen ĂŒberreich versehene Altar ist fast 40 Fuss hoch, musste nach Maas und Raum genau aufgenommen werden und nur durch einen lĂ€ngern Aufenthalt des Zeichners an Ort und Stelle konnte diese schwierige Aufgabe gelöst werden. s ? T i f>cct t— VI ‱ü ' ĂŻ assez long sĂ©jour sur les lieux mĂȘmes. Le format de mon livre ne permettant pas d’y recevoir ce dessin, il a Ă©tĂ© convenu avec l’éditeur, qu’on le ferait paraĂźtre en format grand-folio; la gravure en sera Ă©xĂ©cutĂ©e par deux artistes distingues, Messieurs F. Wagner et P. Walther; les dĂ©tails et profils par- contre, ainsi qu’une description dĂ©taillĂ©e de ce superbe morceau d’architecture paraĂźtront dans l’ouvrage mĂȘme. Charles IleldelolF. Das Format meiner Ornamentik erlaubte die Aufnahme dieses Altars nicht, daher wurde, in Ueber- einkunft mit dem Verleger beschlossen, diesen Pracht Altar in grossem Folioformat erscheinen zu lassen; der Stich wird von vorzĂŒglichen KĂŒnstlern, Friedrich Wagner und Ph. Walther, in Kupfer ausgefĂŒhrt; die Detaile aber in der Ornamentik aufgenommen, in der sich auch eine beziehende ausfĂŒhrliche Beschreibung dieses Kunstgegenstandes befindeu wird. Carl HeldelofF. -*C ^>XJ ! VII. Cahier. Explication des planches. Style byzantin. PL 1. Fig. a. b. c. Q ^KHÎt j O _ 2 _ PI. 2. J Fig. a. La frise du vaisseau latĂ©ral de l’église Ă  cotĂ© de la tour. 6. Un profil pris Ă  l'Ă©glise de St. SĂ©balde Ă  Nuremberg; Ă  ce profil sont joints c. et d. Des variations des consoles des cintres qui sont presque toutes diffĂ©rentes 1 es unes des autres. e. Remplissages des cintres des portes et du choeur St. Pierre. f. Profil de ce dernier, g. Console des fĂ»ts de colonne, continuation de la planche I. g. h. i. A en juger par la ressemblance des profils, des dĂ©tails d’architecture etc. l’église prĂ©votale de St. SĂ©balde doit ĂȘtre, ainsi que nous venons de le dire, de la mĂȘme Ă©poque que la cathĂ©drale de Bamberg; car on reconnait au premier coup d’oeil que la partie occidentale de l’édifice ainsi que les deux tours jusqu'Ă  une certaine hauteur sont beaucoup plus anciennes que les vaisseaux latĂ©raux avoisinons et que la partie orientale de l'Ă©glise en gĂ©nĂ©ral. Les fenĂȘtres cintrĂ©es qui l’on apperçoit au dessus du toit du vaisseau latĂ©ral et la frise Fig. a. qui les surmonte, prouvent Ă©videmment que la fondation de cette Ă©glise remonte au 11 siecle. Le choeur octogone est de la mĂȘme epoque, exceptĂ© pourtant les ouvertures des fenĂȘtres, qui ont Ă©tĂ© pratiquĂ©es au 14 siĂšcle. IndĂ©pendamment de ses beautĂ©s gĂ©nĂ©ralement connues, cette vĂ©nĂ©rable Ă©glise de St. SĂ©balde en possĂšde encore dont on ne se doute presque pas, et qui seront indiquĂ©es dans les cahiers suivans de cet ouvrage. Elle avait autrefois treize fort beaux autels; et il parait, Ă  en juger par un dessin existant encore, que le maitrc autel dĂ©diĂ© au Saint dont l’Eglise porte le nom Ă©tait surtout d’une beautĂ© remarquable ; Ă  tous ces autels Ă©taient attachĂ©s de riches bĂ©nĂ©fices; le cĂ©lĂšbre SĂ©bald Schreier en fonda plusieurs, et le magnifique missel, qu’il donna pour le maitre autel existe encore, ainsi que la banniĂšre labaruin qu’a la fĂȘte de St. SĂ©balde ou portait en procession de mĂȘme que les reliques du Saint conservĂ©es avec soin au chĂąteau ci devant impĂ©rial, maintenant royal de Nuremberg. Cette banniĂšre est en soie pourpre et peinte en or par Albert Durer. Les amateurs d’ornemens du moyen Ăąge auraient trouvĂ© sans doute de quoi satisfaire leur curiositĂ© en examinant les magnifiques vases, les chasubles, les ostensoirs, les mitres etc. que cette Ă©glise possĂ©dait en grande quantitĂ©; mais lorsque Nuremberg cessa d'Ă©tre ville libre et fut incorporĂ©e Ă  la BaviĂšre, les commissaires bavarois s’emparĂšrent de tous ces objets prĂ©cieux et les vendirent Ă  des Juifs. PL 3. Fig. a. b. c. Chapitaux et autres parties du superbe portail de l'ancienne chapelle des Burgraves au couvent de Heils— bronn en BaviĂšre, chapelle que l'on a maintenant converti en i uronn V3 >31 -*ÂŁ5 5 brasserie. Continuation de la planche IV caliier I Fig. a — ri. Profil et proportions, c. Profil de l’astragale. Une ancienne tradition nous apprend que cette curieuse chapelle a Ă©tĂ© bĂątie par un chevalier de Heidcck qui, attaquĂ© de la fiĂšvre, fut guĂ©ri Ă  l’instant aprĂšs avoir bu de l'eau d'une fontaine que l’on voit encore. PĂ©nĂ©trĂ© de reconnaissance, le chevalier Ă©rigea la chapelle, existant encore actuellement et dans laquelle il est enterrĂ©; plus tard l'Empereur Louis de BaviĂšre remit ce couvent sous la protection des Burgraves de Nuremberg, de la famille de Ilolienzoliern, et la chapelle devint le lieu de sĂ©pulture des princes de cette maison. Saint Otton, l’apotre de la PomĂ©ranie fit en 1132 l’inauguration de ce couvent fondĂ© par les frĂšres Robert et Conrad d’Abcnberg et donnĂ© par eux Ă  l’ordre de Citeaux. On voit encore dans l’église les deux inscriptions suivantes en lettres d’or „H ic domus Ottoncm colit et coinitem Rapothonem presul funduit. Cornes liane opibus comulavit, qui cornes Abenberg fuit hic presul quoque Bamberg his jungat comitum dominum Conrad juniorum Mechtildis jacia conjugaturquc Sophia.“ „Post M. C. Christi triginta duos locus iste aunes fondĂątes Hcilsbronn qui vocatur virginis atquc piae inatris sub honore Mariae, ac sancti Jacobi qui major Zebedaci de veriam sanctis deus nie requie tibi functis.“ Le portail de cette chapelle offre des traces distinctes de polychromie, mais il est malheureusement fort Ă  craindre que cet bel et curieux Ă©difice ne soit bientĂŽt entiĂšrement endommagĂ© par l’humiditĂ© insĂ©parable d’une brasserie et il certain qu’en vendant cette chapelle et en permettant qu’elle fut employĂ©e Ă  cet usage, Messieurs les commissaires du Margrave n’ont fait preuve ni de bon goĂ»t, ni d’amour pour les beaux arts; non seulement ils n'auraient jamais du sacrifier ainsi un Ă©difice remarquable par son Ăąge et la beautĂ© de son architecture, mais en livrant les restes vĂ©nĂ©rables de cet intĂ©ressant monument Ă  toutes les chances d’incendies, auxquelles l'expose sa destination actuelle, ils ont commis un vĂ©ritable acte de Vandalisme. En 1822 le prince de Hardenberg forma le projet de sauver cette chapelle d’une ruine certaine, il se proposa de l’acheter et de la faire restaurer d’une maniĂšre digne de la mĂ©moire des illustres princes qui y reposent; cette restauration devait ĂȘtre confiĂ©e Ă  l’auteur de ces lignes, mais la mort de l’illustre ministre fit manquer ce projet. Pendent un sĂ©jour que l'auteur fit Ă  Postdam au mois de Juillet 1843, il essaya de faire revivre cette idĂ©e et Sa MajestĂ© le Roi de Prusse daigna l’accueillir favorablement. Fig. /. Chapiteaux trouvĂ©s en 1837 en fort mauvais Ă©tat Ă  la place de l’ancien cloitre. Fortsetzung der Platte IV. lieft I. Fig. a. — ri. Profil und Maafs der Platte und c. Profil des SĂ€ulenreifs astragal. Ihre Erbauung verdankt, einer Tradition zufolge, diese interessante Cnpelle einem Ritter von Heideck, der, am Fieber leidend, aus einem auf der Stelle noch vorhandenen Brunnen trank und sich sofort von seinem Uebel befreit fĂŒhlte; zur Dankbarkeit erbaute er an dieser Stelle die gegenwĂ€rtige Capelle, in welcher er auch begraben liegt ; in der Folge wurde diese Capelle der bestimmte BegrĂ€bnifsort der Burggrafen von NĂŒrnberg aus dem Hause Hohenzollern, als das Kloster diesen Burggrafen als Schutz- und Schirmherren vom Kaiser Ludwig dem Bayer ĂŒbergeben worden. Otto der Heilige, der Pommern Apostel, weihte im Jahre 1132 dieses von dem GebrĂŒdern Rupert und Conrad von Aben- berg, gestiftete Kloster, damals Cisterzienzer Ordens. Es befinden sich noch zwei Tafeln mit vergoldeten Buchstaben in dieser Kirche, folgenden Inhalts „Hic donius Ottoncm colit et Comitem Rapothonem presul funduit. Cornes hanc opibus comulavit, qui cornes Abenberg fuit hic presul quoque Bamberg his jungat comitum dominum Conrad juniorum Mechtildis jacia conjugaturque Sophia.“ „Post M. C. Christi triginta duos locus iste annes funda- tus Heilsbronn qui vocatur virginis atque piae matris sub honore Mariae, ac sancti Jacobi qui major Zebedaci de veriam canetis dcus nie requic tibi functis.“ Am Portale der ftaglichen Capelle finden sich noch deutliche Spuren von Polychromie, um so mehr ist der gĂ€nzliche Ruin, der dieser w underscliönen merkwĂŒrdigen Capelle durch die immerwĂ€hrende Feuchtigkeit droht, welche die darin eingerichtete Brennerei darĂŒber verbreitet, zu bedauern ; durch den Verkauf dieser Capelle und zu solchem Zweck bat sich die damalige markgrĂ€fiiehe Verkaufs-Commission um Kunst und Kunstgeschichte eben keine EhrensĂ€ule verdient, nicht genug ein durch Alter und Kunst bedeutendes Bauwerk mit gemeiner Knauserei aufgeopfert zu haben, so sind auch die noch vorhandenen Ueberreste und die benachbarte kostbare Klosterkirche bei den starken Feuern und den herum angehĂ€uften Holzlagern dieser Brennerei stets einem BrandunglĂŒck ausgesetzt. Im Jahre 1822 fafste FĂŒrst von Hardenberg den Plan auf, die Capelle durch Ankauf dem Verderben zu entreifsen, und solche als Andenken der glorreichen Ahnen des preufsischen Hauses durch den Verfasser dieses herstellen zu lnssen ; bei meiner Anwesenheit zu Potsdam am 12. und 13. Juli 1843 habe ich gegen Sr. MajestĂ€t dem Könige von Preussen diese Idee wieder angeregt, und Allerhöchstdenselben fĂŒr die AusfĂŒhrung ganz geneigt gefunden. Fig. /. CapitĂ€le im Jahre 1837 in sehr zerstörtem Zustande auf dem Platz des ehemaligen Kreuzganges daselbst aufgefunden. 1 * ♩> vas 4 Cccfe - i ~ T i - - .. . .— -——-— - — - » i — 4 PL 4. Fig. d. e. Fats de colonne ornĂ©s, faisant partie du portail ci dessus mentionnĂ©, f. Ornement de la tablette supĂ©rieure. i. Ornement de fenĂȘtre, j. Le plan Fig. 4. Chapiteaux tirĂ©s de l’église de couvent, prĂ©s du choeur. L’auteur publiera plus tard plusieurs autres dĂ©tails fort curieux de cette Ă©glise. Les fondateurs de l’église ayant, ainsi que le chevalier de Heideek, reconnu les propriĂ©tĂ©s salutaires de la source, une foule de peuple vint y chercher la guĂ©rison et elle acquit une telle cĂ©lĂ©britĂ©, que le couvent devint un des plus riches et des plus cĂ©lĂ©brĂ©s de l’Allemagne. On cultiva et on embellit les environs, de beaux Ă©difices s’élevĂšrent de toutes parts, des artistes de tout genre furent appellĂ©s et l’on trouve encore ça et la quelques traces de leurs talens en peinture et en sculpture, malheureusement pour ces chefs d’oeuvre la rĂ©formation survint et il est assez connu, que ses partisans n’épargnaient rien de tout ce qui avait rapport au culte qu’ils dĂ©testaient et dont ils clierchaint Ă  dĂ©teruire jusqu’aux emblĂšmes. Plus tard l’église^se trouvant trop grande pour la commune et le ministre se glaignant de ce que sa voix se perdait dans cette vaste enceinte, on a bĂąti intĂ©rieurement une seconde Ă©glise qui pous vrai dire, ressemble davantage Ă  une grange qu’a un temple. Mais cet outrage n’est pas le seul qu’ait Ă©prouvĂ© ce bel Ă©difice car outre qu'il a Ă©tĂ© a plusieurs reprises badjgeonĂ© en blanc, on a blacĂ©, dans le cheour un mĂ©chant monument en marbre ornĂ© d’emblĂšmes en bronze, imitant des caducĂ©es, des rouleaup de papier etc. etc. le tout formant un ensemble aussi dĂ©pourvu de gont que de sens. Ce chef d'oeuvre de mauvais gont a Ă©tĂ© Ă©rigĂ© par un Magnat de Hongrie, nommĂ© Carnea Steflanes en mĂ©moire des relations de parentĂ© qui existaient entre la maison d’Autriche et le Bur- grave FrĂ©dreic, le pauvre homme n'a pas compris que son monument dĂ©range complĂštement l'harmonie de l’église et la dĂ©figure, ce qui se fit sentir encore bien davantage lorsque l’on enleva le beau maitre autel et qu'on environna le choeur d’une grille d’un style entiĂšrement en dĂ©saccord avec les autres ornements de l’église. 11 ferait fort Ă  dĂ©sirer dans l’intĂ©rĂȘt de l’art et du bon goĂ»t, que l’on enlevĂąt au plus vite ces lourds et fastidieux objets. Fig. g. Profil de la planche principale appartenant Ă  la Fig c. — Fig. h. L’ustragal vu en grand. Fig. a. Un magnifique chapiteau tirĂ© du cĂ©lĂšbre couvent des Augustins prĂȘcheurs d Esslingen , dessinĂ© en 1812. L'Ă©glise de ce couvent Ă©tait un des plus beaux innnumens d’architecture de la ville d'Esslingen et des environs, n ais le myr- midons de la bureaucratie, les plumitifs de la bande noire l’ayant classĂ©e sous la rubrique, des „batimens inutiles,“ PI. 4. Fig. d. c. Verzierte SĂ€ulenschĂ€fte des vorher beschriebenen Portais, f. Verzierung am obern Gesimse, i. Fenster-Verzierung von daher, j. Oer Plan Fig. 4. Capitale aus der herrlichen Klosterkirche, nĂ€chst dem Chor. Aus dieser Kirche, welche die schönste Ausbeute darbietet, werde ich in der Folge noch manches Interessante mitthcilen. Nachdem die Stifter der Kirche und des Klosters, gleich dem Kitter von lleideck, auch an sich die Kraft dieses Heil- , brtinnens erprobt hatten, wurde dieses Kloster so berĂŒhmt, dafs es als das wichtigste in Deutschland angesehen wurde, sein Heilwasser, seine schöne Lage, machten cs auch bald zu dem reichsten, denn von nah’ und fern strömten Leidende zu seiner Heilquelle, aber nun wurde auch die Umgebung verschönert, die GebĂ€ude prĂ€chtiger ausgefĂŒhrt. KĂŒnstler aller Art wurden hieher berufen und hie und da spricht noch Steinwerk und Malerei ihr Talent aus, schade nur, dafs der damalige Geist der Deformation der Kunst so feindlich gesinnt war und wo er sie bei der Ă€ltern Glaubensparthei antraf, nicht selten vandalisch behandelte. In der Folge war dieKirche fĂŒr den Ort zu grols und da der Pfarrer klagte, seine Stimme könne in dem weiten Hauin nicht wohl vernommen werden, so wurde in diese Kirche noch eine Kirche gebaut, die aber mehr einer Bauern-Spelunke als einem Bethause gleicht; diese schöne Kirche hat aber noch mehrere Unbilden erfahren mĂŒssen, namentlich durch einen öftern weifsen Anstrich, vor allem aber durch ein den Chor verunzierendes höchst unpassendes, und noch schlechter styli- sirtes postamentartiges Monument von Marmor, mit sinnlosen Bronzeverzierungen als Merkurstab, Papierrollen etc. Dieses Kunstwerk hat ein ungarischer Magnat, Namens Carnea Stef- funeo, zu Ehren der Verwandtschaft des österreichischen Hauses mit dem Burggrafen Friedrich gestiftet, aber wahrscheinlich ohne zu fĂŒhlen, dafs dadurch dem Charactcr und der Harmonie der Kirche bedeutender Eintrag geschieht, was noch fĂŒhlbarer wurde, als dei'shalb der schöne Hochaltar entfernt wurde und jetzt der Chor mit einem unpassenden nichtssagenden Gitter umschlossen ist; es wĂ€re im Interesse der Kunst und des guten Geschmacks sehr zu wĂŒnschen, wenn diese massiven Störungen bald wieder eutfernt wĂŒrden. Fig. g. Profil der Capital-Platte zu Fig. e. — Fig. 7i. Der SĂ€ulenring oder Reif im vcrgröl’sertem Maasstabe. Fig. o. Wunderschönes Capital in dem berĂŒhmten Augustiner Prediger-Kloster zu Esslingen. gezeichnet im Jahre 1812. Diese Klosterkirche gehörte zu den schönsten Bauwerken Esslingens und der Umgegend, aber nachdem es einmal von den Schreibern in die Rubrik â€žĂŒberflĂŒssig“ gesetzt worden war, so ĂŒtt 5 C^-»i tc~-—- elle fut des lors rouĂ©e au pillage et Ă  la destruction. Les courent Ă©tait si cĂ©lĂšbre, que plusieurs princes et comtes y firent profession. L’auteur publiera plus tard quelques motifs tirĂ©s de cette Ă©glise. L'aspect grandiose et pittoresque de la rille d’Esslingen, telle qu’on la roit encore reprĂ©sentĂ©e dans la Cosmographie de MĂ©rian, a disparu, et bientĂŽt elle n’offrira plus que celui d’une petite rille de prorince, ourerte, et composĂ©e de bati- mens modernes, sans style et sans goĂ»t. Style gothique. PI. 5. Fig. a. Le couronnement ou faite de l'ancien bureau de controlle, Schau-Amt actuellement la grand-garde, Ă  cotĂ© de l'Ă©glise de St. SĂ©balde, ris Ă  ris de l’botel de rille Ă  Nuremberg. Ce bel et intĂ©ressant Ă©difice, dont le caractĂšre offrait une heureuse harmonie arec celui des bntiinens voisins, fut en 1811 sacrifiĂ© Ă  l’ignorance et au mauvais goĂ»t; on le dĂ©molit pour bĂątir Ă  sa place un corps de garde, dont l’architecture offre un contraste frappant arec l’hotel de ville et l’église de St. SĂ©balde, qui l’enrironnent. L’ancien Ă©difice une chapelle fut bĂąti en 1522, Ă©poque Ă  laquelle l’église de St. SĂ©balde Ă©tait encore entiĂšrement environnĂ©e d’un cimetiĂšre, et restaurĂ© en 1529, 1652, 1716 et 1778. A l’instar de l’hotcl de ville, cette chapelle Ă©tait couverte de peintures, Ă©xĂ©cutĂ©es lors de son Ă©rection par Jean Graf et renourellĂ©es ou peut ĂȘtre changĂ©es en 1579 par Thomas Ocl- gast Elles furent restaurĂ©es en 1679 par Leonard Heberlein et les figures du faite ont probablement Ă©tĂ© peintes et restaurĂ©es aux memes Ă©poques et par les mĂȘmes maitres que le reste. Le couronnement de l'horloge, le petit clilochcr, les sept Electeurs et l’Empereur Charles Quint, ainsique les figures reprĂ©sentant les sept planĂštes connues Ă  cette Ă©poque, Mercure, tĂ©nus, Mars. Jupiter, Saturne et Cran us Ă©taient en pierre, le cadran de l’horloge en cuivre dorĂ© reprĂ©sentait le soleil. Les deux gardes Ă  cotĂ© du chlocher Ă©taient Ă©galement en cuivre, mais toutes ces figures Ă©taient peintes et l’on voyait au dessous de celles reprĂ©sentant des papes, des cardinaux, des princes et des juges, des inscriptions comme cellesci ’ * L’auteur est redevable de ce dessin Ă  feu son oncle, le professeur Aloys Keim artiste distinguĂ© dĂ©cĂ©dĂ© en 1835, et qui l’avait pris sur place en 1796 et 97. Ce bureau de controlle Ă©tait le lieu, ou, lorsque Nuremberg Ă©tait encore une ville libre, on examinait et contrĂŽlait l’argent; plus tard il fut converti en bureau de payement de la chambre des finances Losungstube. On y changeait les emblelnes d’or et d’argent, avec lesquels les bourgeois de Nuremberg payaient leur contribution Losung contre de l’argent monnayĂ©. Toutes les annĂ©es pendant la semaine avant le Mercredi des —-vmdf^O war es auch der Beraubung und Zerstörung verfallen. Dieses Kloster war so berĂŒhmt, dafs sich viele FĂŒrsten und Grafen darin aufnehmen liefsen. Aus der Kirche werden noch weitere ausgezeichnet schone Motive folgen. Nun ist Esslingens grandioses malerisches Aussehn, wie es noch in Merians Cosmographie zu sehen ist, verschwunden, und immermehr reduzirt es sich zu einer einfachen offeneu l’rovinzial-Stadt mit nichtssagenden modernen GebĂ€uden. Altdeutscher, gothigeher Styl. PI. 5. Fig. a. Krönung des ehemaligen Schau Amts, jetzt Hauptwache, neben der St. Sebald’s Kirche und ris Ă  vis dem Rathhause zu NĂŒrnberg. Dieses höchst interessante und schöne GebĂ€ude, welches mit dem Typus seiner Umgebung im reinsten Einklang stand, fiel im Jahre 1811 als ein Opfer der Unwissenheit, des Ungcschmacks und der Rohheit, um eine Hauptwache hinzustellen, die mit ihrer Umgebung, der St. Sebaldskirche, dem Rathhause etc. im schreiendsten Contraste steht. Das alte GebĂ€ude eine Capelle wurde, als noch der Kirchhof um die Sebnldskirche herumging, ira Jahre 1522 erbaut, und in den Jahren 1529, 1652, 1716 und 1778 renorirt, und wie das alte Rathhaus bemalt war, so soll auch diese Capelle gleich nach ihrer Erbauung durch den Maler Hans Graf und im Jahre 1579 durch Thomas Oelgastgeinalt worden seyn. Im Jahre 1679 restaurirte es Leonhard Heberlein; durch diese Meister wurden auch gleichzeitig die Figuren an der Krönung erneut und bemalt. Der Aufsatz der Uhr, das GlockcnthĂŒrmclien, die sieben KurfĂŒrsten mit dem Kaiser Karl V. uml die damals allein bekannten 7 Planeten, Merkur, Venus, Mars, Jupiter, Saturn und Uranus personifizirt, waren von Stein im Zifferblatt der Uhr war die Sonne aus Kupfer getrieben und im Feuer vergoldet, auch die beiden WĂ€chter an den GlockentliĂŒrm- clien waren von Kupfer, diese beiden, so wie alle hier genannten Figuren waren bemalt; auch befanden sich unter den Figuren der PĂ€pste, CardinĂ€le, FĂŒrsten und Richter, Inschriften , wie folgende * * Die Abbildung verdanke ich meinem im Jahre 1835 verstorbenen Onkel, Professor Aloys Keim, eines ausgezeichneten KĂŒnstlers, welcher es in den Jahren 1796 und 97 an Ort und Stelle zeichnete. Die sogenannte Schau war eigentlich der Ort, wo in den Ă€ltern Zeiten das Geld geschaut oder probirt wurde, das Zahlamt der Losungsstube Finauzkammer als NĂŒrnberg noch eiue Reichsstadt war. Es wurden darin die goldenen und silbernen Symbole, mit deneu man die Losung bĂŒrgerliche Abgabe entrichtete, gegen baares Geld eingewechselt. Alle Jahre in der Woche vor Aschermittwoch txc 6 Tyrannischer Gewalt Und der Aprillen Kalt Werden beyde nicht alt, Un pouvoir tyrannique et le froid au mois d’Avril ne durent longtems ni l'un ni l'autre. Gewalt mit Gerechtigkeit Barmung und die Weisheit, Bestant gar lange Zeit. Le pouvoir uni Ă  la justice Ă  la misĂ©ricorde et Ă  la sagesse est fondĂ© sur des hases durables. Grofs Gewalt, Er und Gut Ansyn und weyser Mut Das schwer zerinnen thut Grand pouvoir, honcur richesse AutoritĂ© sagesse et courage Sont choses de longue durĂ©e. Ein kindisch Regiment Ein Schober Heu, der brennt, Nimmt hedes bald ein Ent. Un gouvernement insensĂ© et un tas de foin qui brĂ»le sont choses qui finissent trĂšs vite. PI. fi. Fig. a. Une superbe et intĂ©ressante porte de l’époque du commencement du rĂšgne du duc Ulric de Wurtemberg, trouvĂ©e par l’auteur dans les combles de la plus ancienne partie du vieux chateau de HohentĂŒbingen et dessinĂ©e par lui. D’aprĂšs des renseignemens obtenus cette porte a Ă©tĂ© vendue Ă  l’enchĂšre avec d’autres curieux objets d'art du moyen Ăąge. Une fort belle collection de vieilles armes, que l'auteur lui mĂȘme se rapelle encore avoir vu, a eu Ă  peu prĂšs le mĂȘme sort. Une petite partie se trouve au petit chateau moderne d’Emichsbourg, dans le parc de Louisbourg; le reste a Ă©tĂ© mis au vieux fer et vendu comme tel. Centres chaque citoyen Ă©tait obligĂ© de promettre par serment qu'il paierait rĂ©guliĂšrement cet impĂŽt et c'est cet acte que l’un nommait „Losungen oder Losung schwören.“ Lorsque l'epoque de prĂȘter le serment Ă©tait venne; les sergens de ville Stadtknechte revĂȘtus de l'ancien costume mi parti blanc et rouge parcouraient toute la ville, frappaient les volets de leurs longues, baguettes blanches de noisetier, sonnaient aux portes et criaient Ă  haute voix „Quand l’hor- lege aura sonnĂ© 2, 3, 4 etc. heures, vous viendrez h l’hotel de ville prĂȘter le serment!“ — Quand les habitans d’nn district de la ville avaient fini et que les citoyens d’on autre district devaient se prĂ©senter Ă  leur tour, ou donnait depuis l’hotel de ville un signal aux mar- guilliers, qui faisaient tinter la cloche de l’église du quartier. — C’était aussi Ă  ce bureau que l’ou portait les ustensibles et les bijoux d’or et d’argent pour ĂȘtre examinĂ©s et marquĂ©s de l’estampille. Le proposĂ© Ă  cette opĂ©ration Ă©tait mĂȘme tems essayeur des monnaies M&nzwardein pour tout le cercle de Franconie. Voyez l’Almanach nurembergeois de Roth. Vol. 2. Nuremberg chez SchrĂ€g 1813. Tyrannischer Gewalt. Und der Aprillen kalt. Werden beide nicht alt. G’walt mit Gerechtigkeit. Barmung und die Weisheit, ßestant gar lange Zeit. Grofs G’walt Er und Gut. Ansyn vnd weysen Mut. Das schwer zerinnen thut. Ein kindisch Regiment. Ein Schober Heu, der brennt. Nimmt beedes bald ein Ent. PI. 6. Fig. a. Interessante und prachtvolle Thiire aus der frĂŒhesten Regierungszeit Herzog Ulrichs von WĂŒrttemberg, vom Verfasser im Jahre 1808 auf dem Dachboden des Ă€ltesten Theils des alten Residcnzschlosses HohentĂŒbingen gefunden und gezeichnet. Diese ThĂŒre soll nach Erkundigungen nebst manchen andern MerkwĂŒrdigkeiten und Kunst-Ueherresten vor Jahren im Aufstrich verkauft worden sein. Gleiches Schicksal hatte eine merkwĂŒrdige alte Waffensammlung, welche der Verfasser selbst noch gesehen hat; was nicht davon in der modernen Emichsburg im Ludwigsburger Schlofsgarten als Spielerei aufgestellt wurde, ging als altes Eisen weg, oder wurde sonst verschleudert *. mufste ein jeder BĂŒrger eidlich geloben, diese Vermögens- und Gewerbsteuer richtig einliefern zu wollen, welchen Akt man das Losungen, oder Losung schwören, nauute. Die Stadtdiener, Stadt- kncchte genannt, in halb weifs und rother altcrthĂŒmlicher Kleidung durchzogen zur Schwörzeit die Stadt, schlugen mit langen, weifsen Haselstöcken an die FensterlĂ€den, zogen die Hausglocken an und riefen mit lauter Stimme „wenn die Glocke 2, 3, 4, etc. schlĂ€gt, auf das Rathhaus zum Losung schwören“ —; so oft die Reihe des Schwörcns an eine neue Gassenhauptmannschaft District kam, wurde den ThĂŒrmeru vom Rathhaus aus ein Zeichen gegeben, die Uhr anzuschlagen. In diesem SchaugebĂ€ude wurde auch das neugefertigte Gold- und Silbergeschirre geschaut und erhielt sodann das Probezeichen. Der Amtmann der Schau war zugleich Spezial-MĂŒnzwardein deB frĂ€nkischen Kreises, s. Roths NĂŒrnberger Taschenbuch 2. Band. NĂŒrnberg. Bei SchrĂ€g 1813. * Diese herrliche WalTensammlung befindet sich noch, aber halb verrostet, auf der sogenannten Ruine. »f — 7 On ne peut savoir au juste de quel appartement cette porte faisait partie, mais il est possible qu'elle appartint Ă  l’une des chambres du duc Ulric. Quand Ă  moi je ne partage point l’opinion de ceux qui pensent que cette porte ait Ă©tĂ© construite de 1535 Ă  1540, par consĂ©quent aprĂšs le retour du Duc de son exil. Il est vrai qu'Ă  cette Ă©poque ce prince fit rebĂątir la plus grande partie du chatcau, mais alors il n’aurait certainement plus fait peindre les armoiries de son Ă©pouse sur les panneaux de cette porte; d'ailleurs on y retrouve Ă©videmment, tout comme Ă  la cĂ©lĂšbre porte du vieux chatcau de Cobourg, le caractĂšre du quinziĂšme siccle, et, tout bien considĂ©rĂ©, je crois pouvoir affirmer, que cette porte est du tems d’Eberardl., qui ne cessa d’antretenir le chateau palatinal de Tubingue eu trĂšs bon Ă©tat et qui meme l’arrangea et le meubla royalement lorsqu’il se fut dĂ©cidĂ© Ă  rĂ©sider pendant quelques annĂ©es dans sa chĂšre ville de Tubingue qu’il aimait beaucoup, dont il protĂ©geait spĂ©cialement l’universitĂ© et dans laquelle il passa effectivement ces derniĂšres annĂ©es jusqu’à sa mort qui eut lieu en 1490. Il est possible que, lorsque quinze ans plus tard, le duc Ulric se fiança avec la princesse Sabine, fille du duc Albert de BaviĂšre et qu’il cĂ©lĂ©bra ses noces Ă  Stuttgart avec un luxe et une pompe inconnus jusqu'alors, il est possible, dis je, que, lorsque Ă  cette Ă©poque les appartenons du chateau de Tubingue furent arrangĂ©s pour la rĂ©ception des nouveaux Ă©poux, les armoiries du duc Eberard aient Ă©tĂ© enlevĂ©es du panneau de la porte et remplacĂ©es par celles d’Ulric et de Sabine. Cette porte, que j’ai trouvĂ©e dĂ©molie en quatre morceaux dans les combles du vieux chateau, est en bois d’érable, la corniche sculptĂ©e et ouvragĂ©e en marqueterie, le feuillage est dorĂ©, les cannelures sont peintes en r-ouge et en bleu. Les panneaux sont aussi en Ă©rable, recouverts d’un cotĂ© en velours rouge et ornĂ©s d’une garniture de clous dorĂ©s Ă  tĂȘtes en rosette, disposĂ©s en losanges. Les liens ou ferrures, sur les quelles on voit des armoiries, des chasses etc., sont Ă  jour, dorrĂ©es et doublĂ©es en velours noir. La plaque qui recouvre la ferrure, le loquet, le bouton de porte, tout cela est en fer dorĂ© et ornĂ© de peintures en vert. Le tout Ă©tait dans le plus triste Ă©tat du monde, le velours Ă©tait dĂ©chirĂ© et couvert de moisi, les ornemens Ă©taient en grande partie arrachĂ©s et brisĂ©s ; bref, ce ne fut qu’avec beaucoup de peine qu'il me fut enfin possible de retrouver quelques traces de sa splendeur passĂ©e. Dans ce mĂȘme grenier se trouvaient encore une quantitĂ© de vieilleries , surtout beaucoup de boiseries couvertes de fort belles sculptures du 14 me et 15mesiĂšcle; l'auteur en a dessinĂ© plusieurs, qu’il fera paraitre plus tard, ainsi que des panneaux ou portes d’autel et des images de Saints fort curieuses. Le vieux chateau palatinal de Hohentubingen parait avoir Ă©tĂ© autrefois un fort beau batiment en style gothique ; mais il est W elchem Gemache diese ThĂŒre angehörte, ist wohl nicht zu ermitteln, doch ist es wahrscheinlich, dafs sie von einem der Wohnzimmer des Herzogs Ulrich ist, aber diese ThĂŒre, welche gleich der berĂŒhmten auf der Veste Coburg den Styl des 15. Jahrhunderts trĂ€gt, in den Jahren 1535—40, also nach der RĂŒckkehr des Herzogs aus dem Exil verfertigt wurde, wo dieser FĂŒrst allerdings fast das ganze Schlofs neu baute, ist sehr in Zweifel zn ziehen. Das Wappen seiner Gemahlin hĂ€tte er auf keinen Fall mehr hineinmalen lassen, und schon dieser angefĂŒhrte Umstand bringt mich zu der Behauptung, dafs diese ThĂŒre aus der Zeit Herzogs Eberhart I. ist, welcher die Pfalzburg immer in gutem Zustande erhielt und sogar fĂŒrstlich einrichten lieis, zumal, da er die letzte Zeit bis zu seinem Tode im Jahre 1496 in seiner geliebten UniversitĂ€ts-Stadt als treuer Pfleger rcsidirte. Doch ist es möglich, dafs, als fĂŒnfzehn Jahre spĂ€ter, Herzog Ulrich mit Prinzessin Sabina, Tochter des Herzogs Albrccht von Bayern sich verlobte und zu Stuttgart seine Hochzeit mit einer vor und nach seiner Zeit nie gesehenen Pracht feierte, und die GemĂ€cher des zweiten herzoglichen Residenzschlosses zum Empfang der NeuvermĂ€hlten in Stand gesetzt wurden, die Eberhardschen Wappen herausgenommen und die der neuen Herrschaften hinein gemalt worden sind. Diese ThĂŒre, welche ich in vier StĂŒcke auseinander gelegt auf dem Boden des Ă€ltesten Schlofstlieiles fand, ist von Ahornholz, die Krönung mit Fournirung und eingelegt; das Laubgewinde vergoldet, die Hohlkehlen roth und blau bemalt; der ThĂŒrflĂŒgel ebenfalls von Ahornholz, auf der innern Seite mit purpurrothem Summt ĂŒberzogen, und mit kupfernen, im Feuer vergoldeten Rosetten-NĂ€geln, rautenförmig beschlagen. Die BĂ€nder, auf welchen Wappen und Jagden abgebildct, sind von durchbrochenem Eisenblech, vergoldet und mit schwarzem Sammt unterlegt; das Schlofsblech gleichfalls von Eisen, ebenso der ThĂŒrgrilT, alles vergoldet und grĂŒn ausstalTirt; leider fand ich diese ThĂŒre in so bufswĂŒrdigem Zustande, der Sammt in Fetzen zerrissen, mit Moder bedeckt, fast ganz ihrer Verzierungen beraubt, so dafs ich nur mit MĂŒhe noch einen Schlufs auf ihre alte Herrlichkeit machen konnte. Auf diesem Boden lag noch viel altes GerĂŒmpel, besonders vieles GetĂ€fel mit den herrlichsten Verzierungen aus dem 14. und 15. Jahrhundert, von denen ich manches gezeichnet habe, was ich in der Folge veröffentlichen werde, besonders interessirten mich mehrere AltarflĂŒgel und Heiligenbilder. Die alte Pfalzburg HohcntĂŒbingen mufs eine stattliche Burg im mittelalterlichen Style gewesen seyn, ihre vielen Holz-Con- M— 8 ĂżMM- probable que les constructions en hois qui en faisaient partie n’étaient pas du goĂ»t du duc Ulric, car il rebĂątit le chateau ‱ entiĂšrement en pierres, dans le style de la renaissance, que l’on retrouve Ă  tous les Ă©difices bĂątis par ce prince depuis son retour de l’exil, et que son fils Christophe conserva. Sous le rĂšgne du duc FrĂ©dĂ©ric 1. ce genre atteignit le plus haut degrĂ© de perfection et d’élĂ©gance et le chateau de plaisance bĂąti Ă  Stuttgart par le prince en est une preuve; malheureusement on a indignement gĂątĂ© ce bel Ă©difice en y Ă©tablissement le théùtre *. La magnifique porte du chateau de Hohcntiibingen est aussi du tems de FrĂ©dĂ©ric I., mais ce beau monument a partagĂ© le sort de la plupart des batimens contemporains; les Barbares du 19 me siĂšcle l’ont mutilĂ© en y perçant des fenĂȘtres. Dans un tems ou partout on fait une guerre Ă  mort Ă  tout ce qui est ancien et respectable, on aurait pu espĂ©rer du- moins que dans une ville ou il existe une universitĂ© il se serait trouvĂ© quelqu’un qui aurait Ă©levĂ© la voix pour empĂȘcher de pareils actes de Vandalisme. 11 est Ă  regretter que cette ancienne et curieuse rĂ©sidence ducale, le chateau de Tubingue, n'ait pas trouvĂ© de monographe; Crusius, Gabelhofcr, Sattler, Steinhofer et autres ne nous donnent sur ce sujet que des renseignemens trĂšs imparfaits. Dans le dictionnaire gĂ©ographique, statistique et topographique de la Souabe, Ulm 1791. on ne trouve Ă©galement que fort peu de dĂ©tails. Voici ce qu’il dit „La rĂ©sidence des cĂ©lĂšbres comtes palatins de TĂŒbingue, l’an- ,.rien palatiura Pfalz Ă©tait le chateau de IlohentĂŒbingcn, bĂąti „sur une colline qui domine la ville, le duc Ulric le fit raser „et en 1535 en rebĂątit un autre, qui existe encore etc. etc.“ — et c’est ainsi que je l’ai trouvĂ© lorsque je l’ai visitĂ© en 1808. Depuis jue ce chateau a Ă©tĂ© donnĂ© Ă  l'universitĂ©, on y a de tems en tems ajoutĂ© quelque chose, en 1803 on y plaçer le cabinet d’histoire naturelle qui occupe maintenant la salle des chevaliers et les appartemens contigus. Le reste a Ă©tĂ© arrange en 1818—19 pour y mettre la bibliothĂšque. On a peine Ă  concevoir comment , dans une ville consacrĂ©e Ă  la science et aux arts on a pu manquer de goĂ»t Ă  ce point et commettre de semblables bĂ©vues. C’est cette sorte de gens que Jean Paul nomme „des Ăąmes enchainĂ©es au corps, „qui ne pensent Ă  autre chose qu’aux soins matĂ©riels qu’exige „la bĂȘte et aux yeux desquels le goĂ»t et le respect pour les „beaux arts passent pour une manie, pour une espĂšce d'aber- ,,ration d’esprit.“ * La ville de Stuttgart ne possĂ©dant aucun monument d’architecture du moyen Ăąge, l’auteur fit en 1840 la proposition au Roi de Wurtemberg de restaurer le petit chateau, qui deviendrait par lĂ  un vĂ©ritable ornement de la rĂ©sidence. ——- structioncn wollten aber dem Herzog Ulrich nicht gefallen , er fĂŒhrte daher das feste Schlofsganz von Stein in jetziger Gestalt auf und zwar im Renaissance-Styl, welcher nach seiner RĂŒckkehr aus der Verbannung bei allen seinen Neubauten angewandt, und von seinem Sohne Christoph fortgesetzt wurde; unter Herzog Friedrich 1. erreichte dieser Styl an Ausbildung und Zierlichkeit seinen Culminations-Punkt, wie das von diesem FĂŒrsten in Stuttgart erbaute herrliche Lusthaus beweist, welches aber nun durch das hinein gebaute Theater schĂ€ndlich profanirt worden ist*. Auch das herrliche Schlofstlior Hohentiibingens ist ein Werk Friedrichs 1., aber auch an diesem Ucbcrhleihsel alter FĂŒrstenpracht haben BarbnrenhĂ€nde des 19. Jahrhunderts ihren gewohnten Frevel durch Einbrechung von Fenstern verĂŒbt; wenn man ĂŒberall gegen das ehrwĂŒrdig Schöne den VerwĂŒstungs-Krieg fĂŒhrt, sollte es doch wenigstens in einer UniversitĂ€ts-Stadt seine Vertheidigcr finden. Schade, dafs dieses merkwĂŒrdige FĂŒrstenschlofs keinen Monographen hat. Weder Crusius, Gabelhofer, Sattler, Steinhofer, noch Andere geben genĂŒgende IVachrichten davon. Einzelheiten ĂŒber die Erbauung seiner Festungswerke findet man in dem geographisch-statistisch-topographischen Lexicon von Schwaben. Ulm. 1791. wo es heifst „das Schlofs der berĂŒhmten Pfalzgrafen von TĂŒbingen; das alte Palatium Pfalz war das Schlofs llohentĂŒbingen, das auf einem Berge ĂŒber der Stadt war; Herzog Ulrich lieft es abbrechen und im Jahre 1535 ein anderes bauen , welches noch steht“ — u. s. w. und so habe ich es noch 1808 gefunden, als ich seine RĂ€ume durchstöberte; seit dieses Schlol's nach und nach der UniversitĂ€t ĂŒberlassen worden ist, .wurde von Zeit zu Zeit immer Keues liineingellickt. Der Anfang wurde 1803 gemacht, wo das Na- turalien-Cabinct daselbst aufgestellt wurde, es nimmt in seiner jetzigen Ausdehnung die ehemaligen Wohnzimmer und den Rittersaal ein, welelie an einander slofsen; 1818—19 wurden diese RĂ€ume zur Bibliothek eingerichtet. Es ist nicht zu begreifen, wie man in einer UniversitĂ€tsstadt, mit VerlĂ€ugnung alles KunstgefĂŒhls, solche Miftgriffe begehen konnte. Von solchen Menschen gilt was Jean Paul sagt „Seelen, die an der Kette des Körpers liegen, welche ĂŒber der Sorge fĂŒr Leib und Zopf keinen idealen Begriff pflegen konnten , in deren Augen , Achtung vor der Kunst natĂŒrlich Schwindelei war, wenn sich ein anderer einen BegrifT davon machen will.“ — * Da Stuttgardt keine Kunstbauten aus dem Mittelalter besitzt, so machte der Verfasser dem König von WĂŒrtcinberg im Jahre 1840 den Vorschlag, dieses herrliche Lusthaus als wahre Zierde der Stadt Stuttgardt wieder hersteilen zu lassen. 9 CSC io» PI. 7. Fig. b. BaptistĂšre de l’église St. Amand Ă  Urach. Ce beau morceau de sculpture porte la date 1518 et la composition en est aussi belle que l’exĂ©cution en est soignĂ©e. TrĂšs certainement il est du mĂȘme maĂźtre, auquel on doit la chaire et les statues de Saints que l’on voyait autrefois aux piliers et au portail de l’église et que les Vandales de notre siĂšcle Ă©clairĂ© n’ont pas manquĂ© de dĂ©truire. 11 est Ă  regretter, que le beau travail de ce baptistĂšre foit presqu’entiĂšrement cachĂ© sous les diffĂ©rentes couches de couleur qu’on lui a donnĂ© , et par lesquelles tous les dĂ©tails de sculpture ont perdu la nettetĂ© de leurs contours. Ce baptistĂšre a huit panneaux, sur chacun desquels on voit reprĂ©sentĂ© un des personnages suivons, tirĂ©s de l’ancien Testament Moyse, Joseph, IosuĂ©, lonas, IcrĂ©mie, Isaie, Salomon et David. Les tĂȘtes de ces personnages sont des portraits de seigneurs de la Cour ou de gens marquans du tems du duc Ebcrard le Barbu; lui mĂȘme y est reprĂ©sentĂ© enlosuĂ©; les autres ligures sont celles de Gabriel Biel, des deux chevaliers d’Ehingen, pĂšre et fils, du prieur d’IJrach, de l’abbĂ© de Gutenstein et autres. Des rubans sculptĂ©s portent les noms de ces lĂ©gislateurs, rois, gĂ©nĂ©raux et prophĂštes, mais la derniĂšre couche de couleur dont on a enduit, le monument en 1817 lors de la fĂȘte de la rĂ©formation, a rendu ces inscriptions presque illisibles. A la mĂȘme Ă©poque cette curieuse Ă©glise a eu Ă  essuyer encore bien d’autres outrages et une quantitĂ© d’objets furent dĂ©truits qui jamais ne pourront ĂȘtre remplacĂ©s. Les liabitans d’Urach ne le cĂ©dĂšrent en rien Ă  leurs compatriotes d’Esslin- gen, de Reutlingen , de SchwĂ€bisch GmĂŒnd, de SchwĂ€bisch Hall etc. etc La destruction de tant de beaux monumens, la dĂ©molition de tant d’anciens et curieux Ă©difices, entrautres celle de la superbe porte, l’ornement de la ville d’Urach, sont des actes que l’amateur des arts ne pourra jamais leur pardonner. Cette porte en forme de tour surpassait en beautĂ© et en antiquitĂ© le cĂ©lĂšbre porte du couvent de Bebenhausen , elle Ă©tait sans contredit un des plus curieux monumens du moyen Ăąge et donnait Ă  la ville un aspect tout Ă  fait caractĂ©ristique. Au dessus de la porte on voyait un groupe, composĂ© de trois statues en pierre, le Christ sur la croix, la Ste Vierge et St. Jean, environnĂ©s d’emblĂšmes et de dĂ©tails d'architecture fort curieux. Cette porte de la ville der Oberthorthurm datait de l’annĂ©e 11!5 et Ă©tait d’un grand effet. Avant la rĂ©formation les figures faisaient partie de la chapelle St. Michel, lieu de pĂ©lĂ©rinage situĂ© au haut d’une colline des environs, le Iloch- Pl. 7. Fig. b. Taufstein aus der Stifts-, nunmehrigen Pfarrkirche zu St. Amandi in Urach. Dieser wunderschöne Taufstein hat die Jahrzahl 1518 und ist mit viel Geschmack und vortrefflicher AusfĂŒhrung in einer höchst interessanten Composition vorgetragen, er ist von demselben Meister, der die schöne Kanzel daselbst, so wie die vielen Standbilder der Heiligen, welche an den Pfeilern und an dem Portale gestanden haben, verfertigte, und welche der roheste Vandalismus unserer aufgeklĂ€rten Zeit muthwillig zerstörte, nur schade, dass die vortreffliche Bearbeitung dieses Taufsteins durch das öftere UebertĂŒnchcn desselben fast unkenntlich geworden, und alle Verzierungen dadurch ihre ursprĂŒngliche SchĂ€rfe und Reinheit verloren haben. Dieser Taufstein ist in acht Felder getheilt, die mit den alttcstamentliclien . Personen Moses, Joseph, Josua , Jonas, Jeremias, Jesaias, Salomo und David verziert sind. Die Köpfe dieser Personen sind Portraits , aus der nĂ€chsten Umgebung und Freundschaft Herzogs Eberhard im Bart, er selbst ist als Josua portraitirt. Gabriel Biel, der alte und junge Ritter von Ehingen , der Probst von Urach, der Abt von Gutenstein u. a. sind in den ĂŒbrigen Figuren abgebildet. Fliegende BĂ€nder tragen die Namen dieser biblischen Gesetzgeber, Könige, Feldherrn und Propheten, welche aber durch den am Reformationsfeste 1817 erhaltenen dicken Anstrich fast unleserlich geworden sind. Ueberhaupt hat diese merkwĂŒrdige Probsteikirche um diese Zeit die rohesten Unbilden erfahren mĂŒssen und manches kostbare Unersetzliche wurde zerstört. Die Uraclier hlieben in diesem Beginnen hinter ihren Landsleuten zu Esslingen, Reutlingen , Schw. GinĂŒuden und Schw. Hall u. s. w. nicht zurĂŒck. Die Zerstörung ihrer herrlichen Denkmale, ihrer grandiosen stĂ€dtischen Bauwerke , namentlich den Abbruch des köstlichen schönen Thores, der Zierde Urachs, kann ihnen die Kunst weit nie vergeben ; an Alter und Schönheit ĂŒbertraf es das Klosterthor zu Bebenhausen bei weitem, es war eines der merkwĂŒrdigsten Kunstwerke des Mittelalters und gab der Stadt ein bedeutungsvolles Ansehn. Die Gruppirung der drei Steinbilder Christus am Kreutz, zu beiden Seiten Maria und Johannes, befanden sich ĂŒber dem Thorbogen in interessanter architektonischer Umgebung. Dieser Thorthurm liiess der Oberthorthurm, er war im Jahr 1115 erbaut, und wie schon erwĂ€hnt, von grofsem Effect. Die Figuren aber waren vor der Reformation an der Wallfahrts- Capelle St; Michaelis an der Hochbergspitze angebracht, und erst spĂ€ter an diesem Thurm befestigt worden, wo sie den Effect des Ganzen bedeutend erhöhten. In den Jahren 1830 — 31 hat sic der Verfasser noch gesehen, erst in der neuesten Zeit wurden sie, unverantwortlicher Weise abgebrochen; was uun weiter aus diesen wirklich cw- & tI I - 10 »MI berg, et ce n’est que plus tard qu’elles furent adaptĂ©es Ă  cette tour, ou elles faisaient un effet merveilleux. L’auteur les y a vu encore en 1830 — 31; ce n’est que tout rĂ©cemment qu'on les a enlevĂ©es sans que l’on sache encore ce qu’elles sont devennes" Heureusement l’auteur a pris le dessin de cette belle tour avant sa dĂ©molition ; il compte le faire paraĂźtre dans un des cahiers suivans de cet ouvrage et joindrey celui de la superbe fontaine avec sa pyramide datant du 15me siĂšcle. Fig. a. Un simple baptistĂšre tirĂ© de l’église St. Georges Ă  Kraftshof prĂšs de Nuremberg , fondĂ©e en 1315 par FrĂ©dĂ©ric Krcss, dont les descendans sont encore aujourdhui seigneurs et protecteurs de l’église. Elle contient plusieurs beaux autels et autres monumens, entre autres un fort beau candĂ©labre en mĂ©tal, sorti des atteliers du cĂ©lĂšbre Pierre Vischcr, et dont le dessin paraĂźtra peut ĂȘtre dĂ©jĂ  dans le prochain cahier. Ce baptistĂšre, de trĂšs belle forme, mais fort simple, date du 15me siĂšcle et ce n’est que depuis peu de tems qu’il a Ă©tĂ© rĂ©lĂšguĂ© dans un grenier pour faire place Ă  un autre baptistĂšre du genre dit rococo et du plus mauvais style possible. Au mauvais goĂ»t, dont les patrons de l’église ont fait constamment preuve dans toutes les rĂ©parations et les soi disans em- bellissemens que, depuis la rĂ©formation, ils ont fait faire Ă  leur Ă©glise, se joint depuis quelque tems une parcimonie bien mal entendue; toutes les rĂ©parations de l’église sont mises Ă  l’enchĂšre et donnĂ©es au moins offrant, lequel, comme de raison, les fait aussi mal que possible. PL 8. Un poĂȘle, composĂ© des fragmens trouvĂ©s dans le couvent des FrĂšres prĂȘcheurs Ă  Nuremberg, et dĂ©crits dans le cahier V. de cet ouvrage. Ce magnifique morceau a Ă©tĂ© restaurĂ© par l’auteur et on en trouve au prix de 70 Ă  88 florins des copies excellentes en diffĂ©rentes couleurs chez les maĂźtres potiers Metzger et Gruber Ă  Nuremberg. Le poĂȘle entier Ă  dix pieds de haut. kunstvoll gearbeiteten Standbildern geworden ist und wo solche hingekommen sind, konnte bis jetzt nicht ermittelt werden. GlĂŒcklicher Weise hat der Verfasser diesen herrlichen Thorthurm noch vor seinem Abbruch gezeichnet, und wird ihn wegen seiner bedeutungsvollen Verzierungen in den folgenden Heften aufnehmen ; auch der ausgezeichnet schöne Brnnnen mit seiner Pyramide aus dem 15. Jahrhundert soll nicht vergessen werden. Fig. a. Ein einfacher Taufstein aus der St. Georgen-Kirclie zu Kraftshof, ohnweit NĂŒrnberg, gestiftet von Friedrich Kress im Jahr 1315, dessen Nachkommen noch heut zu Tage die Patronatsherrschaft ĂŒber diese Kirche haben, welche viel Schönes an AltĂ€ren und Monumenten ’nufzuweisen hat; unter diesen einen schönen metallenen Kronleuchter, aus Peter Vischers WerkstĂ€tte; dieses Kunstwerk soll vielleicht schon im nĂ€chsten Hefte aufgenommen werden. Dieser Taufstein , von schöner einfacher Form, ist aus dem 15. Jahrhundert und erst in neuerer Zoit hat er einem heillos schlechten Haarzopf das Feld rĂ€umen mĂŒssen ; damit nicht zufrieden, wurde er auf einen Schutthaufen geworfen. Der schlechte Geschmack der Patronatsherrschaft, den solche seit der Reformation in Verbesserung und Verschönerungen ihrer Kirche beurkundet hat, hat in der neuesten Zeit einen Zusatz von unpassender Knauserei erhalten, nach welcher Composition nun alle kirchlichen Bauten und VerĂ€nderungen den Wenigstnehmenden zur möglichst schlechten AusfĂŒhrung ĂŒberlassen werden. PI. 8. Zusammengestellter Ofen, von den im V. Heft Tafel VII beschriebenen Fragmenten, welche sich im Prediger-Kloster zu NĂŒrnberg vorgefunden haben. Dieser herrliche Ofen wurde vom Verfasser dieses restaurirt, und ist in originalgetreuer Nachbildung bei den Hafnermeistern Mezger und Gruber in NĂŒrnberg in beliebigen Farben fĂŒr den Preis von 70 — 88 fl. rheinisch zu haben. Der Ofen misst 10 Fuss Höhe. 6 mm gTij 11 HuitiĂšme Livraison. Explication des Planches. VIII. Heft. ErklĂ€rung der Platten. Style byzantin. Planche I. Fig. a. Tombeau de LouU le Sauteur Comte de Thuringe, dam l’ancien couvent de Reinhardsbrunn en Thuringe, Ă  trois lieues de Gotha, au pied de la montagne l’Inselsberg. Mon intention primitive en publiant cet ouvrage sur les ornemens du moyen Ăąge, n’était pas d’y recevoir des mo- numens funĂ©raires ; mais , comme Ă  certaines Ă©poques du moyen Ăąge les costumes sont pour ainsi dire insĂ©parables des ornemens, et les monumens funĂ©raires de ces Ă©poques sont Ă©xĂ©cutĂ©s dans le style ornementaire ou de dĂ©coration ; comme en outre les artistes de notre temps sont souvent forcĂ©s de reprĂ©senter des figures tellement entourĂ©es et enjolivĂ©es d’orne- mens, qu’on ne saurait les en sĂ©parer et comme enfin, en voulant donner une idĂ©e de ces anciennes et superbes productions de l’art il s’agit avant tout d'en rendre fidĂšlement l’esprit et le caractĂšre, j’ai fini par me dĂ©cider Ă  publier aussi dans cet ouvrage des monumens funĂ©raires, d’autant plus, qu’en agitant ainsi, je crois satisfaire les voeux de la plupart de mes lecteurs. Ce monument, aussi remarquable comme objet d’art, qu’il est intĂ©ressant sous le rapport historique, commencera la sĂ©rie que formeront peu Ă  peu beaucoup de monumens de ce genre. Il sc trouve, ainsi que plusieurs autres , adossĂ© Ă  une vieille chapelle menaçant ruine, et malheureusement il n’est point Ă  couvert, mais nous avons l’espoir , que bientĂŽt cette chapelle sera rebĂątie en style byzantin et qu’alors ces monumens y trouveront une place bien mĂ©ritĂ©e. En 1829 j’ai dĂ©jĂ  livrĂ© tous les dessins et les plans pour la restauration et les embel- lissemens de Reinhardsbrun , dĂ©licieuse propriĂ©tĂ© du duc rĂ©gnant Byzantinischer Styl. Platte I. Fig- a. Grabmal Ludwig des Springers , Grafen von ThĂŒringen in dem ehemaligen sehr berĂŒhmten Benedictiner- Kloster Reinhardsbrunn in ThĂŒringen , 3 Stunden von Gotha, am Fufsc des Inselbergs am FlĂŒfschen Hörsel. Grabmiiler in diese Ornamentik aufzunehraen, lag anfangs nicht im Plan dieses Werkes, da aber durch die verschiedenen Perioden des Mittelalters das CostĂŒm oft mit Ornamentik verbunden vorkommt und namentlich GrabdenkmĂ€ler jener Zeit dekorationsartig dargestellt und gruppirt wurden, da ferner die KĂŒnstler unserer Zeit nicht selten gezwungen sind FigĂŒrliches mit der Dekoration verwebt darzustellen und da es sich auch vor Allem darum handelt, in einer solchen Zusammenstellung den Geist und Charakter jener nachzubildenden Kunstwerke nicht zu verfehlen, so habe ich nach reiflicher Ucberlegung die Aufnahme der fraglichen DenkmĂ€ler fĂŒr geeignet und zweckmĂ€ĂŸig gefunden, und angenehm ist es mir dadurch auch einem allseitigen Wunsche entgegen zu kommen, dem ich den besten Erfolg verspreche. Dieses fĂŒr die Kunstgeschichte wichtige und sonst historisch höchst interressante Grabmal soll den Cyklus eröffnen, dem noch viele andere Ă€hnliche DenkmĂ€ler nach und nach folgen sollen. Es befindet sich nebst mehreren anderen an einer alten baufĂ€lligen Capelle leider im Freien angelehnt, doch ist Hoffnung vorhanden, dafs diese Capelle bald in eine Kirche byzantinischen Styls umgewandelt wird, in deren Innerem dann jene GrabinĂ€ler ihre geeignete Stelle finden werden. Schon im Jahre 1828—29 habe ich die Zeichnungen zur Verschönerung Reinhardsbrunns, dieser herrlichen Besitzung des Iler- 3 - nu a i ^ 0-ec-ÂŁ- - Champagne ? Kcriophe et Erlolphe confesseurs de Charlemagne, et consacrĂ© par eux au Saint Sauveur, Ă  St. Sulpice et Ă  St. Serrilien. Ce fragment Ă©tait couvert de plĂątre et a du ĂȘtre, regrattĂ© avant de pouvoir ĂȘtre copiĂ©. Fig. e. Ornement datant de l'Ă©poque la plus reculĂ©e de l'abbaye des BĂ©nĂ©dictins Ă  Heidenheim , dans l’ancien balliage de Hohentrudingen, tout prĂšs de la frontiĂšre de la principautĂ© d’Oettingen Spielberg. Cette magnifique abbaye, bĂątie dans le style byzantin et fort cĂ©lĂšbre autrefois, contenait une foule de chefs d’oeuvre d’architecture et autres ; elle fut fondĂ©e en 750 par St. Wunibalde, fils du Roi Richard d’Angleterre et frĂšre de St. Willibalde, premier Ă©vĂȘque d’EichstĂŒdt. Voyez l’ouvrage intitulĂ© Heideloffs BauhĂŒtte, page 24. Nuremberg chez J. A. Stein. Fig. /. Ornement trouvĂ© en 1807 dans l’ancien couvent wurtembergeois de Herbrechtingen et faisant probablement partie autrefois de la chapelle de St. Verain situĂ©e dans cette mĂȘme abbaye. Celle ci, qui maintenant ne prĂ©sente plus guĂšres qu’un morceau de ruines, fut, dit on, fondĂ©e en 1144 par le duc FrĂ©dĂ©ric de Souabe, consacrĂ©e Ă  St. Denis, et desservie par des chanoines rĂ©guliers de St. Augustin; cependant, s’il faut en croire l’excellent ouvrage du savant historiographe Stalin intitulĂ© „WĂŒrtembergische Geschichte 1841“ le couvent serait beaucoup plus ancien. Fig. g. Ornement trouvĂ© Ă  Herriden, petite ville de la Franconie situĂ©e au pied de la colline de St. Martin que traverse la grande route d’ Ansbach. Cet ornement est d’autant plus intĂ©ressant, je dirai meme important, qu’il date d’une Ă©poque de laquelle il nous reste fort peu de monumens. Le couvent de Herrieden a Ă©tĂ© bĂąti sous le rĂšgne de Charlemagne et doit son origine Ă  l’un des confesseurs de cet empereur, St. Deocarc, qui en fut aussi le premier abbĂ©. Lorsque l’Empereur Louis le Vieux chatia son vassal rebelle, Krafft de Hohenlohe et lui reprit la petite ville de Her- rieden, il fit exhumer le cadavre de St. Dcocare, dĂ©posĂ© dans un cercueil d’argent, et en fit cadeau Ă  l’église de St. Laurent Ă  Nuremberg, qui venait tout rĂ©cemment d'ĂȘtrĂš construite; les restes du saint evĂȘque furent placĂ©s dans l’autel des ApĂŽtres, et y restĂšrent jusqu'Ă  l’époque ou la ville de Nuremberg, fut incorporĂ©e Ă  la BaviĂšre; alors le cercueil de St. Deocare fut vendu Ă  des juifs de FĂŒrth et son contenu jettĂ© on ne sait ou. Je me propose de donner plus tard Ă  mes lecteurs une description dĂ©taillĂ©e de ce cercueil. Fig. h. Un ornement fort remarquable tirĂ© de l’ancienne abbaye de Feuchtwangen fondĂ©e par Charlemagne , comme le prouve l'inscription suivante, trouvĂ©e dans un vieux missel - . . fus, BeichtvĂ€ter Karls des Grofsen, sollen dieses Kloster im Jahre 764 gestiftet und zu Ehren St. Salvators und der Heiligen Sulpitius und Servilianus geweiht haben ; — dieses BruchstĂŒck waukselir stark ĂŒbertĂŒnclit, und mufste Behufs des Abzeichnens abgekratzt werden. Fig. c. Ornament aus der Ă€ltesten Zeit des Benediktiner- Klosters Heidenheim, im ehemaligen Oberamte HohentrĂŒdin- gen an der GrĂ€nze der Oettingen-Spielbcrgischen Lande; dieses, ehemals berĂŒhmte, herrliche, im byzantinischen Styl erbaute Kloster, hatte viele architektonische, und andere kĂŒnstlerische Schönheiten aufzuweisen, und wurde von St. Wunibald , Bruder des ersten EichstĂ€dtischen Bischofs St. Willibald im Jahre 756 gestiftet; beide BrĂŒder waren Söhne des Königs Richard von England. — Siehe meine BauhĂŒtte pag. 24. NĂŒrnberg. J. A. Stein. Fig. /. Ornament, im Jahre 1807 in dem ehemaligen wĂŒrtembergischen Kloster Herbrechtingen als BruchstĂŒck gefunden, es ist wahrscheinlich aus der St. Verans - Zelle daselbst; dieses wenig bekannte Kloster, welches nun fast ganz zerstört ist, soll von Friedrich, Herzog von Schwaben im Jahre 1144 zur Ehre des heiligen Dionysius gestiftet worden sein, und wurde damals mit regulirten Chorherrn St. Augustins besetzt, aber nach des trefflichen Geschichtsforschers Professor StĂ€lins Werk, „wĂŒrtembergische Geschichte 1841“ ist es viel Ă€ltern Ursprungs. Fig. g. Ornament, gefunden in Herrieden, einem StĂ€dtchen in Franken, am Fufse des Martinsberges, ĂŒber welchen die Ansbacher Strafse fĂŒhrt. Dieses interressante Ornament ist um so wichtiger, als es aus einer Zeit stammt, deren KunstĂŒberreste nur noch Ă€usserst wenige sind. Dieses ehemals so berĂŒhmte Kloster wurde unter der Regierung Karls des Grofsen gestiftet, dessen Beichtvater, St ĂŒeocarus, der erste Abt des Klosters war, in dem er auch begraben lag. Als Kaiser LudwigderFromme, dem widerspenstigenReichs- herrn, Kraft von Hohenlohe, das StĂ€dtchen Herrieden wieder abnahm, liefs er den , in einen silbernen Sarg verschlossenen Leichnam des heiligen Deocarus herausnehmen, und verehrte ihn sammt dem Sarge der damals neuerbauten St. Lorenz- Kirche zu NĂŒrnberg, wo er im Altar der Apostel so lange stand, bis die Stadt an die Krone Bayern ĂŒbergieng; nun wurde dieser Sarg hinweggenommen , und an die FĂŒrther Juden verkauft, die Ueberreste des Leichnams aber an einen profanen Ort geworfen. — Die Beschreibung dieses Sarges werde ich besonders in mein Werk aufnehmen. Fig. h. MerkwĂŒrdiges Ornament, aus dem ehemaligen Stifte zu Feuchtwangen, gestiftet von Karl dem Grofsen, wie folgende Inschrift eines alten Mefsbuclies angiebt. lO-Cfr »e cc .-—-»4 23 feer- - „Anno domini 810 fundata atque dotata est ecclesia col- „legiata beatae Maria virginis a Carolo M. Imperatore, „qui obiit postea a. 814 aetatis 72. Climacterico suo „28. Januar.“ Les restes de l’abbaye de Feuchtwangen offrent encore une quantitĂ© de dĂ©tails et d’ornemens d’architecture de l’époque la plus reculĂ©e. L’ornement que nous offrons ici date trĂšs certainement de la fondation et se voit, malheureusement en fort mauvais Ă©tat, dans un des murs de la tour. — Je compte donner plus tard dans cet ouvrage plusieurs dĂ©tails tirĂ©s de l’abbaye de Feuclitwangen. Fig. i. Ornement tirĂ© du cĂ©lĂšbre couvent de St. Gall et communiquĂ© Ă  l’auteur par un de ses amisjd’enfance, le peintre Schlattcr de Schaffouse. Ce magnifique couvent n’a point Ă©tĂ© Ă©pargnĂ© par les Vandales modernes, qui l'ont dĂ©pouillĂ© de presque tous les chefs d’oeuvre qu’il contenait. Fig. k. Superbe ornement en style grec tirĂ© de l’ancienne et autrefois magnifique abbaye de Fulda. Lorsqu’on le trouva il Ă©tait tellement recouvert par les diffĂ©rens badigeonnages qu’il avait subi, que, pour pouvoir le copier, il fallut d’abord le dĂ©barasser de l’épaisse couche de plĂątre qui en cachait les dĂ©tails. Fig. 1, Ornement tirĂ© de l’ancienne abbaye de Kheinau ou Rhynau, dans l’evĂȘchĂ© de Constance, sur les frontiĂšres des cantons de Zurich et de Schaffouse, non loin dĂ© la cĂ©lĂšbre chĂ»te du Rhin et communiquĂ© Ă  l’auteur en 1834 par son ami Edmond Sharpe de Lancaster. L’abbaye de Rheinau est bien connue dans l’histoire; elle acquit dĂ©jĂ  quelque cĂ©lĂ©britĂ© en 878 par l’Irlandais St. Fintan. Les apĂŽtres de la Suisse, Colomb an , Gall, et Pirmin la visitĂšrent et le dernier y Ă©tablit des BĂ©nĂ©dictins. Ainsi que la plupart des couvens supprimĂ©s, celui de Rheinau a Ă©tĂ© fort maltraitĂ© depuis le moment de sa sĂ©cularisation; tous ses trĂ©sors ont Ă©tĂ© dilapidĂ©s; il parait qu’il en contenait beaucoup, car le savant conseiller Zapf, qui le visita en 1785 en parle avec enthousiasme. Fig. m. Une console de la cathĂ©drale de Rheims dessinĂ©e par l’auteur en 1826. Lors du couronnement de Charles X. tout l’intĂ©rieur de cette magnifique Ă©glise fut peint en jaune, ce qui le gĂąta entiĂšrement. Planche II. Fig. a. Le tombeau de Louis IV. surnommĂ© le BardĂ© de fer, Landgrave de Thuringe et de Hesse ; il rĂ©gna de 1149 Ă  1172 et fut enterrĂ© au couvent de Reinhardsbrunn ou son tombeau se voit encore. Voyez livraison VIH. planche 1 et 2. „Anno Domini 810 fundata atque dotata est ecclesia „collegiata beatae Mariae virginis a Carolo AI. Impera- „tore, qui obiit postea a. 814. aetatis 72. Climacterico „suo 28. Januar. Architektonische Fragmente und Verzierungen aus Ă€ltester Zeit findet man an den noch vorhandenen BanĂŒberresten viele, das hier benannte Ornament ist bestimmt aus der Stiftungs-Zeit, und befindet sich in der Thurm - Mauer, in bedauerlich schlechtem Zustande. — Von Feuchtwangen werde ich noch viele beachtenswcrthe KunstĂŒberbleibsel aufnehmen, welche wirklich ausgezeichnet interessant sind. Fig. i. Ornament aus dem berĂŒhmten Kloster St. Gallen, von meinem Jugendfreunde, dem Maler Schlattcr aus Schaffhausen mitgetheitt. Dieses herrliche Kloster ist gegenwĂ€rtig fast aller seiner KunstschĂ€tze beraubt, und vandalisch pro- fanirt. Fig. k. Sehr schönes Ornament; es ist im griechischen Typus gehalten, und wurde in dem ehemaligen großartig erbauten Kloster Fulda gefunden, aber so furchtbar ĂŒbertĂŒncht, dafs es, um gezeichnet werden zu können, erst von seinem hĂ€fs- lichen Ueberzuge befreit werden mufste. Fig. I. Ornament, aus dem ehemaligen Kloster Rheinau oder Rhynau, in dem ehemaligen Bifstlium .Constanz an den ZĂŒrchischen und Schaffhausischen GrĂ€nzen, nicht weit von dem bekannten Rheinfall, Laufen genannt, gelegen, von meinem Freunde Edmund Sharpe aus Lancaster im J. 1834 mitgetheilt. Rheinau war ein geschichtlich merkwĂŒrdiges Kloster, welches schon die Schweitzer Apostel Kolumban, Gallus und Pir- minius besuchten, und letzterer im 8. Jahrhundert mit Benediktinern besetzte, und durch den IrlĂ€nder St. Fintan, welcher 878 starb, die erste BerĂŒhmtheit erhielt; das herrliche Rheinau wurde seit seiner Aufhebung, wie alle andern berĂŒhmten Klöster, barbarisch mitgenommen, und seine SchĂ€tze schĂ€ndlich verschleudert; der berĂŒhmte fĂŒrstlich hohcnloliische Hofrath Zapf, der dieses Kloster im J. 1785 besuchte, kann nicht genug sagen, wie interessant dieses Kloster war. Fig. m. Console oder Kragstein aus der CathĂ©drale zu Rheims. Im Jahre 1826 vom Herausgeber dieses gezeichnet ; diese herrliche Kirche wurde in ihrem Innern zum Zweck der Krönung Carl X. durchaus gelb angestrichen und verdorben. f Platte II. Fig. a. Grabmal Ludwig IV., Landgrafen von ThĂŒringen und Hessen, genannt „der Eiserne ;“ er regierte vom Jahr 1149 bis 1172, und wurde im Kloster Reinhardsbrunn begraben , wo dieses Grabmal noch zu sehen ist. — Siehe 8. H e ft Platte I und II. - » -nia 4M» '.-»K 1 lit'! iJif Iji fefĂŒ M[ MlJs — 24 tÂŁy I ID-E-M- 26 Ct heim, seigneur de Neuenmuhr, baillif du Margrave d’Ansbach Ă  Neustadt sur l’Aisch et sa femme. »-»o an der Aisch und seiner Gemahlin, welche beide mit diesem Orden dekorirt sind. Fig. d. L'ordre de la confrĂ©rie de St. Christophe, Ă©galement sous l’invocation des 14 Saints assistans fondĂ©e en 1480 par le comte Guillaume de Henneberg au couvent de Vessra. Cet ordre est tirĂ© d’un monument des comtes de Henncfcerg, qui se trouve dans l’église principale de Schleusingen, oĂč je l’ai copiĂ© moi mĂȘme. Le collier de l’ordre est formĂ© par quatorze anges Ă  ailes dĂ©ployĂ©es tenant un ruban sur lequel on voit les noms des 14 Assistans; quelque fois le collier se compose d’anges Ă  mi corps sur les vĂȘtements desquels on lit les noms de Fig. d. Orden der Hcnnebergischen St. Christophs-Gesellschaft, oder zu den 14 Nothhelfern, Kloster Vesra von dem gefĂŒrsteten Grafen Wilhelm von Henneberg im J. 1490. Dieser sehr schöne und geschmackvolle Orden ist von dem Grabmale der Hennebergischen Grafen in der Schleusinger Stiftskirche entnommen, wo ich ihn abzeichnete. Die Ordensketteistaus 14 fliegenden Engeln gebildet, welche ein Band halten, mit den Namen der 14 Nothhelfer bezeichnet; auch kommt diese Kette öfters aus halben Engeln gebildet vor. — Fig. e. — auf deren in den HĂ€nden haltenden GewĂ€ndern jene Namen stehen, nĂ€mlich St. Erasme. St. George. St. Denis. St. Guy. St. Biaise. St. Pantaleon. St. Cyriaque. St. Christophe. St. Achate. Ste. Barbe. Ste. Catherine. St. Eustache. St. Gilles. Ste. Marguerite. Au milieu du collier se trouve l’emblĂšme du St. Esprit, une colombe; elle tient dans son bec l’aurĂ©ole de notre Seigneur JĂ©sus Christ portĂ© par St. Christophe placĂ© sur une tablette portant son nom et de laquelle pendent des franges formĂ©es par huit petites cliaines, terminĂ©es par autant de clochettes* Celles ci sont l’emblĂšme des huit bĂ©atitudes; que le son des clochettes devait rapeller au souvenir de celui qui les portait, lequel devait en l’entendant penser sans cesse Ă  ses devoirs. Cet ordre Ă©tait fabriquĂ© indiffĂ©remment en or et en argent. Un de mes amis, Monsieur Bechstein, conseiller aulique et bibliothĂ©caire de S. A. le duc de Meiningen , prĂ©sident de sociĂ©tĂ© archĂ©ologique de cette ville, se propose de consacrer Ă  l’ordre de St. Christophe quelques pages de son grand et bel ouvrage sur les monuraens de la Franconie et de la Thuringe. Il y fera paraĂźtre le tombeau du fondateur de l’ordre, du comte prince de Henneberg Guillaume IV V dont la statue en porte le collier; puis un facsimile des statuts avec la gravure sur bois qui en forme le frontispice et plusieurs autres dĂ©tails intĂ©ressans ayant rapport Ă  cette confrĂ©rie. La charte originale est entre mes mains; mais si je voulais la communiqner ici, elle prendrait au moins trois feuilles de texte c’est Ă  dire infiniment plus de place que nous ne pouvons en assigner Ă  chaque sujet traitĂ© dans cet ouvrage. Je me permets donc de renvoyer ceux de mes lecteurs qui dĂ©sireraient en savoir davantage, Ă  l’ouvrage susmentionnĂ© de Mr. Bechstein qui possĂšde non seulement une grande quantitĂ© de matĂ©riaux prĂ©cieux, St. Erasmus. St. Georgius. St. Dionysius. St. Vitus. St. Blasius. St. Pantaleon. St. Ciriacus. St. Chritsophorus. St. Achatius. St. Barbara. St. Catharina. St. Eustachius. St. Egydius. St. Margaretha. In der Mitte der Kette ist der heilige Geist als Taube in Form einer Agraffe angebracht, er hĂ€lt mit seinem Schnabel die Aureole des Christuskindes, St. Christoph, der es, wie bekannt, trĂ€gt, steht auf einer Signatur, die den Namen „St. Christoph“ enthĂ€lt, und an welcher acht Kettchen mit eben so viel Glöckchen, Franzcn bilden. Die Glöckchen bedeuten die acht Seligkeiten, an welche das Getöne der Glöckchen stets erinnern und dem OrdenstrĂ€ger seine Pflichten ins GedĂ€chtnifs bringen soll; dieser Orden wurde von Gold und von Silber getragen. Mein Freund, der herzogliche Hofrath und Bibliothekar Bechstein in Meiningen, Director des Hennebergischen Vereins der Alterthumsforscher daselbst, hat sich Vorbehalten, in seinem neuen, schön und wĂŒrdig ausgestatteten Werke „Kunst- Denkmale in Franken und ThĂŒringen“ dem St. Christophs-Orden ein besonderes Heft zu widmen, und in diesem, den Grabstein des Stifters dieses Ordens „FĂŒrst Graf Wilhelm IV V. von Henneberg,“ dessen Statue mit der Ordenskette resp. Ordenskleinod geschmĂŒckt ist, dann das Ordens-Statut mit Fac-simile, den Titel-Holzschnitt, und sonstige interessante den Orden betreffende Mittheilungen vor Augen zu legen. Die Original-Urkunde liegt vor mir, ihre Mittheilung aber wĂŒrde wenigstens drei Bogen Text erfordern, und somit weit den Raum ĂŒberschreiten, den ich jedem GegenstĂ€nde in diesem Werke geben kann, daher ich meine kunstliebenden Leser auf das vorhin erwĂ€hnte Werk ĂŒber Kunst-Denkmale von Bechstein verweise, der neben vielem und gutem Material auch noch mit der nöthigen Begabung zur geschickten Aus- 27 ^-tpecc-— - mais encore tout le talent et les connaissances nĂ©cessaires pour les employer utilement. wĂ€hl, und mit ausgezeichneten Kenntnissen fur diese Aufgabe ausgerĂŒstet ist. IL. est Ăą remaquer encore que les trois ordres dont nous venons de parler ont Ă©tĂ© fondĂ©s presqu’en mĂȘme teras, comme aussi ceux de Ste. Dorotliee, de Ste. Cartlierine, de St. Antoine Es ist merkwĂŒrdig, dafs diese drei Orden fast zu gleicher Zeit in Deutschland gestiftet worden sind, eben so, wie die Ritter-Orden von St. Dorothea, St. Catharina, und St. Antonius u. a. m. et plusieurs autres. Platte VIII. Platte VIH. Fig. a. b. c. d. e. f. h. i. k. 1. Rosetten aus dem sogenannten Rosenzimmer im sogenannten FĂŒrstenbaue der Veste Fig. a. b. c. d. e. f g. h. i. k. 1 . Rosaces tirĂ©es de I’ap- j portement, nommĂ© la chambre Ăą rosaces, an vieux chĂąteau de Cobourg. Ces rosaces qui datent du 14 me siĂ©ble et que j’ai copiĂ©es en 1817 lors d’un voyage qui je fis a Cobourg avec mon ami et compatriote le professeur Mauch actuellement Ăą Stuttgardt et l’architecte Durch mort en AmĂ©rique ont Ă©tĂ© enlevĂ©es depuis quelques annĂ©es et remplacĂ©es par d’autres neuves, mais parfaitement conformes aux anciennes. J’en avais copiĂ©e encore bien davantage dans un de mes livres d’esquisses que j’ai perdu pendant que je surveillais les rĂ©parations du vieux chateau ImpĂ©rial de Nuremberg. Coburg, aus dem 14. Jahrhundert. Diese Rosetten welche ich noch im Jahre 1817 mit meinen lieben Freunden und Landsleuten ProfĂšssor Mauch jetzt in Stuttgart und dem Architekten Wilhelm DĂŒrch gestorben in Amerika zeichnete, sind seit einigen Jahren, da ich von Coburg abwesend war, weggenommen und jetzt durch neue, aber nach den alten Zeichnungen ersetzt worden; noch eine grössere Anzahl aber hatte ich in mein Skizzenbuch aufgenommen, welches mir leider wĂ€hrend der Herstellung der königlichen Zimmer auf der Kaiserburg zu NĂŒrnberg abhanden kam. Dieses obengenannte Rosenzimmer war damals noch sehr gut erhalten. . Ich schĂ€tze mich glĂŒchlich, dass ich im Jahre 1839 nach Je me trouve heureux d’avoir, lors de mon arrivĂ©e a Cobourg en 1839, pu prĂ©venir la perte ou l’entiĂšre dĂ©tĂ©rioration de plusieurs parties et dĂ©tails prĂ©cieux du vieux chatean. Les tems et d’autres causes encore avaient rĂ©duit les plus beaux appartements Ăą un Ă©tat de dĂ©labrement complet les belles boiseries s'Ă©taient dĂ©tachĂ©es du mur; la chambre a rosaces Ă©tait dĂ©pouilĂ©e de presque tous les ornemens dont elle porte le nom etc. Je priai le duc de bien vouloir mettre uu terme Ă  cette triste dĂ©vastation, je le suppliai de ne poiut consentir Ă  la ruine complette du chateau, de ce beau monument laissĂ© par ses glorieux ancĂȘtres, et le plus bel ornement de Cobourg; j’eus le bonheur d’étrĂ© Ă©coutĂ©; le duc me chargea de la restauration des appartenons endommagĂ©s. L’architecte GĂŒrgel, mon ancien collaborateur, parfaitement versĂ© dans la connaissance de l’architecture du moyen Ăąge, et passionnĂ© pour la tĂąche qu’il allait entreprendre, fut l’homme que je choisis pour Ă©xĂ©cuter cette restauration, qui lui fit le plus grand honneur et lui attira la pleine et entiĂšre satisfaction du duc. Il est juste de mentionner aussi les noms de deux de mes anciens Ă©lĂšves, Rothbart et Eberlein, qui assistĂšrent Görgel dans ses longs et difficiles travaux, et dont les talens lui furent fort utiles. Tons ceux qui visiteront le vieux chateau de Cobourg en seront satisfaits et conviendront qu’il est difficile de trouver son pareil ; les vĂ©ritables connaisseurs seront forcĂ©s d’avouer due sa restauration est entiĂšrement dans le style et l’esprit du moyen Ăąge. der Veste Coburg kam, um noch zu rechter Zeit dem Verfall steuern zu können, womit so viel Herrliches bedroht war, die schönsten Zimmer boten ein Bild der Zerstörung dar, Zeit und andere Ursachen hatten hier arg gehaust, alle herrlichen VertĂ€felungen hatten sich mehr oder weniger abgelöst, das Rosenzimmer war fast aller seiner Rosetten beraubt etc. Jetzt bat ich den Herzog um schleuniges Einschreiten, indem ich ihn beschwor, die herrlichen Denkmale seiner glorreichen Ahnen, Coburgs gröfster Stolz und Zierde, nicht vollends untergehen zu lassen; — ich fand, wie ich es voraus setzen durfte — ein geneigtes Ohr, und sogleich erhielt ich den Auftrag zur völligen Wiederherstellung des FĂŒrstenbaues, in der Person des Architekten Görgel, meines ehemaligen Mitarbeiters an diesem und Ă€hnlichen Werken, fand ich den Mann, der mit dem mittelalterlichen Styl vollkommen vertraut, und von seinem Gegenstand ergriffen, die gĂ€nzliche Wiederherstelluug der schadhaft gewordenen GegenstĂ€nde, bei möglichster Erhaltung und Benutzung des noch Vorhandenen so wie auf eine strenge DurchfĂŒhrung des mittelalterl. Styls zur gĂ€nzlichen Zufriedenheit des Herzogs, wie zu seiner eigenen Ehre, auf das Gelungenste ausfĂŒhrte, auch meine ehemaligen SchĂŒler, die KĂŒnstler Rothbart und Eberlein, haben sich bei dieser Restaurirung ausgezeichnet und ihre TĂŒchtigkeit beurkundet. — Niemand wird diese Veste Coburg unbefriedigt verlassen, er wird gestehen mĂŒssen, nicht leicht ein zweites diesem Aehnliches gesehen zu haben, und ist er Kenner, so wird SJHJ 28 Le vieux chateau de Cobourg appartient dĂ©jĂ  depuis 1353 Ă  l’illustre maison de Saxe. Le Landgrave George, fils cadet de FrĂ©dĂ©ric le Guerrier, y Ă©tablit sa cour pendant assez long- tems; ce fut l’Electeur FrĂ©dĂ©ric II., surnommĂ© le Placide, qui fit construire les magnifiques appartemens qui, parfaitement restaurĂ©s, peuveut compter maintenant parmi les plus beaux de ce genre. Le duc rĂ©gnant actuel, amateur et connaisseur des beaux arts, a reconnu la haute valeur du vieux chateau de Coburg sous le double rapport de l’histoire et de l’art, et a embrassĂ© avec chaleur le projet favori qu’avait son auguste pĂšre de rendre Ă  ce beau monument toute son importance historique et artistique et pour cela de la restaurer entiĂšrement. BientĂŽt la maison de correction qui se trouve encore au chateau sera transportĂ©e aileurs et avec elle disparaitra le dernier obstacle qui empĂȘche cet ancien bat ment de devenir le modĂšle des monumens de ce genre. Je ferai paraĂźtre une description dĂ©taillĂ©e de ce chateau dans un grand ouvrage qne je me propose de publier sur l’architecture allemande du moyen Ăąge et spĂ©cialement sur celle des anciens chĂąteaux et sur leur arrangement intĂ©rieur ; ouvrage qui sera ornĂ© d’une grande quantitĂ© de planches. *J*- er bezeugen, dafs diese Wiederherstellung ganz im Geist und Styl gedacht und ausgefiihrt worden ist. Die Veste Coburg gehörte schon von 1353 an dem erlauchten Hause Sachsen Landgraf Georg, der jĂŒngste Bruder Friedrich des Streitbaren, hielt lange sein Hoflager auf dieser Veste. Vom KurfĂŒrten Friedrich II., genannt der Milde, stammen die herrlichen GemĂ€cher her, die jetzt vollkommen wiederhergestellt, unter die Schönsten ihrer Art gehören. Seine Hoheit der nun regierende Herzog, von dem geschichtlichen , und Kunstwerth dieser merkwĂŒrdigen Denkmale angeregt, und von eigenem Kunstsinn begeistert, hat die Lieblings-Idee seines hochseeligen Herrn Vaters, — der Veste Coburg ihre historische und artistische Bedeutung zu erhalten, sie in völlig bewohnbaren Stand zu setzen — krĂ€ftigst aufge- fafst, und bald wird die noch auf der Veste — befindliche Straf- Anstalt entfernt scyn; somit wĂ€re denn das letzte Hindernils beseitigt, die Veste Coburg als Muster Ă€hnlicher Bauwerke auffĂŒhren zu können. In einem besonderen Werke, ĂŒber altdeutschen Burgbau und Burgeinrichtung, das mit vielen Kupfern ausgestattet werden soll, soll auch diese merkwĂŒrdige Veste Coburg aufgenommen, und ausfĂŒhrlich beschrieben werden. -KX frft3 36 $ Enfin en 1781 Jean Guillaume Roth, marchand de vin et propriĂ©taire de l’auberge du cheval rouge, acheta la maison pour son ami, le nĂ©gociant. Charles Ernest Heller, dont les hĂ©ritiers la possĂšdent encore au moment. Planche VI. VII. VIII. Voyez la livraison X, planches 5, 6, 7, 8. Besitzer dieses Hauses, welches er von der Wittwe Ohmann fĂŒr seinen Freund, den Kauf * und Handelsmann Carl Ernst Heller erkaufte, dessen Erben bis heute in den Besitz desselben sind. Das Profil der durchbrochenen Gallerieen ist in der Platte 2 unten angegeben. Ein Profil, welches in vielen steinernen Verzierungen in NĂŒrnberg hĂ€ufig vorkommt. Platte VI. VII. VIII. Siehe X. Heft. Platten 5. 6. 7. und 8. Fortsetzung. ? ĂšoS - - Mi 37 — Livraison XII. Explication des Planches. Style Byzantin. Planche I. Fig. a. b. c. Chapitaux tirĂ©s de l’ancienne Ă©glise abbatiale du couvent de Ste. Marie Ă  Fourndau prĂšs de Göppingen voyez livraison V, planche V. Ces chapitaux ont Ă©tĂ© si souvent badigeonnĂ©s Ă  la chaux qu’il Ă©tait presque impossible d’en reconnaĂźtre les dĂ©tails, ce qui Ă©tait surtout le cas de celui reprĂ©sentĂ© tig. b. Tous datent trĂšs dĂ©cidĂ©ment du tems de Luitprand, diacre de l’Empereur Louis II, qui dans l’annĂ©e 605 a fait don de ce couvent Ă  l’abbĂ© de St. Gall. Fig. d. Chapiteau trouvĂ© et copiĂ© par l’auteur en 1810 dans l’ancien couvent de Herbrechtingen. Ce magnifique morceau, dont une moitiĂ© est fortement endommagĂ©e, fait maintenant partie d’un mur de clĂŽture; il a 20 pouces de hauteur et les dĂ©tails d’ornemens dont il est couvert offrant beaucoup de ressemblance avec ceux des chapitaux de Fourndau et de Murrhardt, on peut en conclure qu’il est de la mĂȘme Ă©poque et je suis parfaitement convaincu qu’il appartenait autrefois au petit couvent de St. Verain, que l’abbĂ© Volrard de St. Denis prĂ©s l’aris, premier chapelain du roi PĂ©pin, avait, conjointement avec la chapelle de St. Vitalis Ă  Esslingen, lĂ©guĂ© par testament Ă  son couvent de St. Denis. Le couvent de Herbrechtingen, dans l’ancien district do Ilcidenheim, Ă©tait autrefois fort cĂ©lĂšbre; fondĂ© en 1144 par FrĂ©dĂ©ric de Hohenhausen, duc de Souabe, surnommĂ© le Borgne, il fut plus tard aggrandi, dotĂ© et consacrĂ© Ă  St. Denis , puis habitĂ© par les chanoines rĂ©guliers de St. Augustin. En 153fi il fut inquiĂ©tĂ© par les partisans de la rĂ©formation, qui plus tard, en 1555, en chassĂšrent les religieux et le dĂ©- Zwölftes Heft. ErklĂ€rung der Platten. Byzantinischer Styl. Platte I. Fig. a. b. c. Capitale aus der ehemaligen Propstcikirche des Marienklosters zu Fraundau bei Göppingen, siehe V. Heft Platte V.. Diese Capitale sind so entstellend weifs mit Kalk ĂŒberstrichen, dafs die richtige Zeichnung der Formen kanm verfolgt und die feinem Details derselben kaum zu erkennen waren, namentlich war dies beim Capital Fig. b. der Fall. Diese Capitale sind bestimmt aus der Zeit Luitprands, Diakon Kaiser Ludwig des Zweiten, der diese Kirche im Jahre 895 an St. Gallen vergabt hatte. Fig. d. Interessantes Capital, vom Verfasser im Jahre 1810 im ehemaligen Kloster Herbrechtingen gezeichnet. Dieses wunderschöne Capital, von welchem die HĂ€lfte durch Abhauen zerstört worden ist, befindet sich in eine Hofmauer cin- gemauert, es hat die Höhe von 20 Zoll wĂŒrtemb. Maafses und da es in seiner verzierten Platte und den ĂŒbrigen V erzierungen so viele Aehnlichkeit mit den CapitĂ€len in Fraundau und Murr- hard hat, so gehört es bestimmt derselben Zeit an und stammt eben so gewifs aus dem St. Veranus Klösterlein, welches der Abt Fulrad von St. Denis bei Paris, erster Caplan Pipins im Testamente seiner Abtei St. Denis, saramt der St. Vitalis Kapelle Efslingen vermacht hatte. — Dieses sonst berĂŒhmte Kloster bei Herbrechtingen in der ehemaligen Herrschaft Heidenheim an der Brenz gelegen, wurde im Jahr 1144 von dem Hohenstaufen Friedrich, dem EinĂ€ugigen, Herzoge von Schwaben vergröfsert, reich beschenkt und in der Ehre des heil. Dionysius geweiht, auch mit regulirten Chorherren St. Augustins besetzt. — Im Jahre 1536 wurde dieses Kloster von den I 'I I&ÇC4 38 â–șMO molirent en partie. Pendant la guerre de trente ans, en 1630 ou 1635, il fut rendu Ă  sa destination premiĂšre, mais il se trouvait alors dans un Ă©tat de dĂ©vastation presque complĂšte. Ses nouveaux occupans Ă©taient des moines du eouvent de Wal- tershausen; ce furent eux qui y Ă©rigĂšrent un autel dans le style de la renaissance portant la date de 1631, et que l’on y voit encore. A la paix de Westpbali le couvent fut incorporĂ© dĂ©finitivement au duchĂ© de Wurtemberg et les religieux en furent expulsĂ©s. Maintenant les Vandales de la finance ont rĂ©ussi Ă  dĂ©truire presque entiĂšrement ce bĂątiment et ce n’est plus que dans les pages de l’histoire nous retrouvons quelques traces de son ancienne splendeur et cĂ©lĂ©britĂ©. Fig. e. /. g. Bases de colonne en style grec. fig. e. est dirĂ©e du couvent de Forch prĂšs de Schorndorf, fig. /. de l’église de Fourndau, fig. g . de l’ancien couvent de BĂ©nĂ©dictins situĂ© dans l’ile de Rheinau. Planche II. Fig. a. Chapitaux et fig. b. bases de colonne, communiquĂ©s par Monsieur R. Rothbart, peintre de la Cour de Cobourg. Voyez livraison XI, planche I. Style gothique. Planche III. DĂ©tails d’ornemens de la serrure et des ferrures de la porte du monument nommĂ© la maison du St. Sacrement, dans l’eglise de St. SĂ©balde Ă  Nuremberg. Cet intĂ©ressant et beau morceau est placĂ© contre la muraille Ă  droite du maĂźtre autel et se trouve maintenant en fort mauvais Ă©tat. Les ferrures, les clous, la serrure de la porte sont dorĂ©s; la porte meme est peinte en rouge; le tout date de l'annĂ©e 1315. Le feuillage courant de long de la cannelure dans le chambraule de la porte est particuliĂšrement bien Ă©xĂ©cutĂ©. Plus tard nous donnerons Ă  nos lecteurs une description complĂšte de ce tabernacle , intĂ©rressant par ses dĂ©tails aussi riches que gracieux. Planche IV. Superbes portes en bois sculptĂ© et boiseries tires de la maison appartenant Ă  la famille noble de Scheurl et situĂ©e dans la rue du cliateau Ă  Nuremberg. R est fort rare de trouver des boiseries sculptĂ©es d’une beautĂ© aussi parfaite, que celles ci. Jusqu’à prĂ©sent l’auteur ne connait que celles du vieux chateau de Cobourg et du con- vent de Blaubeuren dont le dessin paraĂźtra dans la prochaine Reformatoren beunruhigt, und zuletzt im Jahre 1555 den Chorherren mit Gewalt abgenommen, und theilweise zerstört; im 30jĂ€hrigen Krieg im Jahre 1630 oder 1635 wurde es zwar wieder zurĂŒckgegeben, aber in einem höchst busswĂŒrdigen Zustande; seine neuen Besitzer waren Mönche aus Kloster Wattenhausen und von ihnen rĂŒhrt noch ein Altar im Renais- sançe-Styl her, mit der Jahrzahl 1631; nach dem westphĂ€li- schen Frieden kam cs definitiv an WĂŒrttemberg und die Mönche mufsten auswandern. Pig. e. SĂ€ulenfufs, mit Schutzblatt vom Kloster Forch hei Schorndorf. Fig. /. Von der Kirche ven Fraundau. Fig. g. Im ehemaligen Bcnedictiner-Kloster auf der Insel Rheinau gefunden. Platte II. Fig. a. Gekuppelte Capitale und Fig. 6. SĂ€ulenfĂŒfse, mitgetheilt vom Herrn Hofmaler Rudolph Rothbart in Coburg, siehe Heft XI. Platte I. Deutscher gothlscher Styl. Platte III. Reichgehaltene Schlofsverzierungen und BeschlĂ€ge der ThĂŒre des SakramentshĂ€usclisns in der St. Sehaldns Kirche zu NĂŒrnberg. Dieser Ă€usserst interessante Tabernakel befindet sich zur rechten Seite des Hochaltars an der Wand und zwar in sehr schadhaftem Zustande. Die BeschlĂ€ge, BĂ€nder, Schlofs, NĂ€gel etc. sind vergoldet, die ThĂŒre aber ist roth angestricheu ; die Zeit der Anfertigung ist das Jahr 1315. VorzĂŒglich schön ist das Laubwerk in der Hohlkehle der steinernen Einfassung besagter ThĂŒre. Eine vollsĂ€ndige Beschreibung dieses durch seine reichen Motiven so ausgezeichneten Tabernakels und seiner ganzen Form wird in der Folge vorgenommen werden. Platte IV. Wunderschöne in Holz geschnitzte ThĂŒre nebst TĂ€felwcrk im adelicli von Scheuerl’schen Hause ,in der Burgstrasse in NĂŒrnberg. In Holz geschnitzte ThĂŒrcn von dieser Kunstbedeutung sind sehr selten zu finden, der Verfasser kennt, von diesem Gehalte, bis jetzt nur die kostbaren ThĂŒren auf der Veste Coburg und im Kloster Blaubeuren, beider Abbildung soll im 39 piece pi uresbvtĂšr piece puis les portes du vieux chateau de ,Salzbourg et du presbytĂšre de St. Laurent Ă  Nuremberg qui puissent leur ĂȘtre comparĂ©es. Dans un ouvrage fort intĂ©ressant intitulĂ©, la maison Seheurl, Mr. le Major Baron de Soden, mon ami, a donnĂ© une description dĂ©taillĂ©e de ces portes et je crois ne pouvoir mieux faire que de citer ici une lettre qu’il m’a fait l’honneur de m’adresser sur ce sujet. „Vous dĂ©sirez que je vous fasse parvenir une description historique topographique de la maison Seheurl Ă  Nuremberg pour servir de texte explicatif d’un dessin que vous voulez faire paraĂźtre dans votre ouvrage sur les monumens du moyen Ăąge. Je me rends volontiers Ă  vos dĂ©sirs, regrettant toutefois de ne pas possĂ©der les matĂ©riaux sufiisaiis pour donner une description plus dĂ©taillĂ©e.“ „Cette maison, situĂ©e sous le vieux chateau, No. 606 rue du chateau attire depuis quelques annĂ©es l’attention particuliĂšre des gens qui s’occupent de l’étude de l’histoire et de l’archĂ©ologie de notre patrie. Le gouvernement mĂȘme a pris des mesures pour la conservation de cet antique et intĂ©ressant monument. Depuis l’an 1485, donc depuis 360 ans, la maison dont nous nous occupons appartient Ă  la famille patricienne de Seheurl; maintenant elle est la propriĂ©tĂ© de Monsieur de Seheurl, professeur Ă  Erlangen.“ D’interessans souvenirs se rattachent Ă  cette habitation qui peut ĂȘtre comptĂ©e parmi les monumens les plus remarquables du moyen Ăąge. Elle a vu passer des siĂšcles et des commotions de toute espĂšce sans en ĂȘtre Ă©branlĂ©e. Sans doute, partageant le sort de tout objet terrestre, elle a Ă©prouvĂ© bien des changemens; mais les fondemens qui la portent sont solides encore et, bravant les injures du temps, l'antique bĂątiment nous prĂ©sente encore sa robuste façade comme un des souvenirs historiques les plus curieux de son Ă©poque. La partie la plus remarquable de cette maison est une chambre datant du quinziĂšme siĂšcle, dont les boiseries richement sculptĂ©es reprĂ©sentent de magnifiques ornemens d’architecture et dont les deux portes, rondes du haut, sont Ă©galement couvertes de sculptures. Ce fut Christophe Seheurl qui, venu de SilĂ©sie Ă  Nuremberg, ou il finit par s’établir, fit construire ce petit appartement Ă  la priĂšre du duc Georges de BaviĂšre qui lui offrit d’en faire les frais. Les vitraux peints reprĂ©sentaient les armoiries du duc et on avait donnĂ© cet appartement le nom de la petite chambre du comte palatin. La maison Seheurl a momentanĂ©ment servi d’habitation Ă  plusieurs princes rĂ©gnants, hommes d’état et gĂ©nĂ©raux. En 1489 et 1491 l’Empereur Romain Maximilian y Ă©tablit sa des- C nĂ€chsten Hefte folgen, ferner die ThĂŒren auf der Salzburg und im St. Lorenz-Pfarrhof zu NĂŒrnberg. Diegje ThĂŒre hat mein hochverehrter Freund, der pensio- nirte Major Baron von Soden in seinem interessanten Werkes „das scheurl’sche Haus“ besonders beschrieben und seiner GĂŒte verdanke ich folgendes „Sie -wĂŒnschen von mir, werther Freund, eine historisch- ,,topographische Beschreibung des scheuerl’chen Hauses da- „hier, um sie als erlĂ€uternden Text zu Fig. 4 in Ihrem Werke „Ornamentik des Mittelalters“ aufnehmen zu können. Gerne „willfahre ich Ihrem Wunsche und bedaure nur, dafs der Man- „gel an hiezu nöthigem Material keine umstĂ€ndlichere Beschreibung zulĂ€fst.“ „Das unter der Veste, jetzigen Burgstrasse, zu NĂŒrnberg „gelegene mit Nr. 604 bezeichnete Haus hat in der neuesten „Zeit die besondere Aufmerksamkeit aller Freunde der Geschichte und vaterlĂ€ndischen AlterthĂŒmer erregt, und die königl. „bayer’sche Staats-Regierung trug die nöthige Vorsorge fĂŒr Erbaltung des noch bestehenden, alterthĂŒmlichen Baues.“ „Dieses Haus ist nun seit 1485, also bereits 360 Jahre „in stetem unverĂ€nderlichen Besitze der ehemaligen Patrizier- „Familie von Seheurl, und jetzt Eigenthum des königl. Prozessors und Doctors von Scheuerl in Erlangen.“ „Erhabene, merkwĂŒrdige Erinnerungen knĂŒpfen sich an „dieses Haus und es gehört mit Recht zu den merkwĂŒrdigen „DenkmĂ€lern deutscher Vorzeit.“ „Jahrhunderte und weltgeschichtliche Ereignisse gingen „an ihm vorĂŒber, ohne die Grundveste seines Baues zu untergraben Manches wurde zwar im Laufe stĂŒrmischer Zeiten „und in Folge der Wandelbarkeit aller menschlichen Dinge in „seincmlnnern verĂ€ndert, dessen ungeachtet steht es noch fest, „und trotzet kĂŒhn und muthig als historisches Denkmal entschwundener Jahrhnnderte dem alles zerstörenden Zahne der „Zeit.“ „Am merkwĂŒrdigsten aber ist das durch altdeutsches Schnitz- „werk sich auszeichnende Zimmer, das dem 15tcn Jahrhunderte „seine Entstehung verdankt. Die WĂ€nde dieses Gemaches „schmĂŒcken schöne architektonische Verzierungen ebenso auch „die beiden zur Ă€ussern und innern Verbindung dienenden ThĂŒ- „ren, welche oben rund sind. Der aus Schlesien in NĂŒrnberg „eingewanderte Chrisoph Seheurl I. baute dieses StĂŒbchen „im Jahre 1489 auf Antrag des Herzogs Georg von Bayern, „und auf dessen Erbieten, die Kosten zu ĂŒbernehmen. Die „Fenster desselben wurden mit des Herzogs gemaltem Wappen „geschmĂŒckt und man nannte es nur dns PfalzgrafenstĂŒb- „chen.“ „Das scheurl’che Haus diente aber auch vielen Regenten, „berĂŒhmten StaatsmĂ€nnern und Feldherren zur temporĂ€ren „Wohnung. Der römische König Maximilian Vestung 40 IM**- meure, tandis que son pĂšre, l’Empereur FrĂ©dĂ©ric avait habitĂ© le chĂąteau. Fendant son dernier sĂ©jour, Maximilian assista aux noces du patricien Etienne TĂŒcher et d’Ursule Muffel. Lors de la grande DiĂšte la maison fut occupĂ©e, indĂ©pendamment de l'Empereur, par le duc Georges de BaviĂšre et aprĂšs lui par le duc Albert de BaviĂšre et par son gendre, le duc Ulric de Wurtemberg, En 1522 — 23 l’Empereur Ferdinand I y habita pendant son sĂ©jour Ă  Nuremberg; le cabinet du comte ;palatin s’apella dĂ©sormais le cabinet de VEmpereur, et s’appelle encore ainsi. En 1530 le duc Georges de Saxe choisit la maison Scheurl pour s’y Ă©tablir momentanĂ©ment et s’y plĂ»t Ă  tel point, qu’il y revint plusieurs fois. En 1532 elle fut habitĂ©e par Albert de Brandebourg, cardinal et Electeur de Mayence; en 1540 par Otton de Truchsess,' qui se trouvait alors faire partie de la suite de l’Empereur Ferdinand et qui plus tard, en 1543, fut Ă©lu Ă©vĂȘque d'Augsbourg. Fendant le sĂ©jour de Charles Quint Ă  Nuremberg en 1541, le cĂ©lĂ©brĂ© Granvclla, chancelier de l’Empereur occupa la maison Scheurl avec les deux frĂšres Perrenot, Antoine, evĂȘque d’Arras et Thomas, seigneur de L’hautomai, et la mĂȘme annĂ©e, un peu plus tard, le Landgrave Philippe de Hesse y mit pied Ă  terre. Le duc d’Albe se rendant en Saxe en 1537, passa par Nuremberg et habita la maison Scheurl et lorsque, en 1612, l’Empereur Matthias, aprĂšs avoir Ă©tĂ© couronnĂ© Ă  Francfort, fit son entrĂ©e solemnelle Ă  Nuremberg, cette maison servit de demeure Ă  Ottavio, grand Ă©cuyer et chambellan de l’Empereur et Ă  son Ă©pouse. En 1621 la diĂšte de Franconie tint ses sĂ©ances dans q la maison Scheurl, et pendant le grand congrĂšs, tenu Ă  Nu- remberg en 1649 elle fut occupĂ©e par les colonels impĂ©riaux Jean Christophe de Wissenthal et Don Claude Francisque de Canou. En 1833 Leurs MajestĂ©s le Roi et la Reine de BaviĂšre honorĂšrent la maison Scheurl de leur visite ; peu de tems aprĂšs le ministĂšre de l’intĂ©rieur chargea la municipalitĂ© de Nuremberg d’obtenir du propriĂ©taire, Mr. de Scheurl, employĂ© aux postes et de tous les membres de la famille un engagement formel de ne faire aucun changement Ă  la maison, ni de la vendre sans en avoir prĂ©alablement donnĂ© connaissance Ă  la municipalitĂ© qui, en cas de vente, doit avoir la prĂ©fĂ©rence Ă  prix Ă©gal. Ce traitĂ© est une sauvegarde contre toute atteinte qui aurait pu ĂȘtre portĂ©e Ă  cet intĂ©ressant Ă©difice, qui sera conservĂ© dans toute son intĂ©gritĂ©. La maison Scheurl est un curieux monument du moyen Ăąge et son aspect rappelle les plus beaux momens de l’ancienne ville impĂ©riale de Nuremberg.“ -*© - „und 1491 zu seiner Herberge, wĂ€hrend sein Vater, Kaiser „Friedrich bei seiner Anwesenheit im letzten Jahre die Burg „bewohnte. Der König beehrte damals mit seiner Gegenwart „die Hochzeit Stephan Tuchers mit Ursula Muffel. WĂ€hrend „des grofsen Reichstages im mehrgenannten Jahre bewohnte „auch mit dem Könige, Herzog Georg von Bayern mit das scheurl’- „scheHaus; nach ihm diente es dem Herzoge Albrecht von Bayern „seinem Schwiegersöhne, Herzog Ulrich von WĂŒrttemberg zurHer- „berge. ln den Jahren 1522 u. 23 wĂ€hlte es der römische „König Ferdinand I. wĂ€hrend seines Aufenthaltes zu NĂŒrnberg „zur Wohnung. Das FfalzgrafenstĂŒbchen verwandelte sich in „das KaiserstĂŒbchen, welchen Namen es noch bis heute fĂŒhrt. „Im April 1530 bestimmte Herzog Georg von Sachsen das „scheurl’sche Haus zu seiner Wohnung, die ihm so wohl ge- „fiel, dafs er sie oft hierzu wĂ€hlte. Im Jahre 1532 bewohnte „es Albrecht von Brandenburg, Cardinal und KurfĂŒrst von „Mainz. Als 1540 König Ferdinand in NĂŒrnberg einzog, diente „dieses Haus den in seinem Gefolge befindlichen, 1543 zum „Bischof von Augsburg gewĂ€hlten Otto von Truclisefs. WĂ€hlend der Anwesenheit Kaisers Karl V. im Jahre 1541 wohnte „im scheurl’schen Hause der berĂŒhmte Granveller, sein Kanzler mit den beiden Söhnen Anton Perennot, Bischof zu Avrers „und Thomas Perennot, Herrn von L’Hautomai. Im nĂ€mli- „chen Jahre wĂ€hlte es auch Philipp, Landgraf von Hessen zu „seiner Herberge. Auf dem Zuge nach Sachsen 1547 berĂŒhrte „Herzog Albrecht die Stadt NĂŒrnberg und wohnte ebenfalls „in diesem Hause. Als Kaiser Mathias im Jahre 1612 nach sei- „ner Krönung zu Frankfurt am Main den feierlichen Einzug „in NĂŒrnberg hielt, bewohnte dieses scheurl’che Haus der „kaiserl. Oberststallmeister und KĂ€mmerer, auch Hauptmann „der Herrschaft Ungariscli-Altenburg Ottavio Caumirni mit seiner Gemahlin. Im Jahre 1621 wurde im schcurl’clien Hause „ein frĂ€nkischer Reichstag gehalten. WĂ€hrend des grofsen „Friedens-Congresses zu NĂŒrnberg im Jahre 1649 wohnten „bei Georg Scheurl die kaiserl. Obristen Hans Christoph „Rernfft von Wissenthal und Don Claudius Franziscus von „Canou. Im Jahre 1833 beehrten J. J. M. M. der König und „die Königin von Bayern das scheuiTclic Haus mit ihrem „Besuche. Bald darauf liefs das königl. Staats-Ministerium „des Innern durch den Magistrat der Stadt NĂŒrnberg, von dem „damaligen Besitzer des Hauses, Herrn Postoffizial von Scheurl „nebst sĂ€mintlichen Mitbesitzern, den schriftlichen Revers sich „ertheilen, keine VerĂ€nderung, noch weniger aber den Ver- „kauf des Hauses, ohne Wissen des Magistrats, vorzunehmen, „und diesem fĂŒr den Fall das Einstandsrecht zu gönnen. Hierdurch wurde jede Gefahr der VerĂ€nderung des gegenwĂ€rtigen „Zustandes dieses merkwĂŒrdigen Hauses auf immer entfernt „und die umgeĂ€nderte Belassuug seines alterthĂŒmlichen Sclimu- „ckes verbĂŒrgt. Das schenrl’sclie Haus bleibt jedenfalls ein 0 41 CK-e w» ;*% r- !SĂźiĂż. 5 ĂąC-V iw»”!; >\jJ*H ‱ ff »->?'‱ *. ÄY >.fc I * * fo * i ii- .'‱* ‱rĂŻfV k * v5W5- ' K-. t'v»."'r- '**‱*. .H V ** . ‱= »V, yyt* ^ \;f;W 1 ' ' ' A K* ijj. DIE ORNAMENTIK DES MITTELALTERS TON HEIDELOEF. Heft VII iHiiimiiiiiiiiiiiiiiiiiiimiiiiiiiimiiiiiiiiiiinmiiiiimiiimiiiiiimiiiiKiiiiimiiiiiiiiiiiiiiiiKiimniiiiiiiiKifiiNiin ifiiti . 1 .' ..II. PLI U" up^.i J ifi l I. ‱.> 14 - ’M&ĂŻSĂŠĂŻ É-vy^ Ăżi?V ‱ '-V >v x*xvi> ‱' > '> *?‱ V ÂŁu t &Ăź; ĂŒ'gÆd iĂŒ r&*X EPS* V >»'. mfmwf ',U fil .' ,' r „ >, C' 1 . * r 'Ä'.'.iAj'r;' Ä/V tms fxYki'/J- ‱tV LÆ » Heft M. DIE ORNAMENTIK DES MITTELALTERS VON HEIDELOFK 'fr ĂŻs\ V JNlVĂŻ V'&utĂŻ* ^ imilr ts aiaĂźi m ' të»- Hkt ÜgÜM ĂŻiM-iĂŻ mFtĂ fr'zm . n^-V* ; "'-VS PRĂ©I $$*ii S . Iff L tÀ Âi . ^ SĂŒĂźĂżĂŻ'kt gmiĂŻ* *&&.**‱. I>r „voj? 1 IPWĆž ?L*iSfc&S v!', 8ÂŁsr. '. 'ÎSr *, .*»‹ ; f; ? * ‱ ' -, ^TĂź^' " iVR?? ‱ safe ^yjÂ’VTr-y ,*Vf VkrpĂš5?5! ,, ,' t> vr &.IA } », ^ ; ' / VV'ĂŻv DIE ORNAMENTIK BES MITTELALTERS VON HEIDELOFF. Heft VE. 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WÎV. DIE ORNAMENTIK DES MITTELALTERS VON HEIDELOFF. Heft Vm Wm IW Um DIE ORNAMENTIK DES MITTELALTERS VON HEIDELOFF. Heft VIII V S"t , r K \ ' ; Y ' f h* ' ,‱ .... . , " { ? DIE ORNAMENTIK DES MITTELALTERS VON HEIDELOFF. PL 6. 'I Heft vra m ÂŁ- T + ÂŁ>0 + »‹ -^S; .w; Â»ĂŒ ‱ vV ! ÜS .VfsH* Si'-'» tifeCyjtl w>; - ^.-ï’,*‱* r'f'Viv 2&K ‱tV. ?vT\ , ' r, ,/VVS Wf?*****^ I ‱Tv* ****** S I .it.i +. * i *fei-, ii ‱ÂtfĂźyfi ĂŻ 1 mm- ï’-» s>iSĂąT' Itek ttevfc »,ÂŁ ! ! V*5V \ ;‱; 5 , ; 7 ĆžCÂÎ- L- ' ' . hftRsrĂ€fe VWVi '‱*» uÂŁĂź M *vJCi? ?‱Tï»ß' -V *.‱>ÂŁ fĂź ' $5? 1 i SS r '*f SW -; fft - &* ' .V&&* *r\ tfb r f Ăźf0?$yXfS \./ .i ii i ] im iiiii i ii iiii i ii i i u i i m i lj iii ii » iiiii i i i ĂŻĂŻĂŻĂŻwi wwiwiwiiiiiiiiiiiiiiuiiiiuiiiiiii ‱ ^p» Y V 1. ‱ ’l U'f" 1 » 1 l\ . .A ,. 2 i ‱*"» w-j V, ÎS'iÂV? v\, t ' r- kĂŻĂŻĂźh- va*. ‱ \t * BS > r V ** y .Xw,M v 4 DIE ORNAMENTIK DES MITTELALTERS VON HEIDELOFF. Heft IX '‱ÄS if 1 S K l? irat Ji&l HK. 5>-, AVVJ .vÇkv/ ‱;] *w. i* a * . 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DIE ORNAMENTIK DES -MITTELALTERS VON HEIDELOFF Heft X SffiSIgfg 'ĂŻsks ,0 ‱ V r CY’ f 1/ V / Wj '» mmm / v / r > v SĂźmvsĂźS m&m TM * i WP?."!» fM-, .. . W* ' l */ĂŻ *fci I ' &'i »tĂźS ĂŻ *>- . " 4 ? " .'♩ ki&v SS*-' *». * ; -VY' -' r f».v-' i-prtTt Wjl DIE ORNAMENTIK DES MITTELALTERS VON HEIDELOFF DIE ORNAMENTIK DES MITTELALTERS VON HEIDELOFiV Heft-XL ĂȘ** klĂš&& ÎSSmmZSÊmfĂŻgSBĂ«m ms I WÂŁdM mm 5 - ^ BEgfsm;. I 4 V ' '. / ',' » » Éfcr " ;ÜS ÏL = i*- fc v  w*i?^ T-r- .. .Ă» ‱* ,»v . &$ÂŁ y **% i '‱ ‱ *v -‱‱***> L^t *V.» , T*,' i LĂąV% l i >‱r^-jĂ€^pr>^V-Cv r **? , ?* > ‱ vtev’ -tf .-.v-; ‱W'^. uir-i - j'> ?. tÄviy\ tv j ki UT *JÜ- »‹ - ÂŁf. Sf* ‱ ;'. . P . . .VwA ‱ ? V .-‱>»â–ș DIE ORNAMENTIK DES MITTELALTERS VON HEIDELOEF. wm 1311 mm ! Pli hĂ€M. ßfCl i 1 i i 1111 mm ©III ftw lllfj fesßliĂ€ n g ‱P>f*Vt ‱£ ' at*. v y* t* 3£ï» Æi»; a»»? Üij-'AMJ i.*A â–ș »*jÂŁ* ?*»‹ K*3? r*-., L'iVĂżC ' ; ji . k*»"; ISn *.'il»*i M »"VV/S' iiĂŻ* ‱T* a » m%.\ Si Uffiir ; »,." J pgr*? Sk ">?WÂŁ T-rf TT-W > ? -S&r? t >V DIE -ORNAMENTIK DES MITTELALTERS VON HEIDELOFF. MS. " PI. 7 iS Wmm i KM iis Hl 88 feÉyĂŒli 8 zssjt M »i fl» 8 IÜÉË m DIE ORNAMENTIK DES MITIELALTERS VON HEIDELOFF. ’t , j>v '‱‱y v&m. 'w~*;.t\f* 9mfz*fç TOET IHE ORNAMENTIK DE S MITTELALTERS VOR HEIDELOFF !>‱> IW*, r*i Ult Ifflii' 1 -4^4^' ISS';! i W^ y„ ...' miiiNiimi!niUHBiK^H SiiiĂŒĂŒi p{i!2! wmmm m- x m I IIIIMHIallMIIIHIIIH ,vw*'‱ !* -* ir ^Ăż'^k i >. lf ĂŻ&'&h Tri. irfcĂąÂŁĂŒÂŁA i. - i .h il Jt>,W Jiii. i ^... J m ? ! Ei€*Ăź Uk».**'ĂŻ Hv- StÀT ' t V p;4 ! » RĂŻ* >VĂź!ĂŻ ryStf. yr^-*^7''T , ^v WW AvVi’ L'itei ÂŁr*~ ‱*‱ Heften EIE ORNAMENTIK DES MITTELALTERS VON HEIDELOFF pi 4 iSliiifeattlliMĂ€lfflili! MB» BjjSl^SSBSi a Ă  Ă€isa 41 tx A-'gĂź^Æ' $ *7 _ ; 9 tÉWÎ mm ns 7 ilii- föipiitof . ijm fi 1 . 1 »IwaMifö. mm a» 3^» US» vs^te» ;>gL v -rri? ’W sss? ßi 99 Ăź^HfflSSj L ti*Ăź IW* Ă€sgss a. **»‹'. > it r ĂŻĂŻeftXlI DIE ORNAMENTIK DES MITTELALTERS VON HEIDELOFF. PI. 5. * ftfk rfli OL vT? * v hv 4 ' i I U '-*-**1 >?*v ‱/'i. ''NL^ 1 -'- 1, ‱ ' ?V PÄ- Vaffr* If^ '‱ Srn ^ h»5 . L'f'tf! k/I . WLV ' *»'*! t%-2K ’ 4 *l Î. 4 ** *.v» V'. ; ȣ* * ?* j ;ffu. ’ \~JSH ***‱*? ; ĂŒm- jAT "KH, ' i - Heft in. DIE ORNAMENTIK DES MITTELALTERS VON HEIDELOEF mim »filii I^Q_ ‱3 —Jn 1__ ĂŒaa» mm a&as ff' . Pf3KÄ iJ '-j; t- s.. Sel j -rr-r *'**'‱ DIE ORNAMENTIK DES MITTELALTERS "VON HEIDELOTF. Heft 2H ft fĂ  m Mt ^\v Jijl ifAVit mmm Pi SÜi BBtt 5 juu.'uiSSl hm». SÉff Ă©irĂš ȍrT^pe* ’^TTSTT’ »; *»>; -Ä- v />‱,> . v 'f. ,*fc .^. m “ i 4 TT & & ; % » ' V v 4 ** "VU ’ > ’ >ĂŻ yv A - V ^ ''$”? T^r-'. Kj; ^ ;jK-v s .^ . ‱ ....‱X3 8 - Avec tant de belle* qualitĂ©* il cultivait un commerce amical et scientifique avec tou* le* homme* aillant* de aon temps, tel* que Conrad Celte, Pierre Dannhauaer, Willibald Pirkhei- mer, W'ohlgemuth, Veit Stoa, Adam Kraft; il viaita souvent le jeune DĂŒrer qu’il occupait. Celte* en parlant de Schreier l'appelle „Magnificum, virum, Musarum hoapitem et patronum; Muaarum et Appollinia cultornm fidissimum. Ce fut Schreier qui, le premier, conçut l’idĂ©e du MauiolĂ©e de St. SĂ©bald, il en fit eaquiaier des plan* et de* dessins par le* artiste* le* plus distinguĂ©s, notamment par Veit Stoss le dessin de ce dernier, exĂ©cutĂ© sur parchemin m’est en propre. Mais la conception de Stoss Ă©tant formĂ©e sur un plan trop vaste, et trop coĂ»teux par consĂ©quent, ne put ĂȘtre admise, et il adopta le plan de Pierre Vischer. Les fonds furent fournis par une collecte auprĂšs des nobles et des bourgeois. Il travailla avec amour et ardeur Ă  la prospĂ©ritĂ© de Ă©tablissements publics, mettant Ă  profit le cercle Ă©tendu de es connexion* avec princes, et autre* personnages haut-placĂ©s de l’église, de la noblesse et de la bourgeoisie; presque toutes les villes libres briguĂšrent sa faveur; *on influence dans les convent* fut considĂ©rable; ces liaisons l’engagĂšrent Ă  plusieurs fondations pour le dehors, de mĂȘme qui’l sut intĂ©resser le dehors pour sa ville natale, et ses entreprises pour elle trouvĂšrent du retentissement et des ressources dans toutes les provinces. Il affectionna par dessus tout l’église de St. SĂ©bald , qu’il gratifia de plusieurs dons et fondations; mais dont la plupart furent sĂ©cularisĂ©es, dans les temps de vandalisme de 1806 Ă  1816. Schreier fonctionna jusqu’en 1503, en qualitĂ© de marguil- ler, avec un esprit d’ordre remarquable , avec une grande abnĂ©gation, mĂ©nageant le* intĂ©rĂȘts de l’église, Ă  lui confiĂ©s et sachant maintenir celle-ci au niveau de la premiĂšre cathĂ©drale d’une des plus grandes villes de l’Allemagne; en un mot l’administration de Schreier Ă©tait au dessus de tout Ă©loge. Il fit aussi donation de vases sacrĂ©s, et du superbe missel ,.Kogans huius librorie mnnificentiae piam aliquam agere me- moriam,“ qu’il fit illustrer par les premiers artistes. Ce fut encore lui qui conseilla au chanoine Melchior Pfinzing de St. SĂ©bald de postuler un Ă©cusson pour la prĂ©vautĂ© de St. SĂ©bald, auprĂšs du roi romain Maximilien, et Ă  sa grande joie Max ordonna de poser St. SĂ©bald sur l’écu d’Autriche. C’est avec ce sceau qu’on scella en 1479 l’acte de la rĂ©forme politique de la ville. Schreier motiva aussi la construction de l’hospice de St. SĂ©bastian, en 1508 Ă  1516, ce qui lui causa tant d’ennui, mais sa persĂ©vĂ©rance surmouta tous les obstacles. Un Ă©vĂšnement d’une autre espĂšce le terrassa l’orage naissant de la rĂ©forme religieuse , qui remplit les hommes de la stabilitĂ© et du respect pour l’ancienne croyance des plus sombres pensĂ©es. Il ne put se consoler de ce mouvement, qu’il jugea destructif aux Arts ... la ruine de sa patrie. Cette pensĂ©e lui rompit le coeur, il mourut le 22 Mai 1520, le dernier de sa noble race, il fut enterrĂ© en dehors du choeur de St. SĂ©bald, dans une sorte de mausolĂ©e, vis-Ă -vis de l’hĂȘtcl-de-ville. -—X> Oj östreichischen Schild zu legen. Im Jahre 1479 wurde mit diesem Wappen die L’rkunde ĂŒber Abfassung der NĂŒrnberger Stadtreformation gesiegelt. Auch veranlasste Schreier den Spitalbau zu St. Sebastian 1508—1516, welcher Hau ihm unsĂ€glich viel Verdruss machte, seiner Beharrlichkeit gelang es aber dennoch alle Hindernisse zu besiegen, nichts konnte ein Werk nufhalten, aber ein andere* geistige* Ereignis* warf den starken Mann zu Boden, e* war das eben aufsteigende Reformation*-Gewitter, welches ihn mit banger Sorge um seine vielen und schönen Pflanzungen erfĂŒllte, er sah in dieser unruhigen kunstzerstörenden Bewegung nur das Verderben seiner Vaterstadt. Diess brach ein treue* Herz; er starb am 22. Mai 1520 als der letzte seine edlen Geschlechts, und liegt aussen am St. Sebalds Chor in einem Prachtgrab gegenĂŒber des Kathhauses begraben. Durch diese gedrĂ€ngte ErzĂ€hlung von Schreier's Leben und Wirken, von dem was er fĂŒr seine Vaterstadt fĂŒr Kunst und Wissenschaft und fĂŒr die Menschheit ĂŒberhaupt gethan, erfĂŒlle ich nur eine heilige Pflicht, die von den Schriftstellern seiner Zeit so sehr vernachlĂ€ssigt worden ist, da seiner höchstens nur dann gedacht wurde, wenn einer gemeinnĂŒtzigen Unternehmung erwĂ€hnt, Schreier nicht wohl dabei fehlen durfte, er hatte das Loos vieler grossen Menschen, die gerĂ€uschlos aber krĂ€ftig wirkten. Die Stiftungsakten NĂŒrnbergs nennen ihn zwar rĂŒhmlich genug, und Arme, Kranke und HĂŒlflose segneten seinen Namen, der Menge blieb er unbekannt, nicht einmal sein PortrĂ€t befindet sich in NĂŒrnberg. In G. W. Panzers NĂŒrnbergi- schem PortrĂ€t-Werk ist ein fabelhaftes PortrĂ€t von Schreier pag. 220 angefĂŒhrt „Sebald Schreier, Stifter des Oelbergs St. Sebald? ohiit 1503?“. 4. Schwarzkunst. Verfertigt im Jahre 1746? aber Ă€ussert schlecht gezeichnet und geschabt. Ich muss es daher fĂŒr einen GlĂŒcksfalt ansehen, Schreiers zuverlĂ€ssiges PortrĂ€t auf Pergament gemalt zu besitzen, er hat es gewiss durch Hans Beuerlein malen lassen, dessen Manier und Haltung in diesem Bilde treu gegeben ist; es ist reich mit Gold docorirt. Die Veranlassung zur Auffindung dieses interessanten Stiftungsbildes, war die Entdeckung eines merkwĂŒrdigen Altars, in der Hauptkirche zum heiligen Kreuz in SchwĂ€bisch GmĂŒnd schon im Jahre 1800, als ich mich öfters bei meinem dort lebenden Onkel Major MĂŒller aufhielt, war mir dieser herrliche Altar aufgefallen, so dass ich ihn zeichnete, und erst nach meiner spĂ€tem Bekanntschaft mit der Geschichte NĂŒrnbergs wurde i ich mit der Stiftung dieses Altars bekannt, so dass ich im Jahre 1842 in Verbindung mit dem kunstsinnigen Geschichtsfreund,, Grafen Wilhelm von WĂŒrtemberg, die Sache genauer unter-, suchte, und bei dieser Gelegenheit das BruchstĂŒck mit dem Ge- mĂ€lde Schreiers durch den Herrn Artillerie-Oberlieutenant vom Faber-Dufour, zum Geschenk erhielt. Dieses interessante Dop- pelportrĂ€t, welches ich von meinem Freunde Friedrich Wagnerr in der Grösse des Originals habe stechen lassen, ist auf Per- gament schön collorirt. Sebald Schreier ist mit einer schwĂ€r- zen Ehren-Schaube Kaths-Tappert bekleidet, welche zu seinerr Zeit gewöhnlich von gewĂ€sserten Schamlot und mit srhwarzem i S amrat verkrĂ€mt war; diese Schaube ist mit hellbraunem Pelz* gefĂŒttert, selbst das Unterkleid ist schwarz, ebenso die Kopfbe- deckungHelmhaube, welche einNetz von sammtnen SchnĂŒrern und mit Gold-Brocat gefĂŒttert ist, die Bekleidung seiner Frauu besteht aus einem faltenreichen schwarzen Mantel mit licht- blauen Atlas gefĂŒttert, und eben die Futterfarbe hat auch dass Kleid, welches schwarz verbrĂ€mt ist; die obere VcrbrĂ€mungg des Mantels aber ist ebenfalls lichtblau. Der Mantel ist mitit einem goldenen Knopf Agraffe befestigt, in den HĂ€nden hĂ€lllt sie einen scharlachrothen Rosenkranz mit goldenem Schilde. Dieie Kopfbedeckung Weihei und das Hals- und Brusttuch Wimpell ist weis*. Das Wappen Schreiers ist gelb und schwarz, undid das seiner Frau Silber und schwarz. F I »m llii 16 â–ș-*© jet de curiositĂ©. Four quelques misĂ©rables florins on vend des livres de missel au poids Ă  des brocanteurs juifs et autres, fournisseurs des batteurs d'or de Nuremberg et de Furth qui les dĂ©coupent Ă  des usages de leur mĂ©tier. Moi-mĂȘme je me suis convaincu que plusieurs objets d’antiquitĂ© ont Ă©tĂ© vilipendĂ©s du fait et du consentement de la commune et du pasteur, car ce qu’il y a de pis c’est que les Ă©glises protestantes qui possĂšdent de tels objets les vendent sous main, malgrĂ© la dĂ©fense du gouvernement. Les moyens restreints d’un particulier ne lui permettant pas de s’y opposer efficacement ce serait au gouvernement d’y remĂ©dier, soit en achetant pour son compte ou de toute autre maniĂšre. Puissent toutes les sociĂ©tĂ©s d’antiquitĂ© faire des efforts pour faire cesser ce dĂ©plorable vandalisme. kauft und an die Goldschlager zu NĂŒrnberg und FĂŒrth abgelassen, welche diese herrlichen BĂŒcher zerschneiden um das Gold zu schlagen. Eine grosse Anzahl solcher BlĂ€tter besitze ich selbst, aber der Zerstörung Schranken zu setzen, ist mir noch nicht möglich geworden, und wird mir auch nie möglich werden, nur die Regierung könnte hier — etwa durch Ankauf fĂŒr ihre Rechnung — krĂ€ftig einschreiten, aber das grösste Uebel bleibt immer, dass die protestantischen Kirchen, welche ii ihren Bibliotheken noch solche GegenstĂ€nde besitzen, diese unter der Hand verkaufen, trotz dem Verbote der Regierung; ich selbst habe die Erfahrung gemacht, dass viele solche AlterthĂŒmer mit Willen und Wissen der Gemeinden und ihrer Pfarrer verkauft und verschleudert wurden. Möchten doch alle historischen und Alterthums-Vereine bemĂŒht sein, dahin zu arbeiten, dass dieser so bedauerlichen Zerstörungswut! Einhalt geschieht, damit die noch ĂŒbrigen Werke einer grossen Kunst-Vorzeit der Gegenwnrt wie der Nachwelt erhalten werden. il K- 0 livraison XV. Explication des Planches. Style byzantin. PI. 1. Fig. a. Entablement. Fig. b. Membre d’entablement. 11 sont tirĂ©s de la tour nommĂ©e „le Wendelstein“ de l’église de St. Jean Ă  Gemund en Suabe. Ce superbe monument byzantin, d’une belle conservation est sans doute du temps des premiers Hohenstaufen. Il serait Ă  souhaiter que cette trĂšs antique et remarquable tour fĂ»t desĂ©inĂ©e en entier et qu’on en levĂąt un plan architectonique. AprĂšs avoir soumis Ă  nos abonnĂ©s ces fragments nous ne doutons point qu’ils ne soient dĂ©jĂ  de notre avis sur le mĂ©rite considĂ©rable de cet Ă©difice. La figure a , soit l’entablement supĂ©rieur est profilĂ© trĂšs originellement de chiens gambadants et couronne merveilleusement bien l’octogone de la tour en encorbeillcment sur un cube. Les portes sont de mĂȘme ornĂ©es de figures d’animaux, ce qui nous fait prĂ©sumer que „la chapelle de la forĂȘt“ dont il est fait mention dans l’histoire est identique avec cette Ă©glise. Voir cahier V, planche 5, figure 6. c. d. Les dĂ©corations de ces membres rapellent involontairement le style Ă©gyptien, tĂ©moin les cntaillures et les bĂątons runiques, subdivisĂ©s par des ornements prismatiques relevant si bien la totalitĂ© des prĂ©minences. Ce caractĂšre se retrouve surtout dans la figure b, oĂč dans les bĂątons runiques il y a aussi des ornements entaillĂ©s prismatiquement. La transition du cube Ă  l’octogone est amenĂ©e prĂ©cisĂ©ment par cet entablement; les huit angles sont ornĂ©s par des tĂȘtes de lion Ă  deux corps. Nous aimerions pouvoir dĂ©crire toute la tour, mais sans le secours de reprĂ©sentations imaginaires nous deviendrions trop prolixes,'et nous nous bornerons Ă  dire que cette Ă©glise remarquable est de la mĂȘme construction que l’église de St. FĂ©lagius Ă  Rottweil et qu’elle est Ă©galement une basilique, mais dont la voussure est supportĂ©e par des piliers et non pas par des colonnes. Ils sont d’une XV. FĂŒnfzehntes Heft. ErklĂ€rung der Platten. Byzantinischer Styl. PI. 1. Fig. a. Dachgesimse und Eig. 6. Gesimseglieder des uralten und höchst interessanten Thurines, der Wendelstein in der St. Johanniskirehe in SchwĂ€bisch GmĂŒnd, ein herrliches byzantinisches Monument, welches gut erhalten auf uns gekommen ist, und das wir ganz gewiss den ersten Hohenstaufen zu verdanken haben. Dieser herrliche Thurm wĂ€re werlh, dass er mit architektonischer Genauigkeit auf das vollstĂ€ndigste aufgenommen wĂŒrde, und um diesen Wunsch zu rechtfertigen, habe ich diese Glieder mitgetheilt. Die Figur a. ist das oberste Dachgesims, originell profilirt und macht an und nebst dem achteckigen, aus einem Kubus berauswachsenden obern Theil des Thurms einen herrlichen Effekt. Originell sind auch die springenden Hunde, welche auf diesem Gesimse um den ganzen Thurm herum angebracht sind, und die sich wahrscheinlich auf eine in der Geschichte angegebene Waldkapelle beziehen, die vielleicht von den vielen an den ThĂŒren angebrachten Thierfiguren ihren Namen erhielt. Siehe 5. Heft, Platte Ă€, Fig. 6, c. d. Die Ornamentik dieser Glieder erinnert unwillkĂŒhrlich an den Ă€gyptischen Styl, z. B. die Einschnitte um die RundstĂŒcke, welche sich wieder durch prismatisch geformte Verzierungen theilen, wodurch die Freminenzien einen eigenthĂŒmlichen Charakter erhalten, besonders tritt dies bei Fig. 6. hervor, wo die Ornamente der RundstĂ€be, ebenfalls prismatisch eingehauen sind ; dieses letztere Gesimse vermittelt den L’ebergang vom Viereck zum Achteck, und die acht Ecken sind mit Löwenköpfen verziert, welche zwei Körper haben. Ich hĂ€tte gewĂŒnscht, den Thurm zu beschreiben, aber ohne Abbildung mĂŒsste ich zu weit ausholcn, daher will ich mich nur noch ganz kurz ĂŒber diese Ă€usserst merkwĂŒrdige Kirche ausspreeben und bemerken, dass ich bei meiner erst kĂŒrzlich, im Monat Mai 1846_unternomme- nen Untersuchung derselben, ganz die nĂ€mliche Construction 18 â–ș-»Clw- belle conservation, quoique leurs moulures soient dĂ©figurĂ©es par les nombreuses couches de badigeonnage qu’on leur a appliquĂ©es dans la suite des siĂšcles. Leurs chapiteaux sont assez intĂ©ressants et analogues Ă  ceux de l’église de Rottweil, aussi datent-ils de la mĂȘme Ă©poque. VoilĂ  comme j’ai trouvĂ© cette Ă©glise Ă  ma visite en Mai 1846. Quant Ă  l’église de St. PĂ©la- gius Ă  Kottweil je la reprĂ©senterai au cahier XVI. * 11 est prouvĂ© par les dispositions intĂ©rieures de nos monuments sacrĂ©s que les plus anciens, surtout dans la haute-Suabe furent Ă©levĂ©s sur les Ă©chantillons des basiliques, et qu’ils datent du 4. au 8. siĂšcle. Tout en leur conservant le pĂ©ristyle, de mĂȘme que les niches des tribuns on ajoutait dans les bas-cĂ©tĂ©s d’autres niches plus petites, pour y placer les autels accessoires; quant au maĂźtre-autel ou le plaçait du cĂŽtĂ© des grandes niches. Voir „Leçons d’architecture sacrĂ©e par le docteur François Kugler.“ On regrette qu’aux 14 et 15 siĂšcles, Ă  l’occasion de l’agrandissement du choeur les niches aient Ă©tĂ© supprimĂ©es; c’est dommage aussi que. par les dimensions trop grandes des fenĂȘtres, toute l’église ait beaucoup souffert. Fig. c. Entablement remarquable de la tour de l’église collĂ©giale de St. Martin Ă  Feuchtwangen. 11 est caractĂ©risĂ© par des ornements prismatiques comme ceux de St. Jean Ă  Gemund. Il n’est pas moins ancien que ceux de cette derniĂšre Ă©glise. La construction de cette tour doit tomber dans 1 Ă©poque Ă  laquelle de 1208 Ă  1214 le couvent fut transformĂ© en Ă©glise collĂ©giale avec douze canonicats, dont le fondateur est sans doute l’empereur Otto IV, connu pour avoir pris cette Ă©glise sous sa protection particuliĂšre. Fig. d. Entablement remarquable, par nous trouvĂ© en 1845 Ă  Saatfeld aux massifs du ci-devant hĂŽtel-de-ville, maintenant transformĂ© en pharmacie. Cet Ă©difice est dĂ©pouillĂ© de tous ses entablements Ă  l’exception d'un membre de refend en partie cachĂ© sous le mur de la maison voisine. Vu son dĂ©faut de conservation il nous a coĂ»tĂ© des peines d’en dĂ©brouiller les formes et les ornements telles que notre planche les fait voir. Ces quatre reprĂ©sentations prouvent que les entablements d alors ne saillaient pas considĂ©rablement. A cette occasion nous remarquerons que l'architecte Popp a donnĂ© a l’entablement restaurĂ© ou plutĂŽt renouvelĂ© du cĂŽtĂ© occidentale de la MĂ©tropolitaine de Bamberg le profil sterile et le style trop moderne, ce qui nuit au caractĂšre du choeur et Ă  l’effet gĂ©nĂ©ral. - i il gefunden habe, wie solche in der St. Pelagiuskirche in der Altstadt zu Rottweil vorkommt, dass sie ebenfalls eine Basilika ist und zwar statt SĂ€ulen, Pfeiler wie die genannte Kirche hat, welche noch gut erhalten, freilich mit einer Gypskruste ĂŒberzogen sind, aber ĂŒbrigens interessant verzierte Gesimse tragen, welche wieder mehr oder weniger Aehnlichkeit mit denen in der St. Pelagiuskirche haben, wie sie auch wahrscheinlich aus einer und derselben Zeit herstammen. Diese letztgenannte Kirche werde ich im 16. Heft vorfĂŒhren. Dass die Ă€ltesten christlichen Kirchen Deutschlands und insbesondere Oberschwabens im 4. und 8. Jahrhundert, nach dem Muster der Basiliken erbaut wurden, spricht sich durch die innere Einrichtung aas. Man behielt nĂ€mlich die SĂ€ulen- gĂ€ngc und auch die Nischen des Tribunales bei, aber fĂŒr den kirchlichen Gebrauch wurden in den Abseiten kleinere Nischen angebracht, um die NebenaltĂ€re hineinstellen zu können ; die grossen aber wurden fĂŒr den Hochaltar benĂŒtzt; — siehe Dr. Franz Kuglers Vorlesung ĂŒber das System des Kirchenbaues. Schade, dass in der St. Johanniskirche im 14. und 15. Jahrhundert durch Vergrösscrung des Chores, die Nischen weggefallen sind, und dass durch grössere Fenster im altdeutschen Styl, die ganze Kirche sehr gelitten hat. Fig. c. MerkwĂŒrdiges Gesimse an dem Thurme der St. Martins- oder Stiftskirche zu Feuchtwangen, welches gewiss an Alter den vorbeschriebenen Gesimsen der St. Johanniskirche zu SchwĂ€bisch-GmĂŒnd nicht nachsteht, und gleich jenen durch prismatische Verzierungen charakterisirt ist. Die Erbauung des Thurmes fĂ€llt gewiss in die Zeit, wo das Kloster in den Jahren 1208 bis 1214 in ein Collegiatstift verwandelt und auf zwölf Canonicate eingerichtet worden; der Stifter ist wahrscheinlich Kaiser Otto IV., der diese Kirche in seinen besondern Schutz und Schirm nahm. Fig. d. Geschmackvolles Gesimse von mir im Jahre 1845 an dem alten, im byzantinischen Style erbauten, vormaligen Ratlihaus, nun Apotheke in Saalfeld aufgefunden. Dieses GebĂ€ude ist aller seiner Dachgesimse beraubt, und nur ein kleines Eckglied, das in ein Nachbarshaus eingemauert ist, hat sich so weit erhalten, dass ich, obwohl mit vieler MĂŒhe, im Stande war, seine Formen und Verzierungen herauszufinden und zu geben, wie in bezeichneter Figur zu sehen ist. Das Ganze liefert den Beweis, dass die Dachgesimse dieses Styls keine bedeutenden Ausladungen haben, was man auch an den vortrefflich erhaltenen Gesimsen der Domkirche zu Ellwangen und an den drei andern hier vorgefĂŒhrten sehen kann. Das restaurirte oder vielmehr neuhergestelltc Gesimse der westlichen Seite der Domkirclie zu Bamberg wurde vom Architekten Popp zu plump im Profil und zu modern im Styl gehalten, der westliche Chor hat dadurch an Charakter verloren und der Eindruck des Ganzen leidet darunter. 19 PI. 2. Fig. a. b. c. d. Frises du susdit hĂŽtel de ville, maintenant pharmacie Ă  Saalfeld. Nul doulc que cet intĂ©ressant Ă©difice byzantin n’appartienne aux coustructions les plus anciennes de cette ville. Sa transformation en laboratoire est un acte dĂ©plorable d'autant plus qu’elle a Ă©tĂ© exĂ©cutĂ©e de maniĂšre Ă  en dĂ©truire entiĂšrement le type ; les grandes fenĂȘtres cintrĂ©es ont Ă©tĂ© murĂ©es et la pharmacie reçoit son jour par d’autres fenĂȘtres percĂ©es dans le massif. Ces belles frises couronnent le premier Ă©tage, elles sont malheureusement si dĂ©gradĂ©es par le ver rongeur du temps que nous eĂ»mes bien de la peine Ă  les dĂ©chiffrer. 11 y a du plaisir pour l'artiste et l'archĂ©ologue de rencontrer quelques- uns de ces monuments de plus en plus rares, cachĂ©s sous des extĂ©rieurs modĂšrnes, derriĂšre des maisons de particulier. Au reste Saalfeld possĂšde plusieurs de ces monuments antiques, qui sous les auspices de son auguste souverain, le duc Bernhard de Saxe- Meiningen sont et seront l'objet d’une attention particuliĂšre; dĂ©jĂ  sur son ordre on a restaurĂ© les vitraux peints de l’église mĂ©tropolitaine, lesquels avaient Ă©tĂ© totalement abimĂ©s, les soins de ce prince s’étendent avec la mĂȘme sollicitude sur tous les autres monuments de l’art de son pays. PI. 3. Superbe casque d’une haute antiquitĂ©, qu’on conserve au vieux chĂąteau de Cobourg dans la salle des armes, restaurĂ©e par le feu duc Erneste de Saxe-Cobourg- Gotha. Il est du 13. siĂšcle et faisait partie du cabinet d’objets d’arts de la ligne Ernestine, lequel provenait de la succession de l’électeur FrĂ©dĂ©ric en 1559. Cette collection fut fondĂ©e sur le vieux chĂąteau de Cobourg par George, landgrave de Thuringue, margrave de Misnie, le plus jeune frĂšre du prince-Ă©lecteur FrĂ©dĂ©ric 1, nommĂ© le vaillant. Cet Ă©lecteur mourut en 1428, peu de temps aprĂšs la bataille d’Aussig, que son parti perdit contre les llussites et qui fut si meurtriĂšre qu’elle lui coĂ»ta la majeure partie de ses sujets. En souvenir de ce malheur il fit graver sur une des portes de son chĂąteau de Cobourg les initiales d’une exhortation remarquable faite Ă  ses enfants et dont voici les termes, d’aprĂšs le baron Repert „Mais surtout veillez au maintien de la pax gĂ©nĂ©rale „et ne prenez jamais les armes qu’à la derniĂšre nĂ©cessitĂ©. Je vous enjoins de maintenir la concorde chez „vous, de juger avec indulgence les actions des autres „et de vous pardonner rĂ©ciproquement.“ En 1816 et 1817 l’auteur trouva dans les piĂšces voĂ»tĂ©es du PI. 2. Fig. a. b. c. d. Frisen an dem ehemaligen Rathhaus byzantinischen Styls, nun Apotheke zu Saatfeld. Dieses interessante GebĂ€ude ist unstreitig das Ă€lteste und beachtensvvertheste Bauwerk daselbst, leider ist es zum jetzigen Gebrauch verur- theilt und auf eine Art eingerichtet, wodurch sein ursprĂŒnglicher Typus fast ganz vernichtet ist; die grossen Bogenfenster wurden zugemauert, und andere eingclinuen, aber glĂŒcklicher Weise erkennt man noch deutlich die frĂŒhere Form. Die Friesen begrĂ€nzen die Abtheilung zum ersten Stock, und sind leider so sehr verwittert, dass ich nur mit MĂŒhe diese schönen Ornamente erkennen und zusammenstellen konnte. Es ist fĂŒr den KĂŒnstler und Geschichtsfreund ein wahrer Genuss, solche immer seltner werdende Privat-GebĂ€udc zu sehen; ĂŒbrigens ist Saalfeld noch immer reich an DenkmĂ€lern des Alterthums und unter der Aegide seines hoch und kunstsinnigen FĂŒrsten Sr. Hoheit des Herzogs Bernhard von Saclisen-Meiningcn werden nun die geschichtlichen alten Denkmale besonders ins Auge gefasst; so wurden auf höchste VerfĂŒgung die zerstörten GlasgcinĂ€lde der Haupt- und Pfarrkirche wieder hergestellt und dicSorgfuItSr. Hoheit umfasst alle Kunst-Denkmale seines Landes mit gleicher Aufmerksamkeit. PI. 3. ln dem von dem vortrefflichen und kunstfreundlichen, nun hochseligen Herzog Ernst von Sachen-Coburg - Gotha neu her- gestellten Waffensaal auf der Veste Coburg befindet sich einer der Ă€ltesten und schönsten Helme, er ist bestimmt aus dem 13. Jahrhundert, und stammt aus der Kunstkammer des Erne- stinischen Hauses her, welche aus der Vcrlasscnschaft des KurfĂŒrsten Johann Friedrich 1559 herkommt; ursprĂŒnglich wurde diese Waffensammlung von den Landgrafen von ThĂŒringen, Markgrafen zu Meissen, Georg jĂŒngsten Bruder des KurfĂŒrsten Friedrichs I. genannt der Streitbare, auf der Veste Kobtirg angelegt. KurfĂŒrst Friedrich 1, der bei Aussig die Schlacht gegen die Hus8iten verloren hatte, die ihm den grössten Theil seiner Landeskinder kostete, starb bald darauf im Jahre 1428. Er Hess auf eine ThĂŒre einer neu hergestellten Burg Coburg die Anfangsbuchstaben einer denkwĂŒrdigen Vermahnung an seine Kinder einhauen, welche nach Baron von Repert also lautet „Lasset diess Eure erste Sorge sein, dass Ihr das „Vaterland bei Frieden erhaltet, zu den Waffen grei- „fet nicht eher, als wenn es die höchste Kolli erfordert. Ich vermahne Euch ernstlich, dass Ihr sollt „eintrĂ€chtig sein, und Einer dem andern nachgeben „und vergeben.“ Im Jahre 1816 und 1817 fand ich in den Gewölben des aus- 3 * ty 20 chĂąteau extĂ©rieur, transformĂ© depuis 1782 en maison de force les plus belles armures pour hommes et pour destrier, mais presque mangĂ©es par la rouille, gissant sur le sol humide, abandonnĂ©es Ă  la destruction. On les avait jetĂ©es dans ce recoin et condamnĂ©es Ă  l'oubli. Mais en 1830 il attira sur ces piĂšces l’attention du duc. ApprĂ©ciant aussitĂŽt leur importance ce prince le chargea de dresser un plan pour la restauration et le placement convenable de ces anciennes armures et de proposer des hommes entendus dans ces sortes d’objets. En 1838 l’ordre nous vint d’envoyer Ă  Cobourg le personnel que nous aurions choisi et de lui faire mettre la main Ă  l’oeuvre sous la direction d’un de nos Ă©lĂšves, l’architecte Charles Goergel. A mon grand regret mort en 1846. Nous lui adjoignimes les peintres George Eberlein et George Rotlibart et l’armurier Distelbart, qui se rĂ©unirent aux artistes les plus distinguĂ©s de Cobourg, parmi lesquels l’excellent peintre, professeur Schneider s’est surtout distinguĂ©. Moi-meme j’ai fourni plus de trente dessins pour la restauration et l’embellissement de cette importante construction. Les travaux furent poussĂ©s avec ardeur et bientĂŽt ce siĂšge princier devint le sĂ©jour favori du feu duc. C’est surtout la Salle des Chevaliers, nommĂ©e la Salle des Ours qui compte parmi les plus belles de son genre. AprĂšs la mort du duc les vues et les goĂ»ts n'ayant plus Ă©tĂ© les mĂȘmes le chĂąteau et la salle des armes tombĂšrent en oubli. Dans ces conjonctures fĂącheuses nous dĂ©sespĂ©rons de l’extension ultĂ©rieure de cette construction. — Le casque de notre planche est d’une parfaite conservation, serrĂ© qu’il Ă©tait, ainsi que plusieurs autres armures dans le grenier bien sec de l’hĂŽtel-de-ville; c’est que probablement il servait dans descortĂšges de la bourgeoisie, laquelle l’aura empruntĂ© Ă  cet effet de la collection d’armes du vieux chĂąteau. Les formes sont remarquables et le bleu dont il est bronzĂ© ressort encore trĂšs bien. Dans la cĂ©lĂšbre collection d’armures de la ,,Nouvelle BĂątisse“ de Stuttgart consumĂ©e depuis par le feu se conservaient quelques casques assez semblables. Je possĂšde plusieurs dessins de ces piĂšces d’armures, lesquels je tiens de feu M. D’Argent , graveur de la cour, fils de M. D’Argent, inspecteur de l’arsenal et armurier. Ces dessins seront publiĂ©s prochainement dans la „Art-Union,“ journal mensuel, paraissant Ă  Londres. Style gothique. PI. 4. Fig. a. Cuve baptismale de l’église principale de la ci-de- vant ville libre de Wissembourg. seren Schlosses, wo jetzt leider das Zuchthaus ist, die schönsten Harnische fĂŒr Ross und Mann, fast verrostet auf dem feuchten Boden liegend ; ohne alle Aufsicht waren sie hier der Zerstörung preisgegeben, und bei der Umwandlung der LokalitĂ€t zu einem Zuchthaus 1782 in diesen unpassenden Winkel der Vergessenheit ĂŒbergeben. Im Jahre 1830 machte ich den hocli- seligen Herzog darauf aufmerksam, welcher den Gegenstand so lebhaft auffasste, dass er mir den Auftrag 'gab, einen Plan ĂŒber die Herstellung dieser alten RĂŒstungen sowohl als ĂŒber ihre zweckgemĂ€sse Aufstellung einzureichen und taugliche Subjecte fĂŒr die hiezu nöthigen Arbeiten vorzuschlagen. Im Jahre 1838 erhielt ich nun die bestimmte Aufforderung meine Leute abzusenden, und sie unter der Leitung einer meiner SchĂŒler, des Architectcn Carl Goergcl, der im Jahre 1846 leider starb, die Arbeiten beginnen zu lassen. Von mir kamen nun der Maler Georg Eberlein, der Maler Georg Rothbart und der Harnisch- Schmid und Plattner Distelbarth, alle aus NĂŒrnberg, welche mit den ausgezeichnetsten KĂŒnstlern Coburgs, unter denen der treffliche Maler Profesoor Heinrich Schneider ausgezeichnetes leistete, sich vereinigten. Die Arbeiten gingen rasch von statten; ich selbst habe an 30 BlĂ€tter zur Herstellung und Verschönerung dieses wichtigen Baues entworfen, besonders dĂŒrfte der Rittersaal „BĂ€rensaal“ genannt, unter die schönsten seiner Art gezĂ€hlt werden. Bald wurde diese FĂŒrstenburg ein Lieblings- Aufenthalt des hochseligen Herzogs; nach seinem Tode sind nun freilich andere Ansichten eingetreten, und Burg und Waffensaal stehen so ziemlich verwaist da. An eine weitere Fortsetzung dieses — auch fĂŒr die Kunstwelt so wichtigen Burg- Baues ist unter solchen Aussichten kaum mehr zn denken. Der oben angefĂŒhrte Helm ist im besten Zustande und verdankt die Erhaltung dem Umstand, dass er mit mehreren alten Waffen auf dem trockenen Dachboden des Rathhauses aufbewahrt wurde, wahrscheinlich diente er bei BĂŒrgeraufzĂŒgen, wozu er frĂŒher aus der Waffensammlung der Burg entlehnt wurde; seine Form ist interessant und man sieht noch deutlich, dass er blau angelaufen. Ein Paar Ă€hnliche Helme waren in der berĂŒhmten Harnisch- Sammlung, auch Harnischhaus genannt, des nun abgebrannten neuen Baues zu Stuttgart. Ich besitze von den WaffenstĂŒcken mehrere Zeichnungen, welche ich von dem in Stuttgart verstorbenen Hofkupferstecher D’argent, Sohn des RĂŒstkammeraufsehers und Plattners D’argent erhalten habe, und welche nĂ€chstens in dem Art-Union-Journal, welches monatlich in London herauskommt, erscheinen werden. AltdeutHclier gotlilsclier Styl. PI. 4. Fig. a. Taufstein aus der Haupt-Kirche der ehemaligen Reichsstadt Weissenburg. Dee- 21 ' ‹»M Fig. b. Cave baptismale de l'Ă©glise de Munnerstadt snr la Laaer en BaviĂšre. Je la dois Ă  un de mes anciens Ă©lĂšves, l’architecte Ottmar Cramer de Nuremberg. Ces deux cuves sont sculptĂ©es en grĂšs. Celle de Munnerstadt a Ă©tĂ© fondĂ©e par le comte Guillaume III de Henneberg. Quoique les beautĂ©s des anciennes Ă©glises et chapelles soient effacĂ©es en plus grande partie, l’archĂ©ologue trouvera encore ça et lĂ  de quoi s’émerveiller. Tous ces vestiges de l’église de Munnerstadt portent Ă  croire que c’était anciennement une petite ville bien opulente. Il existe encore dans le dicton du peuple des vers burlesques sur ce district. Les voici Fig. b. Dergleichen aus dem StĂ€dtchen Munnerstadt an der Lauer in Bayern, mitgetheilt von einem meiner ehemaligen SchĂŒler, dem Architecten Ottmar Cramer aus NĂŒrnberg. — Beide sind aus feinemStein gearbeitet; der letztere ist von dem Grafen Wilhelm III. von Henneberg gestiftet. Die Schönheiten der alten Kirchen und Kapellen sind freilich grösstentheils verschwunden, dennoch wird der Alterthumsfreund noch manches MerkwĂŒrdige finden; alle diese Ueberbleibsel sprechen dafĂŒr, dass Munnerstadt einst sehr wohlhabend war. Es ist noch ein characteristischer Knittelvers ĂŒber die sieben RhönstĂ€dtchen im Munde des dortigen Volkes vorhanden , folgenden Inhalts Munnerstadt a l’opulence , Mellerstadt les guĂ©rets, Fladungen les forĂȘts, Neustadt a l’arrogance, Koenigshofen le beurre fondu, Bischofsheim le travail assidu, Kissingue la saline Du cercle rhoenan voilĂ  la mine. „Mellerstadt hat’s Feld, „MĂŒnnerstadt hat’s Geld, „Fladungen hat’s Holz, „Neustadt hat’n Stolz, „Kissingen hat’s Salz, „Königshofen hat’s Schmalz, „Bischofsheim hat’n Fieiss. „So hast’n Khönerkreis.“ PI. 5. Suite des portes de la chambre des empereurs de la maison Scheurl Ă  Nuremberg. Voir cahier XII, planche VII et cahier XIII, planche VI. DiversifiĂ©es dans leur formes toutes les trois, elles sont l’une plus simple, les autres plus riches. PI. 6 et 7. Plans de la face principale et de la face latĂ©rale d’une trĂšs remarquable table du 15 siĂšcle. C’est M. Goess, antiquaire Ă  Nuremberg qui en fit l’acquisition du ci-devant couvent des BĂ©nĂ©dictins Ă  Weissenohe de la Haute-Franconie. D’aprĂšs la tradition le grand-bailli de Cadolzbourg, chevalier de Hessberg l’an rait donnĂ©e Ă  ce couvent. DĂ©jĂ  je comptais l’acquĂ©rir pour de chĂąteau fort de Cobourg; quand la survenue de la mort de son restaurateur, le duc Erneste traversa mon entreprise. Depuis se superbe meuble fut vendu Ă  un antiquaire de Ratisbonne sans que j’en eusse rien su. Il s’ouvre du cĂŽtĂ© de l’ais et il est pourvu de tiroirs secrets et d’autres compartiments. L’extĂ©rieur est ornĂ© de superbes sculptures et de placage. PI. 5. Als Fortsetzung. ThĂŒre des Kaiserzimmers im von Scheurischen Hause zuNĂŒrnberg; siehe Platte VII und XIII. Heft, Platte VI meiner Ornamentik. Alle drei ThĂŒren sind verschieden, die eine einfacher, die andre reicher. PI. 6 und 7. Ein Üu8ser8t interessanter Tisch mit Seiten - und LĂ€ngenansicht aus dem 15. Jahrhundert. Er wurde von dem Conditor und AlterthumshĂ€ndler Goes von NĂŒrnberg aus dem ehemaligen Benedictinerkloster Weissenohe in Oberfranken gekauft und soll schon im Jahre 1508 von dem Oberamtmann von CadotzburgRit- er von Hessberg dahin verehrt worden sein. Ich wollte diesen Tisch fĂŒr die, im mittelalterlichen Styl hergestellte Veste Coburg ankaufen, aber der Tod ihres Wiederherstellers des Herzogs Ernst vereitelte mein Bestreben und nun wurde dieses PrachtstĂŒck — ohne mein Wissen an einen KunsthĂ€ndler in Regensburg verkauft. Dieser Tisch war zum Aufmachen vermittelst der Tischplatte eingerichtet und innen mit verborgenen Schubladen und andern FĂ€chern versehen, aussen aber mit herrlichem Schnitzwerk und eingelegter Arbeit verziert. PI. 8. PI. 8. I Nous ne donnons ici qu’un fragment du superbe Maitre Autel de St. Jean au couvent de Blaubeurcn, sculptĂ© par George Surlein. Quant Ă  l’autel en entier pour mettre au grand jour toute sa magnificence nous en avons publiĂ© une reprĂ©sentation dans un ouvrage supplĂ©mentaire en grand format. Mais notre Fragment von dem herrlichen Johannis - Altar im Kloster Blaubcuren von Georg Syrlein. Den Altar selbst habe ich als Supplement in grossem Format stechen lassen, um die ganze Glorie desselben vor Augen zu stellen. GegenwĂ€rtiges Fragment gehört zum Baldachin ĂŒber der Mutter Gottes mit dem ‱MX* 22 *>♩- fragment fait partie dn baldaquin an dessus de Ste. M. avec l’enfant JĂ©sus. Ce baldaquin est tout dorĂ©, le* caanelnrei an aznr. Noua n’y avens pu produire les ornements dans leur plus grand dĂ©tail, mais pour y remĂ©dier nous ferons suivre dans nn des cahiers prochains la reprĂ©sentation d'un autre membre de cet antel. L’une et l'autre ont Ă©tĂ© dessinĂ©es par le frĂšre de l’auteur de l’ornemcntique, M. Manfred HeidelolT, professeur Ă  l’école dĂ©partementale des mĂ©tiers Ă  Nuremberg. La reprĂ©sentation de l’autel entier dont il a fourni de mĂȘme le dessin a excitĂ© le plus grand intĂ©rĂȘt Sa MajestĂ© le roi de BaviĂšre a daignĂ© Ă©crire Ă  oe sujet Ă  l’auteur le billet suivant Monsieur le conservateur Heideloff, „J'ai reçu votre lettre du 26 avril dr. par laquelle vous „me soumettez un exemplaire de votre feuille „le MaĂźtre- ,,Autel de Blaubcurcn.“ J’y reconnais avec plaisir une „nouvelle preuve du talent de votre main artiste. En „outre j’applaudis aux soins que vous employez Ă  „la recherche et Ă  la reproduction des antiques monuments architectoniques et artistiques Ă  l’effet de „les conserver Ă  la postĂ©ritĂ©. Recevez mes remerci- „ments de l’envoi de votre feuille et lu nouvelle assurance des dispositions grĂ ciruses avec lesquelles je suis votre affectionnĂ© signĂ© Louis.“ L’éditeur a dĂ©diĂ© cette superbe feuille au prince royal de WĂŒrttemberg, connu pour son profond sentiment de l’art et ses connaissances historiques. L’auteur a pris la libertĂ© d’adresser Ă  ce prince un exemplaire sur parchemin richement dĂ©corĂ© en or, ayant duus son pourtour toutes les armoiries de tous les couvens et abbayes de WĂŒrttemberg. La brochure soit le texte explicatif qu’on publie avec cette gravure a pour titre „le uiaitre-autel de Blaubcuren en WĂŒrttemberg, sculptĂ© en bois par George Surlcin en 1496, les peintures par Martin Schaffner et B. Zeitblom, taille-douce, gravĂ©e sons la direction de Charles Heideloff par F. Wagner et Ph. Walther d'aprĂšs les dessins de Ms. Charles et Manfred Heideloff. Hauteur 26 pouces sur 16 de largeur. Nuremberg 1846, chez Conrad Geiger. L’auteur a recueilli Ă  Ansbach dans une chapelle de l’église abbatiale de Saint-Gumbertus, dite la chapelle des chevaliers un autel non moins remarquable celui de l’ancien orde du Cigne. Le 24 mai 1846, au chĂąteau de Sans-Souci, l’honneur lui a Ă©tĂ© rĂ©servĂ© de faire hommage Ă  Sa MajestĂ© le roi de Prusse d’une peinture de cet autel, qu’il exĂ©cuta sur parchemin sur fond d’or. Kinde, und ist ganz vergoldet mit azurblauen Hohlkehlen. Die Kleinheit der Ornamente an dem dargestellten Bilde des Altais hat diess nicht genug hervortreten lassen, desswegen werde ich in den felgenden Heften noch eines der vorzĂŒglichsten Ornamente anfĂŒhren, welche mein Bruder Manfred Heideloff, Lehrer an der k. Kreis-Gewcrbsschule zu NĂŒrnberg gezeichnet hat, von dem auch das hier beigegebene ist. Der von ihm gezeichnete Altar hat grosses Interesse erregt und Seine MajestĂ€t der König von Bayern hat desshalb unterm 8. May 1846 folgendes Schreiben, datirt MĂŒnchen an mich erlassen Herr Conservator Heideloff! „Ich habe das Schreiben vom 26. April erhalten, mit „welchem Sie mir ein Exemplar Ihres Blattes „den „Hochaltar zu Blaubeuren“ darstellend, unterlegten. „Mit VergnĂŒgen erkenne ich darin Ihre gewandte „KĂŒnstlcrhand, und lobe ĂŒberhaupt Ihr Bestreben, alte „Kunst- und Baudenkmale wieder au das Licht zu brin- „gen und der Nachwelt zu erhalten. Mit meinem Dank „fĂŒr die Mittheilung erneuere ich die \ ersicherung gnĂ€- „diger Gesinnungen, womit ich hin Ihr wohlgcwogencr König Ludwig. Dieses herrliche Werk hat der Verleger dem geschichtskundigen uud kunstsinnigen Kronprinzen von WĂŒrttemberg gewidmet, fĂŒr den ich auch noch besonders auf Pergament, ein, reich mit Gold gemaltes, Exemplar ausfĂŒhrte, das der Verleger Seiner Königl. Hoheit dem Kronprinzen von WĂŒrttemberg verehrte in diesem Prachtexemplar sind die Wappen aller an Alter- thĂŒinern so interessanten Klöster und Stifter WĂŒrttembergs angebracht. Diesem herrlichen Stich ist ein Commentar beigegeben, welcher lautet „Der Hochaltar zuBIaubeuren in WĂŒrttemberg, in Holz geschnitzt Ao. 1496 von Georg Syriern, gemalt von Martin Schaffner und B. Zeitblom aus L’lm. — Gezeichnet von Carl und Manfred Heideloff, in Kupfer gestochen von Fr. Wagner und Ph. Walther. Höhe des Stichs 26 Zoll. Breite 16 Zoll, mitgetheilt von Herrn Ephorus Dr. Reuss in Blaubeurcn, Von Carl Heideloff. — NĂŒrnberg; Verlag von Conrad Geiger 1846. Ein eben so merkw ĂŒrdiger Altar ist der von mir aufgefundene Schwanenorden-Altar, in der ehemaligen Hitterkapelle des St. Gumpertus - Stifts zu Ansbach, welchen ich fĂŒr Seine MajestĂ€t den König von Preussen mit Gold auf Pergament reich ausgefĂŒhrt habe, und den ich am 24. May 1846 in dem Lustschlosse Sanssouci Seiner MajestĂ€t zu ĂŒberreichen die Ehre hatte. SixiĂšme Cailler. Explication des planches. Sechzehntes lieft. ErklĂ€rung der P 1 a 11 e n. Style gothique Allemand. Planche I. Fijr. a ReprĂ©sente lin rare et trĂšs intĂ©ressant fleuron en pierre, qui se trouve sur la pointe du monument piramidal de la fontaine, situĂ©e sur la place du MarchĂ© de la ville de Rot- tenburg sur le Neckcr. Cette vieille ville Ă©tait autrefois chef lieu du Coi'utĂ© de Hohenburg, et le siĂšge de l’évĂšgue, Wurtem- bergeois de* Rottenburg. Mon ancien Ă©lĂ©ve, l'architecte Georges Eberlein, est celui qui m'a fait connaĂźtre cet intĂ©ressant fragment d'architecture. Ce monument, couvert d'ornemens riches et compliquĂ©s, tirĂ©s des diverses lignes du triangle, se termine en exagone au dessus duquel sĂ« lĂšve le fleuron partagĂ© en trois parties et formant un cercle. Voyez la figure 6. qui endique l'entablement d'oĂč sort le fleuron. Ce fleuron est taillĂ© d'une seule pierre et a prĂšs de 3 pieds de diamĂštre. Fig. c. reprĂ©sente le profil de l'entablement sous le fleuron. Ce beau monument, quoique exposĂ© aux Ă©ntempĂ©ries de l'air, est cependant bien consĂšrvĂ©, et Eberlein l'a dessinĂ© avec goĂ»t et exactitude dans de grandes dimensions — Je l'ai engagĂ© Ă  le faire parraitre del qu'il l'avait dessinĂ©, afin de donner par lĂ  une idĂ©e de la diversitĂ© inĂ©puisable de l'architecture allemande. — — - - Deutscher gothiseher Styl. Platte I. Figur a Ă€usserst seltene und interessant gebildete Blume von Stein, welche auf der Spitze des pyramidalischen Brunnen- Monuments auf dem Marktplatz der alten Stadt Rottenburg am Neckar, dem Hauptort der ehemaligen Grafschaft Hohenburg, und Sitz des vvĂŒrttembergischen Bischofs von Rottenburg sich befindet, — mitgethcilt von meinem ehemaligen SchĂŒler, dem Architekt Georg Eberlein. Das Monument ist mit sehr reicher und complizirter ornamentaler Gliederung, aus dem Dreieck construirt, und der Schluss geht in ein Sechseck aus, wie es der Grundriss des Schluss-Gesimses der Vialc Fi g b. augiebt, aus dem die Blume herauswĂ€chst, welche drei Hauptpartieen und zugleich einen Kreis bildet. Diese Blume ist beinahe drei Fufs im Durchmesser, und aus einem Stein gehauen; Fig. c. ist das Profil des Schluss-Gesimses und der Viale unter der Blume; obgleich den EinflĂŒssen der Witterung ausgesetzt, ist sie doch noch vortrefflich erhalten. Eberleiu hat dieses wahrhaft schöne Monument in grossen Dimensionen wie ich es selbst gesehen auf das Genaueste ausgefĂŒhrt, und das Ganze mit Geist und Geschmack behandelt; ich habe ihn aufgefordert, dasselbe in der von ihm gezeichneten Grösse herauszugeben, was um so mehr zu wĂŒnschen wĂ€re, weil dadurch ein ausreichender Begriff von den unerschöpflichen Variationen des deutschen Baustyls zu erhalten wĂ€re. Eberlein hat — zu meiner Freude — von dem Stadt-Magistrat den ehrenvollen Auftrag erhalten, dieses Monument zu restauriren, wodurch der alten nun Bischoffs-Stadt eine wirklich kĂŒnstlerische SehenswĂŒrdigkeit erhalten, so wie sie dadurch um 4 I ein historisches Denkmal reicher wĂŒrde; der mit dem altdeut- ? ... 4 sehen Style vertraute Bildhauer Machold, den ich in meiner Oma- ^ - —-— bd Qi XVI. ‱ 2 jii-i»*.-*-*- , Ebcrlein a Ă©tĂ© chargĂ© par la municipalitĂ©, de l'a rĂ©para- ! tion de ce monument, dant la partie technique sera exĂ©cutĂ©e par le sculpteur Mac hold dant j'ai souvent eu l'occasion de parler. — De cette maniĂšre la ville de Rottenburg s'enrichira d'un monument historique, tout en conservant se prĂ©cieux morceau d’architecture bĂąti en 1463 on en 1479 par la noble et spirituelle femme de l’Archiduc Albert VI. d'Austrichc, fiĂšre de l’empereur Friederic 111. — Cette Princesse avait Ă©pousĂ© eupremiĂšres nocet le Comte Eberhard de Wurtemberg, et fut la mĂšre de l'excellent Duc de Wuitcmberg Eberhard le Barbu. A la base du triangle se trouvent les statues hautes de 5 pieds del empereur Friederic III., de l'Archiduc Albert, surnommĂ© le dissipateur, et de l'Archiduc Louis. — Au dessus on voit une statue de la Vierge, un St. Martius, patron de la CathĂ©de- rale de la ville, et un St. Georges, puis tout au sommet un Christ ecce homo, une Vierge comme Mater dolorosa, et enfin un St. Jean. Malheureusement le support d'une plaque commĂ©morative a Ă©tĂ© gĂątĂ©, sous prĂ©texte de le reparer, et la dĂ©testable Statue de St. Florian ainsi que d'antres choses qui lui ont Ă©tĂ© substituĂ©e, font beaucoup perdre duprix historique de ccmouutnens. Au moment oĂč j'allais terminer cet article, je reçois une lettre de Stutt- gardt qui m'apreud que le dessin de cette fontaine, si digne de figurer parmi les batimens les plus originaux du moyen Ăąge est achevĂ©, ensortc que je, vois m’occuper Ă  le faire lithographier. Les Figures d. et e. reprĂ©sentent des consoles du St. SĂ©pulcre, dans l’église de Notre Dame Ă  Reutlingen. Elle sont adossies Ă  un pilier, et se font remarquer par leurs sculptures, dont la fermetĂ© et le tinĂ© d'exĂ©cution est admirable. Ce beau monument, appartenant au 15*" sicĂ©le, est du mĂȘme maĂźtre que le baptistĂšre qui se voit dans la mĂȘme Ă©glise, et dant la planche VII. du 3"* Cahier, portant la date 1449, donne la reprĂ©sentation. L’ange vis Ă  vis des consoles tient l'Ă©cusson au trois couleurs de la ville de Reutlingen, et c'est Ă  l'inspecteur des batimens, M. Rupp, qu'on doit la restauration de cette belle Ă©glise de Notre Dame, ainsi que plusieurs autres monumeus intĂ©ressons du moyen Ăąge. Fig. f. reprĂ©sente les consoles luttĂ©rales d'un caveau qui se trouve dans la chapelle, maintenant en ruines, du chĂąteau de Waldburg. — Ce chateau, remarquable parle rĂŽle qu'il a jouĂ© dans l'Iris- » toire, appartenait aux anciens Comtes de Zimmern Antiana Cim- mentik ein paarmal angefĂŒhrt habe, wird das Technische dieser Restauration ausfĂŒhren. Dieses wichtige Denkmal verdankt seine Entstehung der hochsinnigcii und geistreichen Gemahlin Erzherzogs Albrecht VI. von Oesterreich, Bruder Kaiser Friedrich III.; sie war die Wittwe des Grafen Eberhard des Ă€lteren von WĂŒrttemberg, und Mutter des ersten vortrefflichen Herzogs von WĂŒrttemberg Eberhard im Barte sic liess dieses Monument in den Jahren 1463 oder 1470 erbauen. Am Fusse des Dreiecks stehen die fĂŒnf Fuss hohen Standbilder des Kaiser Friedrich 111., Erzherzog Albrecht, des Verschwenders, und Erzherzog Ludwigs; hoher stehen die Standbilder der Mutter Gottes, St. Martius, Patron der nunmehrigen bischĂŒfflichen Domkirche, und Ritter St. Georg; am SchlĂŒsse, Christus als eccc homo, St. Maria als mater dolorosa und St. Johannes. Schade, dass ein Schildhalter mit einer Schrifttafel von einein Steinmetzen restaurirt, und das Meiste verdorben wurde, wodurch das genau Geschichtliche verloren gegangen ist; dieser Barbar stellte dafĂŒr den St. Florian, eine auffallend schlechte Figur, nebst noch verschiedenen unpassenden AnhĂ€ngseln hin; — in dem Augenblick, als ich den Gegenstand schlossen wollte, schreibt mir Ebcrlein von Stuttgart, die ausgefiilirte Zeichnung des Marktbrunnens fĂŒr Rottenburg sei nun fertig, colorirt, abgegeben und mache den erwĂŒnschten Effekt; es ist auch wirklich ein Original-Bauwerk, das sich an die prachtvollsten des Mittelalters reihen darf; fĂŒr den Augenblick beschĂ€ftige ich den Lithographen, um dieses Werk, und zwar in Farbendruck, herauszugeben. Fig. d. und e Consolen vom heiligen Grabe in der Marienkirche zu Reutlingen, ebenfalls von Eberlein gezeichnet, sie stehen an einem Pfeiler, die Sculpturen sind von bewunderungswĂŒrdiger AusfĂŒhrung, höchst geschmackvoll, durch SchĂ€rfe und Kraft ausgezeichnet, und gehören dem 15ten Jahrhundert an. Dieses herrliche Monument ist von dem Meister, der den Taufstein derselben Kirche verfertigte siehe III. Heft Platte VII. mit Jahrzahl 1499. Der Engel gegenĂŒber hĂ€lt den dreifarbigen Schild der Stadt Reutlingen, die in meinem hochverehrten Freund, den, fĂŒr die Erhaltung und Wiederherstellung mittelalterlicher Baudenkmale eifrigst bemĂŒhten Bau - lnspector Rupp, den Wicdcrhersteller dieser herrlichen Marienkirche und anderer Denkmale, einen tĂŒchtigen Mann aufzuweisen, und viel zu verdanken hat. Fig- 0 ist die Rippen- Console eines Kreuz-Gewölbes der nun ruinirten Burg-Kapelle, der ehemaligen, in geschichtlicher Beziehung merkwĂŒrdigen Waldburg der allen Grafen von Zimmern Antiana Cimbria, das spĂ€ter »Herren - Zimmern'' hiess, weil hier die nachmaligen Freiherren und Grafen von Zimmern ihren Hof hielten es liegt nicht weit von Rottwcil im Schwarzwalde ; ich könnte ĂŒber diese Ă€usserst romantisch gelegene i - -1 - 4 -* - bria, appelĂ©s plus tard messieurs Zimmern qtii y tenneent leur cour. Il est situe prĂ©s de Rottweil dans la foret moire, dans la position la plus romantique du monde, et je pourrais dire encore L bien des choses intĂ©ressantes sur ce chĂąteau, si l'histoire des ' Comtes de Zimmern, Ă©crite par mon ami, le recteur Henry Ruck- "eher de Rottweil, n'avait pas dĂ©jĂ  donnĂ© sur ce sujet, tous les ji dĂ©tails qu'on peut dĂ©sirer. — Ce chĂąteau, encore en trĂšs bon Ă©tat il y peu d'annĂ©es, devint la propriĂ©tĂ© de la commune, qui n’estimant aucunement ce monument historique, le vendit pour la valeur des pierres a un- prix fort minime. Un architecte de Rottweil, qui aurait facilement pu empĂȘcher ce vandalisme, le laissa accomplir afin d'avoir l'occasion de se procurer quelques antiquitĂ©s dont il avait envie. — La conservation des ruines qu’on voit encore, est due Ă  la sociĂ©tĂ© d'antiquitĂ© de Stuttgardt; cependant les murailles nues, les escaliers et portes sans toit, dans lesquelles on devine en- ! cote la grandeur passĂ©e, finissent aussi par se dĂ©truire comme cela arrive dans tous les batimens abandonnĂ©s. Kberlein m'Ă©crit, que le chĂątelain de ce vieux manoir, qui il y a 30 on 40 ans, le faisait voir aux Ă©trangers, a survĂ©cu A toute cette dĂ©vastation ainsi qu'Ă  la douleur quelle doit lui avoir causĂ©e. Fig. y. ReprĂ©sente le dosier des stalles du Choeur de jj l’église de Wilmadingen, situĂ©e dans l'Alb Wurtembcrgcoise, et j prĂ©s du chĂąteau de Lichtenstein que j'ai rebĂąti qour le Duc Wil- j hem de Wurtemberg. — Les ornemens de ces dosiers ne sont guĂšres entaillĂ©s qu'Ă  3 lignes de profondeur; le fond est peint en noir, les armoiries sont coloriĂ©es, et on reconnaĂźt encore facilement celles d’Uraeh, de Wurtemberg, de TĂŒbingen, de Sulz, d'Autriche et de Klett- Ăźfau. — Cette Ă©glise, quoique privĂ©e dĂ©font ornement prĂ©sente cependant, comme la plus part des anciennes Ă©glises, quelques beautĂ©s d'architecture. — Les armoiries ci jointes, sont entaillĂ©es dans une des stalles, et il est probable qu'on parviendra une fois ou l'autre Ă  dĂ©couvrir le fondateur de cet Ă©difice. Planche II. ReprĂ©sentĂ© un bas-relief de la CathĂ©derale de Stuttgardt. Cette prĂ©cieuse relique des Ducs de Wurtemberg digne d'un Albert Durer par sa belle composition, se trouvait sur un pilier Ă  l'entrĂ©e du Choeur, d'oĂč il fut enlevĂ© l'an 1811 pour pouvoir Burg noch vicies sngen, wenn hier der Platz dafĂŒr wĂ€re, und wenn nicht die Geschichte der Grafen von Zimmern durch meinen hochverehrten Freund, Herrn Rector Heinrich Ruckgaber in Rottweil schon auf das Vortrefflichste dargestellt wĂ€re. Diese Burg war noch vor wenig Jahren im besten Zustand erhalten und zuletzt Eigenthum der Gemeinde, die es in bc- klagcnswcrther Unwissenheit, Rohheit und Mangel an Achtung vor einem Denkmal ihrer grossen Vorzeit und Geschichte, fĂŒr ein Lutnpengcld auf den Abbruch verkaufte; einen Rottwciler Baumeister, der den Unfug hĂ€tte verhindern können, lĂ€sterte es nach den Alterthiimern, und die Zerstörung wurde vollbracht, was noch, und wie es steht, verdankt man dem trefflichen Alterthums-Vereine in Stuttgart; — wie mir Eberlein schrieb, lebt noch der Mann, der vor 30 — 40 Jahren Burg-Kastellan auf dieser Burg war, und immer die Fremden hcrumfiihrte ; die kahlen Mauern mit Treppeuthiircn ohne Dach, und noch ziemlich viel zerbrochenes Mauerwerk und Thören stehen zwar noch, verschwinden aber nach und nach, wie alle vernachlĂ€ssigten Bau welke im Strom der Zeit; die Gegend ist malerisch herrlich, ich habe sic stets mit VergnĂŒgen gesehen. Fig. y Hölzerne RĂŒckwĂ€nde von den ChorstĂŒhlen der Dorfkirche zu W'ilmadingen in der ehemaligen Grafschaft Klett- gau, auf der wĂŒrtembergischen Alb, nicht weit von der Burg Lichtenstein, welche ich fĂŒr den Grafen W'ilhelm von WĂŒrttemberg wieder herstellte. Die Verzierungen dieser RĂŒckwĂ€nde sind kaum drei Linien tief cingeschnitten, der Grund ist schwarz gefĂ€rbt, die Wappen sind colorirt, und man erkennt noch leicht die Wappen von Urach, WĂŒrttemberg, TĂŒbingen, Sulz, Oesterreich und Klcttgau ; die Kirche ist zwar alles Schmucks beraubt, aber sie hat, wie fast alle alten Kirchen, architektonische Schönheiten aufzuweisen. Das beigedrucktc Wappen ist an dem GestĂŒhle eingeschnitten, und es wiid wohl noch zu ermitteln sein, wer der Stifter dieser Kirche war. Platte II. Kostbares Basrelief aus der heiligen Kreuz - oder Stiftskirche zu Stuttgart. Diese wiirtcmhergische FĂŒrsten - Reliquie, in der Composition eines Alb. DĂŒrers wĂŒrdig, befand sich an einem Pfeiler der Halle, um Chor, welcher den Chor schloss, und wurde im Jahre 1811 wegen Aufstellung der berĂŒhmten Orgel vom Kloster Zwiefalten weggebrochen. Dieses kleine Basrelief war lange Zeit durch die IlĂŒeklchne eines hochgestellten Betstuhls verdeckt, der nicht weit vom ehemaligen Pfarr- Altarc stand, es verhielt sieh damit, wie mit jenem, welches ich bei der Renovation dieser Kirche im Jahre 1840 aufdeckte; dieses Basrelief hatte eine Inschrift, die ich — zu meinem grössten Verdrus-s — ahzuschreiben vergessen habe; dasselbe ist 2 Fuss 8 Zoll hoch, und 18 Zoll breit, ans einem Kalkstein gleich dem Solenhofer, und war so dick mit Kalk ĂŒberdeckt, dass ich ll-l »-»-»-t-l- 28 - placer le cĂ©lĂšbre orgue de Zwiefalten. Ce petit bas-relief fut longtcms cachĂ© par le baut dossier d'une stalle, dans le voisinage de l'autel, et avait une inscription que j'ai malheureusement oubliĂ© de noter. — Sa hauteur est de 2 pieds 8 pouces, sur 18 pouces de largeur; il Ă©tait taillĂ© d'une pierre calcaire, pareille Ă  celle delĂ  carriĂšre de Solenliofen, et on l'avait peint etmĂȘme dorĂ©, mais quand je le dĂ©couvris, il Ă©tait couvent d'une couche dechaur si Ă©paisse et si dune, quelle ne fut qu'avec grand peine que je parvins Ă  retirer ce bas-relief de son enveloppe. Ce fut probablement le 8 Mai 1530, jour oĂč la destruction de toutes les images de Saints avait Ă©tĂ© juiiĂ©e, que s'accomplet cette barbarie artistique qui fit tomber dans l'oubli un intĂ©ressant monument historique de la gloriouse liaison de Wurtemberg — Ce curieux monument existe probablement encore, quoique je n’en ait plus entendu parler depuis le ture oĂč je l’ai dĂ©couvert ; il est hors de doute d’aprĂšs l’inspection des armoiries, que la plaque commĂ©morative n'ait Ă©tĂ© fondĂ©e soit par Marguerite de Savoye, femme du Comte Ulrich le bien aimĂ©, soit par ce Prince lui mĂȘme dont la stalle Ă©tait placĂ©e prĂšs de l'autel, ou bien peut-ĂȘtre encore en commĂ©moration du 3“* marriage d’Ulrich, fondateur de l’égise actuelle. Ce bas-relief, tout Ă  fait en harmonie avec les autres sculptures de l’église, reprĂ©sente S" Marguerite, soutenant les armoiries d’Ulrich et de sa 3"" femme; dans un des angles on voit cette mĂȘme Sainte evec les armoiries des deux premiĂšres femmes du Comte. Ce Comte Ulrich le bien aimĂ©, l'un des plus beaux et des plus remarquables Princes de sa famille, Ă©tait l’ami et le protecteur des arts; il fut le second fondateur de Stuttgardt, et on lui doit beaucoup de batimens publics sans parler de la CatliĂ©- derale nicntionĂ©e plus haut; la vieille ville, dont on voit encore les murailles d'enceinte le long de la Koenigsstrasse et de l’Eber- hardsstrasse, date aussi de son tems, de mĂȘme que la rue d’Eslin- gen et le fauxbourg voisin. Ce Prince eut 3 femmes; la 1" fut Elisabeth, fille du Duc de Cleves et veuve de Guillaume, Duc de BaviĂšre, qu’il Ă©pousa le 27 Janvier 1440, et qui mourut le 30 Mai 1444. — La 2 J * fut Elisabeth, fille du duc Henry de Landshut, surnomme le riche, et la 3“* fut Marguerite, fille d'AmĂ©dĂ©e Duc de Savoye, qui aprĂšs avoir embrassĂ© l'Ă©tat Ă©clĂ©siastique devint Pape sous le nom de Felix V. et bĂątit le couvert de Ripaille prĂšs du lac de GenĂšve. Cette Marguerite avait Ă©pousĂ© en 1" noce, Louis, roi de Sicile, puis un Electeur Palatin. -t-t'i t-1Qi MĂŒhe hatte, ihn abzubrechen; ich fand, dass dieses Basrelief X bemalt und vergoldet gewesen war. Diese Verdeckung dessel- 1 ben ist bestimmt den 8. Mai 1536 vor sich gegangen, denn der I allen Heiligenbildern geschworene Untergang erfĂŒllte sich aii diesem Tage auch hier, und somit wurde ein sehr historisch I ! merkwĂŒrdiges Document des glorreichen wĂŒrtcmbcrgischen Regentenhauses in Vergessenheit gebracht. I Wahrscheinlich ist dieses interessante Bild noch vorhanden; ich habe zwar seither keine weitere Auskunft darĂŒber erhalten können, aber es ist ausser allem Zweifel und nach den Wappen zu urtheilen gewiss, dass cs eine Gedenktafel ist, gestiftet von der Prinzessin Margaretha von Savoyen, Gemahlin [ des Grafen Ulrich, des Vielgeliebten, oder vom letzteren selbst, dessen Betstuhl, wie oben bemerkt, vor dem Pfarr-Altare war, ! oder auch zum Andenken der dritten Heirath Ulrichs, des Erbauers der jetzigen Kirche. Dieses Basrelief stimmt ganz mit den ĂŒbrigen Sculpturcn der Kirche ĂŒberein, auch die Wappen sprechen fĂŒr das eben angefĂŒhrte. Dasselbe stellt die heilige Margaretha vor, beide Wappen des Stifters der Kirche und das seiner dritten Gemahlin haltend. Graf Ulrich, der Vielgeliebte, war einer der schönsten und merkwĂŒrdigsten FĂŒrsten WĂŒrtembergs, welcher den KĂŒnsten und dem Kunstgeschmack besonders huldigte, er war der zweite Erbauer Stuttgarts, und viele Bauten — ausser der Stifts-Kirche — sind noch von ihm vorhanden, auch die innere, oder alte Stadt, deren Umfang noch theil- weise durch Ueberrestc von Mauern lĂ€ngs der Königsstrasse, und Eberhardsstrasse, erkenntlich sind, ist aus seiner Zeit, sowie auch die Esslinger und die reiche Vorstadt unter ihm entstanden sind. Die dritte Gemahlin Ulrichs, die heilige Margaretha, erscheint hier als Schutzpatronin ; an den obern Ecken dieses Basreliefs erblickt man die Wappen der beiden ersten Gemahlinnen Ulrichs. Die erste hiess auch Margaretha , sie war die Tochter des ersten Herzogs von Cleve und Giafen von der Mark, und die Wittwe Wilhelms, Herzogs von Baiern; mit Ulrich zu Stuttgart vermĂ€hlt den 27. Januar 1440, gestorben den 30. Mai 1444. Die zweite Gemahlin war Elisabeth, Tochter des Herzogs j Heinrichs von Landshut, des Reichen, die dritte Gemahlin endlich war Margaretha, Tochter des ersten Herzogs von Savoyen, Amadeus, welcher spĂ€ter sich dein geistlichen Stande ergab, und unter dem Namen Felix V. Pabst wurde, er war Erbauer der herrlichen Einsiedelei Ripaille am Genfer-See; Margaretha war die Wittwe des Königs Ludwig von Sicilien, dann des KurfĂŒrsten von der Pfalz; beide waren schon jung gestorben. ^ Sie hielt ihr Beilager mit Ulrich den 0. Juli 1453 und starb ein ^ Jahr vor ihrem Gemahl den 30. September 1470. - ‱29 - X Tous deux moururent fort jeunes, et elle Ă©pousa Ulrich en ' 1453 et mourut en avant lui -en 1479 avec une grande rĂ©puta- ' tion de beautĂ© et de vertu. La dĂ©coration des armoiries Ă©tait supĂ©rieiisemcnt exĂ©cutĂ©e, et richement dorĂ©e — Dans les armes de Wurtemberg — le casque, ses ornemens ainsi que l'Ă©cusson Ă©taient d'or, et la partie supĂ©rieure des orne- mens ainsi que le cor de chasse Ă©taient couleur gueule. — Les armes de Savoye avec la croix, sont en argent en champ de gueule, de mĂȘme que les ornemens. — Le casque et le cimier sont d'or, de mĂȘme que l'aurĂ©ole autour de S" Marguerite; le fond seul est siuoplc. Les armes de ClĂšves sont couleur gueule avec des sceptres d’or, placĂ©s en rayons autour du rentre, formĂ© par un petit Ă©cusson d’argent en forme de coeur. La BaviĂšre, a, comme on le sait, des losanges azur et argent dans ses armes. Planche III. Fig. a ReprĂ©sente une petite porte du Choer du superbe palais du prĂ©lat dans l'ancien Couvent de Mönchröden. — Cette intĂ©ressante Porte, encore bien conservĂ©e et qu'on voit depuis le palais, date probablement de l'abbĂ© Bcnedictus de Rosenau, qui vĂ©cut dans le 15"* siĂšcle et fut le restaurateur de ce couvent. La maison du prĂ©lat est maintenant habitĂ©e par un in- specteur. Ce couvent, dĂ©liccusement situĂ© sur la route de Sonncbcrg et Saatfeld, est trĂšs ancien, et d'aprĂšs la Chronique du cĂ©lĂ©brĂ© Jean Trithemius parrait ĂȘtre du nombre des priorĂ©s fondĂ©s par l'abbĂ© Williem qui rĂ©gnait de 1009 Ă  1091. — Le diplĂŽme de cette fondation ne fut cependant inscrit que 100 ans plus tard dans les registres de l’évĂ©que HĂ©rold, sub Nuni. VIII. et le Burggraf Hermann de Meissen, son frĂšre, le Comte de Stecher ainsi que son neveu Hermann de Wolfbach y paroissent comme fondateurs. 11 semblerait d'aprĂšs ce la, que Monshröden devait ĂȘtre transformĂ© en abbaye, tardis que sous l'abbĂ© Williem elle n'Ă©tait qu’un prieurĂ© habitĂ© par des Moines de Hirschau, comme le couvent de BĂ©nĂ©dictins Hasungen en Hesse ce lui de S 1 Pierre Ă  Erfurt, et ce lui de Reinhards- brunn prĂšs de Gotha. En 1817, je parcourus tous les environs, et je trouvai quelques fragmens fort curieux d'un batistĂšre appartenant Ă©videment au 11** siĂšcle, et que je publierai une fois ou l’autre dans ce livre. -—» J. Nauklerus rĂŒhmt sie als eine schöne, sittsame und tilgend- jĂź halle FĂŒrstin; mit seinen drei Gemahlinnen lebte Ulrich sehr ver- " gniigt, besonders aber mit der letztem. Die Decorationeu der Wappen, besonders die Helmdecken, waren meisterhaft ausgefĂŒhrt und reich vergoldet. Der Helm und die Helmdccke nebst dem Schild sind Gold, Roth ist am wĂŒrtembergischen Wappen der obere Thcil der Helmdecken. Das Savojeschc Wappen mit dem Kreuz ist Silber, im rollten Felde, ebenso die Helmdeckc. Der Helm und Helmschmuck ist Gold, die Architectur ebenfalls Gold, so wie der Teppich - Vorhang und der heilige Schein; blos der Grund hinter dem Teppich ist blau, das Wappen von Cleve ist rotli mit strahlenförmig gestellten goldneu Sceptcrn, im Centrum ein silbernes Herzschildchen. Bayern hat die bekannten weifs und blauen Rauten. Platte HI. Fig. a Interessantes Pförtchen, an dem schönen Chor des PrĂŒlatur-Gebiiudes in dem ehemaligen Kloster Mönchröden, von dem Palast oder dem grĂŒfsern Saale aus Zusehen; die TliĂŒre ist eine Zugabe von mir. Dieses noch gut erhaltene Pförichen mag wohl von dem Abte Bcnedictus, einem gebornen von Rosenau herstainmeu, welcher gegen Ende des 15len Jahrhunderts lebte, und dieses Kloster in besondere Aufnahme brachte. Die PrĂ€latur ist nun die Wohnung eines Verwalters. Dieses höchst reizend gelegene Kloster am Wege nach Sonnenberg und Saatfeld ist sehr alt, und nach der Hirschuuer Chronik des berĂŒhmten Johann Trithemius kommt unter denen vom Abt Wilhelm errichteten Prioraten schon Mönchröden vor; dieser Abt regierte von 10i9 — 1091. Die Stiftung wurde aber als Diploma in dem Uikiinden-Buch des Bischofl's Herold sub. Kura. VIII. hundert Jahre spĂ€ter, nĂ€mlich im Jahre 1171 angenommen, wo als Stifter Burggraf lien mann zu Meissen, und sein Bruder, Graf Stecher, nebst seines Bruders Sohn, Herrmann vou Wolfsbach aufgefĂŒhrt werden, was nicht in Abrede gestellt sein soll, wenn man anuimmt, dass vielleicht die Stiftung einer Abtei gemeint ist, dass Mönchröden vorher nur ein Benediktiner Priorat war, denn die Priorei war zu gleicher Zeit mit Hirschauer Mönchen besetzt, dass der Abt Wilhelm das i Beuediktinerkloster Hassungen in Hessen, St. Peter in Erfurt, und Reinhardsbrunn bei Gotha mit Mönchen von Hirschau versah, ist gewiss, und ich habe bei meinen Untersuchungen in Mönchröden viele Beweise gefunden, welche auf ein hohes Alter schliessen lassen. Im Jahre 1817 habe ich die Umgebung durchwĂŒhlt und ich fand das BruchstĂŒck eines Taufsteins von j merkwĂŒrdiger Motive, welches ohnstreitig dem Ilten Jaluhun- j dert angehört; ich habe diesen Taufstein gezeichnet, und werde »* tQ 30 -1 -J i L'ancienne maison de l'abbĂ©, prĂ©sentant encore Ă  l'oeil nn beau batiment, possĂšde un superbe Choeur, qu'on peut compa- rer Ă  celui de S' Sebald Ă  Nuremberg. Moins riche en archi tecturc, mais beaucoup plus grandiose par sa hauteur qui va jusqu'au 3”' Ă©tage et n'est soutenu que par un Ă©lĂ©gant pilier, ce choeur possĂšde aussi cette charmante petite sorte de la tig. a. ainsi qu’une console surmontĂ©e d'une figure Ă©nigmatique. La chambre, dans la quelle se trouve cette porte en question, doit avoir Ă©tĂ© originainement une salle dont les boiseries Ă©taient sculptĂ©es, mais le rĂ©fectoire, Sommer Rcfectorium dont je donne un fragment dans la figure b. est particuliĂšrement intĂ©ressent. — 11 compte six ou sept doubles croisĂ©es de front, et son plafond en bois est soutenue par une forte architrave. Son chapiteau, a Ă©tĂ© dessinĂ© dans la fig. e. a cause de sa forme pleine de goĂ»t; le pilastre est en pierre, et parfaitement conservĂ© quoique ce rĂ©fectoire serve maintenant de magazin et d'Ă©curie. Ces couvcns mĂ©ritent d'ĂȘtre examinĂ©s avec attention, et un conaisseur qui voudrait s'en donner la peine, y dĂ©couvrirait sĂ»rement en- ! core mainte chose curieuse, surtout AI'endroit oĂč l'Ă©glise et le corridor en forme de croix Ă©taient bĂątis. En 1523 les paysans dĂ©truisirent tout, mais aucun couvent ne fut autant maltraitĂ© que celui de Reinhnrdsbrunn consacrĂ© Ă  la S'* Vierge et Ă  S 1 ' Walburgis, et qui portait le nom de “unser lieben Frauen-Nöthen.» Les moines de ce couvent, d'abord BĂ©nĂ©dictins et en suite membres de la fameuse congrĂ©gation de Burksfelder, Ă©taient j sous la protection spĂ©ciale des Ducs de Coburg qui avaient Ă©tĂ© j investis de ce droit par l'empereur. MalgrĂ© ce protectorat, j ce couvent ne put se relever des dĂ©prĂ©dations qui y avaient J Ă©tĂ© commises en 1825 tant par ce que la noblesse des environs, qui Ă©tait fort pauvre, mettait la charitĂ© des bons moines un peu trop Ă  contribution, que par ce quelle les incommodait et tourmentait au plus haut dignĂ© pendant le tems de la chasse. Quoiqu'il en soit ces religieux considĂ©raient comme une purition le sĂ©jour de ce couvent, quelque dĂ©licieuse que fut su situation au milieu du beau pays et des frais ombrages qui lui prĂȘtaient tant de charmes. — La chronique parle encore des beaux tilleuls qui rĂ©pandaient leurs ombres bien faisantes sur les eaux limpides des fontaines de ce vallon, ainsi que de 1 quelques arbres du mĂȘme nom qu’on voyait autrefois Ă  Mönchs* roden et qui sont chantĂ©s dans un ancien poĂšme de ce tems lĂ . — J k * T T Ă» Le feu Duc de Coburg avait eu l'idĂ©e de transformer Mönchröden en chanteau de plaisance, comme il l’avait fait de Rciu- - - -t-il ihn bei Gelegenheit in meiner Ornamentik veröffentlichen. — Die ehemalige Wohnung des Abtes — welche heute noch ein stattliches GebĂ€ude ist — hat einen sehr schönen, malerisch 1 geordneten Chor, noch malerischer als der berĂŒhmte Pfarrhof St. Sebald in NĂŒrnberg, zwar nicht so reich an Architectur, ; aber grossartiger durch seine Höhe, getragen von einer schlau- 0 ken SĂ€ule, welche ihn bis zum dritten Stock hinaufhebt; in die- ; sein Chor befindet sich das niedliche Pförtchen mit den ruthseihaften Consolliguren ; das Zimmer, in welchem sich das Pförtchen I befindet, muss ursprĂŒnglich einen Saal oder Palast gebildet haben, welcher mit hölzernen RĂŒcklachen TĂ€felwerk versehen war, aber besonders interessant ist der Sommer RalTcntha! Sommer - Rcfcctorium Fig. b. welchen ich als Fragment oder BruchstĂŒck bei- !, geben habe, und soviel ich mich erinnere, ist dieser Sommerspei- l' sesaal i oder 7 Doppelfenster lang, und mit einer hölzernen Decke versehen, welche ein gewaltiger Durchzug unterstĂŒtzt. Das Capital oder Aufsatz ist hei Figur e, wegen seiner geschmackvollen Form aufgenommen. Die SĂ€ule ist von Stejn, und vortrefflich erhalten, trotzdem, dass gegenwĂ€rtig dieser Raum als I Magazin oder Stall benĂŒtzt wird diese Klosterrudcra verdienen wirklich alle Aufmerksamkeit, und mit Beharrlichkeit und Sachkenntnis liesse sich vielleicht noch manches MerkwĂŒrdige finden, besonders wenn inan den Platz in Angriff nĂ€hme, wo die Kirche und der Kreuzgang gestanden bat. Im Jahre 1525 wurde alles von den aufrĂŒhrerischen Bauern zerstört und ĂŒberhaupt wurde in diesem Kloster schrecklich gehaust, aber nirgends so arg als in Reinbardsbrunn. Das Kloster war anfĂ€nglich B. v. Maria und St. Walburgis zu Ehren gestiftet und fĂŒhrt den Namen "Das Kloster unserer lieben Frauen - Nöthen.» Die darin befindlichen Mönche waren ursprĂŒnglich Benedictiner. Nach der Zeit haben sie sich zu der berĂŒhmten Bursfelder CongrĂ©gation geschlagen. l'eher dieses Kloster haben sich die Regenten des FĂŒrstenthums Coburg die Advokatic Vorbehalten, und sie sind auch von den Kaisern damit belieben worden, aber trotzdem konnte sich das Kloster nie mehr recht erholen, denn der Adel, der in dieser Gegend sehr arm war, nahm nicht nur fort und fort die WohlthĂ€tigkeit des Klosters sehr in Anspruch, sondern er inkom- modirte auch noch zur Jagdzeit die armen Mönche dergestalt, dass sie als Strafe betrachteten, dort zu sein. Nach alten Mittheilungen sollen in diesem reizend gelegenem Kloster die Ă€ltesten und schönsten Linden gestanden haben, welches dem Aufenthalt daseihst so sehr vielen Reiz verlieh, besonders standen einige derselben am cristallhellen Brunnen ; in einem alten Gedichte “Die Linden in Möuchsröden» bemerkt diess ein Vers “Linden am brunnen Linden am kloster Frischet vor sunnen. » i Kfr-t-lr-ll Q 1 si hardsbrunn; en 1840 j'eus encore le bonheur de l'accompagner, dans une promenade qu'il fit dans ce couvent, avec son fils le Prince Albert, et nous trouvĂąmes ensemble plusieurs morceaux de sculpture qui sont maintenant rĂ©unis aux autres objects d'art qu'on montre Ă  la forteresse de Coburg. Quel doinagc que la mort de ce Prince, dont la mĂ©moire sera toujours chĂšre et prĂ©cieuse, ait amenĂ© un statu quo complet dans la restauration des batimens du moyen Ăąge!! Planche IV. ReprĂ©sente une porte du chateau de Obcr-Kraiiiehfeld sur l'Ilme, dont elle portait l'inscription. Cette singuliĂšre porte, dont je dois le dessin au feu chanoine Dr. Sticgliz, Ă©tait Ă  peu prĂšs en ruines, mais je ne sais point si elle se trouvoit dans l'intĂ©rieur ou Ă  l'extĂ©rieur du chateau. — Je ne connais pas Kranichfeld, situĂ© dans le DuchĂ© de Sachse Meiningen ensorte que je ne sais pas si ce batiment est bien conservĂ©, ni il quel usage il est maintenant destinĂ©, mais d'aprĂšs la sagitarii Hi- storia du Comte de Gleicher, Ă©crite par Gaspari, il paraĂźtrait que l'euceiuitc de ce chateau Ă©tait fort Ă©tendue. Une piorte presque semblable, et appartenant Ă  la maison de ville de Neustadt sur l'Oilc, puraitra dans le Cahier suivant de cet ouvrage. — Planche V. Fig. aj ReprĂ©sente un fl euron du beau tabernacle en pierre de l'Ă©glise de l'Hospital d'Esliugen, maintenant dĂ©truite. Ce fleuron dessinĂ© ici Ă  la moitiĂ© de ses dimensions est de Mathias Boeblinger, dont il est dĂ©jĂ  fait fnention dans le cahier VI planche 7*'. — , La figure b. indique la partie de dessous de la frise, et la figure c. les sculptures entourant le tabernacle dont je donnerai le dessin tout entier dans les prochains cahiers de cet ouvrage. Planche VI. Fig. a ReprĂ©sente les colonnes de Ruhland, Signum Juris- dictionis, ou statues surmontĂ©es de baldaquins qui se voyent sur . l’escalier de l’hotel de Ville de Heilbronn. Diese Linden in Mönchröden mĂŒssen schon lange eingegangen sein, da nirgend etwas weiter davon erwĂ€hnt wird. Der liöchstseelige Hei zog Ernst von Coburg hat den Werth dieses schönen malerischen Punktes wohl erkannt; und ging immer mit dem Plane um, dieses Kloster — einmal wie Keinhards- bruiin — in ein herzogliches Lustschloss uiiizuwandeln. Iin Jahre 1840 noch begleitete ich den kunstsinnigen Herzog, mit seinem gefeierten Sohne dem Prinzen Albert, nachherigen Gemahl der Königin Victoria von England, bei einem SpaziergĂ€nge nach diesem Kloster, wo ich es nebst meinem BaufĂŒhrer Gurgel mit Lust durchsuchte und nach und nach viele Sehnitzwerke fand, welche jetzt den ĂŒbrigen Kunstsaehen auf der Veste Coburg angereiht sind, Schade, duss durch das Ableben des unvergesslichen Herzogs in der mittelalterlichen Baukunst eine Todcsstille eingetreten ist. Platte IV. TliĂŒre von Ober - Kranichfeld ; diese ThĂŒr-Porte eigener Art verdanke ich meinem verstorbenen Freunde, dem lehrtcn Dom -Propst Dr. Stieglitz, von welchem ich im Jahre 1828 diese Zeichnung fĂŒr meine Sammlung erhielt. Sie hat die Aufschrift " Thiire vom Schlosse Ober-Krauichfeld an der 1Iiiic„, und wie ich von ihm erfahren, soll sich diese kleine alte Porte in einem sehr ruuiöscn Zustande befunden haben, ob diese Tluire innen oder ausserhalb des Schlosses gestunden, weiss ich nicht, da ich nie in Kranichfeld war, es ist jetzt Sachsen-Meiningisch, und nach Casparis Sagitarii historia der Grafschaft Gleichen, muss das Schloss von bedeutendem Umfang sein, ob es noch wohl erhalten und zu welchem Zweck es gegenwĂ€rtig verwendet wird, ist mir nicht bekannt. Eine Ă€hnliche Thiire, vom Hathhause zu Neustadt an der Oi In, welche ich nach der Natur gezeichnet habe, wird im nĂ€chsten Hefte folgen. Platte V. Fig. a Diese höchst interessante Blume, welche hier halb so gross ist, als in Natur, ist von dem wunderschönen steinernen Tabernakel, der, gleich der Spitalkirchc zu Esslingen, in der er sich befindet, zerstört ist. Verfertiger ist- MathĂ€us Bö- blinger s. Heft VI. Platte 7., in der Beschreibung ist das Ganze angefĂŒhrt. Fig. b, und c. Verzierungen, ebendaher. Fig. b. befindet sich am untern Friese. Fig. c. in der Einfassung des Monstranz - BehĂ€lters ; in den folgenden Heften werde ich diesen schönen Tabernakel in drei BlĂ€ttern mittheilen. Platte VI. Fig. a. Rolands- oder Ruhlands-SĂ€ulen, auch signum juris- dictionis, dann, Tabernakel, Bilder-N'isehen benannt, auf der H-U 32 -»-»-r-1~ Ces colonnes, dont le nom vient d'un ancien mot signifiant cour de justice, reprĂ©sentaient ordinairement l’empereur. Charlemagne, et furent Ă©rigĂ©es Ă  differentes Ă©poques dans presque toutes les villes importantes de l'Allemagne, surtout daus le Nord, comme un signe de l'autoritĂ© impĂ©riale. On eu voit encore aujourd ’liui Ă  Magdeburg, Brandenburg, N’ordhausen, Halberstadt, Halle, Quedlinburg, Stadelberge, BrĂȘme, Hambourg, Wedel en Holstein uinsi qu'Ă  Prague oĂč elles ont Ă©tĂ© dei nierenient reparĂ©es. Des inonumens semblables se trouvent aussi en BaviĂšre et en Souabe, mais la forme et la grandeur est trĂšs diffĂ©rente suivant les lieux et les tems. On les bĂątissait autrefois dans le vieux style Allemand, avec une grande statue d'empereur ou de chevalier; quelques fois c'Ă©tait simplement une colonne, comme Ă  Prague et Ă  Ha tisbonne. On en voit aussi dont la statue n’est pas couverte d’un dais, — mais Ă  Zerbst, BrĂȘme, Halle, et Hcilbronn, ces colonnes Huhland portent le cachet particulier du moyen Ăąge; elles ont pour la plupart outre le baldaquin, un manteau d'empereur, puis un Ă©cusson portant l'aigle impĂ©riale qui n'avait d'abord qu'une seule tĂȘte, tandis que plus tard on lui en ajouta une seconde comme on peut le voir encore Ă  Rottiveil sur le dossier d’un grand fauteuil en pierre Ă©rigĂ© en 1781 par un Baron de Freiberg Wallendingen prĂ©sident de la Cour de justice de l'empire. Quatre hauts tilleuls, et le fauteuil en pierre relevĂ© encore par des gradins, indique la place historique oĂč la justice a Ă©tĂ© vendue pendant tant de siĂšcles. Dans ces occasions, le siĂšge du Raugrave, prĂ©sident de la cour de justice au nom de l'empereur, Ă©tait en bois ou en mĂ©tal , comme on peut le voir dans dilĂŻerĂ©ntes collections d'antiquitĂ©s. Ces baldaquins ou dais, placĂ©s sur les statues avaient non seulement pour but de leur donner un air de grandeur, mais encore de les prĂ©setver des intempĂ©ries des saisons; aussi celles qui ornent l'hotel de ville de Hcilbronn et qui reprĂ©sentent deux porte-Ă©tendards couverts de leur armure en grandeur naturelle, sont encore parfaitement bien conservĂ©es. Ces colonettes de Ruhland Ă©taient ordinairement peintes de diffĂ©rentes couleurs, dorĂ©es, et couvertes d'inscriptions. - Freitreppe des Rathhauscs zu Heilbronn am Neckar, von mir aus der Erinnerung gezeichnet, um eine geschichtliche Demonstration einer Ă€hnlichen SĂ€ule, oder gerichtliches Monument in Zerbst bei Dessau, welches ich wieder hcrstcllte — beweisen zu können; es ist ĂŒber diesen Gegenstand zwar viel geschrieben aber wenig bewiesen worden; und hier nicht an seinem Platze, diesen Beweis zu fĂŒhren, wesswegen ich ĂŒber diese SĂ€ulen in einem besonderu Abschnitt reden werde. Diese sogenannten Rolands-SĂ€ulen, oder wie oben gesagt, signum jurisdictionis, auch Ruhlands-Bilder, von Rugegericht abgeleitet, stellten ursprĂŒnglich Carl den Grossen vor, und waren zu verschiedenen Zeiten fast in allen wichtigen StĂ€dten des deutschen Reiches, vorzĂŒglich aber im nördlichen Deutschland, alsein Zeichen der kaiserlichen ReichsautoritĂ€t aufgerichtet; man fin- diese Gerichts- oder Rolands-SĂ€ulen heut zu Tage noch in Magdeburg, Brandenburg, Nordhausen, Halberstadt, Halle, Quedlinburg, Stadtberg, Bremen, Hamburg, Wedel im Holsteinischen, auch in Prag ist ein solcher Rogenstein, welcher erst kĂŒrzlich restaurirt wurde, und selbst in Bayern und Schwaben kommen sie vor, aber in anderer Form, sonst sieht man sic gewöhnlich im altdeutschen Styl gehalten, mit einem Ritter- oder Kaiser-Standbild, oder auch ganz einfach als SĂ€ulen, wie die ! zu Prair und Retrensbursr, welche letztere nun im Kreuzgang l » o n Î » p» j des Doms aufbewahrt ist, auch sicht man diese Standbilder, ,i ohne BilderhĂ€uschen .Tabernakel. Die zu Zerbst, Bremen, '' Halle und Heilbronn, welches derer zwei hat; Fig. a. — hat I noch mittelalterlichen Ausdruck 'BilderhĂ€user,, oder Tabernakel, j Diese meisten aber sind, ausser dem Zerbstcr, mit dem Kaiser- Mantel und einem Schilde vorgestcllt, auf welchem der cinköpfige Reichsadler zu sehen ist, welcher bei spĂ€tem RugsĂ€ulen auch zweiköpfig vorkommt, wie z. B. auf der RĂŒcklehne eines grossen steinernen Stuhles, den ein kaiserlicher Hofgorichtsstatt- halter, Baron von Freiberg-Wellendingen im Mai 1781 durch den Magistrat der Stadt Rottweil hat machen lassen. Noch bis auf diesen Tag bezeichnen sechs hohe Linden und der steinerne, mit Treppen erhöhte Stuhl des kaiseiliehen Hofrichters diese hi- ! storisch denkwĂŒrdige StĂ€tte, wo so viele Jahrhunderte hindurch I ĂŒber die wichtigsten Angelegenheiten, der zum zweiten Juris- dictions-Brziik gehörigen hohen und niedern StĂ€nde gehemmt wurde. Beim Gebrauch dieser Gerichts-SĂ€ulen, war der Stuhl des RĂŒg-Grafen, Raugrafen als kaiserlichen llofgcrichts-Statthalter, von Holz oder Metall, von denen noch in mehreren Sammlungen Exemplare vorhanden sind. Diese BildgehĂ€usc oder Tabernakel sind Erfindung der deutschen Baukunst, um dem Standbild nicht allein Schutz gegen die Witterung, sondern auch mehr WĂŒrde zu verleihen; die beiden Bilder-Tabernakel auf der Freitreppe am Rathhaus zu Heilbronn, geben diesem GebĂ€ude ein grossartiges wĂŒrdiges Ansehen, und sind heute noch im besten Zustande vorhanden, sie stellen lebens- I . W-H-ll j». 33 ii -j â–ș ‱ - Celles de BrĂšme et de Zerbst avaient leurs baldaquins ornes de petites tours, de violes, fleurons et autres orncniens de l'ancienne Ă©cole allemande mais cette deoniĂ©re qui setrouvait trĂšs endommagĂ©e, Ă  Ă©tĂ© rĂ©parĂ©e il y a cent ans, de façon & gĂąter tout Ă  fuit le cliaractĂšre historique de ce monument par les ornrmens ridicules qu'on y a ajoutĂ©. Les magistrats de Zerbst, diriges par leur prĂ©sident Sintreis, rĂ©solurent de ne pas souffler la dĂ©cadence complette de ce beau morceau de sculpture et s’adressĂšrent Ă  moi en 1842, pour m'en confier la restauration. Je leur avais dĂ©jĂ  livrĂ©s en 1824 des dessins pour dĂ©corer l'orgue de leur catliĂ©derale, en sorte qu'Ă  leur second appel je me rendis sur les lieux pour examiner le monument en question. Mon premier croquis n'ayant pas pu ĂȘtre exĂ©cutĂ© par differents raisons je fus une autre Ă©bauche qui fut agrĂ©e et la colonne sera reparĂ©e de la maniĂšre indiquĂ©e dans la figure b J — On pourra la voir de tous les cotĂ©s, et sur la partie de derriĂšre plucer par la suite une ligure d’ange portant les armes de la chevalier avec les armes ducales, appuyĂ©es sur des consoles qui pourront recevoir des inscriptions. — Son Altesse, le Duc Leopold FrĂ©dĂ©ric, conaisseur et protecteurs de toutes les oeuvres de l'art, tient particuliĂ©rement Ă  la conservation des monumens historiques contenus dans ses Ă©tats. Mon plun de restauration a obtenu son assentiment, et dans le courant de l'Ă©tĂ© 1847, ce monument, placĂ© sur un socle qui l’élĂšve un peu au dessus de terre, et le prĂ©serve de l'humiditĂ© seĂša, exĂ©cutĂ© par le sculpteur Lorenz Rottermund. — C'est Ă  l'architcctte Cortc, et Ă  M. Kretzschmar, directeur des batimens qu'on doit l'idĂ©e du socle, qui donnera au tout en semble un air de grandeur et de dignitĂ© en harmonie avec le sujet. Cette colonne Roland consiste en une colossale statue de chevalier, armĂ© de pied en cap, tenant Ă  la nioin droite une longue Ă©pĂ©e, et au bras gauche un bouclier avec l’aigle impĂ©rial; Ă  ses pieds, en voit un chien couchant, qui d’aprĂšs l'idĂ©e de plusieurs personnes, doit foire allusion au chien galeux que Henry l'Oiseleur envoya aux Hongrois en place du tribut payĂ© jusqu'alors. — Cet empereur en usa de mĂȘme avec les Vandales, et leur enpĂ©dia aussi un chien engraissĂ©. Cette statue toillĂ©e cnpierre d’un grain trĂšs fin, est dĂ©pourvue de casque, ce qui signifie que les juges se dĂ©couvrent la tĂȘte pour prononcer leur sentence; l'Ă©pĂ©e nue indique le WM-e*-*- -— c-ig ÂŁ grosse geharnischte BannertrĂ€ger vor; die meisten dieser Ge- ÂŁ ricbls- SĂ€ulen waren polycliromiscli behandelt und vergoldet, Î auch mit Inschriften versehen. Die Bremer RolandssĂ€ule war, nebst der Zerbstcr in ihrem Aufsatze reich mit ThĂŒrmchen, Vialcn, Krappen, Blumen, und andern altdeutschen Verzierungen versehen. Die Zerbster ist aber, — vielleicht schon seit hundert Jahren, verwittert und zerstört, und au die Stelle der Verzierungen sind nichtssagende AnhĂ€ngsel, kindisch-lĂ€cherliche Zierrathen getreten, welche ohne allen kĂŒnstlerischen Werth nur der WĂŒrde des Denkmals charakterstĂŒrend entgegjnstehen ; daher entschloss sich der fĂŒr die Erhaltung vaterlĂ€ndischer Denkmale bemĂŒhte Stadtrath von Zerbst unter ihrem kunstsinnigen VorstĂ€nde Silit reis, dieses schöne Denkmal von dem gĂ€nzlichen Verfalle zu ictten, und gab mir den 24. December 1842 den Auftrag, die Restauration desselben zu ĂŒbernehmen, nachdem ich schon im Jahre 1824 Zeichnungen zur Orgeldekoration fĂŒr die dortige Hauptkirche geliefert hatte; im Jahre 1844 nahm ich von dem Zustande des Denkmals Einsicht, woraus sich ergub, dass mein erster Entwurf — zwar beifĂ€llig aufgenommeii — gleichwohl zu einseitig gehalten war, und von allen Seiten gesehen, nicht den gewĂŒnschten Effekt machen konnte, daher Ă€nderte ich die SĂ€ule so ab, wie sie Fig. b. angiebt, folglich von allen Seiten mit gleichem Effect gesehen werden kann; wo man in der Folge auf der RĂŒckseite einen Schutzengel, der das Stadtwappcu hĂ€lt, zu beiden Seiten Kitterfiguren mit den herzoglichen Wappen auf Consolcn, die mit Inschriften versehen werden können, sieht. Seine Hoheit, der durchlauchtigste Herzog Leopold F’ried- ricli, dem dieser Entwurf vorgelegt wurde, hat denselben mit grossem Wohlgefallen aufgenommen. Dieser hochherzige, kunstsinnige FĂŒrst, welcher selbst die Kunst meisterhaft ausĂŒbt, trĂ€gt besonders die grösste Sorge, dass die historischen Kunstdenkmale seines Landes erhalten werden. Bis den Sommer 1847 wird nun dieses Monument, welches in NĂŒrnberg von dem in mittelalterlicher Ornamentik bewanderten Bildhauer Lorenz Rottermund ausgefĂŒhrt wird, in Zerbst aufgestellt werden, und den vereinten BemĂŒhungen der Herren Oberbau-Director Kretzschmar und Hof-Banmeister Corte wird man es danken mĂŒssen, dass dieses Monument durch einen So- kel erhöht werden wird, wodurch es, da es gegenwĂ€rtig zu tief steht, mehr gegen alle Feuchtigkeit des Bodens geschĂŒtzt wird. Diese Rolands-SĂ€ule ist ein kolossales geharnischtes Ritterbild, von feinem Stein gehauen, bat in der rechten Hand ein grosses Schwert, welches aber hier aus Versehen des Kupferstechers in der Abbildung verkehrt erscheint, an dem linken Arm einen Schild mit dein Reichsadler, zu seinen FĂŒssen liegt ein Hund, J von dem einige behaupten, er sei eine Anspielung auf den scliĂ€- 4 T bigen Hund, den Kaiser Heinrich, der Finkler, den Hnngarn 7 T ——- - -‱—1-1' XVI. 34 Jd>w^ droit de liante justice; quant au Cingulum m il il are, ou ceinturon fermĂ© par une agraffe ronde, on ne peut s’expliquer quelle est la signification d'une figure de femme ou d'ange jouant du luth, qui s’y trouve reprĂ©sentĂ©e. — Le graveur a, par mĂ©garde, placĂ© l’épĂ©e du chevalier du cotĂ© opposĂ© ou elle se trouve rĂ©ellement. Planche VII. — VIII. ReprĂ©sente la continuation de l'alphabet des Missalans, dont on voit la description dans le XIV Cacliier, planche 7 et 8. statt des bisherigen Tributs darbot, so wie er den Dalemincier- Wenden einen fetten Hund schickte; dass das Standbild ohne Kopfbedeckung abgebildet ist, bedeutet dass die Richter mit ent- blĂŒsstein Haupte das Urtheil sprechen mĂŒssen, das blosse Schwert in der rechten Hand ist ein bekanntes Zeichen der Hals- und Handgerichte, merkwĂŒrdig aber ist das Cingulum inilitare, mit der runden Schliesse, worin sich ein auf einer Zitter spielender Engel oder eine weibliche Figur befindet, deren Bedeutung noch uncrklarbar ist. Platte VII. — VIII. Fortsetzung des Alphabets der Missalen, siehe Heft XIV Platte 7, 8 nebst Beschreibung. 1 » Öl-W {' l livraison XVII. Explication des Planches. Style byzantin. PI. 1. Fragments de la vieille Ă©glise de Faurndau en Wurtemberg, voir cahier V, planche V et cahier XII, planche I. Fig. a. Le fronton de l’église, dĂ©corĂ© d’une intĂ©ressante moulure. Fig. b. Le mĂȘme fronton en profil. Ces dĂ©corations d’un goĂ»t si originellement exquis sont, par malheur, bien tombĂ©es en efflorescense, de sorte qu’il n’y a que l’oeil exercĂ© de l’artiste qui puisse supplĂ©er les contours, les membrures des colonnettes, les figures d’animaux et les mascarons. La fenĂȘtre de la figure c. reprĂ©sente des contours et nervures de fenĂȘtre pleins de goĂ»t et de caractĂšre; les prismes entaillĂ©s, formant une guirlande de lauriers, flattent agrĂ©ablement la vue. Fig. d. Autres ornements de la mĂȘme Ă©glise. Cette Ă©glise ne cessera d'Ă©tre un des plus remarquables monuments de la noble architecture du huitiĂšme siĂšcle, digne d’é trejvisitĂ© de tous les amis de l’art et de histoire. PI II. Chapiteau et hase de la colonne d’une chapelle baptistaire. Lu des anciens couvents les plus remarquables du Wurtemberg c’est celui de Comburg, Ă  un quart de lieue de la ci- devant ville ImpĂ©riale et libre de SchwĂ€bisch - Hall. Ce couvent sĂ©cularisĂ© avec le chĂąteau - fort du mĂȘme nom, ayant appartenu Ă  la race puissante des Rothenburgeois, comtes fran- §iebenzehnte§ Heft. ErklĂ€rung der Platten. Byzantinischer Styl. PI. I. Zusammengesetzte Fragmente von der alten Kirche zu Faurndau siehe V. Heft, Platte 5. und XII. Heft Platte 1. Fig. a. Giebel der Kirche mit einem interessanten Giebel-Gesims. Fig. b. Profil derselben. Diese so eigens geschmackvolle DĂ©coration ist leider sehr verwittert und nur das geĂŒbte Auge des KĂŒnstlers kann die richtigen Borturen und die Umrisse verfolgen um die Ornamente der SĂ€ulchen, die Thiergestalten und Fratzengesichter genau und in ihrem Charakter wiederzugeben. Aber eine der gesclimackvollst verzierten Einfassungen und Frofilirungen bietet das Fenster Fig. c., welches edel und charakteristisch gehalten ist; die concaven prismatischen Einschnitte in Form einer Lorbeer - Guirlande, sind dem Auge Ă€us8erst angenehm. Fig. d. Andere Ornamente aus derselben Kirche. Faurndau in WĂŒrttemberg bleibt immer eines der merkwĂŒrdigsten edlen Baudenkmalc des 8ten Jahrhunderts und verdient von jedem Kunst - und Geschichtsfreund besucht zu werden. PI. II. Kapital und Fuss aus der Tauf-Capelle zu Comburg, eines der merkwĂŒrdigsten Klöster in WĂŒrttemberg, eine Viertelstunde von der ehemaligen Reichsstadt SchwĂ€bisch-Hall, gelegen. Dieses nun aufgehobene herrliche Kloster und auch ehemals Burg der mĂ€chtigsten frĂ€nkischen Grafen-Geschlechter der Rothenburger, ist noch so reich an Denkmalen seiner »>t XVII. 36 r MMM pnnipfia coniens, eat riche en anciena monument» du plu» grand intĂ©rĂȘt. C’eat aurtout la dite chapelle hexagone qui mĂ©rite attention. Sa voĂ»te eat portĂ©e par la belle colonne de la prĂ©- aente planche et ae distingue avantageusement par sea belles proportiona, son Ă©lĂ©gance et son goĂ»t exquis. Cea antiques monuments de Comburg ont inspirĂ© le plug vif intĂ©rĂȘt Ă  notre ami et compatriote Mauch de Stouttgart. C’eat lui qui, dans le premier cahier annuel de la SociĂ©tĂ© Wurtcmbergeoiae des antiquitĂ©s, a fourni la belle porte restaurĂ©e et an description. Zeit , welche die allgemeinste Aufmerksamkeit verdienen unter welchen aich die sechseckige Tauf-Kapelle besonders auszeichnet, deren Gewölbe sich auf die hier angefĂŒhrte schöne SĂ€ule stĂŒtzt, welche sich durch schöne VerhĂ€ltnisse, Zierlichkeit und Geschmack vortheilhaft hervorhebt. Das lebhafteste Interesse an den alten Raudenkmalen Com- burgs nahm ein Freund und Landsmann von mir, der Professor von Mauch in Stuttgart; im ersten Jahreshefte des wĂŒrttembergischen Alterthums - Vereins ist von ihm das schöne Thor im restaurirten Zustande mit Beschreibung gegeben. i PI. III. TrĂšs ancienne porte du cĂŽtĂ© nord de la chapelle de St. Nicolas, dans l’enclos dit cour de Heilsbronn Ă  Nuremberg, dessinĂ©e par mon elĂšve Mr. l’architecte Charles de Haller. Cette chapelle n’est pas sans intĂ©rĂȘt et comme elle avoisine l'Ă©glise de St. Laurent, elle formerait un groupe pittoresque avec celle-ci, si le mur du jardin dont elle est entourĂ©e venait Ă  ĂȘtre abattu; ce groupe retracerait alors une image fidĂšle de l’architecture du moyen Ăąge; malheureusement cette chapelle, non seulement est privĂ©e de ses ornements intĂ©rieurs, mais elle est aussi transformĂ©e en magasin Ă  l’usage de la Banque Royale Bavaroise. A l’occasion de cette transformation on a Ă©brĂ©chĂ© plusieurs pierres de l’ouverture de la porte, ce qui est du plug mauvais effet. Il rĂ©sulte de la scructure et des proportions de la porte, que cette chapelle n’est pas moins antique que la fondation du couvent; la chronique dit qu’elle a Ă©tĂ© consacrĂ©e Ă  l’invocation de St. Nicolas par St. Otto, lors de son passage Ă  Nuremberg, revenant de Heilsbronn, oĂč il Ă©tait allĂ© consacrer l’église du couvent. Ce saint Otto, apĂŽtre des PomĂ©raniens Ă©tait de la maison des comtes bavarois d’Andechs. De plus, la chronique dit que cette chapelle a Ă©tĂ© agrandie en 1482 et que le style vieux-allemand lui a Ă©tĂ© imprimĂ© Ă  cette occasion. L’ancienne race des Yolkamer, qui s’est immortalisĂ©e par de riches fondations Ă  l’église de St. Laurent, a de mĂȘme richement dotĂ© cette chapelle par des vases sacrĂ©s, ornements sacerdotaux et autres objets d’art, dont il ne reste plus que la statue de St. Nicolas, occupant une console du mur extĂ©rieur ; sur le dos de cette console on voit les armes de la famille Yolkamer. D’aprĂšs les documents existants encore, plusieurs autres bourgeois de Nuremberg y ont aussi fait des legs. En 1461 entre autre, l’opulent Ulrich de Ochsenfelder nstitua pour lui et ses deux conjointes, AgnĂšs et Elisabeth, ainsi que pour son pĂšre, Henri, et pour sa mĂšre, Mechilde, PI. III. Die Ă€lteste ThĂŒr an der Nordseite der St. Nicolaus-Kapelle im ehemaligen Heilsbronner Klosterhof nĂ€chst der St. Lorenzkirche zu NĂŒrnberg aufgenomraen und gezeichnet von meinem SchĂŒler dem Architecten Baron Karl Haller von Hallerstein. Diese malerisch wie geschichtlich merkwĂŒrdige Kapelle bildet mit der Lorenzkirche eine herrliche Gruppirung wenn die Ă€usserst störende hohe Gartenmauer entfernt wird; sie wĂŒrde dann ein treues Bild mittelalterlicher Baukunst vor Augen stellen ; aber leider ist diese Kapelle ihres innern Schmuckes beraubt und wird gegenwĂ€rtig von der königlichen Bank als Magazin benĂŒtzt. Zur Erreichung dieses Zweckes wurden die obern und untern Steine der ThĂŒr-Oeffnung ausgebrochen , wodurch natĂŒrlich die ThĂŒre selbst verlieren mufste. Aus der Construction und den VerhĂ€ltnissen der ThĂŒr geht hervor, dafs diese Kapelle so alt ist als die Stiftung des Klosters Heilsbronn selbst; nach einer Sage soll sie der heil. Otto, der Pommern-Apostel, BischofT von Bamberg, aus dem k. bayer. Hause der Grafen von Andechs zu Ehren des heil. Nikolaus eingeweiht haben, als er von der Einweihuug der Klosterkirche in Heilsbronn nach Bamberg zurĂŒckkehrte; so viel ich in der treffenden Geschichte habe auffinden können, ist diese Kapelle im Jahre 1482 vergrössert und in altdeutschem Styl umgeformt worden. Das alte Geschlecht der von Yolkamer, welches durch reiche Stiftungen in die St. Lorenzkirche seinen Namen unsterblich gemacht hat, hat auch diese Kapelle durch Stiftungen reichlich bedacht, worunter Kirchenge- fĂ€fse, Paramenten und andere Kunstwerke gehören, von welchen nur noch die aussenstehende BildsĂ€ule des heil. Nikolaus vorhanden ist, an deren Console das von Yolkamer’sche Wappen sich befindet. So haben anch noch mehrere alte NĂŒrnberger BĂŒrger in diese Kapelle geopfert, worĂŒber noch Geschichtliches vorhanden ist ; z. B. im J. 1461 stiftete der reiche Ulrich Ochsenfelder fĂŒr sich und seine zwei Weiber Agnes und Elisabeth, so wie fĂŒr seinen Vater Heinrich und seine Mutter Mechtild eine ewige Messe, welche der im Heilsbron- - 37 T~ une messe Ă©ternelle, que desservait le moine demeurent dans l’enclos et qui Ă©tait en mĂȘme temps sacristain. Cette chapelle, se trouvant dans le mĂȘme enclos que l’édifice de la Banque royale, dans ce moment en reconsl.'uction, aurait sans donte partagĂ© le sort des chapelles de Ste. Anne au couvent de Ste. Catherine, de Ste. Anne et de Ste. CunĂ©- gonde prĂšs de l’église de St. Laurent, dĂ©molies toutes les trois, n’était un dĂ©cret royal du 12. Avril 1836, qui garantit de destruction cette chapelle ainsi que tous Ie3 autres anciens monuments de Nuremberg. C’est la ferme volontĂ© du roi Louis de BaviĂšre, enthousiaste des arts et des antiquitĂ©s, que les vĂ©nĂ©rables restes de l’art du moyen Ăąge. dont Nuremberg ne laisse pas d’étre riche, restent intacts, afin d’ĂȘtre lĂ©guĂ©s aux gĂ©nĂ©rations futures. Ce sont ces tĂ©moins muets d’une grande Ă©poque passĂ©e qui assignent Ă  Nuremberg une des plus eminentes places parmi les villes allemandes. Tous les Ă©trangers connaisseurs s’accordent Ă  dire que Nuremberg a conservĂ© le plus fidĂšlement le type de l’ancien temps. Il n’y a pas long temps qu’à ce sujet un de nos anus nous a Ă©crit ce qui suit „Ce que j’ai vu en descendant le Rhin m’a beaucoup „satisfait, mais les trois jours que j’ai passĂ©s Ă  Nuremberg ont Ă©tĂ© l’apogĂ©e de mon voyage. LĂ , on se voit „transportĂ© comme par un coup de baguette dans les „admirables crĂ©ations du moyen Ăąge, attestĂ©es par les „monuments religieux et autres. Aussi les habitans de „Nuremberg, dignes, joyeux et hospitaliers se prĂȘtent- ,,ils naturellement comme l’étofFagc le plus convenable de „ce tableau architectural. C’est sans regret que je quit- ,,te Vienne, Berlin, Milan et Bruxelles pour me diriger „vers les murs de l’antique Nuremberg.“ Et Nuremberg a droit d’étre jalouse de cette gloire de loyautĂ© et d’hospitalitĂ©, comme d’un palladium qu’elle saura conserver; tout comme elle mĂȘme doit la conservation de ses monuments architecturaux au goĂ»t artiste et Ă  la ferme volontĂ© de son souverain, lequel, fidĂšle Ă  sa devise, ne cesse d’ĂȘtre juste apprĂ©ciateur d’un grand temps qui n’est plus, mais dont il prend soigneusement le legs sous sa sauvegarde; car le respect des anciens monuments est une religion, quand mĂȘme il ne s’agirait pas prĂ©cisĂ©ment d’objets d’arts, mais simplement intĂ©ressants par leur antiquitĂ©. 11 serait mĂȘme Ă  souhaiter que les instituteurs prissent Ă  tĂąche d’inspirer Ă  leurs Ă©lĂšves le respect des traditions d’une grande pĂ©riode, dont les trĂ©sors Ă©pars, quel qu’ils soient, commandent la vĂ©nĂ©ration. Et de quel droit rĂ©clamerions - nous de la postĂ©ritĂ© le respect de nos oeuvres de fondations pieuses, si nous traitons si mĂ©chamment celles de nos ancĂȘtres? Bien qu’une gĂ©nĂ©ration moderner Hofe wohnende Kloster - Bruder, der auch zugleich KĂ€stner war , versah. Durch den im Garten des Heilsbronner Klosterhofcs nun angetragenen Neubau der k. Bank wĂŒrde dieser Nikolaus - Kapelle das gleiche Schickiul der Kapelle St. Anna im Katharinen-Kloster-Garten, St. Anna bei St. Lorenz und St. Kunigunde eben daselbst gehabt haben; alle drei genannten sind abgebrochen worden und nun spurlos” verschwunden. Ein kö- nigl. Rescript vom 12ten Apri 1 1803 bewahrt die Nikolaus- Kapelle so wie alle noch vorhandenen Baudenkmale der Vorzeit NĂŒrnbergs vor gleichem Schicksal. Aber es ist auch der feste Wille des fĂŒr Kunst und Geschichte begeisterten Königs Ludwig von Bayern, dafs die ehrwĂŒrdigen Uebe reste mittelalterlicher Kunst, an denen NĂŒrnberg immer noch so reich ist, möglichst erhalten und den kommenden Geschlechtern ĂŒberliefert werden ; sind es doch dicie stummen Zeugen einer grofsen Kunstvergangenheit, die NĂŒrnberg in dieser Beziehung zu einer der sehenswerthesten StĂ€dte Deutschlands erhebt. Alle Fremden , die diese Denkmale mit Kenner-Augen betrachten, sind darĂŒber einverstanden, dafs NĂŒrnberg am getreuesten den Typus jener Zeit bewahrt hat. Ein Freund schrieb vor Kurzem Nachstehendes an mich darĂŒber „Meine ganze Reise den Rhein hinunter war höchst ge- „nufsreich, aber die drei Tage, die ich in NĂŒrnberg „verweilt, sind doch die eigentlichen Glanzpunkte derselben , und wird man durch die herrlichen Bau - und „Kunstdenkmale gleichsam in das phantasiereiche Mittelalter versetzt, so liefern die wackcrn, fröhlichen, „gastfreien NĂŒrnberger die wĂŒrdigste Staffage zu diesem „höchst anziehendem Bilde , und gerne lasse ich wieder „Wien, Berlin, Mailand und BrĂŒssel liegen und wende „mich dem mittelalterlich romantischen NĂŒrnberg zu.“ Und diesen Ruhm hat NĂŒrnberg auch fĂŒr fernere Zeiten als ein Heiligthum zu bewahren, den Ruhm der Biederkeit, der Gastfreundschaft, wie es die Erhaltung seiner noch ĂŒbrigen Kunst- und Baudenkmale, dem Kunstsinn und dem festen Willen seines Monarchen verdankt, der seinem Walilspruch getreu, auch gegen eine grofse Vergangenheit gerecht sein will, indem er ihre VermĂ€chtnisse ehrt und solche beharrlich beschĂŒtzt, denn es ist billig vor dem AltehrwĂŒrdigen Achtung zu haben, auch wenn es kein Kunstgegenstand und nur durch die Erinnerung geheiligt wĂ€re, und cs sollte eine eigene Aufgabe der Erzieher seyn, ihren Zöglingen Achtung vor den Ucberliefe- rungen einer grofsen Kunstperiode cinzufiöfscn, deren zerstreute SchĂ€tze, die kleinen wie die grofsen, mit einer Art Ehrfurcht zu betrachten sind; und können wir mit Recht Achtung von unsern Werken, von unsern VermĂ€chtnissen und Stiftungen fordern, wenn wir gegen die unserer Altvordern mit . » »j a 38 ne, irrĂ©flĂ©chie et froide ait portĂ© de» main» coupable» vers le» oeuvres de l'ancien art, nous avon» lieu d’espĂ©rer que nous ‱aurons conserver tout ce qui a Ă©tĂ© sauvĂ© du naufrage; car la gĂ©nĂ©ration actuelle ne se montrera pas indigne de l'exemple d’un souverain ami des arts. Notre gĂ©nĂ©ration, qui se pique si fort de progrĂšs, est appelĂ©e Ă  veiller sur la conservation des antiquitĂ©s et doit employer tou» les moyens en son pouvoir pour ne pas laisser tomber l’art en dĂ©cadence. Une autre tĂąche de notre gĂ©nĂ©ration c’est de rechercher et d’étudier les restes d’une grande pĂ©rriode artiste, dignes d’ĂȘtre imitĂ©s, afin que nous remportions, s’il est possible, la palme sur l’ancienne, que nous avons vue si souvent mĂ©connue ou mĂȘme maltraitĂ©e. Style gothique allemand. PI. IV. Fig. a. Carquois d’aprĂšs un tableau d’Albert DĂŒrer, dans la galerie de tableaux du Couvent de Landau Ă  Nuremberg. Cet intĂ©ressant tableau Ă  la dĂ©trempe est traitĂ© avec un soin extrĂȘme et reprĂ©sente un Hercule avec arc et flĂšche, poursuivant les Harpies. Ce remarquable carquois, qui lui pend au cĂŽtĂ© et parait figurer comme piĂšce principale, est traitĂ© avec une recherche extrĂȘme , si bien qu’on ne saurait douter qu’il ne fĂ»t peint d’aprĂšs nature ; Ă  en juger sur l’ornementique, il appartient au quinziĂšme siĂšcle. Ces carquois sont encore en usage de nos jours chez les Baskirs, Kalmuks et Mogols. Fig. b. Carquois d'arbalĂšte, de la collection de M. le baron Erneste de Bibra, homme de lettres et ami des arts. Ce carquois rare et bien conservĂ© est, d aprĂšs son caractĂšre et ses ornements, du quatorziĂšme siĂšcle, son couvercle supĂ©rieur reprĂ©sente la figure d’une femme nue 1 innocence, et pour Ă©carter d’elle tout danger, elle est entourĂ©e d’une guirlande de chardons, inaccessible aux lions et autres bĂȘtes fĂ©roces. Cette allĂ©gorie des chardons est trĂšs parlante et donne une idĂ©e favorable du profond sentiment artiste du compositeur. PI. V. Fronton trĂšs intĂ©ressant du toit dit ,,le toit d’or“ Ă  In- spruck, dessinĂ© par l’auteur en 1813, Ă©poque oĂč ce fronton Ă©tait encore de meilleure conservation qu’il ne l’est Ă  prĂ©sent. Dans notre dessin nous l’avons tenu restaurĂ© et nous y avons ajoutĂ© vandalischer Rohheit verfahren ? Und hat auch eine unverstĂ€ndige kaltherzige Vergangenheit frevelnde HĂ€nde an die Werke alter Kunst gelegt, so dĂŒrfen wir doch nun hoffen, das glĂŒcklich Gerettete behalten zu können, denn die Gegenwart kann hinter dem erhabenen Beispiel eines kunstsinnigen FĂŒrsten ohnmĂŒglich ZurĂŒckbleiben, aber immer wieder wird es eine Aufgabe unserer des Fortschritts sich rĂŒhmenden Zeit sein, das alte Erhaltenswerthe zu erhalten, es mit allen HĂŒtfs- mitteln der Kunst vor gĂ€nzlichem Verfall zu schĂŒtzen, es wird ferner eine Aufgabe unserer Zeit sein, das Nachahmenswerthe einer grofsen Kunstzeit aufzufassen und ws möglich zu ĂŒberbieten, damit endlich das Neue mit dem so oft verkannten ja mifshandelten Alten wĂŒrdig um die Palme ringen möge. Deutscher gotlilsclier Styl. PI. IV. Fig. a. Bogen - Köcher nach einem GemĂ€lde Albrecht DĂŒrers in der GemĂ€lde-Gallcrie des Landauer’schen Klosters. Dieses interessante GemĂ€lde ist in Leinfarbe mit ausserordentlichem Fleifs gemalt und stellt einen Herkules vor, der mit Pfeil und Bogen die Harpien verfolgt. Dieser merkwĂŒrdige Köcher hĂ€ngt ihm zur Seite und scheint die Hauptsache zu sein, da er mit besonderer Aufmerksamkeit behandelt ist, so dafs man nicht zweifeln darf, er scy nach der Natur gemalt; der Ornamentik nach zu urtlieilcn gehört er dem 15ten Jahrhundert an. Achnlichc Köcher haben noch heut die Baskiren, KalmĂŒcken und Mongolen. Fig. b. Pfeilköcher eines ArmbrustschĂŒtzen aus der Sammlung des kunstsinnigen und gelehrten Baron Ernst von Bibra in NĂŒrnberg Dieser merkwĂŒrdige Ă€usserst seltene und noch gut erhaltene Köcher ist seinem Charakter und seiner Ornamentik nach unstreitig aus dem l4ten Jahrhundert, und in der Abbildung getreu wiedergegeben. An dem Deckel ist eine nackende Frauengestalt die Unschuld abgebildet, welche zu ihrem Schutze, und um jede Gefahr von ihr abzuhalten, mit einem Distel-Ornament umgeben ist, das die Löwen und anderes Kaubwild abhĂ€lt. Diese Allegorie der Disteln ist sehr sprechend und lĂ€fst auf den gebildeten Kunstsinn des Compositeurs schliefsen. Die Ornamentik ist in Eisen getrieben und geschnitten, eben so der Deckel ; der Köcher selbst ist von starkem Holz und mit einem Dachsfell ĂŒberzogen. PI. V. Der Ă€usserst interessante Erker, das sogenannte goldne Dach in Insbruck, vom Herausgeber im J- 1813 gezeichnet, wo er noch etwas besser erhalten war als jetzt In der Zeichnung habe ich ihn durchgĂ€ngig restaurirt gehalten und den klei- I f M6- la petite fontaine saillante, qui est en mĂ©tal. Quant au style de la maison, qui est Ă  prĂ©sent modernisĂ©e, je me suis permis de lui donner un air antique. Ce fronton trĂšs pittoresque se trouve au grand MarchĂ© et fait un merveilleux efTet, il est barriolĂ© sur fond blanc; nous regretons seulement qu'Ă  cette Ă©poque nous ne nous soyons pas informĂ© de sa partie historique, omission qui nous prive aujourd’hui du moyen d’expliquer les divers bas-reliefs, les dĂ©corations analogues, les emblĂšmes ainsi que les armoiries. Au reste c’est un fait historiques que ce fronton a Ă©tĂ© Ă©difiĂ© par l’archiduc FrĂ©dĂ©ric IV. surnommĂ©, FrĂ©dĂ©ric Ă  la bourse vide, et que ce prince, dans le but de faire mentir ce sobriquet, a dĂ©pensĂ© 30000 ducats pour la dorure de ce toit, de plus il est un bruit traditionnel Ă  Inspruck que depuis long temps des industriels ont grattĂ© de ce toit une telle quantitĂ© de dorure que la valeur de ce qui reste se trouve amoindrie de moitiĂ©. Du reste l’archiduc FrĂ©dĂ©ric Ă©tait ami des arts, et Inspruck conserve encore avec reconnaissance la mĂ©moire de tout ce qu’ il a fait pour la ville. HJ»- f nen metallenen Köhrbrunnen angebracht; auch habe ich mir erlaubt dem nun modernisirten GebĂ€ude ein Ă€lteres Ansehen zu geben. Dieser ĂŒusserst malerische Erker steht auf dem Ilaupt- markte und macht einen wunderschönen EfTect ; er ist auf weis- sem Gruud bunt bemalt, nur bedauere ich , dafs ich mich damals um das Geschichtliche dieses Baudenkmals nicht bekĂŒmmert habe, um die vielen Basreliefs, analogen Verzierungen und Embleme, so wie die Wappen erklĂ€ren zu können. Uebri- gens ist es historisch ermittelt, dafs dieser Erker von Erzherzog Friedrich dem IV. genannt „mit der leeren Tasche“ erbaut wurde und dafs dieser FĂŒrst 30,000, einige Schriftsteller behaupten gar 200,000 ? Ducaten auf die Vergoldung des Daches daher das goldene Dach verwendet haben soll, um jenen Spottnamen zu widerlegen; auch geht noch bis zu diesem Tag in Insbruck die Sage, man habe von der dick aufgetragenen Goldmasse vor langen Zeiten eine solche Menge abgeschabt, dafs der Werth desselben sich um die HĂ€lfte verringert habe. Uebrigens war Erzherzog Friedrich ein kunstsinniger FĂŒrst und Insbruck hat ihm heute noch viel zu verdanken. PI. VI. PI. VI. Antique siĂšge, tirĂ© du ci-devant arsenal de Nuremberg, du temps de l’empereur Maximilien I. Ce siĂšge fut dessinĂ© par l’auteur en 1825, chez l’antiquaire Rittberger, qui avait achetĂ© cette antiquitĂ© en 1800, comme dernier reste de cet ancien arsenal. Il est en bois de chĂȘne, mais bien fracturĂ©. Probablement ce siĂšge Ă©tait jadis occupĂ© par la figure de l’empereur Maximilien pour faire pendant avec une autre figure du mĂȘme arsenal, que possĂšde M. Rupprecht, fondeur en cuivre de la mĂȘme ville et qui reprĂ©sente le roi de SuĂšde, Charles XII. D’aprĂšs une tradition, ce roi aurait laissĂ© Ă  cet arsenal son habit de guerre, son chapeau et son Ă©pĂ©e; celle-ci se trouve Ă  prĂ©sent en possession du roi de BaviĂšre. Ein alter Stuhl aus dem ehemaligen grossartigen Zeughause zu NĂŒrnberg aus der Zeit Kaiser Maximilians I., von dem Herausgcbar im J. 1825 bei dem AntiquitĂ€tenhĂ€ndler Rittberger gezeichnet, der diesen Stuhl im J. 1800 erkaufte, als der letzte Rest vom Inhalt des alten Zeughauses unter den Hammer kam. Dieser Stuhl war von Eichenholz aber schon sehr zerbrochen als ich ihn zeichnete. Wahrscheinlich hat einst eine Figur den Kaiser Maximilian vorstellend darauf gesessen, Ă€hnlich jener Figur, welche der hiesige Rotligiefser- meister Rupprecht aus demselben Zeughause besitzt und die den Schwedenkönig Karl XII. vorstellte. Karl soll einer Sage zufolge seinen Kriegsrock sammt Hut und Degen dem hiesigen Zeughause verehrt haben; der Degen dieses Königs ist nun im Besitz des Königs von Bayern. PI. VII. PI. VII. t l Petite porte du dortoir dĂ©truit maintenant du couvent du saint Tombeau Ă  Denkendorf, dessinĂ© par l’auteur en 1810. Quoique ce couvent, remarquable sous tous les rapports, eĂ»t subi plusieurs dĂ©vastations, surtout du temps de la guerre des paysans, il conservait encore de superbes monuments, qui tous mĂ©ritent d’étre recueillis. Cette superbe porte est en bois de chĂȘne, trĂšs proprement sculptĂ©e ; elle harmonisait parfaitement avec le lambris Kleine ThĂŒre des ehemaligen nun zerstörten Dormiteriums im Kloster zum heiligen Grab in Denkendorf vom Herausgeber im J. 1810 gezeichnet. Dieses in jeder Beziehung merkwĂŒrdige Kloster, obschon es viele vandalische Zerstörungen besonders in dem letzten Bauernkrieg 1525 erlitt, besafs dennoch viele hcrliche Denkmale aus frĂŒhem und spĂ€tem Stiftungen, welche alle gesam- malt zu werden verdienen. Obbenannte ThĂŒre ist von Eichenholz, sehr rein geschnitten, J und stand mit dem GetĂ€fel und dem Gesimse ĂŒber der ThĂŒreinfas- I ♩Ml 40 »M et leg chambranleg. Cea lambris sont analogues Ă  ceux da couvent de Blaabeuren ; il est fort Ă  craindre qu’anjourd’bui il n'en existe plus rien, toutes ces localitĂ©s appartenant Ă  'prĂ©sent Ă  des particuliers, qui les ont transformĂ©es en fabriques. Ce qn’il y avait encore d’intĂ©ressant, c’est qu’au do des battants se trouvait la figure de St. FĂ©lagius, patron du couvent, que nous regretons de n'avoir pas copiĂ©. PI. VIII. Projet non-exĂ©cutĂ© du piĂ©destal du monument Ă©rigĂ© Ă  Albert DĂŒrer Ă  Nuremberg, dont la statue a Ă©tĂ© modelĂ©e par le professeur Rauch Ă  Berlin. / L’auteur a composĂ© ce piĂ©destal projet par ordre de la municipalitĂ© de Nuremberg, laquelle l’a agréé et qui entendait le faire exĂ©cuter par le sculpteur et fondeur Burgschmidt et par les scu’pteurs Howald et Rottcrmund, mais feu le directeur Gartner, chef du ComitĂ© des arts, le trouvant trop riche, ne l’approuva point. Four satisfaire aux demandes multipliĂ©es des amis des arts et de nos anciens Ă©lĂšves, nous avons cru, en l’incorporant dans notre Ornementique, devoir le soumettre au jugement du public. L’idĂ©e et les symboles de ce piĂ©destal sont tenus dans le style du siĂšcle d’Albert DĂŒrer et expriment non seulement le mĂ©rite de cet homme cĂ©lĂšbre mais aussi son histoire et celle de ses Ă©lĂšves. C’est pour cette raison que ses pieds se trouvent environnes, aux quatre angles du piĂ©destal, et en guise de couronnement des baldaquins, de petits lions, symboles de la force et delĂ  constance allemandes; lestions portent des gĂ©nies ailĂ©s, qui au son des trompes publient la gloire de l’artiste au monde entier. Suivent sur les quatre faces les dĂ©corations principales la Peinture, la Sculpture, l’Architecture et la Gravure allĂ©gorisĂ©es, de plus les armoiries dont DĂŒrer a Ă©tĂ© gratifiĂ© par l’empereur Maximilien, ainsi que ses armoiries de famille, suspendues par de petits gĂ©nies. Aux cĂŽtĂ©s il y a, deux Ă  deux, les statues des huit Ă©lĂšves les plus distinguĂ©s de DĂŒrer, sur la mĂȘme base que les figures allĂ©goriques et en posture amicale. Voici leurs noms Jeannot Wagner de Culmbach, Albert Aldegrevers, Albrecht Aldorfer, Jeannot SchĂąufTelein, George Penz, Jeannot Burgmaier, Jeannot Sebald, Behaim et Martin GrĂŒnewald. Le deuxiĂšme compartiment contient en guise de mĂ©daillons les quatre Ă©lĂšves moins distinguĂ©s d’Albert DĂŒrer Evrard Schön, Jeannot Spring n Klee, Jacques Biek et Albrecht Glocken- sung in Verbindung und zwar in durchaus schöner Harmonie Ă€hnlich dem aus derselben Zeit stammenden GetĂ€fel im Kloster Blaubeuren ; wahrscheinlich ists, dafs von allen diesem vielleicht auch von dieser schönen ThĂŒre nichts mehr vorhanden ist, da alle diese RĂ€ume nur Privaten gehören und zu einer Fabrik eingerichtet sind. Die FlĂŒgeltliĂŒre hatte auch noch das Interessante, dafs auf einer RĂŒckseite der heilige Pelagius, der Patron des Klosters gemalt war, den abzuzeichnen ich leider versĂ€umt hohe. PI. VIII. Project des nicht ausgefĂŒhrten Fufsgestelles zu Albrecht DĂŒrers Denkmal in NĂŒrnberg, dessen Standbild Professor Rauch in Berlin modellirte *. Dieses Fufsgestell, welches der Herausgeber im Auftrag des Magistrats von NĂŒrnberg verfertigte, der es auch genehmigt und von dem Bildhauer und Erzgiefser Burgsrhmidt in Verbindung mit den Bildhauern Howald und Rotermund ausgefĂŒhrt wissen wollte, wurde von dem verstorbenen Director von GĂ€rtner, damaligen Chef des Kunstausschusses iu MĂŒnchen, als zu reich gehalten nicht gut geheifsen; vielfach nun aufgefordert von Kunstfreunden und ehemaligen SchĂŒlern finde ich mich veranlafst es in meine Ornamentik aufzunehmen und es so der Ansicht und Beurtheilung des Publicums zu ĂŒbergeben. Die Idee und der Sinn des Postamentes, welches nicht allein die Verdienste DĂŒrers, sondern auch seine Geschichte und die seiner SchĂŒler ausdrĂŒcken soll, ist im Style des Zeitalters DĂŒrers gehalten, daher sind zunĂ€chst den FĂŒfsen DĂŒrers und zwar an den vier Ecken des Postaments als Krönung der Baldachinen kleine Löwen angebracht, Sinnbilder deutscher Kraft und Ausdauer; auf den RĂŒcken dieser Löwen sitzen geflĂŒgelte Genien, die mit Posaunen den Ruhm des KĂŒnstlers in alle Welt verbreiten. Nun folgen auf den 4 Seiten des Postaments die Hauptverzicrungen desselben allegorische Vorstellungen der Malerei, Bildhauerei, Architectur und Kupferstichkunst, mit dem Wappen, das Albrecht DĂŒrern vom Kaiser Maximilian verliehen wurde, nebst seinem eigenen Familien-Wappen von Genien als Kinder gehalten. An den Seiten stehen je zwei kleine BildsĂ€ulen der acht berĂŒhmtesten SchĂŒler DĂŒrers mit den allegorischen Figuren auf gleicher GrundflĂ€che und Höhe, in freundschaftlicher Stellung; ihre Namen sind Hans Wagner von Kulmbach, Albert Aldegrevers, Albrecht Aldorfer, Hans SchĂąufTelein, Georg Penz, Hans Burgmaier, Hans Sebald Behaim und Martin GrĂŒnewald. Die zweite Abtheilung enthĂ€lt in Medaillons die Portraits der *> Diese Statue hat Director und GemĂ€lde-Konservator A. Reindel nach der Natnr gsieichnet und gestochen. i I 41 thon. Finalement il y a au socle plusieurs dĂ©corations et les armories de lu ville de Nuremberg. A l’appui du retentissement que notre idĂ©e a trouvĂ©, nous nous rĂ©fĂ©rons au tĂ©moignage de M. le professeur Rauch , artiste d’un mĂ©rite gĂ©nĂ©ralement reconnu, ainsi qu’à celui du maĂźtre par excellence, feu M. Schinkel, directeur intime d'architecture. Nous allons faire parler ici M. Rauch lui-mĂ©me dans sa lettre Ă  feu notre ami le docteur FrĂ©dĂ©ric Campe, en date du 0. Mars 1828 „A l’égal de tous ceux qui ont vu le beau dessin du „piĂ©destal, mon ami Schinkel est enchantĂ© de cette su- „perbe composition. Il trouve ce travail admirable et j'au- „rais Ă©tĂ© bien aise que HeideloiT eĂ»t Ă©tĂ© prĂ©sent pour qu’il „eĂ»t pu entendre de la bouche mĂȘme de mon ami ses pa- „roles de raisonnement et d’applaudissement. Heideloff se „serait sĂ»rement senti rĂ©compensĂ© de ses grands travaux. „J’aurai bien de la peine Ă  donner le mĂȘme degrĂ© de „perfection Ă  la statue pour laquelle l’ami Heideloff „fournit ce piĂ©destal.“ Rauch ne s’est jamais dĂ©menti de ce jugement et tous les artistes et amis des arts de Berlin le partagent. Le 14. Juin de la mĂȘme annĂ©e M. Schinkel m’écrivit ce qui suit „Monsieur et ami, „Par la communication de M. le professeur Rauch j’ai „étĂ© rĂ©introduit dans votre belle sphĂšre. Le superbe ,,dessin du piĂ©destal d’Albert DĂŒrer, que vous avez projetĂ©, augmenterait encore, si cela Ă©tait possible, mes „sentiments d’estime et de respect; si bien que vous me „pardonnerez de vous en rĂ©itĂ©rer ici l’expression. Je „confie ces lignes Ă  un bien loyal ami et collĂšgue, monsieur le premier architecte Schmidt, qui est dĂ©sireux „de faire votre connaissance personnelle.“ minder 4 bedeutenden SchĂŒler DĂŒrers Erhard Schön, Hans Springin Klee, Jakob Bink nnd Albrecht Glockenthon. Den Beschluss am Sockel machen Verzierungen und die Wappen der Stadt NĂŒrnberg. Zum Beweis, welchen Anklang diese Idee gefunden ha , berufe ich mich auf den anerkannt bedeutenden KĂŒnstler Professor Rauch und den nun verewigten Bau-Director Schinkel. Ich lasse hier Rauch selbst reden und zwar in einem Briefe an meinen verstorbenen Freund Dr. Friedr. Campe in NĂŒrnberg, de dato 9. MĂ€rz 1828. ,,Mein Freund Schinkel, wie alle, welche die schöne „Zeichnung des Piedcstals gesehen haben, sind entzĂŒckt â€žĂŒber diese herrliche Composition; ersteren gefĂ€llt diese „Arbeit so sehr, dafs ich gewĂŒnscht hĂ€tte Heideloff hĂ€tte „die eigenen Worte der Beurtheilung und des Beifalls „hören können, um fĂŒr die grofse BemĂŒhung um die „Sache sich belohnt zu fĂŒhlen. Ich werde MĂŒhe haben, „so viel Interesse in das Standbild zu legen als Freund „Heideloff schon im Entwurf des Piedestals desselben „errungen hat. Von dieser Ansicht ist Rauch nie abgewichen und alle Berliner KĂŒnstler und Kunstfreunde theilten dieselbe mit ihm. Am 14. Juny desselben Jahrs schrieb mir Schinkel folgendes Sehr geehrter Herr und Freund. „Durch Herrn Professor Rauchs Mittheilung bin ich „wieder in Ihren schönen Wirkungskreis eingefĂŒhrt wor- „den; und die herrliche Zeichnung, welche Sie fĂŒr das „Fussgestell zu der Statue DĂŒrers entworfen haben, al- „les diess hĂ€tte meine Hochachtung und Verehrung fĂŒr „Sie, wenn es möglich gewesen wĂ€re, noch vermehrt, „so dafs Sie es mir wohl verzeihen werden , Ihnen „diese Gesinnungen hier einmal auszusprechen. Ich „vertraue diese Zeilen einem sehr biedern Freund und „Collegen, dem Geheimen - Oberbaurath Schmid an, „welcher die Freude haben wird , Ihre persönliche Bekanntschaft zu machen. 42 Albrecht DĂŒrers Reissfeder ; mit seinen Spielkarten und etwas Geld im DĂŒrers Hause aufgefunden und im Besitze des Herausgebers. An Albrecht DĂŒrers Reissfeder gedichtet am 26. Febr. 1829 in Meiningen ron Ludwig Bechstein. I Voll tiller Ehrfurcht grĂŒss ich Dich Du lieiligthcures Alterthum! Wie GeisternĂ€he weht* um mich Von Albrecht DĂŒrer* Kruft und Ruhm. Ich wufste kaum wie mir geschah. AI* ich bewundernd Dich erfasst; Es trat die alte Zeit inir nah Ein wunderbarer, ernster Gat. Die FĂŒlle der Gestalten quoll Au* alten Bildern, licht und frisch Au* Monumenten, wundervoll, Sprang blĂŒhende* Leben zauberisch. Auf Schwingen, wie der Cherubim Sah ich den Ruhm im Sonnenglanz, Und seine Tuba klang von Im Und seine Hand hielt DĂŒrer* Kranz. Dich hielt des KĂŒnstlerfĂŒrsten Ilamd, Reliquie, durch Ihn geweiht! Du schönerst nicht, wie Modetand , Bist einfach, stark, wie DĂŒrer* Zeit, In seiner Hand hast Du geruht, Wenn er um Bilder Rahmen zog, Und seliger Empfindung Glutli Durch seine edle Seele flog. Du prungtest nie iin engem Raum, Was er so gross und schön gedacht; Du zogst um manches Bild den Saum, Das seine Schöpferhand vollbracht. Du warst gewiss ihm lieb und werth, Denn KĂŒnstler schĂ€tzen ihr GerĂ€th, Und ungern hat *r Dich entbehrt, Und wieder fandest Du dich spĂ€t. Ein KĂŒnstler war’* der Dich verlor , Dich fremder Hand geglaubt zu Staub; Ein KĂŒnstler hob Dich nun empor, Aus des Vergessen* dumpfen Staub, Wenn Amulet und Todenbein Ein frommer Glaube brĂŒnstig kĂŒsst, Wie werth musst Du des Schmuckes sein, Die heiliger als jenes ist! Ein KĂŒnstler, dessen Forscherblick Von DĂŒrers Fleiss das Werkzeug fand. So gab ein lohnendes Geschick Dem wĂŒrdigsten Dich in die Hand. oes- I 43 livraison. X VIII. Explication des Planches. Style byzantin. PI. I. Fig. a. Chapiteau, figure b. piĂ©destal d'une colonne, faisant partie de la nef intermediaire de l'ancienne Ă©glise du couvent de Heilsbronn en BaviĂšre. On sait que, peu de temps aprĂšs la reformation, des mains impies ont exercĂ© des dĂ©vastations dans cette superbe et remarquable Ă©glise, lieu de sĂ©pulture des ancĂȘtres de la maison de Prusse; de mĂȘme il est Ă  la connaissance de tous que, par suite de cet acte, la soliditĂ© de tout l'Ă©difice a reçu de rudes atteintes, l’église ayant perdu ses contre-forts par la destruction du beau transept, de telle sorte que les massifs menacent de s’entre-ouvrir, Ă  moins qu’on n'y remĂ©die encore Ă  temps. S’il y a profanation que la superbe chapelle byzantine serve de brasserie; il est honteux aussi que de cette maniĂšre on la laisse marcher d’autant plus rapidement vers son entiĂšre ruine. Le dĂ©funt roi Guillaume trois, voulant faire restaurer le sĂ©pulcre de ses ancĂȘtres, nous avons, de 1820 Ă  1822, par son ordre, levĂ© des dessins de tout le couvent, ce qui nous a mis Ă  mĂȘme de rĂ©uuir In plus grande partie des monuments encore existants et de les entreposer dans l’ancienne chapelle, dite de lleidegg, mais il est plus que temps qu’on mette la main Ă  leur restauration et qu’on leur assigne des places convenables. Le chapiteau de la figure a est de la plus ancienne Ă©glise du couvent celle dont Otto le Saint, Ă©vĂȘque de Bamberg fit donation Ă  l'ordre Achtzehntes lieft. ErklĂ€rung der Platten. Hyzaiitlnidclier Styl. PI. I. Fig. a. Kapital und Fig. b. Fuss der starken SĂ€ulen des Mittelschiffs der alten Klosterkirche zu Heilsbronn in Bayern. Bekanntlich ist diese herrliche merkwĂŒrdige Kirche, das ErbbegrĂ€bnis der Vorfahren des k. Preuss. Hauses, bald nach der Reformation auf das ruchloseste zerstört worden, wobei die Festigkeit und WĂŒrde dieser Kirche unendlich gelitten hat, besonders durch die Zerstörung des sehr schönen Kreuzganges, durch welche die Kirche ihre Widerlager verlor und nun auseinander zu bersten droht, wenn nicht schleunige HĂŒlfe geleistet wird, auch ist es eine Schmach, dass die herrliche byzantinische Kapelle immer noch ein BrĂ€uhaus ist, eine Bestimmung, die sie ihrem gĂ€nzlichen Verschwinden schnell entgegen fĂŒhrt. Ich habe in den Jahren 1820 bis 1822 das ganze Kloster im Auftrag des verstorbenen Königs Wilhelm III. aufgenommen, welcher projectirte das ErbbegrĂ€bnis seiner Almen im baulichen Stande zu erhalten. Bei dieser Gelegenheit hatte ich fast alle noch Vorgefundenen Denkmale zusammengetragen, und sie in die ehemalige Heidecker Kapelle bringen lassen , wo sie noch aufbewahrt stehen, aber auch da gehen sie ihrem Verderben entgegen, wenn sie nicht bald re- staurirt und aufgestellt werden. Das KapitĂ€l, wovon ich in Fig. a. eine Abbildung vorfĂŒhre, ist noch von der Ă€ltesten Klosterkirche, welche Otto der Heilige, Bischof von Bamberg, 4 »»4f 44 »o des Bernardini en 1132. Les colonnes, analogues Ă  celles de l’église du courent de Hirschau de la forĂȘt Noire ont Ă©tĂ© par malheur, et dans un temps moderne, recrĂ©pies et mĂȘmes recouvertes en plĂątre, si bien qu’on ne reconnaĂźt plus la membrure originaire. Les chapiteaux, de formes simples et dĂ©nuĂ©s d’ornements plastiques, semblables en cela Ă  ceux deHirschau, avaient Ă©tĂ© en couleurs- Dans quelques endroits nous avons fait tomber le plĂątre et nous avons trouvĂ© que le jaune formait le ton principal, les ornements accessoires Ă©taient en vert, ou en violet, les rinceaux en rose. Les piĂ©destaux, moderni sĂ©s par les gens de la pĂ©riode du style de rococo, sont encore bien conservĂ©s sous l’enveloppe de plĂątre, aux tores prĂšs, que ces gens out coupĂ©s, et dont on voit Ă  peine encore les fanes L’intĂ©ressant travail de profil du piĂ©destal de la figure c. est Ă©galement dĂ©figurĂ©. Les bases des colonnes du choeur figure e et /. accusent une haute antiquitĂ© et sont si originelles que nous n’en connaissons point de pareilles; la base, reprĂ©sentĂ©e dans la figure d. mĂ©rite Ă©galemcnl une mention, de mĂȘme que les ornements de la figure g, que j’ai dĂ©couverte en 1820 scellĂ©e dans le mur. PI. II. Fig. a. IntĂ©ressante frise avec consoles, dans un palais maure Ă  I’alĂšrme, dessinĂ©e d’aprĂšs nature, et Ă  nous communiquĂ©e par l’architecte Ottmar Cramer, actuellement Ă  MĂ©ran. Cette frise, pleine de goĂ»t, date pour sur du temps du roi Roger 1136 —1142. Fig. 6. et c. Chapiteaux Ă  Krautheim ; figure d. Chapiteaux de la chapelle du chĂąteau de Hohenlohe en Saxe. Fig. e. Chapiteaux et bases Nr. 1 de la chapelle supĂ©rieure du ruineux chĂąteau de Hohenlandsberg, Ă  trois lieues de Leipsic. Fig. f. Nr. 2 de l’cglise du St. LĂ©onard Ă  Francfort sur le Mein. Fig. g. Chapiteau et base Nr. 3, trouvĂ©s en 1812 sur le vieux castel de Lobern sur la Moselle; ce castel est trĂšs remarquable par son ancienne chapelle des Templiers. PI. III. im J. 1132 dem Cisterzienser Orden weihte ; diese SĂ€ulen, ganz Ă€hnlich denen der Klosterkirche zu Hirschau im Schwarzwalde, sind leider durch profane HĂ€nde in neuerer Zeit nicht allein ĂŒbertĂŒncht, sondern auch mit Mörtel ĂŒberzogen worden, wodurch ihre ursprĂŒnglichen Glieder modernisirt, oder doch unkenntlich gemacht worden sind. Diese einfachen , und von aller plastischen Ornamentik entblössten KapitĂ€le waren wie die Hirschauer KapitĂ€le bemalt, wovon ich beim Abkrntzen derselben Spuren gefunden habe, welche denen bei Fig. a. Ă€hnlich waren, ich fand vorzĂŒglich Gelb als Grundfarbe, die Verzierung grĂŒn, auch violett, und rosenfarbene BlĂ€tter. Die SĂ€ulenfĂŒsse, welche in der barocken Zeit modernisirt wurden, sind unter dem Mörtel noch gut erhalten, mit Ausnahme der WĂŒlste, welche bei dem LebertĂŒnchen zerhauen wurden, so, dass man die SchutzblĂ€tter an den vier Ecken kaum noch erkennt; auch das interessante Profil des Fusses Fig. e. ist kaum noch erkennbar. Aeusserst merkwĂŒrdig sind noch die SĂ€ulenfĂŒsse an dem Chorpfeiler Fig. e und /. wie ich Ă€hnliche fast noch nirgend gefunden habe , jedenfalls verrathen sie ein hohes Alter; — auch der höchst originelle SĂ€ulenfuss Fig. d. ist beachtenswerth , ebenso das Ornament Fig. g., welches ich im Jahr 1820 eingeraauert gefunden habe. PI. II. Fig. a. Interessanter Fries mit Kragsteinen an einem maurischen Palaste zu Palermo, nach 'der Natur gezeichnet und mitgetheilt vom Architekten Ottmar Cramer, gegenwĂ€rtig in Meran. Dieser geschmackvolje Fries ist bestimmt aus der Zeit des Königs Roger 1136 —1142. Fig. b, c. KapitĂ€le von Knautheim. Fig. d. KapitĂ€l aus der Burg-Kapelle zu Hohenlohe in Sachsen. Fig. e. Kapital und Fufs Nr. 1 von der obern Kapelle, der Doppel-Kapelle, auf der ruinösen Markgrafenburg Hohenlandsberg , 3 Meilen von Leipzig. Fig. / KapitĂ€l und Fuss Nr. 2 an dem Innern der St. Bernhardskirche zu Frankfurt am Main. Fig. g. KapitĂ€l und Fuss Nr. 3 aufgefunden im Jahre 1812 auf der alten Burg zu Cobern an der Mosel, welche Burg, durch ihre alte Templer-Kapelle sehr merkwĂŒrdig ist. PI. III. Pierre tumulaire dans l’église de Beutelsbach, canton de Schorndorf en Wurtemberg. Ce monumnnt est le plus ancien et le seul qui ait Ă©tĂ© Ă©pargne lors de la pĂ©riode de destruction sous Conrad deWcinsperg en 1309. Nous regretons qu’on sache si peu l’apprĂ©cier et si peu le garantir, par une sorte de cage dĂ©fectueuse, laquelle n’empĂ©che point que les paroissiens ne marchent dessus et qu’il ne soit tellement Ă©moulu que le bas- relief finira bientĂŽt par n’étre plus reconnaissable. Cette piirre Fig. a. Das Ă€lteste Denkmal des k. WĂ»rtembergischen Hauses, in der Kirche zu Beutelspach, im Amte Schorndorf; das einzige Denkmal, welches noch aus der Zerstörungs-Periode unter Konrad von Weinsperg im Jahr 1309 ĂŒbrig geblieben ist; aber leider ist dieses Denkmal 'so unbeachtet geblieben, dass es diesen Tag noch am Boden liegt, und obwohl verdeckt, ist dennoch dadurch noch keine BĂŒrgschaft fĂŒr seine Erhaltung gegeben, da immer noch, bei jeder Gelegenheit darauf her- ang o 1 er- X - **ßß 45 ©*‱ tnmulaire, par malhenr dĂ©pourvue de toute inicription, est aux armoiries wurtembergeoises les plus anciennes. Les trois bois de cerf ont, chacun, trois chevilles, tandis qu’ils on out quatre dans les armoiries modĂšrnes. L’écu est triangulaire par en bas et penchĂ© du cĂŽtĂ© gauche comme tous les Ă©cus du neuviĂšme et dixiĂšme siĂšcle. Cet Ă©cu est surmontĂ© d'un casque Ă  long bec avec un lambrequin, mais qui est entiĂšrement dĂ©figurĂ©, et il n'y a que l’oeil exercĂ© du connaisseur qui en puisse encore reconnaĂźtre les contours. Sur [le casque il y a le cor de chasse avec trois plumes dans l'embouchure. Or c'Ă©tait dĂ©jĂ  un usage chez les Romains et antres peuples plus anciens encore que de mettre des plumes dans les embouchures des instruments Ă  vent, el ils voulaient les prĂ©server par lĂ  de la poussiĂšre. Chaque plume est d’une autre couleur, qui sont le blanc, le rouge et le bleu. En 181- nous avons dessinĂ© ce rare monument pour le feu roi FrĂ©dĂ©ric I, qui prenait un vif intĂ©rĂȘt Ă  tout ce qui concerne l’histoire de sa maison. 11 aurait dĂ©sirĂ© que ce monument occupĂąt une place plus convenable Ă  sa conservation et qu'en mĂȘme temps toute l’église fĂ»t restaurĂ©e. Sur son ordre nous dessinĂąmes en la mĂȘme annĂ©e toute l’église et nous nous mimes Ă  la recherche de tous les autres monuments encore existants, que nous dessinĂąmes de mĂȘme, mais la guerre ayant de nouveau Ă©clatĂ©, il ne fut donnĂ© point de suite au projet de ce prince. Nous reprĂ©sentons ici ces monuments co nme dĂ©jĂ  restaurĂ©s, et tels, qu’a- prĂšs un examen exact, nous croyons qu’ils ont Ă©tĂ© exĂ©cutĂ©s originairement. Dans l’église de Markt - Groeningen on rencontre nn autre sĂ©pulcre remarquable, celui du comte Hartmann de Wurtemberg, il porte l’inscription que voici ANNO. DOM MCCLXXX. IN DIE Cb HARTMAN COMES DE GRVNINGEN. Dans l’écu il y a des bois de cerf Ă  quatre chevilles. Un examen des autres Ă©cus wurterabergeois nous a dĂ©montrĂ© qu’ anciennement on n’y regardait pas de si prĂšs sur le nombre des chevilles. Souvent le troisiĂšme bois, qui est celui d'en bas, a trois chevilles seulement, par la simple raison que, les anciens Ă©cus triangulaires, se rĂ©trĂ©cissant par en bas, il a fallu de mĂȘme amoindrir le nombre des chevilles, et de trois lions, par exemple, postĂ©s les uns sur les antres, il faudrait aussi que celui d’en bas fĂ»t le plus petit. Dans l’église de Bcutels- bach j’ai trouvĂ© encore deux autres pierres tumulaires, Ă©galement Ă©vasĂ©es par les pieds des passans , et dont l’une fait reconnaĂźtre assez distinctement un personnage, qui, Ă  en juger umgegangen wird, so dass es dergestalt abgeschliflen ist, dass das Basrelief dieses Grabsteins nur noch in sehr schwachen Umrissen zu erkennen ist. — Dieser Grabstein enthĂ€lt nun das Ă€lteste wĂŒrteinbergische Wappen, aber leider, ohne alle Umschrift. Die drei Hirschgeweihe dieses Wappens haben hier durchans drei Zinken Enden wĂ€hrend in dem jetzt ĂŒblichen deren viere sind, nur das unterste Geweihe hat drei Zinken. Der Schild ist dreieckig nach unten zugespitzt, wie alle Schilde des 9 —10. Jahrhunderts, und nach der linken Seite geneigt. Der Helm, der auf dem Schilde steht, ist ein Stechhelm aus der vorgenannten Zeit, mit einer Helmdecke, welche aber so stark abgetreten ist, dass sie ganz unkenntlich geworden, und als nicht zum Helm gehörig erscheint, nur das geĂŒbte Auge des Kenners kann hier entscheiden. Auf dem Helm steht das JĂ€gerhorn, aus dessen MĂŒndung drei Federn ragen — eineVerfahrungsweise der Ă€ltesten Völker, namentlich der Römer, welche, um die MĂŒndungen ihrer Blas-Instrumente vor Staub zu bewahren, Federn hineinsteckten, die zugleich als Zierden dann betrachtet wurden. Im wĂŒrttembergischen JĂ€gerhorn sind drei Federn in den Farben, weiss, roth und blau angebracht. Dieses seltene Monument zeichnete ich im Jahre 1812 fĂŒr den verstorbenen König Friedrich I, welcher sich fĂŒr alles, was die Geschichte seines Hauses betraf, sehr interessirte, er wollte diesen Ă€ltesten Grabstein seiner Ahnen in der Kirche zu Beutelspach zu weiterer Erhaltung wĂŒrdig aufstellen lassen, wobei zugleich die Kirche wiederhergestellt werden sollte ; und so musste ich im genannten Jahre nicht allein die Aufnahme der Kirche besorgen, sondern auch alle vorhandenen Denkmale aufsuchen und zeichnen. — Die damaligen Kriegszeiten verhinderten die schon beschlossene AusfĂŒhrung. Nach genauer Untersuchung habe ich dieses Wappen im restaurirten Zustande gezeichnet. MerkwĂŒrdig ist auch das Grabmal des Grafen Hartmann von WĂŒrtemberg in der Kirche zu Markt- Gröningen mit der Umschrift ANNO. DOM MCCLXXX IN DIE FRXgISSI. Cb HARTMAN COMES DE GRVNINGEN. an welchem Wappenschild durchgĂ€ngig vierendige Hirsch- Geweihe Vorkommen, zwar habe ich bei nĂ€herer Untersuchung dieser wĂŒrtembergischen Wappenschilde gefunden, dass damals die Anzahl der Zinken nicht so genau genommen wnrde; dass ferner das dritte Hirsch-Geweihe nur drei Zinken hat, kommt daher, weil die alten dreieckigten Schilde unten enger waren als oben, dieses unterste Geweihe daher kĂŒrzer gemacht werden musste; in einem Ă€hnlichen Schilde mussten z. B. von drei ĂŒbereinander stehenden Löwen, der unterste auch kleiner werden. In der Kirche zn Bcutelspach fand ich noch zwei Grab- 46 - in >4t iur l’habit, reprĂ©sente un chanoine, inr l’antre il y a tout simplement un calice. Nous sommes allĂ© aux informations Ă  ce sujet, en nous adressant au pasteur Scholl de Beutelsbach, qui nous a donnĂ© les renseignements que voici „Depuis la rĂ©ception de vĂ©tre lettre j'ai pris Ă  tĂąche de „rĂ©pondre aux dĂ©sirs que vous m'exprimĂ©z, et voici ce „que je puis vous mander Quant Ă  la figure I. les ar- moines je me rĂ©fĂ©rĂ© Ă  la Topographie du Royaume de ,,Wurtemberg par Sattler, oĂč vous trouverez Ă  la page „40 la reprĂ©sentation du monument, et Ă  la page 140 „les renseignements y relatifs. Quant Ă  la figure II. il „parait bien qu’il s’y rattache quelque nom cĂ©lĂ©brĂ©, Ă  en „juger du moins par les caractĂšres de l’inscription , et „je pense que, dans un temps postĂ©rieur, ce monument „fut Ă©rigĂ© Ă  quelque noble, Ă  la mĂ©moire du seigneur „de Schnait peut-ĂȘtre, car Schnait Ă©tait en effet une an- ,,nexe de lleutelsbach. Mais il est douteux qu’on rĂ©ussisse Ă  dĂ©chiffrer entiĂšrement l’inscription, quoi qu’il en „soit il faudrait d’abord dĂ©placer les stalles dont ce monument est en partie envahi. Quant au calice de la „figure III. il a dĂ©jĂ  souvent fixĂ© mon attention, si bien „que quelques renseignements positifs sur sa signification ,.m’eussent fait plaisir ; voici l’idĂ©e que je m’en suis for- ,,mĂ©e. Le symbole du calice signifie nu un doyen de ,.l’abbaye, dĂ©posĂ© sous cette pierre, ou il signifie dans „un sens gĂ©nĂ©ral la sĂ©pulture d’un ecclĂ©siastique. A en , juger sur l'inscription , je crois que la deuxiĂšme pierre „est du lime siĂšcle; il est inconcevable que les historiens „wurtembergeois n’aient eu aucun souci de la significa- „tion d’un monument national et qu’ils n’aient en aucune „façon empĂȘche la destruction de ces monuments ; car „dans aucun de leurs Ă©crits ils ne se recrient ni sur les „avanies du temps ni sur celles pires encore des hommes. Figure b. Croix en pierre sur le fronton de l’intĂ©ressant couvent des religieuses de Fraucrrotha, de l’ordre des BĂ©nĂ©dictins, sur les frontiĂšres de Fulda, vers Bischofsheim, Ă  trois lieues de Kissingue. De Ekhard conte dans sa „Description du vieux chĂąteau de Saltzbourg,“ que Gisela, veuve du comte d’Unwans et fille du duc de llassio, lequel a embrassĂ© le christianisme en 775, y bĂątit dĂ©jĂ  en 788, un petit monastĂšre, pour sa fille Rotrude , et qu’on l’avait nommĂ© alors „bĂątisse de Karagoltes dans le canton de la Saale.“ L'Ă©glise, encore passablement conservĂ©e, ne laisse pas de renfermer beaucoup de monuments intĂ©ressants, notamment les sĂ©pultures du comte Otto de Bodendrauben et de son Ă©pouse de la maison des comtes de Heimeberg, dont le tombeau de famille Ă©tait dans ce couvent. steine, ebenfalls sehr zertreten, davon einer noch deutlich eine Figur erkennen lĂ€sst, die der Kleidung nach, einen Probst vorstellt, auf dem anderen ist ein einfacher Kelch ; ich schrieb deshalb um Auskunft zu erhalten an den damaligen Pfarrer Scholl in Beutclspach, der mir folgendes darauf antwortete „Ihren WĂŒnschen, in Absicht auf die mir zugesandten „Zeichnungen zu entsprechen, — habe ich so weit es „möglich mir seitdem angelegen sein lassen, zu Fig. 1. „das abgebildete Wappen betreffend kann ich Ihnen ,,Sattlers Topographie des Königreichs Wurtemberg „nennen, wo Seite 40 die Abbildung des Monuments, „und Seite 140 das Köthigste zur ErklĂ€rung des Denk- ,, mais sich vorfindet *. Fig. II. mag irgend eine Celebri- „tĂ€t gehabt haben, man schlierst aus den Charakteren „der Umschrift, so weit sich nĂ€mlich entziffern lĂ€sst, „dass dasselbe aus spĂ€terer Zeit, irgend einem Adeligen ,,— vielleicht von Schnait — gewidmet sein mochte; „denn [Schnait war wirklich einst ein Filial von Beu- „teUpach. Uebrigens ist es zweifelhaft, ob sich diese „Umschrift vollstĂ€ndig herausbringen Hesse, auch mĂŒss- „ten KirchenstĂŒhle beiseite geschafft werden, um den „Anblick der Umschrift vollstĂ€ndig zu erhalten. „Der Kelch ist mir oft aufgcfallcn, und ein Aufschluss â€žĂŒber seine Bedeutung wĂ€re mir sehr erwĂŒnscht gewe- „sen, was ich darĂŒber vermutlie, ist folgendes entweder ,,bezeichnet das Symbol des Kelches einen Probst oder „Chorherrn des Stifters, der unter diesem Steine begraben liegt, oder es bezeichnet im allgemeinen die RuhestĂ€tte eines Geistlichen ; meines DafĂŒrhaltens, und nach „der Schrift zu urtheilen ist der zweite Stein aus dem „eilften Jahrhundert ; es ist nicht zu begreifen [wie die „Geschichtschreiber WĂŒrttembergs sich so wenig um die ,,Bedeutung eines vaterlĂ€ndischen Denkmals bekĂŒmmern „konnten, und warum sie eigentlich gar nicht dem Verball, oder der Zerstörung dieser Denkmale entgegenbraten, denn in keiner ihrer Schriften wird ĂŒber die „Unbilden der Zeit, oder ĂŒber die noch schlimmeren „von MenschenhĂ€nden, geklagt.“ Fig. b. Steinernes Kreuz, auf dem Chorgiebel des Ă€usserst interessanten Frauenklosters „Frauenrotha“ auch „Frauenrot“ Fraurot Benedictiner - Ordens an der Fuldaischen GrĂ€nze, gegen Bischoffsheim zu, drei Stunden von Kissingen. Von Eckhart erzĂ€hlt in seiner Beschreibung der alten Salzburg, dass Gisela, die Tochter, des im Jahre 775 zum Christenthum ĂŒber- ‱J Sattlers Beschreibung konnte mir inzwischen keine gesĂŒgende Auskunft geben; aus den Federn in der MĂŒndung des JĂ€gerborns macht er eine irĂ€nklscbe Hellebarde, and aus den Lilien an dem byzantinischen Ornament Sogar französische Lilien, und leitet dann davon die französische Abkunft ab. flt 47 Fig. c. Croix sur l’angle supĂ©rieur du fronton, et console de l’ancienne Ă©glise de Meirichstadt, sur la route de WĂŒrzbourg vers la Saxe. Cette croix est du temps du comte Golt- wald de Ilenneberg, qui a fait beaucoup de dons Ă  cette Ă©glise. Fig. d. Croix sur l'ancien fronton de la tour de l’église de Ilrend - Lorenzen , autrefois du territoire de l’évĂȘque de Wurzborg, Ă  une demi lieue do Neustadt sur la Saale, Cette Ă©glise est aussi ancienne que remarquable par son architecture, ses inscriptions et monuments. Les tĂȘtes Ă  l’extĂ©rieur de cette j 1 Ă©glise, voir figure /. et g. par le caractĂšre antique qui leur ;j est imprimĂ©, prouvent son anciennetĂ©, laquelle se reconnaĂźt de jj mĂȘme, dans la fenĂȘtre de la tour. L’histoire nous apprend jj que Pipin, pĂšre de Charlemagne a donnĂ© cette cure Ă  Wurtz- bourg et qu’en 974 elle fut remise ainsi que celle sur „la Saltzbourg“ par l’empereur Otto an prieurĂ© d'Ascliaffenbourg. Fig. e. Croix sur le fronton, frngmcnt de l'Ă©glise de Beutelsbach, retrouvĂ©e en 1812, de mĂȘme que la tĂȘte de la figure i, exĂ©cutĂ©e dans le mĂȘme style que celles de l’église de Brend- Lorcnzen. Ces deux objets attestent la haute antiquitĂ© de l’église de Beutelsbach laquelle fondĂšrent les ancĂȘtres de la maison de Wurtemberg; la croix Ă©tait mi-partie fracturĂ©e mais nous avons trouvĂ© le faite du fronton, terminant en croix, et nous supposons Ă  cette croix une hauteur de trois pieds et demi; quant Ă  l’endroit qu’elle occupait, il ne nous a pas Ă©tĂ©- possible de le dĂ©terminer. Fig. k et {. Chapiteau jumeau du ci-devant chtUeau impĂ©rial de Nuremberg. Ce chapitean, que nous avons dĂ©couvert en 1833, en restaurant ce chĂąteau pour sa MajestĂ© le roi Louis de BaviĂšre, est de marbre blanc Ă  gros grains et dĂ©cĂšle encore des traces d’ancienne peinture. getretenen Herzogs llassio, und Wittwe des Grafen Vnwans, fĂŒr ihre Tochter Rotrude, schon 788 ein Klösterlein daselbst erbaut habe, welches damals Karagoltes - Bau im Saalgau ge- ! nannt worden sei. Die noch so ziemlich erhaltene Kirche, birgt nach viele interessante Denkmale, namentlich die Grab- ij mĂ€liler des Grafen Otto von Bodendauben und seiner Gemahlin aus dem Hause der Grafen von Henneberg, deren ErbbegrĂ€bnis in diesem Kloster war. Fig. c. Kreuz, auf der Spitze des Chorgiebels, und Con- solen, von der alten Kirche zu Mellrichstadt an der Strasse von WĂŒrzburg nach Sachsen. Dieses Kreuz ist aus der Zeit des Grafen Gottwald von Henneberg, ein GutthĂ€ter dieser Kirche. Fig, d. K reuz, auf der Giebelspitze des Thurmes an der Kirche zu Brend-Lorcnzen, auch Brennt und Brepnet genannt, ehemals Bischöflich - WĂŒrzburgisch in Cnterfranken, Stunde von Neustadt an der Saale. Diese Kirche ist sehr alt, und merkwĂŒrdig durch ihre Bauart, ihre Inschriften und Monumente; die Köpfe, welche sich am Aenssercn dieser Kirche befinden siehe Fig. f u. g beweisen das Alter, durch den antiken Charakter, der in ihnen ausgeprĂ€gt ist, und der auch in dem Thurmfenster Fig. h vorkommt; die Geschichte sagt, dass Pipin Carl des Grossen Vater diese Pfarrei an WĂŒrzburg geschenkt habe, und im Jalir 974 wurde die Kirche jener auf der Salzburg vom Kaiser Otto H. dem Kollcgialstifte zu Aschaffenburg ĂŒbergeben. Die vorgenannten ß verschiedenen Zeichnungen, theilte mir mein ehemaliger SchĂŒler, der Architekt und Maler Georg Ebcrlcin mit. Fig. d. Giebel-Kreuz, im Jahr 1812 als BruchstĂŒck bei der Kirche zu Beutelsbach anfgefunden; eben so der Kopf Fig. i, der in demselben Charakter gehalten wie die Köpfe an der Kirche zu Brend-Lorcnzen; beide GegenstĂ€nde geben noch Zeugniss von dem hohen Alter der Kirche zu Beutelsbach, welche die unbekannten Vorfahren des Hauses WĂŒrtemberg stifteten ; das Kreuz war zur HĂ€lfte zerbrochen, ich fand eben noch die Spitze des Giebels, in welchem die Verbindung des Kreuzes aufgeht, welches eine Höhe von 3 Fnss 6 Zoll gehabt haben mag, aber, wo es gestanden, konnte ich nicht ermitteln. Fig. fc und I. LĂ€nglicher Doppelknanf, aus dem ehemaligen kaiserlichen Reiclissclilosse zu NĂŒrnberg, welchen ich im Jahre 1833 fand, als ich diese Burg zur Wohnung fĂŒr Sr. MajestĂ€t dem König Ludwig von Bayern einrichtete. Dieser Doppelknauf ist von grobkörnigtem weissem Marmor, und trĂ€gt Spuren einstiger Bemalung, die Stellung der SĂ€ule war Ă€hnlich dem Thurmfenster Fig. h in Brend-Lorenzen, und das Doppel- KapitĂ€l hatte seine ganze Breite in der Tiefe, so, dass die Vorderseite so anzugehen war wie Fig. I ausweisst. >> 'JJUi . >* ‱ r^- i j'srs ri I- LI; L ivm -ji? , f m ma n &'V Gyi fe ‱ V; Ifc/»** Â..À '*‱ ti iiÄ^ßFv’ t/l 'TE ORNAMENTIK Z E Ö 10 T TEL. J. ’/ON M*- HP** Vl i. Lffjisl», mĂ . WS&i t Cr ÆsĂąsS MSB sa J msÊGn MAV i-'.N *- » tr *r » LLL LLL> 'Ă , ', * W&. DIE ORNAMENTIK DES MITTELALTERS VON HEIDELOFF. mmt IjĂŒiiij-;. ''Win- J,’ .tÜRl si .;,/! 1 J I f il i p ĂŒip .il' " i L,. 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ELALTERS VON HBIiS mm f mW 0 ?i&i . *} w*m 1* rSrÜ ‱v i >, .v r*- >! ; ĂŒw W.Rp' »§§ air > an' h.]l ! y;jiuw»r. k&rĂŒ sÇM* ttsgastte SÜSS SwĂŻĂź* ‹‹»sa»- / ÎK^s SSÏrĂ«S* Igaffii f liitJHfill.* lu ^.;Â'ç S„M H r- ; X, .m* IlsĂ S '*4 - Heit XVIII. " DIE ORNAMENTIK DES MITTELALTERS VON HEIDELOEF iilllĂŒ jilpllB§i SÜn&J&ii »inßßj MfkÉ mm ĂżfĂ &ĂŒi fTgjar jjjtdjjjjjĂżiW 3 igigfasi Mm 3HU*- =mm m^sa ÜSiM'Sg??. ' -' ‱ 1 " i- 1 du Ă€NISNTIK des Eine Sammlung auserwĂ€hlter Verzierungen und Profile byzantinischer und deutscher Architectur gezeichnet und herausgegeben VO I CARL HEIDËLOFF, Arehitect und Königl. Professor der Baukunst an der polytechnischen Schule und Königl. Conservator der Kunst- und Baudenkinale des Mittelalters in NĂŒrnberg, Ritter des Königl. bayer. Verdienst-Ordens vom heiligen Michael, des Königl. sĂ€chs. Verdienst-Ordens, des Königl. portugiesischen Militair-Ordens von MariĂ€ En- pfĂ€ngnis8 von Villa Viçosa, des Herzogi. sĂ€chs. Ernestinischen Haus-Ordens, des Königl. belgischen Leopolds-Ordens und des Königl. schwedischen Wasa-Ordens, Inhaber der Königl. französischen grossen gold- nen Medaille fĂŒr Kunst und Wissenschaft, Mitglied des historischen Vereins von Mittel- und Unterfranken und Ehrenmitglied des wĂŒrtembergischen Alterthums-Vereins ; der deutschen Gesellschaft zur Erforschung vaterlĂ€ndischer Sprache und AlterthĂŒmer in Leipzig, des böhmischen Vereins zur Ermunterung des Ge- werbsfleisses in Prag und des Hennebergischen Alterthum-Vereins in Meiningen wirkliches Mitglied, Ehrenmitglied und Correspondent des Royal Instituts of british Architects in London, und Correspondent du MinistĂšre de l’instruction publique pour les travaux historiques k Paris etc. etc. IV. Band oder XIX.—XXIV. Heft Mit 48 Stahltafeln und dem dazu gehörigen Text. ‱ UTeue Auflage. NĂŒrnberg?, Verlag von Conrad Geiger. ? Ă  Livraison XIX. Explication des Planches. Neunzehntes Deft. ErklĂ€rung der Platten. Style Byzantin. Planche I. DĂ©corations d’autel dans le goĂ»t byzantin, rĂ©produites ici comme faisant partie de rornementique sacrĂ©. Originairement dans le Chapitre de Komburg prĂšs de Hall en Suabe. Fig. a. Broderie distinguĂ©e du 12e siĂšcle. Pan quadrilatĂšre, piĂšce intermĂ©diaire et de rechange d’un rideau d’autel, haut de presque deux pieds sur autant de large, doublĂ© d’une Ă©toffe trĂšs forte. Chef d’oeuvre de broderie, quant au dessin et Ă  l'exĂ©cution c’est la tĂȘte du Christ surtout qui est d’une expression vraiment sublime. Les encadrements et galons, brodĂ©s en or nuancĂ© de rose, de bleu et de violet y tiennent par couture arriĂšre-plan violet-foncĂ©, second plan panneau d’or, quadrilatĂšre posĂ© de biais, ornĂ© de la tĂȘte du Christ de couleur naturelle, aux cheveux bruns, tirant sur blond relevĂ© d’or. Cette tĂšte est du caractĂšre le plus noble et le plus sublime. On plaint l’absence des perles orientales mi-grosses dont la guirlande Ă©tait enrichie. Cette broderie, tirĂ©e du Chapitre nobiliaire de Komburg, fut apportĂ©e en 1806 chez le pĂšre de l’auteur de l’Ornemen- tique dans le but, sans doute, de lui en proposer l’acquisition. A cette occasion nous en prĂȘmes la copie reproduite par la figure a. Byzantinischer Styl. Platte I. ĂŻi Fig. b. Ouvrage en argent battu et bosselĂ©, reprĂ©sen- *7 tant une tĂȘte du Christ, ayant probablement fait partie de fr gjgjgg” - n Byzantinische Altar-Verzierungen. Diese waren frĂŒher im Ritterstifte Komburg bei ; sie verdienen in kirchlicher BerĂŒcksichtigung aufgenommen zu werden. Fig. a. Eine vortreffliche Stickerei ans dem 12ten Jahrhundert, das SlittelstĂŒck eines Antipendiums, zum Abnehmen zu diesem gemacht, um auf andere geheftet werden zu können ; es ist im Quadrat beinahe 2 wĂŒrtemb. Fuss breit und hoch, und starkgefĂŒttert. Die Ornamentik ist meisterhaft gezeichnet und gestickt, der Christuskopf besonders mit idealem Ausdruck. Die Einfassungen und gewundenen Borden sind aufgenĂ€hte Stickereien von Gold mit rosa, blau und violetten Sehattiruugen. Der Grund der 4 Ecken ist dunkel-violett, das Ubereckgestellte Quadrat mit dem Christuskopf hat Goldgrund, das Kreuz ist hochroth, der Kopf Naturfarbe und die Haare sind brĂ€unlich blond gehalten und mit Gold aufgehöht. Der Kopf hat den edelsten und idealsten Charakter; der Kranz war mit halbgrossen orientalischen Perlen ausgefĂŒhrt, welche aber leider abgetrennt waren. Diese Stickerei wurde im Jahre 1806 meinem Vater wahrscheinlich zum Kauf gebracht und da erfuhr ich blqs, dass sie vom Ritterstift Komburg herstamme. Ich zeichnete dieselben auf geöltem Papier durch und dieser verkleinerte Maasstab gibt nun das Original treu wieder. Fig. b. Wahrscheinlich auch von einem Antipendinm, denn mann konnte deutlich wahrnehmen, dass der abgeschnit- — - - 2 quelque rideau d’autel. Cette image, de dix pouces de diamĂštre seulement, ne vaut pas celle de la figure a, quant Ă  l'entente de la tĂšte, mais quant Ă  la croix elle est bien du style de cette premiĂšre figure. La chevelure, la barbe, la croix ainsi que l’inscription sont dorĂ©es au feu, le fond est velours, dont la couleurs, originairement violet sans doute, n'est plus dĂ©finissable. L’église catholique compte dans son rite cinq couleurs le blanc; le rouge, le vert, le violet et le noir. Au carĂȘme du Seigneur, Ă  la fĂȘte de la Vierge immaculĂ©e, Ă  celle d’un confesseur ou d'une sainte ViĂšrge locale, l'Ă©glise se vĂȘte du blanc sans tache. Au temps de la pentecĂŽte; au jour de la commĂ©moration des ApĂŽtres et des .Martyrs, elle prend le rouge, car le saint Esprit apparut en langues ardentes et les ApĂŽtres ainsi que les TĂ©moins des Martyrs scellĂšrent de leur sang leur doctrine. De la PentecĂŽte jusqu'Ă  l'Avent, l’église, dans l’attente de celui qui est assis Ă  la droite du PĂšre, se drape de la couleur verte, or le vert est la couleur de l’espĂ©rance. Le violet ayant Ă©tĂ© autrefois la couleur de la componction et de l’humilitĂ©, l'Eglise conserva cette couleur pour marquer le deuil durant tout le temps, de l’Avent, ou, dans les vieux temps, les ChrĂ©tiens se prĂ©paraient Ă  la fĂȘte de la naisance du Seigneur. Vient finalement le noir, actuellement marque de deuil, et en usage dans les Messes pour les morts. Partant de lĂ , il est Ă  croire que la couleur de notre pan aura Ă©tĂ© le violet, le rouge ou le noir. C’est Ă  Bamberg que nous avons dessinĂ© cette figure, en 1832, chez notre respectable ami, feu le chanoine YVambold d’Umstadt, alors membre du chapitre nobiliaire de Kombuig. Quant Ă  l'origine de cet ouvrage, il n’a pas pu nous donner des indications, mais nous l'avons reconnu parament du 14e siĂšcle. Fig. c. CandĂ©labre d'autel, en cuvre, du 12e siĂšcle, richement ciselĂ© et Ă©maillĂ©. II est dorĂ© au feu et d'un fini exquis; quant Ă  la dorure, malheureusement elle est partie dans les endroits le plus exposĂ©s. C’est en 1826 que nous avons vu et dessinĂ© ce trevail intĂ©ressant, chez un marchand d’antiquitĂ©s Ă  Cologne. Tout noirci du temps et malgrĂ© ses dĂ©gradation, ce candĂ©labre nous intĂ©ressait si fort que nous plaignons encore Ă  l’heure qu’il est l’impossibilitĂ© ou nous Ă©tions d’en tirer un plĂątre. Son pied forme tirangle, les bandes diversement entrelacĂ©es sont Ă  plusieurs Ă©maux, et c’est surtout dans les concavitĂ©s que le bleu tendre, le rose, le vert et le blanc sont du plus bel effet. Les roses Ă  cinq feuilles formant couronne de couleur na- $ lene Grund von grösserem Umfang war. Dieses Bild hat nur 10 Zoll im Durchmesser und ist vom feinsten Silberblech getrieben, der Christuskopf ist nicht so ausdrucksvoll wie der gestickte in Fig. a., aber mit dem Kreuz fast in gleichem Styl. Die Haare, Bart, Kreuz und die Schrift sind stark in Feuer vergoldet, und auf Sammlgrund, welcher aber, weil sehr ahgeschossen, frĂŒher violett genesen sein muss Die katholische Kirche hat zu ihrem Gottesdienste fĂŒnf Farben, weiss, roth, grĂŒn, violett und schwarz. An den Fasten des Herrn, den Festtagen der unbefleckten Jungfrau, eines Beichtigers oder sonst einer heiligen Jungfrau kleidet sich die Kirche in das makellose Weiss. Am Pfingst- feste, dem GedĂ€chtnisstage der Apostel und MĂ€rtyrer, nimmt sie roth an; denn der heilige Geist erschien in feurigen Zungen und die Apostel und Blutzeugen besiegelten ihre Lehre mit ihrem Blute; von Pfingsten bis zur Ankunft des Herrn Advent hoiĂŻt die christliche Kirche auf den, der in Herrlichkeit zur Rechten des Vaters sitzt; daher grĂŒn, die Farbe der Hoffnung. Das Kleid der Demuth und Busse ist violett, ehemals die Farbe der Trauer. Die Kirche bedient sich derselben zur Adventzeit, in welche die alte Christenheit sich durch Fasten und BĂŒssungen auf die Geburt des Heilandes vorbereitete. Schwarz endlich ist jetzt die Farbe der Trauer und bei der Seelenmesse gebrĂ€uchlich, daher wird der Grund , dieses Bildes violett, schwarz oder roth gewesen sein. Ich j zeichnete dieses Bild im Jahre 1832 zu Bamberg bei mei- nem verehrten Freunde, dem nun verstorbenen Domkapitular Wambold zu Umstadt, er war Mitglied des Ritterslifts zu Komhurg, konnte mir aber nicht angeben wo es herstamme. Ich erkannte es als einen Altarschmuck aus dem I4ten Jahrhundert. i Fig. c. Ein Altarleuchter aus dem 12ten Jahrhundert, 1 von Kupfer, reich inusirt und mit Schmelz-Arbeit dekoiirt; das ĂŒbrige ist stark in Feuer vergoldet und von ausnehmend schöner Arbeit, leider aber ist die Vergoldung an den er- ! habendsten Stellen abgekratzt. Diesen interessanten Altarleuchter habe ich im Jahre 1826 m Cöln bei einem Anti- i quitĂ€tenhĂ€ndler vorgefunden und abgezeichnet. Obschon ziemlich beschĂ€digt und vom Alter geschwĂ€rzt sprach mich i dennoch die originelle und schöne Form so an, dass ich nur bedauerte keine Gelegenheit gehabt zu haben dieses Kunst- i werk abformen lassen zu können. Der Fuss bildet ein Dreieck, die geschlungenen BĂ€nder sind mit farbigem Schmelz- werk verziert, besonders aber sind die Vertiefungen in him- nielblau, rosa, grĂŒn und weiss mit vergoldeter Einfassung ^ 33 * 33 * ->83 H a9B * 3 turelle, cerclĂ©es d’or reudent de mĂȘme trĂšs bien. La tige du candĂ©labre ainsi que son chapiteau sont richement ciselĂ©s de raies et de carnes d’or. Le chapiteau termine en god- I ron d’or. » i - Fig. d. Autre candĂ©labre d’autel de la mĂȘme beautĂ© J que le prĂ©cĂ©dent, hauteurs trois pieds et trois pouces, tirĂ© de la collection d’esquisses de notre ancien maĂźtre, Nicolas i de Thouret, architecte de la Cour de Stoutgart. Thouret Ă©tait un homme des plus instruits et des plus entendus, dessinateur accompli, admirateur des Styles byzantin et gothique. Il parcourait longuement les pays, allant Ă  la recherche du beau, ayant partout la main heureuse tĂ©moins les beaux dessins qu’il a laissĂ©s au mourant. C’est un grand regret qu’il n’ait pas indiquĂ© le lieu d’origine de cet ouvrage distinguĂ©. Fig. e. Calice tirĂ© de la mĂȘme collection d'esquisses. Fig. f. Croix bĂ©nite, peinte en fresque, rouge, rechampi de jaune et de verdĂątre. Dans chaque Ă©glise bĂ©nitĂ© stationnent douze de ces croix, dont huit dans la nef et quatre dans le choeur. Sur une cheville, scellĂ©e au mur Ă  l’endroit du milieu de la croix on fichait un candĂ©labre de mĂ©tal, puis oignait et encensait localitĂ©, finalement cĂ©lĂ©brait la messe devant l’autel sacrĂ©. Voir Kreuzer Les CĂ©rĂ©monies de la Messe. Cologne 1844. Nous avons dessinĂ© ce motif dans le couvent dĂ©moli des religieuses Dominicaines Ă  Weil ou Weiler prĂšs d’Esslingue. Fig. g. Autre croix sacrĂ©e. Fresque du Couvent des ! Dominicaines Ă  Ste. Catherine de Nuremberg. Lors de la I restauration de cette Ă©glise en 1846, cette fresque fut couverte d’une couche de baldigeonnage. L’arriĂšre-plan Ă©tait de vert, la croix de rouge Ă  dĂ©corations en Ă©chiquier cou- I leur de briques. ! Dans l'Ă©glise ainsi que dans le cloĂźtre il y a encore i plusieurs autres fresques. Planche II. vortrefflich; vorzĂŒglich nehmen sieb auch die fĂŒnfblĂ€tterigen Hosen aus, welche einen Kranz bilden, sie sind von Rosaschmelzwerk mit goldener Randirung und goldenen Butzen. Schaft und Kapital ist von Musiv-Arbeit, reich verziert mit goldenen Linien und Kanten. Die Krause ober dem KapitĂ€l ist Gold. Fig. d. Gleichfalls ein Allarleuchter, eben so schön wie der vorher beschriebene, ist aus dem Skizzenbuche meines ehemaligen Lehrers, des Hof-Baumeisters Nicola von Thouret in Stuttgart. Derselbe war nach dem beigefugten Massstab 3' 3" wĂŒrtemberger Mass hoch Thouret war einer der gebildetsten und tĂŒchtigsten Architecten, ein regelfcster Zeichner, der den byzantinischen und altdeutschen Styl besonders achtete und liebte, was seine hinterlassenen Zeichnungen beweisen, die er auf seinen vielen Reisen nach der Natur aufgenommen hatte ; er verstand es. das Schöne ĂŒberall aufzufindcn und es ist sehr zu bedauern, dass er nicht den Ort bemerkte, an welchem er diesen ausgezeichneten Kandelaber vorfand. Fig. e. Ein Messkelch, demselben Skizzenbuche entnommen. Fig. f Ein gemaltes rothes Kirchweih-Kreuz mit grĂŒnlich und gelblich schattirten Verzierungen. In jeder geweihten Kirche befinden sich 12, nĂ€mlich 8 im Schiff und 4 im Chor; in der Mitte wurde in einem hölzernen Diebel ein metallener Leuchterarm fest gemacht ; diese Stelle wurde dann gesalbt und gerĂ€uchert und zuletzt auf einem geweihten Altar das Messopfer gehalten siehe J. Kreuzer’s heilige Messopfer, Köln 1844. Vorbemerktes Motiv zeichnete ich im Jahre 1011 in dem abgebrochenen Dominikaner-Nonnenkloster zu Weil oder Weiler bei Esslingen ab Fig. g. Gleichfalls ein gemaltes Kirchweih-Kreuz aus dem Dominikaner - Nonnenkloster zu St. Katharina in NĂŒrnberg. Dieses Weihezeichen wurde im Jahre 1846 bei der Wiederherstellung der Klosterkirche Uberstrichen. Der Grund des Kreuzes war grĂŒn, das Kreuz selbst — was in der Zeichnung dunkel angegeben ist — ist roth, schachartig abwechselnd, die Verzierung ziegelröthlich schattirt, die Hand uaturfarb und die Aermel roth mit weissem Umschlag. In der Kirche selbst und in dem noch erhaltenen Theil des Kreuzganges befinden sich noch viele WandgemĂ€lde Platte II. Fig. a. TrĂšs intĂ©ressante fontaine de lavoir en bronze, du 14e siĂšcle ou plus vieille, de la collection de M. Paul Fig. Interessantes Handwaschbecken von Bronze aus dem 14ten Jahrhundert aus der Sammlung^des Kuust-Anti- 4 Galimherti, antiquaire et propriĂ©taire - aubergiste du Cheval Rouge Ă  Nuremberg. Abstraction faite des emblĂšme chrĂ©tiens que vous y voyez, la forme originelle et Ă©trange de cette piĂšce nous porte Ăš croire qu'elle fut commandĂ©e Ă  l'artiste pour quelque synagogue juive, attendu qn'on peut encore voir de ces mĂȘmes fontaines dans les synagogues d'ancienne date dans celle de Prague, de Rom et de Varsovie par exemple. Nous avons mĂȘme sous les yeux la gravure d’une de ces fontaines juives du 15 siĂšcle qui confirme notre parallĂšle. Ces fontaines se voient d'ordinaire au dessus d’une grosse cuvette de pierre ou de marbre. Elles sont toutes Ă  deux robinets pour l'usage simultanĂ© de deux personnes. Le nĂŽtre ne paraĂźt pas avoir fonctionnĂ© dans le rite juif, les deux petits tuyeaux, terminant les geules de lion n'Ă©tant pas mĂȘme encore forĂ©s En remplacement de ces faux robinets il s’y trouve un complet, adaptĂ© postĂ©rieurement et Ă  l'usage du rite chrĂ©tien, il se trouve au dessous de l'image de la Ste VĂ©ronique. S’il n’est pas visible sur notre reprĂ©sentation, c’est que nous l’avons suppiimĂ© Ă  cause de ces proportions lourdes et peu agrĂ©ables. Les images gravĂ©es dans la fontaine sont un travail additionnel du 16 siĂšcle. Elles reprĂ©sentent la MĂšre de Dieu au centre, St. Jean l’Evangeliste Ă  s» droite et St. Nieolaus Ă  sa gauche; sur le socle St VĂ©ronique. Au revers il y la dĂ©coration de la figure b en grandeur naturelle. La figure c. reprĂ©sente les lĂȘtes de lion ; la figure d les robinets et clefs de robinet de notre addition ; la figure e. la coupe de la fontaine, coupe qui fait voir quel est le fini de la fonte et de quelle maniĂšre s'adapte le couvercle. Style tilleniniiil gothique. Planche III. TrĂšs remarquable fleuron d’ostensoire, vieux-allemand du 15. siĂšcle tirĂ© du couvent des Dominicains Ă  Rottweil, Les emblĂšmes sont disposĂ©s d’aprĂšs le systĂšme d’Albert, oc- topode des nombres sacrĂ©s * EmblĂšme de l’unitĂ©, dieu, le PĂšre, occupant la pomme, donne la bĂ©nĂ©diction, tenant quitĂ€tenhĂ€ndlers und Gasthofbesitzers zum rothen Ross, Herrn Paul Galimberti in NĂŒrnberg. Die originelle Form und fremdartige Architektur, welche sich dem byzantinischen Styl so sehr nĂ€hert, dass mir eine vor Augen liegende, gestochene Abbildung eines jĂŒdischen Waschbeckens aus dem I5ten Jahrhundert die Gewissheit gibt, dass das Original unseres Bildes gleichfalls dem jĂŒdischen Gebrauche angehörte, aber noch viel alter ist als oben angegeben wurde; denn solche WaschgefĂ€fse sieht man noch in den Ă€ltesten Synagogen ; sie stehen gewöhnlich auf Stein oder marmornen Wasserschalen. Die Synagogen von Prag, Rom, Warschau etc. haben dergleichen aufzuweisen und zwar mit zwei HĂ€hnchen, damit zwei Personen zu gleicher Zeit sich bedienen können. Das hier abgebildete WassergefĂ€ss scheint aber nicht in Gebrauch des jĂŒdischen Cultus gewesen zu sein, da die beiden Röhrchen in den Rachen der Löwenköpfe nicht gebohrt sind, sondern das Ganze noch in unverarbeitetem Zustand und erst zum christlichen Gebrauch eingerichtet worden ist, was der in der Mitte unter dem Bild der heiligen Veronika angebrachte Hahnen beweist, der aus neuerer Zeit herstammt und den ich wegen seiner plumpen und schlechten Form weggelassen habe. Demnach sind die christlichen Andeutungen an dem Körper oberhalb des Sockels erst spĂ€ter eingravirt worden und zwar anfangs des löten Jahrhunderts. Diese Bilder sind in der Mitte die Mutter Gottes, rechts St. Johannes, der Evangelist, und links der heilige Nikolaus, in der 31 itte des Sockels die heilige Veronika und an dem Ă€ussersten Ende der Ecken, welche nicht sichtbar sind, das Ornament Fig. b in Naturgrösse, beide in gleicher Form. Fig c. die beiden Löwenköpfe Fig. d. die Hahnen, w'elche von mir sammt den Rohren ergĂ€nzt sind. Fig. e. der Durchschnitt, welcher zeigt, wie scharf der Umfang gegossen und der Deckel aufgesetzt wird. Ü * Heideloffs kleiner Altdeutscher berg, Riegel und Wiessner. und II. Curs. Nurem- Deulsrher cothlsrher Styl. Platte III. MerkwĂŒrdige Wimperge-Blume einer Monstranz aus dem Dominikaner-Kloster zu Rottweil auf der mittleren Hauptfiale einer altdeutschen Monstranz aus dem 15. Jahrhundert mit figĂŒrlich symbolischer Grundlage nach dem Sinn des Albertinischen Achorts der heiligen Zahlen*. Oben * s. Heideloffs kleiner Altdeutscher berg, Riegel u. Wiefsner. u. II. Curs. NĂŒrn- 3 $ Ă  i en main le globe de la terre. A l'endroit des pommes sont les tĂȘtes des quatre EvangĂ©listes entourĂ©es de rinceaux, comme reprĂ©sentant l'UnitĂ©, mais qui Ă©taient surmontĂ©es de leurs emblĂšmes, entourĂ©s de bandes entrelacĂ©es. Ces quatre emblĂšmes sont l'ange, le lion, le taureau et l’aigle, mais dont je n’ai pu me procurer le dessin. Cet ostensoirs Ă©tait de vermeil. Quant au dessin l’auteur de l’Ornementique le tient de feu son oncle, le professeur Alois Keim, auquel ce lavoir avait Ă©tĂ© vantĂ© par le cĂ©lĂšbre sculpteur Landolin Un- macht, déédĂ© Ă  Strasbourg, c’était lors du sĂ©jour de l'oncle de l'auteur dans Goellsdorf, oĂč il possĂ©dait une terre, que Landolin dirigea son attention sur cet objet d’art, justement du temps de la paix deLuneville en 1802, oĂč la ville libre de Rottweil tomba en partage au Wurtemberg, Ă  titre de dĂ©dommagement pour ses possĂ©ssions dans l’Alsace et dans la Bourgogne; oĂč l'on sĂ©cularisa les couvents et dĂ©crĂ©ta les vases et ornements sacrĂ©s. C’était prĂ©cisĂ©ment chez le Commissaire d'extradition que M. Keim prit sa copie Ce commissaire Ă©tait l'administrateur du couvent d'AIxirbach de Rottweil, M. de Kaufmann, son beau-frĂšre. Cet osten- soire fut ou vendu ou transportĂ© vers Stoutgart. C’est dommage que M. Keim n’en ait pns donnĂ© une description dĂ©taillĂ©e, soit quant aux dimensions, soit quant aux formes. Il n’y a que cettb simple notice que voici „Cet ostensoire „de presque deux pieds de haut est, comme tous ceux du „genre gothique, d’un grand fini, travaillĂ© Ă  jour et presque „comme de filigrane. Le piĂ©destal est entourĂ© d’enfants „ailĂ©s, tenant les armes de Besserer, Kraft et Baldinger, „patriciens d’Ulm'.“ Ce rare objet d'art, tirĂ© du couvent des Dominicains Ă  Rottweil est originairement d’Ulm et probablement du temps de la sĂ©cularisation des couvents par les Protestants en 1531, oĂč la ville libre d'Ulm abolit la saint messe, les images, les orgues etc. Ces dominicains, leur Prieur, Grotius Diener, Ă  la tĂȘte, emportant avec eux leurs vases sacrĂ©s et autres objets prĂ©cieux, se rĂ©fugiĂšrent Ă  Rottweil, dans le couvents des dominicains, oĂč ils furent fort bien accueillis, vu qu’ils Ă©tait plus riches que les donneurs d’asyle. Les fondateurs et bienfaiteurs tutĂ©luires de ce couvent ; Ă©rigĂ© en 1248 ou 1287 Ă©taient les comtes ou ducs de /r Teck, les ducs d’Uesslingen, les comtes de Lupfen et ceux de Zimmern, mais particuliĂšrement le comte Berner de Zim- $ - auf dem Knopfe, das Symbol der Einheit, sitzt Gott Vater in segnender Stellung, die Weltkugel in der Hand; statt der Knöpfe, die Einheit an den vier BlĂ€ttern die vier Evangelisten andeutend, sieht man die Köpfe der vier Evangelisten, wo oben in gewundenen BĂ€ndern ihre Symbole, Engel, Löwe, Ochs und Adler angebracht waren und wovon ich keine Zeichnung zu Gesicht bekam. Diese Monstranz war von Silber und vergoldet; die Blume selbst batte nur eine Höhe von *U Zoll Die Zeichnung derselben ist von meinem verstorbenen Onkel, dem Professor Alois Keim, dem es der berĂŒhmte Bildhauer Landolin Unmacht, getorben in Strassburg anrĂŒhmte und ihn darauf aufmerksam machte, als mein Onkel auf dem Gut seines Vaters, Göllsdorf bei Rottweil, anwesend war. Diess war zur Zeit des Luneviller Friedens im Jahre 1802, in welchem die Reichsstadt Kottweil als EntschĂ€digung fĂŒr den Verlust Mömpelgarts und der Herrschaften im Eisass und Burgund an WĂŒrttemberg fiel. Damals wurden die Klöster aufgehoben und die Kostbarkeiten aus den Kirchen mussten ausgeliefert werden ; der Ueber- nahms -CommissĂŒr war der Pfleger des Klosters Alpirsbach in Rottweil, Schwager meines Onkels, Kameralverwalter von Kaufmann, und bei diesem zeichnete mein Onkel das fragliche Kunstwerk Es wurde entweder verkauft, oder nach Stuttgart abgeliefert,' schade uur, dass mein Onkel diese Monstranz nicht nĂ€her beschrieben und Form und Grösse angegeben hat. Nur eine Notiz neben der Zeichnung enthalt „dieselbe ist fast zwei Fuss hoch und wie alle gothi- schen Monstranzeu höchst fein und durchbrochen wie Filigran gearbeitet; an dem reichverzierten Fuss sah man von geflĂŒgelten Kindern die Wappen der Ulmer Patricier, Besserer, Kraft und Baldinger getragen.“ Dieses Kunstwerk aus dem Dominikaner-Kloster zu Rottweil stammte aus Ulm und wahrscheinlich aus der Zeit der Klösteraufhebung im Jahre 1531, wo die Reichsstadt Ulm die heilige Messe, die Bilder, Orgeln u. a. m. abschaffte und die protestantische Confession angenommen hatte. Die Dominicaner daselbst fluchteten sich mit dem Prior ihres Convents, Namens Grotius Diener, die KirchengefĂ€sse und andere Kostbarkeiten mitnehmend, nach Rottweil in das dortige Dominikaner-Kloster, dessen ökonomische VerhĂ€ltnisse nie besonders glĂ€nzend waren, daher war diese Ulmer Einwanderung dem Rottweiler Convent sehr erwĂŒnscht, da die FlĂŒchtlinge reicher waren, als ihre nunmehrigen Schutzherren. Die Stifter und WohlthĂ€ter des Klosters im Jahre 1248 oder 1287 waren die Grafen oder Herzoge von Teck , die 6 Ăź !! mern. Il ne se voit plus rien de lĂ©glise ancienne du couvent, celle qui existe maintenant fut Ă©levĂ©e en 1753 sous la conduite du subrogĂ© Prieur Hermangild Linsemann. Depuis la prise de possession du territoire par la Couronne de Wurtemberg elle fut cĂ©dĂ©e au culte protestant. Planche IV. Ostensoire du milieu du I5e siĂšcle, actuellement dans l'Ă©glise catholique Ă  Coburg. Avant la rĂ©formation appartenant Ă  l’église de St. Maurice de cette ville, on le donna depuis, comme meuble inutile, et plusieurs autres ustensiles sacrĂ©s avec, en garde .... au grenier de l’hĂŽtel de ville, jusqu'au commencement du 19e siĂšcle, oĂč la MunicipalitĂ© le donna en prĂ©sent au culte catholique. Le dessin fut communiquĂ© Ă  l’auteur par son ancien Ă©lĂšve M. Bothbart, peintre Ă  Cobourg. Cet osteusoire est travaillĂ© en cuivre, richement dorĂ© au feu et d'un grand fini. La MunicipalitĂ© conservait aussi un ciboire du mĂȘme maĂźtre Elle le donna en prĂ©sent de mĂȘme aux Catholiques, mais par une inconcevable maladresse il fut vendu en 1806 Ă  un fondeur de cuivre, qui le mit au creuset. Planche V. Parements d'autel, tirĂ©s des possessions du baron de Bibra, dans le ci-devant comtĂ© de Ilenneberg. Ce dessin, Ă©xĂ©cutĂ© en 1843 fut communiquĂ© Ă  l’auteur par son ancien Ă©lĂšve, M. Eberlein, peintre et architecte Ă  Stoutgart. Fig. a. et h. Console de battants d’autel, adossĂ©es au coffre. Elles sont plaquĂ©es d’argent et enluminĂ©es. Les Ă©maux de la figure a portent exclusivement d’argent. Les contours des rinceaux sont de noir, Ă©maillĂ© de vert; le ton principal de pourpre est avantageusement choisi qour relever davantage la feuille d’acgent. Fig. h. Console analogue. Celle-ci porte de vert foncĂ© Ă  dĂ©corations d'argent, les rinceaux rechampis de noir dans le genre des verres peints des 15e et 16e siĂšcles. Quant aux armoiries, les premiĂšres portent d’or au biĂšvre castor de gueuces, qui sont celles de la famille de Bibra, les secondes sont d’argent au biĂšvre noir, qui sont celles de son Ă©pouse, nĂ©e de Bernklo. J. Ă» Fig. c. Fragment d’un rideau d’autel. En soie; pans W noirs quadrilatĂšres, croisĂ©s par encadrement, formĂ© de m - —- Herzoge von Uesslingen, die Grnfen von- Lupfen und die Grafen von Zimmern; ein besonderer WohlthĂ€ter dieses Klosters war Graf Werner von Zimmern. Von der alten Klosterkirche sieht man nichts mehr; die jetzige wurde im Jahre 1753 unter Leitung des damaligen Priorat-Verwesers Hermangild Linsenmann neuerbaut und seit der Herrschaft WĂŒrtembergs den Protestanten eingerĂ€umt. Platte IV Monstranz aus der Mitte des 15ten Jahrhunderts in der katholischen Kirche zu Coburg, mitgetheilt von meinem ehemaligen SchĂŒler, Herrn Bothbart, Hof-Maler in Coburg. Sie befand sich vor der Deformation in der St. Moriz - Kirche daselbst und wurde als unbrauchbar mit andern merkwĂŒrdigen KircheugerĂ€then auf den Boden des Bathhauses aufbewahrt, his sie zu Anfang dieses Jahrhunderts vom Magistrate der katholischen Gemeinde geschenkt wurde. Diese Monstranz ist fein aus Kupfer gearbeitet und stark in Feuer vergoldet; es war auch noch ein Ciborium von demselben Verfertiger vorhanden, ebenfalls ein Geschenk des Magistrats, welches aber leider im Jahre 1806 an einen Coburger Kupferschmied als altes Kupfer verkauft wurde, der es einschmel- zeu Hess. Platte V. Altar-Verzierungen aus den Henuebergischen Besitzungen des Freiherrn von Bibra, im Jahre 1843 gezeichnet uud mitgetheilt von meinem ehemaligen SchĂŒler, dem Maler und Architecten Eberlein in Stuttgart Fig. a. und b. Altar-FlĂŒgel - Consolen an dem Postamente der Altar-Schreine, beide sind versilbert und bemalt; bei Fig. a. sind die Farben ganz auf Silber getragen und lasirt, besonders der Grund des Ornamentes mit feurigrothem Purpur-Lack so aufgetragen, dass die Folie des Silbers dasselbe noch erhebt. Das Ornament mit dem Laubwerk ist schwarz conlurirt und mit grĂŒnlicher Farbe lasirt. Fig. b. ebenfalls Silber, aber mit dunkelgrĂŒnem undurchsichtigem Grunde ausgefasst; das Laubwerk schwarz wie die GlasgemĂ€lde des 15ten und 16ten Jahrhunderts gezeichnet und sebattirt. Von den Wappen ist das erste gelb mit einem rothen Biber, das der Familie von Bibra, das zweite im silbernen Felde ebenfalls mit einem Biber von schwarzer Farbe das seiner Gemahlin, wahrscheinlich einer von Bernklo. Fig. c. Fragment eines Antipendiums, von Seide gewirkt ; das Ornament bildet Quadrate ; deren etwas dunkel U I3tf^ bandes diagonales alternant de droite & gauche et de gauche a 1 droite, les unes de jaune les autres de rouge, aux angles ; rosettes en opposition longitudinale, jaune sur bande rouge et rouge sur bande jaune, rosettes cerclĂ©es de blanc, bau- des miniaturĂ©es de panneaux noirs. Fig. d. Passement Ă  bord blanc, dĂ©coration en soie blanche, une raie Forme alternativement en serpentant deux champs, dont le supĂ©rieur de rouge et l’infĂ©rieur de noir; ; les rosettes de jaune ainsi que le menu remplissage. L’inscription „Dieu nous aide“ est en caractĂšres noirs. Fig. e. Autre passement, blanc sur champ noir. Fig. f. Socle en chĂȘne d’une armoire d’église. Champ noir Ă  dĂ©corations blanches inbrustĂ©es, les oeils couleurs i de rose. Planche VI. Frises profilĂ©es, soit manchettes de moulure. Fig. a. Cette intĂ©ressante piĂšce d’architecture nous fut communiquĂ©e par un de nos Ă©lĂšves, M. Cramer, architecte de Nuremberg, dĂ©cĂ©dĂ© en 1848 Ă  MĂ©ran. Il la copia sur le palais Ă©piscopal de l’alerme, palais dans le style byzantin, et qui fut restaurĂ© Ă  neuf en 1456 par l’archevĂȘque Simon j Boulogne. i C'est Ă  'peine qu’aujourd’hui on y dĂ©couvre quelques faibles restes du style byzantin, car tout l’édifice a Ă©tĂ© depuis reconstruit dans le goĂ»t moderne, et ce n’est qu’aux augles d’est qu’on rencontre quelques fragments qui, tĂ©moins muets de son antique graudeur rappelent le goĂ»t exquis de Simon, qui prĂ©dilectionnait si fort les fenĂȘtres ogives et les belles frises dans le genre de notre reprĂ©sentation. Fig. b. e. i. De la collection de feu M. Manfred Hei- deloff, instituteur Ă  l’école dĂ©partementale des MĂ©tiers Ă  Nuremberg, dĂ©cĂ©dĂ© le 10 Mai 1850, frĂšre de l'auteur de l’Ornementique. Il dessina cette frise en 1846 sur l’invitation de M. Heller, antiquaire et historigraphe Ă  Bamberg, qui nous recommandait que nous profiterions du moment des Ă©chafaudages dressĂ©s Ă  l’effet de quelques rĂ©parations dans la CathĂ©drale afin de prendre d’un point de vue favorable et rapprochĂ© une copie exacte de ces piĂšces d’ornementique. angegebene Einfassung ist roth gegittert, auf schwarzem Grund, die Rosette gelb mit weisser Einfassung; die 4 Quadrate durchkreuzen gelb gegitterte Streifen auf schwarzem ! Grund, deren Rosetten rotb mit weisser Einfassung sind, die Quadrat-FĂŒllungen haben schwarzen Grund mit weisser Einfassung. Fig d. Eine Borde mit weisser Einfassung, die Ver- j zierungeu sind von gelber Seide, die geschlungenen Halbkreise theilen sich oben mit rothem und unten mit schwarzem Grunde, die Rosette ist gelb, auch die FĂŒllung oder der Grund ist gelb und die Inschrift „Hilf uns Gott“ ist in i schwarzen Buchstaben ausgefĂŒhrt. j Fig. e. Gleichfalls eine Borde ; dieselbe ist weiss und der Grund schwarz. ] Fig. f. Der Fuss eines Kirchen-Schranks von Eichen- j holz; die weissen Verzierungen sind eingelegt, der Grund ist schwarz, die Augen rolh ; selbst die Verzierungen des Schrankes haben rotheu Grund. Platte VI. Gesims-Verzierungen, von den Franzosen Manchette de moulure Gesims-Krausen genannt. Fig. a wurde mir von meinem ehemaligen SchĂŒler, dem nun leider im MĂ€rz 1848 verstorbenen Architecten Ottmar ; Cramer aus NĂŒrnberg mitgetheilt. Dieses interessante Bau- i stĂŒck zeichnete er von dem erzbischöflichen Palaste zu i Palermo ab; derselbe war urspĂŒnglich im byzantinischen ' Style ausgefĂŒhrt und von dem Erzbischof Simon von Bou- ! logne im Jahre 1456 erneuert. GegenwĂ€rtig sind nur noch wenige Spuren des byzantinischen Styles daran zu sehen ; das ganze Bauwerk ist jetzt im modernen Geschmack umgebaut; an der östlichen Ecke finden sich indessen noch einige Ueberreste, die als stumme Zeugen alter Herrlichkeit zu betrachten sind und vom Simon’schen Geschmack Kunde geben. Dahin gehören nun dieses GesimsstĂŒck und ein Spitzbogenfenster. Fig. b, e und i mitgetheilt und gezeichnet von meinem am lOten Mai 1850 verstorbenen Bruder Manfred HeidelofF, Architect und Lehrer an der Kreisgewerbschule in NĂŒrnberg. Die Veranlassung dazu gab im Jahre 1846 der Kunst- und Geschichtsforscher Heller in Bamberg, der mich benachrichtigte, dass das im Augenblick wegen Reparatur der neuen Pfarrkirche in Bamberg aufgestellte GerĂŒst die schönste Gelegenheit darböte die herrlichen rein und scharf gearbeiteten Ornamente ganz in der NĂ€he abzeichnen zu können. 8 5 5 M. Heller lui-mĂȘme s’émerveilla sur ce prĂ©cieux travail, sur les rinceaux surtout. Fig. k. I. Les rinceaux de la figure prĂ©cĂ©dente en Ă©chelle plus grande. Fig. c. Frices d’un couvent de Blaubeuren, dessinĂ©es de mĂȘme par M. Manfred HeidelofT, en 1845. Fig. d. Fragment d’une frise. Fig. f. DĂ©coration d’entablement, au couvent wurtem- bergois d’Alpirsbach. Cette chapelle fut dĂ©molie en 1840. Fig. h. Cul de lampe d'un balustre de la figure g. En Ă©chelles plus grande. -cfes t tOSBffi Heller selbst war erstaunt Uber die vortreffliche Arbeit, besonders Uber das Laubwerk, welches ich hier in Fig k uud . I deutlicher angegeben habe. Fig. c. Gesimsverzierung an einem KlostergebĂ€ude zu Blaubeureu ebenfalls von meinem Bruder Manfred im Jahre ! 1845 gezeichnet. Fig. d. Fragment eines Frieses, und Fig. f. 1 Gesimsverzierung, beide aus dem wurttembergischen Kloster Adelberg und Fig. g. vom Kloster Alpirsbach im Schwarz- , wald von der im Jahre 1840 weggerissenen Capelle. Fig. h. 1 ist der Schlussknopf von Fig. g im vergrösserten Haassstabe. Planche VII. Platte VII. Couronnement de tabernacle, tirĂ© de la CathĂ©drale de Aufsatz eines Tabernakels aus der Domkirche zu Hal- Halberstadt. berstadt. Planche VIII. Fig. a. b. r. d. e. f. Six couronnements des stalles, dans le dĂŽme de Halberstadt du temps de l’archevĂȘque de Magdebourg et de l’évĂȘque Erneste de Saxe. Les dessins des planches 7 et 8 nous furent communiquĂ©s de Halberstadt accompagnĂ©s d’une lettre. Celle-ci s’étant Ă©garĂ©e nous regrettons fort de ne pouvoir citer le nom de la personue qui a bien voulu faire cet envoi. Platte VIII. Fig. a b. c. d. e f. Sechs verschiedene Krönungen, sogenannte Wangen, an den Gebet- oder Chorstuhlen des Domes zu Halberstadt, aus der Zeit des Erzbischofs von Magdeburg nnd Bischofs Ernst von Sachsen. Die Zeichnungen zu PI. 7 und 8 wurden mir von Halberstadt zugesendet, aber leider kam mir der dabeiliegende Brief abhanden, so dass ich jetzt nicht im Stande bin, den Namen des Herrn Einsenders anzugeben ; sollte sich derselbe in der Folge — wenn ihm dieses Heft zu Gesicht kommt — mir nennen, so wird sein Name in einem der nĂ€chsten Hefte nachgetragen werden. Hier nun aber dem unbekannten Herrn Einsender fur die Mittheilung dieser beiden BlĂ€tter meinen verbindlichsten Dank n n* U. ÂŁ. Seb&ld’sche Buchdruckerei in NĂŒrnberg. '‱ I Ml].* f Ăź r;i ' /‱* . ' II'* /I ‱' Livraison IX. Explication des Planches. Zwanzigstes Heft. ErklĂ€rung der Platten. -ff! Style Byzantin. Planche I. Fig. a. Cuve baptistĂšre remarquable, de l’église de St. Michel Ă  Altenstadt, bail lĂ€ge de Schongau Haute-BaviĂšre du 10e ou lie siĂšcle, dessinĂ©e d’aprĂšs nature par mou ancien Ă©lĂšve, M. F. Franke de Saalfeld. S’ayant pas vu nous-mĂȘme ce baptistĂšre, ni l’église, ni la bourgade, il ne nous est pas donnĂ© d’entamer la partie locale et historique de ce monument. Far consĂ©quent nous nous bornerons Ă  l’explication de figures allĂ©goriques, dont cette cuve est ornĂ©e. Ces figures reprĂ©sentent les Ă©lĂ©ments caractĂ©ristiques soit les emblĂšmes du saint Sacrement du baptĂȘme, d’aprĂšs l’intuition de St. Cyprien. C’est une coupe, formĂ©e de q'natre pans sphĂ©roĂŻdes soit d’une fleur tĂ©trapĂ©tale, forme qui rappelle l’unitĂ© de Dieu annoncĂ©e dans les quatre Evangiles. Le bord, qui par consĂ©quent forme uu roud composĂ© de quatre hĂ©micycles, est de 3' 2“, le pas de 1' 10“ de diamĂštre. Les pans sphĂ©roĂŻdes, enlacĂ©s diversement par des cycles, bordes ainsi que ceux-lĂ  de larges bandes. Le prĂ©mier de ces pans est ornĂ© de l’image du Sauveur, debout dans l’eau du bain, les mains Ă©levĂ©es, bĂ©nissant et paraissant s’écrier „il m’est encore rĂ©servĂ© un autre baptĂȘme dont je serai baptisĂ©â€œ, faisant, par ces paroles, allusion Ă  son expiration sur la croix. Deux anges lui tiennent le purificatoire. Le pan Ă  droite reprĂ©sente St. Christophore, emblĂšme du Byzantinischer Styl. ! Platte 1 Fig. a. MerkwĂŒrdiger Taufstein aus der St. Michaels- I kirche in Altenstadt, Landgerichts Schongau Oberbayern, ! aus dem lOten oder Ilten Jahrhundert, nach der Natur gezeichnet und mitgetheiit von meinem ehemaligen SchĂŒler F. Franke aus Saalfeld. Da ich diesen Taufstein, Uber- ! haupt den Ort und folglich auch die Kirche, in welcher derselbe sich befindet, nie gesehen habe, so vermag ich freilich eine ausfĂŒhrliche Explikation oder einen geschicht- , liehen Commentar hier nicht zu liefern, sondern muss mich lediglich auf das beschranken, was die vorliegende Zeichnung erkennen lasst. Der Sinn des ganzen liesse sich etwa in Folgendem zusammenfassen. Dieses höchst interessante Denkmal — wirklich der oben angegebenen Zeit angehörig — ist eines der aualogen im Bereich kirchlicher Symbolik und enthalt Darstellungen der Elemente ; der heiligen Taufe nach der symbolischen Auffassung des heiligen Cyprian. Es ist eine kelchförmige zirkelrunde I Schaale von 3 Fuss 2 Zoll im obern und t Fuss 10 Zoll i im untern Durchmesser, die sich iu eine vierblĂ€tterige j Blume gestaltet, welche Form die feste Basis der Einheit I Gottes, die die Lehre der 4 Evaugelisten uns verheissen 1 hat, versinnlicht. Die vier Halbzirkel der Taufschaale, deren Punkt vou der tiefen GĂ€hrung aus bis zum run- ! den Fusse mit vier breiten Bandkreiseu versehen, welche 10 baptĂȘme, et qui, une nuit porta Ă  travers l’eau un enfant, dont le fardeau s'alourdissait Ă  chaque pas, car les Ă©paules de Christophore portaient le Christ, disant „Ce n’est pas seulement le monde que tu portes, mais aussi celui qui a créé le monde.“ A ces mots il se sentit enfoncĂ© bien avant dans l'eau et reçut le baptĂȘme. Le pan Ă  gauche reprĂ©sente St. Jean-Baptiste avec l’agneau et la banniĂšre, emblĂšme du Christ, qui porte les pĂ©chĂ©s du monde; du doigt il indique de St. Esprit, emblĂ©matisĂ© par une colombe, prenant son essor vers le ciel, montrant ainsi aux baptisĂ©s la route des bienheureux. En face de la Colombe se trouve, sortant d’un nuage, un ange, qui est sans doute celui dont parle Tertulien. Angelus arbitcr ba- ptismi superventuro spiritui sancto vias dirigit ablntione dĂ©lictorum; quam fides i m- perat, absignata in pĂątre, folio et spiritu sancto.“ M. Frank assure que sur le cĂŽtĂ© non reprĂ©sentĂ© il y a Ă©galement un ange, abattant un dragon. Cet ange est sans doute l’archange St. Michel, sujet de prĂ©dilection dans les premiers temps du moyen Ăąge et qu'on aimait Ă  reprĂ©senter sur les baptistĂšres, voulant par lĂ  leur donner la bĂ©nĂ©diction, vu l’expulsion de l’ange rĂ©prouvĂ© du Paradis. C’est lange de la GrĂące, puisque c’est lui qui commande le peuple de la GrĂące, IsraĂ«l Dan. X. 21, et pisque c’est autour de la branche d'IsraĂ«l que toute l’histoire de la Redemption s’enlaco comme histoire du monde. D’apres les anciens HĂ©breux, l’attribut de cet ange serait d’offrir les Ăąmes pures en sacrifice Ă  Dieu le tout puissant; il aura donc, dans notre reprĂ©sentation, les mĂȘmes attributs, pisque c’est lui qui est le Patron de l’Eglise. Dans les quatres cyles infĂ©rieurs se voient les quatres EvangĂ©listes, Ă  tĂȘtes d’animaux; savoir l’aigle St. Jean, le lion St. Marc, le taureau St. Luc, l’homme St. Mathieu. ImmĂ©diatement au dessus de la frise du piĂ©destal sont reprĂ©sentĂ©s quatre mascarons Ă  cornes, dont les gueules font jaillir des flots d’eau; mais cette eau, sortant ainsi par des mascarons, est peu propre Ă  reprĂ©senter les quarte fleuves du Paradis; ces sortes d’emblĂšmes ne se trouvant point dans les monuments plus anciens de ce genre, oĂč l'on voit des tĂȘtes d’anges, nourissant les dits fleuves de l’eau des amphores, ou des jouvenceaux, mais nou des mascorons tĂ©moin le cĂ©lĂ©brĂ© baptistĂšre du village de Loosdunen en Hollande et la table d’autel en pierre, du temps de Charlemagne Voir livraison 8, planche 3 de l’Ornementique. Dans plus d’un livres de missel on ren- sich mit den vier guirlaudenförmigen grossem Halbkreisen vereinigen. In diesen vier Halbkreisen befinden sich vornan der Erlöser im Taufbad stehend, segnend die HĂ€nde emporhaltend und gleichsam die viel verheissenden Worte aussprechend „Ich habe noch eine andere Taufe, womit ich getauft werden muss,“ womit er auf seinen Kreuzestod hindeutet. Engel halten ihm das Reinigungs-Tuch. Rechts im Halbkreise siehet man den heiligen Christoph als analogen Gegenstand der Taufe, der einstmals in der Nacht ein Kindlein Uber’s Wasser trug, das zunehmend schwerer wurde; es war Christus, der zu ihm sagte „Du trĂ€gst nicht allein die Welt, sondern auch den, der die Welt geschaffen hat.“ Damit drĂŒckte es den Riesen tief in’s Wasser und gab ihm so die Taufe. Zur Linken siehet man St. Johann Baptista mit dem Lamm, als Symbol Christi, „das Lamm, das der Welt SĂŒnden tragt,“ mit dem Kreuzpanier; er deutet auf den in Gestalt einer Taube symboli- sirten heiligen Geist, der sich gen Himmel schwingt und so dem TĂ€ufling den Weg aller Seligen bahnt. GegenĂŒber dem heiligen Geist befindet sich ein aus Wolken hervorschwebender Engel, wahrscheinlich nach der Bedeutung Tertullians — angelus arbiter baptismi superventuro spiritui sancto vias dirigit ablutione delictorum, quam fides imperat, obsiguata in patre, filio et spiritu sancto. Auf der RĂŒckseite soll nach Francke’s Angabe ebenfalls ein Engel, der einen Drachen erlegt, befind lieh sein. Diess ist jedenfalls der Erzengel St. Michael, ein analoger beliebter Gegenstand des höhern Mittelalters, der im Hinblick auf I die Ausstossnng des gefallenen Engels aus dem Himmelreich als Weihe der Taufsteine angebracht wurde. Er ist der Engel der Gnade, weil er dem „Volk der Gnade“ Israel vorsteht. Dan. X. 21, und weil sich die Erlösungsgeschichte an der Linie von Israel herab durch die Weltgeschichte zieht. In der hebrĂ€ischen Engellehre bringt er die reinen Seelen dem allmĂ€chtigen Gotte als Opfer dar, vorzugweise analog hier, weil er der Patron der Kirche ist. In deu vier runden Kreisen siehet man die altsymbolischen Gestalten der vier Evangelisten, statt der menschlichen HĂ€upter grösstentheils mit Köpfen von Thieren, nĂ€mlich des Adlers St. Johannes, Löwen St. Markus, Ochsen St. Lukas, dann aber des Menschen St. MatthĂ€us dargestellt. Unten am Fusse ober dem Ornament siehet man vier gehörnte Teufels-Larven, aus deren Rachen Wasser ausströmt, welche Bilder aber nicht geeignet sind, die vier ParadiesflĂŒsse zu symbolisiren, da ich Symbole aBensg- 11 36 ^ “‱ .- er W contre de mĂȘme les quatres fleuves, sortant d’une gueule de lion, mais non sortant de gueules de mascarons. ''J * Possible que ces mascarons ĂŻ cornes, Ă©tant travaillĂ©s assez grossiĂšrement, dĂ»ssent reprĂ©senter des tĂȘtes de lion, coif- r fĂ©es de la calotte Ă©gyptienne Ă  cornes de la force et dans ce cas le problĂšme serait rĂ©solu. Il y a des figures analogues et trĂšs remarquables aux murs de la vieille chapelle de Schwaerzloch Ă  Tubinguen ainsi qu’aux murs de l’église de St. Jean i Gemund en Suab, lesquelles portent le type Ă©gyptien et la calotte, que les sculpteurs et peintres Ă©gyptiens donnaient aux prĂȘtres, sphynx, Ă©perviers et autres animaux sacrĂ©s. Voir les feuilles artistiques pour l’Allemagne, 1850, numĂ©ro 60, Ă  l'article „Eglise de St. Michel Ă  Altenstadt en BaviĂšre.“ Fig. b. La coupe. Jii- Planche II. L'auteur de l’Ornementique tient toutes les figures de cette planche, de son cousin, M. Hermann Keim, architecte de Katisbonne, qui les dessina d’aprĂšs nature. Fig. a. Blason Ă  trĂšfle, sculptĂ© en chĂȘne, avec le millĂ©sime 1481, armoiries d’alliance des familles nurem- bergeoises Dill et Imhof. Ces sortes d’écussons occupaient les dossiers des stalles d’église, tels qu’on en voit encore en quantitĂ© aux stalles de Nuremberg. Il fut dĂ©couvert dans une ferme du Haut-Palatinat, adaptĂ© comme couvercle Ă  un pot Ă  lait. En propre maintenant Ă  M. Keim. Fig. b. et c. Crosses du 15e siĂšcle, dans le goĂ»t de celles du mausolĂ©e mĂ©tropolitain de la cathĂ©drale de Ra- tisbonne. Fig. d. Armoiries des barons de Alt-Preissing-Wollen- zacb, dans la nef transversale de la mĂȘme cathĂ©drale. dieser Art an den Ă€ltesten DenkmĂ€lern nicht gefunden habe. Die gewöhnliche Darstellung waren entweder Engel, welche aus Amphoren die bezeichneten FlĂŒsse ausgiessen, wie an dem berĂŒhmten Taufbecken in dem Dorfe Loosdunen in Holland, oder JĂŒnglinge, wie sie an einer kleinen steinernen Altarplatte aus der Zeit Carls des Grossen zu ersehen sind. Siehe 8tes Heft Platte 3. der Ornamentik. Auch aus dein Rachen des Löwen habe ich die vier heiligen Flusse als Eckverzierung in Missalen abgebildet gesehen, nie aber in der oben erwĂ€hnten Darstellung, es möchte denn sein, das die fraglichen gehörnten Masken, weil sie, roh gebildet, idealisirte Löwenköpfe vorstellen sollen, mit dem Horn der Kraft an einer egyptischen Haube, wahrscheinlich den egyptischen behaubten Löwen nachgebildet und in diesem Falle wĂ€re das Problem gelöst. — MerkwĂŒrdig sind die figĂŒrlichen Abbildungen an der alten Kapelle SchwĂ€rzloh in TĂŒbingen und auch an der St. Johanniskirche in SchwĂ€bisch-GemUnd, welche ganz den egyptischen Typus an sich und die Haube tragen, wie es die Egypter bei ihren Priestern, den Sphinxen, Sperbern und andern ihnen geheiligten Thieren in Malereien und Sculpturen angewendet haben. Uebrigens siehe auch das deutsche Kunstblatt 1850, Nr. 60. die St. Michaels-Kirche in Altenstadt bei Schongau in Bayern. — Fig. b. Der Plan. DeutMrlier *otlal»rher Styl. Platte II. Mitgetheilt und gezeichnet von meinem Vetter, dem Architecten Hermann Keim in NĂŒrnberg. Fig. a. Ein Wappen aus Eichenholz geschnitzt vom Jahr 1481; dasselbe wurde in der Oberpfalz aufgefunden, wo es in einem Bauernhause als Deckel eines Milchtopfs diente; es ist diess das Alliance-Wappen der NĂŒrnberger Familien von Dill und von Imhof und im Besitze des Zeichners. Dieses kleeblĂ€ttrige Schildchen gehörte ursprĂŒnglich einem Familien-Betstand in einer Kirche an, wo es an der RĂŒckwand des Stuhles angebracht gewesen, wie deren viele noch in den NĂŒrnberger Kirchen vorhanden sind. Fig. b. und c. BischofsstĂ€be aus dem löten Jahrhundert von dem bischöflichen Grabmale im Dom zu Regensburg. Fig. d. Freiherrlich von Alt-Preissing - Wollenzach’- sches Wappen im Domkreuzgang zu Regensburg. - -Ă€&tĂ€gri 12 Planclie III. TrĂšs intĂ©ressant battant d'autel, tirĂ© de la chapelle sĂ©pulcrale tombĂ©e depuis sous le marteau des vandales modernes du bourgade Neuhaussen, appartenant aux Ă©cuyers- tranchants, nobles de Neuhausen, peu distant du ci-devant monastĂšre „le saint SĂ©pulcre de Denkendorf - Ă  trois lieues de Stoutgart. Ce battant, dont la sculpture reprĂ©sente un chevalier armĂ© le fondateur de l'autel? fut dessinĂ© eu 1810 par l'auteur de l'Ornementique. A la mĂȘme occasion il copia dans cette chapelle quantitĂ© de monuments sĂ©pulcraux en pierre, Ă©rigĂ©s successivement et par ordre de date aux Seigneurs de Neuhausen. Mais rĂ©servant alors toute son attention aux images et aux draperies, il omit de copier de mĂȘme les Ă©pitaphes, ommission irrĂ©parable aujourd'hui que tout est dĂ©truit par le ver rougeur du temps. Les pierres sĂ©pulcrales, sous le point de vue artistique, non moins intĂ©ressantes que celles de Schoenthal, Ă©rigĂ©es Ă  la ramille Berlichingen et que celles de la chapelle de Lorch, Ă©rigĂ©es Ă  la famille Woelwarlh, offraient cependant une plus grande part d'orginalitĂ© et de diversitĂ©. Aussi en publierons-nous quelques-unes dans un des cahiers subsĂ©quents de l’Ornementique. Mais revenons Ă  notre figure Ce battant malheureussement dĂ©pareillĂ© du battant correspondant de 6 pieds de haut sur 2 pieds 3 pouces de large, travail trĂšs distinguĂ©, mais quelque peu dĂ©tĂ©riorĂ© par la dĂ©faveur du local, scellĂ© qu’il Ă©tait, moyennant quatre crampous, dans une paroi humide du cĂŽtĂ© du choeur, reprĂ©sentait donc nn chevalier armĂ©, en bas-relief avec armoiries. Il est encore heureux que celte piĂšce se soit trouvĂ©e sculpture et non tableau, sans quoi elle eĂ»t partagĂ© le sort des inscriptions, qui presque toutes Ă©taient dĂ©jĂ  Ă©ffacĂ©es. Par contre la dorure et les tous de la figure Ă©taient dans un grand Ă©tat de conservation, la cuirasse surtout, qui Ă©tait or, Ă©cussion argent, lion de gueules, Ă©col et cimier azur, lambrequins de gueules avec bordures argent Ă  le croix de gueules et Ă  l’anneau d'or, le tout sur champ damassĂ© or, alternant mat et poli, manteau de l’arriĂšre champ vert Ă  franges alternant de rouge et de blanc, courbe richement dorĂ©, Ă  son bout supĂ©rieur Ă©cusson argent Ă  la tĂȘte de destrier sable, entourĂ© d'une fasce avec l'inscription „Miserere mei Deus secundam mag nam mi se ri c or d ia m Point de millĂ©sime, mais, Ă  eu juger sur le caractĂšre de l’armure, cette figure appartient au 15e siĂšcle. Quant au chevalier, c'est un baron de Neu- hausen, dont nous connaissions dĂ©jĂ  les armes depuis la $ - - $ Platte III. JR Ein höchst interessanter FlĂŒgel eines Altarschreines * t aus der nun leider vandalisch abgebrochenen BegrĂ bniss- Kapelle der edlen Truchsesse von Neuhausen im gleichbe- namten Marktflecken auf den Feldern unweit dem ehemali- gen Kloster zum heiligen Grab Denkendorf, 3 Stunden von Stuttgart. Es stellt dies ohne Zweifel den Donator des Altars, wozu der FlĂŒgel gehörte, vor. Verfasser dieses zeichnete diesen FlĂŒgel im Jahr 1810 mit noch vielen steinernen Grabmonumenten der Herren von Neuhausen, welche darin chronologisch aufgestellt waren, aber leider nur der Costume wegen und unterliess, die Umschriften nachzuzeichnen, weil er nimmermehr glaubte, dass dieselben mit der Zeit der Zerstörung unterliegen wĂŒrden. Diese Grabmonumente waren eben so interessant, als die von Berlichingen’schen im Kreuzgang des Klosters Schönthal und die von Wölwarth’schen in ihrer BegrĂ€buiss-Knpelle im Kloster Lorch, aber origineller an CostĂŒm und mit grösserer Abwechslung; ich werde in der Folge einige der schönsten in meiner Ornamentik vorfĂŒhren. Dieser wahrhaft ausgezeichnete AltarflĂŒgel, von dem bedauerlich der zweite fehlte, ist 6 Fuss hoch und 2 Fuss 3 Zoll wĂŒrl- temhergisches Maass lang und befand sich an einer leider feuchten Wand auf der Chorseite ungefĂ€hr 8 Fuss hoch mit 4 sicheren Klammern befestigt, in einem bedauerlichen Zustande, so dass, wenn die Kitterfigur nicht ein Holzschnitzwerk in flach erhabener Arbeit gewesen wĂ€re, die Malerei langst verwischt sein wĂŒrde, denn von der Schrift war kaum etwas mehr zn erkennen, besonders am Fuss des FlĂŒgels, aber die Vergoldung und Farbengebung des Kitters war uoch vollstĂ€ndig erhalten, wie z B. der Har- nisch, welcher vergoldet war, das Wappenschild Silber, der Löwe roth, der gebogene Baumast blau, ebenso das Helm- kleinod, die Helmdecke roth und weiss gefuttert, die St. Georgen-Fahne weiss mit rothem Kreuz und goldenem King, Alles auf reich damastirten Goldgrund, Glanz und matt; der Teppich im Hintergrund grĂŒn mit roth und weiss abwechselnden Frausen; oben am Ecke des halbrunden reich verzierten Bogens befindet sich ein silberner Wappenschild mit einem schwarzen Rosskopf, umgeben mit einem weissen Spruchbande, das die Aufschrift hatte „Miserere mei Deus secundum misericordiam tuam.“ Leider fand ich nirgends eine Jahreszahl, aber nach dem Charakter des Harnisch zu urtheilen, gehörte die Zeit des interessanten Bildes dem Ende des tĂ€ten Jahrhunderts an. I 13 chapelle mortuaire et depuis les monastĂšres de BĂ©benhausen et de Grossingstingen. Dans ce dernier lieu on conserve encore, suspendu au dessus de la porte de la salle d'auberge, un Ă©cusson mortuaire de forme circulaire de trois pieds de diamĂštre. Quant aux armes de BĂ©benhausen, le prieur de ce couvent, Jean de Friedlingen, les fit renouveler en 1520, Ă  la fĂȘte de PentecĂŽte, en l’honneur des nobles bienfaiteurs de ce couvent. Du nombre de ces derniers se trouvens plusieurs membres de la famille des Neuhausen. L'auteur de rOrnementique eut occassion de voir les mĂȘmes armoiries, lors de la grande chasse royale du canton de BĂ©benhausen, chantĂ© par Matthison en 1810. Ces armoiries-ci ainsi que celles de Grossingstingen lui ont fourni les Ă©maux, omis dans les armes sculptĂ©es de la chapelle et que d’ailleurs il cherchait en vain dans les armoriaux II est donc sĂ»r que le dit donateur n’est autre qu’un baron de Neu- hausen et sans doute le baron George, membre de la sociĂ©tĂ© de St. George, Ă©rigĂ©e par le roi Max, sous le nom „Ecu de St George“ et dont les Ă©cuyers visitĂšrent le tournoi de Stoutgart de 1484, mais Ă  dĂ©faut de table gĂ©nĂ©alogique nous ne pouvons rendre compte de l’écusson de l’angle supĂ©rieur, tout ce que nous en savons c’est que les barons de Plieningen Blieningen, dont le manoir Ă©tait situĂ© prĂšs de l’ancien et superbe chĂąteau de plaisance du duc Charles, ont portĂ© les mĂȘmes armes. Les Neuhausen, race antique par toute la chevalerie de la Suabe, illustre, pieuse et admise aux tournois, devinrent plus tard les fidĂšles vassaux des comtes de Wurtemberg. La plupart des Neuhausen se vouĂšrent Ă  l'Eglise, on en recontre beaucoup dans les collĂ©giales, couvents et abbayes, tels qu’à Sindelfingen, TĂŒbingen, Denkendorf. La guerre des paysans les Ă©claircit beaucoup. Bien des leurs tombĂšrent victimes des atrocitĂ©s commises prĂšs de Weins- berg, oĂč, par ordre d’un monstre, du nom Jaeklein, les barons FrĂ©dĂ©ric et George de Neuhausen ainsi que le comte Louis de Helfenstein avec 16 autres chevaliers de plus illustres de la noblesse wurtembergoise furent forcĂ©s de s’enfiler dans des lances. Les pierres tumulaires, Ă©rigĂ©es en leur mĂ©moire, se trouvaient encore de bonne conservation dans la dite chapelle et, par bonheur, nous les avons copiĂ©es. Cette famille s’étant Ă©teinte, le domaine de Neuhau- sen tomba en partage Ă  la famille catholique des comtes de Rotenhan en Franconie, de laquelle il passa par achat au chapitre de Spire. La mi-part, Ă©tait fief d’empire et $ g si und nach dem Wappen ist diese Ritterfigur ein Edler von Neuhausen, welches Wappen ich von der BegrĂ€bniss-Ka- pelle, dem Kloster Bebenhausen, und von Grossingsiingen aus kannte. Am letztem Orte befindet sich noch ein rundes 3 Fuss haltendes Todtenschild, welches sich im Tennen eines Wirlhshauses ĂŒber der Thure der Wirlhsslube heute noch befindet Die Wappen, welche ich in Bebenhausen sĂ€he, hat der Abt dieses Klosters, Johannes von Friedingen, im Jahre 1520 vor dem Pfingstfeste zu Ehren der adelichen GutlhĂ€ter seines Klosters, unter welchen sich viele der von Neuhausen befinden, wieder erneuern lassen ; diese waren dieselben, welche ich zur Zeit der grossen, bei Bebenhausen gehaltenen königlichen Jagd, welche Mat- thisson 1810 besungen hat, gesehen habe. Diese Wappen und auch die zu Grossingstingen gaben mir die Blaso- nirung der Tinktur an, denn in keinem Wappenbuch konnte ich Bild und Beschreibung eines Neuhausen’sclien Wappens auffinden, und die in Stein gehauenen Wappen an den Grabsteinen der Kapelle trugen keine Spur einer Farbe wodurch ich zur Gewissheit kam, dass fraglicher Donator ein von Neuhausen ist, und vermuthlich ist es Georg von Neuhausen, welcher der St. Georgen-Gesellschaft angehörte, die unter dem Namen St. Georgen - Schild von König Max errichtet wurde, und im Jahre 1484 auf dem Turnier zu Stuttgart sich einfand ; aber in Ermanglung einer Geschlechtstafel der von Neuhansen konnte ich mir den am Obern Ecke befindlichen Schild nicht erklĂ€ren, nur weiss ich, dass die Edlen von Plieningen Blieningen, deren Schloss nĂ€chst dem ehemaligen herrlichen Lustschlosse Herzogs Carl’s bei Hohenheim lag, dasselbe Wappen gefĂŒhrt haben. Die Familie der von Neuhausen war ein edles frommes, turnierfĂ€higes altes schwĂ€bisches Rittergeschlecht, sie waren in spĂ€terer Zeit getreue Vasallen der Grafen von WĂŒrttemberg. Die meisten weiheten sich der Kirche; man findet deren viele in Domstiften, Klöstern und andern Stif- j ten, wie z. B. in Siudelfingen, TĂŒbingen, Denkendorf u. s. w. als Geistliche. Der Bauernkrieg 1525 hat ihr Geschlecht damals sehr gelichtet, wer kennt die GrĂ€uelthaten vor Weinsberg nicht, wo Friedrich und Jörg Wolf von Neu- hausen, der edle Graf Ludwig von Helfenstein an der Spitze, auf Anordnung eines verwilderten Scheusales, „JĂ€ck- i lein“ genannt, mit noch 16 der Edelsten des WĂŒrttember- gischen Adels durch die Spiesse gejagt wurden! Ihre ^ Grabsteine befanden sich in oben genannter Kapelle gut ^ M 14 $ contribuait au cauton de chevalerie du Kocher jusqu’en 1803, Ă©poque de l’incorporation au Wurtemberg. En la mĂȘme annĂ©e l’auteur de l’Ornementique y reçut sa confirmation par le co-Ă©vĂȘque de Constance. erhalten und habe ich dieselben zum Gluck abgezeichnet. J Nach Aussterben dieser Familie kam der Marktflecken Neu- hausen an die katholische Familie der Grafen von Roten- han in Franken, welche es spĂ€ter an das Stift Speier ver- 1 kauften. Der halbe Theil war ein Reichslehen und sten- ! erte bis zur Einverleibung an WĂŒrttemberg 1803 zum I Ritter-Kanton Kocher. — ln demselben Jahre empfing der j Verfasser dieses daselbst die heilige Firmung von Weihbischof von Constanz. I lanche IV. Platte IV. IntĂ©ressant lutrin, en chĂȘne, de la CollĂ©giale de Her- rieden, petite ville prĂšs d'Onolzbach, an pied du mont Saint-Martin, dout le flanc est traversĂ© par la grande-route d’Ânsbach et prĂšs de l’Altmuhl. Cet endroit est historique, attendu que c’était dans l’orgine un couvent des BĂ©nĂ©dictins. Le plus ancien prieur en fut saint DĂ©ocharus, qui en reçut l’emplacement par Charlemagne. Les ossements de ce saint existent encore. L’empereur Louis le Bavarois, lors de la guerre qu’il fit Ă  Kraft de Hohenlohe en 1317, les donna en prĂ©sent Ă  l’église de St. Laurent de Nuremberg, laquelle les cĂ©da rĂ©cemment Ă  la cathĂ©drale d’Eich- stadt. Il se voit encore de ces lutrins, dont le dossier reprĂ©sente un aigle emblĂšme de St. Jean l’EvangĂ©liste dans la plupart des collĂ©giales, surtout en France et en Belgique, ou ces aigles sont d’ordinaire dorĂ©s. Ce lutrin parait appartenir Ă  la fin du 15e siĂšcle. L’architecte Hermann Keim le dessina d’aprĂšs nature. Ein intĂ©ressantes Evangelienpult aus der Stiftskirche zu Herrieden, einem StĂ€dtchen bei Ansbach am Fusse des , Martinsberges, worĂŒber die Ansbacher Strasse fĂŒhrt, an der ! I AltmĂŒhl. Dieses StĂ€dtchen hat einen historischen Werth, denn Herrieden war aus einem Benediktiner Kloster, dessen erster Abt der heilige Deocharus war, der den Ort ' dazu von Carl dem Grossen erhielt, hervorgegangen. Der Krieg des Kaisers Ludwig des Bayern mit Kraft von Hohenlohe 1317, bei welcher Gelegenheit NĂŒrnberg die Ge- ! beine dieses Heiligen, welche dort beigesetzt waren, vom Kaiser zum Geschenk fĂŒr die St. Lorenzkirche erhalten hat, und die sich nun in EichstĂ€dt befinden, ist bekannt. — Diese Adlerpulte, welche analog dem Symbol des heiligen Evangelisten Johannes einen Adler vorstellen, werden in den meisten Collegialstiften heute noch, besonders in Frankreich und Belgien gebraucht, wo diese Adler meist vergoldet siud. — Dieses Pult ist von schönem Eichenholz geschnitzt und scheint dem Ende des tĂ€ten Jahrhunderts anzugehören. Architekt Hermann Keim zeichnete dasselbe nach dem Original. Planche V. Platte V. Fig. a. Lustre de l’église de St. George Ă  Kraftshof distant d’une lieue de Nuremberg, copiĂ© par notre appa- reilleur, Michel Geiger d’Almanshof prĂšs de Nuremberg. Ce lustre de bronze, aux armes de la famille des barons de Kress, de trois pieds de diamĂštre, ouvrage exquis de Pierre Vischer, fut fondĂ© par la famille nobiliaire Kress de Kressenstein. Ce candĂ©labre est Ă  plusieurs piĂšces, ajustĂ©es les unes au bout des autres, qu’on peut dĂ©monter Ă  l’effet de les Ă©curer plus soigneusement. Les branche sont Ă  chevilles, destinĂ©es Ă  recevoir les cierges. f i Fig. a. Ein Kirchen - Kronleuchter aus der St. Georgen-Kirche in Kraftshof, eine starke Stunde von NĂŒrnberg gelegen , gezeichnet von meinem BaufĂŒhrer Michael Geiger von Almoshof bei NĂŒrnberg. Dieser bronzene Leuchter, 3 Fuss im Durchmesser, ist eine zierliche Arbeit von Peter Viscber und wurde von der Patrizier-Familie der Herren Kress von Kressenstein gestiftet und ist daher auch mit dem Wappen der Familie geziert. Dieser Leuchter wird — um ihn blank putzen zu können, ganz bequem auseinander gelegt und sieht daher $ - 15 n ?ĂŻ Quant Ă  l’église, fondĂ©e en 1315 par FrĂ©dĂ©ric de Kress; elle contient le tombeau de la famille et plusieurs curiositĂ©s prĂ©cieuses. Fig. b. Plan de la branche du lustre. Fig. c. Coupe du lion soit du tenant. Fig. d. La moitiĂ© du plan. i i i , Planche VI. ! Table en marqueterie avec ornements sculptĂ©s, tirĂ©e du ci-devant couvent des Citaux Ă  Kaisersheim Kaisheim, i couvent d’empire, prĂšs de Donawert en Suabe. Elle fut acquise par M. Hermann Keim, h qui nous en devons la copie, c'Ă©tait saus doute la table du frĂšre-trĂ©sorier, car sous le dessus, qui est Ă  coulisses, se trouvent quantitĂ©s de petits tiroirs, destinĂ©s sans doute Ă  recevoir les diverses sortes de monnaies, soit les piĂšces et mennes monnaies dĂ©ssamblĂ©es. Que de meubles prĂ©cieux ne pourrions nous reprĂ©senter, si, lors de la sĂ©cularisation des couvents, ou eĂ»t mis quelques bornes Ă  la dilapitalion! ! auch immer aus, wie vergoldet. Die Lichter-Arme sind mit Zapfen versehen und werden mit denselben blos durch Einstecken befestigt. Die Kirche selbst, welche viele werthvolle SehenswĂŒrdigkeiten aufzuweisen hat, ist im Jahr 1315 von Friedrich von Kress gestiftet worden, allwo auch die Erbgruft dieser altadelichen Familie sich befindet. Fig. b. Arm des Leuchters in seinem Maas oder der geometrischen Form. Fig. c. Profil des Löwen oder Wappenhalters. Fig. d. Die HĂ€lfte des Grundrisses. i Platte VI Ein wĂŒrdiger geschmackvoller Tisch mit eingelegten und geschnittenen Verzierungen; er stammt aus dem ehemaligen Kloster Kaisersheim Kaisheim, einem Reichskloster Cisterzienser Ordens, unweit Donauwörth im Kreise Schwaben ; von dort kam dieser merkwĂŒrdige Tisch in den Besitz des Zeichners desselben, Hermann Keim; es war wahrscheinlich ein Kassatisch des Pater Schatzmeisters, da sich in seinem Innern unter der zu verschiebenden Tischplatte eine Menge kleiuer SchublĂ€dchen befinden, die zur Sondirung der verschiedenen Geldsorten gedient haben mögen. Wie viele herrliche geschnitzte Möbels und andere GerĂ€tschaften wĂŒrden wir noch aufzuweisen haben, wenn mit der SĂ€cularisirung der Klöster glimpflicher verfahren worden wĂ€re. Planche VII. Platte VII. ! DĂ©tails de la blanche prĂ©cĂ©dente. Fig. a. b. et c. DĂ©corations des rebords. Fig. a. DĂ©corations des deux rebords latĂ©raux. Fig. b. DĂ©coration du rebort. longitudinal avec l’écusson. Fig. c. Rebord correspondant. Fig. d. DĂ©corations profilĂ©es au dessous de la serrure. Fig. e. DĂ©corations conturnĂ©es au dessous des prĂ©cĂ©tentes. Fig. f. DĂ©corations au filet en marqueterie. Fig g. Marqueterie i de la corniche au dessous du rebord. Fig. h. DĂ©corations aux saillies. Les marqueteries sont reprĂ©sentĂ©es en grandeur naturelle. d.' h i $ ‱a9SK*^ Details von den Verzierungen des vorgenannten Tisches. Fig. a. b. u. c. Verzierung der Zarge oder Fries-Rahmen der Tischplatte. Fig. a. Die Verzierung der Breite oder Tiefe; die Vorderseite ist wie die Hinterseite. Fig. b. Die Verzierung des Friesses auf der LĂ€nge-Seite mit dem Schlofs-Schild. Fig. c. Die Hinterseite. Fig. d. Vertiefte Verzierung unter dem Zarge mit dem Schlosse. Fig. e. In Umrissen geschnittene Verzierung unter der vorigen. Fig. f. Eingelegte Verzierung an dem Obern Rande der Tischplatte. Fig. g. Eingelegte Verzierung an der Stirne der Tischplatte. Fig. h. Eingelegte Verzierung an dem Vorsprunge unter der Zarge. Die eingelegten Verzierungen sind in natĂŒrlicher Grösse angegeben. i 1? U Planche VIII. Platte VIII. m Jfc f. Deux battants d’armoire, sculptĂ©s en bois de chĂȘne et travaillĂ©s Ă  jour, de 1' 3t" de haut sur 1' ’u" de large. De la collection de feu mon ami Hofstatt, auteur de l’alphabet gothique. Ce travail est d’origini française et du caractĂšre moyen Ăąge. Fig a. Armes avec Ă©cusson, casque, cimier, lambre- ' quins exquis, mais le toute san6 Ă©maux. A defaut de ces derniers et d’armorial français du moyen Ăąge, nous ne 1 sommes pas dans le cas d’y supplĂ©er. Fig. b. Armes femelles posĂ©es de piais, avec le sur- le-tout d’alliance, arriĂšre - champ en lambrequins, chiffres O. AI., le tout enclasĂ© de bandes. Sans vouloir nous mĂȘ- 1er Ă  dĂ©chiffrer le sens le ces lettres, nous croyous pourtant quelles doivent rappeler n O sancta Maria ora pro no b i s. “ Nous tenons ces deux plĂątres exquis de Al. Keim, mouleur Ă  Alunir. C’est un grand mĂ©rite de cet homme infatigable qu’il ait formĂ© cette ample collectiou d’ornements distinguĂ©s du moyeu Ăąge. Ce bel Ă©tablissement, ou l’amateur va achter i convenance, vient fort en aide, soit aux Ă©tudes privĂ©es, soit aux Ă©coles de modelage et de dessin. Le mĂȘme but se sont proposĂ© les frĂšres Laurent et Alichel Kotermundt, sculpteurs Ă  Nuremberg, dont les ateliers reprĂ©sentent plusieurs modĂšles distinguĂ©s du moyen Ăąge, notamment d’anciens maĂźtres nurembergeois, tels que des Veit-Stoss, des Adam-Kraft, des Schonhofer, des Albert- Durer etc., modĂšles qui sont trĂšs recommandables. $ H Zwei niedliche in Eichenholz geschnittene und durch- brochene SchrankflĂŒgelchen von 1' 3 1 /*" Höhe und 1' */»" ! Breite aus der Sammlung meines leider verstorbenen Freun- 1 des Hofstatt, Verfasser des gothischen A. B. C. Die Schnitzerei ist französischen Ursprungs im damaligen mit- ! telalterlichen Charakter. Fig. a. Wappen mit Schild, Helm Helmkleinod und geschmackvoller ornamentaler Helmdecke, aber ohne Bla- souirung und Tinktur, daher dem Verfasser dieses unbekannt, da ihm keiue französische Wappensammlung des Mittelalters zu Gesicht gekommen ist. — Der zweite FlĂŒgel Fig. b ist eiu weiblicher Schild mit dem Alliance- Wappen im Uebereck gestellten Quadratschild, ebenfalls unbekannt, mit geschmackvoller Helmdecken - Verzierung, eiugeflocbtenem Band und ebenfalls eingeflochteneu Buchstaben 0. u. AI., deren Entzifferung ich Andern ĂŒberlassen will, wahrscheinlich eine Andeutung auf „0 sancta Alaria ora pro n o b i s. “ Diese herrlichen SchrankflĂŒgelchen erhielt ich von dem Gypsformator Keim vou MĂŒnchen als Gyps- AbgĂŒsse. Dieser fleissige Alaun hat wirklich das grosse Verdienst, dass er mit vieler Aluhe eine bedeutende Sammlung herrlicher Verzierungen aller Art aus dem Alittelalter abformte und nun zum Verkauf darbietet, was zum Zweck des Studiums und zum Nachmodelliren und N’achzeichuen fur Schulen von bedeutendem Nutzen ist. Denselben Zweck verfolgen auch die GebrĂŒder Loreuz und Michael Hotermundt, Bildhauer in NĂŒrnberg, bei deuen Ausgezeichnetes aus dem Alittelalter zu linden ist, und zwar meistens NĂŒrnberger Kunslarbeiten von Veit Stoss, Adam Kraft, Schonhofer, Albrecht DĂŒrer u. s. w., welche Alodelle sehr zu empfehlen sind. U. E. Sebald sche Buchdrackerei in NĂŒrnberg. 17 i sstaaB Livraison XU. Explication des Planches. $ Style byzantin. Planche I. Portail latĂ©ral de l’église du couvent des CĂźteaux de l’abbaye de Lilienfeld en Haute-Autriche voir les chapiteaux du cahier IV, planche I de l’Ornementique. L’auteur de l’Ornementique plaint beaucoup que, vu son passage trop rapide dans cette abbaye, il ne lui ait pas Ă©tĂ© donnĂ© de lever toute une sĂ©rie des nombreuses beautĂ©s architecturales de cet intĂ©ressant couvent. A tout prendre, la Haute-Autriche et la Basse-Autriche ne sont pas sans quantitĂ© de monuments d'architecture des temps antiques. C’est aussi l’avis de M. Quast, architecte en chef, notre trĂšs honorĂ© ami, lequel, aprĂšs une tournĂ©e faite l’automne dernier en Autriche et en Suabe a bien voulu nous montrer son admirable carton d’esquisses et de copies d'aprĂšs nature. Il serait Ă  souhaiter que 11. Quast vouloĂ»t bien les publier. Ce petit portail se distingue par l’originalitĂ© de ses formes; les consoles des chapiteaux surtout sont d’un effet trĂšs pittoresque. Planche II. Miniature sur parchemin, sĂ©parĂ©e a coup de ciseaux d’un code français du 12e siĂšcle, en propriĂ©tĂ© autrefois Ă  Einnndzwanzigstes Heft. ErklĂ€rung der Platten. Byzantinlaclier Styl. Platte I. NebenthĂŒre aus der alten Cisterzienser-Klosterkirche j des Stiftes Lilienfeld in Unterösterreich s. IV. Heft Platte I. jj der Ornamentik, wo einige interessante Capitale von da vor- gefĂŒhrt sind. Dieses Kloster hat so vorzĂŒgliche Schönheiten, dass es dem Verfasser dieses bei seinem dortigen nur kurzen Aufenthalt unmöglich war, mehreres von diesem gewiss merkwĂŒrdigen Kloster zu zeichnen. Ueberhaupt hat Ober- und Unterösterreich wirklich viel Vortreffliches aus der architektonischen Vorzeit aufzuweisen, worĂŒber auch mein hochverehrter Freund Herr Oberbaurath von Quast, welcher diesen Herbst 1850 eine Reise durch Schwaben und Oesterreich machte, mit mir ein-, verstanden ist; bei seiner RĂŒckreise Uber NĂŒrnberg habe ich in seinem Reiseskizzenbuch seine vortrefflichen Aufnahmen und herrlichen Motive bewundert; es wĂ€re sehr zu wĂŒnschen, dass er solche veröffentlichen möchte. Dieses hier vorgefĂŒhrte kleine Portal aus der Kirche j von Lilienfeld zeichnet sich durch OriginalitĂ€t aus, besonders machen die CapitĂ€l-Consolen einen höchst malerischen 1 Effekt. ! Platte II. ^ T f 1 ' Abbildung — nach einem aus einem französischen ^ Codex des 12ten Jahrhunderts leider herausgeschnittenen § - - 18 I I feu M. Kirchner, peintre et ami de l’auteur Nous calquĂąmes cette miniature en 1824. ce qui nous permet de la reproduire dans les dimensions de l'original. Cette intĂ©ressante image Ă©tait si dĂ©testablement dĂ©tĂ©riorĂ©e de mĂȘme que l’écriture du dos quil fut presque impossible de dĂ©chiffrer celle-ci. Mais vu le grand intĂ©rĂȘt de la chose nous nous permettons d’y fournir un commentaire, fondĂ© sur nos Ă©tudes et expĂ©riences Nous avons reçu communication de notre ami, M. Kirchner, qu’il avait acquis ce parchemin d’un Français, marchand d’objets d’art, en Ă©change contre des gravures. Ce marchand lui dit que, lors de l’incendie de l’abbaye de St. Germain des PrĂšs 20 AoĂ»t 1794, transformĂ©e en SalpĂȘtriĂšre, la vaste bihliothĂšquç de cet Ă©tablissement, Ă©tant menacĂ©e des flammes et toutes les mains se mĂȘlant Ă  vnidrr les localitĂ©s plusieurs ouvrages auraient Ă©tĂ© dĂ©tournĂ©es, puis Ă  coup de ciseaux, privĂ©s de leurs illustrations, le dit marchand en acheta une quantitĂ© et notre miniature parmi. „L’Histoire de Paris“ par FĂ©licien et le „Recueil des Historiens de France“ nous apprennent que le roi Louis VII. fut le patron et le gĂ©nĂ©reux bienfaiteur de ce cĂ©lĂšhre couvent, bĂąti au 6e siĂšcle par le roi Childebert. Puis dans l’intĂ©ressant ouvrage „Histoire des rois de France“ on retrouve Louis VII dont le ressemblance au portrait de notre parchemin est frappante. Cette circonstance nous fait croire que ce dernier reprĂ©sente rĂ©ellement Louis VII. Ce roi, surnommĂ© le - Jeune, le-DĂ©bonnaire et Florus, nĂ© en 1120, fut, aprĂšs le dĂ©cĂšs de son frĂšre ainĂ© et du vivant encore de son pĂšre couronnĂ© Ă  Rheims par le pape Innocence II. Peu de temps avant la mort de son pĂšre il Ă©pousa ElĂ©onore, fille hĂ©rĂ©ditaire du duc Guillaume de ‱Guienne et de Poitu. En 1136 le 8. AoĂ»t il fut couronnĂ© roi d’Aquitaine et Ăą NoĂ«l suivant roi de France A la prise de Vitri il fit mettre le leu Ă  une Ă©glise ou 1300 hommes furent la proie des flammes, il tomba alors dans une langueur mortelle et dans un chagrin si fort que, sur le conseil de St. Bernard, pour expier la mort tragique des hahitans de Vitri il prit la croix rĂ©solu d’aller combattre les InfidĂšles. Il se mit en route en 1147 la semaine aprĂšs celle de la pentecĂŽte, suivi de son Ă©pouse Bernard mit une croix rouge sur l’écu du roi, fleurdelisĂ© dĂ©jĂ  des trois lis de France, mĂȘme distinction fut donnĂ©e Ă  son manteau. Louis Vil. fut le premier roi de France dont le blason PergameutgemĂ€ldes, welches im Besitz meines verstorbenen Freundes, des Malers Kirchner, war; im Jahre 1824 habe ich dasselbe durchgezeichuet, und in Folge dieses Verfahrens liegt es jetzt in Naturgrösse vor Dieses merkwĂŒrdige Bild war aber so schĂ€ndlich ausgeschnitten und verdorben, dass die auf der RĂŒckseite noch etwas sichtbare Schrift kaum zu lesen war, inzwischen in- teressirle mich dieses Blatt so sehr, dass ich mir erlaube, wie es mir Studium und Erfahrung darboten, einen Commenter darĂŒber zu liefern Von meinem Freunde erfuhr ich nĂ€mlich, dass er dieses Bild von einem französischen KunsthĂ€ndler gegen Kupferstiche eingetauscht habe, der ihm erzĂ€hlte, dass bei dem Brande die Abtei St. Germains des PrĂšs am 20. August 1794, die zur Zeit der Revolution zu einer Salpeterfabrik eingerichtet worden war, die ganze dortige reichhaltige, und in dieser Zeit unbeachtete Bibliothek vom Feuer bedroht war; alles, was HĂ€nde hatte, wollte retten, in diesem Durcheinander kamen nun auch die wichtigsten Werke in unwissende HĂ€nde, und hier wĂ€re er der KunsthĂ€ndler durch Kauf in den Besitz mehrerer alter herausgeschnittener PergamentgemĂ€lde, unter andern auch zu diesem Bilde gekommen. Aus der Histoire de Paris par FĂ©licien, und aus dem Recueil des Historiens de France ersah ich, dass König Ludwig VII diesem berĂŒhmten Kloster, welches König Childebert im 6ten Jahrhundert erbaut hatte — stets ein mĂ€chtiger Patron und grossmĂŒthiger WohlthĂ€ter war, und da in dem interessanten Werke „Histoire des Rois de Françe Ludwig der 7te vorkommt, und mit unserem Bilde viele Aehnlichkeit hat, so möchte ich fast glauben, dass dieses jenen König vorstellen soll. Ludwig VII , le jeune, der JĂŒngere, der Fromme, auch Florus genannt, geh. 1120, wurde nach Ableben seines Ă€lteren Bruders, noch bei Lebzeiten seines Vaters im Jahr 1131 den 25. Oclober zu Rheims vom Papst lunocentius II gekrönt; er war mit der Erbtochter des Herzogs Wilhelm von Qnienne un Poitou, Eleonore, kurz vor dem Tode seines Vaters vermĂ€hlt [m Jahre 1136 den 8. August wnrde er als König von Aquitanien, und an Weihnachten darauf zum wirklichen König von Frankreich gekrönt. Bei der Eroberung von Vitry, wo 1300 Menschen in einer Kirche verbrannt wurden, verfiel er in solche Schwermuth , Gewissensangst und Kummer, dass er auf den Rath des heiligen Bernhard, um seine SĂŒnden zu biissen, das Kreuz nahm, nnd sofort einen 19 i f -ss»aa portĂąt d’azur aux trois lis d'argent dans l’écu. Nous ne doutons plus d’aprĂšs cela que notre parchemin ne reprĂ©sente le dit roi. Il est assis sur son trĂŽne, s’appuyant sur le sceptre, tenant de la main gauche l'Ă©cu aux lis. Le blassonement des armes françaises n’est pas sans un profond sens emblĂ©matique et fut introduit sous Saint-Louis. Sous ce prince la France Ă©tait grande et heureuse. Qui ne conuait la devise du peuple français „ G e n l i s Pater atque Custos M a n i b u s date, lilia plenis.“ D’aprĂšs la lĂ©geude les anciens roi avent Clovis portaient de gueules Ă  trois crapauds d’azur foncĂ© Ce roi ayant reçu le baptĂȘme se mit Ă  exercer des oeuvres de charitĂ© et de pĂ©nitence, pressĂ© de sou Ă©pouse, la pieuse. Clothilde, laquelle allait visiter souvent certain pieux Ă©re- mile Ă  Possy, auquel un auge apporta un jour les armoiries nouvelles, portant d’azur aux trois lis d’argent dans l’écu. En mĂ©moire de cette origine, l’ange fut adoptĂ© comme tenant des armes françaises et regardĂ© comme porte-bonheur pour la France. Plus tard les lis furent Ă©maillĂ©s d’or. La France prospĂ©rait, en grandeur, en civilisation, eu arts et eu sciences la cour et les couvents Ă©taient des modĂšles pour toute l’Europe. Aujourd’hui les anciennes armoiries sont remplacĂ©s par le tricolor rouge, blanc et bleu-foncĂ©. Le rouge et le bleu rappellent les ancieunes armoiries, le blauce rappelle les lis, emblĂšme de l'innocence et de la puretĂ©, mais le rouge rappelle involontairement le sang innocemment rĂ©pandu de Louis XVI. Nous ajouterons quelques mots sur les couleurs de la miniature, tant qu’on pouvait encore les dĂ©finir. Les couleurs sont Ă  la gouache, comme dans les livres de missel des 9e et tĂŒe siĂšcle et couchĂ©es sur champ d’or. Le roi est assis sur un trĂŽne, tendu de bleu, revĂȘtu d'un manteau de pourpre Ă  doublure couleur ternie sans doute lilas, le manteau est chamarrĂ© d’or et parsemĂ© de pierres prĂ©cieuses, tunique violette Ă  manches courtes, chamarrĂ©e de noir avec broderies en or. Le roi porte une espĂšce de pallium, tel que le portaient les Ă©vĂȘques grecs et romains, qui est de mĂȘme richement bordĂ© d’or et de perles, le ruban qui descend le long de la poitrine et du dos est d'uue grande originalitĂ© ; la ceinture* est en or, le vĂȘtement de dessous d'un vert-pĂąle, nuancĂ© de bleu. En tĂȘte une couronne ouverte, telles qu’on les voit dans les anciennes images et sculptures des rois français. Cette couronne ainsi que le sceptre sont en or, de mĂȘme que les bracelets. L'Ă©cu, omis ordinairement dans les images des Kreuzzug in das heilige Land unternahm, wohiu er wirklich im Jahre 1147 die nĂ€chste Woche nach Pfingsten in Begleitung seiner Gemahlin die Reise antrat ; das rolhe Kreuz heftete der heilige Bernhard auch auf den Mantel und Schild des Königs, auf dessen letzterem schon die drei französischen Lilien angebracht waren. Ludwig VII. war der erste König von Frankreich, welcher die drei Lilien im blauen Felde fĂŒhrte. — Aus diesen Nachrichten wurde es mir klar, dass unser Bild denselben König vorstellt; hier sitzt er nĂ€mlich auf einem Thron, gestutzt auf dem Scepter, in der Linken hĂ€lt er deu Wappenschild mit den Lilien. Das französische Wappen war wirklich ein schönes bedeutungsvolles Emblem, und erhielt seine eigentliche Weihe durch Ludwig den Heiligen Frankreich war unter ihm gross und glĂŒcklich; wer kennt nicht des französischen Volkes Zuruf Gentis pater atque custus, mauibus date, lilia plenis.“ — Dieses Wappen verdankt seine Blasonnerie einer Legende; man sagt Die alten französischen Könige vor Chlodwig hĂ€tten drei dunkelblaue Kröten im rothen Felde als Wappen gefĂŒhrt. Seitdem aber Chlodwig getauft war, wird weiter erzĂ€hlt, ĂŒbte er auf Antrieb seiner frommen Gemahlin, der heiligen Clotilde, Werke der Busse und Liebe. Clotilde besuchte öfters einen frommen Einsiedler in Poissy. Diesem brachte einstmals eiu Engel das neue Wappen, drei weisse Lilien im blauen Felde. Zum Andenken wurde der Engel als Schildhalter des französischen Wappens aufge- nommeu, und vou den spĂ€tem Königen als heilbringend fĂŒr Frankreich angesehen, endlich W'urden die Lilien golden. Frankreichs Grösse, seine Bildung, Kunst und Wissenschaft nahm zu, Hof uud Klöster waren Muster fĂŒr ganz Europa ; heut ist au die Stelle des alten Wappens die Tricolore getreten, rotb, weiss und dunkelblau. Roth uud dunkelblau erinnert an das vorchristliche Wappen, weiss an die Lilien, Symbol der Unschuld uud Reinheit, roth aber erinnert auch un willkĂŒhrlich au das uuschuldig vergossene Blut Ludwig XVI. Die Farben des Bildes — so weit diese noch zu erkennen waren, so wie die ErklĂ€rung einzelner Theile, will ich hier noch iu Kurze aufĂŒhren. Die Malerei ist in Deckfarben — wie bei deu Ă€ltesten Missaleu des 9 und 10. Jahrhunderts ĂŒblich, und auf reichem Goldgrund gemalt. Der König sitzt auf einem blau gepolsterten Thronstuhl, an- gethan mit einem dunklen Purpurmantel mit hellem Futter — soll wahrscheinlich hell - lilia Farbe sein, der Mantel 20 >ses*?*v- - \ rois, est d’un grand intĂ©rĂȘt, vu la croix rouge qu'il porte, laquelle rapelle sans doute la croisade du roi. Ces Ă©cus, arrondis aux trois angles, Ă©taient gĂ©nĂ©ralement en usage chez les rois du 12e siĂšcle ils Ă©taient larges par en haut se terminant en pointe par en bas, moins lourds que les Ă©cus ordinaires, ils n'Ă©taient destinĂ©s qu'Ă  prĂ©server la tĂȘte et la partie supĂ©rieure du corps. Ces Ă©cus Ă©taient travaillĂ©s en bois de hĂȘtre ou de tilleul et enduits, pour plus de soliditĂ©, de cuir bouilli de buffle ou de cheval, il n'y en avait jamais de fer massif, bien que quelquefois ce mĂ©tal fĂ»t employĂ© pour garnir et dĂ©corer les Ă©cus, selon le rang de chacun et pour pouvoir rĂ©sister Ă  la violence des coups d’épĂ©e, et voilĂ  pourquoi les Troubadours dans leurs chants aiment tant Ă  parler de l’écu vomissant le feu. Les Ă©cus des personnes Ă©minentes Ă©taient souvent montĂ©s et dĂ©corĂ©s en or ou en argent, rembourrĂ©s de cuir dans le creux et garnis d’anses. Comme les rois de France, en frappant certaines piĂšces de gros argent, faisaient mettre de mĂȘme l'image de l’écu royal sur ce numĂ©raire, il s’en suivit qu’on les nomma bientĂŽt „écus“. Une arme dĂ©fensive, analogue aux Ă©cus c’etaient les r al- fastars“, dont la description se trouve dans „ 1 ’ Art- Journals,“ rĂ©digĂ© par le Docteur Hall Ă  Londres, dans un article fourni par nous et qui traite des costumes. Outre l’écu, le roi, ceint du ceinturon autour des hanches, tient aussi l’épĂ©e; la garde en or, les soliers brodĂ©s en or de mĂȘme que l’escabeau dont le dessus est d’écarlate. L’arriĂšre-champ est en or fleurdelisĂ© d'argent, le portail or sur fond noir, les colonnes de marbre verdĂątre, l’arcade or, les moulures or sur champ d’écarlate. Les ornements supĂ©rieurs de l'arcade posĂ©s sur champ lilas. Le champ de couleurs diverses rehaussĂ©es en or, les pĂ©tales blancs sur azur, de mĂȘme que les autres parties de l’orncmentique, oĂč toutes les diverses couleurs et nuances s’harmonient. Les moulures des circonfĂ©rences sont des filets or et vermillion. Les chapitaux et les bases des colonnes sont richement dĂ©corĂ©s, les champs sont alternativement de bleu, de rouge et de vert. Les dĂ©corations sont miniaturĂ©es de couleurs voyantes, le socle or, les ornements courants et les panneaux internes alternant de bleu et de rouge bh -—- If selbst ist reich mit Gold und Edelsteinen verbrĂ€mt, die Tunika mit kurzeu Aermelu ist violett, ebenfalls reich mit Goldverzierungen auf schwarzem Grunde eingefasst ; der König trĂ€gt eine Art Pallium, nach Art der griechischen und römischen Bischöfe ; auch dieses ist reich mit Gold und Perlen besetzt, originell ist das herahhaugende Baud au der Brust und Schultern. Der GĂŒrtel ist golden. Das erste Untergewand ist blassgrĂŒn, blau schat- tirt, und das zweite weiss mit blauer Einfassung. Der Kopfputz ist eine offene Krone, wie man solche an den alten französischen Königsbildern und andern Denkmalen sieht. Diese Krone ist, wie der Scepter, von Gold, ebenso die Armspangen; merkwĂŒrdig ist hier der Schild, den man fast niemals an den Königsbildern sieht, dessen rothes Kreuz aber offenbar auf den Kreuzzug dieses Königs hindeutet. Dieser an den drei Ecken abgerundete Ilerzschild Ă©cu der Könige und FĂŒrsten war im 12. Jahrhundert allgemein im Gebrauch, oben breit, unten spitz; um weniger schwer zu sein als die gewöhnlichen Schilde, war er nur bestimmt, llaupt und Oberleib zu decken. Diese Art Schilde waren aus Buchen- oder Lindenholz gearbeitet, und der grösseren Festigkeit wegen mit gesottenem BĂŒffel- oder Rossleder ĂŒberzogen, aber nie massiv von Eisen oder Stahl, und wenn ja dieses Metall dabei in Auweuduug kam, so war dieses nur bei der Einfassung oder Verzierung, je nach dem Range seines Besitzers, und deswegen angebracht, um der Wucht des gewaltigen Schwertes widerstehen zu können und daher kommt auch in den GesĂ€ngen der alten Troubadours so oft „der funkensprĂŒ- hende Schild“ vor; bei hohen Personen war Einfassung und Verzierung nicht selten von Gold oder Silber ; inwendig war er mit Leder gepolstert und mit Armriemen versehen; unser Schild, wie wir ihn vor Augen haben, war mit dem königlichen Zeichen oder Wappen bemalt, daher noch heut zu Tage die französische MĂŒnze Ă©cu Thaler nach einem so bezeichneteu Schilde benannt wird; weil sie das GeprĂ€ge des Wappenschildes fĂŒhrt; Ă€hnlich diesem Schilde waren auch die sogenanuten Alfastars ; eine ausfĂŒhrliche Beschreibung dieser Schutz»affe findet sich in meiner Costume-Beschreibung in den Monatsheften des Art Journals, welches Dr. Hall in London herausgibt. Nebst dem Schild hĂ€lt der König auch das Schwert mit umgewundener Schwertkuppel, der Griff ist Gold, die Schuhe sind ebenfalls Gold, so auch der ; der Fuss- boden des Schemels ist zinnoberroth. rf? SÄ & -—-BsttöS* 21 a I Style geritiKiilque gothique. Planche III. Fig. a. Fragments d’une balustrade d’autel du ci-devant couvent des Dominicaines Ă  Loewenthal ou Liebenthal, dessinĂ©s par l’auteur de l’Ornementique pendant ses excursions sur les rives du lac de Constance, en 1813. Ce couvent, intĂ©ressant autrefois, est situĂ© sur la riviĂšre d’Ach et prĂšs de Friedrichshafen Buchborn . Anciennement nommĂ© Hi m mel s wo n ne , il est un des plus antiques de la contrĂ©e. Le nom du fondateur n’est plus connu, on sait simplement que le chevalier Jean de Ravensbourg, en 1250, fit reconstruire ce couvent, consumĂ© par le feu en 1246. Ravensbourg fit de riches prĂ©sents au couvent reconstruit et Gutta, son Ă©pouse, de la noble maison d’An- gelburg, en fut la premiĂšre prieure. Il est Ă  plaindre que le beau style de ce couvent ait Ă©tĂ© piteusement massacrĂ© par les renouvellements du 18e siĂšcle, car la vieille Ă©glise est tellement surchargĂ©e d’ornements du style ignoble qu’on ne s’y reconnait plus NĂ©anmoins quelques coins retirĂ©s cachent encore des traces d’ancienne splendeur, tels que notre balustrade, du 15e siĂšcle, en bois de chĂȘne tout noircie du temps, mais Ă©lĂ©gamment et si diversement sculptĂ©e que chaque compartiment se trouve ornĂ© d’un motif nouveau, formĂ© de rosaces dĂ©licatement sculptĂ©es Ă  jour; les stalles que nous y vĂźmes, et qui sont de la mĂȘme - - Der Hintergrund ist Gold mit weissen Lilien, das Por- tal Gold mit farbigem Grund, die gekuppelten SĂ€ulen sind 3 grĂŒnlicher Marmor, der Bogen ist Gold , die erste Orna- f menten-Einfassung grĂŒn auf zinnoberi othem Grund. Das obere breitere Bogen-Ornament ist auf dunkelblauem Grund, und lilla und grĂŒn mit Gold aufgehöht gehalten, die Kelchblumen sind weiss, auf Rosa-Grund, so auch die ĂŒbrige Ornamentik, in der alle nur möglichen Farben - Nuançen harmonisch wechseln. Die Ă€usserste Einfassung ist Gold mit zinnoberrothen Linien bezeichnet An CapitĂ€len und SĂ€ulenfĂŒssen, welche reich dekorirt sind, ist der Grund abwechselnd blau, roth und grĂŒn. Die Verzierungen sind mit bunten Farben besetzt; der Sockel am Schluss des I Bildes ist Gold ; das fortlaufende Ornament und die mittleren Quadrate sind ebenfalls Gold mit abwechselnd blauem und rothem Grund. Deutscher sotlilsrher Styl. Platte III. ; Fig. a. Fragment eines AltargelĂ€nders, Gallerie oder Chorschranken Kanzelte genannt, wo das Abendmahl gereicht wurde, aus dem ehemaligen Dominikaner-Nonnenkloster Löwenthal, auch Liebenthal genannt, von mir gezeichnet auf meinen Wanderungen am Bodensee im Jahre 1813. Dieses ehemals interessante Kloster liegt am Fusse Ach, seitwĂ€rts Friedrichshafen Buchhorn in der ehemaligen untern Landvogtei. Vor Alters hiess Löwenthal Himmelswonne, es ist eines der Ă€ltesten Klöster in dieser Gegend gewesen, dessen Stifter unbekannt ist, man weiss nur, dass Ritter Johann von Ravensburg im Jahre 1250 dieses Kloster neu j erbauen liess, nachdem es im Jahre 1246 abgebrannt war. Ravensburg beschenkte sein neues Kloster reichlich, und j seine Gattin, Gutta, eine Edle von Angelburg, wurde die i erste Priorin; leider ist der schöne Styl dieses Klosters ; im 18. Jahrhundert durch Erneuerungen ganz verzopft worden, und die alte Kirche ist vor lauter Rococco nicht i mehr zu erkennen, aber viele Spuren ehemaliger Herrlichkeit fand ich doch noch in den vergessenen Winkeln , so z. B. aus dem 15. Jahrhundert unser Altar-GelĂ€nder, von fast ganz geschwĂ€rztem Eichenholz, Ă€usserst zierlich geschnitten und in Verzierungen so mannigfaltig, dass in ’ 1 jedem Fach eine andere Motive von fein durchbrochenen Tn Rosenverzierungen vorkommt; aus derselben Zeit mĂŒssen W 22 H Si Ă©poque Ă  peu prĂšs, seront reproduits dans un des cahiers subsĂ©quents. Les monuments sĂ«pulciaux de cette Ă©glise, Ă©rigĂ©s aux comtes de Habsbourg, Montfort, Werdenberg, aux barons de Kavensburg etc nous Ă©taient d’un grand intĂ©rĂȘt. Fig. a. a. Hampes brolilĂ©es en Ă©chelle grossie. Figure b. Balustrade d'autel au couvent de Blaubeuren Wurtemberg j dessinĂ©e par le frĂšre de l'auteur de l’Or- nemeutique, feu M Manfred Heideloff. On venait de la retirer d'un monceau de meubles d’église dĂ©truits. Elle servait probablement comme barre de sĂ©paration de la nef de l'Ă©glise d’avec le choeur, oĂč se trouve le superbe autel, ouvrage trĂšs renommĂ©. Cette balustrade Ă©tait richement dorĂ©e Fig b. b Les encadrements, eu Ă©chelle grossie. Pour dĂ©montrer la variĂ©tĂ© des sculptures nous en reproduirons encore deux, savoir Fig. c. Baltstrade de l'ancien couvent des BĂ©nĂ©dictins Lah Monasterium Lacum prĂšs d’Andernach dans le pays de TrĂȘve, dessinĂ©e par nous en 1815. Elle se trouvait dans une remise d’objets de rebut oĂč, sur notre demande Ă  voir des antiquitĂ©s, ou nous aveit conduit. Nous y vĂźmes, Ă  cĂŽtĂ© de toutes sortes de fragments d’autels et d'images sacrĂ©es, de mĂȘme la dite balustrade, tombĂ©e presque en poussiĂšre. Elle Ă©tait encore imposante par la richesse de la dorure et des couleurs. Le scabellon sur- tout, portant l’auge, nous intĂ©ressait; il est richement ' dorĂ© et Ă  panneaux rouges et bleus; l’ange est eu couleur j robe blanche, chevelure et ailles dorĂ©es, il tenait un Ă©cri- 7 ! teau avec le mot „ Sa n c t i s s i m u s, * le mot correspondant i Ă©tait sans doute sur l’écriteau de l'autre ange. Les deux ! scabellons, oĂč l’on voit encore les gonds sur lesquels rou- j laient les battans, donnaient accĂšs Ă  ‱l'autel. Quelques- uns de ces meubles dĂ©truits portaient le millĂ©sime 1480 et notre balustrade appartient saus doute au mĂȘme siĂšcle, qui est celui de l’abbĂ© Jean de Didesheim, ami des arts, j aux soins de cui ce couvent est redevable de divers embellissements; malheureusement il s’y introduisis plus tard le style de rococo et de tant de beaux objets les uns fu- ; rent Ă©cartĂ©s, les autres dĂ©truits. Le site pittoresque de ce \ couvent parle au coeur et Ă  la faintaisie. Fartant du village de Brohl pour faire Ă  pied la promenade vers le cou- j ' vent et descendant le revers des Ă©lĂ©vations, on est agrĂ©- ' ablemeut surpris eu dĂ©couvrant l'Ă©lĂ©gante Ă©glise du cou- veut Ă  six tourelles gothiques et le lac austĂšre avec son $ J — auch die daselbst von mir Vorgefundenen Chorstahle sein, welche ich in der Folge vorfuhren werde. Interessant waren mir hier die noch ziemlich gut erhaltenen Grabmaler der Grafen von llabsburg, Montfort, Werdenberg, der Freiherrn von Ravensburg und anderer mehr. Fig. aa. Rahmenverzierung des GelĂ€nders im vergrös- serten Maasstabe. Fig. b. AltargelĂ€nder im Kloster Blaubleuren, gezeichnet von meinem verstorbenen Bruder Manfred ileideloff. Dieses GelĂ€nder soll sich unter mehreren zerstörten Kirchenrequisiten vorgefunden haben; wahrscheinlich war es bestimmt, den Chor abzuschliessen, in welchem der bekannte herrliche Altar steht; dieses GelĂ€nder war reich vergoldet, und der Grund der Verzierungen blau und rotli gefasst. Fig. b. b. Die Rahmverzierung im vergrösserten Maas- f j I stab. Um die Verschiedenheit dieser AltargelĂ€nder darzu- thun, will ich noch zwei derselben vorfĂŒhren und zwar Fig. c. aus dem ehemaligen Benediktiner - Kloster Laach lat. Monasterium Lacum unweit Andernach im ehemals Tiierischen, von mir gezeichnet im Jahre 1815. Dieses GelĂ€nder befand sich nicht mehr an seinem eigentlichen Platze, sondern in einem alten Gewölbe, wohin ich auf meine Nachfrage nach Ă€hnlichen GegenstĂ€nden gefĂŒhrt wurde, und wo ich unter andern TrĂŒmmern von zerbrochenen AltĂ€ren, Heiligenbildern, halb verfault auch dieses GelĂ€nder fand; es ĂŒberraschte mich deurcli seine reiche Vergoldung und Bemalung besonders das Postament mit dem Engel ; es ist reich vergoldet mit rothen und blauen FĂŒllungen. Der Engel ist bemalt im weissen Kleide, golduen Haaren und FlĂŒgeln, er hĂ€lt einen Zettel, worauf „Sanctis- simus“ zu lesen war; die Fortsetzung dieses Zettels, wie des Worts trug wahrscheinlich ein zweiter Engel ; beide Postamente bildeten den Eingang zum Altar; man sieht noch an diesem Postament den Kolben der ThUrchen ; an andern zerbrochenen GegenstĂ€nden fand ich die Jahrzahl 1480 und bestimmt gehört unser GelĂ€nder dieser Zeit an ; und diess wĂ€r also die Zeit des kunstsinnigen Abtes Johannes vou Diedesheim, unter welchem dieses Kloster viele Verschönerungen erhielt; leider drĂ€ngte sirh bei den vielen Erneuerungen der Zopfstyl ein, und manches Schöne wurde entfernt oder zerstört. Die Lage dieses Klosters ist Ă€usserst romantisch, und spricht Phantasie und GefĂŒhl auf das lebhafteste an, wenn mau vom Dorfe Brohl aus rivage, ou se trouvait le burg des ancieus comtes - palatins, lequels, par ce couvent, so nommaient Domini de Lacu ou Seigneurs de Lag. Ce paysagĂš, quoique privĂ© du burg, brĂ»lĂ© par les Français, en 1689, ne laisse point d’exercer sur le contemplateur un charme indicible. Fig. c. c. La mĂȘme dĂ©coration, en Ă©chelle grossie. Fig. d. Balustrade intĂ©ressante, de quelque autel, de l’église de la St. Croix Ă  Cobourg, dessinĂ©e par mon ami et compatriote, l'architecte Guillaume DĂŒrich, lors que nous Ă©tions occupĂ©s l'un et l’autre Ă  l’élĂ©vation du chĂąteau de Cobourg. Durich trouva cette balustrate dans le grenier de l’église, ou 22 ans plus tard notre conducteur de bĂątisses du vieux .chĂąteau, l’architecte Charles Goergel, trouva un plus grand trĂ©sor de sculptures de la dite Ă©glise, lesquelles en eurent Ă©tĂ© retirĂ©es pendant la rĂ©formation en 1543. Elle se trouvent maintenant dans le vieux chĂąteau reconstruit de Cobourg. Planche IV. Table intĂ©ressante par nous dessinĂ©e du milieu du 16e siĂšcle. C’était le 3. Septembre 1814, que, par un temps de plus splendides, venant de Stoutgart, nous cheminions sur nos pieds vers Hohenstaufen, village avec l’église paroissiale, ou, par autorisation de la commune, le curĂ©, M. J. F. AmmermĂŒller nous avait mandĂ©, pour nous charger de la restauration de l’image de l’empereur FrĂ©dĂ©ric Barberousse, peinte sur une porte d’église murĂ©e donnant vue vers les montagues. L’inscription dit que l’empereur, descendant de son chĂąteau, passait souvent par cette porte dans l’église*. Nous nous chargeĂąmĂ©s d’autant plus volontiers de cette commission qu’elle nous * Voir Le Hohenstaufen par AmmermĂŒller. DeuxiĂšme Ă©dition. die Wanderung tu Fuss nach Kloster Laach macht, wird man angenehm ĂŒberrascht, wenn man von der Anhöhe heruntersteigt und vor sich die stattliche sechsthĂŒrmige byzantinische Klosterkirche erblickt und den unheimlich malerischen See, in dessen NĂ€he die Burg der alten Pfalzgrafen war, die sich von diesem Kloster Domines de Lacn, oder Herren von Lach oder Laache schrieben ; diese Borg wurde im Jahre 1689 von den Franzosen verbrannt, aber die unbeschreiblich schöne Landschaft mit dem Kloster am See ĂŒbt noch immer ihren Zauber auf den Beschauer aus. Fig. c. c. Grössere Ansicht der Verzierung zur Verdeutlichung. Fig. d. Interessante Gallerie, wahrscheinlich eine Al- tar-Galleric aus der heiligen Kreuzkirche zu Coburg, vorgefunden und gezeichnet von meinem Freunde und Landsmann, dem Architecten Wilhelm DĂŒrich, als wir zusammen im Jahre 1817 beim Schlossbau in Coburg beschĂ€ftigt waren; diesen Gegenstand fand DĂŒrich auf dem Dachboden der Kirche, wo 22 Jahre spater mein BaufĂŒhrer auf der Vestung Coburg Architect Carl Gurgel einen grossem Schatz von herrlichen Schnitzereien aus dieser Kirche fand, welche im Jahre 1543 bei der Reformation aus der Kirche entfernt wurden; diese befinden sich nun im FĂŒrstenbau auf der Veste Coburg. Sie sind bestimmt aus der Zeit 1401, wo die Aebtissin Sophia des Benediktiner Nonnenklosters zu Veilsdorf auf St. Michelsberg an und des Dechanten Johann von Lichtenstein zu Meder ein Ort zwei Stunden von Coburg, welche die heilige Kreuzkirche der Stadt ĂŒberliessen. Fig. d. d. Grössere Ansicht der Verzierung Platte IV Ein merkwĂŒrdiger interessanter Tisch aus der Mitte des 16. Jahrhunderts, \'on mir gezeichnet. Es war am 3. September 1814, als ich beim herrlichsten Wetter eine Fuss- reise von Stuttgart aus nach dem Pfarrdorfe Hohenstaufen machte, wohin mich der damalige Pfarrer J. F. Ammer- muller im Auftrag seiner Gemeinde berufen hatte, um das ruinöse und Ă€usserst schlecht gemalte vom Pfarrer, Magister Walz im Jahre 1723 angeordnete Bildniss des Kaisers ! Friedrich Barbarossa an einer zugemauerten kleinen Kir- chenthĂŒre, welche nach dem Berge zuschaute, wieder neu ! herzustellen. Die Inschrift dieses GemĂ€ldes sagte, „dass Kaiser Friedrich oft durch diese ThĂŒre von seinem oben liegenden Schlosse in die Kirche gegangen sei“*. Dieser * Siehe AmmermĂŒller’ Hohenstaufen. 2. Aufl. 1814. Ï U 24 Ăą tĂź paraissait Tournier le moyen de rectifier quelque grave anachronisme, conseruant le costume, attendu que l’ancien peintre avait prĂȘtĂ©, Ă  l'empereur celui du 16e siĂšcle. De la grands dĂ©bats avec les tĂ©naces paysans, qui n’entendirent point que nous y apportassions quelque changement que ce fĂ»t, si bien que, le curĂ©, se rangeant aussi de leur cĂŽtĂ©, force nous fut de rhabiller Barberousse du mĂȘme costume qu’avait bien voulu lui prĂȘter le bon peintre, notre prĂ©dĂ©cesseur. Quelque trente ans s’étant Ă©coulĂ©s depuis ce temps il s’est vĂ©rifiĂ© une chose que nous prĂ©disions car la nouvelle image se trouve dĂ©jĂ  aussi dĂ©labrĂ©e que l’était ancienne du temps de notre visite. La paroi Ă©tant humide et l’eau y dĂ©gouttant par moments, il est impossible qu’au cun ouvrage s'y puisse conserver. Durant les trois semaines de notre travail nous demeurions dans la maison hospitaliĂšre du curĂ©. De notre fenĂȘtre, nous pouvions jouir, toute Ă  notre aise, du bel aspect du couvent de Lorch - Hohenstaufen. Notre chambre Ă  coucher Ă©tait un vĂ©ritable magasin de vieux meubles, lĂ  il y avait entre autre deux gros bois de lit Ă  baldaquins, du 16e siĂšcle, que nos Ancies appelaient Ă©tables de lit. Nous avons par devers nous des strophes germaniques avec le passage que voici „Ze einem bettstall binden si se Hiez ; „in der kementen nieman si bi ir liez.“ Dans cette chambre Ă  coucher se trouvait la table de la prĂ©sente planche, qui nous intĂ©ressait de prĂ©fĂ©renze, elle Ă©tait de solide bois de chĂȘne, presque noir, de vĂ©tustĂ©, mais ornĂ©e de trĂšs belles sculptures avec les armoiries de la famille des Woellwarth ; ces armoiries surtout attirĂšrent notre attention. C’est un croissant de guĂšules passant sur argent, le mĂȘme blasounement se revoit sur le hĂ©aume sur un coussin cramoisi Ă  franges et houpettes d'or. M. le curĂ© ne fut pas peu Ă©tonnĂ© de ce que cette table, dont personne n’avait en souci, nous occupait tant mais rendu attentif aux armoires, il en conçut une meilleure idĂ©e. Il nous dit que cette antiquitĂ© lui venait de sou prĂ©dĂ©cesseur, lequel, ne sachant comment, faire autrement, l’avait laissĂ©e, lĂ . Le curĂ© y mettait ses livres et ses dossiers. En 1827 nous montrĂąmes notre copie Ă  notre ami, feu M. le lieutenant-gĂ©nĂ©ral de Woellwarth, qui vint nous visiter Ă  Nuremberg. Son avis Ă©tait que, des chĂąteaux de Lauterburg , Essiugen ou Laubach cette table avait pĂ©rĂ©grinĂ© Ă  Hohenstaufen. Finalement nous - Auftrag war mir um so angenehmer, als ich dadurch Gelegenheit bekam den Kaiser im KostĂŒm seiner Zeit abzubilden, aber nun bekam ich einen Kampf mit der Gewissenhaftigkeit des Pfarrers und der Unwissenheit seiner Gemeinde zu bestehen, die das GemĂ€lde durchaus genau so hergestellt wissen wollten, als es ursprĂŒnglich gewesen war, und so musste ich denn — gegen mein besseres Wissen — im CostĂŒm des 16. Jahrhunderts herstelleu, aber, wie ich vorhersagte, so ist auch mein Bild im Lauf von einigen dreissig Jahren eben so schadhaft geworden, als ich das erste angetroffen habe, die immer feuchte Wand, an der das Wasser manchmal herablĂ€uft, zerstört fort und fort Arbeiten der Art. Ich blieb wĂ€hrend der Arbeit an diesem Bilde drei Wochau in dem gastlichen Hause des Herrn Pfarrers, und konnte von meinem Fenster aus die herrliche Aussicht nach dem Hohenstaufer-Kloster Lorch in grösster Bequemlichkeit gemessen; mein Schlafzimmer war eine wahre Rumpelkammer alter Möbeln; unter andern standen hier zwei kolossale Bettstellen nebeneinander, beide aus dem 16. Jahrhundert, von unsern VorĂ€ltern Bettstall genannt, ich habe ein altdeutsches Gedicht von mir, wo solche Bettstellen, wie folgt, Vorkommen „Ze einem bettstall binden si se liiez; „in der kementen nieman si bi ir liez.“ In diesem Schlafzimmer befand sich auch unser Tisch, der mich besonders anzog; er war von festem Eichenholz vom Alter fast ganz geschwĂ€rzt, aber mit reinem schönen Schnitzwerk verziert, worunter mir besonders das mir lĂ€ngst bekannte Wappen der Familie von Wöllwarth auf- fiel ; es ist ein zinnoberrother Halbmond im silbernen Felde, was sich auf dem Helm, der auf einem rothen goldbordir- ten und bequasteten Kissen ruht, wiederholt, und zwar in der Art, dass auf dem Helm der gehörnte Mond aufrecht abgebildet ist. Der Herr Pfarrer war nicht wenig erstaunt, dass ich dem Tisch, den bisher Niemand beachtet hatte, so viel Aufmerksamkeit schenkte, bis er endlich auch das Wappen erkannte, und mir erzĂ€hlte, dieser Tisch stamme von seinen Amts-Vorfahren her, welche dies altmodische Möbel keiner Beachtung werth hielten, und so blieb denn dieser Ti6ch als altes Hausmöbel stets im Pfarrhause stehen, und trug zu meiner Zeit die BĂŒcher und Akten seines Besitzers. Im Jahre 1827 liess ich die Abbildung dieses Tisches meinem nun verewigten Freunde, dem Herrn Generallieutenant August Friedrich Freiherrn von Wöllwarth, der mich $ 25 Ăą ivj ! I ! i tombĂąmes d’accord qu’elle avait du appartenir au chevalier Hans Conrad de Woellwarlh, qui Ă©tait le dernier de ceux de sa race, dĂ©posĂ© dans la chapelle du couvent de Lorch. A dĂ©faut de table gĂ©nĂ©alogique nous ne sommes pas Ă  mĂȘme de dĂ©finir le blasonnement de plusieurs armoiries femelles et armoiries d’agnation qui se trouvent de mĂȘme sculptĂ©es dans la table. Les chartes de la famille aprĂšs leur translation vers 1 Schorndorf, du temps de la guerre des 30 ans, auraient Ă©tĂ© consumĂ©es par les flammes, lors de la conflagration de cette ; ville, en 1634, comme croit M. de Woellwarlh. Sur la cheville transversale qui serre les jambes en croix de la table ; il y a des inscriptions trĂšs intĂ©ressantes. D’un cĂŽtĂ© on voit . „MalgrĂ© le nombre de ce qui m’envient „Les volontĂ©s de Dieu s’accomplissent.“ Et du cĂŽtĂ© opposĂ© „Alton, bon courage, „Osons avec Dieu.“ I Les dĂ©corations sont un vrai chef-d’oeuvre sculptĂ©es avec grande entente, les deux grandes armoiries surtout ; ainsi que les lions et les mascarons. Le dessus est uni, 1 sans aucune distinction, il paraĂźt appartenir Ă  un temps plus moderne. M. le curĂ© nous dit que l’ancien dessus avait Ă©tĂ© Ă  marqueterie plus belle encore que celle des tiroirs, qu’on j peut tirer Ă  soi des deux cĂŽtĂ©s. ] La famille nobilaire des WĂŽllwarth anciennement Well- ; warth, Woellwarth Ă©tait une des premiĂšres et plus anciennes maisons nobles de la Suabe, oĂč elle avait de vastes possessions, le droit de monnoyage, celui d’assister Ă  tous les tournois, elle occupait les premiĂšres charges d’église, de robe et d’épĂ©e, affectait des fonds aux Ă©glises et couvents, j instituait des jours de commĂ©moration pieuse et fleurit en- j core de nos jours. Quant aux dix monuments sĂ©pulcraux de Lorch, nous en avons introduit quelques-uns dans notre i traitĂ© sur les costumes, insĂ©rĂ© dans „Art Journal“ de Londres. i Planche V. Fig. a. Armoirie intĂ©ressante et de belle conservation, dans la maisoo S. Nr. 807, appartenante Ă  Me de Schaden Ă  Nuremberg. Cette piĂšce, d’un goĂ»t simple mais exquis, date in NĂŒrnberg besuchte, sehen, und dieser war der Meinung, der Tisch mĂŒsse von dem Wöllwarth’schen Schloss Lauterburg, Essingen, oder Lauhach nach Hohenstaufen gekommen sein; endlich kamen wir darin ĂŒberein, dass dieser alte Tisch dem am 7. April 1567 verstorbenen Kitter Hans Conrad von WĂŽllwarth gehört haben musse, als dem Letzten, welcher noch in der WĂŽllwarth- Capelle der Hoh- henstaufer Klosterkirche in Lorch beigesetzt wurde, aus Mangel eines Geschlechtsbuches bin ich nicht im Staude, die Abbildungen mehrerer Frauen und Agnaten - Wappen, welche sich an mehreren Stellen des Tisches befinden, zu benennen; wie ich vom Herrn General erfahren habe, soll das Familien-Archiv im dreissigjĂ€hrigen Kriege nach Schorndorf gebracht und im Jahre 1634 bei EinĂ€scherung dieser Stadt verbrannt sein. Interessant sind die Inschriften an der Zarge und an dem Querholz, welches die beiden unteren Fusse des Tisches zusammenhĂ€lt, und statt mit dem ĂŒblichen Keil durch eine versenkte Schraube befestigt ist, die erst durch Hinwegnahme des Wappenschildes sichtbar wird; man liest auf der einen Seite der Zarge die Worte Spes mea Christus, auf dem andern Omnia a Deo. An dem Querholz „Ob ich schon hab’ Neider viel, „So geschieht doch, was Gott haben will;“ i auf der andern Seite i y I „Frisch und unverzagt „Zu ! mit Gott gewagt.“ Die Verzierungen sind wahre Kunstwerke, geistreich gezeichnet und geschnitzt, besonders die beiden grossen Wappen, die Löwen und Larven an den beiden FĂŒssen. Die Tischplatte ist glatt und ohne Auszeichnung, sie scheint von neuerer Arbeit zu sein ; der Herr Pfarrer sagte mir dass frĂŒher eine sehr schöne Tischplatte darauf gewesen sei, noch schöner eingelegt als die Schublade, die man auf beiden Seiden herausziehen kann. Die edle freiherrliche Familie von WĂŽllwarth — vormals Wellewarth, Woellwarth — gehörte zu den Ă€ltesten und angesehensten tumierfĂ€higeu Ritter-Geschlechtern in Schwaben und hatte bedeutende Besitzungen daselbst; sic hatten MĂŒnzgerechtigkeit, und bekleideten oft die höchsten Stellen in geistlichen, militĂ€rischen und Staats-Aemtern. Sie waren grosse WohlthĂ€ter der Kirchen und Klöster, und stifteten ĂŒberall ihres Namens GedĂŒchtniss ; die Familie hat sich bis heute noch erhalten ; mehrere Abbildungen der zehn Grabdenkmale in Lorch habe ich in meinem Costumwerk im Londoner Art Journal vorgefĂŒhrt. Platte V. Fig. a. Interessanter, noch ziemlich gut erhaltener w -, Wandschrank aus dem Hause S. Nr. 807 der Frau von Schaden zu NĂŒrnberg, mitgetheilt und gezeichnet von mei- - - 26 1 e de 1480, elle Ă©tait dorĂ©e et peinte en couleurs, les battans I ne s'ouvrent pas de toute la dimension du panneau. Le des- i sin eu fut levĂ© par M. J. X. Ziegler, notre ancien Ă©lĂšve. Ce dernier, cherchant Ă  connaĂźtre les couleurs de la peinture trouva que tous les filets Ă©taient dorĂ©s, les dĂ©corations de bleu, le fond de rouge, les fiches et l'Ă©cusson dorĂ©s. Actuellement elle se trouve peinte en simple blanc. Fig b. Ornement tirĂ© de l'ancien couvent des BĂ©nĂ©dictins de Moenchroth, dans le comtĂ© d’Oettingen De ce couvent, anciennement si renommĂ©, il n'y a guĂšre plus Ă  voir quoi que ce soit, car il a partagĂ© le sort de tant d'autres couvents, c'est Ă  dire celui du pillage et de l'incinĂ©ration en 1525 du temps de la dĂ©sastieus guerre des paysans. A peine réédiliĂ© par le noble abbĂ© Bottinger, il fut dĂ©crĂ©tĂ© et sup- j primĂ© en 1558, par suite de la rĂ©formation. Les premiers l moines Ă©taient de l’institut du cĂ©lĂšbre abbĂ© Guillaume de Hirschau, dans la FoiĂȘt-noire Ils y furent mandĂ©s par le I comle Hei man de Leiningen. Le deuxiĂšme fondateur en 11 09 j Ă©tait un comte Bruno de Brakenfeld ou Brakfeld, dĂšs 1250. Le couvent avait pour patrons les comtes d'Oetlingen. Ce fut l'empereur Conrad IV qui dĂ©fĂ©ra le patronage au comte Louis. Il est a plaindre que ce couvent, oĂč il y avait encore du beau Ă  voir, ait passĂ© en possession privĂ©e. Le dernier propriĂ©taire, la famille Schnell, le vendit en 1825 au prince Alois I d'Oetlingen pour la somme de 126,100 florins. $ Fig. c. Ornement sculptĂ© sur bois, fragment d'un stalle d’église de l'ancien couvent des BĂ©nĂ©dictins Irrsau Irrsen, Irsingen, dessinĂ© en 1830. Ce couvent est si modernisĂ© qu’il n’y a que l’oeil exercĂ© du connaisseur qui dĂ©couvre encore quelques traces du moyen Ăąge. Il faut qu’il ait Ă©tĂ© trĂšs intĂ©ressant aussi sous le rapport de son site, il est situĂ© dans la Suabe bavaroise Ă  quatre lieues de Kaufbeu- reu. FondĂ© en 1182 par le magrave hĂ©rĂ©ditaire des ancien ducs de BaviĂšre, Henri de Bamsherg et par ses deux fils Godefroi et Berchtold, il fut sĂ©cularisĂ© et supprimĂ©, du temps de la sĂ©cularisation gĂ©nĂ©rale des couvents. Fig d Ornement sculptĂ© sur bois de l’ancien abbaye des CĂźteaux Ă  Tennebach dans le Brisgaw Bade, trouve par hasard dans une .chapelle, dĂ©molie depuis. Ce couvent, fondĂ© en 1158 par l’abbĂ© Hesso de Frianis et par Cuno de Horn- win, sur l'avis du duc Berthold IV de Zaehringen, a partagĂ© le sort de tant de couvents. Aujourd’hui il n’y a presque rien plus Ă  voir de son ancienne magnificence, Ă  moin qu’on u’atlle Ă  la recherche des pierres sĂ©pulcrales. Un des habitants de ce couvent Ă©tait aussi le comte Berthold d’Urach; abbĂ©, dĂ©cĂ©dĂ© en 1226, dont on pouvait voir long temps la pierre sĂ©pulcrale. - g nem ehemaligen SchĂŒler, nun Lehrer an der Baugewerk- schule dahier, F. X. Ziegler. ^ Dieser einfache, aber geschmackvolle Wandschrank gehört dem Jahre 1480 an; er war ganz vergoldet und bemalt, daher die SchrankthĂŒrchen kleiner als der Rahmen sind. Ziegler hat die Farben des Rahmens untersucht, und fand alle Stabe vergoldet, die Verzierung blau, und die Vertiefungen roth, seihst die BĂ€nder und das Schlossschild sind vergoldet. Jetzt ist er ganz weiss ĂŒberstrichen. Fig. b. Ornament aus dem ehemaligen Benediktiner- Kloster Mönchsroth in der Grafschaft Oettingen ; von diesem ehemals so berĂŒhmten Kloster ist wenig mehr zu sehen; denn es hatte das Schicksal der meisten andern Klöster in dem heillosen Bauernkrieg 1525 geplĂŒndert und verbrannt zu werden, und obgleich von dem edlen Abt Böttinger wieder hergestellt, wurde dieses Kloster dennoch in Folge der Reformation 1558 sequestrirt und aufgehoben; die ersten Mönche kamen aus des berĂŒhmten Abtes Wilhelm von Hirschau Institut im Schwarzwald; der Stifter, Graf Herrmann von Leiningen, lies* sie kommen. Der zweite Stifter im Jahre 1109 war ein Graf Bruno von Brakenfeld oder Brakfeld Die Schirmherren waren von 1250 au die Grafen von Oettingen. Graf Ludwig erhielt die Schutzgerechtigkeit ĂŒber dieses Kloster vom Kaiser Conrad IV. Leider kam dieses Kloster, in dem noch viel schönes zu sehen war, in PrivathĂ€nde. Die Familie Schnell, welche das Kloster zuletzt besass, verkaufte dasselbe um die Summe von 126,000 fl. an den FĂŒrsten Alois I. von Oettingen im Jahre 1825 Dieses Ornament war von Holz, wahrscheinlich war es ein Fries in einem Zimmer des Abtes; es ist im Styl des 16. Jahrhunderts. Fig. c. Ornament von Holz, es gehörte einem Betstande an und ist aus dem 16. Jahrhundert, gezeichnet im Jahre 1830, in dem ehemaligen Benediktiner-Kloster Irrsee Yr- sen, Irsingen; auch dieses Kloster ist fast ganz moderni- sirt, und nur ein geĂŒbtes Auge findet hie und da Spuren aus dem Mittelalter; dasselbe muss seiner Lage aach sehr interessant gewesen sein ; es liegt im bayerischen Schwaben, vier Stunden von Kaufbeuern, und wurde von den Erbmarkgrafen der alten Herzoge von Schwaben, Heinrich vom Ramsperg und seinen Söhnen Gottfried und Berchtold im Jahre 1182 gestiftet, und in jĂŒngster Zeit hei der allgemeinen Kloster-SĂ€kularisirung aufgehoben. Fig. d. Holzornament, gefunden in der ehemaligen Zisterzienser-Abtei Teunenbach im Breisgau Baden; auch dieses Kloster hatte das Schicksal des vorerwĂ€hnten, und es ist wenig mehr von mittelalterlicher Herrlichkeit zu schauen, wenn man nicht gerade nach Grabsteinen forscht. Ich fand es im Jahre 1815 zufĂ€llig in einer, nun abgerissenen Kapelle ; das, sonst so interessante, Kloster wurde 1158 vom Abt Hesso von Frianisberg und Kuno von Horn- 27 M il Fig. e. Console de voĂ»te de l’ancienne Ă©glise d'Owen sur le Lauter, au pied du cĂ©lĂšbre mont Teck, oĂč il y avait le magnifique chĂąteau des ducs de Teck. Dans Oweu Ă©tait leur rĂ©sidence, dans l'Ă©glise d'Owen leur sĂ©pulture. On y voit encore beaucoup de monuments sĂ©pulcraux delĂ  famille des anciens ducs de Teck. En 1385 le duc FrĂ©dĂ©ric vendit au comte Eberhard de Wurtemberg la ville d’Owen et quelques villages. La plupart des monuments historiques de cette Ă©glise, vĂ©nĂ©rable d’antiquitĂ©, ont pĂ©ri dans la guerre des paysans et lors de la rĂ©formation. A notre derniĂšre ] visite, en 1811, cette Ă©glise, comme presque toutes celles du Wurtemberg, faisait l’effet d’un magasin de vieux meubles d’autres fatras. D’épaisses couches de badigeonnage Ă  la chaux cachaient les nervures de voĂ»tes et des colonnes. ; Notre console ne tenait dĂ©jĂ  plus Ă  sa place Pour aborder les magnifiques monuments sĂ©pulcraux, nous eĂ»mes de la peine Ă  nous faire jour au travers de l’amas confus de vieux j stalles et d’autres ustensiles. I Fig f. Console. Fig. g Moulure de l’ancienne Ă©glise d’Oeffingen, Ă©glise rĂ©staurĂ©e Ă  neuf maintenant. C’est un lieu catholique, Ă  deux lieues de Stoutgart, ayant appartenu anciennement au chapitre d’Augsbourg. Quoique l’église soit de peu d'apparence et malgrĂ© les mutilations au 16e et 17e siĂšcle elle ne laisse point de faire une bonne impression. On y trouva encore de traces de dĂ©corations distinguĂ©es, notamment la console de la figure f, que nous rencontrĂąmes dans le grenier. Elle est d’un grand fini de sculpture hauteur six pouces. Oeffingen Ă©tait le berceau de notre grand-pĂšre, ChrĂ©tien Keim, architecte de cour, auprĂšs du duc de Wurtemberg. Notre arriĂšre grand-pĂšre, maĂźtre-charpentier de son Ă©tat» habitait de mĂȘme ce lieu. Oeffingen possĂ©dait les meilleurs charpentiers, travaillant presque tous pour la cour de Stoutgart, trĂšs entendus dans l’ornementique, qu’ils aimaient Ă  mĂ©nager dans leurs ouvrages mĂȘme de charpenterie. Le plus instruit et le plus distinguĂ© de ces derniers Ă©tait Joseph Frischmann, beau-frĂšre de ChrĂ©tien Keim. L’église actuelle d’Oeffingen est la plus ignoble Ă©choppe qu’on ait jamais honnorĂ©e du beau uom d’église catholique. - - - wiu auf Angeben des Herzogs Berthold IV. von ZĂ€hringen gestiftet, in diesem Kloster war auch ein Graf Berthold von Urach Aht, der im Jahre 1226 starb, und dessen Grabstein lange zu sehen war. Fig e. Gewölb-Console aus der alten Kirche in Owen an der Lauter im Wurtembergischen Amte Kirchheim, am Fusse des beruhmtcu Teckerberges, auf dem ehemals die herrliche Burg der Herzoge von Teck stand. Dieses Oweu war ihre Kesidenzstadt, und in der Kirche- i Ă€ war der Herzoge BegrĂ€bniss ; man sieht noch viele Grabmale von der Familie der alten Herzoge von Teck; der Herzog Friedrich verkaufte die Stadt Owen 1385 mit andern Dörfern an deu Grafen Eberhard von Wurtemberg. Im Bauernkriege und bei der Deformation sind die meisten geschichtlichen Denkmale dieser altehrwurdigen Kirche zu Grunde gegangen; bei meiner letzten Anwesenheit 1811 fand ich das Innere dieser, wie fast aller Kirchen Alt- WĂŒrtemberg, gleich einer Rumpelkammer voll Schmutz und Unrath, nur hie und da hundertmal ĂŒberttincht, und diese Gewölbconsolen nicht einmal an ihrem Platz ; ich konnte vor all dem GerĂŒmpel von BetbĂ€nken etc. nur mit MĂŒhe zu den herrlichen GrabmĂ€lern kommen. Fig. f. g. Console und Ornament aus der alten, jetzt neu hergestellten Pfarrkirche zu Oeffingen, ein katholischer Ort, zwei Stunden von Stuttgart, ehemals dem Dom-Capitel zu Augsburg gehörig. Dieser hatte zwar eine unansehnliche Kirche, im 16. und 17. Jahrhundert ganz geschmacklos umgestaltet, sie machte aber mit den vielen herrlichen LiiideubĂ€umen an dem Aufgang zur Kirche einen malerischen Effekt; man fand hier auch noch viele Spuren besserer Verzierungen, namentlich die Console f. Das Ornament fand ich auf dem Boden an einer Betbank ; es war sehr fein geschnitten, und seine Hohe betrug kaum 6 Zoll. Oeffingen war der Geburtsort meines Grossvaters, des herzogl. wĂŒrtembergischen Hof-Architekten und Premier- Maschinisten Christian Keim, wo dessen Vater Zimmermeister war. Oeffingen hatte die besten Zimmerleute, welche fast alle fur den Hof zu Stuttgart arbeiteten ; sie waren in der Ornamentik sehr erfahren, und brachten sie hĂ€ufig an ihren Zimmerarbeiten an. Der geschickteste und ausgezeichnetste war der Schwager meines Grossvaters Joseph Frischmann von Oeffingen. Die jetzige neue Pfarrkirche ist das unwĂŒrdigste Denkmal einer katholischen Kirche. Planche VI et VII. Fragment d’un monument sacrĂ© sculptĂ© par Adam Kraft. Nuremberg, sa patrie, cette ville si cĂ©lĂšbre, ne laisse pas d’ĂȘtre toujours riche en ouvrages, sortis de l’atelier de ce cĂ©lĂšbre maĂźtre. D’abord, quant Ă  la reproduction il n’y a pas encore la moitiĂ© de ces ouvrages qui soient publiĂ©s par la gravure, puis, quant Ă  la dĂ©couverte de ceux cachĂ©s encore derriĂšre les masures, on continue d’en retirer de nouveaux. Du nombre U I Platte VI. u. VII Fragments eines Kirchendenkmals von dem berĂŒhmten Meister Adam Kraft. An Denkmalen von diesem berĂŒhmten Kleister ist NĂŒrnberg ziemlich reich ; nicht die HĂ€lfte davon sind durch den Stich bekannt, und immer noch werden neue von ihm in dem welthistorischen NĂŒrnberg, wo er gelebt hat, entdeckt, wie z. B. der Oelberg an der Klara-Klosterkirche, welcher von ausgezeichneter Composition, aber leider sehr beschĂ€digt ist. Dem fieissigen Murr - - iS I i 28 ff de ces derniers est le Mont-des-Olives. en dehors de l’église K du couvent des Clarisses, composition distinguĂ©e, fort endom- K magĂ©e au reste. Il fut dĂ©couvert dans une Ă©choppe, colĂ©e I contre le massif de l’église dĂ©s l’époque de la rĂ©formation et qui servait de bĂ»cher II faut bien que laborieux antiquaire Murr n’ait pas en connaissance de ce Mont-des-Olives, puisqu'il ne le cite pas dans ses „MĂ©moires sur les CuriositĂ©s de Nuremberg.“ En revanche Murr y a introduit un monument sĂ©pulcral du couvent des Augustins, dont il dit „Une des plus belles piĂšces d'art du cloĂźtre c’est ,,1’ex-voto de la famille des Peringersdoerfer, il reprĂ©sente la Ste. ViĂšrge au milieu de deux anges. „A la base il y a plusieurs personnages saints et „autres, le tout supĂ©rieurement sculptĂ© sur piĂšrre „par Adam Kraft. GrĂąces aux soins exemplaires „de M. de Winkler, il est a prĂ©sent Ă  l’abri de toute „dĂ©gradation.“ Ce monument superbe, se distinguant surtout par la richesse de son ornementique architecturale, sera .reproduit dans l'Oruementique. Pour en faire un commencement nous donnons ces dĂ©tails. L’ensemble formera la fin du 4e volume. Nous ferons lever les dessins, plans et profils par notre ancien Ă©lĂšve, M. F X. Ziegler, maĂźtre de dessin Ă  l’école i des MĂ©tiers et d’Architeclure de Nuremberg, dessinateur entendu, Ă©bĂ©niste, sculpteur et connaisseur du style germanique. La figure de la planche VI. reprĂ©sente le socle du cadre, soit du portail dont Adam Kraft a entourĂ© les saints personnages. Cet intĂ©ressent socle de colonne est posĂ© de biais. On y voit les proportions du style germanique libre, eu vogue aux 15e et 16e siĂšcles, les enlacements des tĂ©trago- nes et des autres membres, se liant, disparaissant et reparaissant trĂšs artistement et laissant un trĂšs bel effet, tel qu’il est clairement dĂ©montrĂ© par le coupe. La confection de ces piĂšces Ă©tait une sorte d’ardifice soit chef d’oeuvre, trĂšs estimĂ© chez les anciens tailleurs de pierre et sculpteurs sur bois. Le profil a-a corrĂ©spond Ă  la coupe a, le profil b-b Ă  la coupe b. etc. La planche VII. fait voir le mĂȘme socle de colonne, vue de front, ainsi que les coupes corrĂ©spondantes Ce superbe monument est transfĂ©rĂ© maintenant dans l'Ă©glise catholique de Notre-Dame, pour ĂȘtre Ă  l'abri de toute profanation, le cloitre des Augustins servant d’entrepĂŽt et se trouvant en outre dans une Ă©tat menaçant ruine. muss dieser Oelberg nicht bekannt gewesen sein, weil er dessen in seinen DenkwĂŒrdigkeiten NĂŒrnbergs nicht erwĂ€hnt, seit der Reformation war eine hölzerne Schupfe darĂŒber gebaut, die zugleich als llolzlage diente. Dagegen fĂŒhrt Murr ein Grabmonument im Kreuzgang des Augustinerklosters in folgenden Worten auf „Eines der schönsten Kunstwerke im Kreuzgange ist „das GedĂ€chtniss der Feringersdörfer. Es stellt die „heilige Jungfrau zwischen zwei Engeln vor. Unten „sind viele Heilige und andere Personen, von Adam „Kraft, herrlich in Stein gehauen, und durch die „uachahmungswerthe Sorgfalt des jetzigen Herrn „Hauptpfiegers von Winkler, vor aller BeschĂ€digung „gesichert.“ Dieses herrliche Monument zeichnet sich vorzĂŒglich durch seine reiche Ornamental - Architektur aus, und soll deshalb in meiner Ornamentik vorgefĂŒhrt werden ; ich mache daher mit den Details den Anfang, und die Zusammenstellung des ganzen Monuments wird den Schluss des 4. Bandes bilden. Gezeichnet ist dasselbe von meinem ehemaligen SchĂŒler Franz Xaver Ziegler, Zeichnenlehrer an hiesiger k. Kreisgewerbschule, ein tĂŒchtiger Zeichner, Kunst- schreiner, Schnitzer und Kenner des altdeutschen Styls, der den architektonischen Theil nach genauen Maassen sammt Schablonen auf das pĂŒnktlichste aufnehmen wird. Es stellt diess ein Pfeilerfragment des Rahmens oder sogenannten Portals des Heiligenbildes vor, man sieht hier deutlich die geometrische Auffassung des deutschen Styles, im Geschmack des 15 — 16. Jahrhunderts. Dieses interessante Pfeiler- Postament hat hier die Uebereck gestellte Ansicht. Die Verschlingurg der geometrischen Vielecken und anderer Glieder, welche sich ausserst kĂŒnstlich in einander verbinden, sich durch- und hineinschieben und wieder zum Vorschein kommen und im Aufriss ein sehr dekoratives Ganzes bilden, .war ein beliebtes Kunst- und MeisterstĂŒck der alten Steinmetzen und Holzschnitzer. Man sieht hier Fig a. den Grundriss oder Schablonen von dem Theil a a. Fig. b. den Grundriss von dem Theil b. b. und so fort bis c- cc.— d—dd. In Platte VII ist dasselbe in der Frontansicht, wo auch die Grundrisse gestellt sind. Dieses herrliche Monument steht nun iu der katholischen Kirche zu unserer lieben Frauen, um solches vor Profauierung zu schĂŒtzen, da der Augustiner-Kreuzgang als Magazin benĂŒtzt wird, und auch sonst im ausserst ruinösen Zustand sich befindet, aber auch dort steht es leider zu sehr am Boden, und kann mehr mit den HĂ€nden betastet, als gesehen werden. Ich habe schon öfters darauf angetragen, es auf einen 5 Fuss hohen Sockel zu stellen. i i Flanche VIII. Fig. e. Colonne. Fig. a — b. La mĂȘme colonne brisĂ©e, mais en Ă©chelle plus grande, b—b, et c—c. les Coupes. Fig. d. Couronnement d’une armoire d’église du couvent des Augustins de Nuremberg. Ces couronnements se voient dans les formes les plus diverses, mais celle que nous rĂ©produisons est une des plus intĂ©ressantes. Fig. e. la coupe, qui, pour plus de soliditĂ©, monte presque jus’qu’à la hauteur des crĂ©neaux. Fig. f. Coupe des crĂ©neaux avec l’indication de l’entaillure, indiquĂ©e de mĂȘme par la coupe de la figure dd. Platte VIII. Fig. a. b. Fragment einer Saule sammt Postament im vergrösserten Maasstabe, b. b. der Grundriss, c. die zusammengestellte SĂ€ule in ihrer ganzen Proportion, c. c. der Grundriss. Fig. d. Krönung eines Kirchenschrankes aus dem Augustiner-Kloster. Der Schrank ist von Holz, und die Art Krönungen, wie solche von mannigfaltigster Form im Mittelalter ĂŒberall angebracht wurden, ist vorliegendes Muster eines der Interessantesten. Fig. e. ist der Durchschnitt der Wasserfalle, welche fast bis Uber die Zinnen hinaufgeht und deren Haltbarkeit zum Zweck hat. Fig. f. ist der Durchschnitt der Zinne selbst, mit Angabe des Einschnitts, welches auch der Grundriss Fig. d. d. verdeutlicht. I i C. E. Sebald’sche Bachdruckerei in NĂŒrnberg. Livraison XXII. Zwei und zwanzigstes Heft Explication des planches. ErklĂ€rung der Tlatten. Style byzantin. Byzantinischer Styl. Planche 1. Platte i. Choeur, dit le choeur des Anges, au dessus du choeur de St. Pierre, dans l’église de St. SĂ©bald, Ă  Nuremberg. DessinĂ© et gravĂ© par P. Walther. Cette chapelle haute, bien que trĂšs intĂ©ressante, et bien qu’on en puisse apercevoir la galerie depuis la nef principale de l’église, avait jusqu’à prĂ©sent Ă©chappĂ© Ă  la publication, pour la raison, sans doute, que l’amateur n'y trouve accĂšs que par une montĂ©e des plus impratiquables. Ce choeur faisait dĂ©jĂ  partie de la premiĂšre soit de l’ancienne Ă©glise, bĂątie sous Henri II., surnommĂ© le Saint, ainsi que les vieux documents et les avis des archĂ©ologues s’accordent Ă  le dire. L’église de St. SĂ©bald fut construite sur l’emplacement d’une chapelle, dĂ©diĂ©e Ă  St. Pierre, chapelle dont l’origine remonterait aux temps de St. Boniface, convertisseur des Franks, Ă  qui les anciens chroniqueurs revendiquent de mĂȘme l’acte de la consĂ©cration de l’édifice. A en juger sur les anciens membres encore conservĂ©s du style byzantin, cette Ă©glise est bĂątie sur le modĂšle de la cathĂ©drale de Bamberg, Il y a deux cryptes, l’une au dessous du choeur d'ouest et l'autre au dessous du choeur d’eĂ t, qui sont probablement dĂ©diĂ©es Ă  St. Pierre et Ă  St. SĂ©bald. La grande niche soit le chevet eucore existant du cĂŽtĂ© ouest forme demicercle Ă  cinq faces latĂ©rales, flanquĂ© des deux cĂŽtĂ©s, mais un peu eu retraite, des deux portails, dont les massifs portent les deux grands chlochers. La voussure de l'ancienne ne! est soutenue par deux Ă©tages de colonnades Ă  croisĂ©es plein- ceintre au second et croisĂ©es ogivales au premier, dont la simplesse des nervures et des ornements ainsi que le peu d’élĂ©vation rĂ©vĂšlent le style de la cathĂ©drale de Bamberg; et comme de mĂȘme les piliers principaux sont longĂ©s et profilĂ©s de colonneltes, il n’y a pas de doute que cet Ă©difice ne soit du temps de Henri le Saint, tout aussi bien que les Ă©glises de Bamberg, Naumbourg, Mersebourg et BĂąle, a la rĂ©serve toute fois des deux croisĂ©es latĂ©rales, qu’on reconnait au premier coup d’oeil appartenir Ă  uu temps postĂ©rieur. Le massif forme octogone, aux flancs et au dessus des croisĂ©es actuelles on voit encore les vestiges des anciennes. D’aprĂšs les chroniques, la tour du sud fut bĂątie sur pilotis en 1300, millĂ©sime que nous ne saurions admettre, Ă  la vue des plus beaux ornements byzantins aux massifs. Voir cahier Vil, planche II, Fig. a. et les chapitaux du choeur de St. Pierre, cahier I. planche I. Quant Ă  la tour nord, on sait que la partie superposĂ©e soit la flĂšche est de 1345. De 1361 en 1377 on bĂątit le nouveau choeur principal, Ă  l’endroit mĂȘme de l'ancien. Quelques membres de ce dernier, Ă©chappĂ©s Ă  la dĂ©molition, frappent aussitĂŽt la vue du connaisseur. Ces restes sont du temps de l'illustre empereur Conrad Trois, de la dynastie de Souabe, lequel rĂ©gna de 1138 en 1149, accordant beaucoup de grĂąces Ă  Nuremberg, ville Ă  laquelle il portait une grande aiĂŻection. Son successeur, FrĂ©dĂ©ric Barberousse, j ! j ! Der sogenannte Engelsnhor ober dem St. Peterschor in NĂŒrnberg in der ehemaligen Probsteykirche zu St. Sebaldus, gezeichnet und gestochen von Philipp Walther. Diese interessante Kapelle ist der originellste Th ei 1 bei St. Sebaldus, welcher noch nie veröffentlicht wurde, da gerade dieser nicht Jedermann zugĂ€nglich ist, obschon er vom Hauptschiff der Kirche aus gesehen werden kann. Er gehört zum Ă€ltesten Theil der Kirche, welcher unter Heinrich dem II. dem Heilgen erbaut wurde, was stylistisch und technisch erwiesen ist. Die St. Sebalduskirche wurde an die Stelle einer dem heiligen Peter geweihte Kapelle gebaut, welche viele Chroniken unglaublich alt machen, indem sie sagen sie wĂ€re bereits von dem heiligen Bonifacius, dem Bekehrer der Franhen, eingeweihet worden. So weit noch der alte byzantinische Theil sichtbar ist, ist diese Kirche nach dem Plaue des Bamberger Domes gebaut, mit zwei Krypten im westlichen und östlichen Chor, wahrscheinlich den beiden Heiligen St. Peter und St. Sebaldus gewidmet. * Diese jetzige alte Doppelchor-Nische schliesst sich funfseitig unmittelbar an die westlichen Thurme an. Im Innern aber ruht das ganze alte Hauptschiff unter den Rundbogenfenstern wieder auf fĂŒnf spitzen Scheidbogen, deren einfache Gliederung und geringe Hohe sogleich an den Styl des Bamberger Domes erinnert. HalbsĂ€ulen laufen an allen vier Seiten der Pfeiler herab, woraus hervorgeht, dass diese Kirche ursprĂŒnglich, wie Bamberg, Naumburg, Basel und Merseburg, unter Heinrich dem Heiligen erbaut sei, und der besagte westliche Chor derselben Zeit angehört. Ausgenommen davon sind die untern Fensteröffnungen, welche sich beim ersten Blicke auf das Mauerwerk als viel spĂ€ter eingebrochen zeigen. Dieses Mauerwerk ist aus dem Achteck construirt und hat auch noch mehrere wohl erhaltene alte rundgeschlosscne Fenster neben und ĂŒber den eingebrochenen, welche dem Engelchor angehören, behalten. Dass der sĂŒdliche Thurm nicht, wie Chronisten erzĂ€hlen, erst im Jahre 1300 auf Pfahle gebaut worden sein kann, geht aus dem Entstand hervor, dass daran noch die schönsten byzantinischen Verzierungen sichtbar sind, von denen ich eine Abbildung in meiner Ornamentik, Heft Vll., Platte 2., Fig. a., gegeben habe, auch Capitale im Innern des Peter-Chors, Heft I. , Platte I Ebeu so wenig kann der nördliche Thurm 1345 gebaut sein; nur sein oberer Aufsatz gehört dieser Zeit au. Von 1361 bis 1377 ward der neue grosse Chor an der Stelle des alten gebaut; auch bemerkt ein Kenner viele ZusĂ€tze an den Erweiterungen dieser alten Kirche, welche aus den Zeiten des Erlauchten Schwaben Kaisers Konrad III sind, der von 1138 bis 1149 regierte und sich um NĂŒrnberg besonders verdient machte, da ihm diese Stadt lieb und werth war, eben so blieb ’ Welche bei Erbauung des neuen Chors eingegangen sind. 30 I ayant continuĂ© les mĂȘmes bons sentiments Ă  la ville, on conçoit difficilement qu’un monument aussi imposant ait Ă©tĂ© simplement annexe d'une Ă©glise aussi chĂ©tive que celle de Poppenreuth, oĂ» il n’y apparaĂźt pas les plus faibles traces d’une Ă©glise antĂ©rieure. * Planche II. L’ascension de J. C., superbe ivoire sculptĂ©, cĂŽtĂ© plat d’un livre des Evangiles, du 10e ou lie siĂšcle, parchemin, texte latin Ă  initiales supĂ©rieuiement bien enluminĂ©es, donation de la chanoinesse de Gandersheim, princesse Caro line de Cobourg-Saalfeld h la bibliothĂšque de Cobourg. Cette superbe sculpture est encurne ornĂ©e d’une bordure, garnie de pierreries, de 1555, mais dans le genre rococo, don additionnel de l’abbesse Madelaine, comtesse de Co- lumna, nommĂ©e en 1547 et dĂ©cĂ©dĂ©e en 1577. Comme elle n’aurait guĂšre relevĂ© la piĂšce principale, on s’est abstenu de la reproduire ici. Il n’y a pas de doute que ce trĂšs ancien et trĂšs cĂ©lĂšbre monastĂšre des dames nobles de Gandersheim, si gĂ©nĂ©reusement dotĂ© par munificences impĂ©riales et royles, n’ait renfermĂ© quantitĂ© d’autres objets d’art. Nous ne pouvons nous dispenser de citer ici quelques dĂ©tails sur le couvent, tels que les lĂ©gendes et l’histoire nous les ont lĂ©guĂ©s. L’abbaye sĂ©culiĂšre des dames nobles et le chapitre sĂ©culier de Gandersheim, tous les deux dans la petite ville du mĂȘme nom, district du Hartz, distant Ă  2 lieues de Seesen et Ă  7 de Brunswick, furent fondĂ©s en 956 Ă  l’invocation de Jean-Baptiste, de St. Anastase et de St. Innocence, selon les uns par l’empereur Üthon I., selon les autres par le duc Ludolf, souverain des pays de Brunswick, sur la demande de son Ă©pouse Oda, dĂ©sirant y Ă©tablir des dames nobles, qui voulussent, dans une sainte retraite, se vouer Ă  la science et pratiquer les vertus de la vie religieuse. Les fondements furent posĂ©s sur l’emplacement mĂȘme d’une maison de plaisance du dur et de la duchesse, et du nom de leur fils Bruno le couvent fut nommĂ© Brunshausen ou Brunesterhuse. Le tout Ă  la suite d’un songe d’Odn, oĂč il lui apparut St. Jean, qui se disait content de cette sainte rĂ©solution. L’évĂȘque Alfred de Hildesheim, qu’elle s’empressa de consulter lĂ -dessus, la fortifia beaucoup dans sa sainte pensĂ©e. Elle fit le voyage de Borne, visita le pape Sergio, qui l'accueillit fort gracieusement et lui donna en prĂ©sent les saints corps des papes Anastase et Innocence. Le couvent bĂąti, Ste. Hathimonde, comme la plus ĂągĂ©es des soeurs, en fut nommĂ©e soeur supĂ©rieure et abbesse, et la maison sĂ©culiĂšre eut des chanoinesses de la plus haute noblesse. Comme dĂšs 856 le couvent ne pouvait plus contenir le nombre toujours augmentant des religieuses et comme la localitĂ© avait d’autres inconvĂ©nients, on se mit en quĂȘte d’un autre emplacement, sans troup pouvoir y rĂ©ussir, ce qui causa grande inquiĂ©tude Ă  la chanoinesse Hathimonde. Mais un jour des pĂątres, faisant paĂźtre leurs troupeaux dans les environs du couvent, il leur apparut quantitĂ© innombrable de lumiĂšres, inondant de clartĂ© tous les * Voir Ilist. diplomatica. Nuremh., p. 472, Murr, 33. $ - - kaiser Friedrich Barbarossa seinem VorgĂ€nger nicht zurĂŒck. HĂ€her ist es kaum glaubbar, dass eine solche imposante Kirche, wie die zu St. Sebaldus, ein Filial von der unscheinbaren und unbedeutenden Kirche von Poppenreuth, wo mau nicht die geringsten Spuren einer altern Kirche bemerkt, gewesen sein soll * und zwar bis 1413? — Diese herrliche Kirche war in alten Zeiten reich ausge- slattet und darĂŒber Pfarrherrn gesetzt, welche Plebani hiesseu. Platte II. Abbildung einer interessanten Elfenbeinschnitzerei, die Himmelfahrt Christi vorstellend, mit herrlicher oruementaler Einfassung aus dem 10. oder 11. Jahrhundert, mitgetheilt von Herrn Hofmaler Rothbart in Coburg. Diese kostbare Buchdecke ziert ein ausgezeichnetes auf schönem Pergament im rein lateinischen Text geschriebenes und mit gemalten Anfangsbuchstaben geziertes Evangelium, im Besitz der herzoglichen Bibliothek zu Coburg, ein Geschenk der Decbantiu von Gandersheim, Prinzessin Carolina von Co- burg-Saalfeld. Diese Reliquie alter Kunst habe ich iu dieser Abbildung ohne die Ă€ussere Einfassung, welche von Silber und vergoldet und mit guten Steinen besetzt ist, gegeben, weil diese neue Zugabe, aus dem Jahr 1555 im Renuaissançe- Styl gehalten, unser Kuustw erk nicht gehoben haben wĂŒrde. Diese neue Zugabe dieses Ă€ĂŒsserst seltenen Evange- lienbuchs w urde von der damaligen EigenthĂŒmerin, der Aebtissiu Magdalena, GrĂ€fin von Clumen oder Cölumna, welche im Jahre 1547 erwĂ€hlt und 1577 gestorben ist, gestiftet. Gewiss sehr viele interessante SchĂ€tze der Kunst muss diess Ă€lteste und berĂŒhmteste hochadelige Fraueuklo- ster Gandersheim besessen haben, welche so reich mit kaiserlicher und königlicher Munificeuz beschenkt wurde, und um davon einen Begrilf zu geben, kann ich nicht umhin, bei dieser Gelegenheit Einiges von diesem damals herrlichen, köstlichen Kloster ein kleines Bild zu entwerfen, wie es uns die Sagen und Geschichten aufbelialten haben. In dem braunschweigischen StĂ€dtchen Gandersheim, im Harz, district gelegen, wenige Stunden von Seesen, 7 Meilen von Braunschweig, war diese Frauen-Abtei und kaiserliches frei weltliche Stift gleichen Namens zu Ehren St. Johannis dem TĂ€ufer. St. Anastasii und Innocenti gestiftet. Gandersheim, auch Ganderisheim, Gandersen, lateinisch Gandersheimiuin oder Gaudesianum Coenobium, soll anno 956 Kaiser Otto I., nach andern Herzog Ludolph, Herr der braunschweigischen Lande, auf Veranlassung seiner Gemahlin Oda gestiftet haben, und zwar fur FrĂ€uleins, die in der Stille leben, und sich den Studien und geistlichen Tugenden ergeben wollten. Der Ort, wo das erste Kloster gebaut wurde, war frĂŒher eine Villa des Herzogs ; dieser und seine Frau gaben dem Ort den Namen nach ihrem lieben Sohne Bruno Brunshausen oder Brunesterhuse, veranlasst durch einen Traum der Oda, in welchem ihr St. Johannis der TĂ€ufer erschien, welcher sie zur Erbauung dieses Klosters aufmunterte. Da zog sie zugleich den Bischof Alfred von Hildesheim zu Rathe, der sie zu diesem heiligen Bau noch mehr bestĂ€rkte, worauf die frommen Stifter nach Rom zum Papst Sergio zogen, welcher sie lieb- * llistor. diplomatica Norimh. pag. 472. und Murr pag. 33. - gg Sig&i 31 - & alentours le la forĂȘt, si bien qu'ils en eurent grande peur, j ‱L Ils allĂšreut en avertir le duc, qui dans la nuit de la Tous- saint se fit conduire par eux Ă  l'endroit marquĂ© delĂ  forĂȘt. , y II lui apparut les mĂȘmes lumiĂšres, et le jour Ă©tant venu, Ă  I l'aspect du beau site, il en eut de la joie et reconnut cet endroit comme choisi par les lĂ©gions des saints Ă  la glorification de Dieu. AussitĂŽt il fit mettre la main Ă  l’oeuvre. On abbatit la forĂȘt et comme ou travaillait avec une ardeur infinie Ă  la construction, en peu de temps le nouveau cou- ; vent commentait Ă  prendre une certuine figure, quand tout- j i-coup, la carriĂšre se trouvant Ă©puisĂ©e, ou ne put poursuivre. Dans sa douleur llalhimonde invoque Dieu et tous j les saints. Une colombe lui apparaĂźt sur une pierre. Elle i y reconnaĂźt une rĂ©vĂ©lation, rassemble les soeurs et les ouv- [ riers, et tous et toutes marchent en procession, suivaut des yeux la colombe. VoilĂ  qu'elle s'abat sur le flanc d’uue montagne, y fouillant la terre avec ses pattes, et lĂ  on ; trouve une carriĂšre si riche que non seulement elle fournit j de quoi bĂątir l’église, mais aussi l'ahbaye et la collĂ©giale. ! Tout fut achevĂ© en 881 et le jour de la Toussaint eut lieu j la cĂ©rĂ©monie de la consĂ©cration par l’évĂȘque Wigbert de Hildesheim, en grande procession, venant de Brunshausen, . quantitĂ© de princes, dames nobles, chanoinesses, escortĂ©es ' par des chevaliers, les prĂȘtres, portant les corps des saints . papes, avec flambeaux, ciĂšrges et drapeaux. Il Ă©tait ab- j soiument indĂ©pendant, ne relevant que du pape et jouissait j de privilĂšges princiers. DĂ©truite des filles des maisons \ les plus illustres, empereurs, rois, princes, tous lui firent 1 ‱ les plus belles donations. Le blason est parti, portant j sable et or Ă  la couronne impĂ©riale, ornĂ© de l’aigle sable, crosse, Ă©pĂ©e, croix eu brillants, tĂȘte de mort Ă©mail Ă  la croix noire. Dans les temps catholiques 24 chanoinesses ! et 12 chanoines occupaient toujours le couvent, qui, cel- I les-lĂ  et ceux-ci dans des choeurs Ă  part tous les jours i chantaient les heures et cĂ©lĂ©braient la messe. En 1571 l'abbaye fut extradĂ©e aux LuthĂ©riens par ordre du duc .Iules de Brunswick-WoUIenbuttel, partisan zĂ©lĂ© de la nouvelle doctrine. Eu 1568 dĂ©jĂ , le 2 Novembre, il leur avait fait interdire le chant de la litanie des saints et la messe. Il voulut leur imposer le prĂ©dicateur protestant llamelmaun, j ayant charge de les instruire dans la nouvelle doctrine, ! mais il fut si mal reçu qu'il se vit forcĂ© d’y renoncer. Les importunitĂ©s et vexations du duc Ă©taient saus bornes, mais la chanoiuesse Madelaiue et tout le chapitre soutinrent l'ancienne religion et continuĂšrent le rite catholique sur le choeur haut. La chauoinesse sourtout repoussa avec indignatiou toutes les tentatives d'empiĂštement tout le temps qu'elle vivait encore. PrĂšs de mourir elle nomma coadjutrice sa soeur Marguerite, caractĂšre trĂšs Ă©nergique, et qui fut nommĂ©e chauoinesse eu 1577. Elle repoussa courageusement les envahissements de la princesse Elisabeth, fille du duc Jules, qui voulait invalider sa nomination. Avec sa mort la sĂ©rie non interrompue des 36 chanoinesses ca- , tholiques Ă©tait close. En I58D on nomma chauoinesse Anne- Erica, comtesse de Waldeck, favorable Ă  la doctrine nouvelle, mais qui malgrĂ© sou influence ne put Ă©mpĂȘcher la plupart des dames religieuses de rester adouĂ©es Ă  la foi ancienne. Le feu ayant eu 1593 rĂ©duit eu cendres tout le couvent. Anne-Erica le fit reconstruire de ses deniers, et la rĂ©formation se consomma. Par lĂ  l’abbaye perdit ses t prĂ©rogatifs de corps d'Ă©tat et ne relevait plus quedeBruns- wick-Wolfenbuttel. En 1713 on nomma chanoinesse-prin- W ciĂšre la princesse Elisabeth-Ernestine-Antoinette, fille du Jg duc Bernhard de Saxe-Meiuingen. En 1720 il ne resta - . .- -— reich aufnahm und sie mit den heiligen Leibern der PĂ€pste Anastasius und Innocentius beschenkte. Die Ă€lteste Tochter der eigentlichen Stiften», die heilige llathumode, wurde zur ersten Aebstissin dieses Bruushauser Stiftes ernannt, das Stift seihst mit regulirten Cauonissinen aus dem höchsten Adel besetzt, aber bald sah mau ein, dass das Kloster nicht den hinlĂ€nglichen Kaum ge Ă€hre, und dzss auch der Platz ungĂŒnstig lĂ€ge. So kam es, dass mau schon im Jahre 856 sich nach einem bequemem Ort umsah, was anfangs nicht nach Wunsch gehen wollte, worĂŒber die Aebtissin Hathumode in grosse Besorguiss gerieth, bis Hirten, die in der Gegend, wo jetzt Gundersheim steht, wohnten, in der Nacht vor dem Allerheiligen-Tage eine Unzahl von Lichtern sahen, welche die ganze Gegend im Walde erleuchteten. Die erstaunten Hirten begaben sich sogleich zum Herzog, welcher nicht sĂ€umte, mit ihnen in der Allerheiligen-Nacht in den beschriebenen W ald zu gehen, und wirklich alles so fand, wie es ihm die Hirten beschrieben. Er erfreute sich Uber die schöne Lage der Stelle, und erkannte, dass diess der rechte Ort sein mĂŒsse, den sich alle Heiligen zu Ehren Gottes ausersehen haben mĂŒssen; und liess sofort den W'ald ausrotten, und das neue vergrösserte Kloster funda- mentiren. Der Bau gieng gut von statten, aber bald fehlte es an Steinen und er war iu Gefahr zu stocken. Da rief Hathumode Gott und die Heiligen an, und siehe es sass auf einem Stein eine Taube, und sie erachtete dieses sogleich als eine glĂŒckliche Vorbedeutung, denn eine innere Stimme sagte ihr, der Taube zu folgen. Dies geschah und zwar mit ihrem ganzen Chor und den Arbeitsleuten, bis die Taube sich au einen beuachbarleu Berg niederliess und mit dem Schnabel in die Erde hackte. Und da wurde ein herrliches Steinlager entdeckt, welches so ergiebig war, dass sie nicht allein die Kirche, sondern auch das ganze AbteigebĂ€ude sammt den Stifts-Curien erbauen konnte Der Bau des neuen Stifts Gandersheim kam erst im Jahre 881 völlig zu Stande, io welchem Jahr dasselbe am Allerheiligen-Tage von dem Bischof Wigbert von Hildesheim mit vielen Solenuitaten eingeweihet wurde, bei welchem von einer grossen Procession mit vielen Pursten und Kittern die Chorfrauleius, welche ihr alles Stift Brunshausen feierlichst verliessen, begleitet wurden, und von den Geistlichen, welche die Leiber der heiligen Papste mit Lichtern, Kreuzen und Fahnen trugen. Dieses Kloster, sonst das bedeutendste, reichste und angesehenste iu Deutschland, war wichtig durch seine Privilegien, welche es von Papst Sergius und seinen Nachfolgern erhalten hatte. Es war durchaus unabhĂ€ngig und bloss dem Papste unterworfen. Kaiser, Könige und FĂŒrsten stifteten und beschenkten das Kloster reichlich, da es mit den Töchtern ihrer erlauchten Hauser besetzt war; auch hatte das Kloster fĂŒrstliche Hoheit, und das Wappen fĂŒhrte im Schilde Schwarz und Gold, senkrecht gelheilt, mit der kaiserlichen Krone geschmĂŒckt, mit dem schwarzen Adler als Schildhalter mit Abtstab und Schwert umhangt, mit einem Brillant-Kreuz, daran ein weiss emaillirter Tod- tenkopf, an welchem ein schwarzes Kreuz an schwarzem weissgestreiften Bande war. In katholischen Zeiten waren im Kloster immer 24 Canonissinneu und 12 Canonici, welche letztere wechselweise mit den Cauonissinen, jedoch ein jeder Theil auf einem besonderu Chor, die Iloras sangen und die Messe lasen. Im Jahr 1571 wurde dieses gefĂŒrstete Stift zur lutherischen Confession gezwungen und zwar von dem fĂŒr die neue Lehre eifrigen Herzog Julius zu Braunschweig-Wol- 32 plus que la chanoioesse et quatre soeurs. La duchesse Augustine DorothĂ©e de Bruuswick-WolfTenbuttel, en mĂŽme temps chanoisse de Quedlinbonrg, termina la sĂ©rie des chanoinesses protestantes. i i i i i - fenbullel, der am 2. November 1568 mit grosser Stregen W dem Stifte verbieten liess, die Suffragia de Sanctis zu sin- ilr gen und Messe zu lesen; und drĂ€ngte ihnen den protestan- 4fr tischen Prediger llamelmann auf, der sie in der neuen » Lehre unterrichten sollte, den sie aber entschieden zurUck- wiesen, so dass er wieder abziehen musste. Aber die Zudringlichkeit des Herzogs hatte keine GrĂ€nzen und er wendete alle Mittel an, seinen Zweck zu erreichen. Doch sowohl ’ feĂŻj Wifi liiiilili frit 1 . Heft XK. T K '.IKNAMENTIK DES MITTELALTERS TON HEIDELOEE Heft X mmm 'ÀW2 4 SRI ** s . i mu .4P-** rsĂŠss Heft XX ‱ DIE ORNAMENTIK DES MITTELALTERS VON HEIDELOFF lieft" XX 'IKJJo-t HSt U>+' kmm t 'DIE ORNAMENTIK DES MITTELALTERS VON HEIDELOEE. 1 ‱rlan/i DIE ORNAMENTIK DES MITTELALTERS VON HEIDELOFF. TTeOX. “ ‱ ... 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W ; fs'S; V DIE ORNAMENTIK DES MITTELALTERS VON HEIDELOEF. I Heft W ONA. JuSHAJT/ S. 'tWW13H Ü3K \SiLÂŁ. __ ' r .m 'TT Li .*‱* - XTjafc . fc- _ Ă€ . TV 4 . ; t.\ ^ *>- *7 ^ Ä5ÂŁ i X, JWM öter ^'!7i fftstl- f VM-iZi iL ’5}x - * v?. - -»v \ annojsu mcccĂźc "vnÄH-arv'i'f USĂ BETKyRPVRmiCH ÂŁBRN Pi 5 . K ,*\ v V ' w ’ ' j C.'yif ’.- / j / > v'. w ** ;.v t ‱ . . v v ‱ -, -‱ ‱-' , .‱‱‱ * ' ' ‱ ‱‱'‱ ..c ‱ - 4 r 1 * .‱ . V v .-..-Ăź ; ‱ , / .- y.* . -, * .»'* * ‱ â–ș. * \, . * * * ' *». -K ' ; . s .. ‱ ‱ ‱ ."V . -v Ăź. -,% ‱'‱.*. 1 . * t- ' ‱.» ‱ ,/. * % ‱ * 1 . . ‱ » » ^ 1 * * l s* Ifc^- Ă€ftU* ' .vĂą-* '\ ‱ '- ; »fi ymy’ DIE ORNAMENTIK DES MITTELALTERS TON H EIDELOEF. J Heft JW ' ‱ i f» ' ijkffiÖfc'M* MEwaw h Heft XXIV DIE ORNAMENTIK. DES VON HEIDELGEF. - Jjg-’ m i -f ses dcscSSS5S^ Vj_ - 7* f VÄSÄ ÜÉg ‱j - a& i ÂŁ.> fom â–ș I»! ItVV Mmmm Ê&M0 lĂŒĂżf mhkm tafĂąs ty&irZ! ‱h v .' '‱'. v - J- _>‱ "»if!-*’ iifpsipĂŒ DIE. ORNAMENTIK DES 'ITTELALTERS “VON HEIDELOFE Heil XXL7 rSSTi BÜTA ÊÆM .vr.» »I fhfc. .'À'fV-' 'H .U'. .- 4.! ; Ef n yii iCM,* >1 Äi; ,&w} 1 1 '.“."te, .' S’À! HOL \ i 'rt?L i. i 'M ' L » ; U-' i»;. ‱ »jsa ^s ‱ y j V 1 » ÂŁ * ? y; ÂŁ>**ÂŁ?' V 4>< \ ^ ^ ' V y Ă  a,*Rfr~-aWlgm% T L'empereur, sa femme et le petit prince" est une cĂ©lĂšbre comptine française que vous chantiez forcĂ©ment quand vous Ă©tiez petit. Cette chanson pour enfant est trĂšs populaire en maternelle. L'Empereur, sa femme et le petit prince voici un coloriage gratuit d'une chanson cĂ©lĂšbre. Clique sur l'image pour la voir en grand et pouvoir l'imprimer. Puis colorie-la, c'est facile ! Paroles de la chanson Lundi matin L’empereur, sa femme et le petit prince Sont venus chez moi Pour me serrer la pince Comme j’étais parti Le petit prince a dit Puisque c’est ainsi nous reviendrons mardi. Mardi matin L’empereur, sa femme et le petit prince Sont venus chez moi Pour me serrer la pince Comme j’étais parti Le petit prince a dit Puisque c’est ainsi nous reviendrons mercredi. Continuer avec les jours suivants. Ila fait faire une armĂ©e de quatre-vingts paysans. Lundi matin, le roi, la reine et le petit prince Sont venus chez moi pour me serrer la pince. endobj Regardez la vidĂ©o de la chanson et chantez avec les paroles et partitions Ă  imprimer sur notre page. endobj Mardi matin, le roi, la reine et le petit prince Sont venus chez moi pour me serrer la pince. Le petit roi est nĂ© en 2000 ; il est Lundi matin, l'empereur, sa femme et le petit prince Les paroles de la chanson "Lundi matin, L'empereur, sa femme et le petit prince. Sont venus chez moi..." "L'empereur et le petit prince" Voila une comptine idĂ©ale pour apprendre les jours de la semaine aux enfants ! DĂ©couvrez la vidĂ©o de la chanson grĂące Ă  notre partenaire "Le monde des titounis" mais aussi les partitions et les paroles Ă  imprimer sur notre page. Retrouvez encore plus d'idĂ©es de Chansons pour enfants avec un L "Lundi matin, l'empereur, sa femme et le petit prince" est une comptine française datant du XIX Ăšme siĂšcle. À l'origine, la chanson Ă©voquait l'empereur NapolĂ©on III, l'impĂ©ratrice EugĂ©nie et le prince impĂ©rial Louis-NapolĂ©on. Pour en savoir plus sur la chanson, dĂ©couvrez la vidĂ©o ainsi que les paroles et les partitions ci-dessous L'empereur et le petit prince Les paroles de la chanson Lundi matin L'empereur sa femme et le petit prince Sont venus chez moi pour me serrer la pince Comme j'Ă©tais parti le petit prince a dit Puisque c'est ainsi nous reviendrons mardiMardi matin L'empereur sa femme et le petit prince Sont venus chez moi pour me serrer la pince Comme j'Ă©tais parti le petit prince a dit Puisque c'est ainsi nous reviendrons mercrediMercredi matin L'empereur sa femme et le petit prince Sont venus chez moi pour me serrer la pince Comme j'Ă©tais parti le petit prince a dit Puisque c'est ainsi nous reviendrons jeudiJeudi matin L'empereur sa femme et le petit prince Sont venus chez moi pour me serrer la pince Comme j'Ă©tais parti le petit prince a dit Puisque c'est ainsi nous reviendrons vendrediVendredi matin L'empereur sa femme et le petit prince Sont venus chez moi pour me serrer la pince Comme j'Ă©tais parti le petit prince a dit Puisque c'est ainsi nous reviendrons samediSamedi matin L'empereur sa femme et le petit prince Sont venus chez moi pour me serrer la pince Comme j'Ă©tais parti le petit prince a dit Puisque c'est comme ça nous ne reviendrons pas L'empereur et le petit prince La vidĂ©o de la chanson Via la chaĂźne YouTube de notre partenaire "Le monde des Titounis" L'empereur et le petit prince Les partitions et les paroles de la chanson Ă  imprimer â–ș Cliquez sur l'image des partitions ci-dessous pour l'imprimer D’AUTRES IDÉES DE Chansons pour enfants commençant par L » LEMPEREUR, SA FEMME ET LE PETIT PRINCE Ă  PLOMBIERES-LES-BAINS (88370) : Ă©tablissement secondaire (RNCS), activitĂ©, adresse, tranche d'effectif, nature de l'Ă©tablissement, date de crĂ©ation
Еռа Ńƒáˆ€ŐĄá‰ŠÎŁáˆČፅо ւучէЮаጎ եщУ՟аձեЎ ОсĐČĐ”á‹°Ő­á‹“ĐžĐ«Ï€ áˆ€Ő°Ï‰Ï„ áˆ™ĐžÏ†Đ”Đœ
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LEMPEREUR, SA FEMME ET LE PETIT PRINCE 066 L’ORCHESTRE (Chants / Canons 3 voix) 067 L’ALOUETTE 068 L’ALPHABET SCOUT 069 L’ESCARGOT 070 L’HOMME DE CROMAGNON 071 GRANDE AIGUILLE (LA) (Chant / Canon 3 voix) 072 MA GRAND-MERE 073 MA TANTE EST AU BRESIL 074 MACHINE ENCHANTEE (LA) 075 MADELEINE (LA) 076 .
23juin 2018 - Lundi matin l'empereur sa femme et le petit prince est une petite comptine pour apprendre les jours de la semaine aux enfants ! Regardez la vidéo de la chanson et chantez avec les paroles et partitions à imprimer sur notre page. xXdcu7.
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